Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Thursday, November 12, 2020
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Vol. 45 N° 86
Clause-by-clause consideration of Bill 46, An Act to amend the Natural Heritage Conservation Act and other provisions
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
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St-Pierre, Christine
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Campeau, Richard
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Caron, Vincent
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Grondin, Agnès
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Tardif, Marie-Louise
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Reid, Claude
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Lecours, Isabelle
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Lamothe, Denis
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Charbonneau, Francine
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Arseneau, Joël
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Charette, Benoit
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Benjamin, Frantz
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St-Pierre, Christine
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Charbonneau, Francine
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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St-Pierre, Christine
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Campeau, Richard
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Caron, Vincent
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Grondin, Agnès
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Tardif, Marie-Louise
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Reid, Claude
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Lecours, Isabelle
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Lamothe, Denis
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Ghazal, Ruba
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Arseneau, Joël
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St-Pierre, Christine
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Charette, Benoit
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Benjamin, Frantz
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Charbonneau, Francine
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Benjamin, Frantz
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St-Pierre, Christine
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Campeau, Richard
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Grondin, Agnès
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Reid, Claude
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Caron, Vincent
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Lamothe, Denis
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Tardif, Marie-Louise
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Lecours, Isabelle
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Charbonneau, Francine
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Ghazal, Ruba
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Gaudreault, Sylvain
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Charette, Benoit
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Ghazal, Ruba
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St-Pierre, Christine
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Campeau, Richard
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Grondin, Agnès
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Gaudreault, Sylvain
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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St-Pierre, Christine
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Charbonneau, Francine
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Gaudreault, Sylvain
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Campeau, Richard
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Grondin, Agnès
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Reid, Claude
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Caron, Vincent
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Lamothe, Denis
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Tardif, Marie-Louise
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Lecours, Isabelle
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Charbonneau, Francine
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St-Pierre, Christine
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Benjamin, Frantz
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Gaudreault, Sylvain
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Grondin, Agnès
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Campeau, Richard
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Reid, Claude
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Caron, Vincent
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Lamothe, Denis
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Tardif, Marie-Louise
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Lecours, Isabelle
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Benjamin, Frantz
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St-Pierre, Christine
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Charbonneau, Francine
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Campeau, Richard
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Grondin, Agnès
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Reid, Claude
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Caron, Vincent
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Lamothe, Denis
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Tardif, Marie-Louise
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Lecours, Isabelle
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Ghazal, Ruba
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Gaudreault, Sylvain
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Charette, Benoit
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St-Pierre, Christine
11 h (version révisée)
(Onze heures vingt-neuf minutes)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors donc, bonjour à vous tous et à vous toutes. Avant de débuter les
travaux de la commission, j'ai quelques précisions à vous donner pour la séance
d'aujourd'hui. Pour la première fois, la commission tient séance simultanément
dans les salles Louis-Joseph-Papineau et Louis-Hippolyte-La Fontaine pour
permettre à tous les membres de participer à nos travaux. Je souhaite donc la
bienvenue aux collègues qui se trouvent dans la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
• (11 h 30) •
Pour ceux et celles qui siègent pour la
première fois dans cette salle jumelée, veuillez noter que vous pouvez
participer aux travaux de la commission comme à l'habitude, en signalant votre
volonté de prendre la parole en levant la main et en attendant que la
présidence vous reconnaisse. Lorsque vous avez la parole, l'opérateur de
console allumera votre micro. Je vous signale que, dans les deux salles, en
raison du réaménagement, les témoins lumineux des micros ne <fonctionnent
pas...
>
11 h 30 (version révisée)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...en signalant votre volonté de prendre la parole en levant la main et en
attendant que la présidence vous reconnaisse. Lorsque vous avez la parole,
l'opérateur de console allumera votre micro.
Je vous signale que, dans les deux salles,
en raison du réaménagement, les témoins lumineux des micros ne fonctionnent
pas. Vous pouvez cependant prendre la parole comme vous le feriez habituellement.
Tous les membres pourront signifier leurs votes au moment des mises aux voix,
qui se feront par appel nominal.
D'autre part, et au besoin, s'il y a une
demande de consentement, je vais interpeller les membres en deux temps, une
salle après l'autre. Un page ou une page est également assigné à chacune des
salles pour répondre à vos besoins. Le ou la page de la salle secondaire pourra
communiquer avec la secrétaire de la salle principale, au besoin.
Je vous signale que, dans les deux salles,
en raison du réaménagement, les témoins lumineux des micros ne fonctionnent
pas. Vous pouvez cependant prendre la parole comme vous le feriez habituellement.
Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques. Je souligne
que cette séance se déroulera à la fois dans la salle Louis... Louis-Joseph-Papineau,
dis-je, où je me trouve, et dans la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 46, Loi modifiant la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel et d'autres dispositions.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. M. Bussière (Gatineau) sera remplacé par
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) et M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata), par Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice).
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Aujourd'hui, nous poursuivons l'étude de l'article 32 du projet de loi et nous
en sommes... plus particulièrement, dis-je, à l'étude d'un amendement proposé
par le ministre qui vise à modifier l'article 63 proposé par l'article 32.
Y a-t-il des interventions sur cet
amendement? Bon, il n'y a pas d'intervention sur cet amendement? Alors, puisqu'il
n'y a pas d'intervention sur cet amendement, nous allons...
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Voulez-vous qu'on fasse une pause?
Alors, nous allons lever les travaux pour
quelques secondes.
(Suspension de la séance à 11 h 32)
(Reprise à 11 h 34)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le député de Viau, vous vouliez prendre la parole.
M. Benjamin : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, bien, bonjour à toutes, bonjour à tous, chers collègues,
membres de cette commission. En fait, ma première question pour M. le ministre :
Est-ce qu'il peut nous faire une brève récapitulation d'en quoi consiste cet
amendement, s'il vous plaît?
M. Charette : Oui, sans
problème. Effectivement, les jours se sont écoulés depuis notre dernière
séance, mais on avait eu l'occasion d'aborder la question tout de même un petit
peu. C'est un amendement qui clarifie, essentiellement, qui précise que le ministre
peut mettre fin à la reconnaissance d'une réserve naturelle sur une partie,
seulement, du territoire, on avait échangé sur les implications, donc sur une
partie, seulement, du territoire et que cela a pour effet de modifier
automatiquement l'entente qui est conclue avec le propriétaire.
M. Benjamin : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Donc, s'il n'y a pas d'autre
commentaire, je pense, Mme la secrétaire, que nous pouvons faire l'appel
nominal.
Le Secrétaire
: Oui.
Dans la salle Louis-Joseph-Papineau, M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Dans la
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
La Secrétaire
: Dans la
salle Louis-Joseph-Papineau, M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal… Pardon. M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Secrétaire
: Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté.
Maintenant, nous allons procéder aux
commentaires, s'il y a des commentaires, à l'article 63 tel qu'amendé.
S'il n'y a pas de commentaire à l'article 63 tel qu'amendé, est-ce que je
dois faire un autre appel nominal? Non, puisque c'était uniquement sur
l'amendement. <Alors…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...procéder aux commentaires, s'il y a des commentaires, à l'article 63
tel qu'amendé. S'il n'y a pas de commentaire à l'article 63 tel qu'amendé,
est-ce que je dois faire un autre appel nominal? Non, puisque c'était
uniquement sur l'amendement. >
Alors donc, M. le ministre, nous allons
aller à l'article 64.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
«64. Le ministre rend publique la fin de
la reconnaissance par la publication d'un avis à la Gazette officielle du
Québec et par tout autre moyen permettant d'en informer la population.
«Il requiert l'inscription de cet avis sur
le registre foncier. La fin de la reconnaissance prend effet à la date de cette
inscription.
«Une copie de l'avis est transmise aux municipalités
concernées.»
Donc, le commentaire. Le premier alinéa de
cet article prévoit la publication d'un avis à la Gazette officielle du
Québec afin d'informer le public de la fin d'une reconnaissance de réserve
naturelle.
Le deuxième alinéa de cet article prévoit également
l'inscription au registre foncier de la fin de la reconnaissance afin de la
rendre opposable aux acquéreurs subséquents. Il prévoit notamment la date de
prise d'effet de la fin de la reconnaissance.
Le troisième alinéa de cet article prévoit
l'envoi d'un avis personnalisé aux intervenants impliqués dans l'administration
du territoire afin qu'ils ajustent leurs interventions en conséquence.
Et cet article reprend essentiellement le
contenu de l'ancien article 65 de la Loi sur la conservation du patrimoine
naturel.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 64? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article qu'on a devant nous, M. le ministre, <est-ce...
>on parle bien de la reconnaissance? Et est-ce qu'on parle aussi de...
on rend publique la fin de la reconnaissance?
M. Charette : En fait, c'est spécialement
ou effectivement sur la fin de la reconnaissance. On reprend essentiellement
les étapes qu'on avait parcourues préalablement pour confirmer la reconnaissance.
Donc, lorsqu'il y a une fin de reconnaissance, il faut défaire ce qui avait été
fait préalablement. Donc, c'est la même mécanique.
M. Benjamin : Et qu'est-ce
qui pourrait engendrer une fin de reconnaissance?
M. Charette : On l'avait
abordé lors des articles précédents. Il peut avoir différents types d'exemples.
Je vais essayer de vous en retrouver un aisément, là, avec l'amendement qu'on a
abordé tout juste avant.
Bon, on pourrait parler de la réserve
naturelle de la Montagne-Rouge, notamment. C'est un jugement de la Cour
supérieure, là, qui a accordé à un tiers un droit de passage dans la réserve
naturelle. Donc, le ministère a dû retirer des terres reconnues à titre de
réserve naturelle, celles affectées par le droit de passage. Donc, du coup, c'est
la procédure qui a dû être faite. Et le droit en question ne respectait pas,
justement, une entente entre <le...
M. Charette : ...a
dû
retirer des terres reconnues à titre de réserve naturelle, celles affectées par
le droit de passage. Donc, du coup, c'est la procédure qui a dû être faite. Et
le droit en question ne respectait pas, justement, une entente entre >le
plaignant et le propriétaire, donc c'est là où on a eu à revoir un petit peu le
territoire de la réserve naturelle.
Et on rappelle à celles et ceux qui nous
écoutent qu'on est en territoire privé. Donc, dans l'éventualité, comme c'était
le cas pour la réserve naturelle de la Montagne-Rouge où il y a une entente qui
n'avait pas tout à fait été respectée au moment de l'institution, là, de la
réserve naturelle, donc, on a eu à corriger le tir, en quelque sorte.
• (11 h 40) •
M. Benjamin : Je rappelle,
évidemment, ici, qu'on est dans un cas où on regarde le dossier des réserves
naturelles, où c'est sur une base volontaire que les propriétaires adhèrent ou
s'inscrivent.
Maintenant, est-ce qu'il pourrait y avoir
des situations où... à part, évidemment, dans l'article 63, on l'a vu,
évidemment, donc, la décision de mettre fin de reconnaissance, vous la communiquez
au propriétaire, est-ce qu'il pourrait arriver des situations où vous devriez
communiquer cette décision-ci ou... vous devriez informer d'autres parties
prenantes aussi?
M. Charette : En fait, on le
précise dans les articles précédents, et même dans celui-ci, parce qu'on se
trouve à défaire ce qui a été fait. Donc, il y a des communications qui doivent
être faites à travers la Gazette officielle, à travers le registre
foncier, notamment, également les municipalités, étant donné que c'est leur
territoire, là, qui est en cause, également d'autres partenaires.
Ce que je mentionnais tout à l'heure, dans
le cas d'une réserve naturelle, on peut avoir confié à des tiers la préservation
de ce territoire-là, donc il faudra, naturellement, les aviser que le
territoire a été redécoupé et que, du coup, leurs fonctions doivent s'adapter
au nouveau territoire.
M. Benjamin : «Une copie de
l'avis est transmise aux municipalités», donc, évidemment, c'est la chose à
faire. Mais est-ce qu'il y a d'autres instances? Il n'y a pas d'autres
instances que peut-être que ce serait intéressant qu'ils reçoivent une copie?
Je pense, entre autres, par exemple, aux MRC, je pense aux entités régionales
de promotion touristique, par exemple, d'une région.
M. Charette : En fait, on est
réellement dans la séquence des articles déjà adoptés. Là, on vient soustraire
une portion de territoire à une réserve naturelle, donc on informe ceux qui
avaient été informés. Mais naturellement les municipalités sont aussi dans la
MRC. Donc, entre acteurs du milieu municipal, l'information peut circuler. Mais
on défait, auprès de ceux qui avaient été avisés, ce qui a été fait. Donc, on
ne peut pas ou on pourrait difficilement informer plus de gens au moment du
retrait que lors du moment de l'institution, là, de cette réserve naturelle là.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Y a-t-il d'autres commentaires à <l'article 64?...
M. Charette : ...donc,
on
ne peut pas ou on pourrait difficilement informer plus de gens au moment du
retrait que lors du moment de l'institution, là, de cette réserve naturelle là.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Y a-t-il d'autres commentaires à >l'article 64? Donc, s'il n'y a pas
d'autre commentaire à l'article 64, nous allons aller à l'article 65. M. le
ministre.
M. Charette : Parfait. Je vous
en fais la lecture, en vous précisant qu'il n'y a pas d'amendement non plus à
celui-ci. Donc :
«65. Le ministre peut reconnaître un
territoire comme paysage humanisé.
«Un paysage humanisé vise la protection de
la biodiversité d'un territoire habité, terrestre ou aquatique, dont le paysage
et ses composantes naturelles ont été façonnés, au fil du temps, par des
activités humaines en harmonie avec la nature et présentent un caractère
distinct dont la conservation dépend fortement de la poursuite des pratiques
qui en sont à l'origine.
«La reconnaissance peut être perpétuelle
ou accordée pour une durée qui ne peut être inférieure à 25 ans.»
Le commentaire. Ce nouvel article accorde
au ministre le pouvoir de reconnaître un territoire à titre de paysage
humanisé. Il modifie le mécanisme de création des paysages humanisés prévu actuellement.
Il ne s'agit plus d'une désignation gouvernementale mais plutôt d'une
reconnaissance par le ministre.
Comme les territoires susceptibles d'être
reconnus se situent généralement en territoire municipal, le mécanisme de la
reconnaissance s'est avéré être le plus approprié pour ne pas interférer avec
les compétences des municipalités sur leur territoire. Ce sont donc elles qui
veilleront à édicter et appliquer les mesures nécessaires pour assurer la
protection de la biodiversité d'un territoire habité. Ainsi, les étapes menant
à la constitution du paysage humanisé sont diminuées, et le mécanisme de
reconnaissance met de l'avant le rôle de l'autonomie des instances municipales
dans la création et la gestion de paysages humanisés.
Et le deuxième alinéa de cet article
reprend essentiellement la définition de «paysage humanisé» prévue par
l'article 2 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel.
Peut-être ajouter à ce commentaire :
On l'a mentionné, hein, cette désignation existe depuis plusieurs années. Pour
différentes raisons, les gouvernements qui se sont succédé — ce n'est
pas un jugement, loin de là — n'ont pas mis en place ce type de
protection, notamment compte tenu de sa complexité. Donc, c'est ce qu'on veut
faciliter à travers une désignation qui soit simplifiée, tout en reconnaissant,
là, la compétence des municipalités, là, sur leur propre territoire. Donc,
c'est un... Souvent, lorsqu'on dit «allègement», ça fait craindre qu'on diminue
les attentes en matière de protection de l'environnement. Là, c'est un
allègement, oui, mais qui sera bénéfique à la protection du territoire. On
risque de recourir davantage à ce <potentiel-là...
M. Charette : …ça
fait
craindre qu'on diminue les attentes en matière de protection de
l'environnement. Là, c'est un allègement, oui, mais qui sera bénéfique à la
protection du territoire. On risque de recourir davantage à ce >potentiel-là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la Présidente.
Donc, je pense que le ministre a raison de parler, en parlant du paysage
humanisé, d'un concept qui est là, dans le paysage, depuis plusieurs années.
Mais, le diable étant dans les détails, j'aimerais pouvoir comprendre quelques
éléments dans l'article qu'il vient de nous présenter. Quand on parle, ici,
d'un territoire habité, qu'est-ce qu'on veut dire, précisément, par un
territoire habité?
M. Charette : En fait, c'est
un territoire qui n'est pas vierge, qui est habité par une population, dont la
population a permis de façonner un milieu. Je pourrais vous donner des exemples
concrets... et je ne dis pas que c'est ce qui va se confirmer, mais on a parlé
des îles de Laval, mais la rivière des Mille Îles, la façon dont elle a été
habitée au fil des années, dans un respect certain de l'environnement, on parle
de certains statuts au niveau de réserves fauniques et autres.
On pourrait... je dis «on pourrait» parce
que l'initiative doit venir du milieu municipal, mais on pourrait penser que
c'est un territoire qui se prêterait bien à ce type de reconnaissance. Et, tout
au long de cette rivière, il y a naturellement des habitations, il y a des gens
qui y vivent, donc ça pourrait prendre la forme d'un paysage humanisé.
Et, de façon encore plus générale ou à
travers d'autres exemples, le milieu agricole — il est naturellement
habité, ce milieu-là — pourrait prendre la forme d'un paysage
humanisé. Ça pourrait être l'aménagement forestier aussi.
Bref, c'est des possibilités qui s'ouvrent
maintenant… Bien, en fait, les possibilités existaient déjà, mais on va
simplifier la reconnaissance pour essayer de bénéficier, là, de ce
potentiel-là.
M. Benjamin : Est-ce que, par
exemple, un territoire où il n'y aurait pas de gens qui y vivent, donc, qui ont
des habitations, mais qu'il y ait une population, disons, Premières Nations,
bon, qui utilise ce territoire ou une portion de ce territoire à des activités
culturelles, traditionnelles, est-ce qu'à ce moment-là ça rentre dans le cadre
de la définition d'un territoire habité?
M. Charette : …confirme que
oui. Là, je voulais m'en assurer, mais c'est effectivement le cas.
M. Benjamin : C'est bon.
Parfait. «Par des activités <humaines…
M. Benjamin : …à des activités
culturelles, traditionnelles,
est-ce qu'à ce moment-là ça rentre dans le
cadre de la définition d'un territoire habité?
M. Charette : …confirme que
oui. Là, je voulais m'en assurer, mais c'est effectivement le cas.
M. Benjamin : C'est bon.
Parfait.
«Par des activités >humaines en harmonie avec la
nature», j'aimerais peut-être vous entendre là-dessus.
M. Charette : En fait, c'est
une activité humaine qui ne viendra pas nuire à l'environnement mais qui, au
contraire, va favoriser sa conservation. Je parlais du milieu agricole tout à
l'heure. Dans certains cas, avec le type d'agriculture qui y est pratiqué,
l'exemple pourrait s'y prêter. Donc, on parle d'une activité humaine qui
contribue à la protection ou à la conservation du milieu et non pas l'inverse,
là. Qui ne contribue pas à sa destruction, en quelque sorte.
M. Benjamin : Maintenant,
quand vient le temps de juger des activités humaines en harmonie avec la
nature, est-ce que c'est vous, le ministre, qui en juge ou, du moins, est-ce
que ce sont les demandeurs qui doivent faire la preuve?
M. Charette : Comme le
précisait la petite note explicative, on voulait reconnaître le rôle des municipalités
dans la démarche. Donc, ultimement, c'est le ministre de l'Environnement, oui,
qui aura à trancher plutôt que le gouvernement, donc on évite une mécanique
beaucoup plus lourde, mais le dossier, sa présentation, ça doit émaner du
milieu. Et une fois que ce secteur-là est reconnu comme tel, les municipalités
auront naturellement des responsabilités à assumer pour le maintien de ces
caractéristiques-là.
M. Benjamin : Est-ce qu'il y
a, à ce moment-là, donc… En fait, je présume, je présume que vous disposez, à
ce moment-là, d'une grille, déjà, une grille ministérielle qui juge quelles
sont les activités humaines qui sont en harmonie avec la nature. Est-ce que
vous avez ça?
M. Charette : En fait, on a
déjà, au début de l'article, défini ce qu'est un paysage humanisé, on y
introduit une définition, en fait, qui était essentiellement présente dans la loi
actuelle. Mais, oui, il y a des façons, il y a des critères pour pouvoir bien
évaluer la demande. Ce n'est pas n'importe quelle demande qui pourrait être
acceptée. Donc, oui, il faut respecter certaines caractéristiques.
• (11 h 50) •
M. Benjamin : Vous avez
évoqué, M. le ministre, dans la réponse antérieure, l'idée que ce n'est plus le
gouvernement, mais c'est le ministre maintenant. Donc, je trouve que… Est-ce
que vous ramenez la reconnaissance des paysages humanisés au même plan que les réserves
naturelles, par exemple, puisque... lorsqu'on sait que, dans le cas des
réserves naturelles, les propriétaires y vont sur une base volontaire, tandis
que, là, ça peut être volontaire, mais ça peut ne pas l'être?
Donc, est-ce que… Donc, vous ramenez ça au
même niveau de décision? Donc, c'est vous? Et ça, pour vous, c'est un
allègement?
M. Charette : Le parallèle est
peut-être difficile à établir, étant donné que ce <serait…
M. Benjamin : ...sur une
base volontaire,
tandis que, là, ça peut être volontaire, mais ça peut
ne pas l'être?
Donc, est-ce que… Donc, vous ramenez ça
au même niveau de décision? Donc, c'est vous? Et ça, pour vous, c'est un
allègement?
M. Charette : Le parallèle
est peut-être difficile à établir, étant donné que ce >serait
difficile... Ou peut-être, simplement, au niveau des articles précédents,
lorsqu'on parlait d'une propriété privée, le propriétaire n'avait pas besoin de
l'assentiment de la municipalité, alors que, là, ce serait bien difficile de
concevoir un paysage humanisé sans que la municipalité ou les municipalités
concernées, parce que ça peut s'appliquer sur un territoire qui chevauche plus
d'une municipalité, ce serait difficile de concevoir une reconnaissance sans
que les municipalités concernées ne soient interpellées, étant donné qu'elles
auront, par la suite, un rôle à assumer, là, au niveau de la conservation.
Donc, le parallèle, il est peut-être un petit peu plus difficile à établir, là,
dans ce cas-là.
M. Benjamin : Et pourtant j'y
vois un parallèle, M. le ministre, puisque, je le répète encore, dans le cas
des réserves naturelles, donc, oui, c'est une initiative du propriétaire qui
s'adresse à vous pour une reconnaissance, donc... et, dans le cas des paysages
humanisés, il pourrait, par exemple, arriver que... ça pourrait arriver que la municipalité
prenne une initiative, mais que le propriétaire privé du terrain ou une partie
du terrain, du territoire, ne soit pas d'accord. Et, là encore, je reviens
encore à ce que vous avez évoqué tout à l'heure, vous ramenez un niveau de
décision non pas au gouvernement mais à vous. Comment vous voyez cet enjeu-là?
M. Charette : En fait, on va
voir aux autres articles, le suivant en particulier, un petit peu les critères
qui seront retenus, là, pour soumettre une demande, mais il faut la collaboration
du milieu. Si le milieu ne souhaite pas cette désignation-là, ça va être bien,
bien difficile, même au niveau du ministère de l'Environnement, d'aller à
l'encontre de la volonté du milieu parce qu'on aura besoin aussi, là, de leur collaboration
une fois la désignation confirmée.
Mais, si on regarde, là, sans vouloir
prendre les devants, mais, à l'article suivant, on précise déjà les modalités,
là, qui devront être rencontrées.
M. Benjamin : Quand vous
évoquez... et c'est un mot que j'aime beaucoup, «distinct», j'aime beaucoup. Vous
comprendrez... Je présume que c'est un mot que nous partageons. Donc, sur le
caractère distinct. Mais, dans le cadre de ce projet de loi, donc, en quoi...
Quand vous dites qu'un paysage humanisé... qui présente un caractère distinct,
qu'est-ce que vous voulez dire? Parce que, pour moi, distinct, c'est
spécifique. Donc, qu'est-ce que vous voulez dire par distinct?
M. Charette : Qui offre des
particularités propres. Tout à l'heure, je parlais du milieu agricole : ça
ne pourrait pas être tout le milieu agricole qui se verrait confier cette
désignation-là. Il faut qu'il y ait un élément particulier, un mariage entre
l'activité humaine et <le...
M. Charette : ...qui
offre
des particularités propres. Tout à l'heure, je parlais du milieu agricole :
ça ne pourrait pas être tout le milieu agricole qui se verrait confier cette
désignation-là. Il faut qu'il y ait un élément particulier, un mariage entre
l'activité humaine et >le paysage, la conservation de la nature. Là, malheureusement,
je ne peux pas vous donner un cas qui s'est confirmé parce qu'il n'en existe
pas encore, là, malgré que la possibilité, elle, existait, mais il faut qu'il y
ait une particularité que l'on saura reconnaître comme telle sur le territoire
en question.
M. Benjamin : Est-ce que ça
voudrait dire qu'il ne peut y avoir et qu'il ne pourrait pas y avoir de paysages
humanisés au Québec qui soient pareils? Est-ce que c'est ce que vous voulez
dire, puisqu'on évoque ici le caractère distinct?
M. Charette : Non. En fait, je
n'irais pas jusqu'à dire... Bien, en fait, c'est à peu près impossible que deux
soient identiques, en ce sens qu'on parle de territoires distincts. Chaque
territoire a ses particularités. Mais ça ne veut pas dire qu'il ne pourrait pas
y avoir deux milieux agricoles comme paysages humanisés. Cependant, les
caractéristiques propres seraient vraisemblablement différentes, là, d'un
milieu à l'autre.
M. Benjamin : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'article 65? Non?
Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire,
M. le ministre, veuillez lire l'article 65.1.
M. Charette : C'est bien
gentil, je m'y rends. Voilà. Donc :
«65.1. La demande de reconnaissance est
soumise par une municipalité régionale de comté ou une communauté
métropolitaine et par les municipalités locales et les communautés autochtones
concernées à la suite de la tenue d'une consultation publique.
«La demande comprend les éléments suivants :
«1° le nom et les coordonnées de chacun
des demandeurs ainsi que ceux de la personne qu'ils désignent pour les
représenter;
«2° la description du territoire visé,
notamment son emplacement géographique, son utilisation, sa biodiversité et les
caractéristiques naturelles, culturelles et paysagères permettant de le
qualifier à titre de paysage humanisé;
«3° les enjeux liés à une telle
reconnaissance;
«4° un sommaire de la consultation
publique effectuée et des résultats de celle-ci, incluant les oppositions
soulevées à l'encontre du projet de reconnaissance;
«5° les objectifs de conservation et de
mise en valeur envisagés;
«6° tout autre renseignement ou document
que le ministre estime nécessaire pour l'analyse de la demande.»
Donc, le commentaire général. C'est un
article qui prévoit le contenu minimal d'une demande de reconnaissance pour un
paysage humanisé. L'article précise également que le ministre peut exiger tout
autre renseignement, document ou étude qui pourrait lui être utile pour
analyser la demande de reconnaissance et rendre une décision <éclairée...
M. Charette : ...article
qui
prévoit le contenu minimal d'une demande de reconnaissance pour un paysage
humanisé. L'article précise également que le ministre peut exiger tout autre
renseignement, document ou étude qui pourrait lui être utile pour analyser la
demande de reconnaissance et rendre une décision >éclairée.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 65.1? Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Bien, je dois commencer par saluer le fait qu'on prévoie, effectivement,
qu'une demande de reconnaissance soit soumise non seulement aux municipalités,
aux MRC, mais aussi aux communautés autochtones concernées.
Maintenant, quand on parle de la tenue
d'une consultation publique, j'aimerais vous entendre, M. le ministre, sur la
consultation publique.
M. Charette : Cette fois-ci,
naturellement, étant donné que c'est une initiative qui relève du milieu, c'est
une consultation qui ne relèvera pas du ministère ou du ministre de
l'Environnement, mais de la municipalité ou du territoire concerné. Donc, c'est
elle qui devra tenir cette consultation-là et en faire rapport par la suite.
M. Benjamin : Et les modalités
de la consultation publique appartiendraient aussi à chacune des municipalités?
M. Charette : Les
municipalités, généralement, à travers leurs procédés, leurs règlements, leurs
façons de faire, ont déjà des modalités, là, qui sont précisées lorsqu'il est
question de consultation publique. Mais il est possible qu'il y ait des
différences d'une municipalité à l'autre, oui, mais le cadre est déjà bien
établi, là, par les municipalités.
M. Benjamin : Je prenais
connaissance d'un mémoire de... du mémoire, pardon, du mémoire de Nature Québec,
qui déplorait le fait qu'il n'y avait pas encore de paysage humanisé au Québec.
Et, selon l'organisme, il y avait plusieurs raisons qui pouvaient expliquer
l'absence de ce statut. Parmi ces raisons, il y avait un manque de précision,
un manque de moyens et de compétences des collectivités locales, une absence de
modèle, d'exemple concret, mais aussi un statut visant principalement des territoires
privés, ce qui a pour effet de faire supporter par certains individus le
fardeau de la conservation de la biodiversité et des paysages qui sont, en fait,
des biens communs.
Et vous ne croyez pas... Et, fort de ce
constat de Nature Québec, vous ne croyez pas que, lorsqu'il s'agit d'une consultation
publique sur un enjeu aussi important, qu'il faudrait peut-être que le gouvernement
donne une peu quelques orientations, quelques règles à ce niveau-là?
• (12 heures) •
M. Charette : En fait, comme
je le mentionnais, on introduit ces modifications-là et on les précise dans
l'article par respect des compétences municipales. Moi, je n'ai aucun, aucun
doute dans mon esprit que les municipalités sont outillées pour conduire des
consultations sur leurs territoires. Et, sans cette adhésion-là d'un milieu, on
ne pourrait pas aller vers la création, là, de paysages humanisés...
12 h (version révisée)
M. Charette : …de compétence municipale,
moi, je n'ai aucun, aucun doute dans mon esprit que les municipalités sont
outillées pour conduire des consultations sur leurs territoires.
Et, sans cette adhésion-là d'un milieu, on
ne pourrait pas aller vers la création, là, de paysages humanisés, de toutes
les façons, donc les municipalités n'ont aucun intérêt à mettre de l'avant une
procédure qui ne serait pas reconnue par leur milieu. Donc, non seulement elles
ont des balises, mais convaincu, convaincu qu'elles feront le nécessaire pour
que l'opération soit un succès et non pas un échec.
M. Benjamin : Dans le sixième
paragraphe, vous dites : «Tout autre renseignement ou document que le
ministre estime nécessaire pour l'analyse de la demande.» Quel autre document
que vous pouvez peut-être…
M. Charette : En fait, c'est
toujours dans le but de ne pas avoir des critères qui soient exclusifs. Donc,
si, par exemple, il y avait une particularité x à un territoire, on pourrait
demander un complément d'information par rapport à cette particularité-là, ou
si, par exemple, il y avait une opposition qui était signifiée d'une façon
particulière, on pourrait demander de la documenter de façon plus exhaustive.
Bref, c'est uniquement pour ne pas être limitatif, pour être bien certain qu'on
a tous les éléments à notre disposition, donc, pour prendre la meilleure
décision qui soit.
M. Benjamin : Au deuxième
paragraphe, M. le ministre, donc, il est question de la description faite au
niveau de ce que doit comprendre… les éléments que doit comprendre la demande.
On parle de son emplacement géographique, de son utilisation, de sa
biodiversité, des caractéristiques naturelles, culturelles. Sur le culturel,
pouvez-vous être un peu plus précis là-dessus? Qu'est-ce qu'on entend par là?
M. Charette : Je pense que vous
avez donné le meilleur exemple, à travers votre question, au préalable. <par
rapport… >Au niveau des communautés autochtones, par exemple, si le
territoire a une signification particulière, donc ça pourrait très, très bien
être une caractéristique culturelle.
M. Benjamin : Est-ce qu'il
pourrait y avoir un paysage humanisé avec une vocation particulière? Est-ce que
ça existe, ça?
M. Charette : Qu'est-ce que
vous entendez par vocation? Une activité humaine particulière ou…
M. Benjamin : Par exemple, si,
sur un territoire particulier, il y a une communauté autochtone, justement,
avec des caractéristiques naturelles, culturelles et paysagères, est-ce qu'on
pourrait parler, à ce moment-là, d'un paysage humanisé autochtone? <Est-ce
que ça…>
M. Charette : C'est-à-dire il
n'y a pas… la loi ou le projet de loi n'introduit pas une catégorie spécifique
de cette nature-là, mais on pourrait penser que le fondement du paysage
humanisé est à consonance autochtone, c'est-à-dire, si c'est la communauté autochtone
qui présente le dossier, qui, à <travers…
M. Charette : ...n'introduit
pas une
catégorie spécifique de cette nature-là, mais on pourrait penser
que le fondement du paysage humanisé est à consonance
autochtone,
c'est-à-dire,
si c'est la
communauté
autochtone qui présente le dossier, qui, à
>travers ces différents critères, précise que la caractéristique pour
cette communauté-là, elle est naturellement en matière de biodiversité, de
caractéristiques naturelles, mais aussi par rapport à leurs traditions, donc on
pourra reconnaître que c'est un paysage humanisé, là, qui répond aux
particularités autochtones.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vous explique le contexte, vous me dites si je
suis à côté ou si ça ne dépend pas d'un regard humanisé. Il y a de ça quelques
années, l'île d'Orléans voulait faire certains aménagements. Les gens, l'autre
côté de la rive, se sentaient vexés par le manque de jouissance qu'ils auraient
eu de la vue qu'ils ont de l'île. Si on prend cet exemple-là, est-ce que le
ministère pourrait décréter que l'île d'Orléans est un paysage humanisé, et, de
ce fait, aucune transformation, ou toute transformation devrait avoir une
consultation auprès des gens de l'autre rive, c'est-à-dire ceux qui ont les
yeux sur elle?
M. Charette : C'est peut-être
difficile de me référer spécifiquement à l'île d'Orléans parce que l'île
d'Orléans jouit déjà d'un degré de protection, à travers le ministère de la
Culture, très, très élaboré. Donc, c'est peut-être difficile pour moi, là, de
confondre les prérogatives des deux ministères ou les possibilités qu'offre
l'île.
Et je ne sais pas si, à travers votre
question, vous faites référence... Il a été question, il y a quelques années,
de modifier l'axe des pylônes, je ne sais pas si c'est à ça que vous faites
référence, en particulier.
Mme
Charbonneau
:
Je pourrais faire référence à différents aspects, mais je la prenais en exemple,
puisque ça a été un débat entre deux communautés, hein, les gens de l'île et
les gens de Québec qui habitaient en face et le regard qu'ils portaient sur la
vision qu'ils avaient. Mais ça me permet de peut-être allonger en disant, à
partir du moment où le ministère décrète un paysage humanisé, à travers les
autres ministères, parce que… vous avez bien fait de me resituer par rapport au
regard que la Culture a sur l'île d'Orléans, est-ce qu'il y a une discussion,
une conversation qui se fait avec les ministères, entre autres, ceux qui
peuvent être reconnus comme des ministères qui ont une emprise ou qui décrètent
certaines réglementations par rapport aux endroits?
M. Charette : Ultimement,
comme l'article le précise, il y a un dossier de candidature qui doit être
soumis. Et, dans ce dossier de <candidature...
Mme
Charbonneau
:
...
ceux qui peuvent être reconnus comme des ministères qui ont une
emprise ou qui décrètent certaines réglementations par rapport aux endroits?
M. Charette : Ultimement,
comme l'article le précise, il y a un dossier de >candidature qui doit
être soumis. Et, dans ce dossier de candidature là, on doit faire état aussi
des oppositions. Donc, ça permet, là, de juger si un projet fait totalement l'unanimité
ou, sinon, s'il n'y a pas une poche d'opposition qui mérite d'être aussi
entendue. Et c'est en même temps pour le... Comment mentionner? Le ministère
reconnaît ensuite ce territoire humanisé, mais c'est la municipalité ou, on le
voyait plus tôt, communauté autochtone et autres, qui, par la suite, décrète ce
territoire-là, mais le ministère ne pourrait pas donner l'autorisation si jamais
il y avait une opposition qui était justifiée, légitime, et qui rendait
l'acceptabilité...
Puis, comme je le disais au collègue de Viau,
c'est des projets qui normalement n'ont pas intérêt... ou ne créent pas de
dissension. On veut qu'ils soient reconnus par le milieu. Ça doit apporter une
plus-value au milieu. Donc, ce serait difficile de reconnaître un paysage
humanisé qui ne fait pas l'unanimité ou qui est, au contraire, là, source de
discorde, là. Mais, encore là, avec l'île d'Orléans, c'est peut-être un petit
peu plus difficile de me référer, mais on va miser sur la mobilisation du
milieu, là, pour en faire un succès.
Mme
Charbonneau
:
Prenons un autre exemple un peu plus contemporain, Faune, Forêts et Parcs, dernièrement,
toute la question qui s'est posée sur les territoires où on peut ou on ne peut
pas chasser, la reconnaissance des communautés autochtones par rapport à ce territoire-là.
Est-ce qu'à ce moment-là une demande peut se faire? J'essaie de bien formuler
ma question, mais c'est vraiment en lien avec Forêts, Faune et Parcs. Et je
suis sûre que vous n'allez pas me répondre : Ça ne dépend pas de moi, ça
dépend de l'autre, là, mais comment on regarde le dossier quand une communauté
peut le justifier par un territoire reconnu à leur vision — et je ne
porte pas d'opinion là-dessus, là — et dans leur volonté de protéger
dans une économie locale, <qui… >parce qu'il y a des campements et
des chalets, la chasse est permise, mais qu'en même temps le dossier peut être
posé et reconnu comme un territoire humanisé?
M. Charette : J'essaie de
me coller un petit peu sur le paysage humanisé. Le paysage humanisé permet
l'activité humaine. D'ailleurs, c'est un territoire qui est généralement
habité. C'est un territoire que l'on peut penser en terres privées et non pas
essentiellement publiques, comme l'exemple que la collègue apporte. Donc, a
priori, la <chasse...
M. Charette : …
C'est
un territoire que l'on peut penser en terres privées et non pas essentiellement
publiques, comme l'exemple que la collègue apporte. Donc, a priori, la >chasse
en territoire humanisé pourrait être une activité permise, mais on est
davantage en territoire privé, donc la contestation de cette activité-là est
moins probable, en quelque sorte.
Là où il y a des enjeux au niveau de la
chasse, c'est beaucoup en territoire public, où il y a des enjeux de droits
territoriaux qui ne sont pas réglés, ou la pensée qu'au sein d'une communauté,
que le cheptel — on l'a vu récemment encore — d'une espèce
en particulier n'est pas suffisamment fort pour permettre la pratique de la
chasse. Donc, on est peut-être un petit peu loin, là, du paysage humanisé, là,
dans le cas présent.
• (12 h 10) •
Mme
Charbonneau
:
Ça me rassure. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 65.1? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, M. le ministre, veuillez lire l'article 65.2.
M. Charette : C'est gentil,
merci, Mme la Présidente. Pas d'amendement non plus pour celui-ci. Donc :
«65.2. Dans le cadre de l'analyse de la
demande, le ministre consulte les communautés autochtones, les ministres et les
organismes gouvernementaux concernés.
«À la fin de son analyse, le ministre
transmet au représentant des demandeurs un avis d'admissibilité.
«Une fois l'avis d'admissibilité reçu, le
représentant des demandeurs prépare le plan de conservation du paysage humanisé
envisagé et le transmet au ministre pour approbation. Un tel plan prévoit :
«1° la délimitation du territoire;
«2° le caractère perpétuel de la
reconnaissance ou sa durée; en
«3° les caractéristiques naturelles,
culturelles et paysagères qui présentent un intérêt de conservation; en
«4° les objectifs et les mesures de
conservation du territoire visé; en
«5° les cibles et les indicateurs de suivi
applicables au territoire visé; enfin, en
«6° le rôle et les responsabilités de
chacun des demandeurs et, le cas échéant, de toute communauté autochtone, de
tout ministre ou de tout organisme gouvernemental concerné.»
Et le commentaire général. Le premier
alinéa de cet article assure que l'ensemble des acteurs gouvernementaux ainsi
que les communautés autochtones soient consultés avant la reconnaissance d'un
paysage humanisé, puisqu'une telle reconnaissance pourrait avoir des impacts
sur leurs exercices de planification et leurs réglementations respectives.
Le deuxième alinéa de cet article prévoit
la transmission d'un avis d'admissibilité par le ministre pour que les
instances concernées puissent <procéder à la…
M. Charette : ...humanisé,
puisqu'une telle reconnaissance pourrait avoir des impacts sur leurs exercices
de planification et leurs réglementations respectives.
Le deuxième alinéa de cet article
prévoit la transmission d'un avis d'admissibilité par le ministre pour que les
instances concernées puissent >procéder à la prochaine étape.
Et enfin le troisième alinéa de cet
article prévoit l'étape suivant l'analyse préliminaire du ministre, à savoir la
confection d'un plan de conservation pour le territoire ciblé.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Alors, pour nous permettre <de bien vraiment... >de
vraiment saisir les enjeux autour du 65.2 en fait, la première question que je
vous pose, M. le ministre… Selon notre compréhension, la désignation actuelle
d'un paysage humanisé requiert l'unanimité auprès des personnes concernées. Ce
que l'on comprend de votre volonté, c'est que l'unanimité faisait en sorte
qu'aucun projet jusqu'à maintenant ne soit désigné. Qu'est-ce qu'on fait avec
les personnes qui sont contre le projet, outre la consultation?
M. Charette : En fait, je ne
me référerais pas à l'unanimité, parce que, si on se réfère plutôt à l'article
précédent, le rapport qui... ou la demande doit relever s'il y a des
oppositions. Donc, l'opposition, elle est permise, mais il faut que cette
opposition-là soit… Comment dirais-je? Si elle est très, très forte, organisée,
impliquant une majorité de personnes vivant sur le territoire, on comprend que
ça ne pourra pas être retenu. Si, cependant, cette opposition-là, au fil des
explications qui sont fournies, peut être rassurée et se rallier, tant mieux,
et, si l'opposition est marginale, en quelque sorte, le projet pourrait très,
très bien se dérouler, mais, comme je le mentionnais, on va miser, dans tous
les cas, sur un consensus local qui est très, très fort, pour garantir le
succès, là, de l'opération.
M. Benjamin : On conçoit, tout
le monde, évidemment, qu'un paysage humanisé, c'est pour le bien public, on est
d'accord avec ça. Mais, dans le cas d'un paysage humanisé où il y aurait, par
exemple, une consultation publique pendant laquelle des gens en faveur, ils
sont… en défaveur du projet peuvent se prononcer, s'il est considéré <, à
ce moment-là, >que le paysage humanisé soit pour le bien public, que se
passe-t-il, à ce moment-là, pour les propriétaires qui sont en défaveur du
projet?
M. Charette : Comme l'indique
le présent article, dans l'éventualité où on va de l'avant avec la procédure,
il devra y avoir un plan de conservation d'établi. Donc, si on voit que les
opposants ne permettraient pas la réalisation du plan de conservation, c'est là
où il y aurait des questions supplémentaires. Ça pourrait retarder le
processus, ça pourrait le faire avorter, ou on pourrait tout simplement
convenir de se donner plus de temps pour rassurer ou impliquer les gens qui, au
départ, se montraient réticents, là, avec la désignation.
M. Benjamin : À ce moment-là,
M. le ministre, <vous...
M. Charette : ...
Ça
pourrait retarder le processus, ça pourrait le faire avorter, ou on pourrait
tout simplement convenir de se donner plus de temps pour rassurer ou impliquer
les gens qui, au départ, se montraient réticents, là, avec la désignation.
M. Benjamin : À ce
moment-là, M. le ministre, >vous comprendrez avec moi, donc, vous serez
d'accord avec moi qu'il y a peut-être aussi des... c'est presque une épée
Damoclès, qu'il y a des enjeux d'expropriation qui se poseraient, qui pourraient
se poser. Comment est-ce qu'on compense, à ce moment-là, une personne qui
pourrait se sentir lésée par la désignation d'un paysage humanisé? Qui paiera
cette compensation?
M. Charette : En fait, c'est
un scénario qui est très, très hypothétique. Quand je mentionnais qu'on doit avoir
l'adhésion du milieu, je veux dire, on est bien loin des expropriations de
force, et autres, donc ce serait difficile pour moi de répondre, non seulement
à la question très hypothétique d'expropriation mais d'ultime compensation. Je
ne m'attends pas à ce que, du jour au lendemain, il y ait des centaines et des
centaines de paysages humanisés, parce que ça doit rencontrer un certain nombre
de critères qui sont bien précisés, mais je m'attends qu'il y a certains
milieux qui vont se mobiliser pour en faire, de leur territoire, un paysage
humanisé.
Donc, c'est ces projets-là qui sont
susceptibles de réussir, et non pas ceux qui rencontrent une opposition très
forte. Dans tous les cas, étant donné que l'initiative vient d'un milieu local…
je répète un petit peu ce que je mentionnais, mais ce serait difficile de
concevoir un projet qui, au sein même du milieu local, rencontre beaucoup
d'opposition.
M. Benjamin : Je souhaite
aussi, je souhaite, tout comme vous, M. le ministre, qu'il y ait des paysages
humanisés qui font le consensus, voire l'unanimité, donc, des parties
prenantes. Je le souhaite, tout comme vous, mais cependant, hypothétique ne
veut pas... c'est peut-être aussi... c'est probable aussi, «hypothétique».
Hypothétique ne veut pas dire que ce n'est pas probable, c'est aussi que ces
genres de situations là arrivent. <Comment, >À ce moment-là, s'il
n'y a pas d'expropriation alors que le propriétaire du terrain demeure
propriétaire mais se voit retirer certains droits sur son territoire, qui va
compenser ce propriétaire et comment on le compense?
M. Charette : En fait, comme
je le mentionnais, un projet qui a une grande opposition est un projet qui
risque peu d'avancer. Donc, si, pour une municipalité… N'oublions pas que c'est
le milieu local qui est maître d'oeuvre, en quelque sorte, donc, si la
municipalité juge que les contraintes sont trop importantes, la municipalité va
y renoncer, tout simplement.
M. Benjamin :
<Où est-ce
que c'est... >Est-ce que c'est écrit quelque part dans le projet de loi
que vous nous présentez?
M. Charette : …les différentes
conditions, là, que j'ai énumérées, avec le détail qui doit être fourni dans la
demande elle-même, la municipalité est responsable de sa consultation publique.
Donc, c'est écrit, de par les précisions qui sont <données...
M. Benjamin : ...
dans
le projet de loi que vous nous présentez?
M. Charette : …les
différentes conditions, là, que j'ai énumérées, avec le détail qui doit être
fourni dans la demande elle-même, la municipalité est responsable de sa
consultation publique. Donc, c'est écrit, de par les précisions qui sont >données,
mais ce n'est pas écrit noir sur blanc «dans l'éventualité d'un opposant ou des
opposants». Mais on doit faire état, dans le dossier de demande, des oppositions
au projet lui-même. La municipalité aura à consulter sa population et faire
état du degré d'adhésion de la population à cette démarche-là.
M. Benjamin : Vous évoquez
souvent une grande opposition, mais il pourrait s'agir, par exemple, d'un cas
où un propriétaire, par exemple, un seul propriétaire s'y oppose. <Est-ce
que... >Comment vous qualifiez cette opposition-là?
M. Charette : ...la question
est tout à fait pertinente. On n'est pas en territoire... on n'est pas dans une
aire protégée, on n'est pas dans une catégorie stricte de protection. On veut,
au contraire, qu'il y ait une vie sur ce territoire-là. C'est la définition
même de ce paysage humanisé. Donc, il faudra voir. Est-ce que ce propriétaire
unique là rend possible ou non le plan de conservation qui doit être mis en
place? Donc, il se pourrait que le plan de conservation soit tout à fait réalisable
malgré l'opposition d'un propriétaire, mais c'est de voir, est-ce que ce
propriétaire-là occupe 1 % du territoire convié ou s'il en occupe
98 %. Donc, c'est là où c'est difficile, là, de répondre précisément à la question.
Mais, s'il devait occuper un petit, petit pourcentage du territoire du paysage
humanisé, bien, le plan de conservation ne devrait pas être affecté,
conséquemment, et on n'a pas à penser à une expropriation, étant donné qu'on
veut cette activité-là. Si on protège, si on reconnaît ce paysage-là comme
étant particulier, c'est parce qu'il y avait au départ une vie, une activité
humaine sur le territoire en question.
• (12 h 20) •
M. Benjamin : Bien, je
comprends, mais, cependant, M. le ministre, on est dans une situation où une municipalité
veut faire un paysage humanisé. Et, sur le territoire que cette municipalité-là
lorgne, il y a au moins un propriétaire, et peut-être même deux propriétaires
qui s'y opposent. À ce moment-là, est-ce qu'il appartient aux municipalités...
qui auront à ce moment-là le fardeau de compenser les propriétaires ou est-ce
que votre ministère aura un mot à dire afin d'améliorer la situation?
M. Charette : En fait, là,
j'essaie d'anticiper un petit peu les scénarios. Si le propriétaire devait être
réellement, réellement opposé, étant donné qu'on doit délimiter ce <territoire-là...
M. Benjamin : ...
ou
est-ce que votre ministère aura un mot à dire afin d'améliorer la situation?
M. Charette : En fait, là,
j'essaie d'anticiper un petit peu les scénarios. Si le propriétaire devait être
réellement, réellement opposé, étant donné qu'on doit délimiter ce >territoire-là,
bien il est possible que la municipalité convienne de tout simplement contourner
la propriété en question dans la délimitation du paysage humanisé. On vise le
consensus, et la municipalité n'aurait pas intérêt à se mettre à dos sa population.
Donc, si c'est marginal, soit qu'on fait outre parce que le plan de
conservation n'est pas affecté ou soit on délimite le territoire de l'aire...
pas de l'aire, mais du paysage humanisé en conséquence.
M. Benjamin : C'est ce que
nous souhaitons, M. le ministre, c'est ce que nous souhaitons. Nous souhaitons
effectivement que le tout soit fait dans un relatif consensus, mais nous sommes
des législateurs et nous avons cette opportunité-là, dans le cadre de ce projet
de loi, entre autres, d'encadrer, de baliser, de prévenir ce qui pourrait
advenir. Et une des choses qui pourraient clairement advenir, c'est qu'il
pourrait y avoir une municipalité qui décide, qui dit, écoutez, moi, je vais de
l'avant, je vais de l'avant avec mon projet de paysage humanisé, mais ce serait,
à ce moment-là, un cas d'expropriation pour le propriétaire qui s'y oppose. Et
est-ce que c'est à la municipalité d'assumer ce fardeau-là ou est-ce que, vous,
<est-ce que >vous prévoyez un mécanisme dans ce projet de loi là qui
puisse protéger les personnes aussi qui pourraient se retrouver Gros-Jean comme
devant face à une expropriation?
M. Charette : En fait, encore
une fois, on n'est pas dans des scénarios d'expropriation. L'expropriation,
elle est en vertu, par exemple, d'un schéma d'aménagement d'une municipalité ou
autre. Là, on est en présence d'un dossier qui est monté par une communauté
locale et qui doit être évalué par le ministère de l'Environnement. Mais, dans
les conditions d'évaluation, il y a celle de l'acceptabilité sociale, donc la
municipalité ne pourrait pas prendre sur elle-même d'aller de l'avant si
l'autorisation n'est pas donnée par le ministre de l'Environnement. Donc, le
scénario, malheureusement, là, qui est évoqué, ou heureusement, pourrait difficilement...
bien, en fait, ne pourrait pas s'appliquer si l'aval n'est pas donné par le
ministre de l'Environnement, qui doit, lui, évaluer, en fonction du dossier
reçu, l'acceptabilité sociale du projet.
M. Benjamin : Est-ce que je
comprends, M. le ministre, que l'expropriation est exclue?
M. Charette : En fait, c'est
tellement hypothétique que je ne pourrais pas répondre à toutes les figures de
cas. Une expropriation, par moments, c'est volontaire, ce n'est pas toujours
contraint. On a une loi qui régit de façon...
M. Charette : …En fait, c'est
tellement hypothétique que je ne pourrais pas répondre à toutes les figures de
cas. Une expropriation, par moments, c'est volontaire, ce n'est pas toujours
contraint. On a une loi qui régit de façon très claire les principes
d'expropriation, ça ne peut pas être fait sur n'importe quelle base. Donc, moi,
j'ai beaucoup de difficulté à voir un parallèle entre des expropriations
forcées et l'instauration d'un paysage humanisé, parce qu'on veut, au contraire,
la garantie de succès de cette démarche-là.
C'est uniquement la mobilisation de la
communauté locale, donc, s'il y a des cas qui devaient être contestés à n'en
plus finir, la municipalité va tout simplement y renoncer ou c'est le ministre
de l'Environnement qui va tout simplement répondre : Vous ne correspondez
pas à l'ensemble des critères requis pour établir un paysage humanisé. Donc,
l'autorisation ne serait tout simplement pas donnée.
M. Benjamin : C'est vrai
qu'effectivement, donc, la Loi sur l'expropriation du ministère des Transports
est très claire là-dessus. Cependant, M. le ministre, lorsqu'on possède une
terre et que cette terre-là, il y a une autorité, fut-elle municipale, qui
décide contre sa volonté de l'utiliser à une autre fin, aussi bonne que puisse
être cette fin-là… Et je répète encore, je réitère encore, c'est une bonne
chose, d'avoir des paysages humanisés, mais quand on a une propriété, un
terrain, une terre, un territoire, une portion du territoire et qu'il y a une autorité
qui arrive, qui met la main dessus à d'autres fins, on appelle ça une
expropriation. C'est une expropriation, M. le ministre.
M. Charette : Oui. Cependant,
on est loin de tous les principes à la base de la création d'un paysage
humanisé, et, si on était face à un propriétaire, encore une fois, extrêmement,
extrêmement opposé, virulent et prêt à engager… la délimitation du paysage
humanisé… va tout simplement être faite de sorte que ça n'implique pas son
terrain.
Donc, on n'enlève aucun droit sur la
propriété. On reconnaît les droits de tous et chacun. Et n'oublions pas non
plus que le paysage humanisé, il est d'abord et avant tout pensé parce qu'il y a
une activité humaine sur le territoire qui est conforme à la conservation de la
nature. Donc, si on voulait établir un paysage humanisé sur un territoire où il
y a des activités qui sont déjà présentes et qui sont tout à fait contraires à
un esprit de conservation, bien, le fondement même de cette demande-là serait
automatiquement rejeté.
M. Benjamin : Bien, j'aime
bien, j'aime bien, parce que… Ça fait deux fois que vous l'évoquez. Je commence
à aimer le scénario que vous présentez, c'est-à-dire, c'est le scénario à
partir duquel, bien, s'il advenait qu'il y ait une demande pour un paysage
humanisé, que la municipalité pourrait toujours contourner, donc, le
territoire. Est-ce <que…
M. Benjamin : ...
j'aime
bien, j'aime bien, parce que… Ça fait deux fois que vous l'évoquez. Je commence
à aimer le scénario que vous présentez, c'est-à-dire, c'est le scénario à
partir duquel, bien, s'il advenait qu'il y ait une demande pour un paysage
humanisé, que la municipalité pourrait toujours contourner, donc, le
territoire. Est-ce >que... >Seriez-vous prêt à ce qu'on puisse
le prévoir dans le projet de loi?
M. Charette : En fait, c'est
déjà, avec toutes les qualifications nécessaires, toutes les précisions
nécessaires, là, qui ont été évoquées… même, à la limite, je dirais, sur cet article-ci,
mais sur le précédent aussi. Parce que je ne veux pas forcément revenir en
arrière, mais, lorsqu'on était à étudier le 65.1, on a déjà spécifié qu'est-ce
qui était nécessaire, comme information. Et, dans le 65.2, on fournit encore
plus de détails.
Donc, le scénario que vous évoquez est
pleinement, pleinement possible sans avoir à recourir à quelque amendement que
ce soit. C'est le ministère, le ministre de l'Environnement qui va donner
l'autorisation et qui va, ultimement, approuver le plan de conservation. Donc,
si ça implique qu'on délimite autrement le territoire, si ça implique que l'on
rejette une demande, on a tous les critères nécessaires et on a toute la
latitude nécessaire, là, pour le faire, actuellement, donc ça serait un
amendement qui apporterait vraisemblablement plus de confusion qu'autre chose.
M. Benjamin : Donc, à ce
moment-là, si vous me dites que c'est déjà prévu, donc, <à ce moment-là, >est-ce
que nous devons conclure, vous et moi, <à ce moment-là, >que parce
que c'est déjà prévu, donc, l'expropriation est exclue de toutes les
possibilités, de tous les scénarios?
M. Charette : En fait,
comme je vous mentionnais tout à l'heure, la Loi sur l'expropriation est très,
très claire, d'une part, et une personne pourrait, de façon volontaire,
convenir d'être expropriée. Et, même là, les modalités, pour ce qui est des
montants, pour ce qui est des conséquences, elles sont déjà prévues dans la Loi
sur l'expropriation, mais un projet qui rencontre plus d'obstacles que
d'adhésion ne pourra pas cheminer très, très loin la passe.
• (12 h 30) •
M. Benjamin : Je reviens
encore à Nature Québec parce que son mémoire, je pense< que>,
là-dessus, <est assez... >est très instructif. Donc, Nature Québec
recommandait que les ministères, comme le vôtre, le ministère des Affaires
municipales et de l'Habitation, le MAPAQ, entre autres, s'impliquent davantage
pour que les territoires obtiennent le statut de paysage humanisé au cours des
prochaines années. Cela nécessitait, toujours selon Nature Québec, «l'octroi de
moyens, notamment, financiers aux collectivités locales souhaitant obtenir la
reconnaissance de ce statut au sein de leur territoire. Il incombe au
gouvernement, nous rappelait Nature Québec, d'assumer ses responsabilités en
matière de conservation, la moindre des choses étant d'offrir une contrepartie...
12 h 30 (version révisée)
M. Benjamin : ...toujours selon
Nature Québec, «l'octroi de moyens notamment financiers aux collectivités
locales souhaitant obtenir la reconnaissance de ce statut au sein de leur
territoire. Il incombe au gouvernement, nous rappelait Nature Québec, d'assumer
ses responsabilités en matière de conservation, la moindre des choses étant
d'offrir une contrepartie aux collectivités locales.»
M. Charette : En fait,
naturellement, là, ce n'est pas le projet de loi qui va venir déterminer les
modalités d'un budget, mais on pourrait très bien, dans un budget, réserver des
montants x pour la promotion de cette possibilité-là. Mais ce qu'il faut
savoir, c'est que, dans la procédure qui est prévue, on implique déjà plusieurs
ministères, et chacun de ces ministères-là, y compris celui de l'Environnement
naturellement, sera disposé et intéressé à accompagner les milieux qui voudront
enclencher cette procédure-là. Donc, l'accompagnement est déjà possible. Mais
je ne pourrais pas, dans le projet de loi, inclure des modalités budgétaires,
par contre.
(Consultation)
M. Benjamin : Alors, prochaine
question, M. le ministre. Donc, qu'est-ce qui... Est-ce qu'on a déjà étudié
l'article 8 du projet de loi?
M. Charette : Je vais vous
dire ça, si on l'avait suspendu ou pas. Je vais vous dire ça à l'instant.
L'article 8, il est suspendu.
M. Benjamin : Suspendu?
D'accord. On aura l'occasion d'y revenir, parce que l'article 8 de ce
projet de loi permettra au ministre d'établir des programmes d'aide financière,
donc, pour la réalisation des aires protégées. Donc, on...
M. Charette : En fait, c'est
ce que je vous dis, on a déjà la possibilité de mettre en place des programmes,
mais ça, ça ne relève pas de la loi, ça relève d'un budget. C'est à travers un
budget, où on va mettre sur pied un programme, qu'on va lui dédier un fonds, mais
ça, ce n'est pas... La loi permet la chose, mais la loi ne détermine pas quel
serait le programme en question, quels seraient les budgets en question. Ça,
c'est des éléments, là, qui sont précisés dans un budget et non pas dans une
loi.
M. Benjamin : On est toujours
sur le 65.2, Mme la Présidente, c'est bien ça?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui.
M. Benjamin : D'accord. Alors,
à ce stade-ci, j'annonce que j'aurai un amendement, j'aurai un amendement à
déposer. Donc, si on peut le...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous allons suspendre quelques instants, le temps de pouvoir déposer
votre amendement.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
>
(Reprise à 12 h 36)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre nos travaux. Vous pouvez consulter l'amendement
proposé par M. le député de Viau en allant sur Greffier. Donc, M. le député de
Viau, veuillez, s'il vous plaît, lire votre amendement.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Donc, donnez-moi quelques secondes. Voilà. Alors : L'article 65.2
de la loi, introduit par l'article 32 du projet de loi, est modifié par
l'ajout… du paragraphe 6° du paragraphe suivant — donc :
«7° un formulaire de consentement de
chacun des propriétaires visés qui acceptent que leur propriété soit incluse
dans le paysage humanisé, à défaut de quoi, une preuve que ces propriétés font
l'objet d'une démarche d'expropriation, tel que prévu par la Loi sur
l'expropriation, par les demandeurs.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Y a-t-il des commentaires? Est-ce que vous voulez commenter, M. le député de Viau,
votre amendement?
M. Benjamin : Bien sûr. Bien
sûr, Mme la Présidente. Écoutez, je pense que, comme législateurs, il est de
notre responsabilité de prévoir des scénarios qui pourraient arriver. Et cet amendement-là
est en droite ligne avec ce que prévoyait, ce que vient de nous dire le ministre,
au sujet… que ce soient les mécanismes de consultation, au niveau des démarches
à faire par une municipalité pour faire une demande, et, au moment de déposer
la demande, qu'est-ce qui doit être inclus, donc. Alors, je pense que c'est un
amendement qui devrait pouvoir trouver écho, donc, du côté du gouvernement,
puisque nous avons convenu qu'il y a des scénarios qui sont possibles, qui sont
probables.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Charette : Simplement,
j'apprécie l'explication du collègue, mais malheureusement, là, on ne pourrait
pas consentir à pareil amendement. C'est plus problématique qu'aidant. Et,
encore une fois, comme je le mentionnais, ça ne veut pas dire que le refus d'un
propriétaire va passer par une expropriation, ça pourrait tout simplement faire
en sorte que le territoire du paysage humanisé soit délimité autrement. Et, à
l'inverse, même si la propriété est à l'intérieur de ce paysage humanisé, si le
plan de conservation n'implique pas des interventions particulières sur la
propriété en question, le paysage humanisé va pouvoir se réaliser malgré tout.
Donc, non seulement c'est problématique d'un point de vue <juridique...
M. Charette : …
de ce
paysage humanisé, si le plan de conservation n'implique pas des interventions
particulières sur la propriété en question, le paysage humanisé va pouvoir se
réaliser malgré tout. Donc, non seulement c'est problématique d'un point de vue
>juridique, mais ça ne reflète pas les possibilités qu'offre la création
d'un paysage humanisé.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'amendement du député de Viau? M. le
député.
• (12 h 40) •
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Écoutez, je comprends, je peux comprendre le raisonnement du
ministre, mais dans le cas où il y a une démarche de consultation. Mais ce qu'on
a devant nous, Mme la Présidente, on a le 65.2 où le ministre consulte des gens,
donc. Et c'est correct, d'ailleurs, je l'ai dit précédemment. Donc, c'était
correct, c'était parfait de consulter les gens, mais faut-il s'assurer, à ce
moment-là, sur un territoire x ou y, à ce moment-là, s'il y a un ou des
propriétaires privés qui s'opposent à une démarche, que ces gens-là, à défaut
d'être consultés... Puisque ce qu'on s'aperçoit ici, c'est que ces gens-là ne
sont pas consultés par le ministre. Donc, à défaut que ces gens-là soient
consultés par le ministre… mais au moins que ces gens-là puissent faire valoir
leur opposition auprès du ministre, donc, et c'est ce que nous proposons ici à
travers cet amendement.
M. Charette : ...répéter tout
ce que j'ai mentionné, la consultation va avoir lieu. Et, dans la demande même
de reconnaissance auprès du ministre de l'Environnement, les oppositions
devront être présentées. Donc, la consultation aura lieu, les opposants auront
la possibilité de s'exprimer, et non seulement ces deux critères-là, mais
l'opposition devra être présentée dans la demande même du dossier.
Donc, malheureusement, l'amendement, comme
je le mentionnais, engendrerait plus de confusion qu'autre chose. Et <une
propriété qui... >un propriétaire qui s'oppose pourra soit se voir
exclure du territoire du paysage humanisé ou, tout simplement, le plan de
conservation n'aura pas d'impact sur sa propriété, donc il n'y aura pas lieu de
l'exproprier pour autant, et le paysage humanisé va pouvoir se réaliser malgré
tout. Et l'amendement, malheureusement, est beaucoup trop... je veux dire,
ouvre la porte à beaucoup trop de possibilités.
Je reviens à ce que je mentionnais tout à
l'heure, si cette propriété-là représente 1 % du territoire visé, c'est
beaucoup plus marginal que si ça devait en représenter, je disais tout à
l'heure, là, un chiffre sans valeur, mais 98 %. Là, on comprend qu'on ne
serait pas dans le même cas de figure du tout. Et forcément, un propriétaire
qui détient 98 %, par exemple, du territoire qui est visé, on comprend
qu'il n'y aura jamais de paysage humanisé <sur...
M. Charette : ...
là,
un chiffre sans valeur, mais 98 %. Là, on comprend qu'on ne serait pas
dans le même cas de figure du tout. Et forcément, un propriétaire qui détient
98 %, par exemple, du territoire qui est visé, on comprend qu'il n'y aura
jamais de paysage humanisé >sur ce territoire-là.
M. Benjamin : J'aimerais poser
une question simple au ministre : <Où est-ce... >Dans quel
article est-ce qu'il est prévu, où il est fait mention, qu'un propriétaire qui
s'y oppose pourra se voir exclu? Quel article de votre projet de loi?
M. Charette : En fait,
lorsqu'on précise, dans les modalités, quelles sont les délimitations d'un
paysage humanisé, on confirme qu'il faut le délimiter, ce paysage humanisé là.
Donc, la délimitation, dans pareil cas, va tout simplement inclure l'exclusion
du territoire ou de la propriété qui poserait problème.
M. Benjamin : C'est ce que
vous suggérez, M. le ministre, mais ce n'est pas ce qui est dans le projet de
loi. Je ne vois pas nulle part où c'est écrit clairement. C'est-à-dire moi,
j'aimerais bien pouvoir retrouver, c'est-à-dire ce que vous venez d'affirmer, c'est-à-dire
l'idée qu'un propriétaire qui s'oppose pourrait se voir exclure de ce territoire-là.
Moi, j'aimerais pouvoir le voir dans le projet de loi. Donc, si vous me... Moi,
j'aimerais bien voir l'article en question. Parce que, là, vous semblez le
suggérer, mais ce n'est pas ce que... je ne le lis nulle part dans le projet de
loi.
M. Charette : C'est-à-dire,
sans relire ce que j'ai déjà lu, dans l'article, lorsqu'on précise qu'une
demande doit préciser la délimitation du paysage humanisé, bien, la
délimitation, <elle est... >elle sera conçue en fonction d'un
projet. Donc, si le projet exclut une propriété, la délimitation va tout
simplement exclure cette propriété-là, mais je ne pourrais pas, dans un
article, préciser, là, c'est du fin, fin, fin détail. Mais, avec l'article tel
qu'il se lit actuellement, le scénario d'une délimitation ajustée est tout à
fait permis.
M. Benjamin : Bien, écoutez,
dans la mesure où le projet de loi prévoit qu'une demande, M. le ministre... C'est
la municipalité qui dépose la demande, donc, et la municipalité, une municipalité
x ou y, décide qu'un territoire, tel territoire serait, à ce moment-là, un
paysage humanisé, bon, et la municipalité <dépose... >fait une
démarche de consultation et dépose auprès de vous une demande de reconnaissance
à de telles fins, malgré qu'un ou plusieurs propriétaires s'y opposent. Il n'y
a toujours pas, puisque... La municipalité, étant celle qui dépose la demande,
où est-ce qu'elle est, la possibilité, pour le propriétaire privé, à part de
cette consultation préalable publique dont vous parlez, donc, que la
municipalité doit tenir? Où est-ce qu'il y a cette possibilité pour ce
propriétaire ou ces propriétaires privés de faire valoir auprès de vous,
puisque ce n'est plus le gouvernement, c'est vous qui donnez cette
reconnaissance-là, <auprès de vous >cette opposition?
M. Charette : En fait, qui
donne l'approbation? C'est le ministre de l'Environnement. Donc, si la
délimitation <n'est pas...
M. Benjamin : ...o
ù
est-ce qu'il y a cette possibilité pour ce propriétaire ou ces propriétaires
privés de faire valoir auprès de vous, puisque ce n'est plus le gouvernement,
c'est vous qui donnez cette reconnaissance-là, auprès de vous cette opposition?
M. Charette : En fait, qui
donne l'approbation? C'est le ministre de l'Environnement. Donc, si la
délimitation >n'est pas adéquate, bien, il y a des demandes d'ajustement
qui seront formulées.
Et, à l'inverse, je vous demanderais :
Dans toutes les consultations que nous avons tenues, quel groupe a manifesté
une inquiétude par rapport au libellé actuel sur cet enjeu-là? Il n'y en a pas,
ça n'a pas été soulevé par personne. Pourquoi? Parce que <la délimitation
revient à... >l'approbation de la délimitation revient au ministre de
l'Environnement. Et, encore une fois, ce sont des projets qui se bâtissent sur
le consensus. Donc, je ne dis pas que les questions ne sont pas pertinentes,
mais on crée un problème qui n'existe pas et qui n'a pas été soulevé par aucun
groupe au moment de la consultation.
M. Benjamin : Et
pourtant, M. le ministre, je viens de lire un extrait du mémoire de Nature
Québec qui parle des raisons pour lesquelles, jusqu'à présent, nous n'avons pas
encore pu développer de paysages humanisés au Québec. Et, au nombre de ces
raisons-là, on rappelle que ce sont des paysages humanisés qui se développent
avec des territoires privés, donc des propriétaires privés. Donc, alors, il ne
faut pas me dire qu'il n'y a pas de groupe qui n'a pas évoqué cette
situation-là. Donc, le mémoire de Nature Québec est très clair à cet effet.
Mais maintenant nous sommes en train de
faire un projet de loi, M. le ministre, qui va être un projet de loi, je
l'espère, je le souhaite, c'est ce que nous souhaitons, qui sera bon pour tout
le monde. Et le paysage humanisé, les paysages humanisés, c'est bon pour
l'ensemble du Québec. Mais cependant, lorsqu'il s'agit de venir dans des
territoires où il y a des propriétaires privés, il faut s'assurer aussi
qu'aucun citoyen québécois ne se retrouve lésé aussi. Et c'est pour cette
raison que je vous demande de prévoir, à travers cet amendement-là, un
mécanisme où tout Québécois, toute Québécoise propriétaire qui se sente lésé
pourrait et pourra vous faire valoir, auprès de vous, pas en participant à
votre consultation… mais pouvoir déposer un formulaire pour signaler leur
opposition. Qu'est-ce qu'il y a de compliqué là-dedans?
M. Charette : En fait,
là, on... je ne veux pas... Parce que ça pourrait être une conversation sans
fin. Je pense que le collègue a très bien illustré son point. Je pense que, d'un
point de vue autant légistique et à travers mes explications, j'ai expliqué
pourquoi l'amendement ne serait pas aidant pour le projet de loi, bien au
contraire.
Mais je résumerai tout simplement en
disant que le tout doit se faire avec l'approbation du ministre de
l'Environnement. Donc, si le ministre de l'Environnement, peu importe qui
occupe la fonction, devait se convaincre qu'il y a un problème au niveau de la
délimitation, bien, l'approbation ne sera pas donnée tant que cette question-là
ne sera pas réglée. Et les deux articles, autant celui qui est actuellement
étudié que le précédent, sont très, très, très clairs, là, à ce niveau-là.
M. Benjamin : Donc, je
comprends. Donc, je sais que je vous ai posé la question encore une fois, mais
c'est une question très importante, M. le <ministre...
M. Charette : …
l'approbation
ne sera pas donnée tant que cette question-là ne sera pas réglée. Et les deux
articles, autant celui qui est actuellement étudié que le précédent, sont très,
très, très clairs, là, à ce niveau-là.
M. Benjamin : Donc,
je
comprends. Donc, je sais que je vous ai posé la
question
encore
une fois, mais c'est une
question très importante,
M. le >ministre.
Vous savez, j'ai joué dans ce même film là, dans un autre projet de loi, qui
s'appelait le projet de loi n° 17, qui concernait, justement, les
chauffeurs de taxi, O.K.? J'ai joué la question de l'expropriation, les enjeux
d'expropriation. Donc, moi, ce que je vous demande maintenant, <c'est… >étant
donné que vous avez même dit vous-même que ce sont des hypothèses hypothétiques,
mais une hypothèse, une situation hypothétique, ça ne veut pas dire que ce
n'est pas une situation qui pourrait arriver. Et, moi, ce que je vous demande,
de deux choses l'une, pouvez-vous nous donner ici la garantie qu'il n'y aura
pas d'expropriation? Donc, ce n'est pas une possibilité qu'il y ait de l'expropriation.
Et, dans la mesure que vous ne pouvez pas
nous donner cette garantie-là qu'il n'y aura pas d'expropriation, qu'est-ce que
vous prévoyez pour <les propriétaires… >un propriétaire qui se
sentirait lésé? <Qu'est-ce que vous… >Comme ministre, qu'est-ce
que vous prévoyez pour cette personne-là, comme mécanisme auprès de vous, dans
le cadre de votre consultation?
M. Charette : La dernière
fois, étant donné que ça devient redondant un petit peu, c'est la dernière fois
que j'y répondrai. Il y a une loi sur l'expropriation au Québec, mais on n'est
pas du tout dans des scénarios d'expropriation. Mais, si ça peut aider le
collègue, volontiers. Mais un, je répète qu'on n'est pas dans des scénarios
d'expropriation, et deux, il y a une loi sur l'expropriation. Donc, un citoyen,
qui est visé par une expropriation qui ne lui convient pas, a plusieurs recours
à sa disposition à travers le Tribunal administratif, à travers… c'est une loi
qui est déjà extrêmement balisée.
• (12 h 50) •
Donc, non seulement on n'est pas dans des
scénarios d'expropriation, et deux, si, de façon hypothétique, on devait y
être, c'est une mécanique qui est déjà balisée avec tous les recours
nécessaires pour le propriétaire qui pourrait se sentir lésé. Donc, le projet
de loi, actuellement, n'est pas sujet à préciser la Loi sur l'expropriation
étant donné que c'est déjà très, très bien balisé.
M. Benjamin : Donc, une
dernière intervention, si vous permettez, Mme la Présidente. Donc,
l'intervention du ministre vient nous dire... en fait, ce que le ministre vient
de nous dire, c'est que l'expropriation, c'est un scénario hypothétique, là
encore, donc ça pourrait arriver, c'est probable, c'est probable qu'on ait à
exproprier quelqu'un. C'est probable qu'on ait à exproprier quelqu'un qui
s'oppose, <et… >mais, par contre, il ne prévoit rien puisque la
Loi sur l'expropriation est claire : Lorsqu'on exproprie, on exproprie à
la valeur marchande avec des compensations. Mais lui… et les municipalités sont
venues nous dire, en consultations particulières, les défis qu'elles ont, et <il
n'y a…
M. Benjamin : …
par
contre, il ne prévoit rien puisque la Loi sur l'expropriation est claire :
Lorsqu'on exproprie, on exproprie à la valeur marchande avec des compensations.
Mais lui… et les municipalités sont venues nous dire, en consultations
particulières, les défis qu'elles ont, et >il n'y a… Actuellement, il ne
prévoit aucun levier pour accompagner les municipalités dans cette démarche, advenant
qu'il y ait un cas d'expropriation. Donc, c'est ce que nous comprenons.
Nous comprenons que, oui, le ministre nous
dit : Il pourrait y avoir des cas d'expropriation, parce qu'il ne nous dit
pas qu'il ne peut pas y avoir de cas d'expropriation. Donc, il pourrait y avoir
des cas d'expropriation, mais, à ce moment-là, il s'en remet à ce qui est
prévu, pendant que, du même souffle, il nous disait en même temps, tantôt, que
c'est dans les questions de schéma d'agglomération. Bien sûr, on connaît ça, mais
ici, je rappelle encore, c'est un enjeu qui ne dit pas son nom, parce qu'en
réalité ce sur quoi il s'agit véritablement, c'est<… ce soit> une
expropriation lorsqu'un propriétaire s'oppose et que la municipalité ou toute
autre instance décide d'aller de l'avant. Merci, Mme la Présidente.
M. Charette : …il y a quelques
faussetés, là, qui viennent d'être dites, <je ne les… >je ne
repasserai pas à travers l'argumentaire du collègue, mais il y a plusieurs
faussetés. Il n'y aura pas d'expropriation, il n'y aura pas non plus de
municipalité qui va passer outre la volonté des citoyens, et autres. Mais je ne
reprendrai pas tout l'argumentaire, mais je peux rassurer le collègue, il a
beaucoup, et c'est quelque chose qui peut être souligné,<… il a beaucoup >d'imagination,
pour faire <un projet de… >une comparaison avec le projet de loi
n° 17, d'une part. Et tout cet article-là et le précédent précisent
clairement les modalités qui sont dans le parfait respect des droits des
citoyens. Les questions étaient légitimes, mais je pense qu'on a fait le tour
de la question.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres… Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Je pensais que c'était
ma dernière intervention, Mme la Présidente, mais je comprends encore que,
peut-être, dois-je rappeler que, puisqu'il est revenu sur l'enjeu de ce projet
de loi là, donc, de cette loi, désormais, donc, puisque c'est le cas,
malheureusement, pour beaucoup de personnes qui ont… Et je rappelle au
ministre, donc, si tant est le besoin de le rappeler, que c'était une loi qui
avait pour effet de faire en sorte que des gens qui avaient un gagne-pain se
sont fait exproprier par le gouvernement, par votre gouvernement. Et ces
gens-là, encore aujourd'hui, ces gens-là, encore aujourd'hui, se retrouvent
Gros-Jean comme devant, parce que leur gagne-pain leur a été enlevé, et ils
sont des centaines et des milliers au Québec.
Ce sur quoi nous faisons face aujourd'hui,
nous sommes en train de travailler sur un projet de loi, un projet de loi où il
y a des scénarios que vous-même, vous refusez de nous dire que ça ne peut pas <arriver…
M. Benjamin : ...leur a été
enlevé, et ils sont des centaines et des milliers au Québec.
Ce sur quoi nous faisons face
aujourd'hui, nous sommes en train de travailler sur un projet de loi, un projet
de loi où il y a des scénarios que vous-même, vous refusez de nous dire que ça
ne peut pas >arriver. Bon, alors, si ça ne peut pas arriver… Donc, ça
peut arriver. Bon, alors, si ça peut arriver, qu'est-ce qu'on peut faire?
Qu'est-ce que vous, comme ministre de l'Environnement...
<Dans... >Je rappelle le
67.2 : «Dans le cas de l'analyse de la demande, le ministre consulte les
communautés autochtones...» C'est parfait, c'est excellent. Je vous ai même
félicité là-dessus. C'est très bien de le prévoir. «Les ministres et les organismes
gouvernementaux concernés.» C'est excellent. Et, dans ce même article, où on
parle : «Une fois l'avis d'admissibilité reçu, le représentant des
demandeurs prépare le plan de conservation du paysage humanisé envisagé et le
transmet au ministre pour approbation. Un tel plan prévoit la délimitation du
territoire.»
Or, dans la question de la délimitation du
territoire, justement, je ne suis pas rassuré parce que je ne vois, ici, dans
le texte que j'ai devant moi, rien qui me dit, <que... >et dans
les articles qu'on a regardés auparavant non plus, que, dans le cadre de la
délimitation du territoire, obligation serait faite, à ce moment-là, à la municipalité
qui dépose une demande, de contourner le territoire qui s'y oppose,
contrairement à ce que le ministre nous a affirmé tout à l'heure.
«Le caractère perpétuel de la
reconnaissance ou sa durée; les caractéristiques naturelles, le rôle et les
responsabilités de chacun des demandeurs et, le cas échéant, de toute
communauté autochtone...» Mais ce qu'on demande ici, c'est que les
propriétaires qui s'y opposent, les propriétaires puissent faire valoir, à
travers un formulaire de consentement, puisque... considérant que les
principales personnes touchées par l'implantation de ce paysage humanisé ne
sont pas consultées par le ministre.
Je viens de faire la liste des personnes
qui seront consultées par le ministre. À ce que je sache, je n'ai pas vu des
propriétaires privées dans la liste des groupes, des personnes et entités qui
seront consultées par le ministre. Donc, alors, pourquoi ne pas le prévoir? C'est
simple, pourtant.
Donc, voilà, donc, mais je comprends que
le ministre nous dit que c'est un scénario qui <n'est pas... qui >est
hypothétique. Donc, hypothétique, c'est probable, donc. Alors, Mme la
Présidente, j'ai presque tout dit sur cet amendement, presque tout dit.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'amendement présenté par le député de
Viau? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder à l'appel
nominal. Mme la secrétaire, <s'il vous plaît...
M. Benjamin : ...probable,
donc. Alors,
Mme la Présidente, j'ai presque tout dit sur cet
amendement,
presque tout dit.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'amendement présenté par le député de
Viau? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder à l'appel
nominal. Mme la secrétaire, >s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
Dans la salle Louis-Joseph-Papineau, M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: Dans la
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire
:
M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire
: De
retour à la salle Louis-Joseph-Papineau, Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
La Secrétaire
:
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Alors, nous allons poursuivre
l'étude de l'article 65.2. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'article 65.2? S'il n'y a pas d'autre commentaire à l'article 65.2,
nous allons procéder à l'appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est vrai qu'on n'a pas besoin de faire l'appel nominal, je l'oublie à chaque
fois. Alors, M. le ministre, nous sommes rendus à 65.3. Il reste environ
1 min 30 s. Vous pouvez peut-être procéder à la lecture.
M. Charette : Oui, la lecture.
Bien, c'est bien gentil. Merci, Mme la Présidente. Donc : «65.3. Le
ministre reconnaît le paysage humanisé par un avis publié à la Gazette
officielle du Québec. La décision du ministre et le plan de conservation du
paysage humanisé sont publiés sur le site Internet de son ministère.
«La décision est notifiée à tous les
demandeurs ainsi qu'à toute communauté autochtone, à tout ministère ou à tout
organisme gouvernemental concerné.
«Elle prend effet à la date de sa
publication à la Gazette officielle.»
Commentaire rapide. C'est un nouvel
article qui établit les mesures de publication de la décision du ministre. Il
prévoit également la notification personnalisée aux personnes ou aux groupes de
personnes mentionnés.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux jusqu'à
15 heures. Bon appétit.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 5)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des transports et de
l'environnement reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la
salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leur appareil électronique.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 46, Loi modifiant la Loi sur la conservation du patrimoine naturel
et d'autres dispositions.
Avant de continuer, je comprends qu'il y a
eu consentement pour que le député de Jonquière remplace le député des Îles-de-la-Madeleine.
Il y a consentement? Voilà.
Donc, lors de la suspension de nos
travaux, nous étions rendus à l'étude de l'article 65.3 de
l'article 32. Alors, est-ce qu'il y a des commentaires? Vous aviez eu le
temps de le lire, hein, c'est ça, M. le ministre?
M. Charette : …
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Bien, en fait, je voulais savoir, ici il y a une obligation.
En fait : «La décision du ministre et le plan de conservation du paysage
humanisé sont publiés sur le site Internet de son ministère.» Je voulais
savoir pourquoi ici on a une obligation et, dans d'autres cas, on n'a pas
cette obligation-là. Par exemple, dans l'article qu'on a vu précédemment… en
fait, bien, précédemment, <c'est… >pas nécessairement, je crois
que c'est le 65. Attendez un moment, ça ne sera pas long. Dans le 64, par
exemple, dans le 64, cette inscription est <requise…
M. Benjamin : ...
en
fait, bien, précédemment, c'est… pas nécessairement, je crois que c'est le 65.
Attendez un moment, ça ne sera pas long. Dans le 64, par exemple, dans le 64,
cette inscription est >requise, par exemple, au Registre foncier, etc.
Pourquoi ici...
M. Charette : ...on se
souvient du fameux registre qui va être constitué, et, étant donné qu'on parle
d'une catégorie 5, ce sera intégré au registre, tout simplement, donc
présent sur le site Internet également.
M. Benjamin : Quand on dit que
la décision est notifiée, c'est-à-dire est-ce que ça veut dire qu'on donne
l'information ou, du moins… Ça veut dire autre chose ici, «notifiée»?
M. Charette : En fait, c'est
une façon de dire qu'elle est transmise à... Donc, on notifie, on informe, en quelque
sorte, les différentes parties impliquées.
M. Benjamin : D'accord. Aux
différentes parties impliquées?
M. Charette : Bien, on voit
plus loin, là : «...tous les demandeurs ainsi qu'à toute communauté
autochtone, à tout ministre ou à tout organisme gouvernemental concerné».
M. Benjamin : D'accord.
Parfait, merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 65.3? Non,
pas d'autre commentaire. Donc, M. le ministre, veuillez lire
l'article 65.4.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, 65.4 : «Une municipalité régionale de comté veille à
assurer <la comptabilité de son schéma... >la compatibilité <—
pardon — >de son schéma d'aménagement et de développement avec le
plan de conservation et une communauté métropolitaine veille à assurer la
compatibilité de son plan métropolitain d'aménagement et de développement avec
celui-ci. La municipalité régionale ou, selon le cas, la communauté
métropolitaine propose toute modification utile au schéma d'aménagement et de
développement ou au plan métropolitain en vue de mieux assurer cette
harmonisation, conformément aux règles prévues à cet effet par la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Elle doit également prendre les mesures de
contrôle intérimaire appropriées selon les règles prévues par cette loi.
«Le plan délimitant le paysage humanisé
est transmis, le cas échéant, au ministre responsable des ressources naturelles
pour qu'il l'inscrive au plan d'affectation des terres publiques.»
Le commentaire. Donc, ce nouvel article
assure la cohérence entre les différents paliers des instances gouvernementales
dans l'implantation de la réglementation municipale nécessaire aux paysages
humanisés. Cet article s'inspire notamment de l'article 15.5 de la Loi
affirmant le caractère collectif des ressources en eau et favorisant une
meilleure gouvernance de l'eau et des milieux associés.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, dans le premier paragraphe du 65.4, donc, à la fin de ce <paragraphe-là...
M. Charette : ...
collectif
des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l'eau et des
milieux associés.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, dans le premier paragraphe du 65.4, donc, à la fin de >ce
paragraphe-là, on signale qu'elle doit également prendre les mesures de
contrôle intérimaire appropriées. Quelles sont ces mesures de contrôle?
M. Charette : En fait, on
parle soit de la municipalité régionale ou encore la communauté métropolitaine.
Donc, à partir du moment où le processus est en voie d'être réalisé, on doit déjà
présumer et prévoir l'application, notamment soit du plan de conservation, soit
également les différentes mesures nécessaires, là, à cette officialisation-là
de statut.
• (15 h 10) •
M. Benjamin : Donc, ce que
vous venez de me dire, c'est ça, c'est ce qu'on entend par «mesures de contrôle
intérimaire, parce que ce sont...
M. Charette : S'assurer que
les caractéristiques qui sont propres au territoire en question puissent être
bien, bien maintenues. Donc, ça peut être ça, effectivement.
M. Benjamin : Parce que je
comprends ici, quand on parle de... S'il s'agit de mesures de contrôle
intérimaire appropriées, c'est-à-dire que les autres mesures de... en attendant
la reconnaissance, c'est-à-dire que les mesures qui seront prises seront des
mesures intérimaires. Mais quelles sont ces mesures intérimaires, précisément?
M. Charette : Bien, en fait,
on précise, là… En fait, c'est difficile d'interpréter la deuxième partie du paragraphe
sans se rappeler de la première partie, donc : «Une municipalité régionale
de comté ou communauté métropolitaine — je ne le reprendrai pas dans
l'intégralité — veille à assurer la compatibilité de son plan au schéma
d'aménagement.» Donc, il doit y avoir, naturellement, une fois que la démarche
est initiée, une certaine cohérence, là, pour s'assurer que le même territoire,
là, soit bien préservé. Donc, on peut parler de règlement de contrôle
intérimaire, en attendant que les modifications soient apportées au schéma d'aménagement,
là, par exemple.
M. Benjamin : Moi, ce que je
lis ici, M. le ministre, c'est que la municipalité régionale de comté, une fois
qu'elle s'est assurée de la comptabilité de son schéma d'aménagement, ainsi de
suite, etc… et c'est ensuite, on dit, ou simultanément, qu'elle prend
contact... également, les mesures de contrôle intérimaires appropriées. Et c'est
là que je ne suis pas sûr quelles sont ces... Est-ce qu'il y a plusieurs
mesures de contrôle? Quelles sont les différentes mesures de contrôle qu'elle
doit prendre à ce moment-là?
M. Charette : Ou le dire plus
simple : En attendant que le schéma d'aménagement soit modifié, on va
s'assurer que les mesures qui sont prises n'entrent pas en contradiction avec
le futur plan d'aménagement. Donc, il peut être question de contrôler certaines
activités, il peut... Bref, <c'est...
M. Charette : ...
que
le schéma d'aménagement soit modifié, on va s'assurer que les mesures qui sont
prises n'entrent pas en contradiction avec le futur plan d'aménagement. Donc,
il peut être question de contrôler certaines activités, il peut... Bref, >c'est,
une fois cette démarche-là initiée, avant que le schéma d'aménagement soit
modifié, s'assurer qu'on ne perde pas les atouts, qu'on ne menace pas les atouts
du territoire, là, qui serait appelé à devenir officiellement le paysage
humanisé.
M. Benjamin : Est-ce que ça
pourrait vouloir dire, par exemple, comme mesure de contrôle intérimaire
appropriée, par exemple, interdire la présence de personnes, de gens sur ce territoire-là,
par exemple?
M. Charette : Interdire la
présence d'une personne en particulier?
M. Benjamin : De personnes, de
personnes.
M. Charette : De personnes? On
parle, encore une fois, d'un paysage qui est humanisé, donc normalement il y a déjà
présence de personnes sur le territoire, mais ça pourrait préciser que telle ou
telle activité est interdite. Donc, les personnes qui s'y retrouveraient ne
seraient pas habilitées à faire telle ou telle activité.
M. Benjamin : Donc, une mesure
de contrôle pourrait être, par exemple, l'interdiction de certaines activités?
M. Charette : Oui. Bien, en
fait, c'est des activités, là... je relis, là, en même temps, là. C'est un contrôle
des activités, s'assurer que... J'essaie de vous trouver des exemples, là. Il
pourrait y avoir des règles sur l'abattage des arbres ou des règles de cette
nature-là.
M. Benjamin : Dans le deuxième
paragraphe, «le plan délimitant le paysage humanisé est transmis, le cas
échéant», pourquoi ici on parle du cas échéant?
M. Charette : Je veux juste
relire le passage. Vous faites référence à...
M. Benjamin : Au deuxième
paragraphe, toujours dans le 65.4, la première ligne : «Le plan délimitant
le paysage humanisé est transmis, le cas échéant, au ministre responsable des
ressources naturelles.»
M. Charette : C'est-à-dire «le
cas échéant» en voulant dire, à ce moment-ci, au ministre responsable des
ressources naturelles… pour qu'il puisse l'inscrire au plan d'affectation, là,
des terres. Donc, c'est tout simplement la procédure, là, qui se poursuit.
M. Benjamin : Pour avoir déjà
vu d'autres articles, M. le ministre, dans ce même projet de loi, donc on parle…
<quand... >lorsqu'il s'agit d'une obligation, on lirait «est
transmis au ministre responsable des ressources naturelles». Alors là, pourquoi
on a choisi… Bon, pourquoi «le cas échéant»? J'imagine que ça veut dire quelque
chose, les législateurs ne parlant pas pour ne rien dire.
M. Charette : Non,
effectivement. Peut-être, je vais juste le relire. Bien, en fait, oui, «le cas
échéant», lorsque ce sont des terres qui relèvent du domaine de l'État. Donc, c'est
dans cette perspective-là que ce serait le ministère des Ressources naturelles,
là, qui <serait...
M. Charette : ...
je
vais juste le relire. Bien, en fait, oui, «le cas échéant», lorsque ce sont des
terres qui relèvent du domaine de l'État. Donc, c'est dans cette perspective-là
que ce serait le ministère des Ressources naturelles, là, qui >serait
interpelé. Et ce ne sont pas toujours des terres publiques.
M. Benjamin : D'accord.
Parfait. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Une question par rapport à l'article 65.4. Les municipalités
régionales de comté veillent à assurer la comptabilité de son schéma
d'aménagement et du développement. Puis après ça on va presque directement à la
communauté métropolitaine, le chemin faisant… Puisque, pour moi, la CMM, c'est
plusieurs villes, vous avez le décompte mieux que moi, là, le chemin se fait
comment? C'est-à-dire que la ville, prenons Laval en exemple puisque c'est une
très belle ville, elle fait son schéma, elle identifie ses paysages humanisés,
elle l'achemine à la CMM, et celle-ci doit confirmer, ou est-ce que la ville de
Laval peut, de façon naturelle, faire affaire directement avec le ministère?
M. Charette : En fait,
les villes ne sont pas subordonnées aux instances de la métropole, par exemple.
C'est juste que, lorsqu'on est en situation de ville, c'est la MRC qui fait le
schéma d'aménagement. Et, pour ce qui est, par exemple, de la communauté
métropolitaine, <on ne parle plus de... >c'est le vocable qui
change, là, on ne parle non plus du schéma d'aménagement, mais on parle du plan
métropolitain d'aménagement, tout simplement. Mais, dans le cas d'une
municipalité qui est membre de la... qui est partie prenante de la CMM, ça va
faire partie du plan métropolitain d'aménagement.
Mme
Charbonneau
:
Mais, puis je ne fais que le confirmer, je pense que je connais la réponse<…
mais>, elle garde toute son autonomie par rapport à, je vais appeler ça
«décréter», mais identifier une zone qu'elle appellera un territoire ou un...
O.K.
M. Charette : En fait, on
l'a précisé aux articles précédents, c'est souvent une initiative... en fait, c'est
une initiative qui émane du niveau local. Donc, une municipalité, par exemple,
qui va démontrer un intérêt pour un paysage humanisé, qui va entreprendre les
démarches auprès du ministre de l'Environnement… Donc, ça, c'était précisé aux
articles précédents, mais en aucun temps, par exemple, la métropole, qu'elle
soit la ville de Montréal, c'est-à-dire la métropole de Montréal, ou Québec,
qui a un statut également semblable… ce n'est pas la métropole qui va imposer
ça. Il y a une démarche locale qui doit être initiée, et ensuite toute la
procédure est celle, là, qu'on a pu regarder, là, ce matin.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Je me rappelle, il y a eu beaucoup de groupes, notamment le
Réseau des milieux naturels <protégés, qui...
M. Charette : ...
locale
qui doit être initiée, et ensuite toute la procédure est celle, là, qu'on a pu
regarder, là, ce matin.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Je me rappelle, il y a eu beaucoup de groupes,
notamment le Réseau des milieux naturels >protégés, qui disaient que c'était...
je veux dire, ça a été un échec, il n'y a pas eu de paysages humanisés, et là
on voit qu'il y a eu un raccourcissement de processus.
Est-ce que c'est possible, par exemple,
que... Là, je sais qu'on ne parle pas des organismes gouvernementaux et autres
ministères, mais plus des municipalités. Est-ce que ça se peut que dans... Est-ce
que le gouvernement a vu l'endroit où il y aurait... qui sont la cause du fait
qu'on n'a jamais réussi à avoir ce genre d'aires protégées?
Et ici, dans 65.4, dans le fond, il y a
une... Est-ce que c'est possible qu'une municipalité, une MRC… par exemple, <que,
>dans le processus, <que ça fasse... >que ça soit long, là,
ce qui est écrit dans 65.4, le fait qu'elle veuille s'assurer que son plan d'aménagement
ne soit pas... qu'il faut qu'elle le change, etc. C'est ça que je veux savoir,
si ça pourrait créer des délais.
M. Charette : En fait,
là, à l'étape de l'article 65.4, on est presque à la fin du processus, en
ce sens qu'on est réellement à l'étape où on va venir agencer le plan d'aménagement.
Donc, à cette étape-là, la ville a formulé son souhait au ministre de
l'Environnement, la ville a tenu sa consultation, a pu répondre aux différents
critères qu'on a regardés ce matin. Donc, on est à la toute fin de la procédure
à ce moment-là.
Et, à tout moment et en tout temps, la
ville est accompagnée, au besoin, le ministère est là. Ce qu'on disait pour d'autres
organismes qui se spécialisent sur ces enjeux-là… les organismes pourraient
être là en appui, mais la demande va venir de la municipalité. Et c'est à la
dernière étape, dans le fond, qu'il devra y avoir des aménagements <au
plan de... >au schéma d'aménagement, justement, pour être bien certain
que le schéma d'aménagement reprenne bien les caractéristiques de cette
nouvelle appellation de paysage humanisé.
• (15 h 20) •
Vous avez tout à fait raison, on l'a
évoqué rapidement ce matin, la disposition, cette possibilité-là existe tout de
même depuis plusieurs années, et ça n'a jamais abouti, notamment, et sans doute
pas pour la seule raison, mais notamment parce que la démarche était beaucoup
plus complexe. On est venus la simplifier aux articles précédents, là, un petit
peu plus tôt aujourd'hui, pour s'assurer, là, que ça puisse suivre son cours
sans trop de délais supplémentaires.
Mme Ghazal : Notamment
pas... Il n'y aura pas de consultation, par exemple, du BAPE?
M. Charette : En fait,
la... <Tout le volet... >et c'était aussi dans la perspective de
reconnaître le pouvoir des municipalités, tout le volet consultation, <effectivement...
M. Charette : ...
sans
trop de délais supplémentaires.
Mme Ghazal : Notamment
pas... Il n'y aura pas de consultation, par exemple, du BAPE?
M. Charette : En fait,
la... Tout le volet... et c'était aussi dans la perspective de reconnaître le
pouvoir des municipalités, tout le volet consultation, >effectivement,
est assuré uniquement par la communauté, la municipalité. On parlait de communautés
autochtones aussi, naturellement, mais ce n'est pas plus le gouvernement du Québec
qui chapeaute ou qui doit reconnaître la démarche, mais uniquement le ministre
de l'Environnement, ultimement, qui va l'autoriser et qui va venir la
reconnaître.
Mme Ghazal : Ni même les
autres ministères ou organismes gouvernementaux qui sont consultés par le ministre?
M. Charette : On l'a vu dans
les articles précédents, on peut avoir à consulter, effectivement, d'autres ministères
qui auraient des implications ou des intérêts en cause, mais <c'est… >réellement
ça émane de la municipalité. C'est là où la municipalité est accompagnée, là, on
a précisé qu'est-ce qu'elle doit fournir comme information, et tout ça, mais,
s'il y a des ministères qui peuvent être impliqués, effectivement, ils sont
interpellés, là, dans la démarche.
Mme Ghazal : Puis c'est quoi
«modification utile» au 65.4? «La municipalité régionale ou, selon le cas, la
communauté métropolitaine propose toute modification utile», est-ce que c'était
peut-être...
Une voix
: ...
Mme Ghazal : Non, O.K.
M. Charette : En fait, c'est
que, si son schéma d'aménagement n'est pas conforme à la reconnaissance de
cette nouvelle possibilité, elle devra faire toute modification utile à son
schéma d'aménagement pour que le schéma d'aménagement reflète la présence du
paysage humanisé.
Mme Ghazal : C'est comme le
mettre à jour en disant qu'il y a un paysage humanisé, c'est ça?
M. Charette : Oui, ou, dans
certains cas, par exemple, un schéma d'aménagement d'une MRC pourrait ne pas
permettre ou, au contraire, permettre tel type d'activité qui ne serait pas
conforme avec le paysage humanisé. Donc là, la MRC devra changer son schéma
d'aménagement pour être sûre, là, que ça reflète bien ce qui sera attendu à
travers le plan de conservation, notamment.
Mme Ghazal : O.K. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 65.4?
Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons passer à
l'article 65.5. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «65.5. Le représentant des demandeurs produit au
ministre, tous les cinq ans, un rapport relatif à la mise en œuvre du plan de
conservation.
«Les renseignements contenus dans ce
rapport ont un caractère public.»
Le commentaire. Ce nouvel article permet
d'assurer le suivi des mesures de conservation appliquées sur le territoire
d'un paysage humanisé après sa reconnaissance. L'article prévoit notamment le
caractère public des renseignements contenus au rapport afin que le public
puisse en être informé. Pour se conformer à cette obligation, les intervenants
municipaux <impliqués...
M. Charette : …
article
permet d'assurer le suivi des mesures de conservation appliquées sur le
territoire d'un paysage humanisé après sa reconnaissance. L'article prévoit
notamment le caractère public des renseignements contenus au rapport afin que
le public puisse en être informé. Pour se conformer à cette obligation, les
intervenants municipaux >impliqués pourront notamment publier leur
rapport sur leur site Internet.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires? Donc, s'il n'y a pas de commentaire, nous
allons aller à l'article 65.6. M. le ministre.
M. Charette : Oui, merci, Mme
la Présidente, en vous précisant qu'on aurait un petit amendement, effectivement.
Donc, je vous lis la version initiale, juste aller au bon endroit, 65.6 :
«Toute modification apportée au plan de conservation doit être approuvée par le
ministre et rendue publique sur le site Internet de son ministère.
«Un avis décrivant la modification est
notifié à toute communauté autochtone, à tout ministre et à tout organisme
gouvernemental concernés.»
Le commentaire. Cet article prévoit
l'approbation préalable du ministre sur une modification au plan de
conservation afin, notamment, qu'il puisse vérifier que les mesures de
conservation apparaissent au plan, soient compatibles avec la protection de la
biodiversité du paysage humanisé concerné.
Cet article prévoit également qu'une modification
au plan est publiée à la Gazette officielle du Québec afin d'informer le
public de cette modification. Cet article prévoit, enfin, la notification de la
modification à certains intervenants impliqués dans l'administration du territoire
du paysage humanisé. Et le défaut d'obtenir l'approbation du ministre, avant de
modifier le plan de protection, constitue un motif justifiant le ministre de
mettre fin à la reconnaissance octroyée, le tout tel que prévu par l'article 95
du projet de loi.
Donc, avec votre permission, je ferais la
lecture de l'amendement. Donc, 65.6, donc l'amendement serait le suivant :
Remplacer l'article 65.6 de la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel, proposé par l'article 32 du
projet de loi, par le suivant :
«65.6. Les articles 63.3 et 65.4
s'appliquent aux modifications apportées au plan de conservation, avec les
adaptations nécessaires.»
Je vous dirais que c'est un amendement,
là, qui a le même objet que celui proposé initialement à l'article 62, qui
introduit l'article 32 du projet de loi, là, donc déjà adopté. Et on
lirait tout simplement, là… une fois cette modification-là acceptée, on
pourrait lire : «Les articles 65.3 et 65.4 s'appliquent aux modifications
apportées au plan de conservation, avec les adaptations nécessaires.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des <commentaires…
M. Charette : …on pourrait
lire : «Les articles 65.3 et 65.4 s'appliquent aux
modifications
apportées au plan de conservation, avec les adaptations
nécessaires.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce
qu'il y a des >commentaires?
Des voix
: …
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je comprends que l'amendement qui est devant nous, M. le
ministre, ne concernerait pas les modifications qui… Est-ce que ça concerne
aussi les modifications qui doivent… qui arriveraient après, une fois que le
plan de conservation est déposé?
M. Charette : Je ne suis pas
certain de comprendre la question.
M. Benjamin : C'est-à-dire
qu'ici l'amendement que vous proposez, donc, c'est de dire que «les articles s'appliquent
aux modifications apportées au plan de conservation». Maintenant, qu'en est-il
au 65.5, qu'on vient de passer, où il est dit que «le représentant des
demandeurs produit au ministre, tous les cinq ans, un rapport relatif à la mise
en oeuvre»? Et, dans le commentaire que vous nous avez formulé, vous nous avez
dit, dans les commentaires, que ce rapport-là serait sur les sites des municipalités
et non pas sur le site du ministère. À ce moment-là, ce que je me demande :
Quelle est… <Comment… >L'opérationnalisation de tout ça, comment
ça se passe?
M. Charette : Le 65.5 est
effectivement maintenu, et là c'est le 65.6 qui viendrait s'appliquer pour les
articles 65.3 et 65.4, et ça précise, là, les modalités pour la
modification. Mais, à partir du moment où il y a une modification qui est faite
sur un paysage humanisé, naturellement, l'information est rendue publique,
comme on le précisait précédemment, notamment à travers les outils, là, les
différents outils de communication, là, qu'on a vus aux articles précédents.
M. Benjamin : Quand, dans
votre amendement, vous dites : «…s'appliquent aux modifications apportées
au plan de conservation, avec les adaptations nécessaires»…
(Consultation)
M. Charette : À partir du
moment où il y a eu une modification au plan de conservation, il faut que tous
les outils de communication puissent s'adapter à ces nouvelles particularités
là, donc s'assurer que l'information soit mise à jour là où elle se retrouve,
là, tout simplement.
• (15 h 30) •
M. Benjamin : Ah! bien, ce
n'est pas ça que j'avais… J'avais compris que c'était le plan de conservation
et les…
15 h 30 (version révisée)
M. Charette : ...à ces
nouvelles particularités là, donc s'assurer que l'information soit mise à jour,
là, là où elle se retrouve, tout simplement.
M. Benjamin : Ah, bien, ce
n'est pas ça que j'avais peut-être... J'avais compris que c'était le plan de
conservation et les éléments qui ont changé à l'intérieur du plan de
conservation. Ce n'est pas ça.
M. Charette : Est-ce que vous
êtes au 65.5 ou...
M. Benjamin : Je suis sur
votre amendement, 65.6.
M. Charette : Parfait. Bien,
comme je vous disais, là il faut retourner un petit peu par le passé, un petit
peu aux articles précédents, 65.3 et 65.4. Donc, et sans les relire, là, on
venait de préciser les modalités qui s'appliquaient. Donc, on dit que ça va
s'appliquer aussi au niveau de la communication, on s'entend, au niveau de la
communication de ces informations-là. Ça va s'appliquer également aux
modifications qui sont apportées au plan de conservation. Donc, s'il y a un
plan de conservation qui est modifié, il faut repasser par les modalités qui
étaient précisées en 65.3 et 65.4.
M. Benjamin : D'accord. J'essaie
de comprendre comment ça va se faire puisque, quand... s'il y a une modification.
Donc, prenons le segment qu'on a regardé tout à l'heure, donc, sur les mesures
de contrôle intérimaires appropriées.
M. Charette : Peut-être juste
vous référer à l'article en particulier.
M. Benjamin : Alors, 65.4.
M. Charette : Point 4?
Parfait.
M. Benjamin : 65.4. Donc, ce
qu'on doit comprendre, c'est que, ça aussi... c'est que les municipalités,
donc, devraient... Qu'est-ce qu'elles font à ce moment-là? Est-ce qu'elles
doivent vous déposer ces éléments-là aussi pour votre approbation, du moins?
M. Charette : En fait, on
recule, en quelque sorte. Si le plan de conservation est modifié, il faudra,
pour une municipalité régionale, par exemple, s'assurer que son schéma
d'aménagement est toujours conforme, pour une métropole, s'assurer que son plan
métropolitain d'aménagement soit aussi conforme. Donc, on reprend, en quelque
sorte, la procédure qui avait déjà été complétée.
Dans le fond, on a fait une première
démarche. Le plan de conservation a été modifié, donc on doit refaire la même
démarche pour s'assurer que les schémas d'aménagement demeurent conformes au
nouveau plan de conservation, là, qui est mis en vigueur.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'amendement à l'article
65.6? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder à l'appel
nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M.
Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
<Pour...
M. Campeau : ...pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : >Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 65.6 est adopté. Est-ce qu'il faut
que je redemande s'il y a des commentaires à l'article 65.6 tel qu'amendé? Je
ne sais pas si c'est nécessaire, là, dans les circonstances. Je pense que non. Alors,
voilà.
Donc, nous allons passer à l'article 65.7.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente, en vous informant qu'il y aurait aussi un amendement de proposé.
Donc :
«65.7. Le ministre peut mettre fin à la
reconnaissance d'un paysage humanisé pour l'un ou l'autre des motifs suivants :
«1° le territoire a été reconnu sur la foi
de renseignements ou documents erronés ou trompeurs;
«2° les mesures prévues au plan de...
oui...
«2° les mesures prévues au plan de
conservation, pardon, ne sont pas respectées;
«3° la conservation des caractéristiques
du territoire ne présente plus d'intérêt;
«4° le maintien de la reconnaissance
entraînerait, pour la collectivité, un préjudice plus grand que le fait d'y
mettre fin;
«5° le plan de conservation a été modifié
sans l'approbation du ministre.
«La population habitant le territoire du
paysage humanisé est consultée préalablement à la décision du ministre.
«Le ministre publie sa décision à la Gazette
officielle du Québec et sur le site Internet de son ministère. Elle est
également notifiée à toute communauté autochtone, à tout ministre et à tout
organisme gouvernemental concernés.
«Elle prend effet à la date de sa
publication à la Gazette officielle du Québec.»
Le commentaire de cet article original
était : Le premier alinéa de cet article énonce les cinq situations pour
lesquelles la reconnaissance peut prendre fin.
Le deuxième alinéa de cet article prévoit
la publication de la fin de la reconnaissance afin, notamment, d'en informer le
public. Il prévoit également l'envoi d'un avis personnalisé aux intervenants
impliqués dans l'administration du territoire du paysage humanisé afin qu'ils
ajustent leurs interventions en conséquence.
Et le troisième alinéa de cet article
prévoit, au surplus, la date à laquelle la reconnaissance cesse d'avoir des
effets pour les parties, notamment pour les demandeurs qui sont alors déchargés
de leurs obligations. Donc, c'était l'explication de l'article original.
Je pourrais maintenant vous lire l'amendement.
Donc, l'amendement se lit ainsi :
À l'article 65.7 de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel proposé par l'article 32 du projet de loi :
1° insérer, dans ce qui précède le
paragraphe 1° du premier alinéa et après «paysage humanisé», «, à la suite de
la tenue d'une <consultation...
M. Charette : ...
l'article 65.7
de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel proposé par l'article 32 du
projet de loi :
1° insérer, dans ce qui précède le
paragraphe 1° du premier alinéa et après «paysage humanisé», «, à la suite de
la tenue d'une consultation
>publique,» et;
2° supprimer le deuxième alinéa.
Donc, on le lirait ainsi : «Le
ministre peut mettre fin à la reconnaissance d'un paysage humanisé, à la suite
de la tenue d'une consultation publique, pour l'un ou l'autre des motifs
suivants».
Au niveau des motifs, pas de changement.
Et on enlèverait la référence : «La
population habitant le territoire du paysage humanisé est consultée
préalablement à la décision du ministre.»
Dans les faits, la référence à la
consultation publique est tout simplement devancée dans le texte lui-même, donc,
et ça permet d'élargir la consultation à d'autres personnes que celles habitant
le territoire du paysage humanisé et qui pourraient être concernées, là, par la
reconnaissance de celui-ci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, est-ce qu'il y a... Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je comprends, M. le ministre, donc, que cette consultation publique
là, c'est une consultation publique qui est à l'initiative du ministre dans ce
cas-là.
M. Charette : La question est
très pertinente. Tout à l'heure, pour initier et faire reconnaître, c'était une
consultation publique qui relevait de la municipalité, en quelque sorte. Mais
là, étant donné qu'on évoque la possibilité de retirer un statut de paysage
humanisé, là, c'est là où le ministère de l'Environnement prend à sa charge la
consultation publique.
M. Benjamin : Au deuxième...
je ne sais pas si c'est 2°, donc, quand on dit : «les mesures prévues au
plan de... ne sont pas respectées», comment on évalue, à ce moment-là, que ces
mesures-là ne seraient pas respectées?
M. Charette : En fait, comme
on a vu précédemment, le responsable ou le répondant pour un paysage humanisé
doit, à chaque cinq ans, faire état de l'évolution du plan de conservation,
donc ça pourrait être dans cette perspective-là. Si on se rend compte que les
modalités ne sont pas respectées, ce serait un motif suffisant pour retirer le
statut de paysage humanisé.
M. Benjamin : Donc, seulement
sur la foi du rapport quinquennal, donc, que cette décision-là... ou, du moins,
est-ce qu'il y a d'autres moyens qui...
M. Charette : Oh! C'est-à-dire
c'est un exemple que je vous donnais, mais il n'est pas exclusif, en ce sens
que, si, par exemple, on devait rapporter une situation qui était à l'encontre
du plan de conservation, on n'aurait pas à attendre le cinq ans pour faire les
vérifications, là, qui s'imposeraient dans les circonstances.
M. Benjamin : Et pourquoi
on... Est-ce que vous ne pensez pas qu'il faudrait qu'on soit peut-être un peu
plus précis à ce niveau-là, <puisque...
M. Charette : ...plan de
conservation,
on n'aurait pas à attendre le cinq ans pour faire les vérifications, là, qui
s'imposeraient dans les circonstances.
M. Benjamin : Et pourquoi
on... Est-ce que vous ne pensez pas qu'il faudrait qu'on soit peut-être un peu
plus précis à ce niveau-là, >puisque cette évaluation-là, donc, faut-il
bien qu'on sache de quoi on parle quand on parle des mesures d'évaluation? Et
comment s'assurer...
Donc, je comprends, oui, le rapport
quinquennal, le rapport en fera foi, bien évidemment, mais il me semble qu'il
doit y avoir d'autres actions à poser pour assurer cette évaluation-là, et pas
seulement sur la base d'un rapport quinquennal seulement.
• (15 h 40) •
M. Charette : En fait... Non, mais,
en fait, c'est l'exemple que je donnais, mais j'ai bien précisé que ce n'était
pas la seule façon, là, de vérifier si le plan de conservation a été respecté. Mais
cette mesure-là en particulier, si on se souvient, pour d'autres types de...
sur d'autres statuts précédemment, là, dans le projet de loi, où il était
question d'un plan de conservation, on mentionnait aussi que, dans
l'éventualité où le plan de conservation n'est pas respecté, bien, le statut
pourrait être perdu, tout simplement. Donc, c'est la même formulation, là,
qu'on avait adoptée précédemment, là, pour d'autres types de protection.
M. Benjamin : Et, à la ligne
suivante, vous dites : «La conservation des caractéristiques du territoire
ne présente plus d'intérêt.» Et, là encore, comment évalue-t-on le manque
d'intérêt ou, du moins, le fait que ce territoire ne présente plus d'intérêt?
Comment vous l'évaluez?
M. Charette : En fait, on avait
aussi sensiblement la même formulation pour un statut différent, là, à travers
un article qui a été adopté. Si ce qui faisait la particularité de ce
territoire-là venait, pour une raison x, à ne plus exister, bien,
naturellement, on ne pourrait pas, on ne pourrait plus maintenir le statut de
paysage humanisé.
En guise d'exemple, je ne sais pas si on
peut... Encore là, pour le paysage humanisé, c'est toujours plus particulier de
se référer à un exemple particulier puisqu'on n'a aucune, aucune... on n'a pas
rien qui a été mis en place, là, qui correspond à ce type de catégorie là...
pas de catégorie, mais de protection là. Mais sinon, comme on l'évoquait, là,
dans les articles précédents, si la particularité cesse d'exister,
naturellement, c'est difficile de maintenir le statut.
M. Benjamin : Et pour ce qui
est du «maintien de la reconnaissance qui entraînerait, pour la collectivité,
un préjudice plus grand que le fait d'y mettre fin», et, là encore, comment
vous évaluez tout ça?
M. Charette : Mon collègue a
vu le sourire qui s'est dessiné sur nos lèvres à tous, ici, du côté
gouvernemental. Si l'intérêt public devait le commander, donc c'est le principe
général, qui est quand même balisé par les tribunaux. Si un élément <de...
M. Charette : ...mon
collègue
a vu le sourire qui s'est dessiné sur nos lèvres à tous, ici, du côté
gouvernemental. Si l'intérêt public devait le commander, donc c'est le principe
général, qui est quand même balisé par les tribunaux. Si un élément >de
force majeure commandait une intervention sur ce territoire-là et qu'ensuite la
particularité qui avait fait de ce territoire-là un paysage humanisé n'existait
plus, bien, c'est là où on serait malheureusement contraints de changer le
statut.
M. Benjamin : Donc, ce que je
comprends bien avec la modification que vous nous proposez, c'est que, dans
tous les cas, donc, malgré un accro qui serait vérifiable et mesurable, et au
niveau d'un des éléments que vous nous présentez si haut, il y aurait
préalablement une consultation publique.
M. Charette : Oui, effectivement.
Et, si on regarde l'amendement versus l'article original, l'article original
précisait, là, que la population habitant le territoire lui-même serait
consultée. Mais, en devançant cette référence-là à une consultation publique,
on précise que c'est : toute personne interpellée ou intéressée pourrait
être consultée. Donc, on ne se limite plus, par exemple, aux seuls résidents du
paysage humanisé. Si on avait des groupes d'intérêt, des groupes environnementaux
qui s'opposaient à la décision ou qui avaient des inquiétudes particulières et
qui n'habitent pas ce territoire-là, ils seraient aussi admissibles à la
consultation.
M. Benjamin : À ce stade-ci,
j'aimerais peut-être partager avec vous, M. le ministre, un souci que j'ai,
fort de mon expérience dans une ancienne vie sur la scène municipale où parfois
il y avait des consultations publiques sur des sujets, sur des thématiques
importantes pour certaines clientèles, pour des segments de la population, des
segments du territoire. Et ce dont je me souviens, c'est qu'à regret, des fois,
lorsqu'on organisait ces consultations publiques là, il y avait de la
participation mais pas des premiers concernés.
Je ne sais pas si vous me voyez par
rapport à cet amendement-là. Comment s'assurer... Je comprends la logique de l'amendement
que vous apportez, mais comment s'assurer que les gens qui vivent sur un
territoire, qui seront, passez-moi l'expression, qui pourraient être les plus
impactés, comment s'assurer que ces personnes-là puissent être partie prenante
de ces consultations?
M. Charette : La question est
très, très légitime. En fait, autant le libellé initial était restrictif aux
personnes qui <habitaient...
M. Benjamin : ...qui
pourraient
être les plus impactés, comment s'assurer que ces personnes-là puissent être
partie prenante de ces consultations?
M. Charette : La question
est très, très légitime. En fait, autant le libellé initial était restrictif
aux personnes qui >habitaient le paysage humanisé, autant, là, la
consultation sera élargie à toute personne interpellée, mais incluant celles et
ceux qui habitent le territoire en question. Donc, on ne les exclut pas de la
consultation, au contraire, ils y seront, mais on ne limitera plus la
consultation à ces seules personnes. Ce qui fait que, si on veut retirer un
statut de paysage humanisé, bien, on peut penser que certains groupes
environnementaux qui n'habitent pas ce territoire-là voudront se manifester et
dire : Bien, écoutez, selon nous, ce n'est pas une bonne idée d'aller dans
cette voie-là. Donc, ça va venir renforcer, en quelque sorte, la voix des gens
qui habitent le territoire. Donc, on ne les exclut pas, mais on additionne, en
quelque sorte, les personnes qui pourront être interpellées pour la consultation.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. C'est sûr qu'à chaque fois qu'on donne un pouvoir au ministre de
mettre fin à une aire protégée, c'est sérieux et c'est grave. Et il y a des
lumières rouges qui ont été… dans le fond, dans les mémoires qu'on a vus, que
ce soit de la SNAP ou du Réseau de milieux naturels protégés. Et eux, en fait… Parce
que l'objectif d'une aire protégée, c'est que ça soit permanent ou à perpétuité.
M. Charette : En fait, pas
forcément.
Mme Ghazal : Ici… Je veux
juste, comme, finir mon…
M. Charette : Peut-être juste
une petite précision. Là, on est peut-être à un statut comparable à ce qui
s'appliquait aux territoires privés. Là, on est aux paysages humanisés, mais on
a précisé, dans les articles un petit peu plus tôt ce matin, c'est soit à
perpétuité ou on détermine la durée, mais ça ne peut pas être en bas de
25 ans. Donc, ce n'est pas forcément à perpétuité. Mais je voulais juste
être certain, là, qu'on se comprenne à ce niveau-là.
Mme Ghazal : Bien, c'est ça.
L'important, c'est que ça soit sur le long terme.
M. Charette : Sur le long
terme, effectivement.
Mme Ghazal : C'est ça,
l'objectif. Et, ici, le ministre peut y mettre fin, et là on met des conditions.
Puis, même si on dit qu'il y a une consultation, les groupes qui en ont parlé
dans leur mémoire disent qu'il faudrait carrément enlever ces trois éléments-là
parce que...
Par exemple, si on prend le premier, «les
mesures prévues au plan de conservation ne sont pas respectées», bien, je veux
dire, l'objectif, c'est que ça soit respecté. Puis certains, les demandeurs,
là, ou les responsables, ou propriétaires, ou peu importe, peuvent, par exemple…
qu'il y ait des comportements qui fassent que tout ce qui est la protection ne
soit pas protégé, ne soit pas respecté, ils laissent faire dans l'objectif que
ce ne soit plus une aire protégée. Donc, ce risque-là existe.
Ce qu'il faut, c'est, au contraire, mettre
tout en oeuvre pour que ce soit respecté, et non pas dire : Ah! bien,
s'ils ne respectent pas les règles, bien, au lieu de les pénaliser, eux — je
sais qu'il y a peut-être des pénalités, là — on va <enlever…
Mme Ghazal : ...ils laissent
faire dans l'objectif que ce ne soit plus une aire protégée. Donc, ce risque-là
existe.
Ce qu'il faut, c'est, au contraire,
mettre tout en oeuvre pour que ce soit respecté, et non pas dire : Ah!
bien, s'ils ne respectent pas les règles, bien, au lieu de les pénaliser, eux
— je
sais qu'il y a peut-être des pénalités, là
— on va >enlever
l'aire protégée, on va la retirer. Ça, c'est ce que je comprends. On devrait
pénaliser la personne qui ne respecte pas le plan de conservation puis les
objectifs, et non pas pénaliser le Québec en enlevant une aire protégée. C'est
comme ça que ça devrait être vu. Peut-être qu'on peut parler de ce point-là.
Parce que les autres aussi, le point 3, le point 4 aussi devraient être
enlevés.
M. Charette : En fait,
différents éléments à ce sujet-là. On avait essentiellement les mêmes modalités
pour la catégorie précédente, là, qui se retrouvait en territoire privé, c'est-à-dire
détenu par des intérêts privés. Là, dans le cas du paysage humanisé, on est
présence d'une initiative qui émane du local et des municipalités.
Donc, je vous donne l'exemple suivant. Si
la municipalité qui est répondante du projet de ce paysage humanisé, pour x
raisons que ce soit, n'a plus l'intention d'assumer son rôle, c'est la... je
veux dire, c'est une prérogative de la municipalité. Donc, ce serait difficile
de dire à la municipalité : Bien là, on change l'interlocuteur. Le plan de
conservation doit être appliqué par la municipalité, ou ce que la municipalité
désignera, ou ce qui servira de répondant pour la demande. On est réellement en
territoire municipal, donc c'est difficile de s'immiscer, de dire à une municipalité :
Écoutez, vous ne pouvez plus ou, au contraire, vous devez poursuivre ce que
vous n'avez pas l'intention de poursuivre sur votre propre territoire. Ça, c'est
un cas de figure.
• (15 h 50) •
Mais sinon, les autres mesures, elles sont
bien sûr accompagnées par le ministère. Si on reçoit un plan de conservation
qui n'est pas... c'est-à-dire, si on a la preuve qu'un plan de conservation
n'est pas respecté, ce ne sera pas le premier réflexe de dire : On retire,
tout simplement et bêtement, le paysage humanisé. On va vouloir accompagner la municipalité,
on va tout faire en oeuvre pour l'aider à. Mais, à partir du moment où le
milieu ne se mobilise plus pour le respecter, on est encore sur des territoires
qui appartiennent à des propriétaires, c'est là où ça peut devenir difficile à
ce niveau-là. Mais ce n'est pas une résignation. Au contraire, l'accompagnement
sera là pour s'assurer, autant que possible et avec le plus de conviction
possible, que le territoire soit maintenu comme tel.
Mme Ghazal : C'est parce que
l'objectif, dans le fond, c'est que ça soit pérenne dans le temps. Puis c'est
ce que vous nous expliquez. Ce n'est pas l'objectif... Par exemple, si les objectifs
de conservation ne sont pas respectés, on ne va pas, en premier, <là...
M. Charette : ...autant que
possible et avec le plus de conviction possible, que le
territoire soit
maintenu comme tel.
Mme Ghazal : C'est parce
que l'
objectif,
dans le fond, c'est que ça soit pérenne dans le
temps. Puis c'est ce que vous nous expliquez. Ce n'est pas l'
objectif...
Par exemple, si les
objectifs de conservation ne sont pas
respectés, on ne va pas, en premier, >là, les retirer, mais c'est quand
même ça qui est écrit dans la loi. Ça, c'est peut-être votre intention. Puis
l'idée, c'est de s'assurer, peu importe quel parti politique ou quelle vision
le ministre de l'Environnement ou ce gouvernement-là a, que ce soit protégé.
Puis, en ce moment, comment c'est écrit... Tu sais, ça, ça devrait être enlevé,
de dire que ce n'est pas respecté.
Vous avez parlé, par exemple, des
municipalités qui pourraient ne plus avoir d'intérêt, mais ça, ce n'est pas ne
pas respecter les objectifs. Ils pourraient changer d'idée ou, pour une raison
x, y, z...
M. Charette : En même temps...
Mme Ghazal : ...mais ça, ça ne
veut pas dire qu'ils ne respectent pas les objectifs. Si quelqu'un ne respecte
pas les objectifs de conservation, je comprends qu'il va y avoir un travail qui
va être fait, mais ce n'est pas écrit, ça, qu'il va y avoir un travail qui va
être fait, même si c'est dans l'intention de ce gouvernement-là. Ça devrait tout
simplement enlever cet... l'alinéa 2.
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi il
faut le maintenir. Parce que, si une municipalité ne veut plus, ce n'est pas
qu'elle ne respecte pas les objectifs. Ce n'est pas comme ça qu'elle devrait
réussir à dire : Bien, nous, on n'est plus mobilisés pour garder ce
paysage humanisé en ne respectant pas les objectifs de conservation, le plan de
conservation.
M. Charette : En fait, on
vient rependre des modalités. Et tout ça était déjà permis avant, hein? Ce n'est
pas... Je veux dire...
Mme Ghazal : ...une raison.
M. Charette : Non, je sais
bien, mais, juste en termes d'explications...
Mme Ghazal : En fait, il n'y a
jamais eu de paysage humanisé.
M. Charette : Pardon?
Mme Ghazal : Il n'y a jamais
eu de paysage humanisé.
M. Charette : Non, bien voilà.
Mais c'était... c'est-à-dire la loi le permettait, la loi permettait d'y mettre
fin, mais, dans les faits, il n'y a aucune expérience qui s'est concrétisée, effectivement,
et c'est la raison pour laquelle on allégeait la procédure, au départ, pour
rendre la démarche plus attrayante. Mais ces conditions-là de résiliation, ce
sont les mêmes que celles qu'on a adoptées pour les autres mesures.
Donc, si... puis je comprends le
raisonnement, mais ce serait difficile à justifier que, pour les aires... pas...
oui, c'est une aire protégée de catégorie V, mais, pour les paysages humanisés,
ce serait difficile de dire : Il n'y a plus les mêmes modalités pour
résigner le statut, en quelque sorte. Mais, ultimement, il y a des balises qui
sont nécessaires, qui sont minimales, et c'est ce que vient préciser l'article.
Mme Ghazal : J'aimerais aussi
poser une question par rapport à l'alinéa 3 : «qui ne présente plus
d'intérêt», par exemple, quoi? S'il y a un feu de forêt? La conservation, c'est-à-dire
que le ministre y met fin si «la conservation des caractéristiques du territoire
ne présente plus d'intérêt». Pourquoi ça ne présenterait plus d'intérêt? Si,
par exemple, il y a un événement naturel, par exemple, qui fait que
l'environnement est saccagé?
M. Charette : En fait, un
exemple. Encore là, c'était une <reprise...
Mme Ghazal : ...ne présente
plus d'intérêt». Pourquoi ça ne présenterait plus d'intérêt? Si, par exemple,
il y a un événement naturel, par exemple, qui fait que l'environnement est
saccagé?
M. Charette : En fait, un
exemple. Encore là, c'était une >reprise des mêmes balises, donc ce n'est
pas simple de pouvoir trouver l'exemple fin. Mais celui qui pourrait être facilement
exposé, si, par exemple, à la base de cette protection-là, si, à la base de ce
paysage humanisé, c'était pour protéger une espèce animale en particulier et
que, pour différentes raisons, cette espèce animale là n'est plus présente sur
le territoire, c'est là où la caractéristique n'y est plus et c'est là où ce
qui justifiait la création de cette aire protégée n'est plus. Donc, la
justification elle-même n'est plus présente.
Mme Ghazal : C'est-à-dire que,
des fois, on peut créer une aire protégée juste pour une seule espèce? Il n'y a
pas d'autre élément de biodiversité? Même si l'espèce n'est pas là, on protège
peut-être de nouvelles espèces ou on protège l'environnement. C'est juste pour
protéger une espèce? Je ne pense pas que c'est...
M. Charette : En fait, on a
précisé, tout à l'heure, ce qu'étaient les critères, et, parmi les critères, il
pouvait y avoir, effectivement, une caractéristique de biodiversité
particulière propre à ce site-là. Et je dis un animal, ça peut être une plante
aussi, ça peut être...
Il y a un débat qui est devant les
tribunaux, d'ailleurs, depuis quelques années, sur le côté de... en fait, sur
la rive sud de Montréal, un développeur immobilier. Puis là je ne veux pas
faire de parallèle, mais c'est juste un exemple. Sur ce territoire-là, il y a
une plante en particulier qui est à l'origine de cette contestation-là. Donc,
si, au départ, dans notre paysage humanisé, on a cette même plante-là qui est
mise en valeur, qui est ce qui a permis de mobiliser la communauté, et, pour
une raison ou pour une autre, cette plante-là ne s'y retrouve plus, c'est là où
pareille décision pourrait être prise.
Mme Ghazal : Je ne sais pas,
ce n'est pas très convaincant. Il y a plus de risques de dire : Ah! bien,
la plante, elle n'y est plus. Pourquoi elle n'y est plus si on l'a protégée?
M. Charette : C'est un exemple
que je vous donne, là.
Mme Ghazal : Il ne faut pas
prendre à la légère le fait que le ministre puisse enlever une aire protégée, surtout
que... Je comprends que ça existait déjà avant. C'était compliqué, peut-être,
d'en créer, puis il y avait peut-être d'autres raisons que seulement le
processus qui était long. Peut-être qu'il n'y avait pas de volonté. On ne le
sait pas, qu'est-ce qui a fait qu'il n'y en a pas. Maintenant, s'il y en a,
enlevons aussi le fait qu'on puisse les retirer.
M. Charette : En fait, le
projet de loi est tout sauf prendre à la légère les aires protégées. Au
contraire, je pense que c'est un projet de loi qui vient consolider le concept.
Mais il doit y avoir des balises pour retirer un statut. Et ce sont les mêmes
balises qui ont été reprises aux articles précédents pour aussi un retrait de
statut. Donc, il ne faut pas y voir <d'autres...
M. Charette : ...c'est
un
projet de loi qui vient consolider le concept. Mais il doit y avoir des balises
pour retirer un statut. Et ce sont les mêmes balises qui ont été reprises aux
articles précédents pour aussi un retrait de statut. Donc, il ne faut pas y
voir >d'autres raisons. Mais c'est tout le temps le dernier choix. C'est
la dernière chose que l'on souhaite, de devoir retirer un statut. Mais, dans
certaines circonstances...
Mme Ghazal : Vous, c'est la
dernière chose que vous, vous souhaitez, mais on ne le sait pas, qui va <prendre...
qui va >être assis sur votre chaise.
M. Charette : Mais ce sera...
N'oublions pas...
Mme Ghazal : Et on ouvre une
porte inutilement. Je comprends que c'était là avant puis qu'il faut que tout
se coordonne, là, mais, je veux dire, c'est possible de...
M. Charette : Mais ça ne se
fera pas, peu importe quel gouvernement serait en poste à ce moment-là, ça ne
se fera pas sous n'importe quelle condition.
On a précisé aussi, dans les articles
précédents, ce qu'est une consultation publique. On a précisé, dans le cas
présent, qu'on ne veut justement pas prendre ça à la légère. Donc, on ne
consultera pas uniquement les résidents, mais on va consulter tous les groupes
concernés. Donc, on se <met... on se >donne des éléments de
sécurité supplémentaires avec l'amendement qui est proposé.
Mme Ghazal : Et là, juste...
je vais revenir aussi au point 4, mais, pour l'amendement, la consultation,
«à la suite de la tenue d'une consultation publique», c'est selon la définition
qui est soit un BAPE, soit des commissaires qui sont nommés par le ministre.
M. Charette : Parce que cette
consultation-là, elle est prise pas le ministère et non pas par la municipalité,
comme ça le laissait entendre dans la version originale de l'article.
Mme Ghazal : Et, si on me dit :
C'est tellement grave de l'enlever, mais, correct, gardons cette porte ouverte,
mais il faut que la consultation soit vraiment une consultation bâton, et donc
que ça soit un BAPE et non pas uniquement...
M. Charette : C'est comme je
vous disais, là, étant donné que c'est la consultation publique tenue par...
Mme Ghazal : ...BAPE?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
on a défini précédemment ce qu'était la consultation publique. Donc, on
revient... on repart une dynamique de consultation à ce moment-là.
Mme Ghazal :
<Là... >Bien
là, j'y vais de mémoire, mais je m'en rappelle, que, quand on a dit... quand on
dit «consultation publique», ça peut être BAPE ou ça peut être aussi des
commissaires nommés par le ministre.
M. Charette : Bien, en fait,
sans reprendre toutes les modalités, là, mais ça peut être BAPE, ça peut être
les commissaires externes. C'est tout ce qu'on avait déjà évoqué, là, dans des
articles précédents.
Mme Ghazal : Par exemple, on a
dit que la consultation ne peut être faite que pour le BAPE. Moi, pour les
APUD, j'avais proposé... parce que, là aussi, il y avait des retraits, puis
j'avais proposé un amendement pour dire que, dans certains critères, bien, il
ne faut pas que ce soit uniquement une consultation publique, mais une
consultation publique BAPE seulement.
• (16 heures) •
M. Charette : Et c'est là où,
si je me souviens bien, je vous avais dit : On se priverait de belles
opportunités d'impliquer...
L'exemple qui était donné, c'est les
communautés autochtones. Si, par exemple, les commissaires externes sont les
communautés autochtones ou des représentants des communautés autochtones qui
sont sur place, si on précise que c'est BAPE uniquement, à mon sens, on se
prive d'une belle opportunité à ce niveau-là.
C'est pour ça, BAPE, possible, on l'a
d'ailleurs démontré...
16 h (version révisée)
M. Charette : …les commissaires
externes sont les communautés autochtones ou des représentants des communautés
autochtones qui sont sur place. Si on précise que c'est BAPE uniquement, à mon
sens, on se prive d'une belle opportunité à ce niveau-là, c'est pour ça, BAPE possible.
On l'a d'ailleurs démontré, c'est largement, largement, largement BAPE déjà
mais en introduisant la possibilité de commissaire externe qui pourrait
apporter un éclairage ou une présence particulière. Je pense qu'on ferait une
erreur, là, de se priver de cette possibilité-là.
Mais ce qu'on avait dit aussi concernant
les commissaires externes, c'est qu'ils se baseraient sur la démarche du BAPE.
Donc, ce ne seraient pas des commissaires du BAPE. On parle encore une fois, par
exemple, de représentants autochtones, mais qui bénéficieraient de l'expérience
du BAPE au niveau de la démarche à poursuivre et à compléter.
Mme Ghazal : C'est ça, parce
qu'on donne un exemple sur un élément : Ah! mais c'est pour les
communautés autochtones, mais, je veux dire, ça, c'est pour retirer. Dans
combien de fois ça va arriver qu'il va y avoir des gens qui vont venir de
l'extérieur et qui ne seront pas des communautés? Ce que je veux dire, c'est
que l'argument est fait par rapport à la grande porte qu'on ouvre, hein? Il ne
faut pas que, cette fois-là, on se prive d'une opportunité d'avoir des
commissaires qui soient du milieu et non pas des commissaires externes, alors
que, moi, ce que je suis en train de parler, c'est le risque de perdre… encore
une fois, qu'on ouvre cette porte-là.
Je veux revenir quand même au point 4° :
«le maintien de la reconnaissance entraînerait, pour la collectivité, un
préjudice plus grand que le fait d'y mettre fin». Quoi, par exemple?
M. Charette : Ça, c'est des
modalités, là, je vous dirais, qui sont assez génériques, qu'on a reprises pour
les catégories précédentes. Je le dis avec le sourire, là, parce que c'est tout
le temps difficile à définir, le fameux intérêt public, là, s'il y avait un événement
majeur qui intervenait, mais c'était aussi présent dans les catégories
précédentes. Donc, on ne veut pas se donner des portes de sortie, au contraire,
mais il faut baliser qu'est-ce qui pourrait justifier un retrait de
désignation. Donc, c'est la formulation classique, là, qui a tout simplement été
reprise, qui n'a pas été bâtie dans la seule perspective, là, des paysages
humanisés, mais pour l'ensemble des catégories qu'on a eu l'occasion, là, de
discuter jusqu'à maintenant.
Mme Ghazal : Est-ce qu'on peut
dire qu'un préjudice pour la collectivité ça pourrait être, par exemple, le
fait qu'on est dans une région dévitalisée? Il n'y a pas beaucoup d'emplois, on
veut la revitaliser, puis là il y a un projet industriel incroyable qui va
créer, là, des milliers d'emplois, ça va être extraordinaire. Le fait de ne pas
avoir ce projet-là, est-ce que ça ne serait pas un préjudice plus grand pour la
collectivité que le fait de garder, de maintenir ce paysage humanisé, cette
aire protégée?
M. Charette : Comme on le
mentionnait, l'intérêt public est assez bien balisé, mais, si vous parlez, avec
cet exemple-là…
Mme Ghazal : …intérêt <public
ici…
Mme Ghazal : ...
le
fait de ne pas avoir ce projet-là, est-ce que ça ne serait pas un préjudice
plus grand pour la collectivité que le fait de garder, de maintenir ce paysage
humanisé, cette aire protégée?
M. Charette : Comme on le
mentionnait, l'intérêt public est assez bien balisé, mais, si vous parlez, avec
cet exemple-là…
Mme Ghazal : …intérêt >public
ici.
M. Charette : Pardon?
Mme Ghazal : Bien, le mot qui
est écrit ici… ce n'est pas les mots «intérêt public».
M. Charette : Non, non, mais c'est
le concept...
Mme Ghazal : ...reconnaissance
pour la... un préjudice, préjudice, c'est ça qui est écrit.
M. Charette : Tout à fait.
Bien, c'est l'exemple que je donnais, là, de l'intérêt public, mais selon... Le
scénario que propose la collègue pourrait être un cas d'intérêt public.
Effectivement, si jamais on est dans une zone dévitalisée et qu'il y a un
projet x qui survenait, oui, ça pourrait être <une question de... >une
façon de relancer le processus de consultation pour voir quels sont les
avantages et les inconvénients, très certainement.
Mme Ghazal : Mais le processus
de consultation, c'est pour enlever l'aire protégée, pas pour voir si l'autre
projet est intéressant?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire c'est une étape...
Mme Ghazal : Ça va être étudié
dans la consultation.
M. Charette : Oui,
effectivement. Si on évoque ce scénario-là, donc, il y a consultation publique,
et c'est là où le même processus s'enclenche. Tout à fait. Donc, dans le fond,
quand on en crée une, il y a une consultation publique. Et là je ne veux pas
confondre au niveau des catégories, mais, lorsqu'il y a un paysage humanisé de
créé, c'est les villes qui sont responsables du processus de consultation,
parce qu'on veut reconnaître la mobilisation du milieu, mais étant donné que c'est
sérieux… Puis je ne dis pas que les villes ne sont pas capables de faire un
travail sérieux, là, je m'en voudrais que ce soit l'interprétation qu'on en
fait, mais, si on devait retirer un statut de protection d'aire protégée, ça
prend une ampleur encore plus grande, et c'est là où c'est le ministère de
l'Environnement, par le biais du ministre, qui chapeauterait la consultation.
Mme Ghazal : Donc, si un
projet... Un gros projet industriel pourrait prendre la place, pourrait être
une raison suffisante pour enlever une aire protégée. C'est ce que le ministre
me dit? Juste pour être sûre de comprendre.
M. Charette : Ça pourrait être
suffisant pour enclencher le processus de consultation puis faire l'évaluation
de tout ça, mais là...
Mme Ghazal : Puis le processus
est enclenché, c'est le ministre par lui-même qui l'enclenche.
M. Charette : À partir du
moment où on veut changer le statut ou le retirer, oui, effectivement, c'est
précisé, là, qu'il doit y avoir cette consultation-là, mais ce n'est pas pour
créer deux, trois emplois, là. Je reprends l'exemple qui est donné, une région
qui est dévitalisée, et la collègue a parlé de plusieurs milliers d'emplois.
Mme Ghazal : ...
M. Charette : Donc, plusieurs
milliers d'emplois dans une zone dévitalisée, ça mérite une consultation,
effectivement.
Mme Ghazal : Mais vous
comprenez à quel point ça peut être inquiétant, cette porte qu'on ouvre. Là,
j'ai pris un exemple extrême, mais des fois... Parce qu'en plus c'est politique,
c'est le ministre, ce n'est même pas le milieu qui fait quelque chose. Il n'y a
pas <tout un...
M. Charette : ...
donc,
plusieurs milliers d'emplois dans une zone dévitalisée, ça mérite une
consultation, effectivement.
Mme Ghazal : Mais vous
comprenez à quel point ça peut être inquiétant, cette porte qu'on ouvre. Là,
j'ai pris un
exemple extrême, mais des fois... Parce qu'en plus c'est
politique,
c'est le
ministre, ce n'est même pas le milieu qui fait
quelque
chose. I
l n'y a pas >tout un processus. C'est vraiment le ministre
qui, sous l'influence du milieu ou politique, décide, pour une raison politique,
pourrait décider d'enlever un paysage humanisé.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
En tout respect pour vous, M. le ministre, votre collègue M. le député de
Bourget aimerait intervenir à ce moment-ci.
M. Charette : Oui, bien sûr, bien
sûr. Tout à fait, avec raison.
M. Campeau : Je voulais juste
mettre un bémol, là. C'est que je suis d'accord avec la députée de Mercier
qu'il ne faut pas faire un projet de loi pour se donner tellement de portes de
sortie qu'on n'aurait pas de paysage déshumanisé... déshumanisé, excusez,
humanisé, la langue m'a fourchue. Mais, en même temps, le but du projet de loi,
c'est vraiment pour <que... >favoriser ça. Alors, de vouloir
mettre ici des critères... Bien, c'est quand même évident que, si les critères
ne sont pas respectés, bien, il n'y en aura pas, de paysage humanisé. Il faut
bien se donner des critères. Si les critères ne sont pas là, il ne pourra pas y
en avoir.
Le but, ce serait de tout mettre en oeuvre
pour que ça reste un paysage humanisé, et, oui, c'est l'intention, comme
mentionnée par le ministre. Puis, si jamais, un jour... Et l'exemple, il a
l'air choquant, quand on regarde au niveau environnemental, de dire : On
veut créer des jobs, alors que c'est l'inverse qu'on veut faire, on veut garder
le paysage humanisé. On n'est jamais à l'abri d'une nouvelle situation, d'un
gouvernement qui serait différent, et qui déciderait d'agir autrement, puis de
changer toute cette loi-là. Alors, j'ai l'impression qu'on l'a très bien
entourée. Puis, si on allait mettre, à la place, «de tout mettre en oeuvre»,
là, on va commencer à se demander : Bien, c'est quoi, tout mettre en
oeuvre? Et là on va tourner longtemps. Alors, j'ai l'impression que les
critères sont là, il faut les respecter. Il y aura toujours un flou, mais je ne
pense pas qu'on puisse y aller de façon plus précise que ce qu'on voit là, j'ai
l'impression.
Mme Ghazal : Bien, moi, je
comprends que, dans le projet de loi, il y a beaucoup d'éléments pour donner
plus de flexibilité, <pour aller… >pour en créer plus, plus
rapidement, etc., et ça, c'est une bonne chose, mais de se donner aussi
cette... Ce n'est pas une flexibilité, c'est un risque qu'on court, en gardant
une porte ouverte, pour perdre un paysage humanisé. <C'est là que… >Des
organismes spécialisés de la question des aires protégées, c'est là qu'ils font
clignoter, là, une lumière rouge très, très fortement pour dire : Retirer
ça, ce n'est pas nécessaire.
Il y a d'autres façons de... Par exemple,
si ce n'est pas respecté, bien, il faut s'assurer que ce soit respecté si...
Quand on dit : «Ne présente plus un intérêt», ça, je n'ai pas été vraiment
convaincue, là. Par exemple, bon, s'il y a une plante qui n'est plus là, ce
n'est pas grave, il y en a d'autres, là, qui vont être là ou d'autres espèces
de la biodiversité qui vont être présentes. Donc, ce n'est pas très convaincant
comme argument. Même un feu de forêt, s'il y en a un, ce n'est pas grave, il
faut laisser quand même... Puis peut-être que la députée de... Ah! j'oublie
tout le temps.
Une voix
:
D'Argenteuil.
Mme Ghazal : ...d'Argenteuil
pourrait peut-être nous en parler un peu plus : S'il y a un feu de forêt,
qu'est-ce qui peut arriver? Parce que quelqu'un peut <dire...
Mme Ghazal : ...
de
la biodiversité qui vont être présentes. Donc, ce n'est pas très convaincant
comme argument. Même un feu de forêt, s'il y en a un, ce n'est pas grave, il
faut laisser quand même... Puis peut-être que la députée de... Ah! j'oublie
tout le temps.
Une voix
:
D'Argenteuil.
Mme Ghazal :
...d'Argenteuil pourrait peut-être nous en parler un peu plus : S'il y a
un feu de forêt, qu'est-ce qui peut arriver? Parce que quelqu'un peut >dire :
Mon Dieu! C'est une ruine, ça, on n'en a plus besoin, on va le retirer. Au
contraire, la nature est tellement résiliente qu'il faut laisser l'aire
protégée, puis le temps va faire son oeuvre.
Et le dernier, bien, un projet industriel
pourrait venir tuer une aire protégée. Ça, c'est sûr qu'on ne peut pas être
pour, à moins qu'on soit rendus à 50 % d'aire protégée. Ça, je peux
comprendre. Oui, O.K., c'est bien, une ou deux pour un projet industriel. Mais
on n'en est pas là, on n'en est pas là du tout, du tout.
• (16 h 10) •
M. Charette : Peut-être
remettre quelques éléments en perspective. Tout ça était possible avant le
projet de loi sans aucune balise.
Mme Ghazal : Je n'étais pas là
pour dire ça, en 2002.
M. Charette : C'est Québec
solidaire qui veille au grain. Donc, tout ça était possible avant, mais sans
aucune balise, c'est-à-dire. Donc, on n'assouplit pas. Au contraire, on vient
resserrer ce qui était déjà applicable jusqu'à maintenant.
Et, oui, on parle d'une catégorie 5,
donc aire protégée, mais on parle d'une catégorie 5 avec des
particularités bien, bien précises, là. Ce n'est pas une aire protégée comme on
pouvait l'entendre dans les autres articles, en ce sens que c'est un territoire
qui est habité, là. On a une communauté qui est sur place, on a une activité
humaine, en bonne et due forme, qui est sur place. Donc, non, ce n'est pas un
incendie ou un feu de forêt qui va venir chasser... qui va venir ouvrir la
boîte de Pandore.
Donc, je voulais juste remettre les
éléments en perspective. Mais il y a une certaine cohérence aussi dans le
projet de loi. Et je comprends la collègue, et elle fait très bien de le
souligner, mais, les questions qui sont posées, la collègue les avait posées
aux catégories précédentes aussi. Donc, on vient juste instaurer une certaine
logique, des balises, alors qu'il n'y en avait tout simplement pas avant.
Mme Ghazal : Moi aussi, j'ai
une logique. Je pose les mêmes questions parce que c'est les mêmes éléments.
M. Charette : On salue la
logique de la collègue, tout à fait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée d'Argenteuil voulait prendre la parole.
Mme Grondin : Bien, en fait,
peut-être juste rapidement, dans des exemples très concrets de paysages
humanisés, je pense qu'il faut vraiment, puis le ministre l'a bien dit,<…
il faut >se rappeler que c'est une mobilisation de communautés différentes
qui sont à l'échelle d'un paysage, pas juste d'un petit endroit. Parfois, les
intérêts qui mobilisent les différents acteurs font en sorte que c'est une
certaine forme de fierté.
On peut avoir des exemples, par exemple
des vieux murs en brique <qui ont... >qui couvrent certains types
de couleuvre. L'exercice : Est-ce qu'on les met dans une cloche de verre,
ces couleuvres-là, puis on dit de ne pas bouger ou on laisse la nature <suivre
son...
Mme Grondin : …
par
exemple des vieux murs en brique qui ont... qui couvrent certains types de
couleuvre. L'exercice : Est-ce qu'on les met dans une cloche de verre, ces
couleuvres-là, puis on dit de ne pas bouger ou on laisse la nature >suivre
son cours? Et, si, un jour, la couleuvre décide d'aller ailleurs, bien, elle
ira ailleurs, mais c'est peut-être pour cette raison-là qu'on en a fait un
paysage humanisé.
On peut penser à des martinets ramoneurs
avec nos vieilles cheminées, mais est-ce qu'on va imposer à tous les gens de
garder leurs vieilles cheminées? Et là on est dans une question de sécurité
publique, de services d'incendie, ça coûte une fortune. Donc, s'il n'y a plus
de vieilles cheminées, donc est-ce qu'on a les moyens de refaire des vieilles
cheminées?
Donc, le paysage humanisé, c'est l'évolution
de la relation entre la nature et l'humain, et c'est possible que, dans cette
évolution-là, bien, il n'y en a plus d'intérêt à la longue ou il n'y a pas d'objectifs
de conservation qui sont respectés, tout simplement, mais, si ça arrive, bien, tant
mieux, on trouvera un autre paysage humanisé.
Mme Ghazal : Bien, merci.
Merci, Mme la députée d'Argenteuil. J'ai une dernière question. Si,
comme c'est écrit au point 2°, le plan de conservation n'est pas respecté,
les mesures qui y sont prévues, ce n'est pas respecté, et qu'il y a une
consultation publique, donc, par le ministre, et on dit : Non, il faut
quand même le maintenir, c'est-à-dire il faut maintenir quand même… il ne faut
pas retirer, c'est le jugement, là, de la consultation publique, c'est
défavorable. Qu'est-ce qui arrive dans ce temps-là?
M. Charette : Sans reprendre,
et ce que la collègue d'Argenteuil… s'applique très bien dans ce contexte-là
aussi, mais ce que je mentionnais, ce n'est pas parce que le ministère s'apercevrait
du non-respect que son premier réflexe serait d'ouvrir une consultation
publique dans l'éventualité de soustraire ce territoire-là. Il y a un
accompagnement, il y a une équipe de professionnels qui est là au ministère. Si
c'est un problème de compréhension, si c'est un manque d'expertise, on est là
pour soutenir le milieu pour que toutes les conditions soient respectées.
Et c'est là où les modalités se
ressemblent d'une catégorie à l'autre, mais la réalité est très, très
différente. Là, c'est un milieu qui s'est mobilisé. C'est une municipalité,
plus souvent qu'autrement, qui est responsable de l'application du plan de
conservation. Donc, s'il y a un manque d'expertise, s'il y a des… on sera là,
naturellement, là, pour les accompagner.
Mme Ghazal : Puis, <si… >ça,
je comprends, avant de le retirer. Mais, si, par exemple, ce n'est toujours pas
respecté, pour toutes sortes de raison, puis que ce n'est pas vraiment un
accompagnement qui va régler la chose, et là le ministre enclenche le processus
de consultation. Puis on dit : Non, il faut le maintenir. Qu'est-ce qu'on
fait? Est-ce qu'on laisse ça… on laisse les objectifs du plan de conservation
non <respectés…
Mme Ghazal : …avant de le
retirer. Mais, si, par exemple, ce n'est toujours pas respecté, pour toutes
sortes de raison, puis que ce n'est pas vraiment un accompagnement qui va
régler la chose, et là le ministre enclenche le processus de consultation. Puis
on dit : Non, il faut le maintenir. Qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on
laisse ça… on laisse les objectifs du plan de conservation non >respectés?
Qu'est-ce que le ministre va mettre en oeuvre pour que ça le soit?
M. Charette : En fait…
Mme Ghazal : Ou est-ce que le
ministre peut dire : J'ai fait une consultation publique, mais, un peu
comme le BAPE, on a une recommandation, et, à la fin, le ministre peut aller à
l'encontre?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire je ramène tout le temps le même… au même point de départ. Là, on
parle d'un milieu qui s'est mobilisé, mais il y a une autre variable aussi qui
peut être prise en considération. On a déterminé, dès le départ, est-ce qu'on
protégeait à perpétuité. Perpétuité, dans le cas présent, on l'a évoqué déjà,
c'est 100 ans. Est-ce que c'est pour 25 ans? Donc, s'il y avait une
démobilisation complète, complète après 24 ans, et qu'on avait statué que
c'était 25 ans, bien, c'est là… Donc, il y a plusieurs variables, là, qui
peuvent intervenir.
Mme Ghazal : Mais, s'il y a
une consultation… Parce que, là, si c'est 25 ans, moi, à la place du
ministre, je dis : Bien, je vais laisser passer l'année, puis ça va
disparaître, <de… >l'aire protégée, si on veut, va mourir de sa
belle mort. Mais, si le ministre fait une consultation, à la fin, c'est lui qui
a la décision finale.
M. Charette : Oui, et je le
dis sans aucune gêne, et encore davantage dans le cas présent. Si c'est un
milieu qui se mobilisait pour préserver un élément en particulier, si cet
élément-là n'existe plus ou si le milieu n'est plus mobilisé, <c'est… >on
est en territoire privé qui est chapeauté par une municipalité, donc le
ministre, peu importe le gouvernement, ne pourra pas contraindre des
propriétaires privés, ne pourra pas contraindre la municipalité à se mobiliser
si la mobilisation n'y est pas.
Mme Ghazal : Donc, la
consultation n'est pas vraiment une garantie qu'on va protéger, c'est juste
qu'on…
M. Charette : Bien, c'est…
Mme Ghazal : Peu importe la
décision de cette consultation-là, à la fin, si le ministre, il a enclenché le
processus pour la retirer, c'est rare qu'il va dire : Ah! j'ai changé
d'idée. Il va la retirer, les objectifs ne sont pas…
M. Charette : Non, absolument
pas. Il ne faut pas minimiser le rôle d'une consultation. La consultation va
permettre d'évoquer différents arguments, et ce sera une prise en
considération, là, de ces différents arguments. Mais je ne veux pas induire la
collègue ou les collègues dans l'erreur, il est possible qu'après une
consultation, malgré tout, <ce soit… >qu'il soit décidé que le
statut est protégé parce que certains obstacles seraient tout simplement trop
importants.
Mme Ghazal : Parfait, merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Alors,
moi, j'ai les mêmes préoccupations que la députée de Mercier, là, sur les
motifs pouvant conduire à la fin de la reconnaissance d'un <paysage…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…M
. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Alors,
moi, j'ai les mêmes préoccupations que la députée de Mercier, là, sur les
motifs pouvant conduire à la fin de la reconnaissance d'un >paysage
humanisé. C'est difficile d'essayer de s'imaginer qu'est-ce qui pourrait faire
qu'un paysage humanisé perde sa reconnaissance. Puis, tu sais, là, depuis
tantôt, j'essaie de m'imaginer des situations, je pense qu'on peut imaginer
toutes sortes de choses, notamment reliées aux changements climatiques. Tu
sais, avec l'érosion des berges, il pourrait arriver des situations où ça
disparaît carrément, un paysage humanisé, puis il perd sa reconnaissance parce
qu'il est disparu dans la mer, disons, ou, je ne sais pas, moi, admettons, le
trou du rocher Percé tombe, tu sais, il n'y a plus de trou. Donc...
Une voix
: Ah! non…
M. Gaudreault : Non, mais, tu
sais, je veux dire, avec la baie de Percé puis la maison, tout ça, ça pourrait
être un paysage humanisé, puis, avec l'érosion, le trou tombe. Je ne sais pas,
j'essaie de voir en quoi un paysage humanisé perdrait son caractère de
reconnaissance.
Mais moi, je trouve que le point 4°...
Puis là, je sais qu'on est sur l'amendement, mais, bon, ça porte sur l'ensemble
de l'oeuvre en même temps, là, parce que le ministre dit, bon : Il faut
élargir la consultation. Je suis assez d'accord avec ça, mais la consultation
peut porter, entre autres, sur le point 4°, donc c'est là mon lien, le
point 4° qui est : «Le maintien de la reconnaissance entraînerait pour la
collectivité un préjudice plus grand que le fait d'y mettre fin.» Moi, je
trouve que c'est accorder une très, très grande discrétion au ministre sur la
balance entre un préjudice plus grand ou pas, tu sais. C'est quoi, un préjudice
plus grand pour une collectivité?
• (16 h 20) •
Et moi, j'essaie d'imaginer. Par exemple, dans
le fjord du Saguenay, on a deux endroits où il y a des lignes de haute tension,
là, d'Hydro-Québec qui traversent le fjord, à l'anse à Tabatière puis à
L'Anse-de-Roche. C'est un paysage humanisé, tu sais, c'est le fjord, qui est un
lieu de biodiversité unique, puis, dans les années 60, 70, ils ont passé
deux lignes qui traversent. C'est assez impressionnant de voir ça. Il y a même
de l'interprétation qui a été faite par Hydro-Québec au parc du Saguenay où on
peut voir quand l'hélicoptère est arrivé pour placer les lignes, et tout ça,
c'est dans un lieu absolument incroyable. Donc, c'est un paysage humanisé.
Mais là admettons qu'il y a un projet de
port méthanier au fjord et qu'on dit : Bien là, le ministre va <considérer...
M. Gaudreault : ...
est arrivé pour placer les lignes, et tout ça, c'est dans un lieu absolument
incroyable. Donc, c'est un paysage humanisé.
Mais là admettons qu'il y a un projet
de port méthanier au fjord et qu'on dit : Bien là, le ministre va >considérer
qu'il y a un préjudice plus grand d'empêcher des bateaux de passer, quand même
à une hauteur assez étroite par rapport aux fils, et on va retirer le statut de
paysage humanisé parce que l'intérêt pour la collectivité... De son point de
vue économique, le gouvernement dit : L'intérêt pour la collectivité est
plus grand de retirer le paysage humanisé que de le maintenir. Moi, je trouve
que le point 4°, en particulier, ouvre une très grande porte à une très grande
discrétion de la part du gouvernement ou du ministre, quel que soit le ministre,
pas ce ministre-ci, peut-être aussi, mais tous les ministres.
Donc, moi, j'ai de la misère avec le
point 4°. Je ne sais pas si on ne devrait pas plutôt le formuler pour
parler carrément de l'intérêt public, qui est une notion qui est plus
documentée en droit, pour lequel il y a quand même de la doctrine, de la jurisprudence,
plutôt que dire : «Le maintien de la reconnaissance entraînerait pour la
collectivité un préjudice plus grand que le fait d'y mettre fin.» Au moins, la
notion d'intérêt public est plus documentée. À moins qu'on dise, autre
suggestion, dans le premier alinéa… Parce qu'on dit que «le ministre peut
mettre fin à la reconnaissance pour l'un ou l'autre des motifs suivants.» On
pourrait peut-être dire : «Pour au moins deux motifs suivants.» Ça fait
que, là, on se donne une balise plus grande.
Un, admettons, je ne sais pas, moi, la
conservation ne présente plus d'intérêt. Et, deux, bien là, de le maintenir, ça
nuirait, il y aurait un préjudice plus grand. Là, au moins, on se mettrait une
balise supplémentaire. <Ce serait... >Au lieu d'être l'un ou
l'autre, ce serait : «Le ministre peut mettre fin à la reconnaissance d'un
paysage humanisé pour au moins deux motifs suivants.» Donc, il faut qu'ils
soient cumulatifs, puis là il faudrait qu'il pige dans les cinq, là, pour en
trouver au moins deux, à moins qu'on fasse en sorte que ça soit un ou l'autre,
sauf pour le 4°, où là le 4° devrait être jumelé à un autre. Ça, ça pourrait
être faisable aussi.
Il faudrait suspendre pour qu'on puisse
voir comment on formulerait ça, là, mais moi, je trouve que le point 4°,
il ouvre trop la porte à du discrétionnaire de la part d'un ministre, ou d'un
groupe organisé, ou d'un lobby, ou d'une population <mobilisée...
M. Gaudreault : ...
on
formulerait ça, là, mais moi, je trouve que le point 4°, il ouvre trop la
porte à du discrétionnaire de la part d'un ministre, ou d'un groupe organisé,
ou d'un lobby, ou d'une population>, mobilisé pour x, y raisons, et dire :
Il y a un préjudice plus grand. Autrement dit, moi, ce que je pense, c'est que
la population, à la limite, <pourrait dire... >ou un groupe
organisé, ou même le ministre pourrait dire : Oui, il y a un préjudice
plus grand, mais juste ça, ce n'est pas assez, il faut trouver une autre raison
qui serait reliée au fait que la conservation ne présente plus d'intérêt, ou le
territoire a été reconnu sur de mauvais renseignements, ou etc. Parce que,
juste le 4° en soi, je le trouve un peu trop large.
M. Charette : Je comprends.
Lorsque le collègue mentionne que c'est des cas très, très exceptionnels, en
quelque sorte, là, je suis entièrement, entièrement d'accord avec lui. Cependant,
je ne serais pas… ou on serait dans une position un petit peu intenable si la
formulation, qui est reprise pour les autres catégories, devait subitement
changer pour la catégorie des paysages humanisés. Les quatre premiers, c'est ce
qu'on imposait comme conditions pour les autres catégories déjà étudiées. La
seule différence, c'est le point 5°. On a ajouté un point 5° parce que, là, ça
se prêtait d'autant plus, mais je serais... On ne pourrait pas justifier de
changer les balises pour une catégorie, alors que ce sont les mêmes balises
pour les catégories précédentes.
Et, peut-être, l'élément qui peut rassurer
le collègue, le mandat même ou la mission même du ministère de l'Environnement,
c'est de protéger le patrimoine naturel. Donc, le ministère, dans ses fonctions,
c'est son but, donc il ne le fera pas volontairement, là, dans une optique
contraire à sa mission.
Mais la principale raison que je donnerais
au collègue, c'est que ce sont les balises qui ont été précisées précédemment.
Et, encore une fois… je ne sais pas dans quelle mesure ça peut rassurer, mais
tout ceci était permis sans balise. Donc, on ne vient pas alléger, on vient
renforcer ce qui était déjà une possibilité. On va dire : C'est toujours
possible, c'est rare, mais vous ne le ferez pas à n'importe quelle condition,
voici les balises qui vont guider la réflexion avant de prendre une décision.
M. Gaudreault : Oui, <c'est...
>je veux dire, si c'est juste parce qu'on a mis les mêmes critères pour
les autres statuts, tant qu'à ça on peut aller <retourner, là, les...
M. Charette : ...
vont
guider la réflexion avant de prendre une décision.
M. Gaudreault : Oui,
c'est... je veux dire, si c'est juste parce qu'on a mis les mêmes critères pour
les autres statuts, quant à ça on peut aller >retourner, là, les autres
statuts, là, on veut faire une bonne loi, là. Puis, tu sais, le fait que, ah!
c'était déjà permis, ça fait que, là, on vient donner des critères plus grands,
c'est une bonne nouvelle, c'est un pas en avant, mais, tant qu'à faire un pas
en avant, on va en faire un bon, donc. On est là, justement, pour l'améliorer.
Alors, je ne sais pas, là, j'essaie de
voir comment on peut baliser davantage le point 4° sur le «maintien de la reconnaissance
dans la mesure où il y a un préjudice plus grand que le fait d'y mettre fin»,
là. J'ai beaucoup de réserves quant <à l'article... >au paragraphe
4° de l'article 65.7.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier, vous aviez manifesté...
Mme Ghazal : J'essaie de
retrouver les autres endroits, là. Je ne sais pas si le ministre ou son équipe
pourrait juste nommer les articles, je veux juste les retrouver.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous voudriez suspendre quelques minutes pour...
M. Charette : Ça va être assez
simple de trouver l'information.
Mme Ghazal : Oui, parce que
j'aurais une autre question en même temps qu'ils cherchent. Parce que j'essaie
de retrouver, de me rappeler comment c'était écrit, par exemple, APUD, je me
rappelle qu'on avait parlé s'il y a des pertes, puis j'avais fait des amendements.
Je n'avais pas l'impression que c'était de la même formulation, la même chose.
Mais, bon, ça fait qu'on va me les retrouver, puis je vais essayer de regarder
ça après.
Juste pour comprendre, parce que, pour le
point 4°, dès que j'ai parlé de préjudice pour la collectivité, le ministre a
parlé d'intérêt public, et là le collègue de Jonquière aussi a parlé d'intérêt
public. Pour quelle raison est-ce qu'on ne pourrait pas le mettre à la place de
préjudice?
M. Charette : En fait, c'est
reprendre... Et j'ai la réponse, là, pour la collègue. La catégorie, tout juste
avant, qu'on a abordée, se retrouve à l'article 63, qui est adopté,
d'ailleurs. Donc, les quatre picots, c'est textuellement, et le 4°, c'est, encore
une fois, «le maintien de la reconnaissance entraînerait pour la collectivité
un préjudice plus grand que le fait d'y mettre fin». Et je comprends tout à
fait le questionnement de la collègue, mais on a eu exactement, exactement le
même échange pour cette catégorie-là aussi, il y a quelques jours maintenant, mais
c'est le même cadre qui a été repris.
Mme Ghazal : Donc, par
exemple, si je regarde 63, c'est le maintien qui... c'est le fameux préjudice,
mais il n'y a pas si ce n'est pas respecté, par exemple, il n'y a pas si ça ne
représente plus d'intérêt.
M. Charette : Tout à fait. Le
picot 2°, «les dispositions de l'entente ne sont pas respectées». Donc, les...
• (16 h 30) •
Mme Ghazal : Ah! O.K. C'est
exactement pareil. Ça, c'était lequel, là? Ça, c'est quel? C'est le…
16 h 30 (version révisée)
Mme Ghazal : ...le maintien... O.K.,
c'est le fameux préjudice, mais il n'y a pas «si ce n'est pas respecté», par
exemple. Il n'y a pas : «si ça ne représente plus d'intérêt».
M. Charette : Tout à fait. Le
picot 2, les dispositions de l'entente ne sont pas respectées.
Mme Ghazal : Ah! O.K.
M. Charette : Donc, les
quatre...
Mme Ghazal : Les normes, ça, c'est
exactement pareil. Ça, c'est tel quel, là, je... Ça, c'est quel... C'est
«réserves naturelles». Très bien.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui. Je vais intervenir parce que... Ça va bien, l'atmosphère est excellente,
mais l'article... Quand vous parlez du 4, vous n'êtes pas sur l'amendement.
Moi, bon, on peut parler des deux en même temps, là. Ça va? O.K.
Là, j'ai madame... O.K., Mme la députée de
Mercier, vous n'aviez pas terminé?
Mme Ghazal : Bien, je vais
revenir quand on va être... Mais, par exemple, pour l'amendement, si on dit :
«consultation uniquement pour le BAPE», la seule contrainte que le ministre
voit, c'est le fait que ça ne sera peut-être pas des personnes issues des
communautés autochtones. Est-ce que ce serait la seule chose, par exemple, ou il
y aurait...
M. Charette : Non, bien là,
sans... pas le débat, mais l'explication que je donnais, ce que j'évoquais
aussi lorsqu'on était à ces articles-là, le BAPE, il est très, très sollicité.
Dans certains cas, le BAPE nous dit : Nous n'aurions pas le temps de faire
telle audience avant x mois. Donc, à travers des commissaires externes, on a...
C'est aussi un autre élément, là, que j'apportais à la réflexion à l'époque.
Donc, ce n'est pas uniquement pour mettre en présence des commissaires externes
autochtones. Il peut y avoir d'autres éléments de contexte qui justifieraient,
là, la présence de commissaires externes.
Mme Ghazal : Donc, si l'amendement
qui dit «, à la suite de la tenue d'une consultation publique,», si on est dans
un moment où il y a beaucoup trop de travail au BAPE, ça va être automatiquement
des commissaires.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
c'est une possibilité qu'on se donne. Ce qu'on a indiqué, par contre, la
pratique veut que c'est majoritairement le BAPE, ce sera toujours le cas, mais
on s'offre une possibilité.
Les deux exemples que je donnais, c'étaient
un problème de calendrier et la possibilité de mettre en valeur des
commissaires. Je dis «autochtones» lorsqu'on est en territoire... lorsque des
communautés autochtones sont présentes sur le territoire, mais ça pourrait être
aussi des commissaires externes propres au milieu, qui sont bien... je veux
dire, qui sont bien implantés dans leur milieu, qui sont...
Donc, dans le fond, ce sont deux exemples
que je donnais, mais il peut y avoir davantage de cas de figure également.
Mme Ghazal : O.K. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je reviens un peu en arrière, M. le ministre. Mais je
ne voulais pas arrêter la discussion que vous aviez avec mes collègues car elle
était fort intéressante, puis je suis restée accrochée aussi à l'article, mais
je veux arriver à l'article 5, qui dit : «le plan de conservation a été
modifié sans l'approbation»... pas l'article 5, mais l'argument 5, je vais
l'appeler comme ça, «le plan de conservation a été modifié sans l'approbation
du ministre.» Puis, pendant la <discussion...
Mme
Charbonneau
:
...à
l'article, mais je veux arriver à l'article 5, qui dit : «le
plan de conservation a été modifié sans l'approbation»... pas l'article 5, mais
l'argument 5, je vais l'appeler comme ça, «le plan de conservation a été
modifié sans l'approbation du ministre.» Puis, pendant la >discussion, non
seulement j'écoutais avec intérêt, mais je suis allée faire le parcours du
combattant pour avoir ma reconnaissance d'un paysage humanisé. Puis vous le
disiez, puis je pense que c'est important de bien le comprendre, il n'y en a
pas encore, et c'était ardu. Donc, vous avez voulu simplifier la chose.
Mais, puisque, dès le départ, j'ai des consultations
publiques, j'ai une reconnaissance par le milieu, j'ai la ville, qu'est-ce qui
fait que le plan de conservation aurait été modifié sans l'approbation du
ministre, puisqu'au départ, pour pouvoir l'accepter, il y a toutes ces étapes
pour arriver à votre reconnaissance, qui dit : Ceci sera un milieu reconnu
comme un paysage humanisé? Qu'est-ce qui pourrait faire... Dans le fond, si
vous avez un exemple, c'est...
Puis je comprends que ça peut être
difficile parce qu'il n'y en a pas vraiment, d'exemple, là. La députée
d'Argenteuil nous a donné quelques bonnes idées, là, par rapport aux
couleuvres, par rapport à ce mur extraordinaire, ou les cheminées, là, parce
que plusieurs villes changent leurs cheminées pour... le bois pour la
convection ou les granules.
Mais qu'est-ce qui pourrait faire qu'un
plan soit modifié sans votre approbation?
M. Charette : En fait, ce
qu'on mentionne, pour ce qui est des paysages humanisés, c'est souvent la
municipalité qui va se charger de respecter le plan de conservation. Si le plan
de conservation disait : Je dois faire telle, telle activité de
protection, et qu'ultimement ce volet-là est escamoté, donc on changeait le
plan de conservation, bien, il faudrait que le plan de conservation soit
approuvé par le ministre de l'Environnement.
S'il ne l'est pas, c'est là où ça devient
le cinquième picot, et ça devient l'objet d'une démarche. C'est une balise
supplémentaire pour voir où en est le dossier. Est-ce que c'est un mauvais
accompagnement de la ville? Est-ce que la ville doit être davantage supportée?
Est-ce qu'il y a d'autres éléments, là, qui rentrent en ligne de compte? Et
c'est un cinquième élément, là, qui enclenche la... qui est susceptible
d'enclencher la procédure, mais pas de façon systématique.
Un petit peu comme je le mentionnais pour
le point 2, pour un plan de conservation qui n'est pas respecté, ce n'est pas
parce qu'on se rend compte qu'un plan de conservation n'est pas respecté qu'on
enclenche la procédure, là, parce qu'il ne faut jamais présumer de la mauvaise
foi des gens. Au contraire, dans certains cas, ça peut être, tout simplement,
un manque d'expertise ou autres. Donc, le ministère, de par sa mission
première, sera là pour accompagner le milieu, la municipalité le mieux possible
pour pouvoir rencontrer les différents critères, là, qui étaient précisés dans
le plan de <conservation...
M. Charette : ...foi
des
gens. Au contraire, dans certains cas, ça peut être, tout
simplement, un manque d'expertise ou autres. Donc, le ministère, de par sa
mission première, sera là pour accompagner le milieu, la municipalité le mieux
possible pour pouvoir rencontrer les différents critères, là, qui étaient
précisés dans le plan de >conservation.
Mme
Charbonneau
:
Je reviens. Je reviens parce que... ça peut sembler futile, mais ça me chicote puisque,
un, il n'y a pas de gain à changer un plan de paysage humanisé, d'autant plus
que la ville en est autant, sinon plus, responsable que le ministre. Je pense
que c'est important de bien le comprendre.
Par contre, c'est vous qui décrétez que c'est
reconnu comme. Alors, quand on dit que le ministre peut mettre fin à une reconnaissance
d'un paysage humanisé pour l'un ou l'autre, mais... En plus, on a fait une consultation
publique, on a reconnu certains éléments, mes collègues ont donné peut-être des
éléments pour donner un amendement. Je reste accroché au fait que... est-ce que
c'est vraiment nécessaire de dire que... si le plan est changé, puisque changer
le plan est pratiquement quelque chose qui est... Pour moi, c'est pratiquement quelque
chose d'impossible et qui ne donne des gains à personne, à moins que ça soit
pour le retirer d'eux-mêmes sans votre approbation.
M. Charette : Enfin, comme
pour le dire plus simplement, une ville ne pourra pas changer d'elle-même son
plan de conservation sans l'approbation du ministre. Donc, je le dis de façon
encore plus simple. Et, si elle est tentée de le faire, bien, c'est là où il y
aurait intervention. C'est là où le ministre... Et, encore là, on ne présume
pas de la bonne ou de la mauvaise foi. Le ministère sera là pour accompagner la
ville et lui dire : Écoutez, vous ne pouvez pas changer par vous-même le
plan de conservation. Ça doit faire l'objet des évaluations qu'on a énumérées,
là, dans les articles précédents. Donc, c'est un accompagnement qui sera
renforcé, tout simplement.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Je voulais
juste dire que... Parce que le ministre dit : Ah! on en a parlé
précédemment, ça fait que, là, il faut être cohérent. Moi, je suis le premier à
dire qu'il faut être cohérent, je suis bien d'accord avec ça, mais il n'y a
rien qui nous empêche de travailler correctement. Parce que l'article 63,
pour ce qui est des réserves naturelles de propriétés privées, oui, il a été
traité, mais il n'est pas encore adopté parce qu'on est toujours dans
l'article 32. Donc, on pourrait faire un amendement, à la limite, qui
touche et l'article 65.7 et l'article 63, puis l'adopter comme
amendement, puis la Terre continuerait de tourner quand même. Puis, quand on
adopterait l'article 32 dans sa globalité, bien là il serait <adopté...
M. Gaudreault : …et
l'article 65.7
et l'article 63, puis l'adopter comme amendement, puis la Terre
continuerait de tourner quand même. Puis, quand on adopterait l'article 32
dans sa globalité, bien là il serait >adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…fini après, parce qu'on a quatre autres articles qui ont été suspendus dans l'article 32.
M. Gaudreault : Oui, c'est ça.
Bien, en tout cas, vous comprenez ce que je veux dire. C'est que… ce n'est pas
parce qu'il a été… ce n'est pas parce que l'article 63 modifié par l'article 32
a fait l'objet de discussions qu'on va arrêter de… tu sais, que ça nous empêche
de faire une modification. C'est ça que je veux dire. Alors, nous, on aimerait ça,
pouvoir travailler sur un amendement, mais…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous voulez un moment de suspension pour que vous puissiez
travailler sur votre amendement ou discuter de la façon de procéder ensemble?
• (16 h 40) •
M. Charette : Peut-être juste
mentionner, l'amendement de 63 a déjà été adopté, par contre. L'article 32
n'est pas adopté, mais l'amendement de 63, lui, l'a été.
Moi, je peux valider un petit peu l'intérêt
des collègues. Moi, je n'aurais aucun, aucun problème à faire un amendement,
mais je le circonscrirais à ajouter «intérêt public». Mais je ne ferais pas des
amalgames de dire : Ah! il faudrait deux conditions sur trois ou… Mais, si
c'est uniquement le volet ou l'absence de référence au concept qui est bien
balisé par les tribunaux d'intérêt public, on pourrait le faire, là, sans problème.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, moi, je
trouve ça intéressant, si le ministre dit qu'il est intéressé à inclure la
notion d'intérêt public. C'est juste qu'il faudrait voir comment on le formule,
là, dans le sens que… est-ce qu'on l'ajoute au point 4? Est-ce qu'on
reformule complètement le point 4 pour enlever le «préjudice plus grand»
pour parler «d'intérêt public»? C'est juste ça, là. Je ne sais pas si on est
mieux de suspendre puis de s'en parler.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est ce que je propose, de suspendre, mais j'attends que vous me donniez l'autorisation
de suspendre.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
pas suspendre nos travaux, mais suspendre l'article. C'est ça...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous parlez de suspendre l'article? Non, moi, je comprenais de suspendre les
travaux.
M. Gaudreault : Non, moi, je
parlais de suspendre nos travaux pour qu'on s'en parle entre quatre yeux.
M. Charette : En fait, plus
simple. Ce que je pourrais vous proposer, ça ne nécessite pas de grandes,
grandes réflexions, là, pour faire l'aménagement en question. On pourrait
suspendre l'article, poursuivre l'étude des autres et y revenir par la suite,
là, mais avec l'engagement d'intégrer la notion d'intérêt public, là, à ce
quatrième picot.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est parce que, là, c'est un amendement, là. Donc, est-ce que vous voulez
suspendre l'article et l'amendement?
M. Charette : En fait, on
suspendrait l'étude de cet amendement-là pour passer aux articles suivants et
on reviendrait avec l'amendement, là, par la suite.
M. Gaudreault : Peut-être
juste une autre chose, Mme la Présidente. Moi, je ne suis pas contre, là, je suis
d'accord avec ça, de suspendre et l'amendement et l'article, parce que je
comprends que d'inclure «intérêt public» pourrait peut-être, dans la
formulation, jouer sur l'amendement qu'il nous propose, là. Ça, je suis… Mais
je veux juste savoir : Est-ce que, cette notion d'intérêt public, on va en
profiter aussi pour la glisser au 63?
M. Charette :
<On
ferait… >Étant donné que c'est un copier-coller, on ferait le même
copier-coller <pour…
M. Gaudreault : …l'
amendement
et l'article, parce que je comprends que d'inclure «intérêt public» pourrait
peut-être, dans la formulation, jouer sur l'amendement qu'il nous propose, là.
Ça, je suis… Mais je veux juste savoir : Est-ce que, cette notion
d'intérêt public, on va en profiter aussi pour la glisser au 63?
M. Charette : On ferait…
Étant donné que c'est un copier-coller, on ferait le même copier-coller >pour
le 63 aussi.
M. Gaudreault : C'est beau.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, on suspend l'article 65.7 et son amendement. Je vous suis bien?
D'accord. Ça veut dire qu'il faut revenir maintenant à l'article…
On a quatre autres articles dans cet
ensemble de l'article 32 qui ont été suspendus. Alors, on va suspendre
quelques instants pour que je vous explique, là, les articles en question.
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 16 h 45)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. M. le ministre, veuillez, s'il vous
plaît, lire l'article 33.
M. Charette : Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Pardon.
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il faut que je le dise publiquement, bon. Donc, je dois dire publiquement que
l'article 32 est suspendu. Nous allons maintenant procéder à l'article 33.
M. le ministre.
M. Charette : Voilà. Merci, Mme
la Présidente. Donc, l'article 33 se lirait comme suit — je fais
juste remonter un petit peu. Donc :
33. Le chapitre I du titre V de cette loi
est modifié par le remplacement de ce qui précède <l'article…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...procéder à l'article 33.
M. le ministre.
M. Charette : Voilà. Merci,
Mme la Présidente. Donc, l'article 33 se lirait comme suit
— je
fais juste remonter un petit peu. Donc :
33. Le chapitre I du titre V de cette
loi est modifié par le remplacement de ce qui précède >l'article 66
par ce qui suit :
«Chapitre III. Mesures
administratives et dispositions pénales.
«Section I. Pouvoirs d'inspection et
d'enquête.»
Commentaire très, très simple. C'est un
article qui propose, tout simplement, une modification pour tenir compte des
ajustements apportés quant à la structure et aux divisions de la loi.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires
relativement à l'article 33? Pas de commentaire. Alors, M. le ministre,
nous allons aller à... Est-ce qu'il y a encore quelque chose?
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Là, il faut l'adopter. Une chance que Mme
la secrétaire est là.
Alors
donc, l'article 33 doit être adopté. Je vous demande de procéder à l'appel
nominal.
La
Secrétaire
: Oui. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M.
Charette : Pour.
La
Secrétaire
: M. Campeau (Bourget)?
M.
Campeau : Pour.
La
Secrétaire
: Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme
Grondin : Pour.
La
Secrétaire
: M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La
Secrétaire
: M. Caron (Portneuf)?
M.
Caron : Pour.
La
Secrétaire
: M. Lamothe (Ungava)?
M.
Lamothe : Pour.
La
Secrétaire
: Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme
Tardif : Pour.
La
Secrétaire
: Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme
Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Pour.
La
Secrétaire
: M. Benjamin (Viau)?
M.
Benjamin : Pour.
La
Secrétaire
: Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
: Pour.
La
Secrétaire
: Mme Ghazal (Mercier)?
Mme
Ghazal : Pour.
La
Secrétaire
: M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
La
Secrétaire
: Et Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. L'article 33 est adopté.
M.
le ministre, l'article 34, s'il vous plaît.
M.
Charette : Merci, Mme la Présidente. Donc, article 34 :
L'article 66
de cette loi est modifié :
1°
par le remplacement, dans le premier alinéa, de «une personne à agir comme
inspecteur» par «un fonctionnaire pour réaliser une inspection»;
2°
dans le deuxième alinéa :
a)
par le remplacement, dans ce qui précède le paragraphe 1°, de «Un inspecteur»
par «Le fonctionnaire autorisé à cette fin par le ministre»;
b)
par le remplacement, dans le paragraphe 1°, de «bénéficiant d'une protection
provisoire ou permanente en vertu de la présente loi, ainsi qu'aux lieux visés
par une ordonnance ou par un arrêté ministériel pris en vertu du titre II
ou par une autorisation délivrée en vertu des dispositions de ce même titre,»
par «visé par la présente loi»;
c)
par le remplacement du paragraphe 2° par les suivants :
«2°
enregistrer l'état d'un lieu ou d'un bien faisant partie d'un milieu naturel ou
d'un territoire visé par la présente loi par tout moyen approprié;
«2.1°
prélever des échantillons, prendre des mesures, effectuer des tests et procéder
à des analyses;
«2.2°
faire toute excavation ou tout forage nécessaire;
«2.3°
installer des appareils de mesure;»;
d)
par l'insertion, dans le paragraphe 4° et par «exiger», de «, aux fins d'examen
ou de reproduction,»;
3°
par le remplacement du troisième alinéa par le suivant :
«Le
<propriétaire...
M. Charette : ...nécessaire;
«2.3°
installer des appareils de mesure;»;
d)
par l'insertion, dans le paragraphe 4° et par «exiger», de «, aux fins d'examen
ou de reproduction,»;
3°
par le remplacement du troisième alinéa par le suivant :
«Le >propriétaire ou le
responsable d'un endroit qui fait l'objet d'une inspection ainsi que toute
personne qui s'y trouve sont tenus de prêter assistance au fonctionnaire.».
Commentaire. Cet article propose des ajustements
quant aux pouvoirs confiés aux inspecteurs. Ainsi, de nouveaux pouvoirs leur
sont accordés notamment pour exécuter certaines actions, comme le prélèvement
d'échantillons ou l'installation d'appareils de mesure. Il s'agit, somme toute,
des mêmes pouvoirs que ceux prévus à l'article 119 de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
C'est bien certain que c'est difficile de
s'y retrouver avec la lecture que j'en faisais, mais je pense que vous avez
l'illustration du texte proposé, donc c'est plus simple, là, de bien comprendre
le tout.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Quand vous dites «l'illustration du texte», M. le ministre, vous
faites référence à quoi, précisément?
M. Charette : J'ai mal compris
le début de...
M. Benjamin : Vous avez parlé
de «l'illustration du texte».
M. Charette : Oui. Bien, en
fait, j'imagine que vous avez la même... vous avez le texte proposé. J'imagine
que, sur votre version électronique, vous avez la même illustration. C'est
juste que c'est plus simple à lire, le texte proposé avec les rayures, que
retirer tel mot pour les ajuster par... C'est tout simplement ce que je voulais
dire.
M. Benjamin : Parfait. Quand
vous... En remplaçant «inspecteur» par «fonctionnaire», j'aimerais peut-être
comprendre c'est quoi, la différence à ce niveau-là.
• (16 h 50) •
M. Charette : C'est juste que
le titre d'inspecteur pouvait être limitatif. Un enquêteur qui n'a pas le
statut ou le titre d'inspecteur, ça posait problème au niveau de l'application.
Donc, en parlant de fonctionnaire autorisé, on vient couvrir les différents
titres possibles.
M. Benjamin : Bien, en fait, à
première vue, à partir des situations que vous me donnez, j'ai l'impression
que, si vous me dites : C'est trop limitatif, donc, ça voudrait dire qu'un
fonctionnaire autorisé...
Est-ce que c'est votre intention d'avoir
plus de fonctionnaires autorisés? Ça peut être dans cette perspective-là. Et
moi, je vous réponds qu'un inspecteur, ça fait référence aussi à une
qualification aussi. Est-ce que c'est pour réduire la qualification des
personnes qui seraient autorisées, à ce moment-là?
M. Charette : Pas du tout. La
question est pertinente. Tant mieux si j'ai l'occasion de rassurer. Donc, ce
n'est pas pour diminuer la qualification, au contraire.
Donc, peut-être deux éléments de réponse.
C'est l'expression qui est retenue dans la LQE. Donc, on vient s'ajuster à <cette...
M. Benjamin : ...des
personnes qui seraient autorisées,
à ce moment-là?
M. Charette :
Pas du
tout. La question est pertinente. Tant mieux si j'ai
l'occasion de
rassurer. Donc, ce n'est pas pour diminuer la qualification, au contraire.
Donc,
peut-être deux éléments de
réponse. C'est l'expression qui est retenue dans la LQE. Donc, on vient
s'ajuster à >cette... <il y a une... >on vient se
conformer au langage qui est déjà retenu. Et il y a des catégories d'emploi...
non pas des catégories, mais des titres d'emploi. Donc, une personne pourrait
être inspectrice, pourrait être enquêtrice ou enquêteur sans avoir le titre
d'inspecteur. Donc, c'est pour ça qu'on se réfère à la terminologie
«fonctionnaire autorisé». Et c'est certain que le fonctionnaire autorisé devra
avoir les compétences requises pour s'acquitter de ce mandat-là.
Donc, ce n'est pas revoir à la baisse les
exigences de qualification, mais c'est pour être certain qu'on ne s'embête pas
sur un titre qui n'est pas celui d'inspecteur. Donc, on dit tout simplement «le
fonctionnaire autorisé».
M. Benjamin : Parce que, vous
comprenez, M. le ministre... C'est-à-dire que le fonctionnaire autorisé fait
référence beaucoup, davantage à ce que vous lui conférez comme autorité, donc,
tandis qu'un inspecteur, ça fait référence à une compétence bien établie pour
pouvoir travailler, pour pouvoir opérer, donc.
Et c'est là que j'essaie de comprendre qu'est-ce
qui... Je comprends que... En fait, je ne comprends pas, en fait.
M. Charette : C'est dit
franchement. C'est tout à fait...
M. Benjamin : En fait, je ne
comprends pas. Parce que <c'est un... >ce n'est pas une petite
nuance.
M. Charette : Bien, je vais
tenter avec un exemple peut-être plus précis. Un professionnel qui a le titre
de biologiste au ministère, par exemple, et qui n'a pas le titre d'inspecteur,
mais il est biologiste et il a la formation pour procéder à des vérifications,
donc, cette personne-là, avec le terme ou l'expression «fonctionnaire
autorisé», deviendrait en mesure de faire cette tâche-là sans qu'il y ait de
confusion sur les titres. Et, autre raison, comme je vous disais, c'est déjà
l'expression qui est retenue, là, dans la LQE.
M. Benjamin : Est-ce que je
comprends aussi que les inspecteurs n'auront plus l'obligation de démontrer...
qu'ils n'auront plus d'obligation d'attester de leur qualité d'inspecteur?
M. Charette : Non. Bien, en
fait, avec la terminologie qui est proposée, on vient répondre à tous les cas
de figure. Donc, le fonctionnaire sera autorisé dans la mesure où il a les
compétences pour s'acquitter de ce travail-là, point. Donc, ce n'est pas une
démotion, ce n'est pas une promotion, ce n'est pas un désaveu. C'est tout
simplement... on retient une formulation qui est plus générale mais qui <implique...
M. Charette : …cas de
figure.
Donc, le fonctionnaire sera autorisé dans la mesure où il a les compétences
pour s'acquitter de ce travail-là, point. Donc, ce n'est pas une démotion, ce
n'est pas une promotion, ce n'est pas un désaveu. C'est tout simplement... on
retient une formulation qui est plus générale mais qui >implique les
compétences requises. On n'autorisera pas un fonctionnaire à réaliser une
évaluation s'il n'a pas la compétence pour le faire.
M. Benjamin : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Je vais prendre la balle au bond parce que tout ce qui n'est pas écrit
clairement peut être interprété différemment. Puis je reprends le principe où
vous… ce n'est plus la même personne qui est dans la chaise que vous occupez.
Et, par mesure d'économie, par mesure de facilité, par… l'interprétation, c'est :
Tu es fonctionnaire, tu peux inspecter. Je le dis un peu simplement, mais
comprenez bien que, l'interprétation d'une loi, tout ce qui n'est pas écrit
peut être transformé, peut être…
Alors, ma volonté, ce serait de pouvoir
accompagner le nom de «fonctionnaire». Quand vous dites «un fonctionnaire»... Là,
je veux reprendre vos termes, là. Ne bougez pas, que je me retrouve parce que
j'étais ailleurs. «Le fonctionnaire autorisé», c'est ça.
M. Charette : …effectivement.
Mme
Charbonneau
:
Entre être «autorisé»… puis peut-être que j'amène des mots qui sont plus…
l'aspect législatif, là, entre «autorisé», «reconnu», «reconnu avec
compétence», on irait peut-être chercher un spectre plus sécurisant en disant :
Bien oui, ça peut être un fonctionnaire qui a des spécificités en biologie,
c'est un fonctionnaire qui a des spécificités en faune ou en reconnaissance
d'espèces, mais ce n'est pas un inspecteur.
Par contre, si j'écris «fonctionnaire
autorisé», bien, je reprends l'exemple de mon collègue qui dit : Le
ministre dit : Je t'autorise, vas-y. Alors, je deviens un fonctionnaire
autorisé. Comprenez la crainte. Et ce n'est pas en vertu de ce que vous voulez
faire, mais c'est en vertu de comment on pourrait l'interpréter pour faire quelque
chose à la suite d'un changement quelconque.
M. Charette : Je comprends.
Cependant, je ne pense pas qu'il y ait inquiétude à y avoir. C'est déjà la
formulation qui est retenue dans la LQE, qui n'a jamais posé de problème
d'interprétation. À partir du moment où on dit que le fonctionnaire est
autorisé à faire telle, telle, telle activité, c'est qu'il a la compétence pour
le faire. Donc, il y a une volonté d'uniformisation.
Je pense que le meilleur exemple que je ne
pouvais pas donner, c'est celui d'un biologiste. Il n'a pas le titre
d'inspecteur, mais, s'il a les qualifications pour faire ces analyses-là, donc,
c'est là où on dit : La personne, elle est autorisée parce qu'elle a les
compétences. Donc, on ne s'arrête pas au titre, mais on s'arrête aux <compétences…
M. Charette : ...je ne
pouvais pas donner, c'est celui d'un biologiste. Il n'a pas le titre
d'inspecteur, mais, s'il a les qualifications pour faire ces analyses-là, donc,
c'est là où on dit : La personne, elle est autorisée
parce qu'elle
a les compétences. Donc, on ne s'arrête pas au titre, mais on s'arrête aux >compétences,
en quelque sorte, de la personne.
Mme
Charbonneau
:
Je vous rassure, je comprends l'intention. J'en suis plus sur l'interprétation.
Mais qu'est-ce que ça prend pour être reconnu comme inspecteur? En ce moment,
là, quelqu'un que vous catégorisez comme inspecteur, qu'est-ce que ça lui prend
pour être reconnu comme... sous cette bannière, à titre...
M. Charette : C'est un titre
d'emploi, essentiellement, avec des compétences x, mais c'est un titre
d'emploi.
Donc, l'amendement... bien, c'est-à-dire,
l'article vise à ne pas s'arrêter sur le titre d'emploi mais sur la compétence,
tout simplement, tout simplement. Je peine à le dire autrement, mais c'est...
Mme
Charbonneau
:
J'en suis plus sur qu'est-ce qui reconnaît quelqu'un comme un inspecteur au
niveau de votre ministère. Quand vous me dites : C'est un type de
compétence, je comprends. Est-ce qu'il y a des études rattachées à ça? Est-ce
qu'il y a une reconnaissance pédagogique éducative?
M. Charette : Non, en fait, c'est
un titre d'emploi plutôt qu'une compétence unique. On peut très bien avoir un
inspecteur qui est biologiste, on peut très bien avoir un inspecteur qui a une
autre spécialité. Donc, c'est un titre d'emploi qui n'est pas donné en fonction
d'une formation x.
C'est sûr qu'au niveau des évaluations environnementales,
lorsqu'on a des inspecteurs, normalement, cette personne-là a des compétences, justement,
dans ce domaine-là, là. Ce ne sera pas... Je n'ai rien contre un bac en
sociologie, par exemple, mais, si on s'attend à des connaissances en biologie,
pour être inspecteur, bien, l'inspecteur peut, avec d'autres spécialités, être
biologiste.
Donc, bref, c'est un titre d'emploi et non
pas une formation. Il n'y a pas une formation qui s'appelle «inspecteur», par
exemple.
Mme
Charbonneau
:
Donc, j'imagine qu'avec le temps ce poste-là va se fermer au niveau de la
rubrique du ministère, puis ça va être juste «fonctionnaire» qui va rester
comme titre pour pouvoir faire ce travail-là.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
«fonctionnaire autorisé». Ce n'est pas tout fonctionnaire, c'est la personne
qui est autorisée pour faire tel type d'activité. Donc, on va en conclure :
Elle est autorisée parce qu'elle a les compétences pour le faire.
Mme
Charbonneau
:
Mais la rubrique «inspecteur» ne sera plus une demande... Un peu comme vous me
le disiez, c'est une reconnaissance d'emploi. Là, j'ouvre...
• (17 heures) •
M. Charette : C'est un titre. C'est
un titre qui n'est pas forcément appelé à disparaître. Comme je dis, ce ne sont
pas que les inspecteurs avec le titre d'inspecteur qui peuvent procéder à ces
évaluations-là. Donc, il y aura toujours des inspecteurs. Cependant, il y a des
gens qui peuvent avoir les compétences requises pour faire telle activité qui
n'ont pas le titre d'inspecteur. J'ai le sentiment de ne pas...
17 h (version révisée)
M. Charette : ...ce ne sont pas
que les inspecteurs, avec le titre d'inspecteur, qui peuvent procéder à ces évaluations-là.
Donc, il y aura toujours des inspecteurs. Cependant, il y a des gens, qui
peuvent avoir les compétences requises pour faire telle activité, qui n'ont pas
le titre d'inspecteur. J'ai le sentiment de ne pas éclairer les lanternes,
suffisamment, de la collègue, mais c'est...
Mme
Charbonneau
:
Il y a quelque chose qui me chicote, mais je vais lâcher prise, comme on dit
chez nous. Mais il y a quelque chose qui me chicote par rapport au fait qu'on
n'utilise qu'un seul titre. Avant, ce n'était qu'«inspecteur». Là, vous dites :
Bien, on va enlever «inspecteur» puis on va mettre fonctionnaire attitré ou
reconnu...
Une voix : …
Mme
Charbonneau
:
Autorisé, merci. Mais on a enlevé le mot «inspecteur», donc.< vous…> Puis
vous me rassurez en disant : Bien là, s'il est inspecteur, on va
l'utiliser. Mais ce n'est pas «inspecteur ou», c'est «fonctionnaire autorisé».
Donc, le titre d'inspecteur vient d'être effacé du projet de loi par rapport au
principe dans l'amendement… dans l'article que vous apportez.
M. Charette : En fait, je
comprends le questionnement, mais je ne pense pas que ce soit source
d'inquiétude. On veut bien appliquer la LCPN, on veut s'assurer que les
personnes qui s'en chargent aient les bonnes compétences, et cette
compétence-là ne se mesure pas uniquement à un titre en particulier.
Mme
Charbonneau
:
Encore une fois, comprenez-moi bien, là, je n'ai pas d'inquiétude quand vous
l'interprétez, mais, s'il y a une chose que j'ai comprise depuis longtemps,
c'est que nous, on passe, puis les fonctionnaires restent. Et, de ce fait,
bien, un nouveau parti politique, une nouvelle personne prend la chaise, et
interprète d'une façon différente, et dit : Bien, moi, je n'ai rien qu'à
autoriser un fonctionnaire. Alors, toi, fonctionnaire, je t'autorise à aller
faire une inspection. Comprenez-vous ce que je veux dire? <Ce qui n'est
pas écrit… >Puis je comprends qu'on ne parle pas pour ne rien dire, là,
la législation est ainsi faite, mais ce qui n'est pas écrit peut être
interprété d'une différente façon.
Alors, je comprends l'esprit dans lequel
vous êtes quand vous me l'expliquez, puis vous me rassurez en disant :
Vous savez, on ne l'interprétera pas comme ça, mais, à sa lecture, je peux
l'interpréter d'une différente façon.
M. Charette : …rassurer la
collègue, on n'est pas dans le domaine du politique, mais bien de la fonction
publique. Donc, les changements de gouvernement n'interfèrent pas sur ce qui
balise la fonction publique. Donc, un fonctionnaire autorisé, que le
gouvernement soit de x couleur ou de y couleur, sa fonction publique demeurera
naturellement compétente, et les assignations vont se faire en fonction des
compétences des fonctionnaires en question. Donc, il n'y a pas d'interprétation
politique à travers cet article-là.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 34? M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Dans cet article-là, il y a <quand même…
M. Charette : ...
des
fonctionnaires en question. Donc, il n'y a pas d'interprétation politique à
travers cet article-là.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 34? M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Dans cet article-là, il y a >quand même des modifications
substantielles pour ce qui a trait aux gestes que serait appelé à poser ce
fonctionnaire autorisé. En fait, ma question pour le ministre : Est-ce
qu'à ce moment-là... Quel est... J'aimerais comprendre la philosophie qui est
derrière ces changements-là. Parce que, par exemple, le fonctionnaire autorisé
ici serait appelé à effectuer des tests, il serait appelé à faire toute
excavation ou tout forage nécessaire, par exemple. J'aimerais savoir, est-ce
que... Quel est le profil? Quel genre de compétence que vous cherchez,
finalement? Est-ce que c'est parce que vous voulez... vous souhaitez que... J'aimerais
comprendre, voilà.
M. Charette : C'est
difficile d'identifier une compétence sans avoir de précision sur l'inspection
qui serait à réaliser, mais, pour vous résumer la finalité de l'article, on a
une inspection à faire, on veut avoir le portrait de la situation le plus exact
possible. Donc, on va permettre plus d'actes pour avoir ce meilleur
portrait-là. On va permettre, justement, des prélèvements, on va permettre de
faire une excavation, si nécessaire, on va permettre d'installer des appareils
de mesure.
Donc, au final, on va avoir un rapport, je
dis : Le rapport d'inspection, là, mais sans faire référence à une partie
de l'article en particulier, mais on va avoir un rapport d'inspection qui sera
beaucoup plus complet parce qu'on aura permis au fonctionnaire autorisé de ne
pas se limiter, par exemple, à,<… une seule...> autre exemple, une
seule évaluation visuelle. On va lui donner des outils, des moyens techniques
pour avoir la possibilité de justifier encore davantage son rapport.
M. Benjamin :
<Est-ce
que… >Ce que vous amenez ici comme modification, est-ce que ce sont des
gestes que les inspecteurs, actuellement, ne posent pas?
M. Charette : Bien, ça
dépend. Encore là, c'est là où c'est difficile pour moi de répondre. Dans
certains cas, oui, dans certains cas, non. Mais là on a la possibilité d'ouvrir
les possibilités de l'inspecteur ou du fonctionnaire autorisé pour que tout ce
qui lui semble pertinent de faire, pour avoir le portrait le plus juste
possible, soit à sa disposition.
M. Benjamin : Est-ce
qu'on peut savoir… Actuellement, par rapport au profil des inspecteurs que vous
avez en place actuellement, qu'est-ce qu'il y a, dans cet <amendement-là...
M. Charette : ...
pour
que tout ce qui lui semble pertinent de faire, pour avoir le portrait le plus
juste possible, soit à sa disposition.
M. Benjamin : Est-ce
qu'on peut savoir… Actuellement, par rapport au profil des inspecteurs que vous
avez en place actuellement, qu'est-ce qu'il y a, dans cet >amendement-là,
qui serait nouveau et que ces inspecteurs-là ne font pas actuellement, ceux qui
sont en place actuellement?
M. Charette : Juste voir un
petit peu comment vous répondre. Vous me dites : Qu'est-ce qui est
possible actuellement qui n'est pas...
M. Benjamin : Voilà, qu'est-ce
que les inspecteurs, qui sont en place actuellement à votre ministère, qui font
ce genre de travail là... Parce que je vois, par exemple, ils seraient appelés
à installer des appareils de mesure, à effectuer des tests, à faire faire toute
excavation ou tout forage. Y a-t-il des gestes, des actions qu'actuellement ces
inspecteurs-là ne font pas, en lien avec ce que vous amenez comme amendement
aujourd'hui?
M. Charette : Juste une
précision, là, que le collègue sous-ministre adjoint m'apportait, qui est
pertinente, c'est que ça vient donner du poids à une évaluation. Si, par
exemple, il y a recours judiciaire, s'il y a contestation, à partir du moment
où le rapport s'appuie sur des prélèvements, à partir du moment où le rapport
s'appuie sur des données techniques précises, on vient renforcer la valeur de
l'inspection. Ça, c'est pour un des premiers volets de la question du collègue.
Mais sinon, de façon générale, il y a certains types d'inspection qui, déjà,
permettent ce type de recours à de la technologie, mais là on vient, en quelque
sorte, étendre le potentiel à tous et on a, du coup, une évaluation qui a une
portée et une valeur beaucoup plus grandes.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 34? Oui, M. le député
de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Au sous-paragraphe 2.2°,
on permet au fonctionnaire autorisé de «faire toute excavation ou tout forage
nécessaire». Alors là, forage, un sous-ministre va arriver avec une foreuse,
puis il va creuser dans une aire protégée. Je vois bien M. le sous-ministre
faire ça, là. Alors, j'aimerais ça savoir ce qu'on entend, là, par forage
nécessaire. Un forage, quand même, aller faire de la fracturation hydraulique?
M. Charette : Je voulais m'en
assurer, là, c'est au niveau de la LCPN dans son ensemble, donc on n'est pas
forcément en territoire, ou en terre, ou en aire protégée, mais, pour les mêmes
raisons que je <mentionnais...
M. Gaudreault : ...
de
la fracturation hydraulique?
M. Charette : Je voulais
m'en assurer, là, c'est au niveau de la LCPN dans son ensemble, donc on n'est
pas forcément en territoire, ou en terre, ou en aire protégée, mais, pour les
mêmes raisons que je >mentionnais aux collègues, si on veut un rapport
le plus complet possible, c'est là où, <il peut y avoir... >pour
des prises d'échantillons, par exemple, il peut y avoir recours à excavation ou
forage. Donc, c'est dans une perspective, là, de compléter un rapport avec le
portrait le plus complet possible. Et, pour la prise d'échantillon, des fois,
ce n'est pas la simple excavation qui est nécessaire, mais ça peut être un
forage aussi.
• (17 h 10) •
M. Gaudreault : Oui, mais un
forage, c'est quand même<... c'est> profond, oui, c'est...
M. Charette : C'est plus
profond.
M. Gaudreault : Oui, c'est ça.
M. Charette : Donc, pour avoir
un échantillon particulier...
Des voix
: ...
M. Gaudreault : Bien, je ne
sais pas si la députée d'Argenteuil pourrait parler à voix haute.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée d'Argenteuil.
Mme Grondin : En fait, parfois,
la nappe phréatique peut être assez profonde, donc ça nécessite parfois un
forage pour aller vérifier l'état de santé de la nappe phréatique, la hauteur.
M. Gaudreault : Mais, quand on
dit : Un forage, elle est où la différence entre un forage puis une
excavation? Dans le sens que moi, j'ai un puits artésien. Bon, alors, ils ont
creusé jusqu'à 150 pieds pour trouver de l'eau. Est-ce que c'est un forage
ou... Tu sais, ce que je veux dire, c'est qu'aller dans la nappe phréatique ou
trouver une veine je peux le comprendre, on fait un puits, mais un forage, est-ce
que c'est plus important que ça? Parce qu'un forage je trouve ça quand même
gros. Je ne sais pas, je pose la question. Je ne sais pas s'il y a des experts
qui peuvent nous répondre sur la différence entre un forage... bien, une
excavation, la différence entre une excavation puis un forage. Je comprends,
là, mais est-ce qu'un forage c'est vraiment... on est obligés de faire ça? Il
peut y avoir des risques reliés à un forage. En tout cas, je ne sais pas, je
pose question, là, sur le sens du forage.
M. Charette : En fait, la
question est toute légitime. Je pourrais y aller d'un premier volet et
compléter avec consentement des collègues. L'excavation va ratisser plus large
et de façon moins profonde, alors que le forage est beaucoup plus limité et
beaucoup plus profond. Et, encore une fois, ce sont des outils qu'on donne pour
réaliser une inspection, donc c'est des moyens supplémentaires pour que
l'évaluateur, l'inspecteur soit convaincu d'avoir eu toutes les données à sa
disposition, là, <pour...
M. Charette : ...alors que
le forage est beaucoup plus limité et beaucoup plus profond. Et, encore une fois,
ce sont des outils qu'on donne pour réaliser une inspection, donc c'est des
moyens supplémentaires pour que l'évaluateur, l'inspecteur soit convaincu
d'avoir eu toutes les données à sa disposition, là, >pour bien faire son
travail. Mais, en termes d'exemple, avec consentement, là, on pourrait céder la
parole au sous-ministre adjoint, tout simplement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui. Alors, M. le sous-ministre, vous avez la parole. Je pense que vous devez
quand même, avant de commencer, décliner votre nom et votre titre.
M. Martin-Malus (Jacob) :
Bien sûr. Merci, Mme la Présidente. Jacob Martin-Malus, sous-ministre adjoint
au ministère de l'Environnement.
Effectivement, c'est un terme, <qu'on
peut peut-être associer... >le mot «forage», qu'on peut peut-être
associer à des travaux d'envergure, mais, au plan technique, un forage peut
être de forer un petit trou et d'y insérer un tube pour pouvoir prendre un
échantillon, comme disait la députée d'Argenteuil. Ça peut être un échantillon
d'eau, ça peut être un échantillon de sol pour voir s'il y a contamination
suite à un déversement. Donc, l'échelle peut être extrêmement variable quant à
la définition de forage, et c'est techniquement très précis. Des inspecteurs ou
d'autres corps d'emploi, comme on le mentionnait tantôt, peuvent simplement
utiliser une petite... ce qu'on appelle une tarière, un peu comme la pêche sur
la glace, là, donc un système pour creuser un trou, donc, cylindrique, mais ça
peut être à très petite échelle, M. le député.
M. Gaudreault : Parfait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 34? S'il
n'y a pas d'autre commentaire, nous allons faire l'appel nominal. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Alors, l'article 34 est adopté. M. le ministre, s'il vous
plaît, veuillez procéder à l'article 35.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Peut-être solliciter votre éclairage. C'est un article qui est
assez long, est-ce que vous souhaitez que l'on procède un petit peu comme le
32?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Comme tout à l'heure?
M. Charette : Effectivement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, enfin, je vous le propose, de procéder comme on a fait à 32, je pense que
ça a bien roulé.
M. Charette : Mais ce qui est
rassurant, par contre, c'est long, mais pas aussi long que le 32, donc. Mais, quand
même, ça va être plus simple d'y aller par article. Donc, 35 : Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 66, des suivants :
«66.1. Le ministre ou tout fonctionnaire
qu'il autorise à cette fin peut, par tout moyen permettant d'en prouver la
réception à un moment précis, exiger de toute personne, dans le délai
raisonnable qu'il fixe, qu'elle lui communique par un tel moyen <tout...
M. Charette : …66.1. Le
ministre ou tout fonctionnaire qu'il autorise à cette fin peut, par tout moyen
permettant d'en prouver la réception à un moment précis, exiger de toute
personne, dans le délai raisonnable qu'il fixe, qu'elle lui communique par un
tel moyen >tout renseignement ou document relatif à l'application de la
présente loi ou de ses règlements.»
Donc, le commentaire pour le 66.1.
L'article proposé permet d'exiger des renseignements ou des documents à
distance, dans la mesure où des moyens sont mis en place pour en prouver la
réception. Ce pouvoir d'inspection est communément appelé «demande péremptoire».
Exemple : transmission par la poste, par courriel ou sur Internet via un
site sécurisé.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. En fait, la première... Je trouve ça quand même<... je
trouve ça> spécial, donc, cette formulation-là. Donc, est-ce que c'est
commun qu'on retrouve ça dans des projets de loi?
M. Charette : Que l'on permet
la transmission par différents modes dont on peut prouver la réception? Oui, c'est...
M. Benjamin : Bien, en fait,
c'est... Moi, en fait, ce qui… moi, c'est les deux premières lignes qui... le premier...
pas le premier ministre, mais «le ministre ou tout fonctionnaire qu'il autorise
à cette fin peut, par tout moyen permettant d'en prouver la réception à un
moment précis».
M. Charette : Et quelle est la
question? Est-ce que c'est courant?
M. Benjamin : Est-ce que c'est
courant?
M. Charette : Oui, bien, en
fait, je ne suis pas légiste et non plus juriste, mais je me référais à nos
experts, et on me dit que, oui, c'est une pratique qui est courante ou une
terminologie qui est courante.
M. Benjamin : Oui, vous alliez
ajouter quelque chose?
M. Charette : Non. En fait, peut-être
que des exemples pourraient être partagés.
M. Benjamin : D'accord. Bien
oui, s'il y a des exemples, j'aimerais bien.
M. Charette : En fait, ils
vont les chercher d'abord.
M. Benjamin : Ah! D'accord.
M. Charette : Ensuite, on
pourra vous les donner. Donc, s'il y a d'autres questions, entre temps.
M. Benjamin : Une autre question,
en fait. C'est le ministre qui fixe le délai raisonnable. Et quel est ce délai
raisonnable?
M. Charette : Bien, c'est toujours
en fonction du type de demande. C'est difficile de dire, de façon précise, est-ce
que c'est x jours ou y jours. Donc, c'est en fonction de la demande elle-même.
M. Benjamin : Donc, ce que
vous nous dites, M. le ministre : Cet article-là, c'est seulement pour...
c'est une réponse <parce que... >technologique.
M. Charette : C'est une
communication qui doit prouver sa finalité, là, on doit prouver que
l'information a été transmise en bonne et due <forme...
M. Benjamin : ...c'est une
réponse parce que... technologique.
M. Charette : C'est une
communication qui doit prouver sa finalité, là, on doit prouver que
l'information a été transmise en bonne et due >forme.
M. Benjamin : O.K.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'article 66.1? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons
aller à 66...
M. Charette : Mme la
Présidente, s'il n'y a pas d'autre besoin d'information, est-ce que les
exemples sont toujours requis, ou ce n'est pas nécessaire?
M. Benjamin : Bien oui,
j'aimerais bien, absolument, ce serait intéressant.
M. Charette : On peut quand
même passer au suivant et, lorsque les exemples...
M. Benjamin : Oui, oui,
absolument, absolument.
M. Charette : Parfait.
Excellent.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
À 66.2, vous allez avoir, je pense, un amendement. Et, pour ceux et celles
d'entre vous qui ont fait des copies papier des premiers amendements qui ont
été déposés, cet amendement est modifié. Alors, il faut aller sur Greffier pour
aller chercher l'amendement modifié, la version que vous avez papier est désuète.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je fais la lecture de l'article original. Donc, 66.2 : «Le
ministre ou tout fonctionnaire qu'il autorise à cette fin peut requérir de
toute personne qui fait, a fait ou a manifesté l'intention de faire une chose
visée par la présente loi ou ses règlements, tous les renseignements
nécessaires à l'exercice de leurs fonctions et ordonner l'installation de toute
affiche requise pour protéger le public relativement à une matière régie par la
présente loi ou les règlements adoptés en vertu de celle-ci.
• (17 h 20) •
«Ces renseignements doivent lui être
communiqués dans le délai qu'il fixe, par tout moyen permettant d'en prouver la
réception à un moment précis.»
Donc, le commentaire. C'est un article qui
permet à un inspecteur d'exiger des renseignements et des documents à une
personne qui, par exemple, réalise une activité dans une aire protégée. Il
permet également à un inspecteur d'ordonner l'installation d'une affiche,
notamment dans une aire protégée, dans le but de protéger le public qui y a
accès. Ce pouvoir s'inspire fortement de celui prévu à l'article 120 de la
Loi sur la qualité de l'environnement.
Donc, avec votre permission, je lirais
l'amendement, qui n'est pas bien compliqué, vous allez le comprendre. Donc :
À l'article 66.2 de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel, proposé par l'article 35 du projet de
loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa,
«pour protéger le public relativement à une matière régie par la présente loi
ou les règlements adoptés en vertu de celle-ci» par «pour assurer l'application
de la présente loi»;
Et un ajustement, naturellement, au texte
anglais, donc :
2° par le remplacement, dans le texte
anglais du deuxième alinéa, de «a reasonable» par «the».
Tout simplement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
<
Commentaires...
M. Charette : ...
et
un ajustement, naturellement, au texte anglais, donc :
2° par le remplacement, dans le texte
anglais du deuxième alinéa, de «a reasonable» par «the».
Tout simplement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
>Commentaire?
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, on comprend, avec l'amendement que vous nous proposez, donc,
le but de l'exercice n'est plus pour protéger le public, à ce moment-là, ce n'est
plus pour protéger le public, puisque l'amendement que vous nous proposez, on
enlève toute la notion de la protection du public.
M. Charette : Je vais juste...
Bien, en fait, c'est selon l'application de la loi. On remplace la protection
du public par «assurer l'application de la présente loi». Donc, ça a une portée...
J'imagine que la protection du public est aussi incluse, sauf que l'application
de la loi ne vise pas qu'à protéger le public, donc il y a une portée encore plus
grande.
M. Benjamin : Là encore, M. le
ministre, est-ce que, par exemple, c'est dans des cas, par exemple, où il y
aurait des travaux dans ces lieux-là? Donc, est-ce que c'est...
M. Charette : Non, pas
forcément, on est réellement... lorsqu'on dit : «en vertu de l'application
de la loi», on est sur la Loi sur la qualité de l'environnement. Donc, ce n'est
pas pour permettre une activité qui n'est pas permise, ou quoi que ce soit, c'est
réellement dans le respect, là, de l'application de la loi.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à <l'article... c'est-à-dire
à >l'amendement de l'article 66.2? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire,
nous allons mettre aux voix. Appel nominal, merci.
La Secrétaire
: Oui. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 66.2 est adopté. Est-ce qu'il y
a des commentaires à l'article 66.2 tel qu'amendé? Il n'y pas de commentaire.
Donc, maintenant je passe à l'autre, c'est ça, on n'a pas besoin de faire le
vote?
Une voix : …
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le ministre, 66.3.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Très court, donc, 66.3 : «Le ministre peut autoriser tout
fonctionnaire à enquêter sur toute matière relative à l'application de la
présente loi et de ses règlements.»
Commentaire. Donc, introduit un pouvoir
d'enquête. Ainsi, le ministre pourra nommer des enquêteurs à l'instar de ce
qu'il fait déjà pour l'application <de la…
M. Charette : …
le ministre
peut autoriser tout fonctionnaire à enquêter sur toute matière relative à
l'application de la présente loi et de ses règlements.»
Commentaire. Donc, introduit un pouvoir
d'enquête. Ainsi, le ministre pourra nommer des enquêteurs à l'instar de ce qu'il
fait déjà pour l'application >de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires? Donc, comme… Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Est-ce qu'il y
a des critères particuliers pour qu'un fonctionnaire se qualifie pour pouvoir
enquêter au sens de la LQE? Je vous avoue que, probablement, on l'a traité lors
de la loi n° 102, mais c'est un peu loin, là, tu sais. Parce
qu'il y a une différence entre être un fonctionnaire puis un fonctionnaire qui
peut être qualifié pour faire une enquête. Est-ce qu'il y a des données un peu
plus précises sur… qui sont demandées ou des compétences ou des expériences un
petit peu plus exigeantes?
M. Charette : …définitivement
besoin, là, d'une précision, on va le voir un petit peu plus loin dans le projet
de loi, mais l'enquêteur, par exemple, peut procéder à des saisies, ce qui
n'est pas le cas pour autant de l'inspecteur. Donc, oui, il peut y avoir des
différences, là, à ce niveau-là.
M. Gaudreault : O.K., mais il
peut y avoir des différences, mais lesquelles?
M. Charette : Moi, comme je
vous disais, dans certains cas, un peut être autorisé à faire des saisies, ce
qui n'est pas le cas de tous, mais on a l'article… c'est un article qui est à
venir. En fait, le suivant apporte des précisions, là, à ce niveau-là, en
particulier.
M. Gaudreault : Ah! O.K.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 66.3? Donc,
comme il n'y a pas d'autre commentaire, M. le ministre, 66.4.
M. Charette : Donc, 66.4 :
«Un fonctionnaire autorisé à enquêter par le ministre et qui a des motifs
raisonnables de croire qu'une infraction à une disposition de la présente loi
ou de ses règlements a été commise, peut demander à un juge l'autorisation de
pénétrer dans un endroit, afin d'y accomplir tout acte énoncé à l'article 57
qui constituerait, sans cette autorisation, une fouille, une perquisition ou
une saisie abusive.
«La demande d'autorisation doit être
appuyée d'une déclaration de ce fonctionnaire faite par écrit et sous serment.
«La déclaration comporte notamment les
mentions suivantes :
«1° la description de l'infraction visée
par l'enquête;
«2° les motifs pour lesquels
l'accomplissement de l'acte visé par la demande fournira une preuve relative à
la perpétration de l'infraction;
«3° la description de l'endroit visé par
la demande;
«4° la <durée…
M. Charette : ...la
description de l'infraction visée par l'enquête;
«2° les motifs pour lesquels
l'accomplissement de l'acte visé par la demande fournira une preuve relative à
la perpétration de l'infraction;
«3° la description de l'endroit visé
par la demande;
«4° la >durée prévue pour
l'accomplissement de l'acte visé par la demande;
«5° la période prévue pour
l'accomplissement de l'acte visé par la demande.
«Le juge peut accorder cette autorisation,
aux conditions qu'il détermine, s'il est convaincu, sur la foi de cette
déclaration, qu'il existe des motifs raisonnables de croire qu'une infraction a
été commise et que l'accomplissement de l'acte visé par la demande fournira une
preuve relative à la perpétration de l'infraction. Le juge qui accorde
l'autorisation peut ordonner à toute personne de prêter assistance au demandeur
si celle-ci peut raisonnablement être nécessaire à l'exécution de l'acte
autorisé.
«Le fonctionnaire autorisé à enquêter
peut, sans autorisation, accomplir un acte énoncé à l'article 66 si les
conditions et le délai pour obtenir l'autorisation, compte tenu de l'urgence de
la situation, risquent :
«1° de mettre en danger la vie, la santé
ou la sécurité d'un être humain;
«2° de causer un dommage ou un préjudice
sérieux à l'environnement, aux espèces vivantes ou aux biens;
«3° d'entraîner la perte, la disparition,
la destruction d'un élément de preuve.»
Commentaire. L'article proposé prévoit les
pouvoirs <d'un enquêteur... >dont un enquêteur dispose pour faire
son travail, notamment en matière de perquisition, de saisie. Le contenu
de cet article s'inspire fortement de l'article 119.1 de la Loi sur la
qualité de l'environnement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Écoutez, M. le ministre, je ne suis pas juriste, mais on m'a
toujours parlé de la grande différence entre le «peut» et le «doit». Donc,
alors, moi, je comprends… Dans le premier paragraphe, 66.4, troisième ligne, et
je lis : «Un fonctionnaire autorisé à enquêter par le ministre et qui a
des motifs raisonnables de croire qu'une infraction à une disposition de la
présente loi ou de ce règlement a été commise...» Alors, ici, c'est écrit
«peut». Est-ce que ce n'est pas : «doit, lors d'une enquête, demander à un
juge l'autorisation de pénétrer dans un endroit afin d'y accomplir tout acte,
etc.»? Donc, je soumets la question.
• (17 h 30) •
M. Charette : Je ne suis
pas juriste non plus, mais je souriais tout à l'heure parce que c'est souvent
un débat, à savoir le «peut» ou le «doit». Je ne suis pas juriste, je le
répète, et, si je fais erreur, les collègues pourront me corriger. «Peut», c'est
une option, dans le cas présent, et l'option est déterminée en fonction de la
situation qui se présente. Donc, si la situation ne le commande pas, l'option demeure
présente mais n'a pas à être...
17 h 30 (version révisée)
M. Charette : ...je ne suis pas
juriste, je le répète, et, si je fais erreur, les collègues pourront me
corriger. «Peut», c'est une option, dans le cas présent, et l'option est
déterminée en fonction de la situation qui se présente. Donc, si la situation
ne le commande pas, l'option demeure présente, mais n'a pas à être utilisée, en
quelque sorte. Donc, c'est difficile d'avoir une réponse générique, c'est la situation
qui va déterminer si on doit passer absolument par cette option-là.
M. Benjamin : Mais, dans le
cas qui nous concerne ici, dans cet article, on parle d'«avant de pénétrer dans
un endroit afin d'y accomplir tout acte». Moi, j'aurais tendance à croire… en
fait, je ne suis pas juriste, j'aimerais bien entendre un des juristes, moi...
M. Charette : ...consentement.
M. Benjamin : Oui, bien sûr.
Bien oui, j'aimerais bien.
M. Charette : Pas de problème.
Donc, le traditionnel débat.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, il y a consentement. Alors, Me Delisle, vous allez décliner votre nom et
votre titre, s'il vous plaît.
M. Delisle (Antoine) :
Antoine Delisle, légiste. Bien, c'est sûr que, de manière générale, quand on
parle, là, des pouvoirs des enquêteurs, il n'y a pas une obligation de poser
tous les gestes, de prendre toutes les mesures qui sont disponibles qui
s'offrent à lui pour atteindre, là... bien, dans le cadre de ses fonctions, là.
Il faut qu'il y ait quand même l'exercice d'une certaine discrétion sur quelles
sont les différentes mesures qu'il doit prendre. Donc, c'est pour ça que c'est
des «peut», souvent, qu'on voit, qui sont là, parce qu'on n'est pas nécessairement
obligés, là, de rentrer dans un endroit si ce n'est pas nécessaire pour...
bien, justement, <pour >avoir une preuve, là, d'une infraction, par
exemple.
M. Benjamin : Donc, c'est
normal, donc, de donner cette latitude que vous qualifiez de discrétionnaire<,
de discrétionnaire > à l'enquêteur pour lui… soustraire, donc, éventuellement,
de l'obligation qui devrait lui être faite <de demander, >de préalablement
demander à un juge l'autorisation de pénétrer dans un endroit?
M. Delisle (Antoine) : Non. O.K.
Je comprends un peu plus votre question. Il doit demander au juge, sauf dans
les cas qui sont précisés plus loin, où il y aurait une urgence. Ce qu'il peut
faire, c'est de, par exemple, rentrer dans un endroit, mais, pour le faire, là,
effectivement, il doit le demander à un juge, sinon, on doit être dans le cas,
plus loin, où on a une urgence, un risque, là, de destruction d'une preuve, là,
par exemple.
M. Benjamin : Mais moi, en
fait, ce que j'ai devant moi, comme texte, ça me dit, et je lis : «Un
fonctionnaire autorisé à enquêter par le ministre et qui a des motifs
raisonnables de croire qu'une infraction à une disposition de la présente loi
ou de ses règlements a été commise peut, lors d'une enquête relative à cette
infraction, demander à un juge l'autorisation de pénétrer dans un endroit afin
d'y accomplir tout acte énoncé à l'article 66 qui constituerait, sans cette autorisation,
une <fouille...
M. Benjamin : ...de croire
qu'une infraction à une
disposition de la présente loi ou de ses
règlements a été commise peut, lors d'une enquête relative à cette infraction,
demander à un juge l'autorisation de pénétrer dans un endroit afin d'y
accomplir tout acte énoncé à l'article 66 qui constituerait, sans cette autorisation,
une >fouille, une perquisition ou une saisie abusive.» Donc, alors, est-ce
que ce n'est pas «doit» qui devrait être là, non?
M. Delisle (Antoine) : Bien,
en fait, c'est vraiment le dernier élément que vous avez lu qui répond à votre préoccupation,
c'est «qui, sans cette autorisation, constituerait une fouille, une
perquisition ou une saisie abusive». Donc, ce sont les règles de droit pénal
qui s'appliquent, où, dans le fond, l'enquêteur, il doit être autorisé pour
poser des gestes qui, sans autorisation, seraient abusifs.
M. Benjamin : D'accord.
Parfait. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 66.4? Bon, s'il n'y a
pas d'autre commentaire, nous allons aller à 66.5.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
«66.5. Une personne autorisée par le
ministre en vertu de la présente loi... de la présente
section — pardon — doit, sur demande, se nommer et exhiber
le certificat attestant sa qualité d'inspecteur ou d'enquêteur.»
Commentaire. C'est un article qui prévoit
l'obligation, pour un enquêteur ou un inspecteur désigné par le ministre, de
s'identifier pour attester sa qualité, et ce, à titre d'un certificat signé par
le ministre à cet effet.
Il reprend, somme toute, l'obligation qui
est prévue au troisième alinéa de l'article 66 de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel avant sa modification. Une telle obligation
apparaît dans bon nombre de lois au Québec, notamment la Loi sur la qualité de
l'environnement et la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires? Donc, il n'y a pas de commentaire, alors,
comme il n'y a pas de commentaire, nous allons aller à 66.6. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
«Lorsqu'une municipalité est tenue
d'appliquer tout ou partie de la présente loi ou d'un règlement pris en vertu
de celle-ci, les fonctionnaires ou employés de cette municipalité dûment
autorisés par celle-ci sont investis des pouvoirs prévus à l'article 57 aux
fins de l'application de la loi ou du règlement visé.»
Donc, le commentaire. C'est un article qui
prévoit que les inspecteurs municipaux bénéficient des mêmes pouvoirs que les
inspecteurs nommés pour appliquer la Loi sur la conservation du patrimoine
naturel lorsqu'ils sont tenus d'appliquer cette loi. Cet article s'inspire
fortement de l'article 119.0.2 de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. À ce moment-là, donc, un fonctionnaire municipal qui est habilité à
agir en ce sens-là… est-ce que ce fonctionnaire-là reçoit de vous une
autorisation, une lettre, un certificat qui...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. À ce moment-là, donc, un fonctionnaire municipal qui est habilité à
agir en ce sens-là… est-ce que ce fonctionnaire-là reçoit de vous une
autorisation, une lettre, un certificat qui l'autorise à agir en ce sens, ou,
du moins, c'est la municipalité seulement qui décrète?
M. Charette : C'est lorsque la
municipalité doit appliquer une partie de la loi ou de la réglementation de l'Environnement,
ceux qui ont le titre ou les qualifications reconnues par les municipalités
peuvent officier comme s'ils étaient des fonctionnaires autorisés par le
ministre de l'Environnement. Donc, le ministre de l'Environnement n'a pas à
signer leurs certifications puisqu'ils sont déjà reconnus comme tels par leurs
municipalités. Donc, ils ont une certification, oui, mais qui est délivrée par
la municipalité et non pas par le ministère de l'Environnement.
M. Benjamin : Maintenant, pour
ce qui est… On a vu, dans les articles précédents, donc, quelques obligations
où il y a un fonctionnaire autorisé, donc, à agir à titre d'inspecteur. À ce
moment-là, il y avait un devoir de diligence, qu'on a vu à l'article, tantôt, qu'avait
un inspecteur autorisé… qu'avait un fonctionnaire autorisé. Est-ce que ce même
devoir de diligence, notamment dans la transmission de document, etc., <est-ce
que ce même devoir de diligence >s'applique envers le ministère ou
s'applique, <à ce moment-là… >lorsqu'il s'agit d'un fonctionnaire
municipal, <il s'applique >à sa municipalité, à ce moment-là?
M. Charette : En fait, pour la
transmission de documents, je serais difficilement en mesure de vous répondre,
mais c'est la municipalité qui doit appliquer une portion de la loi ou de la
réglementation. Donc, la municipalité a toute sa procédure d'établie pour
reconnaître les personnes qualifiées.
Pour ce qui est de la transmission de
documents, en particulier, honnêtement, ce serait difficile pour moi de vous
répondre. Juste un instant, pour être bien certain de pouvoir bien vous
répondre.
(Consultation)
M. Charette : Merci de
l'explication. Pour ce qui est de la transmission de documents, comme telle, ce
ne serait pas applicable, parce que, si on lit le 66.6, en particulier, on
parle de l'article 57. Donc, c'est la référence qu'on doit prendre en compte,
et non pas le 66.1, je crois, où il était question, là, de la transmission d'informations.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
<Question…
M. Charette : ...qu'on doit
prendre en compte, et non pas le 66.1, je crois, où il était
question,
là, de la transmission
d'informations.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
>Question organisationnelle. Une ville où on a peine à trouver un maire
et où la densité de la population ne permet pas une organisation aussi formelle — je
le dis à ma façon — à ce moment-là, c'est le ministère qui trouve quelqu'un
pour faire le travail, puisque la ville n'a pas recours à du personnel
suffisamment pour avoir un fonctionnaire qui peut répondre à…
M. Charette : Avec
consentement, peut-être...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Mme
Charbonneau
:
Hum-hum.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui.
• (17 h 40) •
M. Delisle (Antoine) : Bien,
en fait, à 66.6, on fait référence à des cas <où il y aurait... >où
la municipalité aurait l'obligation, là, d'appliquer des dispositions de la
loi. Ce n'est pas d'emblée le cas, par certaines dispositions, donc évidemment
il faudrait que ce soit un cas où, par exemple, on a délégué à une municipalité
des responsabilités, ou quelque chose comme ça. Donc, on ne se retrouvera pas...
on ne créera pas une situation comme ça, où, si la municipalité n'est pas en
mesure d'appliquer la loi, elle n'aura pas, d'emblée, d'obligation dans la loi
de faire… de poser des gestes, par exemple, là.
Mme
Charbonneau
:
Donc, si je comprends bien, dans cette loi, je vais retrouver un lexique qui
dit quelle ville aura des droits puis quelle ville n'en aura pas, puisqu'on
dit... Parce qu'à ma lecture, puis peut-être que je ne le lis pas correctement,
là, mais, à ma lecture, toutes les villes sont des partenaires et ont des
responsabilités. On ne départit pas la grandeur ou la superficie. Il n'y a
qu'un endroit que je l'ai vu, c'est quand on parle de la communauté
métropolitaine. Là, on définit un arrondissement ou une population différente,
une identité.
Je n'ai pas retrouvé, dans la loi, des
endroits où on peut dire : Bien, si une ville arrive à telle densité, elle
n'aura pas la responsabilité. J'ai toujours lu : responsabilité, ministère,
ville, consultation publique, là, puis on pourrait nommer des organismes, mais
je n'ai pas vu d'endroit où on faisait une partie... les villes à densité de
plus de 250 000 habitants auront des responsabilités et sont
reconnues comme une ville responsable des partenaires, mais les villes qui ont
moins de 500 habitants, eux, bien, ils ne sont pas responsables. Je veux
juste que ça soit une caractéristique qu'on peut regarder pour être sûrs que
l'interprétation qu'on en fait est correcte.
M. Charette : ...différemment,
mais une municipalité qui ne serait pas en mesure de s'acquitter d'un mandat,
on ne lui confiera pas ce mandat-là. Donc, dans le cas présent, c'est
réellement lorsqu'on a pu confier le mandat, parce qu'on a pu se convaincre que
la ville puisse répondre à ce mandat-là qu'elle sera tenue de... avec les
dispositions, là, qui sont mentionnées, c'est-à-dire, faire en sorte que ses
fonctionnaires, là, puissent prendre la <relève...
M. Charette : ...
dans
le cas présent, c'est réellement lorsqu'on a pu confier le mandat, parce qu'on
a pu se convaincre que la ville puisse répondre à ce mandat-là qu'elle sera
tenue de... avec les dispositions, là, qui sont mentionnées, c'est-à-dire,
faire en sorte que ses fonctionnaires, là, puissent prendre la >relève.
Mme
Charbonneau
:
Donc, le principe qui dit «lorsqu'une municipalité est tenue d'appliquer», c'est
là que tout se joue. Si vous ne reconnaissez pas qu'elle est tenue d'appliquer quelque
chose, c'est le ministère qui va mettre en application.
M. Charette : En fait, on
ne proposera pas d'entente de délégation à une municipalité qui ne serait pas en
mesure de s'acquitter, là, de ce mandat-là.
Mme
Charbonneau
:
Et cette rubrique-là, cette phrase-là que vous venez de me dire, là, qu'on ne
va pas étendre la responsabilité, je ne la retrouve pas, donc je la conclus?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
il ne peut pas... Le ministère, de façon générale, et c'est le propre de tous
les ministères, ne confiera pas de mandat à une instance qui n'est pas en
mesure de l'appliquer. Donc, ce n'est pas dit, mais l'acte préalable de confier
un mandat, bien, n'aura pas lieu si on sait que le mandat ne peut pas être
acquitté, par exemple, par la municipalité, tout simplement.
Et <au niveau... >là j'ai
un petit complément d'information, là. Au niveau des ententes de délégation, on
peut voir une référence, là, à l'article 12 de la LCPN, donc, pas du
présent projet de loi, mais de la LCPN, mais c'est convenu, on ne confie pas un
mandat à une instance qui n'est pas en mesure de l'acquitter.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à 66.6?
Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire,
nous devons revenir à 66.1, qui avait été suspendu.
M. Charette : Je ne me
souviens pas qu'il ait été suspendu, sauf erreur.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Non? J'ai mis un point d'interrogation à côté, il y a peut-être... il me semble
que c'est parce que la discussion n'était pas terminée. Puis normalement je
mets des barres quand la discussion est terminée… 66.1.
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous êtes gentil. Donc, est-ce qu'il y a des commentaires, maintenant,
relativement à l'ensemble de l'article 35? Il n'y a pas de commentaire? Nous
allons faire l'appel nominal.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault :
Absention.
La Secrétaire
: Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
<Abstention...
M. Lamothe : ...
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin :
Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal :
Abstention.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault :
Absention.
La Secrétaire
: Et
Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
>Abstention. Donc, l'article 35 est adopté tel qu'amendé. Alors, M. le
ministre, l'article 36.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
«L'article 67 est modifié :
«1°par le remplacement de «un inspecteur
ne peut être poursuivi» par «tout fonctionnaire autorisé en vertu de la
présente section à réaliser une inspection ou une enquête ne peut être
poursuivi»;
«2°par l'insertion, après «accompli» de
«ou une omission faite».»
Donc, commentaire. Cet article du projet
de loi en est un de concordance pour tenir compte de la nouvelle terminologie
utilisée notamment à l'article 66 pour désigner les inspecteurs. Il permet, entre
autres, de viser aussi les enquêteurs dont la désignation est introduite par
l'article 66.3 inséré par l'article 35 du projet de loi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Dans ses commentaires,
le ministre nous dit que c'est un article de concordance pour tenir compte de
la nouvelle terminologie utilisée. Je veux bien, mais il y a quand même... on
amène le critère de l'omission faite de bonne foi. Si c'était juste que «tout
fonctionnaire ne peut être poursuivi en justice pour un acte accompli de bonne
foi dans l'exercice de ses fonctions», mais là on ajoute quand même «ou une
omission faite de bonne foi dans l'exercice de ses fonctions».
Je me demande si ce n'est pas fort un peu,
là, dans le sens qu'on a balisé, quand même, dans les articles précédents, là,
tout le travail des enquêteurs puis des fonctionnaires autorisés, mais là c'est
parce qu'il y a quand même des tâches qui doivent être faites et posées de
façon légale et correcte. Et là, si on met la notion… Je veux dire, qu'il ne
peut pas être poursuivi en justice pour un acte accompli de bonne foi, c'est
une chose, mais là, d'ajouter la dimension «une omission», je trouve que ça ne
laisse plus grande place pour le justiciable qui pourrait poursuivre parce que
le fonctionnaire, sur une propriété privée, a omis de faire un geste. Autrement
dit, <je trouve que... >j'ai peur que l'immunité soit trop grande.
Alors, moi, j'aimerais que le ministre me
dise, <est-ce...
M. Gaudreault : ...parce que
le fonctionnaire, sur une
propriété privée, a omis de faire un geste.
Autrement
dit, je trouve que... j'ai peur que l'immunité soit trop grande.
Alors, moi, j'aimerais que le
ministre
me dise, >est-ce qu'il y a d'autres lois dans le corpus législatif québécois
qui ont à la fois une immunité pour un acte accompli et à la fois une immunité
pour une omission d'accomplir un acte?
M. Charette : En fait, n'étant
pas juriste, je crains que ma réponse ne soit pas complète ou satisfaisante.
Donc, avec consentement, on pourrait se référer, là, au juriste du ministère.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Me Delisle.
M. Delisle (Antoine) : Rapidement,
comme ça, c'est sûr que, là, je n'ai pas en tête un exemple. Toutefois, c'est vraiment
une description des tâches de l'enquêteur qui va permettre son travail d'une
manière qui est assez englobante puis qui n'est pas... qui est un
élargissement, mais, disons, qui vise plutôt à avoir un portrait général qui
permet, globalement, à l'enquêteur d'avoir une certaine protection, qui lui
permet aussi une certaine souplesse, là, dans l'exercice de ses fonctions, puis
une indépendance.
Donc, c'est sûr que l'omission, oui, c'est
nouveau, mais c'est simplement une question aussi d'avoir le cadre complet, là,
d'avoir réellement une discrétion de poser des gestes ou de ne pas poser des
gestes, pour ne pas non plus... Justement, si on a une immunité pour l'action,
mais pas pour l'omission, bien, ça peut être vraiment un incitatif à poser plus
de gestes que de ne pas en poser. C'est ces situations-là qu'on cherche à
éviter, là, en ayant vraiment plus, bien, justement, une protection qui n'est
pas juste pour l'action mais qui est aussi pour l'omission.
M. Gaudreault : Oui, O.K., mais
ça ne répond pas à ma question. Est-ce qu'il y a d'autres lois qui prévoient
l'action et l'omission pour des immunités de fonctionnaire ou d'inspecteur ou est-ce
qu'on est en train de faire quelque chose de nouveau? Parce que, là, on ajoute quand
même un élément, là, ce n'est pas juste de la concordance avec le nouveau
titre, qui est «fonctionnaire» au lieu d'«inspecteur».
• (17 h 50) •
M. Delisle (Antoine) : Oui, bien
là, j'en ai un exemple, maintenant, c'est la Loi encadrant le cannabis, l'article
76, là. C'est assez... C'est sûr que ce n'est pas quelque chose qu'on avait toujours
dans les autres lois, mais, dans les nouveaux textes qui prévoient ce type d'encadrement
des fonctions d'enquêteur, c'est usuel, là, de le prévoir, là. Donc, la loi sur
le cannabis est assez nouvelle, puis, effectivement, à l'article 76, on prévoit
la même chose.
M. Gaudreault : O.K., mais est-ce
qu'il y en a d'autres — je suis tannant, hein — à votre...
pas à votre mémoire, là, mais à votre…
Une voix : À votre connaissance.
M. Gaudreault : À votre
connaissance? Oui, voilà.
M. Delisle (Antoine) : Pas à
ma connaissance, rapidement, comme ça, là, si ça... Je pourrais revenir, là. La
loi sur le tabagisme, ça serait aussi un peu la même chose. Je réfléchis en
même temps que je parle, là.
M. Gaudreault : C'est parce
que je veux juste aller voir la loi sur... C'est l'encadrement du cannabis,
c'est ça?
M. Delisle (Antoine) : Oui.
Vous le trouvez... c'est l'article 76, là. Essentiellement, on vient un peu
dire la même chose, là, «<ne...
M. Delisle (Antoine) :
…
Pas à ma connaissance, rapidement, comme ça, là, si ça... Je pourrais
revenir, là. La loi sur le tabagisme, ça serait aussi un peu la même chose. Je
réfléchis en même temps que je parle, là.
M. Gaudreault : C'est parce
que je veux juste aller voir la loi sur... C'est l'encadrement du cannabis,
c'est ça?
M. Delisle (Antoine) :
Oui. Vous le trouvez... c'est l'article 76, là. Essentiellement, on vient un
peu dire la même chose, là, «>ne peut être poursuivi en justice pour une
omission ou un acte accompli de bonne foi dans l'exercice de ses fonctions».
C'est vraiment le même principe, là, qui est repris, à la loi sur le cannabis.
M. Gaudreault : O.K. C'est
juste qu'ils le disent dans le sens… ils le disent à l'inverse, là, c'est
d'abord… Dans l'article 76 de la loi sur l'encadrement du cannabis, c'est
«pour une omission ou un acte», puis là on dit «un acte accompli ou une
omission». Il ne doit pas y avoir déjà eu de la jurisprudence, hein, sur le 76
du cannabis?
M. Delisle (Antoine) : Pas à
ma connaissance… de la loi sur la lutte contre le tabagisme qui reprend ce
principe-là, qui est un petit peu plus vieux, mais je ne sais pas s'il y aurait
de la jurisprudence, par contre.
M. Gaudreault : O.K. Parce
que, que ça soit… en tout cas, tu sais, sur le tabac puis sur le cannabis, on
est dans des enjeux assez de santé publique, là. Là, on n'est pas là-dedans,
avec le patrimoine naturel. Ça va aller, pour l'instant, Mme la Présidente, là.
Je ne sais pas s'il y a des collègues qui veulent…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…de Viau qui veut prendre la parole.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Écoutez, je trouve très intéressants les commentaires, les
interrogations du collègue de Jonquière. Et d'autant plus, j'écoutais avec
intérêt les réponses de Me Delisle en ce qui a trait à la discrétion. Il
me semble qu'au 66.4, qu'on vient d'étudier, il y a quelques minutes… moi, je
trouve qu'il y a… L'argument que Me Delisle nous avait rappelé, c'était
justement cet argument discrétionnaire là, et donc… au fonctionnaire autorisé.
Moi, je trouve qu'à un moment de la durée,
ça va, la discrétion, mais il faut s'assurer aussi que les gens qui pourraient
éventuellement s'y opposer, se plaindre, donc, aient aussi une marge pour se
plaindre. Et puis je trouve effectivement que cet élément-là, «omission faite»,
c'est une protection blindée qu'on vient donner, à ce moment-là, au
fonctionnaire autorisé, qu'il soit inspecteur ou enquêteur. Alors, je <comprends…
M. Benjamin : ...cet
élément-là, «omission faite», c'est une protection blindée qu'on vient donner,
à ce moment-là, au fonctionnaire autorisé, qu'il soit inspecteur ou enquêteur.
Alors, je >comprends, et la loi sur le cannabis n'a pas encore subi
l'épreuve des tribunaux, donc, particulièrement pour cet aspect-là.
Donc, je reviens, ce que je demande au ministre,
donc, pour ce qui a trait... Moi, je comprends que… <l'actuelle loi que
nous avons aussi... >L'actuelle loi qu'on a, à l'article 67, <qui
dit... l'actuel article 67 >qui dit «un inspecteur ne peut
être poursuivi en justice pour un acte accompli de bonne foi dans l'exercice de
ses fonctions», moi, je trouve ça correct. Donc, j'aimerais, moi aussi,
comprendre pourquoi cette nécessité d'ajouter l'omission faite, effectivement.
M. Charette : Honnêtement, je
vais tous nous inviter à nous en remettre aux explications, là, de nos
juristes. N'en étant pas un moi-même, ce que je peux tout de même vous dire… ce
n'est pas parce que l'omission est faite de bonne foi et plaidée qu'elle sera
forcément reconnue. Donc, il y aura une démonstration à faire que cette
omission-là était de bonne foi. Donc, ce n'est pas laisser libre cours à toutes
les négligences. Donc, on pourra plaider l'omission faite de bonne foi, tout
comme on pourra plaider une erreur de bonne foi. Donc, plaider une chose ne
veut pas dire que ce sera reconnu ou entendu. Donc, le fardeau de la preuve
sera sur celui ou celle qui prétendra avoir fait une omission de bonne foi.
M. Benjamin : Mais là l'actuel
article de l'actuelle loi, M. le ministre, ça dit «un acte accompli de bonne
foi», mais pourquoi est-ce que vous jugez bon, c'est-à-dire, de ne plus parler
d'«acte accompli de bonne foi» mais de parler d'«omission de bonne foi»?
M. Charette : En fait,
l'article va plutôt se lire comme suit : «Tout fonctionnaire autorisé en
vertu de la présente section à réaliser une inspection ou une enquête ne peut
être poursuivi en justice pour un acte accompli — donc, c'est
maintenu — ou une omission faite de bonne foi». Donc, dans les deux
cas, ça peut être plaidé, mais ça ne veut pas dire que ce sera reconnu comme
justification. Mais c'est encore dans le texte proposé, là, c'est encore
mentionné, également, «acte accompli».
M. Benjamin : Mais vous
comprendrez que, M. le ministre, à la lumière de ce que nous avons — puisque
je vous rappelle les modifications qu'on a <apportées à...
M. Charette : ...
c'est
encore dans le texte proposé, là, c'est encore mentionné, également, «acte accompli».
M. Benjamin : Mais vous
comprendrez que, M. le ministre, à la lumière de ce que nous avons — puisque
je vous rappelle les modifications qu'on a >apportées à 66.4, et toute
la latitude, et toute la discrétion que cet article-là donne au fonctionnaire
autorisé préalablement, en termes de marge discrétionnaire — moi,
j'essaie de comprendre pourquoi est-ce que vous tenez à ajouter aussi... Déjà,
moi, je pense qu'«un acte accompli», passez-moi l'expression, ça fait la job. «Un
acte accompli de bonne foi», ça fait la job, donc pourquoi vouloir rajouter
encore une couche de plus en parlant d'«omission de bonne foi»?
M. Charette : Ce n'est pas une
couche de plus et, pour moi, ce n'est pas en lien avec le 66.4. Autant un acte
peut être accompli de bonne foi, autant une omission peut être accomplie de
bonne foi. Donc, ce n'est pas surenchérir, c'est deux choses différentes.
Commettre un... c'est-à-dire poser un acte, c'est une chose, ne pas en poser
un, c'en est une autre, qui est différente. Donc, ça couvre autant ce qui aura
été fait de bonne foi que ce qui n'aura pas été fait de bonne foi, mais, encore
une fois, c'est un élément qui peut être plaidé, sans pour autant que ce soit
retenu.
Donc, la personne qui voudra se plaindre, par
exemple, d'un comportement ou de l'absence de comportement, aura un recours, et
la personne qui plaidera l'erreur commise de bonne foi ou l'omission faite de
bonne foi aura à justifier son comportement. Mais faire quelque chose et ne pas
faire quelque chose, ce sont deux choses distinctes.
M. Benjamin : Mais moi, j'y
vois un lien, M. le ministre, j'y vois un lien, parce que le 66.4 nous dit
quelle est la marge de manoeuvre, quelle est l'étendue des pouvoirs qui
seraient conférés, à ce moment-là, au fonctionnaire autorisé à inspecter ou à
enquêter. Et là, au lieu de circonscrire quand viendra le temps, quand vient le
temps, par exemple, de parler de l'immunité du fonctionnaire autorisé, donc là,
cette modification que vous nous proposez à travers «omission de bonne foi», ça
vient encore renforcer, ça vient encore élargir la couche d'immunité, donc, à
ce fonctionnaire-là.
• (18 heures) •
M. Charette : Ce n'est pas une
question d'immunité. Si le travail est mal fait, le travail sera reconnu comme
mal fait, tout simplement. À l'article cité par le collègue, on donne la
latitude au fonctionnaire autorisé, mais ça ne veut pas dire que cette
latitude-là ne permettra pas une omission ou un acte fait de bonne foi. Mais je
comprends qu'on y reviendra...
18 h (version révisée)
M. Charette : ...mal fait, tout
simplement. À l'article cité par le collègue, on donne la latitude au
fonctionnaire autorisé, mais ça ne veut pas dire que cette latitude-là ne
permettra pas une omission ou un acte fait de bonne foi. Mais je comprends
qu'on y reviendra à la prochaine séance.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui. Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
Merci et bon week-end à tout le monde.
(Fin de la séance à 18 heures)