Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Thursday, November 26, 2020
-
Vol. 45 N° 87
Clause-by-clause consideration of Bill 46, An Act to amend the Natural Heritage Conservation Act and other provisions
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
-
-
Grondin, Agnès
-
Charette, Benoit
-
Campeau, Richard
-
Jacques, François
-
Bussière, Robert
-
Girard, Éric
-
Bachand, André
-
Tardif, Marie-Louise
-
Benjamin, Frantz
-
Arseneau, Joël
-
-
Charette, Benoit
-
Benjamin, Frantz
-
Grondin, Agnès
-
Charbonneau, Francine
-
-
Charette, Benoit
-
Grondin, Agnès
-
-
Grondin, Agnès
-
Charette, Benoit
-
Benjamin, Frantz
-
-
Charette, Benoit
-
Benjamin, Frantz
-
Grondin, Agnès
-
Kelley, Gregory
-
-
Charette, Benoit
-
Grondin, Agnès
-
Benjamin, Frantz
-
Campeau, Richard
-
Bussière, Robert
-
Jacques, François
-
Girard, Éric
-
Bachand, André
-
Tardif, Marie-Louise
-
Kelley, Gregory
-
-
Grondin, Agnès
-
Charette, Benoit
-
Benjamin, Frantz
-
Campeau, Richard
-
Bussière, Robert
-
Jacques, François
-
Girard, Éric
-
Bachand, André
-
Tardif, Marie-Louise
-
-
Charette, Benoit
-
Benjamin, Frantz
-
Grondin, Agnès
-
Campeau, Richard
-
Bussière, Robert
-
Jacques, François
-
Girard, Éric
-
Bachand, André
-
Tardif, Marie-Louise
-
Ghazal, Ruba
-
-
Charette, Benoit
-
Benjamin, Frantz
-
Grondin, Agnès
-
Ghazal, Ruba
-
Campeau, Richard
-
Bussière, Robert
-
Jacques, François
-
Girard, Éric
-
Bachand, André
-
Tardif, Marie-Louise
-
Kelley, Gregory
-
-
Benjamin, Frantz
-
Grondin, Agnès
12 h (version révisée)
(Douze heures neuf minutes)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. Je souligne que cette séance se déroulera à la fois
dans la salle Louis-Joseph-Papineau, où je me trouve, et dans la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 46, Loi modifiant la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel et d'autres dispositions.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
• (12 h 10) •
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. M. Caron (Portneuf) sera remplacé par M. Jacques
(Mégantic); M. Lamothe (Ungava), par M. Girard (Lac-Saint-Jean);
M. Reid (Beauharnois), par M. Bachand (Richmond); M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata), par Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice);
et M. Arcand (Mont-Royal—Outremont), par M. Kelley (Jacques-Cartier).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la secrétaire. Aujourd'hui, nous
poursuivons l'étude de l'article 36. Y a-t-il des interventions sur cet
article? Je ne vois donc aucune intervention. Nous allons donc procéder à sa
mise aux voix par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Dans la
salle Louis-Joseph-Papineau, M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Dans la
salle Louis-Joseph-Papineau, M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)? Pardon. M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 37. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Ça me fait plaisir de vous retrouver. Donc, j'y vais de la lecture.
Il n'y a pas d'amendement pour l'article en question. Donc, 37. L'article 68
de cette loi est modifié par le remplacement de «en des lieux bénéficiant d'une
protection provisoire ou permanente en vertu de la présente loi, ou en des
lieux visés par une ordonnance ou par un arrêté ministériel pris en vertu du
titre II ou par une autorisation délivrée en vertu des dispositions de ce
même titre, doit, sur demande d'un inspecteur» par «dans un milieu naturel visé
par la présente loi, doit, sur demande du ministre ou d'un fonctionnaire qu'il <autorise…
M. Charette : ... arrêté
ministériel
pris en vertu du titre II ou par une autorisation délivrée en vertu des
dispositions de ce même titre, doit, sur demande d'un inspecteur» par «dans un
milieu naturel visé par la présente loi, doit, sur demande du ministre ou d'un
fonctionnaire qu'il >autorise à cette fin».
Le commentaire : Cet article du
projet de loi élargit à tous les milieux visés par la Loi sur la conservation
du patrimoine naturel l'obligation d'une personne qui exerce une activité dans
ces lieux à exhiber à un inspecteur ou à un enquêteur l'autorisation qu'elle
détient pour exercer l'activité.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il des interventions? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, cet article, donc, vient modifier... C'est l'article 68
de la loi actuelle. C'est bien ça?
M. Charette : Alors, j'y
retourne. Oui, on fait bel et bien référence à l'article 68.
M. Benjamin : Donc, les
modifications qui sont proposées, donc, c'est dans un milieu... Je vais
m'arrêter sur la modification qui concerne «Dans un milieu naturel visé par la
présente loi — donc — doit, sur demande du ministre ou d'un
fonctionnaire qu'il autorise à cette fin». Donc, on parle... quand on parle des
milieux naturels, c'est l'ensemble des milieux naturels?
M. Charette : Exact, oui.
M. Benjamin : D'accord. Parfait.
M. Charette : C'est certain
que le changement peut sembler complexe, mais, lorsque l'on voit le texte
proposé, on comprend mieux, on saisit mieux la modification.
M. Benjamin : En fait, ce que
je veux dire, Mme la Présidente, c'est qu'on parle ici des milieux qui sont...
pour lesquels il y a un statut de milieu naturel, et pas de milieux qui
représentent une valeur. Est-ce que les milieux qui représentent une valeur
particulière, une particularité font partie aussi de cette définition?
M. Charette : C'est réellement
ceux qui sont reconnus, là, par la Loi, là, sur la conservation du patrimoine
naturel.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. Y a-t-il
d'autres interventions sur l'article 37? Donc, je vais procéder à sa mise
aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Salle Papineau, M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Dans la
salle La Fontaine, M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Salle
Papineau, M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 37 est... adopté,
pardon. Nous poursuivons avec l'article 38.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article 69 de cette loi est modifié par le
remplacement :
1° dans ce qui précède <le...
La Secrétaire
:
...Mme Grondin (
Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) :
Abstention. Donc,
l'article 37 est... adopté, pardon.
Nous poursuivons avec l'article 38.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article 69 de cette loi est modifié par le
remplacement :
1° dans ce qui précède >le
paragraphe 1° du premier alinéa, de «inspecteur» par «fonctionnaire [désigné]
conformément à la présente section»;
2° dans le deuxième alinéa, de «du présent
article» par «de la présente loi».
Cet article du projet de loi en est un de
concordance pour tenir compte de la nouvelle terminologie utilisée, notamment à
l'article 66, pour désigner les inspecteurs.
Il permet, entre autres, de viser aussi
les enquêteurs, dont la désignation est introduite par l'article 66.3,
inséré par l'article 35 du projet de loi.
• (12 h 20) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il des interventions? Je vais donc procéder à
sa mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Salle Papineau. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Salle
Lafontaine. M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M.
Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: M.
Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire
: M.
Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme
Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Salle
Papineau. M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: M.
Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme
Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 38 est adopté. Nous
poursuivons à l'article 39, un article qui est assez long. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Je sentais, dans ce commentaire, une forme d'encouragement. Donc,
je vais y aller avec cette lecture. Est-ce que l'on procède avec une... c'est-à-dire
sous-section par sous-section?
La Présidente (Mme
Grondin) : Bien, un article à la fois, comme nous faisions, c'est
peut-être plus simple comme ça pour tout le monde.
M. Charette : Parfait. Donc,
je vais y aller avec le 69.1, dans un premier temps.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...
M. Charette : Parfait. C'est
bien gentil. Donc, cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 69,
des sections suivantes :
«Section II.
«Régime d'ordonnance.»
Donc : «69.1. Lorsque le ministre est
d'avis qu'il existe une menace réelle ou appréhendée que soit dégradé de
manière irréversible un milieu naturel ou un territoire désigné ou reconnu en
vertu de la présente loi ou tout autre milieu naturel qui se distingue par la rareté
ou par l'intérêt exceptionnel de l'une de ses caractéristiques biophysiques, il
peut, pour une période d'au plus 30 jours :
«1° en interdire l'accès ou ne le
permettre qu'à certaines personnes ou à certaines conditions et faire afficher
un avis à cet effet, à la vue du public, à l'entrée du lieu ou à proximité de
celui-ci;
«2° ordonner la cessation d'une activité
ou la prise de mesures de sécurité particulières si cette activité est une
source de menace;
«3° ordonner, de la manière qu'il indique,
la destruction d'une chose, y compris d'un animal ou d'une plante, ou le
traitement de certains <animaux...
M. Charette : ...du lieu ou
à proximité de celui-ci;
«2° ordonner la cessation d'une
activité ou la prise de mesures de sécurité particulières si cette activité est
une source de menace;
«3° ordonner, de la manière qu'il
indique, la destruction d'une chose, y compris d'un animal ou d'une plante ou
le traitement de certains >animaux ou de certaines plantes si ceux-ci
sont une source de menace;
«4° ordonner toute autre mesure qu'il
estime nécessaire pour empêcher que ne s'aggrave la menace, pour diminuer les
effets de cette menace ou pour l'éliminer.
«Avant de rendre une ordonnance à
l'encontre d'une personne, le ministre lui notifie le préavis prescrit par
l'article 5 de la Loi sur la justice administrative (chapitre J-3) et
lui accorde un délai d'au moins 15 jours pour présenter ses observations.
Le ministre peut toutefois, dans un contexte d'urgence ou en vue d'éviter que
ne soit causé un préjudice ou un dommage sérieux ou irréparable, rendre une
ordonnance sans être tenu à ces obligations préalables. Dans ce cas, la
personne peut, dans le délai indiqué, présenter ses observations pour obtenir
une révision de l'ordonnance rendue.
«Cette ordonnance peut être écourtée ou
annulée par un juge de la Cour supérieure à la demande d'une personne
intéressée.
«À la demande du ministre, un juge de
cette cour peut aussi, en plus d'enjoindre à une personne de s'y conformer,
prolonger ou reconduire l'ordonnance rendue, ou la rendre permanente, s'il
considère que le milieu naturel ou le territoire fait l'objet d'une menace
sérieuse et s'il est d'avis que l'ordonnance du ministre est appropriée.
«Le juge peut aussi apporter à cette
ordonnance [cette] modification qui lui apparaît raisonnable dans les
circonstances.»
Le commentaire : C'est un article qui
reprend le contenu de l'ancien article 25 de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, effectivement, c'est un article qui est costaud, qui est
long, avec plusieurs éléments sur lesquels, effectivement, on aimerait avoir
quelques éclaircissements ou quelques précisions.
Le premier... première précision que j'aimerais
avoir : «Lorsque le ministre est d'avis qu'il existe une menace réelle»,
comment, dans l'opérationnalisation, comment ça fonctionnerait, précisément?
M. Charette : En fait, ça peut
être signifié par un citoyen, ça peut être signifié par le gestionnaire du
site, ça peut être signifié par les fonctionnaires du ministère ou d'un autre ministère,
là, qui peut être interpellé par la situation. Donc, c'est signifié de
différentes façons et c'est là où le ministre peut prendre action pour
s'assurer que la menace soit délimitée et que l'on puisse y mettre fin, là,
ultimement, à travers des recours, là, qui ne sont pas qu'administratifs, qui
peuvent se retrouver, là, devant la <Cour supérieure du...
M. Charette : ...et c'est là
où le ministre peut prendre action pour s'assurer que la menace soit
délimitée et que l'on puisse y mettre fin, là, ultimement, à travers des
recours, là, qui ne sont pas qu'administratifs, qui peuvent se retrouver, là, devant
la >Cour supérieure du Québec également.
M. Benjamin : Donc, un citoyen,
donc, pourrait contacter le ministère et faire... et exercer ce genre de dénonciation
là, éventuellement?
M. Charette : Tout à fait. En
fait, au niveau d'une aire protégée ou d'un territoire désigné comme tel, on
l'a vu dans les articles précédents, il y a plusieurs interlocuteurs potentiels.
Il peut y avoir un gestionnaire de site, en quelque sorte, mais des citoyens
peuvent y circuler aussi, tout dépendant la nature du... la catégorie d'aire
protégée dont il est question. Bref, oui, il peut y avoir des alertes de
signifiées, là, par différents intervenants, dont des citoyens.
M. Benjamin : Un peu plus
loin, donc, troisième ligne, donc, là on précise... on parle d'un milieu
naturel ou un territoire désigné. Pouvez-vous, peut-être, M. le ministre, me
faire la... Quelle est la différence entre un milieu naturel et un territoire
désigné?
M. Charette : Je veux juste
m'assurer de ne pas vous induire en erreur.
M. Benjamin : D'accord.
Des
voix : ...
M. Charette : Donc, sur un territoire,
il peut y avoir plusieurs milieux naturels, hein? On l'a vu aux articles
précédents. Il peut y avoir des caractéristiques de différentes natures qui
constituent plusieurs milieux naturels sur un même territoire. Donc, c'est la
raison, là, pour laquelle la précision a été apportée.
M. Benjamin : Et donc, quand
on dit, donc, «un milieu naturel», donc ça, ça va, «ou un territoire désigné ou
reconnu», donc, un territoire peut être désigné et non reconnu, c'est ce que je
comprends?
M. Charette : C'est un... Le
territoire fait ici allusion à peut-être plusieurs milieux naturels. Donc, le
territoire est plus vaste que le milieu naturel lui-même que l'on souhaite
préserver.
M. Benjamin : Parce que ce que
je vois ici, ce que je lis, c'est qu'un territoire désigné ou reconnu... Donc,
c'est-à-dire qu'un territoire peut être reconnu, tout comme, aussi, un
territoire peut être désigné, donc, d'où ma question : Est-ce qu'il y a un
territoire qui peut être désigné et non reconnu à ce moment-là?
M. Charette : Je saisis mieux
la question. Donc, ici, en termes de territoires reconnus, on fait référence
davantage aux réserves naturelles et aux paysages humanisés. Donc, c'est un
volet, là, plus spécifique. Et les territoires qui ne font pas l'objet d'une
désignation gouvernementale, comme c'est le cas pour les autres statuts, on <parle...
M. Charette : ...on
fait
référence davantage aux réserves naturelles et aux paysages humanisés. Donc, c'est
un volet, là, plus spécifique. Et les territoires qui ne font pas l'objet d'une
désignation gouvernementale, comme c'est le cas pour les autres statuts, on
>parle, par exemple, des APUD, qu'on a aussi largement discutés, les
réserves de biodiversité et autres.
M. Benjamin : Deuxième alinéa,
«ordonner la cessation d'une activité ou la prise de mesures de sécurité
particulières si cette activité est une source de menace», est-ce que, quand on
parle d'une source de menace, on parle... on fait allusion, ici, précisément,
et spécifiquement, et strictement, au milieu en cause? Est-ce que c'est ça?
M. Charette : Bien, en fait,
si c'est une menace à ce qui doit être préservé sur le territoire donné, effectivement.
M. Benjamin : Troisième alinéa,
«ordonner, de la manière qu'il indique, la destruction d'une chose, y compris
d'un animal», je vous dirais que, là, je n'y comprends rien, absolument. Donc,
ça vous arrive de détruire des animaux?
Des
voix : ...
M. Charette : Sans nommer un
exemple précis, celui qui pourrait s'appliquer davantage, s'il y a une
surpopulation d'une espèce en particulier qui vient détruire un écosystème,
donc, oui, il peut y avoir des mesures prises pour enrayer, là, la surpopulation.
M. Benjamin : Sauf que, M. le
ministre, ce que je vois dans cet élément... Ça dit, et je lis : «Ordonner,
de la manière qu'il indique, la destruction d'une chose, y compris d'un animal
ou d'une plante, ou le traitement de certains animaux». J'ai l'impression que,
dans... en fait, j'ai l'impression que cet article-là, la manière qu'il est
formulé, cet élément-là, je ne veux pas nous replonger dans ce débat, donc, par
rapport à ce que les Longueuilloises et les Longueuillois ont vécu la semaine
dernière, mais j'ai l'impression que, dans la séquence... il y aurait lieu de
peut-être mieux reformuler dans la séquence, parce qu'il me semble qu'avant
d'«ordonner, de la manière qu'il indique, la destruction d'une chose, y compris
d'un animal» on se doit, en toute responsabilité, de prévoir préalablement
d'autres mesures qui puissent être apportées avant de parler de la destruction.
Donc, il faudrait parler de traitements, de mesures et éventuellement... Non?
Vous ne pensez pas?
M. Charette : C'est-à-dire, je
comprends la préoccupation du collègue, mais, en même temps, si on regarde, à
l'alinéa 2°, «ordonner la cessation d'une activité ou la prise de mesures
de sécurité particulières si cette <activité est une...
M. Benjamin : ...non? Vous
ne pensez pas?
M. Charette :
C'est-à-dire,
je comprends la préoccupation du collègue, mais, en même temps, si on regarde,
à l'alinéa 2°, «ordonner la cessation d'une activité ou la prise de mesures de
sécurité particulières si cette >activité est une source de menace»,
c'est là où ce n'est pas forcément la première intervention, qui en est une
d'abattage ou de... Donc, il peut y avoir d'autres mesures que la destruction,
là, du phénomène de surpopulation. Donc, il ne faut pas lire l'alinéa 3° comme
étant le seul recours qui est à la disposition du ministre pour enrayer, là,
une menace.
Et là, tout à l'heure, je vous parlais
d'un phénomène de surpopulation, mais ça peut être aussi le cas, par exemple,
d'une plante envahissante. Il peut y avoir différents exemples, là, pour
illustrer la pertinence de l'alinéa en question, mais on ne fera pas une
démarche, là, qui est exagérée par rapport à la menace en question. Donc, si
c'est déplacer des animaux, les animaux seront déplacés, ce que permet, par exemple,
l'alinéa 2°.
M. Benjamin : Moi, je pense,
et lorsqu'on regarde cet article-là de manière globale... Mais on peut parler,
on pourrait éventuellement parler, donc, de mesures qui concernent «ordonner,
de la manière qu'il indique».
En fait, pourquoi est-ce que, par exemple,
vous n'avez pas choisi d'inverser, dans cet article-là, de parler, par exemple,
d'ordonner, de la manière qu'il indique, le traitement de certains animaux ou
de certaines plantes ou la destruction d'une chose, y compris de l'animal ou
d'une plante, si ceux-ci sont une source de menace? Parce que, moi, j'ai
l'impression... Dans la séquence, il y a quelque chose qui m'apparaît un peu
bizarre, incongru un peu. Donc, on commence à parler de destruction et,
ensuite, on parle de traitement.
M. Charette : Je souhaiterais
rassurer le collègue, mais l'abattage, parce que c'est l'exemple qui était
soulevé, ne sera jamais la première solution ou la seule solution envisagée.
Comme je le mentionnais, c'est un tout. Donc, il faut considérer l'alinéa n° 1, il faut considérer le 2°, il faut considérer le 3°. Et,
quand vous regardez le 4° aussi, c'est : «Ordonner toute autre mesure
qu'il estime nécessaire pour empêcher que ne s'aggrave la menace». Donc, on ne
peut pas prendre l'alinéa 3° comme un tout ou comme étant la seule solution.
Donc, lorsque je lis 4°, ça nous permet d'envisager toutes les possibilités,
là, qui sont à notre disposition.
• (12 h 30) •
M. Benjamin :
Oui, mais ça... En fait, ce que j'avance, M. le ministre, <n'enlève…
>
12 h 30 (version révisée)
<195
M. Charette :
...
l'alinéa 3° comme un tout ou comme étant la seule
solution. Donc, lorsque je lis 4°, ça nous permet d'envisager toutes les
possibilités, là, qui sont à notre disposition
.
M. Benjamin : Oui,
mais ça... En fait, ce que j'avance, M. le ministre, >n'enlève
absolument rien aux possibilités que vous avez. Je pense qu'il y a un message
aussi qu'on se doit, à travers un projet de loi comme celui-là, d'envoyer aussi,
c'est-à-dire que, quand vient le temps d'évaluer les mesures à apporter, il
faut s'assurer de prendre les mesures qui ont les répercussions les moins
dommageables. Donc, aussi, oui, bien sûr, il faut stopper la menace, mais,
quand... lorsqu'on dit, dans un segment d'article comme celui-là : «Ordonner,
de la manière qu'il indique, la destruction d'une chose, y compris d'un animal
ou d'une plante, ou le traitement de certains animaux ou de certaines plantes
si ceux-ci sont des sources de menace», on s'entend, on ne questionne pas
l'idée qu'il y ait... qu'il puisse y avoir des sources de menace, soit par des
plantes, soit par des animaux. En fait, ce que je vous dis, c'est que c'est
dans le séquençage des moyens que vous déployez, c'est-à-dire, dans ce
séquençage-là, donc, vous commencez à parler de destruction d'abord et/ou le
traitement. Donc, moi, je pense que, quand viendra le temps pour... de faire
appliquer cette loi-là, donc, je crois que nous avons intérêt, nous avons intérêt
à dire nos réelles intentions.
Et je conçois que ce n'est pas votre
intention de parler de destruction d'abord, mais, si ce n'est pas votre
intention, à ce moment-là, qu'est-ce qui nous empêche de dire… et
qu'est-ce que ça enlèverait... Je ne sais pas ce que ça enlèverait au projet de
loi de pouvoir parler de traitement d'abord, donc de traitement de certains
animaux, de certaines plantes, et ensuite «ou». Donc, qu'est-ce qui l'empêche?
M. Charette : En fait,
dans les faits, rien ne l'empêche, mais on ne fera pas des changements qui
n'ajoutent pas de plus-value à l'interprétation du projet de loi. Et là on est
réellement dans un article qui est transposé. En fait, c'est un copier-coller
de ce qui existe déjà, d'une part, mais on ne peut pas ou on ne devra pas
interpréter uniquement l'alinéa 3°, comme je vous mentionne, à travers le
4°. Par exemple, on peut «ordonner toute autre mesure qu'il estime nécessaire
pour empêcher que ne s'aggrave la menace». Donc, ça ne passe pas
systématiquement par le traitement... c'est-à-dire par la destruction, là, d'un
animal ou d'une plante.
Donc, j'invite le collègue à tout
simplement lire l'article pour ce qu'il est dans son tout et non pas isoler
uniquement un mot ou une séquence. C'est l'article lui-même qui offre toutes
ces possibilités-là. Et le ministère de l'Environnement sera toujours le
premier intéressé à retenir la mesure qui soit la plus efficace possible et,
naturellement, la moins dommageable possible pour l'environnement, c'est son
mandat.
M. Benjamin : Mais,
justement, donc, vous <avez...
M. Charette : ...qui offre
toutes ces possibilités-là. Et le ministère de l'Environnement sera toujours le
premier intéressé à retenir la mesure qui soit la plus efficace possible et,
naturellement, la moins dommageable possible pour l'environnement, c'est son
mandat.
M. Benjamin : Mais,
justement, quand on parle de... donc, vous >avez évoqué l'alinéa
suivant, quand on parle d'«ordonner toute autre mesure», qu'est-ce que c'est,
comme mesure, que ça pourrait être? En dehors de la destruction d'une chose, y
compris d'un animal ou d'une plante, en dehors du traitement de certains
animaux, certaines plantes, quelles sont les autres mesures?
M. Charette : Pour reprendre
les deux exemples cités, une plante envahissante, par exemple, cette plante-là
qui représente une menace pour le milieu que l'on souhaite protéger, cette
plante-là pourra tout simplement être arrachée, être éliminée du site. Dans le
cas d'animaux, ce n'est pas forcément l'abattage, ça peut être le déplacement,
ça peut être la relocalisation, ça peut prendre différentes formes. Et c'est là
où je mentionne qu'on prendra tout le temps la décision qui est la plus
porteuse pour le milieu, sans pour autant retenir la facilité, là. C'est le ministère
de l'Environnement, donc le ministère, qui se charge, justement, de la
protection, là, de cette biodiversité-là.
M. Benjamin : Bien, l'exemple
que vous venez de donner, M. le ministre, donc, au sujet, par exemple, d'une
plante, correspond à la destruction de la plante, donc. Or, dans l'alinéa, ici,
on nous dit : «ordonner toute autre mesure». Donc, c'est-à-dire, je
présume donc, ce que je lis ici, donc, quand on dit «toute autre mesure», c'est
toute autre mesure, excluant celles qui sont déjà évoquées à l'alinéa 3°. Donc,
et c'est là ma question, quelles sont, à ce moment-là, les autres mesures, en
dehors de celles évoquées à l'alinéa 3°?
M. Charette : Ça dépend,
naturellement, quelle est la nature de la menace. Si c'est une plante
envahissante qui n'a pas de valeur particulière, qui n'a pas à être protégée,
oui, c'est la destruction, mais, dans certains cas, je peux vous parler
d'introduction d'une nouvelle plante sur un autre territoire. La même chose
pour les animaux, ça peut être une relocalisation. Donc, ça fait partie des
autres mesures qui sont disponibles, mais n'ayant pas la menace de façon
précise, c'est difficile pour moi d'y aller d'un exemple d'autres mesures, là,
qui pourraient être envisagées. Parce que la menace peut prendre différentes
formes et la solution prendra aussi, forcément, différentes formes pour bien
corriger la problématique.
M. Benjamin : Donc, je
comprends, par exemple, ce que vous dites, donc, si je suis votre logique, donc,
une plante qui serait une plante envahissante dans un territoire, donc, vous
pourriez la déplacer dans un autre territoire, donc, éventuellement. C'est ce
que je comprends.
M. Charette : Ça dépend. Ce
que je mentionnais, si cette plante-là, elle est envahissante et pourrait être
problématique pour un autre <territoire...
M. Benjamin : …
logique,
donc, une plante qui serait une plante envahissante dans un territoire, donc,
vous pourriez la déplacer dans un autre territoire, donc, éventuellement. C'est
ce que je comprends.
M. Charette : Ça dépend. Ce
que je mentionnais, si cette plante-là, elle est envahissante et pourrait être
problématique pour un autre >territoire, on ne la déplacera pas, si elle
n'a pas de valeur particulière, c'est une plante qui sera enrayée, là, tout
simplement, donc tout dépendant de <quelle est la... >quelle
menace elle peut représenter, en quelque sorte.
M. Benjamin : Je n'ai sûrement
pas de formation en botanique, donc, mais j'aimerais pouvoir comprendre. Donc,
je ne sais pas, est-ce qu'il y a... s'il y a, autour de la table avec vous, M.
le ministre, des personnes qui pourraient peut-être nous renseigner sur cette
idée-là. Donc, moi, je n'arrive pas à la saisir, c'est-à-dire qu'une plante qui
soit envahissante dans un territoire… Est-ce que ça se peut que cette plante-là
arrive dans un autre territoire et ne soit plus... qu'elle ne devienne plus une
plante envahissante? Je ne sais pas, moi, je ne suis pas botaniste, moi, donc...
M. Charette : Je ne le suis
pas davantage, mais, pour une plante envahissante, comme je vous mentionnais, si
ce n'est pas une plante qui est protégée, si c'est une plante qui est une
menace, comme je vous le mentionnais, on va tout simplement enrayer la menace.
Donc, ce n'est pas une plante qui sera relocalisée. Mais, dans certains cas, je
peux vous parler, sur la Rive-Sud de Montréal par exemple, de certaines
fougères qui ont pu être déplacées parce qu'on leur reconnaissait une certaine
valeur. Mais, lorsque la plante, elle est envahissante, il faut lire, à travers
le terme «envahissant», menace, il faut lire «quelque chose de non désiré».
Donc, on ne cherchera pas à la préserver ou à la relocaliser, cette menace-là.
M. Benjamin : Oui. Vous avez
évoqué, tout à l'heure, M. le ministre, donc, que ce qu'on a devant nous comme
texte, c'est du copier-coller. Je veux bien que ce soit du copier-coller, mais
je pense qu'on a l'opportunité d'apporter un souffle nouveau à ce projet de loi
là, à cette loi éventuellement, et en nous adaptant donc aussi aux nouvelles
réalités. Et une de ces nouvelles réalités, c'est l'absolue nécessité, et puis
plusieurs groupes nous le disent, M. le ministre, que, lors des interventions,
il faut faire des interventions pour s'assurer qu'il y ait un minimum de
dommages à la flore et à la faune.
Et moi, je reviens encore, M. le ministre,
sur l'idée qu'avant de parler de destruction, avant de parler de destruction des
plantes ou des animaux, on se doit d'évoquer d'autres mesures avant,
préalables, c'est-à-dire traitement, déplacement. Vous venez d'évoquer ces
mesures-là, M. le ministre, et je ne comprends pas cette réticence. Et je crois
que ça aurait été un bon message, un message d'ouverture envoyé et aussi un
message cohérent par rapport à ce qu'on a, ce qu'on vit aujourd'hui comme
réalité, pour <dire...
M. Benjamin : …
c'est-à-dire
traitement, déplacement. Vous venez d'évoquer ces mesures-là, M. le ministre,
et je ne comprends pas cette réticence. Et je crois que ça aurait été un bon
message, un message d'ouverture envoyé et aussi un message cohérent par rapport
à ce qu'on a, ce qu'on vit aujourd'hui comme réalité, pour >dire que :
Bien, écoutez, quand on avait à intervenir pour arrêter une menace, des menaces
qui sont… qui peuvent être effectivement des menaces réelles, donc, alors le
ministre interviendra de manière ordonnée, et il indiquera, à ce moment-là, les
mesures à prendre. Et ces mesures-là, elles auront du traitement… et
éventuellement de destruction.
Donc, moi, je lis le texte, et c'est ce
que je retiens. Donc, c'est-à-dire il y a un message, je crois, et je veux bien
que ce soit du copier-coller, mais qui n'est pas un message avec 2020.
• (12 h 40) •
M. Charette : Le collègue, à
juste titre, a fait référence aux consultations. Je demanderais au collègue de
m'identifier un seul groupe qui a évoqué une problématique avec la formulation
de l'article qui est à l'étude actuellement. Et je vais l'aider en lui disant
qu'il n'y a aucun groupe qui a signifié une problématique avec cette
formulation-là, parce qu'aucun groupe n'a isolé l'alinéa ou un alinéa en
particulier, mais tous ont lu l'article en entier comme ça doit être le cas. Donc,
il n'y a pas de problème. Il n'y a pas de problème à ce niveau-là.
M. Benjamin : …je n'ai pas
évoqué les consultations ici, au cours de la dernière minute. Je n'ai pas
parlé, absolument pas, de consultations, M. le ministre.
M. Charette : Le collègue a
parlé… des groupes ont réitéré la nécessité de préserver la faune et la flore.
M. Benjamin : Non, je pense
que, peut-être, on s'est mal compris.
M. Charette : Peut-être.
M. Benjamin : En fait, ce que
je répète : il y a des débats dans la société qui nous incitent… Et j'ai
évoqué, entre autres, l'exemple de la ville de Longueuil comme un exemple
clair, et je pense que c'était dans l'actualité jusqu'à il y a 48 ou
72 heures, c'est un exemple clair qui vient nous rappeler l'importance que
les citoyens et les citoyennes du Québec accordent à certaines interventions
des autorités, c'est-à-dire qu'elles soient municipales ou provinciales. C'est-à-dire
ces interventions-là, bien sûr, sont nécessaires, mais les citoyennes et
citoyens, et c'est parfait, d'ailleurs, souhaitent que ces interventions-là
soient faites d'une certaine manière.
Et la manière, justement, et que je vois
qui est proposée ici, dans la séquence, M. le ministre, donc, à mon humble
avis, ne correspond pas. Ce n'est pas ce que j'ai entendu, et je pense que ce
n'est pas ce que vous et moi, nous avons entendu dans l'actualité récente,
notamment, et j'évoque précisément le cas de Longueuil.
Donc, quand le ministre doit intervenir
pour arrêter une menace, et c'est parfait, c'est correct de faire, c'est votre
responsabilité de le faire, d'arrêter une menace, mais cependant vous allez le
faire de manière ordonnée. Et moi, je suggère, je vous suggère, je nous <suggère…
M. Benjamin : …
quand
le ministre doit intervenir pour arrêter une menace, et c'est parfait, c'est
correct de faire, c'est votre responsabilité de le faire, d'arrêter une menace,
mais cependant vous allez le faire de manière ordonnée. Et moi, je suggère, je
vous suggère, je nous >suggère, avant de parler de destruction des
plantes ou des animaux, de commencer à parler, peut-être, de traitements, de
certaines mesures qui peuvent être apportées avant. Et la destruction est l'ultime
geste à poser, à mon humble avis, pour arrêter une menace.
M. Charette : Mme la
Présidente, on pourrait répéter notre position, là, sur de longues minutes,
certainement. L'exemple de Longueuil, malheureusement, s'applique difficilement
à l'article en question. On n'est pas du tout sur le même type de territoire.
Le cas de Longueuil interpelle davantage le ministère de la Faune et de la
Flore, mais, pour le reste, c'est bien mentionné, autant dans l'article
lui-même que, dans la mission même du ministère de l'Environnement, on ne
favorise jamais la simplicité, on favorise, et c'est la mission même du
ministère, la protection de l'environnement. Donc, ça sera tout le temps le
moindre mal qui sera retenu, comme on peut le lire, notamment, au quatrième
alinéa.
Donc, il ne faut pas lire, de façon fermée,
l'alinéa 3°, et une section en particulier où il est
question de destruction d'une chose comme étant le premier réflexe qui sera
retenu. Ce n'est pas du tout dans la mission du ministère et ce n'est pas non
plus comment on doit lire l'article en question.
M. Benjamin : Toujours, Mme la
Présidente, dans le même article, donc, lorsque, dans le deuxième paragraphe,
l'alinéa 4° : «Avant de rendre une ordonnance à
l'encontre d'une personne, le ministre lui notifie le préavis prescrit.», donc
c'est une obligation en tout temps, c'est ça?
M. Charette : Vous êtes au
quatrième alinéa?
M. Benjamin : Quatrième
alinéa, deuxième paragraphe : «Avant de prendre une ordonnance — etc.,
donc — à l'encontre d'une personne».
M. Charette : Tout à fait. Il
faut notifier le préavis. Et là on revient à certains articles précédents, une
décision n'est jamais improvisée, on doit en informer les parties prenantes. Et
c'est ce que vient préciser, là, le quatrième alinéa.
M. Benjamin : Dans ce même
alinéa, donc, quatrième ligne, «lui accorde un délai d'au moins 15 jours
pour présenter ses observations». Ce délai-là, est-ce que c'est un délai normal
qu'on retrouve dans d'autres projets de loi, ou, du moins, pourquoi 15 jours?
M. Charette : Comme on peut le
lire, c'est beaucoup pour donner le temps à la personne de se justifier, au <besoin,
mais ce délai-là, et c'est...
M. Benjamin : ...
pourquoi
15 jours?
M. Charette : C'est...
Comme on peut le lire, c'est beaucoup… c'est pour donner le temps à la personne
de se justifier, au >besoin, mais ce délai-là, et c'est mentionné, peut
être plus court ou plus long, plus court, si jamais la menace est immédiate et
avec effets majeurs et immédiats. Donc, c'est un délai qui est indiqué mais qui
n'est pas coulé dans le béton, là, tout dépendant de la menace, là, qui est en
cause.
M. Benjamin : Donc, est-ce que
je comprends que le ministre pourrait notifier sans délai?
M. Charette : Si on lit l'article,
un petit peu plus bas, je vais vous référer au bon endroit, oui, si vous
regardez, là, la portion immédiatement après : «Le ministre peut
toutefois, dans un contexte d'urgence ou en vue d'éviter que ne soit causé un
préjudice ou un dommage sérieux ou irréparable, rendre une ordonnance sans être
tenu à ces obligations préalables.» C'est ce que je mentionnais tout à l'heure,
c'est 15 jours. Ça peut être plus, ça peut être moins et ça peut être
littéralement une ordonnance exécutoire, là, en quelque sorte, si la menace,
elle est davantage sérieuse.
M. Benjamin : Et, quand vous
dites, la personne... «...prescrit à l'article 5 de la Loi sur la justice
administrative lui accorde un délai pour présenter ses observations.» Quand on
dit «observations», est-ce qu'on parle de commentaires ou pour s'opposer à une
décision? Quand vous dites «observations», vous faites référence à quoi,
exactement?
M. Charette : Je veux juste
être bien certain de vous suivre. Est-ce qu'on est toujours au quatrième...
M. Benjamin : ...alinéa 4°, deuxième paragraphe, donc, deuxième ligne.
M. Charette : Oui,
effectivement, en fait, pour préserver ses... pour présenter ses observations,
ou soit sa défense, ou sa vision des choses, en quelque sorte, donc, c'est la
raison pour laquelle on accorde ce délai-là. L'intimé a le droit de faire
valoir son point de vue, et c'est ce qu'on résume, là, en mentionnant, là,
«pour présenter ses observations».
M. Benjamin : Mais, quand
viendra... parce que je pense que, dans cette... Ah non! C'est plutôt dans le
69.2, on y reviendra, donc. Oui, effectivement. Donc, troisième ligne, donc, en
fait, toujours dans l'alinéa 4° : «Cette ordonnance
peut être écourtée ou annulée par un juge de la Cour supérieure à la demande
d'une personne intéressée.», donc, et, quand on dit «une personne intéressée»,
est-ce que... C'est-à-dire, une <personne...
M. Benjamin : ...
troisième
ligne, donc, en fait, toujours dans l'alinéa 4
°
:
«Cette ordonnance peut être écourtée ou annulée par un juge de la Cour
supérieure à la demande d'une personne intéressée.», donc. Et, quand on dit
«une personne intéressée», est-ce que... C'est-à-dire, une >personne, on
parle du propriétaire du lieu ou, du moins, toute personne intéressée,
c'est-à-dire ça peut être une tierce personne?
M. Charette : Ça peut être une
tierce personne. Étant donné qu'on est dans une société de droit, une personne
qui se sentirait lésée par une décision pourrait présenter une requête devant
les tribunaux. Et c'est la raison pour laquelle on dit «peut». Ça ne veut pas
dire que le tribunal va trancher à la faveur de la personne qui se sent lésée,
mais cette personne a effectivement droit à un recours et a la possibilité de
se faire entendre.
M. Benjamin : Parfait. C'est
bon. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. Y a-t-il
d'autres interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Juste une courte question, puis probablement que la
réponse va être très facile, mais, quand je regarde l'article 69.1 puis je
vais à l'alinéa 3°, «ordonner, de la manière qu'il indique, la destruction
d'une chose, y compris d'un animal ou d'une plante, ou le traitement de
certains animaux ou de certaines plantes si ceux-ci sont une source de menace»,
puis j'ai bien compris, quand vous l'avez dit, là, ça ne concerne pas ce qu'on
vit en ce moment, là, mais quelle est la relation avec Faune, Forêts et Parcs?
Puisque, quelquefois, ce qui est de la responsabilité de votre ministère est à
une ligne de la responsabilité de Faune, Forêts et Parcs, donc, quelle est la
relation, à partir de cette partie de l'article là, de Faune, Forêts et Parcs?
• (12 h 50) •
M. Charette : En fait, si, par
exemple, la menace en était une de surpopulation, et cette surpopulation-là
vient menacer ce que l'on souhaite préserver, le MFFP sera partenaire de
l'action, en quelque sorte, s'il est question de relocaliser, s'il est question
d'abattage, qui n'est pas le premier recours, comme on le mentionnait, c'est
quelque chose, là, qui va se faire en relation et en partenariat avec les
autres ministères.
Sauf erreur, je suis à peu près certain de
ma réponse, mais je vais demander au collègue de m'indiquer si je suis dans
l'erreur. Le ministère de l'Environnement ne déplace pas un cheptel ou des
individus, c'est le MFFP qui fait ce travail-là?
Une voix : ...
M. Charette : Donc, je suis
rassuré de savoir que j'avais la bonne impression. Donc, si c'est la solution,
par exemple, le MFFP sera partie prenante pour mettre en place la solution, là,
qui a été identifiée.
Mme
Charbonneau
:
Je vais me permettre un commentaire, Mme la Présidente, ce n'est pas une
question, c'est presque une petite tribune facile, là, mais je vous le dis, parce
que, souvent, malheureusement, et c'est «malheureusement», quand un endroit,
prenons Longueuil parce qu'on a pris cet exemple-là plus tôt, là, puis je
comprends que ça ne touche pas un peu... ça ne touche pas les responsabilités
face à ça, mais souvent les <citoyens vont nous dire...
Mme
Charbonneau
:
...
c'est presque une petite tribune facile, là, mais je vous le dis,
parce que, souvent, malheureusement, et c'est «malheureusement», quand un
endroit, prenons Longueuil parce qu'on a pris cet exemple-là plus tôt, là, puis
je comprends que ça ne touche pas un peu... ça ne touche pas les
responsabilités face à ça, mais souvent les >citoyens vont nous dire :
J'ai fait un appel au ministère, puis je ne veux pas nommer un ministère, là,
parce que ça peut être... Et on m'a dit : Ce n'est pas de notre responsabilité,
on vous réfère à un autre ministère.
Ce à quoi j'aimerais vous sensibiliser, maintenant,
c'est peut-être faudrait-il que, parmi... les gens qui répondent aux citoyens,
ou aux politiciens, ou à d'autres regroupements, puissent plus facilement les
accompagner dans leurs démarches. Puisque, si la réponse que je reçois, c'est
que ce n'est pas moi, c'est l'autre, il faut que je recommence ma démarche.
Comme citoyen, je viens de perdre du temps, je viens de perdre un accès. Il y a
quelque chose qui est laissé pour compte sur la demande d'information du citoyen.
Alors, si je peux me permettre une recommandation,
puis peut-être qu'au cours du projet de loi on va voir un endroit très précis
pour le mettre, mais je pense qu'il faudrait bien accompagner les gens qui
veulent lever la main puis dire : Il y a quelque chose qui ne marche pas.
Et, de ce fait, plutôt que de se faire dire : Tu n'es pas dans le bon
ministère, il faut que tu appelles dans l'autre, bien, on peut les accompagner
pour faire ce bout de chemin là. Comme ça, on s'assure, un, de la reconnaissance
de la compétence des fonctionnaires qui travaillent dans chacun de nos ministères
et de la non-perte de temps du citoyen ou du regroupement qui veut faire appel
pour aider ou pour être accompagné dans une mesure.
M. Charette : Je suis entièrement
d'accord avec la collègue. Et c'est dans cet esprit-là que le ministère
travaille. Et, comme je le mentionnais, dans l'éventualité d'un déplacement, ou
d'un abattage, ou autres, c'est déjà en partenariat avec d'autres ministères.
Donc, le souhait… le service à la clientèle au citoyen vise à des réponses les
plus complètes possible et à ne pas laisser le citoyen, ou l'organisme, ou peu
importe, entre deux chaises, en quelque sorte.
Mme
Charbonneau
:
Je suis contente de vous entendre, parce que je ne peux pas dire ça dans tous
les dossiers. Je ne peux pas le dire parce qu'il y a eu des problématiques de
chasse, ce n'est pas des dossiers qui vous appartiennent, et on a dit aux gens
qui cherchaient de l'aide : Bien, appelez la police ou bien appelez le ministère
de l'Environnement. Puis on était dans un autre dossier. Donc, je suis heureuse
de vous entendre, parce qu'effectivement le travail qu'on a à faire, c'est de s'assurer
que nos gens les plus compétents, qui sont au service des ministères,
accompagnent les citoyens qui cherchent des réponses. Donc, merci de votre
réponse.
La Présidente
(Mme Grondin) :Ça va? Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 69.1? Donc, nous allons poursuivre avec
l'article 69.2. M. le ministre.
M. Charette : Donc :
«Toute demande faite à un juge en vertu de la présente section doit être
présentée selon les règles applicables à la procédure contentieuse prévue au
Code de procédure civile;
«Les demandes présentées par le ministre
doivent être notifiées à la personne ou aux personnes visées par <elles...
M. Charette : …
faite
à un juge en vertu de la présente section doit être présentée selon les règles
applicables à la procédure contentieuse prévue au Code de procédure civile;
«Les demandes présentées par le
ministre doivent être notifiées à la personne ou aux personnes visées par >elles,
mais le juge peut dispenser celui-ci s'il considère que le délai susceptible
d'en résulter risque de mettre inutilement en péril le milieu naturel.
«Toutes les ordonnances émises doivent
être notifiées à la personne visée; elles peuvent notamment être exécutées par
un agent de la paix.
«Ces demandes sont jugées d'urgence et les
ordonnances émises sont exécutoires malgré appel. Toutefois, un juge de la Cour
d'appel peut suspendre l'exécution de l'ordonnance s'il l'estime nécessaire
dans l'intérêt de la justice.»
C'est un article qui reprend le contenu de
l'ancien article 26 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, «toutes les ordonnances émises doivent être notifiées à la
personne visée», donc c'est une obligation que l'ordonnance, donc, soit
notifiée à la personne visée?
M. Charette : Les personnes
qui sont interpellées ou visées par l'ordonnance doivent effectivement en être
officiellement informées.
M. Benjamin : Qu'en est-il, parce
que, là, on parle éventuellement d'intervention au niveau des tribunaux, de
différentes cours, qu'en est-il des délais de prescription pour ce genre de
litige là?
M. Charette : Que
souhaitez-vous dire en ce sens? Tout à l'heure, à l'article précédent, on
parlait d'un 15 jours, le citoyen ou la partie visée doit répondre...
M. Benjamin : Ah oui! Ça, c'est
au niveau de la justice administrative. Donc, ça, c'est bon. En fait, c'est
surtout l'intervention auprès des tribunaux, c'est-à-dire auprès, par exemple,
de la Cour d'appel pour appeler d'une décision, etc. Qu'en est-il des délais de
prescription par rapport à vos ordonnances? Est-ce que… Par exemple, je ne sais
pas, une ordonnance que vous auriez prise trois mois… est-ce que... deux ans
plus tard, tiens, est-ce que quelqu'un, une personne visée pourrait éventuellement
contester par devant les tribunaux? C'est quoi, le délai de prescription pour
ce genre de litige là?
M. Charette : Je ne suis pas
juriste, en fait, je suis bien peu de choses, je ne suis pas biologiste et je
ne suis pas non plus juriste.
Des
voix : ...
M. Charette : ...aborder la question
des délais de prescription un petit peu plus loin dans le projet de loi, là,
mais, à cet article-ci, il n'y a pas de délai de <prescription...
(Consultation)
M. Charette : ...aborder la
question des délais de prescription
un petit peu plus loin dans
le
projet de loi, là, mais, à cet article-ci, il n'y a pas de délai de
>prescription, là, qui serait applicable. Mais, pour certains enjeux,
là, ce sera précisé dans les articles qui vont suivre.
M. Benjamin : On comprend que,
pour cet enjeu-là, pour appeler, contester une de vos ordonnances, il n'y a pas
de délai de prescription. C'est ce que je comprends.
M. Charette : Ce sont déjà des
ordonnances de 30 jours. Donc, c'est un cas de figure, là, qui ne
s'appliquerait pas, mais on va voir, là, réellement, un petit peu plus loin,
comment faire intervenir, là, les délais de prescription.
M. Benjamin : Dans la séquence,
peut-être, pour le bénéfice des personnes qui nous écoutent ou qui nous
regardent, dans la séquence, le ministre, donc, émet une ordonnance, et la personne
a un délai d'au moins 15 jours pour faire part de ses observations et éventuellement…
«Observations», ça veut dire aussi... ça peut vouloir dire aussi
«contestation». Ça se passe où? Ça se passe entre le ministre et la personne, ou,
du moins, comme c'est en vertu de l'article 5 de la Loi sur la justice
administrative, est-ce que ça se passe auprès d'une entité tierce?
M. Charette : Comme on l'a vu
à 69.1, au niveau de la Cour supérieure, il y a une intervention qui est
possible, mais il n'est pas dit que la cour va donner raison au citoyen, mais
la cour pourrait tout à fait suspendre la décision ou la volonté du ministre,
le cas échéant. Donc, le recours peut s'exercer, là, de cette façon-là.
M. Benjamin : Donc, on
comprend... je comprends, à ce moment-là, que le délai de 15 jours… la personne
présente ses observations au ministre, c'est ça? Donc, ce n'est pas auprès
d'une entité tierce, donc c'est auprès du ministre, ça se passe entre le citoyen,
entre la personne visée et le ministre.
• (13 heures) •
M. Charette : En fait, on est
juste... Parce que, là, on revient, là, à 69.1, on n'est plus vraiment à 69.2.
Donc, si on se rappelle ce qui avait été accepté, là, donc : «Avant de
rendre une ordonnance à l'encontre d'une personne, le ministre lui notifie le
préavis», c'est-à-dire le préavis «prescrit par l'article 5 de la Loi sur
la justice administrative et lui accorde un délai d'au moins 15 jours pour
présenter ses observations.» Donc là, c'est le ministre qui informe le citoyen.
Le citoyen a 15 jours pour présenter ses observations, et après, on l'a
mentionné, le ministre peut, malgré tout, dans un contexte <d'urgence...
>
13 h (version révisée)
<195
M.
Charette : ...administrative et lui accorde un délai d'au moins 15 jours
pour présenter ses observations.» Donc là, c'est le ministre qui informe le
citoyen. Le citoyen a 15 jours pour présenter ses observations, et après,
on l'a mentionné, le ministre peut, malgré tout, dans un contexte >d'urgence,
court-circuiter cette démarche-là parce que la menace serait trop importante,
là, pour le milieu naturel en question.
La Présidente (Mme
Grondin) :Messieurs, je vais interrompre
votre échange. Nous pourrons poursuivre à 15 heures.
Donc, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures aujourd'hui.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 04)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des
transports et de l'environnement reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 46, Loi modifiant la
Loi sur la conservation du patrimoine naturel et d'autres dispositions.
Lors de la suspension de nos travaux, ce
matin, nous étions rendus à l'étude de l'article 39, plus précisément
l'article 69.2 de l'article 39, et nous sommes dans la section II
portant sur le régime d'ordonnance. Donc, y a-t-il des interventions sur cet
article? Ça va? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
poursuivre avec l'article suivant. M. le ministre, l'article 69.3, s'il
vous plaît.
M. Charette : ...bon retour,
Mme la Présidente. Donc, 69.3, oui. Je voulais juste voir si j'avais un amendement
pour 69.3.
Une voix : …
M. Charette : Voilà. Donc, sur
le 69.3, il y aurait un amendement qui serait déposé, là, dans les tout
prochains instants. Je veux juste m'assurer... Voilà. Avec votre permission, Mme
la Présidente, juste pour être certain de la validité de l'amendement, on
pourrait le <suspendre...
M. Charette : …
amendement
qui serait déposé, là, dans les tout prochains instants. Je veux juste
m'assurer... Voilà. Avec votre permission,
Mme la Présidente, juste pour
être certain de la validité de
l'amendement, on pourrait le >suspendre,
le 69.3, passer au 69.4 et vous revenir, là, dès que cette validation-là serait
faite de notre côté.
La Présidente
(Mme Grondin) :Est-ce que j'ai consentement
pour suspendre l'article 69.3 en attendant l'amendement? Nous avons donc consentement.
Je vous invite à poursuivre avec l'article 69.4, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc, 69.4 : «En cas de non-respect d'une ordonnance, le ministre
peut la faire exécuter aux frais du contrevenant.
«Ces frais et les intérêts qui en
découlent constituent une créance prioritaire sur tout immeuble privé concerné,
au même titre et selon le même rang que les créances visées au
paragraphe 5° de l'article 2651 du Code civil.
«Les articles 2654.1 et 2655 du Code
civil s'appliquent, en faisant les adaptations nécessaires, à une telle
créance.»
Le commentaire : L'article proposé
prévoit que le ministre peut exécuter l'ordonnance en lieu et place du contrevenant
et lui en réclamer les frais. Il prévoit notamment la qualification réservée à
une telle réclamation pour garantir au maximum son remboursement.
Cet article s'inspire fortement des articles 113
et 115.4.4 de la Loi sur la qualité de l'environnement.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Y a-t-il des interventions sur... M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, n'ayant pas sous les yeux le Code civil, avec moi, je me questionnais
sur les intérêts en question. Je comprends, pour les frais, mais lorsqu'il s'agit
des intérêts, les taux d'intérêt, est-ce que c'est prévu, et, à ce moment-là,
comment ça fonctionne?
M. Charette : De consentement,
on pourrait peut-être céder la parole au juriste qui nous accompagne dans cette
démarche.
La Présidente
(Mme Grondin) :Y a-t-il consentement
pour que Me Delisle... Je vous invite à vous présenter avant.
M. Delisle (Antoine) :
Alors, Antoine Delisle, légiste. Effectivement, les intérêts, ce sera toujours
le taux d'intérêt, là, qui est courant, là. Je cherche l'article, là, pour vous
aider. Je ne l'ai pas devant les yeux, mais c'est vraiment... C'est des
intérêts communs, là. Il n'y a pas de taux différent à ce qu'on pourrait voir
dans d'autres cas.
M. Benjamin : Et, en
évoquant ainsi, donc, l'article 2651 du Code civil, donc, pour ce qui est
des frais, donc, ce sont des créances prioritaires, donc, au même titre... Est-ce
qu'il y a d'autres types de créances comme ça qui sont considérées comme
prioritaires dans d'autres articles de loi du gouvernement?
M. Delisle (Antoine) : Il
faudrait que j'y pense. D'autres exemples… bien, tu sais, les créances
prioritaires, il y en a différents types, mais, évidemment, là, les créances
qui pourraient être <demandées...
M. Benjamin : ...donc, au
même titre...
Est-ce qu'il y a d'autres types de créances comme ça qui
sont considérées comme prioritaires dans d'autres
articles de loi du
gouvernement?
M. Delisle (Antoine) :
Il faudrait que j'y pense. D'autres exemples… bien, tu sais, les créances
prioritaires, il
y en a différents types, mais,
évidemment, là,
les créances qui pourraient être >demandées, suite, là, à des lois en
fiscalité, sont toutes des créances prioritaires aussi.
• (15 h 10) •
M. Benjamin : Pendant que vous
y êtes, Me Delisle, il y a un article que nous avons regardé précédemment où il
était question... où le ministre peut faire payer... En fait, c'est les frais d'ordonnance,
je pense qu'il y a un article qu'on a vu… les frais d'ordonnance.
M. Delisle (Antoine) : C'est
à l'article, là, qui vient d'être suspendu.
M. Benjamin : Ah! O.K., alors,
on y reviendra, alors, puisque l'article a été suspendu. D'accord. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 69.4?
Nous allons donc poursuivre avec l'article 69.5. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «69.5. Des sanctions administratives pécuniaires
peuvent être imposées par les personnes désignées par le ministre à toute
personne qui fait défaut de respecter la présente loi ou ses règlements, dans
les cas et aux conditions qui y sont prévus.
«Pour l'application du premier alinéa, le
ministre élabore et rend public un cadre général d'application de ces sanctions
administratives en lien avec l'exercice d'un recours pénal et y précise
notamment les éléments suivants :
«1° les objectifs poursuivis par ces
sanctions, notamment inciter la personne à prendre rapidement les mesures
requises pour remédier au manquement et dissuader la répétition de tels
manquements;
«2° les catégories de fonctions dont
sont titularisées les personnes désignées pour les imposer;
«3° les critères qui doivent les
guider lorsqu'un manquement est constaté, notamment la [mise] en compte de la
nature de celui-ci, de son caractère répétitif, de la gravité de l'atteinte ou
du risque d'atteinte qui en résulte et des mesures prises par la personne pour
y remédier;
«4° les circonstances dans lesquelles
le recours pénal sera priorisé;
«5° les autres modalités relatives à
l'imposition d'une telle sanction, notamment le fait que celle-ci doit être
précédée de la notification d'un avis de non-conformité.
«Ce cadre général doit présenter la
catégorisation des sanctions administratives ou pénales telle que définie par
la loi ou ses règlements.»
Donc, le commentaire : La nouvelle
section III du chapitre III introduit un régime de sanctions
administratives pécuniaires calqué sur le régime prévu à cet effet par la Loi
sur la qualité de l'environnement. Ainsi, le MELCC pourra bénéficier des mêmes
moyens à l'égard d'une personne en défaut, que ce défaut le soit en vertu de la
Loi sur la qualité de <l'environnement...
M. Charette : ...introduit
un régime de sanctions administratives pécuniaires calqué sur le régime prévu à
cet effet par la Loi sur la qualité de l'environnement. Ainsi, le MELCC pourra
bénéficier des mêmes moyens à l'égard d'une personne en défaut, que ce défaut
le soit en vertu de la Loi sur la qualité de >l'environnement ou de la
Loi sur la conservation du patrimoine naturel.
S'ajoutant aux sanctions pénales, les
sanctions administratives pécuniaires se veulent un outil supplémentaire visant
à assurer un meilleur respect de l'application de la loi tout en ayant un effet
dissuasif pour les contrevenants. Il s'agit d'un régime distinct du régime
pénal ayant une existence et une application autonomes. Le régime de sanctions
administratives pécuniaires vise à pourvoir... pouvoir, pardon, intervenir rapidement
pour assurer un retour rapide à la conformité. Les sanctions administratives
pécuniaires sont une forme de sanction moins sévère et plus souple que celle du
régime pénal. Elles contribuent à sanctionner des manquements mineurs et
incitent au respect de la loi.
Plus spécifiquement, l'article 69.5
prévoit que les sanctions administratives pécuniaires pourront être imposées
par les personnes désignées à cette fin par le ministre pour fixer les balises
applicables à ces personnes dans l'exercice de leurs fonctions liées à
l'imposition de sanctions administratives pécuniaires. Un cadre d'intervention
devra être élaboré par le ministre. Les éléments énumérés aux paragraphes 1° à
5° de même que la catégorisation des sanctions administratives ou pénales
devront être précisés dans ce cadre, qui devrait par ailleurs être rendu
public.
Et c'est un article qui s'inspire
notamment de l'article 115.13 de la Loi sur la qualité de l'environnement
et de l'article 21 de la Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules
automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions de gaz à
effet de serre et autres polluants.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je ne sais pas si M. le ministre le permet, c'est une question que
ma collègue la députée de Mille-Îles aurait aimé poser, donc, et là j'en
profite, puisque, là, on parle de personnes désignées, à 69.5, pour demander au
ministre une précision. Lorsque… quand vient le temps… et ça, on l'a vu
précédemment au 69.2, Mme la Présidente… lorsqu'on parle des ordonnances qui sont
émises, et qui doivent être notifiées, et qui peuvent être exécutées par un
agent de la paix, en fait, ce qu'on aimerait savoir… est-ce que ces
ordonnances-là peuvent être exécutées aussi? On l'a vu précédemment, on n'aura
plus d'inspecteur, c'est des...
M. Charette : Dans un des
articles, et là le numéro m'échappe, ça fait quelques séances, où on précisait
qu'il peut y avoir, oui, inspecteur, mais enquêteur, d'autres catégories ou
d'autres titres d'emploi, d'où l'article qu'on avait adopté précisant la
personne… et le libellé exact m'échappe, mais on faisait référence…
M. Benjamin : …
M. Charette : Effectivement, <autorisée
par...
M. Charette : ...
où
on précisait qu'il peut y avoir, oui, inspecteur, mais enquêteur, d'autres
catégories ou d'autres titres d'emploi, d'où l'article qu'on avait adopté
précisant la personne… et le libellé exact m'échappe, mais on faisait
référence…
M. Benjamin : …
M. Charette :
Effectivement, >autorisée par le ministre pour se donner une capacité
d'action plus étendue.
Et l'article qui nous intéresse plus directement
va permettre à cette personne-là aussi d'imposer des sanctions pécuniaires, ce
qui est une nouveauté. On avait ce pouvoir-là, de sanction, au niveau de la Loi
sur la qualité de l'environnement, mais on vient l'inscrire dans la Loi sur la
protection du patrimoine naturel, de sorte qu'on ait des outils dissuasifs supplémentaires
à notre disposition.
M. Benjamin : Donc, est-ce
qu'il se pourrait, dans un cas d'espèce, que la personne désignée soit à la
fois la personne qui enquête et qui impose des sanctions? Est-ce que ça
pourrait arriver ou, vraiment, dans tous les cas, c'est des personnes
différentes?
M. Charette : Au niveau de ce
qu'on appelle, dans notre jargon, là, les SAP, les sanctions en question
peuvent être émises, là, soit par les directeurs régionaux ou le sous-ministre
adjoint. Donc, ça passe par ces instances-là avant de parvenir à la personne, là,
qui est mise en cause.
M. Benjamin : D'accord. Au
deuxième alinéa, pour ce qui est des catégories de fonctions dont sont
titularisées les personnes désignées pour les imposer, quand on dit les «catégories
de fonctions», vous faites allusion à quoi, précisément?
M. Charette : Vous me dites le
quatrième alinéa?
M. Benjamin : Le deuxième
alinéa.
M. Charette : Le deuxième.
M. Benjamin : Oui, 69.5, évidemment.
M. Charette : Bien, en fait, c'est
la réponse que je viens de donner.
M. Benjamin : Ah oui! Donc, c'est
la catégorie de fonctions, donc c'est vraiment les sous-ministres, les
directeurs.
M. Charette : Oui, sous-ministres
adjoints et directions régionales.
M. Benjamin : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 69.5? Donc, nous allons poursuivre avec l'article 69.6. M. le
ministre.
M. Charette : Parfait. Merci, Mme
la Présidente. Donc : «69.6. Aucune décision d'imposer une sanction
administrative pécuniaire ne peut être notifiée à une personne en raison d'un
manquement à une disposition de la présente loi ou de ses règlements lorsqu'un
constat d'infraction lui a été antérieurement signifié en raison d'une
contravention à la même disposition, survenue le même jour et fondée sur les
mêmes faits.»
Le commentaire : Cet article vise à
empêcher qu'une sanction administrative pécuniaire soit imposée à une personne
si un constat d'infraction lui a déjà été signifié pour une contravention à la
même disposition, survenue le même jour et fondée sur les mêmes faits.
Précisons toutefois que cet article n'empêche d'aucune façon de <délivrer...
M. Charette : ...qu'une
sanction administrative pécuniaire soit imposée à une
personne si un
constat d'infraction lui a déjà été signifié pour une contravention à la même
disposition, survenue le même jour et fondée sur les mêmes faits. Précisons
toutefois que cet
article n'empêche d'aucune façon de >délivrer
un constat d'infraction à la suite de la notification de la sanction
administrative pécuniaire.
Cet article s'inspire notamment de
l'article 115.14 de la Loi sur la qualité de l'environnement et de
l'article 22 de la Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules
automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions de gaz à
effet de serre et autres polluants.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, est-ce que je dois comprendre, M. le ministre, à l'article 69.6
que nous avons devant nous, qu'en fait ce qui est dit, c'est qu'on n'imposera
pas une double sanction administrative à quelqu'un puisqu'il y a déjà une
sanction pour les mêmes faits qui a été signifiée le même jour, la même
journée?
M. Charette : Tout à fait.
Comme on peut, par exemple... La sanction peut prendre différentes formes. Elle
peut prendre la forme d'un constat d'infraction, mais elle peut prendre la
forme aussi d'une sanction administrative pécuniaire. Donc, on ne peut pas
avoir les deux pénalités pour la même faute la même journée.
M. Benjamin : Donc, par
contre, le lendemain, un inspecteur ou un enquêteur — ce sera un
inspecteur ou un enquêteur, je ne sais trop — celui qui donne les
contraventions pourrait revenir et, pour les mêmes faits, donner une
contravention, à ce moment-là.
M. Charette : Effectivement. Effectivement.
M. Benjamin : O.K. Jusqu'où ça
va?
M. Charette : En fait, ces
sanctions-là visent à ce qu'un comportement cesse ou soit corrigé. Donc,
ultimement, jusqu'à tant que le comportement cesse ou soit corrigé. Mais, comme
je le mentionnais, la contravention, elle peut être émise par un inspecteur qui
est sur le terrain, alors que la sanction administrative pécuniaire est, elle,
émise par la direction régionale ou le sous-ministre adjoint. Donc, ce ne sont
pas les mêmes personnes qui émettent ces deux types de sanctions là. On ne peut
pas, la même journée, être sanctionné deux fois pour le même délit.
• (15 h 20) •
M. Benjamin : Un cas
hypothétique, un inspecteur se présente sur un site, un milieu naturel, et constate
une infraction, émet une contravention. Ça lui semble assez important, le
lendemain, il revient, il constate encore la même infraction, il émet une
deuxième contravention. Bon, maintenant, la personne visée n'étant pas sur le
site, à ce moment-là, jusqu'à combien de contraventions, à ce moment-là, que la
direction régionale interviendra pour signifier à la personne visée qu'elle est
en infraction?
M. Charette : ...de pouvoir
vous <fournir la...
M. Benjamin : ...
à
ce moment-là, jusqu'à combien de contraventions, à ce moment-là, que la
direction régionale interviendra pour signifier à la personne visée qu'elle est
en infraction?
M. Charette : ...de pouvoir
vous >fournir la bonne réponse. S'il y avait consentement, on pourrait
tout simplement passer la parole à...
La Présidente
(Mme Grondin) : Y a-t-il consentement? Il y a
consentement. Donc, Me Delisle, s'il vous plaît.
M. Delisle (Antoine) :
Oui. En fait, il n'y a pas de nombre, là, qui va venir vraiment limiter la
quantité de sanctions qui peuvent être imposées, là. Par contre, il faut se
rappeler que l'objectif de la sanction est le retour à la conformité. Donc,
cumulé jour après jour, ce n'est que justifié lorsque ça peut contribuer à aider
au retour à la conformité.
Dans le cas où vous parlez de quelqu'un
qui n'est pas là, bien, là, on se poserait la question, bien, d'en envoyer
plusieurs, est-ce que vraiment on contribue à l'objectif de la sanction
administrative pécuniaire, là, d'assurer la conformité à la loi? Donc, c'est un
exercice qui doit être fait de manière raisonnable, mais ce n'est pas...
Évidemment, il n'y aura pas de limite, là, de limite, comme soit, au nombre de
sanctions.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député.
M. Benjamin : Oui, merci.
Merci, Mme la Présidente. Donc, mais, en fait, moi, j'essaie de comprendre
comment ça... En fait, ce que je poursuis, par rapport à mes questionnements, c'est
comment s'assurer justement d'une rentrée à la... d'un retour à la conformité
le plus rapidement possible mais tout en évitant aussi ce qui pourrait
apparaître comme une forme d'abus. Donc, comment et quand est-ce que... À quel
moment c'est la direction régionale qui prend le relais dans le cas que je
viens d'exposer, dans l'hypothèse que je viens d'exposer par rapport à, bon, un
inspecteur qui fait son travail? Il constate, il donne un constat d'infraction,
il peut revenir, à sa discrétion, le lendemain, et il donne une deuxième
contravention. Il est toujours dans son droit, il cherche le retour à la
conformité, mais toujours est-il que, si le propriétaire visé, et ça peut
arriver souvent qu'un propriétaire visé, qu'une personne visée ne soit pas sur
le site, donc, quand est-ce que... Dans les directives administratives, est-ce
qu'il y a des orientations qui disent : Bien, écoutez, lorsqu'on constate
que la personne visée n'est pas sur le site, qu'on émet une contravention
malgré tout… Quand est-ce que la direction régionale intervient, à ce moment-là,
pour s'assurer d'un retour, justement, puisque c'est le but visé, à la
conformité dans les meilleurs délais?
M. Delisle (Antoine) :
Malheureusement, on ne peut pas donner une réponse précise à ce genre de
question, il faut vraiment y aller toujours avec la situation qui est propre,
les manquements. Et, bon, comment je dirais, quand on impose une sanction, ce n'est
jamais toujours... La sanction administrative pécuniaire, elle est transmise
après un avis de non-conformité. C'est toujours une première étape, cet avis à
la non-conformité. Donc, s'il peut suffire, on se limite à cette étape-là. On
ne commence pas systématiquement, dans la pratique, à imposer des SAP à chaque
jour qui suit, là, qui suit cet <avis...
M. Delisle (Antoine) :
...
quand on impose une sanction, ce n'est jamais Verbtoujours... La
sanction administrative pécuniaire, elle est transmise après un avis de
non-conformité. C'est toujours une première étape, cet avis à la
non-conformité. Donc, s'il peut suffire, on se limite à cette étape-là. On ne
commence pas systématiquement, dans la pratique, à imposer des SAP à chaque jour
qui suit, là, qui suit cet >avis de non-conformité là. Il y a une
gradation des moyens.
C'est sûr que ça va dépendre, après ça, de
la gravité objective, là, de l'infraction ou du manquement qui est en cause.
Donc, après ça, c'est un éventail de moyens. L'avis de non-conformité suffit,
dans bien des cas, au retour à la conformité, et, dans ce cas-là, c'est là
qu'on s'y limite. Des fois, c'est la sanction administrative pécuniaire qui est
choisie, et, après ça, bien, dans certains cas où il peut y avoir un
comportement vraiment reprochable, bien, c'est là que le recours au pénal va
être exercé.
M. Benjamin : Et l'avis de
non-conformité couvre tous les cas d'espèce, c'est-à-dire à savoir une
intervention par ordonnance du ministre et aussi un constat sur le fait par un
enquêteur? Donc, un enquêteur qui arrive, qui fait un constat, il n'émettra pas
de contravention, c'est ce que je comprends, mais plutôt un avis de
non-conformité.
M. Delisle (Antoine) : L'avis
de non-conformité précède la sanction administrative pécuniaire. L'infraction,
elle, procède par constat d'infraction. Donc, ce n'est pas toute la... ce n'est
pas la même notification qu'on fait.
M. Benjamin : O.K. Donc, dans
le cas qui nous concerne, donc, sur ma question, pour ce qui est du constat
d'infraction, donc, c'était ça, donc, il n'y a pas d'avis de non-conformité, donc,
alors, l'inspecteur arrive, ou l'enquêteur, je ne sais trop, la personne
désignée, en tout cas, ça, c'est certain, arrive, et fait un constat, et émet
une contravention. Elle peut revenir le lendemain et faire le même constat et
émettre encore un deuxième constat si la situation n'est pas corrigée?
M. Delisle (Antoine) : Bien, effectivement,
mais là... Oui, parce que c'est des infractions distinctes qu'on observe. Toutefois,
moi, je n'ai jamais vu ça, dans la pratique, où on s'obstine à transmettre plusieurs
constats de telle manière.
M. Benjamin : D'infraction?
M. Delisle (Antoine) : Constats
d'infraction comme ça.
M. Benjamin : Ah bien...
M. Charette : ...l'article
précédent aussi, si éventuellement on n'arrive pas à faire corriger la situation,
le ministère peut faire entreprendre la correction de la situation et charger
les frais afférents au contrevenant. Donc, le but n'est pas de multiplier les
contraventions, le but est de corriger la situation. Donc, s'il y a des délais
qui sont déraisonnables, c'est là où le ministère peut prendre sur lui de
corriger la situation et de se faire rembourser et c'est là où, un petit peu
plus tôt, là, on précisait le type de rang, au niveau des personnes, là, qui
sont en droit de se faire rembourser certaines sommes. Donc, il n'y a pas
d'intérêt à multiplier des démarches et à faire en sorte que la situation ne
soit pas <corrigée...
M. Charette : ...on
précisait le type de rang, au niveau des personnes, là, qui sont en droit de se
faire rembourser certaines sommes. Donc,
il n'y a pas d'intérêt à
multiplier des démarches et à faire en sorte que la
situation ne soit
pas >corrigée.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 69.6?
Nous allons donc procéder avec l'article... poursuivre avec l'article 69.7.
M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la Présidente.
Donc : «69.7. Lorsqu'un manquement à une disposition de la présente loi ou
de ses règlements est constaté, un avis de non-conformité peut être notifié à
la personne en défaut afin de l'inciter à prendre sans délai les mesures
requises pour remédier au manquement. Un tel avis doit faire mention que le
manquement pourrait notamment donner lieu à une sanction administrative
pécuniaire et à l'exercice d'une poursuite pénale.»
Le commentaire : Cet article prévoit
qu'à la suite de la constatation d'un manquement à la loi ou à ses règlements
un avis de non-conformité peut être notifié dans le but d'informer la personne
qui contrevient des conséquences potentielles et son manquement. Cet avis devra
obligatoirement mentionner que le manquement peut donner lieu à l'imposition
d'une sanction administrative pécuniaire ou à l'exercice d'une poursuite
pénale. Cet article doit toutefois être lu en parallèle avec l'article 69.6,
lequel interdit d'imposer une sanction administrative pécuniaire si un constat
d'infraction a déjà été signifié pour le même manquement.
Rappelons que, selon le paragraphe 5°
du premier alinéa de l'article 69.5, le cadre général d'application des
sanctions administratives pécuniaires qui devra être élaboré et rendu public
par le ministre devra prévoir que l'imposition d'une sanction administrative
pécuniaire devra être précédée de la notification d'un avis de non-conformité.
Cet article s'inspire notamment de
l'article 115.15 de la Loi sur la qualité de l'environnement et de
l'article 23 de la Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules
automobiles zéro émission.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Ma question, en fait, a un lien plutôt indirect — je
précise tout de suite — avec l'article qu'on a devant nous. C'est
parce qu'on parle des sanctions administratives pécuniaires, c'est bien, on
parle de poursuite, éventuellement, de poursuite pénale, et est-ce que...
Pourquoi est-ce qu'on... Parce qu'il pourrait y avoir des cas extrêmes, il
pourrait y avoir une poursuite au criminel. À ce moment-là, pourquoi est-ce qu'on
n'en parle pas? Est-ce que c'est parce que c'est à l'appréciation du DPCP?
Pourquoi on n'en parle pas?
M. Charette : ...personnellement
quel lien on pourrait faire avec des poursuites criminelles, mais je ne suis
pas juriste.
• (15 h 30) •
M. Benjamin : Par exemple, je
ne sais pas, quelqu'un qui poserait un geste dans un milieu naturel qui
visiblement, intentionnellement, viserait à détruire <complètement...
>
15 h 30 (version révisée)
<195
M.
Charette : ...quel lien on pourrait faire avec des poursuites
criminelles, mais je ne suis pas juriste.
M. Benjamin :
Par
exemple, je ne sais pas, quelqu'un qui poserait un geste dans un milieu naturel
qui visiblement, intentionnellement, viserait à détruire >complètement,
c'est criminel, c'est...
M. Charette : Oui. Bien, en
fait, sans être juriste, mais c'est là où ce n'est pas la Loi sur la qualité de
l'environnement ni la Loi sur la protection du patrimoine naturel qui
s'appliquerait, mais c'est le Code criminel, par exemple. Donc, ce ne serait
pas dans le régime... Là, on est dans le régime de sanction de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel, on serait dans l'application d'une autre
loi que celle-ci. Mais je ne suis pas juriste, et c'est au mieux que je puisse
répondre, pour ma part.
M. Benjamin : Peut-être est-ce
que le juriste peut nous...
La Présidente (Mme
Grondin) :Consentement?
Des voix : ...
M. Delisle (Antoine) : Oui.
Bien, c'est sûr que... Je crois qu'en fait ce à quoi vous faites référence, c'est
plus les dispositions pénales qu'on retrouve, là, dans la LCPN, mais qui
pourraient aussi bien être dans la LQE ou ailleurs, là. Les infractions
criminelles, c'est plutôt quand ça va être prévu au Code criminel. Mais, évidemment,
la destruction d'un milieu naturel, par exemple, en aire protégée, ça, ça fait
l'objet d'un recours. Ça peut faire l'objet d'une amende. C'est prévu dans les
dispositions, on va y venir dans la section sur le droit pénal, sauf que ce n'est
pas prévu dans un avis de non-conformité. Ce qui le précède, c'est le constat
d'infraction qui va mener, par la suite, là, à la poursuite, là, par le DPCP.
M. Benjamin : En fait, le seul...
En fait, ce que je veux comprendre... Est-ce que quelqu'un qui s'en prend, hypothèse,
nous ne le souhaitons pas, évidemment, qui s'en prend volontairement et
agressivement à un milieu naturel, déstructurant, détruisant le milieu naturel
volontairement, est-ce que je dois comprendre que tout ce qui serait prévu, en
fait, à l'intérieur de cette loi et en dehors de cette loi, c'est les sanctions
administratives et le pénal? Est-ce que, par exemple, un gouvernement, le
gouvernement pourrait dire... sur une base discrétionnaire, prendre ça en
délibérer pour dire : Écoutez, ce qui a été fait est jugé assez grave
qu'on va poursuivre cette personne au criminel? Est-ce que ça se peut?
M. Delisle (Antoine) : À ma
connaissance, pas... Bien, je ne connais pas de cas où ça allait jusqu'à une
infraction. Je ne vois pas quelle infraction, en fait, au Code criminel, là,
serait invoquée dans ce cas-ci présent. C'est sûr que c'est la destruction de
biens qui peuvent être sur les terres du domaine de l'État, le vandalisme ou
des choses comme ça, ça peut être un crime. Je ne sais pas si quelque chose
comme ça pourrait être invoqué, mais ici, c'est sûr qu'on va préférer aller
dans les infractions pénales qui sont prévues à la LCPN puis qui sont choisies
précisément pour ce type d'infraction. Donc, on a une gradation. Puis vous
parlez, bon, de l'intention, et tout. Il y a une gradation dans les
dispositions pénales qu'on prévoit, une étendue au niveau des amendes qui
peuvent être imposées. Donc, c'est à ce niveau... c'est dans l'évaluation,
justement, du montant qu'on va vraiment <regarder des choses comme ça...
M. Delisle (Antoine) :
...qui
sont choisies précisément pour ce type d'infraction. Donc, on a
une gradation. Puis vous parlez, bon, de l'intention, et tout. Il y a une
gradation dans le pénal qu'on... dans les dispositions pénales qu'on prévoit,
une étendue au niveau des amendes qui peuvent être imposées. Donc, c'est à ce
niveau... c'est dans l'évaluation, justement, du montant qu'on va vraiment >regarder
des choses comme ça, là.
M. Benjamin : Parfait. Merci.
Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 69.7? Donc, nous allons poursuivre avec l'article 69.8. M.
le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «69.8. Lorsqu'une personne désignée par le ministre
impose une sanction administrative pécuniaire à une personne, elle lui notifie
sa décision par un avis de réclamation conforme à l'article 77.10.
«Il ne peut y avoir cumul de sanctions
administratives pécuniaires à l'égard d'une même personne, en raison d'un
manquement à une même disposition, survenu le même jour et fondé sur les mêmes
faits. Dans le cas où plusieurs sanctions seraient applicables, la personne qui
impose la sanction détermine celle qu'elle estime la plus appropriée compte
tenu des circonstances et des objectifs poursuivis par de telles sanctions.»
Commentaires : Le premier alinéa de
cet article prévoit la manière dont une décision d'imposer une sanction administrative
pécuniaire doit être communiquée à la personne visée, c'est-à-dire par la
notification d'un avis de réclamation. Le contenu de cet avis de réclamation
est prévu au nouvel article 77.10.
Le deuxième alinéa prévoit que des
sanctions administratives pécuniaires ne peuvent être cumulées à l'égard d'une
même personne en raison d'un manquement à une même disposition survenu le même
jour et fondé sur les mêmes faits. Cette mesure permet de s'assurer que ces
sanctions soient appliquées de façon juste et équitable.
Ainsi, si un manquement constaté donne
ouverture à l'imposition de plus d'une sanction administrative pécuniaire, la
personne désignée par le ministre devra choisir celle qui est la plus
appropriée compte tenu des circonstances et des objectifs poursuivis par ces
sanctions.
Et cet article s'inspire des deux lois que
j'ai évoquées, là, précédemment, autant sur la qualité de l'environnement que
la loi sur les véhicules zéro émission.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Y a-t-il des cas, M. le ministre, où on pourrait justifier une
accumulation de sanctions?
M. Charette : Donc, un exemple
précis où cette situation-là s'est produite?
M. Benjamin : Si vous avez un
exemple, tant mieux, mais est-ce que vous pensez... Là, je comprends bien que,
là, on dit qu'il ne peut pas y avoir de cumul de sanctions, mais se pourrait-il
qu'il y ait des cas où on pourrait constater un cumul de sanctions?
Des
voix : ...
M. Charette : En fait, jamais
pour une même journée, comme on le mentionnait précédemment, mais il se <pourrait
qu'il y ait...
M. Benjamin : ...mais
se
pourrait-il qu'il y ait des cas où on pourrait constater un cumul de sanctions?
Des
voix : ...
M. Charette : En fait,
jamais pour une même journée, comme on le mentionnait précédemment, mais il se >pourrait
qu'il y ait plusieurs, effectivement, qu'il y ait plusieurs sanctions comme ça
qui soient transmises à la personne fautive. C'est possible. Mais, comme le
mentionne aussi le commentaire, il faudra, par la suite, déterminer laquelle de
ces sanctions est la plus susceptible de corriger la situation en question.
M. Benjamin : Parce que,
quand je vois que cette petite... ce segment de la première phrase, en fait,
dans le deuxième paragraphe, où il dit : «Il ne peut y avoir cumul de
sanctions administratives», ça poursuit et, vers la fin, ça dit : «Survenu
le même jour et fondé sur les mêmes faits», donc, ça pourrait vouloir dire qu'il
pourrait y avoir cumul de sanctions survenu le même jour et fondé sur
différents faits.
M. Charette : Ce n'est
pas impossible, si c'est sur des motifs différents ou pour une raison
différente, mais c'est là où la phrase suivante prend toute son importance :
«Dans le cas où plusieurs sanctions seraient applicables, la personne qui
impose la sanction détermine celle qu'elle estime la plus appropriée compte
tenu des circonstances et des objectifs poursuivis par de telles sanctions.»
Donc, on peut, oui, présumer de la possibilité, mais, si cette possibilité-là
s'avère, il y aura un exercice qui visera à déterminer, là, laquelle des
sanctions permettra de corriger la situation qui est problématique.
M. Benjamin : Donc, ça
confirme aussi ce que j'évoquais tout à l'heure, à savoir, il pourrait y avoir
cumul de sanctions aussi pour les mêmes faits, mais à différents jours.
M. Charette : ...évoquait
tout à l'heure, c'est possible, le but étant de vouloir corriger une situation.
Mais, tout à l'heure, on parlait non seulement des sanctions administratives
pécuniaires, mais on parlait des contraventions aussi. Donc, on ne pouvait pas,
la même journée, avoir et une contravention et une sanction administrative
pécuniaire pour la même infraction et le même jour. Mais là on parle
spécifiquement, là, des sanctions administratives pécuniaires. Donc, il
pourrait y en avoir sur quelques jours, mais ultimement il faudra déterminer
laquelle permettra de corriger la situation.
M. Benjamin : La personne
désignée, donc la personne désignée qui impose cette sanction-là — donc,
je suis toujours au deuxième paragraphe, M. le ministre — détermine
celle qu'elle estime la plus appropriée. Comment cette <personne-là...
M. Charette : ...de corriger
la
situation.
M. Benjamin :
La
personne désignée, donc la personne désignée qui impose cette
sanction-là — donc, je suis toujours au deuxième paragraphe, M. le
ministre — détermine celle qu'elle estime la plus appropriée. Comment
cette >personne-là s'y prend pour cette... Parce que je trouve que c'est
quand même une bonne marge discrétionnaire à cette personne. Donc, est-ce qu'il
y a des directives? Est-ce qu'il y a un guide? Est-ce qu'il y a des grandes
lignes? Comment déterminer cela au lieu de laisser ça complètement à la
discrétion de la personne désignée?
• (15 h 40) •
M. Charette : En fait, est-ce
que vous faites allusion à la dernière phrase du deuxième paragraphe :
«Cette mesure permet de s'assurer que ces sanctions soient appliquées de façon
juste et équitable»?
M. Benjamin : Non, je fais
allusion à la dernière phrase, en fait...
M. Charette : ...lui-même.
M. Benjamin : ...oui, 69, à
l'article lui-même, oui, voilà.
M. Charette : O.K., O.K. Je
pensais que vous étiez dans le commentaire. En fait, le but est tout le temps
de corriger la situation qui est problématique. Donc, si la personne a reçu
plusieurs sanctions qui seraient applicables, la personne qui les émet
détermine la façon la plus appropriée de corriger le problème. Et ce que je
disais dans le commentaire, c'est que c'est une mesure qui vise, au contraire,
à s'assurer que ces sanctions-là soient appliquées de façon juste et équitable.
Tout à l'heure, dans une intervention précédente, vous évoquiez comment
s'assurer qu'il n'y ait pas d'abus, en quelque sorte. C'est un petit peu ce qu'on
dit aussi. Il faudra choisir la façon la plus équitable ou la façon la plus
appropriée pour corriger le problème.
M. Benjamin : Vous savez, M.
le ministre, donc, moi, quand j'entends «constat d'infraction», je suis à peu
près comme le commun des Québécoises et des Québécois, donc, je pense au Code
de la route. Donc, quand on est en infraction par rapport au Code de la route,
on reçoit un billet, une contravention, donc, on reçoit un billet, et la
contravention, elle est constatée sur le fait, donc, et on vous émet un billet
de contravention que vous pourrez éventuellement contester.
En fait, j'essaie de comprendre la
situation. Donc, je reviens encore à notre cas de figure. Un enquêteur ou une
personne désignée constate une infraction. Cette personne-là émet un constat
d'infraction ou un avis de non-conformité?
M. Charette : L'avis de
non-conformité va aller pour la sanction, la SAP, et non pas pour la
contravention. La contravention, elle est émise sur le terrain par l'inspecteur
qui constaterait le défaut. Donc là, il n'y a pas d'étape préalable, il y a une
contravention qui est signifiée, mais cette contravention ne pourrait pas
survenir pour un même délit la même <journée...
M. Charette : ...et non pas
pour
la contravention. La contravention, elle est émise sur le terrain par
l'inspecteur qui constaterait le défaut. Donc là, il n'y a pas d'étape
préalable, il y a une contravention qui est signifiée, mais cette contravention
ne pourrait pas survenir pour un même délit la même >journée où, justement,
l'autre type de sanction s'appliquerait.
M. Benjamin : Est-ce qu'il
pourrait y avoir une situation, en fait, la même situation, la même infraction,
la même menace, si on veut, où la personne désignée qui est sur le site
constate l'infraction et émet un constat d'infraction, donc, c'est-à-dire, avec
un montant administratif, une somme prévue à payer, et cette personne désignée
là... Qui dressera l'avis de non-conformité? C'est la même personne désignée?
M. Charette : En fait, l'avis
de non-conformité, il est signifié, je le mentionnais tout à l'heure, et,
encore une fois, on corrige si... parce que c'est réellement au niveau
administratif, il est signifié par la direction régionale ou le sous-ministre
adjoint, et ça peut donner lieu à une SAP, mais ce n'est pas systématique. Si
le comportement est corrigé dans les délais, si le comportement était non
seulement corrigé mais était de bonne foi, il n'y aura pas de SAP. Donc, le but
n'est pas de punir pour punir. Le but est de corriger une situation qui est
problématique. Mais tout ce volet-là est nouveau dans le cadre de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel. On avait des modalités semblables au niveau
de la LQE, mais on se donne quand même des moyens supplémentaires. Mais le but
ne sera jamais de punir pour punir. On veut s'assurer que ces milieux naturels
là ou ces aires protégées soient tout simplement protégés de la meilleure façon.
Et, si, ultimement, on doit mettre en place un régime de sanctions, c'est là où
on aura les outils nécessaires, là, pour y parvenir.
M. Benjamin : Et toujours
notre inspecteur qui travaille très bien, donc qui arrive, qui fait un constat
d'infraction, qui... Il y a quelqu'un, il y a quelqu'un sur le site qui est en
train de commettre une infraction. L'infraction est émise à la personne qui
commet l'infraction ou au propriétaire du site?
M. Charette : À la personne...
Au même titre que si... On donnait l'exemple du Code de sécurité routière. Au
même titre que si vous êtes au volant d'une voiture qui n'est pas la vôtre,
mais que vous vous faites prendre parce que vous n'avez pas fait votre stop,
par exemple, ou votre arrêt complet, bien, c'est vous... à tout le moins celui
qui commet l'infraction qui serait... qui se verrait décerner la contravention
et non pas le propriétaire du véhicule.
M. Benjamin : Est-ce qu'il y a
des sites... En fait, donc, je demanderais peut-être à vous ou à votre équipe
peut-être de me renseigner. Est-ce qu'il y a des cas, par exemple, où il y a
des groupes qui sont des <locataires sur des sites...
M. Charette : ...et non pas
le propriétaire du véhicule.
M. Benjamin :
Est-ce
qu'il y a des sites... En fait, donc, je demanderais peut-être à vous ou à
votre équipe peut-être de me renseigner. Est-ce qu'il y a des cas, par exemple,
où il y a des groupes qui sont des >locataires sur des sites de milieux
naturels?
M. Charette : En fait, on a
évoqué différents exemples pour les articles précédents. On a, par exemple, des
pourvoiries qui sont sur le site d'aires protégées, et, dans certains cas, ils
sont locataires de ces lieux-là parce qu'on est en terre publique, par exemple.
Donc, oui, il est possible d'avoir des locataires.
M. Benjamin : Voilà. Et, dans
ce cas-là, évidemment, l'avis de non-conformité serait adressé à ces
pourvoiries-là, en ce sens? Parfait. D'accord. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. Y a-t-il
d'autres interventions sur l'article... M. le député... j'ai même oublié...
M. Kelley
:
Jacques-Cartier.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: Merci. M.
le ministre, c'est vraiment une question de base, mais c'est juste de bien
comprendre. «[D'une] personne désignée par le ministre», j'imagine que c'est
des agents qui travaillent dans les parcs? Est-ce que c'est bien ça ou est-ce
que c'est une liste qui est formulée un petit peu en collaboration avec le
ministre de la Forêt et des Parcs? C'est juste une question de bien comprendre.
On parle de qui exactement? C'est qui, ces personnes qui sont désignées par
votre ministère?
M. Charette : Bien, ça peut
être des agents de conservation, mais ça peut être aussi, comme on le
mentionnait, là... Ça fait quelques articles, je ne serais pas en mesure de
vous donner le numéro exact, mais une personne désignée ou reconnue comme
telle, on avait échangé là-dessus il y a quelques séances. On parle
d'inspecteurs, on parle d'enquêteurs. Donc, c'est une personne qui reçoit cette
qualification-là de la part du ministre et qui peut l'exercer ensuite sur le
terrain. Donc, ce n'est pas quelqu'un qui s'improvise avec un droit de donner une
contravention. Il faut que cette fonction-là lui soit reconnue.
M. Kelley
: Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 69.8?
Donc, nous allons poursuivre avec l'article 69.9. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Plus court, celui-ci. Donc : «La personne peut, par écrit,
demander le réexamen de la décision dans les 30 jours de la notification
de l'avis de réclamation.»
Le commentaire : Cet article prévoit
la possibilité pour une personne à qui un avis de réclamation relatif à une
sanction administrative pécuniaire a été notifié de demander le réexamen de la
décision qui l'impose. La personne dispose alors d'un délai de 30 jours
pour ce faire.
Cet article s'inspire encore une fois, là,
des deux lois, là, que j'ai évoquées au précédent article. Et, un petit peu
comme une contravention que nous recevrions parce qu'on a un véhicule qui n'est
pas stationné au bon endroit, il y a tout le temps une possibilité de
contester, et c'est ce qu'on vient inscrire, là, avec <l'article...
M. Charette : ...deux
lois,
là, que j'ai évoquées au précédent article. Et, un petit peu comme
une contravention que nous recevrions parce qu'on a un véhicule qui n'est pas
stationné au bon endroit, il y a tout le temps une possibilité de contester, et
c'est ce qu'on vient inscrire, là, avec >l'article en question.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Question de me permettre, M. le ministre, de toujours bien
comprendre la séquence. Là on parle de l'avis de réclamation. Est-ce que c'est
le même document que l'avis de non-conformité ou du moins si l'avis de
réclamation suit l'avis de non-conformité?
M. Charette : En fait, on
est après. L'avis de réclamation, dans le fond, c'est la fameuse SAP. Donc, c'est
après l'avis de non-conformité.
M. Benjamin : O.K.
Parfait.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: Et, M.
le ministre, j'imagine que c'est comme une infraction de stationnement, que la
personne qui veut contester, c'est par écrit. En arrière, il y a des notes, des
places pour dire que je veux contester ça en cour. Même chose?
M. Charette : Oui. Et ça
doit être, comme c'est mentionné, là, ça doit être signifié, là, par écrit.
Donc, ça doit prendre la... Il y a une démarche, là, qui doit être complétée
pour qu'il y ait réexamen, en quelque sorte, de la situation.
La Présidente
(Mme Grondin) :Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 69.9? Parfait. Donc, nous poursuivons avec l'article 69.10.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc : «Le ministre désigne les personnes chargées de
réexaminer les décisions relatives aux sanctions administratives pécuniaires.
Ces personnes doivent relever d'une autorité administrative distincte de celle
de qui relèvent les personnes qui imposent de telles sanctions.»
Cet article prévoit que les décisions
relatives à l'imposition de sanctions administratives pécuniaires ne pourront
être prises que par des personnes désignées à cette fin par le ministre. Il
vise également à assurer une certaine indépendance entre les personnes qui
prennent la décision d'imposer une telle sanction et celles chargées de réviser
ces décisions.
Et, encore une fois, c'est un article qui
s'inspire des deux lois citées pour les articles précédents.
• (15 h 50) •
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Concrètement, M. le ministre, puisqu'il me semble que, de par
l'envergure du ministère de l'Environnement et dans différents champs, secteurs
ou compétences qu'il est appelé à régir, il doit y avoir des... Pouvez-vous
m'expliquer, par exemple, actuellement, concrètement, au ministère de
l'Environnement, quelle unité s'occupe d'émettre des contraventions ou des
sanctions, quelle autre unité s'occupe de percevoir ces sanctions-là?
M. Charette : En fait,
les SAP sont émises par les directions régionales ou encore le sous-ministre
adjoint <responsable de...
M. Benjamin :
...quelle unité
s'occupe d'émettre des contraventions ou des sanctions,
quelle autre unité s'occupe de percevoir ces sanctions-là?
M. Charette : En fait,
les SAP sont émises par les directions régionales ou encore le sous-ministre
adjoint >responsable de ces dossiers-là.
Ce que l'on dit dans l'article, la
personne intimée peut faire valoir ses droits, peut s'objecter, donc, faire une
demande de réexamen. Et ce que ça dit, c'est que les personnes qui feront le
réexamen ne devront pas être justement la direction régionale ou le sous-ministre
adjoint qui a signifié cette contravention-là pour s'assurer d'une complète
indépendance, pour s'assurer que cet examen-là, ce réexamen-là soit complètement
objectif. Donc, on parle de personnes différentes.
M. Benjamin : Alors, on
parle de personnes différentes. On parle aussi d'unités différentes. Actuellement,
au ministère de l'Environnement, quelle unité?
M. Charette : En fait, c'est réellement
une unité différente, qui ne relève pas du même sous-ministre adjoint, mais qui
relèverait, là, directement du sous-ministre lui-même, donc pour s'assurer, là,
de cette complète indépendance là.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Ça va? Y a-t-il d'autres
interventions? Donc, nous poursuivons avec l'article 69.11.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «Après avoir donné au demandeur l'occasion de présenter
ses observations et, s'il y a lieu, de produire des documents pour compléter
son dossier, la personne chargée du réexamen décide sur dossier, sauf si elle
estime nécessaire de procéder autrement. Elle peut alors confirmer la décision
qui fait l'objet du réexamen, l'infirmer ou la modifier.»
Donc, le commentaire : Cet article
encadre la procédure relative à la révision administrative des décisions
d'imposer une sanction administrative pécuniaire. Il prévoit que le réexamen
d'une telle décision se fait sur dossier, c'est-à-dire sans audition,
considérant que la personne aura eu l'occasion de présenter ses observations et
de produire les documents au soutien de celles-ci. Il précise enfin les
pouvoirs dont dispose la personne qui rend la décision en réexamen.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. La personne chargée du réexamen relèverait du sous-ministre. C'est
ce que je comprends?
M. Charette : C'est ce qu'on a
mentionné, effectivement.
M. Benjamin : Ça a été
mentionné. Donc, ce que je comprends à l'article 69.11, cette personne-là
détiendrait un pouvoir quasi exécutoire par rapport à l'autre personne qui a
émis la sanction.
M. Charette : En fait, ce
qu'on <précise, c'est que…
M. Charette : ...
effectivement.
M. Benjamin :
Ça a
été mentionné. Donc, ce que je comprends à l'article 69.11, cette
personne-là détiendrait un pouvoir quasi exécutoire par rapport à l'autre
personne qui a émis la sanction.
M. Charette : En fait, ce
qu'on >précise, c'est que cette autre personne là peut littéralement
confirmer la décision qui a été prise. Elle peut l'infirmer ou la modifier. Mais,
oui, effectivement, elle a le dernier mot sur la décision qui a été prise par
une autre unité.
M. Benjamin : D'accord.
La Présidente (Mme
Grondin) :Ça va? Y a-t-il d'autres
interventions? Donc, nous poursuivons avec l'article 69.12. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «La demande de réexamen doit être traitée avec
diligence. La décision en réexamen doit être écrite en termes clairs et concis,
être motivée et être notifiée au demandeur avec la mention de son droit de la
contester devant le Tribunal administratif du Québec et du délai pour exercer
ce recours.
«Si la décision en réexamen n'est pas
rendue dans les 30 jours de la réception de la demande ou, le cas échéant,
du délai requis par le demandeur pour présenter ses observations ou pour
produire des documents, les intérêts prévus au cinquième alinéa de l'article 77.10
sur le montant dû sont suspendus jusqu'à ce que la décision soit rendue.»
Et le commentaire : Cet article, en
complément des nouveaux articles 69.9, 69.10 et 69.11, encadre la
procédure de révision administrative des décisions relatives à l'imposition
d'une sanction administrative pécuniaire.
Le premier alinéa impose certaines obligations
en ce qui a trait au traitement des demandes de réexamen et aux décisions
rendues.
Le second alinéa vise quant à lui à ne pas
imposer au demandeur l'obligation de payer des intérêts sur le montant de la
sanction administrative pécuniaire qui lui a été imposée si l'administration
tarde à rendre sa décision en réexamen. Et les intérêts cesseront d'être
comptabilisés à compter du 31e jour de la réception de la demande de
réexamen, et ce, jusqu'à ce que la décision soit rendue.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Et ici, donc, j'aimerais peut-être demander à M. le ministre de me
le confirmer, en fait, c'est mon impression, qu'à 69.12 on parle de la sanction
qui sera prévue au règlement, mais aussi on parle des intérêts, et en aucun cas
on ne parle ici de frais, de frais d'administration, par exemple. Donc...
M. Charette : ...mais je ne
sais pas s'il y a des frais d'administration. On m'indique que non, il n'y a
pas de frais de...
M. Benjamin : Non? O.K.
Donc...
M. Charette : Donc, il y a un
montant, un montant qui peut être assujetti à des frais d'intérêt, mais il n'y
a pas, en plus de ça, des <frais...
M. Charette : ...mais je ne
sais pas s'il y a des frais d'administration. On m'indique que non, il n'y a
pas de frais de...
M. Benjamin : Non?
O.K.
Donc...
M. Charette : Donc, il y a
un montant, un montant qui peut être assujetti à des frais d'intérêt, mais il
n'y a pas, en plus de ça, des >frais d'administration.
M. Benjamin : Donc qui peuvent
être imputés à la personne.
M. Charette : Non, effectivement.
Contrairement à une amende pour une... Encore une fois, un stationnement
interdit, souvent on va avoir la contravention plus le frais d'administration
pour un total. Mais là on m'indique que c'est... Il peut y avoir frais d'intérêts,
oui, mais il n'y a pas de frais d'administration comme tels.
M. Benjamin : Des fois, on a
ces frais d'administration là lorsqu'on décide de contester. Par exemple, on
décide de contester, donc de faire des observations, comme on l'appelle ici,
dans le projet de loi, et, advenant que la personne perde, en fait, on lui dit
non, donc perde son recours, donc, elle se voit imposer les sommes prévues à la
contravention mais aussi des frais qui s'additionnent. Et, dans ce cas-là, je
comprends qu'on parle de la sanction et des frais d'intérêts, et pas de frais d'administration.
M. Charette : Exactement.
M. Benjamin : D'accord. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: C'est
encore juste le... Je trouve le mot «diligence» intéressant, parce que ça dit
quoi exactement? Est-ce que c'est la suite de... le paragraphe qui explique le
processus d'être traité avec diligence? C'est juste, je veux bien comprendre. Est-ce
que c'est le mot légal «diligence» dans le sens que ça doit être traité dans
une certaine façon ou est-ce qu'on, juste, utilise un mot très généralement? Parce
que, quand on dit «diligence», là, pour moi, ça dit beaucoup de choses. On
traite une pièce de papier avec diligence. Mais je veux juste bien comprendre. Est-ce
que... «Diligence» dans le sens qu'on veut accélérer le processus ou prendre
notre temps? C'est juste...
M. Charette : En fait, ici, il
faut l'interpréter comme étant le plus rapidement possible. Et c'est pour ça
que, dans le deuxième paragraphe, on parle... «Si la décision en réexamen n'est
pas rendue dans les 30 jours», bref, avec diligence, y aller le plus rapidement,
s'il y a des délais supplémentaires qui peuvent très bien être justifiés dans
certaines circonstances, c'est là où les frais d'intérêts vont cesser de courir
après 30 jours suite à la réception, là, de la demande.
M. Kelley
:
O.K. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : S'il n'y a d'autre intervention sur l'article,
nous poursuivons avec l'article 69.13. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «L'imposition d'une sanction administrative pécuniaire
pour un manquement à la loi ou à ses règlements se prescrit par deux ans à
compter de la date à laquelle un fonctionnaire autorisé à faire des inspections
et des enquêtes a constaté le manquement.
«Le rapport d'inspection ou d'enquête
constitue, en l'absence de toute preuve contraire, une preuve concluante [à] la
date à laquelle le manquement a été constaté.»
• (16 heures) •
Donc, le commentaire : Cet article
prévoit le délai dans lequel un avis de non-conformité doit être transmis pour
être valable. Une fois ce <délai...
>
16 h (version révisée)
<195
M.
Charette : ...rapport d'inspection, d'
enquête constitue, en
l'absence de toute preuve contraire, une preuve concluante [à] la date à
laquelle le manquement a été constaté.»
Donc, le commentaire : Cet article
prévoit le délai dans lequel un avis de non-conformité doit être transmis pour
être valable. Une fois ce >délai passé, l'avis de non-conformité sera
considéré comme prescrit. Cet article s'inspire notamment, encore une fois, des
deux lois auxquelles je fais référence, là, depuis le début de l'article 39.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Donc, merci, Mme
la Présidente. «[L'inspection] d'une sanction administrative pécuniaire pour un
manquement à la loi ou [à] ses règlements [sont prescrits] par deux ans.» Donc,
quand on dit : «Se prescrit par deux ans», donc, c'est-à-dire, après deux
ans, ça tombe, on repart à zéro?
M. Charette : En fait, oui, effectivement,
comme vous pouvez le voir, là, dans le commentaire, le premier paragraphe,
donc, c'est un article qui prévoit que... le délai dans lequel un avis de
non-conformité doit être transmis. Et, au-delà de ce délai-là, c'est tout simplement...
ça devient caduc, c'est un avis de non-conformité qui n'aurait plus de valeur.
M. Benjamin : Et pourquoi? Je
sais que... je vous ai entendu, tout à l'heure, dans les commentaires, M. le
ministre, évoquer deux autres lois pour les deux ans, mais j'essaie de
comprendre pourquoi un délai aussi... qui m'apparaît aussi long, deux ans.
M. Charette : C'est une bonne question.
Dans les faits, je m'en remets, encore une fois, à notre juriste. Comment
pourrait-on expliquer un délai de deux ans? Dans quelles circonstances?
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, il y a consentement pour
que...
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Allez-y, Me Delisle.
M. Delisle (Antoine) : Oui.
Bien, en fait, c'est... les délais, ça peut paraître long, deux ans, sauf qu'il
faut voir qu'il peut y avoir, des fois, un premier constat, mais il peut y
avoir beaucoup de travail, des fois, qui est fait auparavant, avant que la
sanction soit émise, là, que ce soit, justement, pour travailler avec la personne
pour qu'il y ait un retour à la conformité mais aussi simplement pour, des
fois, avoir des inspections subséquentes pour confirmer le manquement ou
assurer le suivi. Donc, c'est un deux ans qui est assez... qui peut paraître
long, mais qui, pour certaines infractions, finalement, n'est vraiment pas trop
long, là. Ça peut prendre, des fois, un certain temps, là, pour exercer les
recours, là.
M. Benjamin : Parce que, si
j'entends bien le ministre, en fait, et je partage d'ailleurs sa vision à ce
sujet-là, donc, que l'objectif visé étant le retour dans les meilleurs délais à
la conformité, alors, je me demande, et là la question s'adresse à vous, M. le
ministre, dans quelle mesure que ce délai de deux ans vous aide véritablement à
ce qu'on puisse avoir un retour rapide à la conformité.
M. Charette : Effectivement,
mais sans reprendre les <mots du...
M. Benjamin : …alors, je me
demande, et là la
question s'adresse à vous,
M. le ministre, dans
quelle mesure que ce délai de deux ans vous aide
véritablement à ce
qu'on puisse avoir un retour rapide à la conformité.
M. Charette :
Effectivement,
mais sans reprendre les >mots du collègue juriste, on est à l'étape de
la SAP, de la sanction administrative pécuniaire, mais il y a des étapes
préalables. Et, tout au long de ces étapes préalables, on va souhaiter un
retour à la normale ou un retour à la conformité. On se souvient, là, de l'avis
de non-conformité qui sera émis, et tout ça. Donc, ça ne veut pas dire qu'il
n'y a rien qui se fait pendant ces deux ans-là. Il y a déjà des démarches en
cours, et on va souhaiter que la situation soit corrigée, là, bien avant, c'est
certain.
M. Benjamin : Ici, dans 69.13,
on parle du rapport d'inspection ou d'enquête. Et ma question est pour vous, M.
le ministre : Est-ce que, lorsqu'il y a rapport d'inspection, il n'y a pas
nécessairement... il n'y a pas de nécessité d'avoir des enquêtes ou bien est-ce
que c'est toujours l'un ou l'autre? Parce qu'il me semble qu'un rapport
d'inspection fait un état d'une situation et un rapport d'enquête va pouvoir
aller plus loin.
M. Charette : On revient peut-être
à la distinction au niveau des qualifications ou des rôles tantôt d'un
inspecteur ou tantôt de l'enquêteur. Dans certains cas, ça peut être un rapport
d'enquête, dans d'autres cas, c'est le rapport d'inspection, mais, dans les
deux cas, c'est le même délai de deux ans, là, qui va s'appliquer pour
maintenir la validité de ce manquement, c'est-à-dire de la suite à donner au
manquement qui a pu être observé, là.
M. Benjamin : Quand vous dites,
en fait, toujours dans le deuxième paragraphe : «En l'absence de toute
preuve contraire», j'aimerais peut-être comprendre qu'est-ce que ça veut dire
exactement, parce que je comprends qu'un rapport d'inspection, un rapport
d'enquête va... justement, le rapport d'enquête va non seulement établir les
faits, mais établir les responsabilités. Donc, «en l'absence de toute preuve
contraire», est-ce que ça veut dire que c'est en l'absence d'une opposition? Je
ne sais pas qu'est-ce que ça veut dire, ici, «en l'absence de toute preuve
contraire».
M. Charette : En fait, c'est
plus au niveau... lorsqu'il y a une contestation devant le TAQ, le Tribunal
administratif du Québec, lorsque l'administré présente des éléments de preuve
contraire ou des éléments qui vont à l'encontre, en quelque sorte, du rapport
d'enquête ou d'inspection. L'intimé, en quelque sorte, a une preuve contraire
ou, à tout le moins, <tente de...
M. Charette : ...
de
preuve contraire ou des éléments qui vont à l'encontre, en quelque sorte, du
rapport d'enquête ou d'inspection. L'intimé, en quelque sorte, a une preuve
contraire ou, à tout le moins, >tente de démontrer, là, un avis
contraire à celui, là, qui lui a été transmis.
M. Benjamin : O.K. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : D'autres interventions? Donc, nous sommes
rendus à l'article 69.14.
M. Charette : Je vais juste
retrouver la bonne section. Voilà, 69,14. Donc, merci, Mme la Présidente. Très
court celui-ci : «Un manquement susceptible de donner lieu à l'imposition
d'une sanction administrative pécuniaire constitue un manquement distinct pour
chaque jour durant lequel il se poursuit.
«Constitue notamment un manquement
quotidien distinct le fait, pour une personne, de poursuivre, jour après jour,
une activité sans détenir l'autorisation requise.»
Le commentaire maintenant : Cet article
prévoit qu'un manquement qui se poursuit sur plusieurs jours pourra donner lieu
à l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire pour chacune des
journées pendant lesquelles le manquement s'est poursuivi.
Précisons que, malgré la possibilité
offerte par cet article, l'intention du ministère est de continuer, comme il le
fait présentement dans le cadre de l'application de la Loi sur la qualité de
l'environnement, d'exercer son pouvoir de manière juste et raisonnable. Conformément
au nouvel article 35.5 de la loi, un cadre général d'application des
sanctions administratives pécuniaires sera élaboré et rendu public. Ce cadre
prévoira les modalités de mise en oeuvre de ce régime de sanctions
administratives pécuniaires afin de s'assurer que l'imposition de ces sanctions
se fasse dans le cadre des objectifs poursuivis, dont celui d'inciter le
contrevenant à prendre rapidement les mesures requises pour assurer la
conformité de ses actes et celui de prévenir la répétition des manquements.
La Présidente (Mme Grondin) :
Y a-t-il des interventions? Nous poursuivons donc avec l'article 69.15. M.
le ministre, je comprends qu'il y a un amendement, donc je vous invite à lire
l'article tel que dans le projet de loi et, par la suite, à lire l'amendement,
s'il vous plaît.
M. Charette : C'est gentil,
merci, Mme la Présidente. Donc, l'article original : «Une sanction
administrative pécuniaire d'un montant de 250 $ dans le cas d'une personne
physique ou de 1000 $
dans les autres cas, peut être imposée à toute personne qui, en contravention
avec une disposition de la présente loi, fait défaut :
«1° de transmettre un renseignement ou un
document exigé en vertu de la présente loi ou de ses règlements ou de le
transmettre dans les délais impartis;
«2° de procéder à l'installation d'une
affiche ordonnée par le ministre ou par tout fonctionnaire autorisé à cette
fin.»
Le commentaire de l'article original :
Cet <article...
M. Charette : ...
ou
un document exigé en vertu de la présente loi ou de ses règlements ou de le
transmettre dans les délais impartis;
«2° de procéder à l'installation d'une
affiche ordonnée par le ministre ou par tout fonctionnaire autorisé à cette
fin.»
Le commentaire de l'article original :
Cet >article, de même que les quatre autres articles qui suivent,
précisent les manquements qui peuvent donner lieu à une sanction administrative
pécuniaire. Précisons que le choix du montant ne laisse place à aucune
discrétion de l'administration, il s'agit d'un montant fixe qui ne peut être
diminué ou augmenté au cas par cas.
• (16 h 10) •
Le présent article prévoit le montant
qu'une personne pourrait devoir payer pour un manquement de la nature de celui
qui y est énoncé, soit celui dont la gravité objective est la moins élevée,
considérant qu'il s'agit surtout d'un manquement de nature administrative.
Les montants prévus par cet article
correspondent à la catégorie D du Cadre général d'application des sanctions
administratives pécuniaires pris en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
Et l'amendement maintenant. Donc, à l'article 69.15
de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel proposé par l'article 39
du projet de loi :
1° supprimer, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, «, fait défaut»;
2° insérer, au début du paragraphe 1°, «fait
défaut»;
3° insérer, au début du paragraphe 2°,
«fait défaut»;
4° ajouter, à la fin, le paragraphe
suivant :
«3° dans le cas d'une personne physique,
se trouve dans une réserve écologique sans y être autorisée».
Donc, les commentaires... ou le commentaire :
C'est un amendement qui réduit le montant de la sanction administrative
pécuniaire applicable dans le cas où une personne physique se trouverait dans
une réserve écologique sans y être autorisée.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Donc, y a-t-il des interventions sur l'amendement? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Quand vous dites, M. le ministre, que, dans vos commentaires, il
y a... c'est une réduction, qu'est-ce que vous voulez dire par réduction? Par
rapport à quel...
M. Charette : À la situation
actuelle. On se laisse juste un petit instant pour valider l'information, ça ne
sera pas tellement long.
La Présidente
(Mme Grondin) : Voulez-vous qu'on suspende les travaux?
M. Charette : En fait, ça
ne devrait pas être très long. Et peut-être y aller d'une autre question dans
l'intervalle, mais je vous reviens avec la réponse, là, dans les meilleurs
délais.
M. Benjamin : Donc, 250 $
dans le cas d'une personne physique, 1000 $
dans les autres cas. Les autres cas, quels sont-ils, les autres cas?
M. Charette : En <fait...
M. Charette : ...dans les
meilleurs délais.
M. Benjamin : Donc, 250
$
dans le cas d'une personne physique, 1
000 $
dans les autres cas. Les autres cas, quels sont-ils, les autres cas?
M. Charette : En >fait,
tout ce qui n'est pas une personne physique, tout simplement. Donc, on fait la
distinction, là, un petit peu comme on l'a déjà évoqué, personne physique
versus personne morale ou autres entités, là, que la personne, l'individu.
M. Benjamin : Donc, on
parle... est-ce qu'on parle, à ce moment-là, des associations, des organismes,
des...
M. Charette : En fait, c'est
l'entité responsable de l'infraction, en quelque sorte. Donc, ça peut être tout
ça. Ça peut être une compagnie, ça peut être un organisme, ça peut être une
association, sinon une personne physique, donc un individu.
M. Benjamin : Je suis
propriétaire d'une pourvoirie, donc, je commets une infraction, à qui on donne
la contravention, à moi ou à la pourvoirie?
M. Charette : Ça dépend,
naturellement, de l'infraction, mais, si c'est l'entreprise qui, pour des
raisons... pour faciliter ses opérations, commet l'infraction, c'est
vraisemblablement l'entreprise qui serait tenue responsable.
Et là peut-être juste revenir à la réponse
précédente. Pourquoi on a révisé à la baisse ce type d'infraction là? C'était à
la demande, là, expresse de la Protectrice du citoyen, qui s'était prononcée
sur le dossier. Et, pour les amendes, c'était à l'article 69.18. Donc,
c'était 2000 $
pour une personne physique et 10000 $,
là, dans les autres cas. Donc, c'était passablement plus dispendieux pour ce
volet-là en particulier, mais on va voir, dans les autres articles, pour les
autres types d'infraction, parce que, là, on est essentiellement au niveau
administratif, c'est une infraction d'origine administrative, là, donc on n'est
pas sur un affront par rapport au milieu naturel. Donc, les prochains articles
vont nous permettre, là, de s'y retrouver, là, sur les types d'infraction.
M. Benjamin : Et je comprends
qu'au niveau des sanctions administratives, les... À partir des trois alinéas
que vous nous avez apportés dans l'amendement, ce sont les seules sanctions
jugées administratives pour lesquelles il est prévu des amendes? Est-ce qu'il
pourrait y avoir d'autres types de sanctions administratives?
M. Charette : Là, comme je le
mentionnais avec l'amendement, on précise, là, que c'est réellement pour des
infractions administratives. Et on décrit, à l'article original qui n'est pas
totalement modifié, quel serait le cas. Donc, on dit, par <exemple...
M. Charette : ...
avec
l'amendement, on précise, là, que c'est réellement pour des infractions
administratives. Et on décrit, à l'article original qui n'est pas totalement
modifié, quel serait le cas. Donc, on dit, par >exemple... J'essaie de
vous donner un exemple précis. Donc, si la personne responsable d'un site fait
défaut de transmettre un renseignement, donc, ou un document exigé, on comprend
que ce n'est pas une infraction qui est très grave. Donc, c'est pour ça que les
montants ont été revus à la baisse, encore une fois, suite aux recommandations,
là, de la commissaire... Comment l'appelle-t-on, déjà?
Une voix : …
M. Charette : De la
Protectrice du citoyen, voilà, merci. Mais on va voir, un petit peu plus bas,
là, avec les autres articles, qu'il y a des infractions qui peuvent être
nettement plus significatives, avec des amendes qui sont aussi plus élevées.
M. Benjamin : Et vous jugez
qu'une personne physique qui se retrouverait dans une réserve écologique sans
être autorisée, c'est une sanction administrative qui s'impose?
M. Charette : Oui,
effectivement, mais, encore une fois, tout est dans ce qu'elle y fait. C'est là
où on va voir, un petit peu plus loin, qu'il peut y avoir une gradation, mais,
si on est en présence d'une personne qui n'est tout simplement pas à la bonne
place, c'est une chose; cette personne-là commet une activité qui, elle, est
plus dommageable, ça en sera une autre. Mais sinon l'article lui-même, là,
comme je le mentionnais, précise davantage des omissions de documents, ou de
transmission de renseignements, ou encore fait défaut de procéder à
l'installation, là, d'une affiche à la demande du ministère. Donc, on est
réellement, là, dans des cas d'infraction de moindre impact ou de moindre
importance.
M. Benjamin : On est d'accord.
On est d'accord, effectivement, que ce sont des infractions qui ont... de
moindre impact, de moindre importance, mais, dans le cas qui est devant nous,
et en lien notamment avec votre amendement, M. le ministre, donc, pour ce qui
est des deux premiers alinéas, c'est évident, en fait, techniquement, que vous
reprenez… Il va de soi qu'effectivement, à sa face même, pardonnez-moi
l'expression, que ce sont des sanctions administratives, mais j'essaie de
comprendre l'ajout quand on parle de la présence d'une personne physique dans une
réserve écologique. Donc, quelqu'un qui n'a jamais eu à faire aucune démarche
préalable avec l'administration, avec le ministère, en quoi c'est un accroc
à... et que ça impose... Je ne suis pas en train de dire que ce n'est pas
sanctionnable, mais ce que j'essaie de comprendre... En quoi c'est une
sanction... c'est une faute administrative, parce qu'une faute administrative…
Il y a une sanction administrative, donc, mais visiblement, là, je ne vois pas
la faute <administrative...
M. Benjamin : ...
ça
impose... Je ne suis pas en train de dire que ce n'est pas sanctionnable, mais
ce que j'essaie de comprendre : en quoi c'est une sanction... c'est une
faute administrative, parce qu'une faute administrative… Il y a une sanction
administrative, donc, mais visiblement, là, je ne vois pas la faute >administrative.
J'y vois une faute, mais pas une faute administrative.
M. Charette : Juste valider,
s'il y avait une autre question entre-temps, je vais juste m'assurer de trouver
la bonne réponse.
Des
voix : ...
M. Charette : En fait, c'est
un bon rappel, là, de mon collègue. Ce sont toutes des sanctions
administratives. On est dans les SAP, le «a» étant «administrative», mais, pour
déterminer la hauteur de la pénalité, on l'a ramenée dans cette catégorie-ci. Parce
qu'on voit plus bas des amendes nettement plus élevées. Et c'est là aussi où la
Protectrice du citoyen nous invitait à revoir à la baisse la sanction, là, qui
pourrait être imposée dans pareille circonstance, mais, à la base, ce sont
toutes des sanctions administratives.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement?
Donc, je vais procéder à sa mise aux voix par appel nominal. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Dans la
salle La Fontaine, M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: De
retour à la salle Papineau, M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Y a-t-il
d'autres interventions sur l'article 79.15? Nous allons donc poursuivre avec l'article 69.16.
M. le ministre.
• (16 h 20) •
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «69.16. Une sanction administrative pécuniaire d'un
montant de 500 $ dans le cas d'une personne physique ou de 2500 $ dans les
autres cas, peut être imposée à toute personne qui, en contravention avec une
disposition de la présente loi, fait défaut de respecter toute condition d'une
autorisation délivrée par le ministre en vertu de la présente loi ou de l'un de
ses règlements.»
Le commentaire : Cet article précise
des manquements qui donnent lieu à une sanction administrative pécuniaire et
dont la gravité objective est plus élevée que ceux prévus à l'article
précédent. Ces manquements pourront donner lieu à l'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire de 500 $ ou de 2500 $,
selon le cas.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Ma première question, toute simple, 69.16, donc : Quand on
parle d'une personne physique ou dans les autres cas, <donc...
M. Charette : ...
administrative
pécuniaire de 500 $ ou de 2
500 $,
selon le cas.
La Présidente (Mme
Grondin) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Ma première question, toute simple, 69.16, donc : À qui… Quand
on parle d'une personne physique, ou dans les autres cas, >donc,
500 $ ou 2500 $,
à qui s'adresse cet article-là, précisément?
M. Charette : Bien, à la
personne physique ou l'entité morale responsable de l'infraction.
M. Benjamin : On parle ici de personnes
qui auraient commis une contravention, donc qui feraient défaut de respecter
toute condition d'une autorisation délivrée par le ministre. Est-ce qu'ici on
s'adresse à la personne qui détient l'autorisation ou à quelqu'un d'autre?
M. Charette : En fait, c'est
en contravention avec une disposition de la présente loi, oui, mais qui fait
défaut de respecter toute condition d'une autorisation, mais c'est une... En
fait, la personne qui fait l'infraction n'est pas forcément celle qui s'est vu
délivrer une autorisation pour une activité. Donc, ce n'est pas forcément
limitatif, là, à celle qui a reçu. Je ne veux pas vous induire en erreur, là,
j'ai des compléments d'information. Donc, c'est réellement... Bien, je
m'excuse, j'ai failli vous induire en erreur, là, bien involontairement. Donc,
dans ce cas bien, bien précis, on fait référence à la personne qui détient
l'autorisation.
M. Benjamin : D'accord. Et,
quand on parle d'infraction, on dit ici : «Peut être imposée à toute
personne qui [est] en contravention avec une disposition de la présente loi»,
donc, alors, quand on parle d'infraction, de... qu'est-ce que... Donnez-moi un
exemple, M. le ministre. Est-ce que vous pouvez me donner un exemple? Parce que
j'essaie de bien comprendre. Je comprends que c'est le détenteur, parfait, donc
ça circonscrit, pour moi, le bout qui est ciblé, qui est visé, mais quel genre
de situation, par exemple, qui pourrait arriver?
M. Charette : On se met... on
se lance le mot chacun de trouver un exemple précis, là, donc je vais voir qui
est le plus rapide. On lance le défi. Mais sinon, lorsqu'on émet... lorsqu'une
autorisation qui est donnée pour faire une activité x... et que ce n'est pas
respecté, c'est là où ça s'appliquerait. Mais je veux vous donner un exemple
plus précis, donc je vais voir. Et, si vous le demandez, je pourrai vous dire
qui m'a envoyé la réponse la plus rapide sur l'iPad, juste pour ajouter à
l'exercice un petit peu. Mais sinon, si vous avez une autre question en
attendant, là, je vous reviens dès que j'ai cet élément de <réponse là...
M. Charette : ...
si
vous le demandez, je pourrai vous dire qui m'a envoyé la réponse la plus rapide
sur l'iPad, juste pour ajouter à l'exercice un petit peu. Mais sinon, si vous
avez une autre
question en attendant, là, je vous reviens dès que j'ai
cet élément de >réponse là.
M. Benjamin : Donc, je
pense que mon collègue de Jacques-Cartier voulait poser une question. Donc, je
vais...
M. Kelley
: Parce
que tout le monde fait des recherches, présentement, c'est peut-être aussi juste
un exemple d'une amende de 500 $ puis une de 2500 $, c'est comme avoir un exemple de
mériter une amende à tel niveau. C'est quoi, la différence, dans l'infraction
qui a été faite?
M. Charette :
Effectivement. Comme on est en train de le voir, ça va se défiler, se dérouler,
là, sur plus ou moins quatre articles. On est passés à une contravention qui
était moindre, à 250 $. Là, on passe à 500 $. On va voir, les
articles suivants sont encore plus élevés. Donc, c'est réellement la gradation
de l'infraction qui va déterminer quel est le montant qui s'applique. Et, pour
ce qui est d'un exemple précis, ça commence à rentrer, hein, c'est bien, les
exemples me parviennent.
La Présidente (Mme Grondin) :
On pourrait... Je vous propose de prendre quelques instants.
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, je vais suspendre les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 25)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 37)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous recommençons
les travaux. M. le ministre, on vous a posé quelques questions, donc avez-vous
les réponses avec vous? Oui?
M. Charette : Avec grand,
grand plaisir. Donc, c'est différents cas de figure. Si, par exemple, quelqu'un
a fait une demande pour aller... On a cité l'exemple de l'île Brion à quelques
reprises. On sait que c'est une catégorie qui est très, très stricte. Donc, si
une personne a fait une demande pour s'y rendre à des fins de gestion mais s'y
rend avant que l'autorisation est donnée, donc que la personne a présumé que la
réponse allait être favorable, ça pourrait être sujet à une amende. Ou, si une
personne, par exemple, là, a, sur des terres publiques, autorité pour récolter
du bois, mais que la personne en récolte plus que ce qui est permis, ça
pourrait donner lieu à des amendes aussi. Donc, ce sont des exemples, là, qui
peuvent être interprétés dans la catégorie que nous étudions présentement.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Ça vous convient?
M. Benjamin : Oui, absolument.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on ne pourra pas savoir lequel de vos
collègues...
M. Charette : Je ne dirai pas
qui, mais il y a quelqu'un qui a concédé la victoire à une autre personne. Je
ne dis pas qui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il
d'autres interventions sur cet article? Donc, nous allons poursuivre avec
l'article 69.17. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «69.17. Une sanction administrative pécuniaire, d'un
montant de 1 000 $ dans le cas d'une personne physique ou de 5 000 $
dans les autres cas, peut être imposée à toute personne qui réalise une
activité ou fait une chose sans avoir obtenu une autorisation exigée en vertu
de la présente loi ou de l'un de ses règlements.»
Donc, cet article prévoit à son tour le
montant des sanctions administratives pécuniaires liées à des manquements dont
la gravité objective est plus élevée que ceux prévus aux articles précédents.
Ces manquements pourront <donner...
M. Charette : ...sans avoir
obtenu une autorisation exigée en vertu de la présente loi ou de l'un de ses
règlements.»
Donc, cet
article prévoit à son
tour le montant des sanctions administratives pécuniaires liées à des
manquements dont la gravité objective est plus élevée que ceux prévus aux
articles précédents. Ces manquements pourront >donner lieu à
l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire de 1 000 $ ou
de 5 000 $ selon les cas.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau.
• (16 h 40) •
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, le ministre vient de nous donner deux exemples tout à
l'heure. En fait, j'essaie de voir, à partir de ces deux exemples que vous nous
aviez donnés, quelle est la différence entre le 69.16 et le 69.17, parce que
j'ai l'impression que, dans le cas du… j'ai l'impression que... je trouve que
l'exemple que vous nous avez donné colle davantage à 69.17 qu'au 69.16.
M. Charette : À mes collègues,
je dis qu'on aura sans doute une question semblable à 69.18, donc essayons déjà
de trouver des exemples pour 69.18, mais, à 69.17, comme je le mentionnais, c'est
une question de gradation. Plus l'infraction est importante, plus les montants
sont élevés.
Et, dans le cas présent... Tout à l'heure,
je disais, la personne qui présume d'une réponse qui va probablement être
favorable mais qui y va avant d'avoir cette autorisation-là, là, c'est plus
grave, donc le montant est plus élevé. Là, c'est carrément une condition
d'autorisation qui... Non, en fait, tout à l'heure, c'est une condition
d'autorisation qui n'a pas été respectée, alors que, là, le méfait est fait
alors qu'il n'y a pas d'autorisation du tout qui était prévisible, donc, d'où
un montant plus élevé cette fois-ci qu'à l'article précédent.
M. Benjamin : Est-ce que je
comprends que l'exemple que vous nous avez donné par rapport à l'île Brion, c'est
plutôt ça, puisque ce serait quelqu'un qui se rendrait — puisque c'est
un territoire strict — sans avoir préalablement obtenu l'autorisation?
M. Charette : Tout à l'heure,
ce que je mentionnais pour l'île Brion, par exemple, quelqu'un qui est sujet
d'obtenir une autorisation pour des fins de recherche, mais qu'il présume de sa
réponse et s'y rend avant, c'est plus grave que la personne qui ne respecte pas
du tout, du tout une autorisation, là, ou a commis le geste alors qu'il n'y
avait pas d'autorisation, là, qui était même pensable ou prévisible, là, selon
le geste posé.
M. Benjamin : Parce que, vous
comprenez, en fait… D'où, pour moi, l'importance de l'illustration, parce que,
que ce soit 69.16, 69.17, et on pourrait peut-être le voir à 69.18 un peu, c'est
qu'il faut... je trouve que ce n'est pas vraiment clair, à partir de quand on
est dans 69.16, quand est-ce qu'on est dans 69.17. Donc, 69.17, ça nous dit,
donc : «Peut être imposée à toute personne qui réalise une activité ou
fait une chose sans avoir obtenu une autorisation exigée». Bon, 69.16, qu'on
vient de voir : «Toute personne qui [...] fait défaut de respecter toute <condition
d'une...
M. Benjamin : ...69.17,
ça nous dit, donc : «peut être imposée à toute personne qui réalise une
activité ou fait une chose sans avoir obtenu une autorisation exigée». Bon,
69.16, qu'on vient de voir : «Toute
personne qui [...] fait défaut
de respecter toute >condition d'une autorisation délivrée». Donc, c'est
là que j'essaie de comprendre quelle est la nuance entre les deux, à partir de
quand une personne physique ou d'autres types de personnes vont recevoir… vont
être dans 69.16 ou dans 69.17.
M. Charette : En fait, j'ai peut-être
un exemple plus simple à illustrer que l'île Brion. Une personne qui a une autorisation
pour couper du bois mais qui en coupe plus que prévu, donc, il y a un défaut par
rapport à une autorisation qu'il a obtenue, qui est sanctionnable, oui, mais
moins grave qu'une personne qui coupe du bois alors qu'elle n'a même pas eu d'autorisation
pour en couper. Donc, c'est peut-être la distinction, là, qui nous permet, là,
de différencier les deux cas de figure.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :Y a-t-il d'autres interventions? Donc, nous allons poursuivre
avec l'article 69.18. M. le ministre, je crois que vous avez un amendement, également.
Donc, je vous invite à lire l'article et, par la suite, l'amendement.
M. Charette : C'est effectivement
le cas. Parfait. Donc, l'article original : «Une sanction administrative
pécuniaire d'un montant de 2 000 $ dans le cas d'une personne
physique ou de 10 000 $ dans les autres cas, peut être imposée à
toute personne qui :
«1° réalise une activité interdite dans un
milieu naturel ou un territoire visé par la présente loi ou la réalise sans
l'autorisation requise;
«2° endommage un milieu naturel ou un
territoire visé par la présente loi ou détruit ou endommage un bien en faisant
partie;
«3° dans le cas d'une personne physique,
se trouve dans une réserve écologique sans y être autorisée;
«4° ne se conforme pas à une ordonnance
rendue en vertu de la présente loi.»
Le commentaire : Cet article prévoit
les manquements dont la gravité objective est la plus élevée et y associe une
sanction administrative pécuniaire de montants de 2 000 $ ou de
10 000 $ selon le cas.
Et les montants prévus par cet article
correspondent à la catégorie A du cadre général d'application des sanctions
administratives pécuniaires prises en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
Donc, je vous lirais, avec votre
permission, l'amendement qui est proposé, très, très succinct. Donc, à
l'article 69.18 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, proposé
par l'article 39 du projet de loi :
1° supprimer, dans le paragraphe 1°,
«ou la réalise sans l'autorisation requise»; et
2° supprimer le paragraphe 3°.
Donc, comme explication supplémentaire,
là, tout simplement mentionner, là, que ça permet de prévoir un seul montant
pour la sanction administrative pécuniaire <applicable dans le cas où
une...
M. Charette : ...
ou
la réalise sans l'autorisation requise»; et
2° supprimer le paragraphe 3°.
Donc, comme explication supplémentaire,
là, tout simplement mentionner, là, que ça permet de prévoir un seul montant
pour la sanction administrative pécuniaire >applicable dans le cas où
une personne réaliserait sans l'autorisation requise une activité dans un
milieu naturel ou dans un territoire faisant l'objet d'une mesure de
conservation. Et voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je suis sur l'amendement du 69.18. En fait, ma première question,
je pense que... en fait, pourquoi... en fait, j'aimerais demander au ministre,
pourquoi avoir enlevé «ou la réalise sans l'autorisation requise» dans l'alinéa
1°?
M. Charette : En fait, ça
pouvait peut-être porter à confusion par rapport à ce que je mentionnais
précédemment, au niveau d'une autorisation qui pouvait être à venir ou qui ne
respectait pas les termes de cette autorisation-là. Donc, c'est plus précis,
là. La personne est admissible à cette sanction-là si elle réalise une activité
interdite dans un milieu naturel ou un territoire visé par la présente loi,
point. Donc, c'est plus clair et ça évite la confusion avec les articles
précédents.
M. Benjamin : Quand on dit :
«Réalise une activité interdite dans un milieu naturel», donc, est-ce qu'il y a
une liste d'interdictions, d'éléments d'interdiction disponible? Comment on
décide?
M. Charette : Ça nous ramène à
plusieurs séances préalables. Lorsqu'on a développé, par exemple, ce qui était
permis dans le plan d'intervention, on a aussi évoqué les activités qui étaient
interdites, mais là on remonte à plusieurs séances. Donc, c'est dans cet
esprit-là. Quelqu'un qui est sur une aire protégée, par exemple, et qui fait
une activité qui est interdite est susceptible d'être sanctionné.
Une voix : ...
M. Charette : Et là on me
rappelle, là, comme je vous le disais, là, les articles précédents, donc, on
s'est penchés là-dessus, notamment, là, à l'article 32, il y a quelques…
en fait, plusieurs séances de ça.
M. Benjamin : Et peut-être que
cette question-là, j'aurais peut-être même dû vous la poser trois ou quatre
articles auparavant, mais il n'est pas trop tard, quand même, pour vous la
poser, toute simple. Ici, quand on parle des différents montants de ces
sanctions-là, évidemment, c'est des sanctions, donc, telle infraction,
1 000 $, telle infraction, 2 000 $, telle infraction,
5 000 $, et non pas un maximum de...
M. Charette : Effectivement.
Dans le premier article de cette série-là, on précisait qu'il n'y avait pas de
sanction discrétionnaire, c'est des montants fixes selon la gravité de <l'infraction...
M. Benjamin : ...
de...
M. Charette :
Effectivement. Dans le premier article de cette série-là, on précisait qu'il
n'y avait pas de sanction discrétionnaire, c'est des montants fixes selon la
gravité de >l'infraction.
M. Benjamin : Toujours sur l'amendement,
Mme la Présidente, à cette sanction, parce que, quand même, lorsqu'il s'agit
d'une sanction administrative pécuniaire d'un montant de 2 000 $,
donc, on comprend que ça commence à être un montant qui peut être très... assez
dissuasif, je crois, est-ce qu'il y a d'autres montants qui peuvent être exigés
en fonction d'une infraction? Par exemple, quelqu'un qui endommagerait un
milieu naturel dans un territoire visé, par exemple, qui est quelque chose que
je considère comme très grave.
M. Charette : En fait, là, on
est réellement dans le régime des SAP, des sanctions administratives
pécuniaires, mais, au niveau pénal, au niveau... il y a quand même d'autres
types de sanctions qui peuvent être imposées, mais, selon le régime des SAP, je
vais l'appeler comme ça, ce sont les montants, là, qui sont possibles
d'imposer. Mais, comme je le mentionnais aussi, tout ça est aussi régi, là, je
ne me souviens plus à quel article on le voyait. Oui, il y a une référence au
niveau de la Loi sur la qualité de l'environnement. Au niveau du gouvernement
du Québec, les SAP, il y a quand même des règles qui régissent ces types de
sanctions là. Donc, c'est en conformité, là, avec le régime des sanctions
administratives pécuniaires.
M. Benjamin : Est-ce qu'une
sanction comme celle-ci... par exemple, est-ce qu'on pourrait prévoir… Une
sanction comme celle-ci pourrait être délivrée, non seulement, par exemple, à
une personne physique mais à une personne morale en même temps, de manière
concomitante?
M. Charette : La même
infraction serait reprochée à deux entités différentes?
M. Benjamin : La même
infraction, est-ce qu'elle peut être reprochée à deux entités?
M. Charette : Peut-être me
référer au collègue juriste.
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, y a-t-il consentement pour
que Me Delisle réponde à votre question? Oui?
M. Benjamin : Oui,
consentement.
• (16 h 50) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Me Delisle.
M. Delisle (Antoine) :
Généralement, en fait, ça sera plutôt un choix. Quand on identifie la personne,
c'est soit la société dans ses activités ou, par exemple, une personne qui le
fait en son nom personnel. C'est rare qu'on considère que deux individus sont,
de manière… bien, ils peuvent être, les deux, responsables, oui, là, c'est sûr,
mais là on ne parlera pas nécessairement d'un employé et de l'entreprise, ce
serait une entreprise et une personne physique autre qui ne s'exécute pas pour
l'entreprise. Ce ne serait pas impossible que les deux soient, de manière
concomitante, responsables d'un manquement sanctionnable.
M. Benjamin : Et, à ce
moment-là, on parlerait... on pourrait parler, à ce moment-là, de deux
sanctions, donc, dans le cas qui nous concerne ici, à l'amendement, <2 000 $...
M. Delisle (Antoine) :
...l'entreprise. Ce ne serait pas impossible que les deux soient, de manière
concomitante, responsables d'un manquement sanctionnable.
M. Benjamin : Et, à ce
moment-là, on parlerait... on pourrait parler, à ce moment-là, de deux
sanctions, donc, dans le cas qui nous concerne ici, à l'amendement, >2 000 $
d'un côté et 10 000 $ de l'autre?
M. Delisle (Antoine) : Oui,
oui, effectivement. Dans ce cas-là, ce sera... Le montant est toujours pour une
personne physique ou une personne morale, oui.
M. Benjamin : D'accord, parfait.
Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement à
l'article 69.18? Nous allons donc procéder à sa mise aux voix. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Salle
La Fontaine, M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Salle
Papineau, M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à
l'article 69.18 est adopté. Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 69.18 tel qu'amendé? Ça va? Donc, nous poursuivons avec
l'article 69.19.
M. Charette : Nous aurions un
amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous avez un amendement.
M. Charette : Donc, j'y vais
avec la lecture de l'article original : «Le gouvernement peut, dans un
règlement qu'il prend en vertu de la présente loi, prévoir qu'un manquement à
l'une de ses dispositions puisse donner lieu à une sanction administrative
pécuniaire. Il peut y prévoir des conditions d'application de la sanction et y
déterminer les montants ou leur mode de calcul, lesquels peuvent notamment
varier selon l'importance du dépassement des normes qui n'ont pas été
respectées, sans toutefois excéder les montants maximums prévus à
l'article 69.18.»
Donc, le commentaire : Cet article
habilite le gouvernement à prévoir que des manquements à des dispositions des règlements
pris en vertu de la loi pourront donner lieu à l'imposition de sanctions
administratives pécuniaires. Ces règlements pourront prévoir des conditions d'application
de ces sanctions ainsi que déterminer les montants ou leur mode de calcul.
Précisons que ces montants ne pourront en aucun cas dépasser les montants
maximums prévus pour les manquements visés au nouvel article 69.18, c'est-à-dire
2 000 personnes... 2 000 $, c'est-à-dire, pour une personne
physique et 10 000 $ dans les autres cas.
Cet article s'inspire notamment de
l'article 115.27 de la Loi sur la qualité de l'environnement et de
l'article 20 de la loi visant l'augmentation du nombre de véhicules automobiles
zéro <émission. Donc, je pourrais vous...
M. Charette : …
et
10 000 $ dans les autres cas.
Cet article s'inspire notamment de
l'article 115.27 de la Loi sur la qualité de l'environnement et de
l'article 20 de la loi visant l'augmentation du nombre de véhicules
automobiles zéro >émission. Donc, je pourrais vous faire la lecture de
l'amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) :S'il vous plaît.
M. Charette : Parfait. Donc,
très simple : Remplacer, dans l'article 69.19 de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel proposé par l'article 39 du projet de
loi, de «l'importance du dépassement des normes qui n'ont pas été respectées»
par «la gravité du manquement».
Donc un commentaire, là, c'est un amendement
de nature technique. En contexte de la LCPN, il est plus approprié de parler
d'une variation des SAP en fonction de la gravité des manquements qu'en
fonction de l'importance du dépassement des normes.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. En fait, j'essaie de comprendre, dans l'amendement, qu'est-ce
que «la gravité du manquement» vient dire que «l'importance du dépassement des
normes qui n'ont pas été respectées» ne dit pas. Donc, comment… pourquoi
expliquer… comment expliquer cet amendement?
M. Charette : Étant donné
qu'on est dans un contexte de patrimoine naturel à préserver, c'est plus
difficile de déterminer, par exemple, l'importance du dépassement d'une norme.
Pour pouvoir démontrer le dépassement d'une norme, il faudrait que ce soit tout
le temps une norme qui soit quantifiable, qui soit mesurable, de façon… en
termes de chiffre ou pourcentage, alors que, lorsqu'on fait référence à la
gravité du manquement, on sait que — je le résume comme
ça — ne pas mettre une affichette sur l'entrée d'un territoire est
moins grave, en termes de manquement, que de puiser plus de bois que permis,
par exemple. Et c'est moins grave, puiser plus de bois que permis, que d'en
puiser là où ce n'est carrément pas possible d'en puiser.
Donc, c'est plus facile de démontrer la
gravité d'un manquement que de faire référence au dépassement d'une mesure ou
d'une norme en particulier, mais, dès le départ, si on se fie aux articles que
l'on vient d'adopter, c'était tout le temps une gradation par rapport à la
gravité d'une action posée, donc c'est une suite logique. Et plus facile
d'interpréter avec un libellé comme celui-ci.
M. Benjamin : Parce que j'ai
l'impression que, quand on dit «l'importance de dépassement des normes qui
n'ont pas été respectées», c'est mesurable, c'est quantifiable, tandis que,
quand on dit, «la gravité du manquement», on est de l'ordre de l'appréciation.
M. Charette : Bien, les articles
précédents ont permis de baliser cet <élément-là…
M. Benjamin : ...
qui
n'ont pas été respectées», c'est mesurable, c'est quantifiable, tandis que,
quand on dit, «la gravité du manquement», on est de l'ordre de l'appréciation.
M. Charette : Bien, les
articles précédents ont permis de baliser cet >élément-là. Si, par
exemple, je reprends l'exemple le plus anodin qui a été cité… Bien, encore plus
anodin, là — on l'a évoqué au premier article qui abordait ces
éléments-là — la personne qui omet de présenter un document, donc, on
est purement, purement administratif, il n'y a pas du tout d'impact au niveau
de l'aire protégée. Ça peut même être un simple oubli de bonne foi. C'est moins
grave, en termes de manquement, que la personne qui se retrouve là où elle n'a
pas droit d'être, ou la personne qui récolte plus de bois qu'elle ne peut en
récolter, ou une personne qui récolte du bois alors qu'elle n'a tout simplement
pas le droit d'en récolter. Donc, c'est plus facile d'y aller avec une
référence de gravité.
Et, quand on parle, encore une fois, du
dépassement d'une norme, c'est là où c'est difficile de mettre un pourcentage
de dépassement de norme, lorsque la personne a oublié de joindre un document à
son obligation, là, de transmission. Donc, c'est plus facile de qualifier en
fonction de la gravité que du dépassement de norme.
M. Benjamin : On est
toujours dans l'amendement, Mme la Présidente. Donc, je comprends, dans cette
deuxième phrase : «Il peut y prévoir des conditions d'application de la
sanction et y déterminer les montants», jusqu'à présent, je comprends, mais
«leur mode de calcul», là, je ne comprends pas. Qu'est-ce que vous entendez par
«mode de calcul»? Parce qu'il me semble que les montants sont fixes, donc, les
montants sont connus, donc, alors comment... Pour le mode de calcul, je ne
comprends pas ce que ça veut dire.
M. Charette : Je vais
tenter de vous faire... de vous amener sur un autre type d'explication. Là, on
est dans un contexte où on est dans l'application d'un règlement, donc un
règlement qui est à venir, règlement qui n'a pas encore été... qui n'a pas
encore fait l'objet d'une consultation, règlement qui n'est pas encore appliqué
et applicable. Donc, c'est dans le règlement où il pourrait y avoir une
modulation.
• (17 heures) •
Et, de façon plus précise, le mode de
calcul, c'est l'établissement du montant, donc, en fonction des facteurs qu'on
aura, les facteurs d'évaluation qu'on aura à notre disposition. C'est là où le
montant sera déterminé. Est-ce que c'est en fonction, par exemple, de
l'article 69.16? Est-ce que c'est <plutôt en fonction de...
>
17 h (version révisée)
<195
M.
Charette : ...des facteurs qu'on aura, les facteurs d'évaluation qu'on
aura à notre disposition. C'est là où le montant sera déterminé. Est-ce que
c'est en fonction, par exemple, de l'article 69.16? Est-ce que c'est >plutôt
en fonction de l'article 69.17 ou 69.18? Donc, la détermination du montant
se fait en fonction de la gravité de l'infraction constatée.
M. Benjamin : Donc, puisque
vous venez de parler de modulation, M. le ministre, est-ce que je comprends que
les articles que nous venons d'étudier précédemment, c'est-à-dire, soit le
69.15, 69.16, 69.17 et 69.18, les sommes qui apparaissent comme étant des
sanctions administratives pécuniaires, donc ce sont des sommes qui peuvent être
modulées?
M. Charette : Quand je disais
«modulé», c'est par rapport à la gravité de l'infraction et non pas par rapport
au tarif lui-même. Dès que c'est... Par exemple, dès qu'il est déterminé que c'est
en fonction de 69.18, selon la gravité, ce sera automatiquement 2000 $ pour une
personne physique ou 10000 $
pour une personne morale, par exemple. Donc, c'est ce que je voulais...
peut-être le terme n'était pas le plus approprié, mais, dès que la catégorie ou
l'article de référence est déterminé, le montant, lui, reste inchangé, là. Comme
je le mentionnais, il n'y a pas de pouvoir discrétionnaire sur le montant de la
section, c'est la gravité qui va faire en sorte que c'est soit tantôt 2000 $, soit tantôt
un montant plus élevé, là, tout dépendant si c'est une personne physique ou une
personne morale.
M. Benjamin : Alors, question
de me permettre de comprendre, M. le ministre, je suis une personne physique,
j'endommage un milieu naturel ou un territoire visé par la présente loi, ou je
détruis ou endommage un bien en faisant partie, le 69.18 prévoit que la
sanction administrative que j'encoure, c'est un montant de 2000 $. Maintenant,
ce que je cherche à comprendre, en lien avec l'amendement que nous avons devant
nous, quand on dit «mode de calcul», ça veut dire quoi? Puisque la loi est
claire, la loi dit clairement à quoi je m'expose et la loi prévoit le montant
auquel je devrai payer par rapport à cette sanction-là, quand on dit «mode de
calcul»... pourquoi?
M. Charette : En fait, le mode
de calcul, c'est selon la gravité de l'infraction. Donc, si c'est la sanction
ou la gravité la plus élevée qui est reconnue, là, à travers les quatre
articles que vous avez justement cités, bien, ce sera 2000 $ pour la personne physique et 10000 $ pour la
personne morale. Donc, il faut lire «mode de calcul» à travers… pas <l'interprétation,
mais la...
M. Charette : …
la
plus élevée qui est reconnue, là, à travers les quatre articles que vous avez
justement cités, bien, ce sera 2
000 $
pour la personne physique et 10
000 $
pour la personne morale. Donc, il faut lire «mode de calcul» à travers… pas >l'interprétation,
mais la désignation ou le choix de la catégorie ou de la gravité de l'infraction.
M. Benjamin : Bien, en fait,
parce que, par rapport à la catégorie, moi, je dirais plutôt : «À déterminer
les montants», mais ça… C'est pour cette raison que je vous ai dit, tout à l'heure,
que je comprends très bien jusqu'à «déterminer les montants», parce que «déterminer
les montants», à ce moment-là, ça dit à quelle catégorie, dans quelle
catégorie vous vous retrouvez par rapport à l'infraction. Êtes-vous une
personne physique ou une personne… ou une entreprise? Ça, c'est «déterminer les
montants», mais «le mode de calcul», ça suggère autre chose, donc, et ça
suggère autre chose, «le mode de calcul», donc, et moi, je ne vois pas… puisqu'il
me semble que c'est clair, c'est limpide ce que nous venons de regarder comme
articles, précédemment. Qu'est-ce que ça veut dire, «mode de calcul»? Donc,
moi, j'essaie de voir. Mais «déterminer les montants», c'est clair pour moi, je
vois ce que ça veut dire. Donc, c'est… et les articles que nous venons de
regarder, précédemment, nous permettent de dire : Bien, écoutez, oui, il y
aura un projet de règlement qui permettra, etc., bon, mais ce n'est toujours
pas clair, pour moi, «mode de calcul».
M. Charette : Je le
mentionnais précédemment, il va y avoir un règlement d'application, et, dans le
règlement d'application, on pourrait prévoir, par exemple, des sanctions qui ne
sont pas mentionnées dans le projet de loi, mais ce que l'article mentionne, c'est
que la sanction ne pourra jamais être plus élevée que ce qui est mentionné dans
le projet de loi. Donc, le règlement va venir permettre de préciser d'autres
types de sanctions, par exemple, qui ne sont pas prévues actuellement, mais
pour lesquelles les sanctions ne pourront pas être plus élevées, là, que celles
qui figurent déjà dans le texte de loi.
M. Benjamin : Jusqu'à présent,
je pense que, dans ce projet de loi là et même dans d'autres projets de loi, M.
le ministre, vous nous avez surtout habitués à nous parler de «le ministre
peut, par règlement». C'est cette formulation-là. Et puis, là, tout à coup, on
trouve «le gouvernement». Pourquoi le gouvernement et pas le ministre?
M. Charette : En fait, comme
je vous le mentionnais tout à l'heure, au niveau des régimes des SAP, il y a
quand même un cadre qui transcende le ministère de l'Environnement, d'une part,
mais je me retourne vers le juriste : Est-ce qu'il y a d'autres
explications que celles-ci ou peut-être un complément? Si, avec consentement,
on pourrait…
La Présidente (Mme
Grondin) : Il y a consentement. Me Delisle.
M. Delisle (Antoine) : Merci.
La majorité des règlements, dans la LCPN, sont <adoptés par…
M. Charette : …le ministère
de l'Environnement, d'une part, mais je me retourne vers le juriste :
Est-ce qu'il y a d'autres explications que celles-ci ou peut-être un
complément? Si, avec consentement, on pourrait…
La Présidente (Mme
Grondin) :
Il y a consentement. Me Delisle.
M. Delisle (Antoine) :
Merci. La majorité des règlements, dans la LCPN, sont >adoptés par le gouvernement.
Les seuls qui sont adoptés par le ministre sont ceux qui concernent les
désignations ministérielles prévues dans les autres milieux désignés sur plan,
mais, le reste du temps, les règlements sont des règlements du gouvernement.
C'est le cas aussi pour les SAP dans d'autres lois. Là, on a mentionné que le
régime ici était calqué, entre autres, sur la LQE, la loi sur les véhicules
zéro émission, c'est la même chose. Les règlements qui seront adoptés pour
prévoir de nouvelles sanctions seront des règlements du gouvernement.
M. Benjamin : Voilà une
réponse qui est très claire. Merci, Me Delisle. Donc…
M. Charette : Je suis bien
entouré, cher collègue.
M. Benjamin : Je n'en
disconviens pas, M. le ministre, mais j'aimerais bien que votre entourage me
permette aussi de comprendre l'enjeu des conditions d'application. Lorsqu'on
parle des conditions d'application, dans cet amendement, vous faites référence
à quelles conditions d'application, précisément?
M. Charette : Bien, comme je
vous le mentionnais, il y a un règlement qui va découler de l'adoption de ce
projet de loi — souhaitons qu'il y ait adoption du projet de loi — donc,
c'est le règlement qui va préciser ce genre de détail là qui pourrait prévoir
d'autres types de sanctions que celles déjà prévues dans les articles mentionnés,
mais, compte tenu qu'on a des montants de mentionnés dans le projet de loi, ces
autres sanctions là ne pourraient pas amener des contrats d'infraction ou des
contraventions plus élevées que les montants, là, qui sont mentionnés. Mais
c'est certain que le règlement va apporter des précisions ou des détails que le
projet de loi ne contient pas ou ne prévoit pas actuellement.
M. Benjamin : Donc, vous
m'avez entrouvert une porte, M. le ministre, et je vais y entrer, et je vais
rentrer dans… À ce moment-là, est-ce que 69.19, par exemple, dans ce projet de règlement
éventuel de votre gouvernement, pourrait prévoir des sanctions mitoyennes, par
exemple?
M. Charette : Des montants
moins élevés que ceux qui sont actuellement…
M. Benjamin : Des montants
moins élevés ou des montants plus élevés, je ne sais trop.
M. Charette : Plus élevés,
non, parce que, ça le mentionne, ça ne peut pas être plus élevé. Est-ce que ça
peut… ça pourrait être le cas, mais jamais plus élevé que les montants, là, qui
sont mentionnés.
M. Benjamin : Et ce projet, ce
règlement, donc, qui pourrait amener des sanctions mitoyennes, donc, dans l'ensemble
des articles que nous venons de voir ou, du moins, sur certains articles…
M. Charette : C'est sur des
types de sanctions. Les sanctions actuellement prévues, il n'y a pas de possibilité
mitoyenne, on le disait, c'est ceci, mais, si le règlement devait apporter un
nouveau type de sanction pour une <situation…
M. Benjamin : …sur certains
articles…
M. Charette : C'est sur des
types de sanctions. Les sanctions
actuellement prévues,
il n'y a
pas de
possibilité mitoyenne, on le disait, c'est ceci, mais, si le
règlement
devait apporter un nouveau type de sanction pour une >situation bien,
bien particulière, bien précise, c'est là où le montant pourrait être non pas
plus élevé, mais moins élevé, là, dans certains cas.
• (17 h 10) •
M. Benjamin : Et ce
règlement-là couvrirait, en vertu de la présente loi, quel aspect? Est-ce que
c'est l'ensemble de la loi? Est-ce que c'est l'ensemble des conditions
d'application, l'ensemble des sanctions, ou bien est-ce qu'on parle seulement
de ces sanctions-là, ou bien c'est l'ensemble des sanctions?
M. Charette : En fait, toute
loi peut avoir un ou des règlements d'application. Dans le cas présent, je ne
serais pas en mesure de vous dire, maintenant, est-ce qu'il y aura plusieurs
règlements d'application qui va couvrir tous les aspects du régime de sanctions,
ou autres. C'est une étape, là, qui va suivre, tout simplement, là, l'adoption
du projet de loi.
Déjà, ou de façon générale, si on se
souvient des séances précédentes, on pourrait très, très bien, par exemple,
avoir un règlement sur les réserves de biodiversité, c'est un thème qu'on a
visité, là, il y a quelques séances, et ce règlement-là pourrait très, très
bien avoir des sanctions propres à cette catégorie-là. Mais comment le
découpage va se faire, là, je ne voudrais pas vous induire en erreur, ne
sachant pas exactement, là, le découpage, exactement, là, qui va découler de
l'adoption du projet de loi.
M. Benjamin : En fait, en
termes de correspondance, je pense que j'avais omis ces quelques mots à la fin
de 69.19, je pense, en termes de correspondance, la seule correspondance que je
vois avec d'autres articles de 69.19, c'est le 69.18. C'est ce que ça dit,
puisqu'à ce moment-là c'est un règlement avec les conditions d'application,
etc., d'un montant, mode de calcul : «Sans toutefois excéder les montants
maximums prévus à l'article 69.18.» Donc, je comprends que ce qui est dit
ici, dans le 69.19, ne regarde ou ne concerne que ce qui se passe dans le
69.18, ou, du moins, c'est ce que…
M. Charette : Non, pour une raison
fort simple. Pourquoi on réfère à 69.18? C'est que c'est la catégorie la plus
élevée. Donc, il n'y a pas d'article qui prévoit des amendes plus élevées qu'en
69.18. Donc, c'est la raison pour laquelle, dans l'article 69.19, on
précise : «Sans toutefois excéder les montants maximums prévus à
l'article 69.18.»
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :…y a-t-il d'autres <interventions…
M. Charette : ...
des
amendes plus élevées qu'en 69.18. Donc, c'est la raison pour laquelle, dans
l'article 69.19, on précise : «…sans toutefois excéder les montants
maximums prévus à l'article 69.18.»
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :
…y a-t-il d'autres >interventions sur l'amendement
à l'article 69.19? Donc, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous
revenons... Y a-t-il des interventions sur l'article 69.19 tel qu'amendé?
Donc, nous poursuivons avec l'article 69.20. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, 69.20, et, tout de suite après l'adoption de celui-ci, on
introduirait, là, quelque... un amendement, là, pour un 69.21, mais, pour le
69.20, il n'y a pas de modification.
Donc : «Une décision en réexamen
rendue par une personne désignée par le ministre en vertu de
l'article 69.5 confirmant une sanction administrative pécuniaire imposée
en vertu de la présente loi ou de ses règlements peut être contestée par la
personne visée par cette décision devant le Tribunal administratif du Québec.»
Donc, le commentaire : Cet article
permet à une personne de contester devant le Tribunal administratif du Québec
une décision en réexamen confirmant une sanction administrative pécuniaire qui
lui a été imposée. Il s'agit donc de la décision en réexamen rendue à la suite
de la contestation de l'avis de réclamation notifié en vertu de l'article 69.8
qui peut être contestée et non ce dernier avis de réclamation. Cette règle
permet de s'assurer qu'une révision administrative de la décision d'imposer une
sanction administrative pécuniaire est d'abord effectuée avant de porter le
différend devant le tribunal.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il des interventions sur l'article 69.20?
Nous allons donc poursuivre. M. le ministre, vous proposez un amendement qui
ajoute l'article 69.21. Donc, je vous invite à le lire.
M. Charette : Exactement.
Merci, Mme la Présidente. Donc : Insérer, après l'article 69.20 de la
Loi sur la conservation du patrimoine naturel proposé par l'article 39 du
projet de loi, l'article suivant :
«69.21. Le ministre tient un registre de
renseignements relatifs aux sanctions administratives pécuniaires imposées par
les personnes qu'il désigne à cette <fin en...
M. Charette : ...conservation
du patrimoine naturel proposé par l'article 39 du projet de loi, l'article
suivant :
«69.21. Le ministre tient un registre
de renseignements relatifs aux sanctions administratives pécuniaires imposées
par les personnes qu'il désigne à cette >fin en application de la
présente loi ou de ses règlements.
«Ce registre doit notamment contenir les
renseignements suivants :
«1° la date de l'imposition de la
sanction;
«2° la date et la nature du manquement y
ayant donné lieu, de même que les dispositions législatives ou réglementaires
sur la base desquelles la sanction a été imposée;
«3° le nom de la municipalité sur le territoire
de laquelle le manquement est survenu, le cas échéant;
«4° si la sanction est imposée à une
personne morale, son nom, l'adresse de son siège ou celle de l'un de ses
établissements ou l'établissement d'entreprise d'un de ses agents;
«5° si la sanction est imposée à une
société de personnes ou à une association non personnalisée, son nom et son
adresse;
«6° si la sanction est imposée à une
personne physique, son nom, le nom de la municipalité sur le territoire de
laquelle elle réside et, si le manquement est survenu dans le cours des
activités de son entreprise, le nom de cette entreprise et son adresse;
«7° le montant de la sanction imposée;
«8° la date de réception d'une amende de
réexamen, la date de la décision et son dispositif;
«9° la date de l'exercice d'un recours
devant le Tribunal administratif du Québec de même que la date et le dispositif
de la décision rendue par ce tribunal, dès que ces renseignements sont portés à
la connaissance du ministre;
«10° la date de l'exercice de tout recours
à l'encontre de la décision rendue par le Tribunal administratif du Québec, la
nature de ce recours de même que la date et le dispositif de la décision rendue
par le tribunal concerné, dès que ces renseignements sont portés à la
connaissance du ministre; et
«11° tout autre renseignement que le
ministre estime d'intérêt public.»
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur cet amendement? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Ce
registre, c'est un registre public, M. le ministre?
M. Charette :
Effectivement.
M. Benjamin : Donc, qui
inclurait tout ce qu'on vient de... tout ce que vous venez de lire?
M. Charette :
Effectivement.
M. Benjamin : Incluant
les renseignements nominatifs, nom de l'individu, son adresse?
M. Charette : En fait,
dans le cas d'une personne physique, ce que l'on mentionnait, son nom, oui, le
nom de la municipalité sur le territoire de laquelle elle réside, mais pas son
adresse personnelle. Cependant, <pour les différentes... >pour la
déclinaison, là, des différentes personnes morales, là, il y aurait une <adresse...
M. Charette : ...
cas
d'une personne physique, ce que l'on mentionnait, son nom, oui, le nom de la
municipalité sur le territoire de laquelle elle réside, mais pas son adresse
personnelle. Cependant, pour les différentes... pour la déclinaison, là, des
différentes personnes morales, là, il y aurait une >adresse physique de
mentionnée, mais pas pour l'individu, là, pour des raisons de protection de renseignements
personnels.
M. Benjamin : Je ne
questionne pas le bien-fondé de cet amendement-là, M. le ministre. Ce que
j'essaie de comprendre : À quoi servirait ce registre? Je comprends que,
dans le dernier alinéa, on parle d'intérêt public, mais à quoi pourrait servir,
éventuellement, ce registre-là?
M. Charette : En fait, c'est
une question de transparence. Étant donné qu'il y a des sanctions qui peuvent
être prélevées, étant donné qu'on parle... qu'il y a de l'argent en cause, c'est
d'être transparent, d'une part, mais également c'est un registre qui peut être
pratique si on devait découvrir qu'il y a des délinquants qui sont
récalcitrants. À partir du moment où une même entreprise se voit décerner
plusieurs SAP, bien, ça sonne une cloche supplémentaire, donc... et par
transparence et par mesure de... et par obligation de suivi, là, de tout ce
mécanisme-là de sanction.
M. Benjamin : Est-ce que,
par exemple, tenir un registre comme ça pourrait servir, éventuellement, à des
données ou récolter, cueillir des données comme celles-ci pourrait servir à
octroyer ou non octroyer des autorisations, par exemple, à des personnes
morales, par exemple, sur un des sites de milieux naturels du Québec?
• (17 h 20) •
M. Charette : Ce n'est
pas tant le registre public lui-même que lorsqu'il y a une demande
d'autorisation qui est formulée au ministère. Oui, le profil du demandeur est
considéré pour octroyer ou pas cette autorisation-là. Donc, en colligeant ce
type de données là, ça pourrait nous aider à évaluer un petit peu le degré de
confiance envers soit la personne, soit envers la personne morale qui est
visée.
M. Benjamin : Et ce
registre public, accessible sur le site Web de votre ministère?
M. Charette : Oui, aussi.
M. Benjamin : Oui.
M. Charette : Tout ce qui
est registre.
M. Benjamin : Et, dans le
cas, par exemple, d'un recours, d'un recours auprès du Tribunal administratif
du Québec, donc, le nom de l'entreprise est quand même dans le registre. Et,
dans l'éventualité que l'entreprise ou la personne gagne son recours, qu'est-ce
qui <arrive...
M. Benjamin : …
dans
le cas, par exemple, d'un recours, d'un recours auprès du Tribunal
administratif du Québec, donc, le nom de l'entreprise est quand même dans le
registre. Et, dans l'éventualité que l'entreprise ou la personne gagne son
recours, qu'est-ce qui >arrive? Le nom demeure, en précisant qu'il y a
eu un recours ou bien est-ce qu'on enlève le nom? Qu'est-ce qu'on fait, à ce
moment-là?
M. Charette : En fait, si
l'intimé gagne son point, il n'y aura pas de SAP, donc il n'y aura pas de
sanction donnée. Donc là, c'est réellement un registre pour les sanctions, les
SAP, là, qui ont été imposées.
M. Benjamin : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur cet amendement?
Donc, je vais procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : …
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Il ajoute
l'article 69.21. Avant de… il nous restait effectivement un article, à l'article…
M. Charette : Je n'ai
malheureusement pas la validation nécessaire pour nous permettre de revenir à
cet article-là. On pourrait tout simplement suspendre l'adoption du 39, passer
au 40 et, lorsqu'on reviendra par la suite, on pourra aborder l'article en
question.
La Présidente (Mme
Grondin) : Peut-être, juste avant, j'aimerais savoir s'il y a
des commentaires sur les intitulés. Nous avions deux intitulés dans cet
article. On pourrait… Donc, à la section II, nous avions «Régime
d'ordonnance», «Section III», «Sanctions administratives pécuniaires».
Donc, y a-t-il des commentaires sur les intitulés? Ça va. Donc, effectivement,
M. le ministre, on va suspendre l'article 39. Et nous allons poursuivre
avec l'article 40.
M. Charette : Parfait, puis c'est
gentil, pour lequel on aurait un amendement, mais je vais y aller, dans un premier
temps, par la lecture de l'article original. Donc, cette loi est modifiée par
le remplacement du chapitre II du titre V, comprenant les
articles 70 à 77, par ce qui suit, donc :
«Section IV. Dispositions pénales.
«70. Commet une infraction et est passible,
dans le cas d'une personne physique, d'une amende de 1000 $ à 100000 $ et, dans les autres cas, d'une
amende de 3000 $
à 600000 $,
quiconque :
«1° refuse ou néglige de transmettre un
renseignement ou un document exigé en vertu de la présente loi ou ses
règlements, ou de le transmettre dans les délais <impartis…
M. Charette : …personne
physique, d'une amende de 1
000 $
à 100
000 $
et, dans les autres cas, d'une amende de 3
000 $
à 600
000 $,
quiconque :
«1° refuse ou néglige de transmettre un
renseignement ou un document exigé en vertu de la présente loi ou ses
règlements, ou de transmettre dans les délais >impartis;
«2° refuse ou néglige de procéder à
l'installation d'une affiche ordonnée par le ministre ou par tout fonctionnaire
autorisé à cette fin.»
Le commentaire : Cet article de même
que les quatre autres articles précédents précisent les infractions à la loi et
le montant des amendes pouvant être imposées par un juge lorsqu'une infraction
est démontrée.
Le présent article crée une infraction
dont la gravité objective est la moins élevée.
Les montants prévus par cet article
correspondent à la catégorie D du Cadre général d'application des sanctions
administratives pécuniaires prises en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
Cet article s'inspire notamment de
l'article 115.29 de la Loi sur la qualité de l'environnement et de
l'article 33 de la loi sur les véhicules zéro émission.
Donc, c'était l'article original. Je vous
ferais la lecture de l'amendement, qui se lit comme suit, donc, ajouter, à la
fin de l'article 70 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel
proposé par l'article 40 du projet de loi, le paragraphe suivant :
«3° dans le cas d'une personne physique,
se trouve dans une réserve écologique en contravention avec une disposition de
la présente loi.»
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Peut-être juste avant de… J'ai
pris pour acquis qu'il y avait consentement qu'on suspende l'article 39.
J'avais raison, il y a consentement de suspendre?
Des voix : …
La Présidente (Mme
Grondin) :Oui, merci. Donc, on revient à
l'amendement de l'article 70 de l'article 40. Donc, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Donc, pour le bénéfice des gens qui nous regardent, qui nous
écoutent, M. le ministre, on vient, tout à l'heure, dans les articles, dans
plusieurs articles, précédemment, de parler des sanctions administratives et
avec des montants. Pouvez-vous faire, pour nous… En fait, je vais vous demander
de faire un travail de pédagogue, finalement. Quand on parle des dispositions
de sanctions administratives par opposition aux dispositions pénales,
pouvez-vous, peut-être, nous en parler un peu?
M. Charette : Oui.
Effectivement, très bonne question, et, vous voyez, on constate que les
montants sont passablement plus élevés. Donc, encore une fois, on fait
référence à une gradation. Ce qui peut se régler de façon administrative n'a
pas toujours à passer devant les tribunaux. Donc, s'il n'y a pas de
contestation devant le Tribunal administratif du Québec, l'intimé consent à
payer, par exemple, la sanction administrative qui lui est imposée. Cependant,
lorsqu'on relève… lorsque ça <relève…
M. Charette : ...n'a pas
toujours
à passer devant les tribunaux. Donc, s'il n'y a pas de contestation devant le
Tribunal administratif du Québec, l'intimé consent à payer, par exemple, la
sanction administrative qui lui est imposée. Cependant, lorsqu'on relève…
lorsque ça >relève du pénal, donc une gravité, une gradation plus
importante, recours aux tribunaux, là on fait référence à des sanctions qui
peuvent être beaucoup plus élevées en termes de montants à assumer, là, comme
contravention, comme pénalité.
M. Benjamin : Comment vous
expliquez la gradation des peines, à ce moment-là?
M. Charette : Bien, en fait,
tout ce qui est... En fait, tout ce qui ne peut pas être couvert par
l'administratif va passer par le pénal. Donc, c'est deux régimes de sanctions,
là, qui sont tout simplement différents.
M. Benjamin : Et là, dans l'amendement
qu'on a devant nous, vous avez choisi, donc, d'ajouter un troisième alinéa,
donc , dans le cas d'une personne physique qui se trouve dans une réserve
écologique en contravention avec une disposition de la présente loi. Donc,
cette personne-là, au niveau pénal, serait passible d'une amende qui peut aller
de 1000 $ à
100000 $.
J'aimerais peut-être vous entendre là-dessus.
M. Charette : En fait, au
niveau administratif, on l'a mentionné tout à l'heure, c'est un montant qui est
fixe, il n'y a pas de discrétionnaire, alors qu'au niveau du pénal c'est le
juge qui va déterminer la gravité de l'infraction et qui va déterminer le
montant auquel s'élèvera la sanction. Donc, on est dans un type différent de
sanction et régime différent où, là, le juge a ce pouvoir discrétionnaire. On
sait le montant maximum pour tel type d'infraction qu'il peut imposer, mais il
n'est pas tenu de retenir un montant fixe comme pour la section administrative
précédente.
M. Benjamin : Donc, cette
catégorie-là n'était pas dans le pénal, c'était donc... Je comprends, puisque c'est
un ajout, c'est un amendement, donc c'est une catégorie qui était visée par des
sanctions administratives. À ce moment-là, vous avez décidé, donc, de le mettre,
de le prévoir au régime pénal. Pourquoi?
M. Charette : En fait, c'est
plutôt l'inverse. Comme on l'a vu dans les articles précédents, on n'avait pas
de SAP, avant, dans la LCPN. Ce sont les articles précédents qui apportent
cette nouveauté-là, alors que le régime de sanctions pénales était déjà prévu.
Là, on vient modifier, en quelque sorte, des modalités qui s'appliquaient, mais
le régime de sanctions pénales était déjà présent dans la LCPN.
M. Benjamin : Alors, mais
comment expliquer cet amendement si vous me dites que c'était déjà prévu?
• (17 h 30) •
M. Benjamin : Bien, si on
regarde le <libellé, on a...
>
17 h 30 (version révisée)
<195
M. Charette :
...sanctions pénales était déjà présent dans la LCPN.
M. Benjamin : Alors,
mais comment expliquer cet amendement si vous me dites que c'était déjà prévu?
M. Charette : Bien, si
on regarde le >libellé, on a tout ce qui est... Par exemple, si on
retourne à l'article 40, et non pas à son amendement, on voit ce qui se
retrouvait déjà, alors que l'amendement vient apporter des précisions. On vient
réduire quelque peu le montant qui était prévu, mais il y avait déjà une
prévision de montant à travers le pénal. Et l'amendement est plus au niveau du
type d'infraction, comme on l'a fait, d'ailleurs, là, pour les SAP, là, dans le
bloc précédent.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça vous convient? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Là, on intervient uniquement sur l'amendement, hein?
La Présidente
(Mme Grondin) :Effectivement.
Mme Ghazal : Donc, après,
quand on va revenir sur 70, je vais intervenir.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait.
Mme Ghazal : Mais pas sur
l'amendement, oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement
apporté par le ministre à l'article 70? Non? Je vais donc procéder à sa
mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté.
Nous revenons à l'article 70 tel qu'amendé. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Je sais que c'est toute une section qui a été enlevée puis
remplacée par d'autres articles, mais je me réfère à l'article original — bien,
bonjour, tout le monde — donc je me réfère à l'article original, 70,
de la LCPN. Et 70, alinéa 5° : «Quiconque endommage les milieux
humides et hydriques désignés ou qui détruit un bien en faisant partie.» Donc, il
y avait cet élément-là où il y avait des amendements de moindre importance
monétaire qui étaient exigés, mais là, ici, on ne le trouve plus dans l'article 70.
Est-ce que c'est parce que ça a été enlevé totalement ou on le trouve dans un
autre article ajouté?
M. Charette : ...la bonne
réponse. Je ne sais pas si vous avez une autre question entre-temps ou si...
Mme Ghazal : Bien, parce
que moi, j'essaie souvent de voir qu'est-ce qui a changé par rapport à avant. C'est
comme ça qu'on regarde la loi. Et là je vois cet élément-là qui a été enlevé,
donc c'est important de comprendre, surtout quand on parle de milieux humides
et hydriques. Je sais qu'il y a mon collègue qui étudie le projet de loi
n° 66, et c'est une question aussi qui est <importante...
Mme Ghazal : ...
parce
que moi, j'essaie souvent de voir qu'est-ce qui a changé par rapport à avant. C'est
comme ça qu'on regarde la loi. Et là je vois cet élément-là qui a été enlevé,
donc c'est important de comprendre, surtout quand on parle de milieux humides
et hydriques. Je sais qu'il y a mon collègue qui étudie le projet de loi
n° 66, et c'est une question aussi qui est >importante et qui est
étudiée.
M. Charette : ...de répondre si
je vous... En fait, je vous ramènerais tout simplement à 73, article 3. On
le retrouve, mais ailleurs. Ça n'a pas été évacué, là, du projet de loi.
Mme Ghazal : O.K. Très bien.
Donc, pourquoi est-ce qu'on a réaménagé les articles comme ça? C'est juste
une... Est-ce qu'il y a une raison? Peut-être que, des fois, ce n'est pas une
raison fondamentale, mais...
M. Charette : En fait, si je
ne m'abuse, je vais pouvoir vous le dire, 73...
Mme Ghazal : C'est l'article 73?
O.K. C'est à cause des montants, peut-être?
M. Charette : Avec le deuxième
alinéa.
Mme Ghazal : C'est à cause des
montants, oui, c'est ça.
M. Charette : Ce sont
effectivement des infractions qui amènent des amendes potentielles plus
élevées.
Mme Ghazal : Oui. Donc, ce
qu'on est en train d'étudier, c'est entre... c'est-à-dire 1 000 $ ou
100 000 $ pour une personne physique, 3 000 $ ou 600 000 $,
alors que l'autre, 10 000 $ à 1 million ou 30 000 $ à
6 millions. O.K.
M. Charette : Donc, on vient
reconnaître un potentiel... C'est un petit peu le... pas le débat, mais
l'échange qu'on avait un petit peu plus tôt au niveau de la gravité de
l'impact. Là, on reconnaît une gravité plus importante pour ce type
d'infraction là, donc susceptible de générer une amende plus importante que
celle qui est prévue, là, actuellement.
Mme Ghazal : Très bien. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Donc, y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 66 tel qu'amendé? Nous allons poursuivre avec l'article 71.
M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, 71 : «Commet une infraction et est passible, dans le cas
d'une personne physique, d'une amende de 2 500 $ à
250 000 $ et, dans les autres cas, d'une amende de 7 500 $
à [150 000 $], quiconque :
«1° ne respecte pas une condition d'une
autorisation délivrée par le ministre en vertu de la présente loi ou de l'un de
ses règlements;
«2° entrave le travail d'un fonctionnaire
autorisé à réaliser une inspection ou une enquête en vertu de la présente loi,
refuse de se conformer à l'un de ses ordres ou refuse de lui prêter
assistance.»
Le commentaire : Le présent article
crée une infraction dont la gravité objective est plus élevée que l'article
précédent.
Les montants prévus par cet article
correspondent à la catégorie C du Cadre général d'application des
sanctions administratives pécuniaires prises en vertu de la Loi sur la qualité
de l'environnement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il des interventions? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. À la fin de cet article, lorsqu'on dit : «Refuse de lui prêter
assistance», donc, je comprends, est-ce qu'on fait référence à un devoir
d'assistance que… Et ce devoir d'assistance là, <j'aimerais...
M. Benjamin : …
À la
fin de cet article, lorsqu'on dit : «refuse de lui prêter assistance»,
donc, je comprends, est-ce qu'on fait référence à un devoir d'assistance que…
Et ce devoir d'assistance là, >j'aimerais savoir qu'est-ce que ça
implique.
M. Charette : Au niveau
obligation civile, moi qui ne suis pas juriste, je ne pourrais pas le qualifier,
comme tel. Je ne sais pas si, avec consentement… se référer aux juristes à nos
côtés.
M. Benjamin : Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il y a consentement. Me Delisle, s'il vous
plaît.
M. Delisle (Antoine) : Oui,
bien, prêter assistance, en fait, c'est fournir les efforts nécessaires pour
l'exercice, là, des fonctions, donc, que ce soit, là, transmettre des documents
qui pourraient être nécessaires ou des choses comme ça. Est-ce que ça…
M. Benjamin : Bien, en fait,
jusqu'où ça va? Donc, il n'y a pas de devoir d'assistance. Vous parlez,
Me Delisle, de prêter assistance, mais il n'y a pas de devoir
d'assistance.
M. Delisle (Antoine) : Bien,
c'est le… oui, dans le fond, il y a un minimum d'obligation de prêter
assistance. Donc, si on fait de l'obstructionnisme, si on ne permet pas à la
personne de rentrer, si on refuse de lui donner accès à des documents qui
seraient nécessaires pour l'évaluation d'une infraction, ce genre de gestes, si
on les pose, si on fait cette entrave-là, ce sera un cas où on est dans une
infraction qui est visée, là, à 71.
M. Benjamin : Mais, en fait,
ce que j'essaie de comprendre, c'est jusqu'où ça va, cette obligation de prêter
assistance. Est-ce que, par exemple… je comprends les exemples que vous venez
de donner, effectivement, ça peut être considéré comme un refus de prêter
assistance, effectivement, mais est-ce qu'il se pourrait, par exemple, que
quelqu'un soit dans une situation où il ne puisse pas prêter assistance, à ce
moment-là?
M. Charette : …un élément de
réponse, s'il n'est pas complet, là, mon collègue va naturellement compléter,
mais c'est pour ça qu'on parle d'un régime de sanctions pénales à ce moment-ci.
Donc, c'est le juge qui aura à mesurer tous ces éléments-là. Donc, c'est le
juge qui sera en mesure de déterminer s'il y a eu un refus de prêter assistance
alors qu'il était tenu de...
Et c'est pour ça qu'on a aussi un régime,
pas plus souple, mais où le juge peut déterminer le montant en n'excédant pas
le montant maximum. Contrairement aux SAP mentionnées plus tôt, où c'est un
montant fixe, là, il y a une certaine discrétion qui est laissée au juge parce
que le juge peut déterminer, justement, est-ce qu'il y a manquement au niveau d'un
devoir d'assistance ou pas. Donc, il y a une évaluation plus… qui permet une modulation
qui n'était pas possible, là, à la catégorie de sanctions précédente.
M. Benjamin : Je comprends ce
que vous dites, M. le ministre, c'est le juge qui <aura…
M. Charette : …
justement,
est-ce qu'il y a manquement au niveau d'un devoir d'assistance ou pas. Donc, il
y a une évaluation plus… qui permet une modulation qui n'était pas possible,
là, à la catégorie de sanctions précédente.
M. Benjamin : Je comprends
ce que vous dites, M. le ministre, c'est le juge qui >aura à interpréter,
mais c'est le gouvernement, ce sont les procureurs du gouvernement qui vont
arriver avec, notamment, cette accusation éventuelle de refus de prêter
assistance.
Et c'est là que je veux comprendre, donc,
quand on parle de refus de prêter assistance, au moment où les procureurs du
gouvernement vont utiliser cet élément-là pour demander au juge de l'apprécier,
jusqu'où… Est-ce que, par exemple… et la question que je veux poser à Me
Delisle : Est-ce qu'il peut arriver, par exemple, un cas où une personne soit
physiquement là, mais ne soit pas capable de prêter assistance et puis qu'elle
se retrouve quand même avec, entre autres, une forme d'accusation de refus de
prêter assistance?
• (17 h 40) •
M. Delisle (Antoine) : Non,
en fait, bien, ça fait partie de l'évaluation, autant au niveau de l'enquêteur,
mais, après ça, du Directeur des poursuites criminelles et pénales.
Effectivement, ici, il faut quand même qu'il y ait un comportement qu'on
cherche à punir, là. Si la personne est dans l'impossibilité de prêter
assistance, c'est une défense qui va exonérer quelqu'un dans la majorité des
accusations pénales mais criminelles aussi, là. Donc, c'est sûr qu'on évalue d'emblée,
là, on n'impose pas. Dans la pratique, on ne cherche pas à imposer des
infractions qui ne seront pas défendables en cour, là.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur cet article?
M. Benjamin : Oui, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, désolée, M. le député.
M. Benjamin : Oui, merci. Les
montants qu'on a ici, M. le ministre, donc, toujours au pénal, donc, on parle
de 2 500 $ à 250 000 $ dans le cas d'une personne physique.
Est-ce qu'actuellement, au niveau de la jurisprudence, puisque… est-ce qu'on
dispose de données au sujet de cas de cet ordre-là?
M. Charette : On va vous
revenir, volontiers. C'est certain qu'on n'a pas l'information maintenant, mais
je pourrai volontiers vous revenir.
M. Benjamin : Ce sont des
données qui existent?
M. Charette : Il y a des
comparatifs, en quelque sorte, ce qui se vit, là, présentement, en termes de
moyenne ou de jurisprudence. On pourra vous revenir sans problème, là, sur ce
type de précisions là.
M. Benjamin : Parfait. Excellent.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Y a-t-il d'autres interventions? Donc, nous
allons poursuivre avec l'article 73.
M. Charette : …
La Présidente (Mme
Grondin) :72? Je suis désolée. 72.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «Commet une infraction et est passible, dans le cas
d'une personne physique, d'une amende de 5 000 $ à 500 000 $
et, dans les autres cas, d'une amende de 15 000 $ à 3 000 000 $,
quiconque :
«1° réalise une activité ou fait une chose
sans avoir obtenu une autorisation exigée en vertu de la <présente…
M. Charette : ...Donc :
«Commet une infraction et est passible,
dans le cas d'une personne physique, d'une amende de 5 000 $ à
500 000 $ et, dans les autres cas, d'une amende de 15 000 $
à 3 000 000 $, quiconque :
«1° réalise une activité ou fait une
chose sans avoir obtenu une autorisation exigée en vertu de la >présente
loi ou de l'un de ses règlements;
«2° fait une déclaration qu'elle sait
fausse ou trompeuse afin d'obtenir une autorisation en vertu de la présente loi
ou de l'un de ses règlements.»
Commentaires : Le présent article
crée une infraction dont la gravité objective... En fait, c'est le même
commentaire, là. Plus on avance, plus la gravité objective est importante et
plus le montant de la sanction peut être important, également.
La Présidente
(Mme Grondin) : Des interventions sur cet article? Donc,
nous allons poursuivre avec l'article 73.
M. Charette : Pour lequel
j'aurais un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait.
M. Charette : Mais j'y
vais de la lecture de l'article original. Donc : «73. Commet une
infraction et est passible, dans le cas d'une personne physique, d'une amende
de 10 000 $ à 1 000 000 $ et, dans les autres cas,
d'une amende de 30 000 $ à 6 000 000 $, quiconque :
«1° réalise une activité interdite dans un
milieu naturel ou un territoire visé par la présente loi ou la réalise sans
l'autorisation requise;
«2° endommage un milieu naturel ou un
territoire visé par la présente loi ou détruit ou endommage un bien en faisant
partie;
«3° dans le cas d'une personne physique,
se trouve dans une réserve écologique sans y être autorisée;
«4° ne se conforme pas à une ordonnance
rendue en vertu de la présente loi ou, de quelque façon, en empêche l'exécution
ou y nuit.»
Encore une fois, c'est une gradation plus
importante que l'article précédent. Maintenant, je pourrais vous faire la
lecture de l'amendement?
La Présidente
(Mme Grondin) :S'il vous plaît.
M. Charette : Merci. Donc,
à l'article 73 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel,
proposé par l'article 40 du projet de loi :
1° supprimer, dans le paragraphe 1°, «ou
la réalise sans l'autorisation requise»;
2° supprimer le paragraphe 3°.
Cet amendement a le même objet que
l'amendement qu'on a... En fait, c'est une suite logique de ce qu'on avait vu
en 69.18 tout à l'heure. Donc, il y a une question de concordance, là-dedans,
mais ça permet de prévoir aussi l'infraction, c'est-à-dire, on peut prévoir, à
travers cet amendement-là, l'infraction de réaliser une activité sans
l'autorisation à un seul article. Et c'est un amendement, comme je le
mentionnais, là, qui est aussi similaire à l'article 72, voilà, de la
LCPN.
La Présidente
(Mme Grondin) : Des interventions sur cet amendement? Je
vais donc procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
<Pour…
La Présidente (Mme
Grondin) :
…
Des interventions sur cet amendement?
Je vais donc procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
>Pour.
La Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Je
reviens à l'article 73 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Nous
allons poursuivre avec l'article 74. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, 74 : «Les montants des amendes prévues par la présente
loi sont portés au double pour une première récidive et au triple pour toute
récidive additionnelle.
«En outre, lorsque le contrevenant commet
une infraction prévue par une disposition de la présente loi, alors qu'une
déclaration de culpabilité a été antérieurement prononcée contre lui en raison
d'une infraction à l'une de ces dispositions et que, abstraction faite des
montants prévus en cas de récidive, le montant minimal de l'amende prévu pour
la première infraction était égal ou supérieur à celui prévu pour l'infraction
subséquente, les montants minimal et maximal de l'amende deviennent, si le
poursuivant les réclame, ceux prévus en cas de récidive ou, le cas échéant, de
récidive additionnelle.
«Le présent article s'applique dans la
mesure où la déclaration antérieure de culpabilité a été prononcée au cours des
deux années précédant la perpétration de l'infraction subséquente, ou au cours
des cinq années précédentes si le montant minimal de l'amende auquel était
passible le contrevenant pour l'infraction antérieure était celui prévu par
l'article 73. Les montants des amendes prévus pour une récidive
additionnelle s'appliquent si l'infraction antérieure a été sanctionnée à titre
de récidive.»
Le commentaire : Cet article prévoit
des éléments qu'un juge doit considérer lorsqu'une infraction est commise de
manière récidiviste.
Et cet article s'inspire notamment de
l'article 115.35 de la Loi sur la qualité de l'environnement et de
l'article 36 de la loi visant l'augmentation du nombre de véhicules
automobiles zéro émission.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Une petite question, donc, est-ce que je comprends,
l'article 74, donc, deuxième paragraphe, ce que ça nous dit, après
cinq ans, on remet le compteur à zéro? Est-ce que c'est ce qu'on doit
comprendre?
M. Charette : On peut le
comprendre ainsi, tout dépendant quel était le type de montant qui a été
imposé, si c'était la sanction minimale ou maximale, et ça pourrait être de
deux ans aussi, dans cette même <perspective…
M. Charette : …On peut le
comprendre ainsi, tout dépendant quel était le type de montant qui a été
imposé, si c'était la sanction minimale ou maximale, et ça pourrait être de
deux ans aussi, dans cette même >perspective. Mais ce que 74 introduit,
surtout, c'est une obligation pour le juge de reconnaître le caractère
récidiviste d'un geste répréhensible, donc un caractère nettement plus
dissuasif encore, là, que ce qui s'applique présentement.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres interventions? Nous allons donc poursuivre
avec l'article 75, M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «Lorsqu'une infraction à la présente loi est commise
par un administrateur ou un dirigeant d'une personne morale, les montants
minimal et maximal de l'amende sont le double de ceux prévus pour la personne
physique pour cette infraction.»
Le commentaire : Cet article prévoit
des éléments qu'un juge doit considérer lorsqu'une infraction est commise par
un administrateur ou un dirigeant d'une personne morale.
Cet article s'inspire notamment de
l'article 115.36 de la LQE et de l'article 37 de la loi sur les
véhicules zéro émission.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Question de me permettre de bien comprendre, est-ce que le ministre
pourrait nous donner un exemple? Genre, une infraction conformément à
l'article 72, par exemple, comment ça s'appliquerait, ici, à la lecture de
75?
• (17 h 50) •
M. Charette : 72, en fait, ce
que… En fait, peu importe les articles précédents, là, au niveau pénal, on
s'entend, lorsque le geste est commis par un administrateur ou un dirigeant
d'une personne morale, on reconnaît une gravité plus importante encore au geste
commis, et c'est là où le juge doit considérer cet élément-là, et c'est là où
les sanctions sont plus élevées.
Un petit peu comme le 74 précisait que le
juge doit reconnaître la gravité additionnelle d'un geste récidiviste, dans 75,
le juge doit reconnaître la gravité additionnelle lorsque le geste est posé,
là, par un administrateur ou un dirigeant, là, d'une personne morale.
M. Benjamin : Lorsqu'une infraction
de la présente loi est commise par un administrateur d'une personne morale,
donc, à ce moment-là, c'est le double des amendes prévues pour les personnes
physiques qu'on donne à cette personne, à cet administrateur.
M. Charette : En fait, je
pense que le libellé lui-même est relativement simple. Effectivement, <autant
les…
M. Benjamin : ...Lorsqu'une
infraction de la présente loi est commise par un administrateur d'une personne
morale, donc, à ce moment-là, c'est le double des amendes prévues pour les
personnes physiques qu'on donne à cette personne, à cet administrateur.
M. Charette : En fait, je
pense que le libellé lui-même est relativement simple. Effectivement, >autant
les montants minimal et maximal de l'amende sont doublés.
M. Benjamin : Est-ce
qu'il peut y avoir des situations, par exemple, où plusieurs administrateurs d'une
même personne morale, à ce moment-là, peuvent se retrouver chacune avec une
amende?
M. Charette : En fait, on
fait surtout référence à une infraction qui est commise, donc c'est par rapport
à l'infraction. Est-ce que, pour la même infraction, il peut y avoir plusieurs
personnes reconnues coupables ou pour lesquelles la responsabilité est
attribuée? Je dirais que oui. Théoriquement, comme tout délit, il peut y avoir
plus qu'une personne reconnue responsable.
M. Benjamin : Parfait.
Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 75? Nous allons poursuivre
avec l'article 76.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc, 76 : «Lorsqu'une infraction visée par la présente loi
se poursuit durant plus d'un jour, elle constitue une infraction distincte pour
chaque jour durant lequel elle se poursuit.
«Commet notamment des infractions
quotidiennes distinctes et est passible des peines prévues à l'article 72
quiconque poursuit, jour après jour, la réalisation d'une activité sans détenir
l'autorisation requise.»
Le commentaire : Cet article prévoit
qu'une infraction qui se déroule en continu pendant plusieurs journées peut
constituer une infraction distincte pour chacune de ces journées. L'article
présente notamment un exemple de cette possibilité pour une infraction qui
concerne la réalisation d'une activité sans autorisation.
Et cet article s'inspire notamment, un
petit peu comme les précédents, de la LQE et de la loi sur les véhicules zéro
émission.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Est-ce que je peux comprendre... est-ce que je peux conclure, M.
le ministre, qu'en dehors d'une activité réalisée en infraction... Est-ce qu'il
peut y avoir d'autres types d'infraction, à part une activité qui est réalisée?
M. Charette : Sans
détenir l'autorisation requise?
M. Benjamin : Oui, absolument.
Parce que, quand on parle d'une infraction visée qui se poursuit durant plus d'un
jour, il me semble que... c'est-à-dire, c'est une activité qu'on fait lundi, on
réalise une activité. Mardi, on réalise la même activité, donc on commet la
même infraction. En dehors de ce genre de type de cas d'espèce, quels autres
types d'infraction qu'on pourrait, à ce moment-là, évoquer?
M. Charette : En fait, c'est
le juge qui aura, naturellement, parce qu'on est au pénal, à évaluer la
situation, mais une <personne qui...
M. Benjamin : …
En
dehors de ce genre de type de cas d'espèce, quels autres types d'infraction
qu'on pourrait, à ce moment-là, évoquer?
M. Charette : En fait,
c'est le juge qui aura, naturellement, parce qu'on est au pénal, c'est le juge
qui aura à évaluer la situation, mais une >personne qui, au jour un,
coupe du bois sur un territoire pour lequel il n'a pas l'autorisation de couper
du bois, c'est une première infraction qui est passible de sanctions pénales. S'il
refait la même chose le lendemain, il est sujet à une autre… Mais c'est le
juge, tout compte fait, qui aura à évaluer la gravité du geste posé et à
évaluer quelle est la sanction qui doit s'appliquer. Ce que l'on dit, dans 76,
on offre la possibilité au juge d'y voir des infractions multiples parce qu'elles
se déroulent sur plusieurs jours distincts.
M. Benjamin : Généralement, en
fait, souvent, pour avoir déjà été administrateur dans des organismes sans but
lucratif, donc des personnes morales, une des premières choses qu'on fait
lorsqu'on vient à la table, souvent, comme administrateur, on vous donne une formation
sur votre responsabilité, votre imputabilité comme administrateur d'une
personne morale. Et, au sujet des infractions, lorsqu'on est membre d'une
personne morale, pourquoi ce n'est pas le tarif de personne morale qui s'applique,
et une double infraction, à ce moment-là?
M. Charette : Ce volet-là, on
l'a davantage couvert, je pense que c'était en 75, oui, c'est davantage en 75,
donc à l'article précédent, mais c'est le juge... Étant donné, encore une fois,
qu'on est au pénal, le juge aura à évaluer le degré de responsabilité de
chacun. En 75, on disait, si la personne est administratrice, il y a un degré
de responsabilité supérieur, mais ça ne veut pas dire que ce sont tous les
administrateurs de ce même conseil d'administration qui étaient, par exemple,
même au fait ou au courant de ce geste répréhensible là. Donc, il y a
réellement une évaluation qui doit être faite par le juge, par les procureurs
au préalable.
Et vous disiez, lorsqu'on est nommé ou
lorsqu'on est sur un conseil d'administration, oui, effectivement, une
formation sur les droits et obligations, mais, deuxième conseil que je dirais
aux nombreuses personnes qui nous écoutent : Assurez-vous que ce conseil
d'administration là soit aussi doté d'une assurance pour la responsabilité des <administrateurs…
M. Charette : ...nommé
ou lorsqu'on est sur un conseil d'administration, oui, effectivement, une
formation sur les droits et obligations, mais, deuxième conseil que je dirais
aux nombreuses personnes qui nous écoutent : Assurez-vous que ce conseil
d'administration là soit aussi doté d'une assurance pour la responsabilité des
>administrateurs, justement, pour pallier à un manquement qui pourrait
être attribué à un conseil d'administration. Plusieurs personnes ne sont pas au
courant, malheureusement — et ça peut avoir une incidence très
importante — de leurs responsabilités. Même s'ils y sont comme
bénévoles ou même d'un organisme sans but lucratif, il y a des responsabilités
qui sont reconnues par la loi à toute personne administratrice d'une compagnie,
parce qu'un OBNL demeure une compagnie, à but non lucratif ou pas.
M. Benjamin : Vous avez
raison. Et c'est là-dessus que je pense que, lorsqu'une personne administrateur
agit au nom, justement, d'une personne morale, lorsque cette personne-là agit
dans le cadre de son travail au nom d'une personne morale, c'est là… D'où la
question : Pourquoi est-ce que ce n'est pas... Parce que je comprends que
vous me dites que c'est le juge qui aura à sanctionner, qui aura à apprécier,
mais c'est le gouvernement, via ses procureurs, qui aura à accuser, donc...
Alors donc, il y a une intention derrière chaque action qu'aura à poser le
gouvernement.
Donc, au sujet de l'intention, justement,
pourquoi, dans l'intention, ne pas avoir dit, bien, écoutez, lorsque
l'administrateur commet une infraction en vertu de la présente loi et une
infraction est commise, à ce moment-là, les montants minimaux, ce seraient les
montants prévus pour les personnes morales?
M. Charette : Si on retourne
à 75, c'est un petit peu ce que l'on disait, notamment, dans le commentaire. Le
juge doit considérer lorsqu'une infraction est commise par un administrateur ou
un dirigeant d'une personne morale. Donc, il y a cette obligation-là qui est
faite au juge de considérer cet élément-là, mais, si on est au...
Préalablement, dans tout ce qui est détermination de la preuve, ce sera au
procureur de déterminer en vertu de quoi les accusations sont portées. Mais 75
était quand même assez clair à ce niveau-là.
• (18 heures) •
M. Benjamin : Sur le 76,
M. le ministre, donc, moi, en fait, j'essaie de comprendre comment vous, en
fait, au moment où vous allez déposer, vos procureurs, évidemment, au moment où
vous allez déposer des accusations contre une personne au niveau pénal, comment
évaluer cette idée de «jour après jour»? Je ne sais pas, j'essaie d'envisager
cette même personne que vous avez évoquée qui vient couper du bois. Donc, une personne
vient couper du bois. Il coupe du bois <lundi, il s'en va...
>
18 h (version révisée)
<17909
M.
Benjamin : …au niveau pénal, comment évaluer cette idée de «jour après
jour»? Je ne sais pas, j'essaie d'envisager cette même personne que vous avez
évoquée qui vient couper du bois. Donc, une personne vient couper du bois. Il
coupe du bois >lundi, il s'en va, mardi, il revient ramasser un peu de
bois, donc, mercredi, il revient et il coupe du bois, donc, alors…
La Présidente (Mme
Grondin) : Messieurs, je suis désolée, mais je dois interrompre
votre échange compte tenu de l'heure.
Merci de votre collaboration, mais, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 01)