Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Tuesday, December 8, 2020
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Vol. 45 N° 93
Clause-by-clause consideration of Bill 46, An Act to amend the Natural Heritage Conservation Act and other provisions
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
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Grondin, Agnès
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Charette, Benoit
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Benjamin, Frantz
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Campeau, Richard
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Tremblay, François
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Tardif, Marie-Louise
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Bussière, Robert
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Lemay, Mathieu
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Boutin, Joëlle
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Ghazal, Ruba
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Lemay, Mathieu
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Campeau, Richard
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Tremblay, François
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Tardif, Marie-Louise
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Bussière, Robert
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Boutin, Joëlle
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Ghazal, Ruba
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Campeau, Richard
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Tremblay, François
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Tardif, Marie-Louise
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Bussière, Robert
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Lemay, Mathieu
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Boutin, Joëlle
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Ghazal, Ruba
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Ghazal, Ruba
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Campeau, Richard
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Tremblay, François
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Tardif, Marie-Louise
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Bussière, Robert
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Lemay, Mathieu
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Boutin, Joëlle
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Grondin, Agnès
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Charette, Benoit
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Ghazal, Ruba
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Benjamin, Frantz
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Campeau, Richard
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Tremblay, François
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Bussière, Robert
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Lemay, Mathieu
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Boutin, Joëlle
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Tardif, Marie-Louise
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Charbonneau, Francine
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Grondin, Agnès
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Charbonneau, Francine
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Benjamin, Frantz
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Campeau, Richard
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Bussière, Robert
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Lemay, Mathieu
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Boutin, Joëlle
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Tardif, Marie-Louise
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Tremblay, François
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Benjamin, Frantz
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Grondin, Agnès
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Charette, Benoit
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Campeau, Richard
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Tremblay, François
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Bussière, Robert
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Lemay, Mathieu
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Boutin, Joëlle
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Tardif, Marie-Louise
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Charbonneau, Francine
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Ghazal, Ruba
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Benjamin, Frantz
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Charbonneau, Francine
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Grondin, Agnès
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Ghazal, Ruba
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Campeau, Richard
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Tremblay, François
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Bussière, Robert
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Lemay, Mathieu
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Boutin, Joëlle
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Tardif, Marie-Louise
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Grondin, Agnès
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Ghazal, Ruba
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Charbonneau, Francine
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Campeau, Richard
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Tremblay, François
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Bussière, Robert
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Lemay, Mathieu
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Boutin, Joëlle
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Tardif, Marie-Louise
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Charette, Benoit
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Ghazal, Ruba
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Grondin, Agnès
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Benjamin, Frantz
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Campeau, Richard
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Tremblay, François
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Bussière, Robert
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Lemay, Mathieu
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Boutin, Joëlle
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Tardif, Marie-Louise
-
Charbonneau, Francine
10 h (version révisée)
(Dix heures quatre minutes)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc votre attention, s'il vous plaît.
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
transports et de l'environnement ouverte. Je souligne que cette séance se
déroulera à la fois dans la salle Louis-Joseph-Papineau, où je me trouve, et
dans la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 46, Loi modifiant la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel et d'autres dispositions.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Caron (Portneuf) sera remplacé par M. Tremblay
(Dubuc); M. Lamothe (Ungava), par Mme Boutin (Jean-Talon);
M. Reid (Beauharnois), par M. Lemay (Masson); et M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata), par Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice).
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la secrétaire. Nous
poursuivons aujourd'hui l'étude de l'amendement du ministre proposant un nouvel
article, 42.2. Y a-t-il des interventions sur cet amendement? M. le
ministre, l'aviez-vous lu?
M. Charette : En fait, oui,
c'était lu.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, hein? Parfait.
M. Charette : On était à
tenter de répondre au mieux aux questions des collègues.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Y a-t-il des interventions sur ce nouvel
article? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, bonjour, collègues membres de la commission, donc, pour cette
belle semaine qui s'amorce, donc, de travail, donc. Effectivement, nous étions
sur le 42.2. Dans le… Quand on parle, ici, de la… attendez, attendez, question
de m'assurer d'être au bon endroit. Est-ce qu'il s'agit bien, évidemment — M.
le ministre, pouvez-vous nous préciser? — de l'insertion des
articles 35.1, 35.2 à 35.4, 35.5? Je crois.
M. Charette : On était
spécifiquement à 35.4. On avait eu l'occasion d'échanger, là, sur 35.1, 35.2,
35.3, 35.4, mais, effectivement, là, on a ajouté quelques volets, là, à travers
cet amendement-là proposé.
M. Benjamin : Voilà. Alors, effectivement,
donc, je crois que, sur cet article-là, on avait tout dit.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je crois aussi. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais procéder à la mise aux voix de l'article… en fait, de l'amendement
insérant le nouvel article.
La Secrétaire
: Oui.
Veuillez répondre <pour…
M. Benjamin : …effectivement,
donc, je crois que, sur cet article-là, on avait tout dit.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Je crois aussi. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais procéder à la mise aux voix de l'article… en fait, de l'amendement
insérant le nouvel article.
La Secrétaire
: Oui.
Veuillez répondre >pour, contre ou abstention. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Dans la
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: De
retour à la salle Louis-Joseph-Papineau, M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, <l'article… >l'amendement
introduisant l'article 42.2 est adopté. M. le député.
M. Benjamin : Je comprends
que… Est-ce qu'on vient de voter sur le 35.4?
La Présidente (Mme
Grondin) : Ce que nous avons fait, c'est que nous avons, à l'article
42.2…
M. Benjamin : Parce que je ne
pense pas qu'on ait encore discuté du 35.5.
La Présidente (Mme
Grondin) : Nous avions fait le tour de chaque, et vous vous
rappelez, la députée de Mercier était revenue sur l'ensemble. Donc, nous avions
passé article par article, vous vous rappelez?
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
M. Benjamin : Voilà ce qui
nous rappelle l'importance de la fonction de la présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Donc, nous sommes rendus… M. le
ministre, je crois que vous souhaitez introduire un nouvel amendement, un autre
amendement, en fait.
M. Charette : Oui, en fait, je
veux juste être bien certain, c'est normal, début de séance, on reprend nos
aises tranquillement, donc là on serait rendus à 42.3?
La Présidente (Mme
Grondin) : 42.3.
M. Charette : Parfait. Donc,
ce serait d'introduire, tout à fait, un nouvel élément. Donc, j'en fais la
lecture à l'instant.Donc, il suffirait d'insérer, après l'article 42.2 du projet
de loi tel qu'amendé, l'article suivant :
«42.3. L'article 226 de cette loi est
modifié par le remplacement de «ou à un écosystème forestier exceptionnel» par
«, à un écosystème forestier exceptionnel ou à un milieu humide d'intérêt» — il
semble y avoir une petite coquille dans le texte.
Et le commentaire. Cet article apporte une
modification de concordance, tout simplement, à l'article 226 de la Loi
sur l'aménagement durable du territoire forestier en raison des dispositions
introduites aux articles 35.1 à 35.5 de cette loi relative aux milieux
humides d'intérêt. Donc, question de concordance, essentiellement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il des interventions sur cet amendement? Je
vais donc procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: Oui. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
<(Jean-Talon)…
La Présidente (Mme
Grondin) :
…Je vais donc procéder à sa mise aux voix.
Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin
>(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
• (10 h 10) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté, qui
introduit l'article 42.3. M. le ministre, vous souhaitez également déposer un
autre amendement.
M. Charette : Avec votre
permission, bien sûr.
La Présidente (Mme
Grondin) : Avec plaisir.
M. Charette : C'est bien
gentil. Donc, merci, Mme la Présidente. Très simple aussi. Insérer, après
l'article 42.3 du projet de loi tel qu'amendé, l'article suivant :
«42.4. L'article 247 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après «exceptionnel», de «,
dans un milieu humide d'intérêt.»
Commentaire. Cet article apporte une modification
de concordance. En fait, on est tout simplement cohérent avec ce qu'on vient
tout juste d'adopter à l'article 247 de la Loi sur l'aménagement durable du territoire
forestier en raison des dispositions introduites aux articles 35.1 à 35.5 de
cette loi relative aux milieux humides d'intérêt.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il des interventions sur
cet amendement? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, en lien avec cet article-là, donc, j'aimerais savoir, est-ce
que M. le ministre peut nous préciser <quels sont>, à ce moment-là,
l'ajout «dans un milieu humide d'intérêt», qu'est-ce que ça apporte? Cette modification-là,
qu'est-ce que ça apporte?
M. Charette : Bien, <c'est
tout simplement, >à ce stade-ci, étant donné qu'on avait fait les
précisions préalablement, c'est tout simplement d'avoir le même vocable aux
différents endroits dans le projet de loi. Donc, ce n'est pas un élément
nouveau, c'est réellement une question de concordance au niveau du vocabulaire.
M. Benjamin : Est-ce qu'on
peut poser des questions aussi sur la formulation du nouvel article, Mme la
Présidente, ou, du moins, on se contente seulement de questions sur
l'amendement?
La Présidente (Mme
Grondin) : On est sur l'amendement en ce moment.
M. Benjamin : On est sur
l'amendement. C'est d'accord. Parfait. Donc, <l'article, >avec le
nouvel amendement proposé, donc, l'article se lirait comme suit : «Lorsqu'une
infraction visée au présent chapitre est commise dans un système écoforestier
exceptionnel, dans un milieu humide d'intérêt ou dans un refuge biologique, les
amendes qui sont prévues sont portées au double.» Donc, j'aimerais comprendre
pourquoi, ici, donc, on parle d'amendes qui sont portées au double, donc, et
pas dans d'autres types d'infraction.
M. Charette : On pourrait,
avec la permission… Mon dernier souhait, là, serait d'introduire… c'est-à-dire
d'induire le collègue en erreur. Avec le consentement, on a la légiste, qui est
malheureusement avec nous, mais dans l'autre salle… en fait, malheureusement,
dans l'autre salle, mais, heureusement, avec nous, donc elle pourrait nous <éclairer…
M. Charette : ...On
pourrait, avec la permission… Mon dernier souhait, là, serait d'introduire…
c'est-à-dire
d'induire le collègue en erreur. Avec le
consentement, on a la légiste,
qui est
malheureusement avec nous, mais dans l'autre salle… en fait,
malheureusement,
dans l'autre salle, mais, heureusement, avec nous, donc elle pourrait nous >éclairer.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, j'aimerais avoir... y a-t-il consentement
dans cette salle-ci?
Une voix
: Consentement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Et, dans l'autre salle, il y a consentement
aussi? Parfait. Je vous invite à vous présenter, s'il vous plaît.
Mme Rivest (Marilou) :
Marilou Rivest, légiste. En fait, là, les milieux, là, qui sont visés par l'article 247
sont des milieux qui bénéficient, là, d'une protection importante et pour
lesquels… on vise à en faire, là, des aires protégées. C'est la raison, là,
pour laquelle, là, ces milieux-là sont importants et on veut qu'ils soient,
là... qu'ils bénéficient, dans le fond, d'amendes plus sévères en cas
d'infraction. Donc, on est dans la section des dispositions pénales, là, plus précisément.
Donc, pour ces milieux-là, on porte l'amende au double pour vraiment inciter
les gens à ne pas porter atteinte aux milieux humides d'intérêt.
M. Benjamin : Parfait.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça va, oui?
M. Benjamin : Oui, merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Donc, y a-t-il d'autres interventions?
Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'amendement qui insère l'article 42.4.
La Secrétaire
: Oui. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté.
Nous poursuivons avec des changements, des modifications au niveau de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme, donc, avec l'article 43. M. le ministre.
M. Charette : S'il vous
plaît. Et, avec votre permission, il y aurait également un amendement pour cet article-ci.
Donc, je vous lis l'article original dans un premier temps :
«43. L'article 149 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme est modifié par le remplacement du paragraphe 4°
du premier alinéa par le suivant :
«4° crée, abolit ou modifie les limites
d'un milieu naturel ou d'un territoire désigné en vertu de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel;».»
Un petit commentaire, là. C'est un article
qui apporte une modification de concordance et qui met à jour l'énumération des
statuts d'aire protégée prévus à l'article 149 de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme, lequel prévoit une énumération d'interventions gouvernementales
pour lesquelles le gouvernement doit notamment assurer la cohérence avec le
plan... métropolitain, pardon, et le schéma d'aménagement des municipalités.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Vous souhaitez déposer un amendement à l'article 43?
M. Charette : Effectivement,
j'en fais la lecture. Fort simple :
Ajouter, à la fin <du...
M. Charette : …doit
notamment
assurer la cohérence avec le plan... métropolitain
, pardon
, et le
schéma
d'aménagement des municipalités.
La Présidente
(Mme Grondin) :
Merci,
M. le ministre. Vous souhaitez déposer un
amendement à
l'article 43?
M. Charette :
Effectivement,
j'en fais la lecture. Fort simple :
Ajouter, à la fin >du paragraphe 4° de l'article 149 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme proposé par l'article 43 du projet de loi, «,
d'une réserve faunique, d'un refuge faunique, d'une zone
d'exploitation contrôlée ou d'un parc».
Et c'est peut-être bon, là, dans les
circonstances, de lire à quoi ressemblerait cet article ou ce paragraphe 4°, donc :
Crée, abolit ou modifie les limites d'un
milieu naturel ou d'un territoire désigné en vertu de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel, d'une réserve faunique, d'un refuge faunique,
d'une zone d'exploitation contrôlée ou d'un parc.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais comprendre la portée de cette modification, de cet
amendement. Est-ce que le ministre peut nous expliquer la portée de cet
amendement? Puisqu'il me semble qu'en fait, à première vue, donc, j'avais
compris qu'au paragraphe 4°… l'alinéa quatre, plutôt, donc, c'était créer
et modifier les limites d'un milieu naturel ou d'un territoire désigné en vertu
de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel. Or, il y a un ajout de
préciser certaines aires. Est-ce que le ministre peut nous expliquer la portée
de cet amendement-là?
M. Charette : En fait, c'est
un amendement relativement simple, mais qui demeure important. Ça permet que
les réserves fauniques, les refuges fauniques, les zones d'exploitation
contrôlée et les parcs continuent d'être visés par le paragraphe 4° de
l'article, tout simplement. Donc, c'est pour s'assurer d'une bonne
compréhension et s'assurer que tous comprennent, là, que ces éléments-là sont
toujours visés, en fait, sont visés par le paragraphe 4° de l'article.
M. Benjamin : Alors, est-ce
que ça veut dire que ces éléments-là n'étaient pas visés auparavant?
M. Charette : En fait, il faut
lire l'amendement ou l'article original. On créait ce paragraphe 4°, en
quelque sorte, et là, avec l'amendement, on continue l'énumération pour
s'assurer que tous comprennent bien, là, ce qu'il comprend, mais le
paragraphe 4°, lui-même, là, dans le texte que je vous ai lu précédemment,
il était introduit, là, suite à une modification. On avait un libellé, là, qui
pouvait ressembler, mais on a introduit un nouveau paragraphe 4° avec
cette énumération-là. Mais, dans le texte original de la loi, il était quand
même question, là, de réserve faunique, de refuge faunique, d'exploitation
contrôlée et de réserve écologique. Donc, on vient corriger, en quelque sorte,
peut-être un problème de formulation, là, avec l'amendement qui est proposé.
M. Benjamin : Merci. Et, dans
cet ordre d'énumération, M. le ministre, est-ce <qu'il…
M. Charette : …de refuge
faunique, d'exploitation contrôlée et de réserve écologique. Donc, on vient
corriger, en quelque sorte, peut-être un problème de formulation, là, avec
l'amendement qui est proposé.
M. Benjamin : Merci. Et,
dans cet ordre d'énumération,
M. le ministre, est-ce >qu'il
pourrait y avoir une aire qui aurait été oubliée ou, du moins, est-ce que vous
avez l'impression, donc, dans l'amendement que vous proposez, que c'est
exhaustif, que tout y est?
M. Charette : Oui. En fait,
oui, c'est une précision, là, parce que, si on regarde ce que ça couvre, le
spectre est très large, et il ne faut pas oublier non plus les articles
précédents. Donc, oui, c'est une énumération, là, qui semble complète à ce
moment-ci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, s'il n'y a pas d'autres interventions, je vais
procéder à la mise aux voix de l'amendement de l'article 43.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, nous revenons à l'article 43
tel qu'amendé. Y a-t-il des questions ou commentaires? Donc, je vais procéder à
la mise aux voix de l'article 43 tel qu'amendé.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
• (10 h 20) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 43, tel qu'amendé,
est adopté. Nous poursuivons avec l'article 44, M. le ministre.
M. Charette : Alors, en vous
précisant qu'il y aurait aussi un amendement. Amendement qui est disponible sur
Greffier depuis le 3 décembre. Donc, j'en fais la lecture. L'article
original :
«44. L'annexe III de la Loi sur la
justice administrative est modifiée par le remplacement, dans le paragraphe 3°,
de «et 64» par «, 63, 69.3, 69.20 et 77.11.»
C'est un article qui vise à modifier l'annexe III
de la Loi sur la justice administrative pour y ajouter tous les recours
mentionnés dans les articles concernés proposés par le projet de loi. Rappelons
que cette annexe énumère les recours que la section du territoire et de
l'environnement du Tribunal administratif du Québec est chargée d'entendre,
conformément à l'article 34 de cette loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. <Y a-t-il… >Là,
nous avons, c'est ça, lu l'amendement, évidemment, de l'article 44. Y
a-t-il des interventions sur cet amendement? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ma question : Pourquoi le retrait du 69.3?
M. Charette : En fait, si vous
me permettez, c'est peut-être <mieux…
La Présidente (Mme
Grondin) :
…Là, nous avons, c'est ça, lu l'amendement,
évidemment, de l'article 44. Y a-t-il des interventions sur cet
amendement? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ma question : Pourquoi le retrait du 69.3?
M. Charette : En fait, si
vous me permettez, c'est peut-être >mieux d'introduire l'amendement maintenant
et ça permettrait de répondre au collègue. C'est une question d'énumération,
essentiellement. Donc, je lis l'amendement. Ce serait de :
Supprimer, dans l'article 44 du
projet de loi, «69.3,».
Et l'annexe III — c'est le
commentaire — l'annexe III de la Loi sur la justice administrative
est modifiée par le remplacement, dans le paragraphe 3, de «et 64» par «,64,
69.3 — qui est rayé — 69.20 et 77.11».
Donc, c'est une question de concordance,
essentiellement, avec l'amendement à l'article 69.3 proposé par
l'article 39 du projet de loi, qu'on a vu il y a quelques jours, maintenant.
Ce que ça signifie, c'est que la contestation des frais directs et indirects
afférents à l'émission de l'ordonnance est incluse à l'article 77.11
proposé à l'article 40 du projet de loi, qu'on a vu également la semaine
dernière. Et l'article 69.3 n'a donc pas à être prévu dans l'énumération
de l'annexe III de la Loi sur la justice administrative.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. C'est moi qui vous ai
confondu. Donc là, nous sommes à l'amendement. Y a-t-il des interventions sur
cet amendement?
M. Benjamin : Non, ça va. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
je vais procéder à la mise aux voix de l'amendement à l'article 44. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme Ghazal.
La Secrétaire
: Pardon.
Et Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté à
l'article 44. Je reviens donc à l'article 44 tel qu'amendé. Y a-t-il
questions ou commentaires? Je vais donc procéder à la mise aux voix de cet
article amendé.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 44, tel qu'amendé,
est adopté. Nous poursuivons avec l'article 45. M. le ministre.
M. Charette : C'est bien
gentil. Donc, je vous ferais la lecture du 45. Une fois celui-ci abordé, on
pourrait <introduire…
La Secrétaire
: …
Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 44, tel qu'amendé, est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 45. M. le ministre.
M. Charette : C'est bien
gentil. Donc, je vous ferais la lecture du 45. Une fois celui-ci abordé, on
pourrait >introduire des éléments à 45.1, notamment. Donc, je vous fais
la lecture de 45 :
«L'article 11 de la Loi sur le
ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs est modifié
par le remplacement du paragraphe 4° du premier alinéa par le suivant :
«4° la constitution et la gestion d'aires
protégées en vertu de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel;».
Commentaire. Cette modification en est une
de concordance pour tenir compte des changements apportés à la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel. Elle permet de viser plus largement la
responsabilité dévolue au ministre en matière d'aires protégées.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il des
interventions sur cet article? Je vais donc procéder à la mise aux voix de
l'article 45. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 45 est
adopté. M. le ministre, vous souhaitez déposer deux amendements. Donc, on va
commencer avec l'article 45.1.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc :
«45.1. L'article 4 de la Loi sur les
parcs est modifié :
1° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «désignée par le ministre» par «ou un organisme désigné par le
ministre, notamment le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, avec
l'autorisation du ministre responsable de l'application de la Loi sur la
qualité de l'environnement»;
2° par l'ajout, à la fin, des alinéas
suivants :
«La personne ou l'organisme désigné pour
tenir l'audience publique fait rapport au ministre, dans le délai prescrit dans
son mandat, et de ses constatations ainsi que de l'analyse qu'il en a fait.
Le délai imparti pour tenir l'audience
publique et pour faire rapport au ministre ne peut dépasser 12 mois.
Les rapports sont rendus publics par le
ministre dans les 30 jours de leur réception.
Lorsque le Bureau d'audiences publiques
sur l'environnement est désigné, les articles 6.3 à 6.6 de la Loi sur la
qualité de l'environnement (chapitre Q-2) s'appliquent, avec les
adaptations nécessaires.».»
Et j'ai peut-être un petit commentaire,
là, qui pourrait aider à la compréhension de cette modification-là, qui vise
essentiellement à permettre au ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs de
désigner un organisme, notamment le Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement, pour tenir l'audience publique qui peut être requise en vertu
de l'article 4 de la Loi sur les parcs. <L'article 4...
M. Charette : ...
la
compréhension de cette modification-là, qui vise essentiellement à permettre au
ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs de désigner un organisme,
notamment le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, pour tenir
l'audience publique qui peut être requise en vertu de l'article 4 de la
Loi sur les parcs. >L'article 4 de la Loi sur les parcs prévoit
qu'une audience publique doit être tenue par ce ministre en cas d'opposition à
la création, à l'abolition ou à la modification des limites d'un parc national.
Cette opposition peut se manifester à la suite de la publication d'un avis de
60 jours dans la Gazette officielle.
Bref, je vous résume en vous disant qu'on
a adopté des articles semblables pour le ministère de l'Environnement, qu'on
vient transposer, là, dans une certaine mesure, au MFFP à travers l'amendement
proposé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Des interventions? M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Donc, sur cet amendement, en fait, ma première question au ministre,
donc : «Un organisme désigné par le ministre, notamment le BAPE», le Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement, j'aimerais peut-être que le ministre
précise sa pensée, notamment, par cette formulation-là de l'amendement.
M. Charette : En fait, on a eu
des discussions semblables lorsque venait le temps de désigner un commissaire
pour les aires protégées. On disait, dans une majorité de cas, c'est le cas, c'est
le BAPE, mais on ouvrait la possibilité à, par exemple… c'est souvent l'exemple
qui était donné, de leaders autochtones pour conduire cette consultation
publique là. Donc, on permet essentiellement le même cas de figure pour le
MFFP.
M. Benjamin : Donc, lorsqu'on
dit «un organisme désigné», donc, est-ce que je dois comprendre, ça peut être
le BAPE, mais ça peut être un autre organisme aussi? Parce qu'il me semble que,
dans les discussions que nous avions eues, on avait parlé... ce qui a été
présenté, ce que nous avons débattu, c'est l'idée qu'on puisse avoir des
commissaires, donc, mais on n'avait pas... il me semble qu'on avait parlé
d'organismes autres que le BAPE, donc.
M. Charette : En fait, c'est effectivement
le BAPE qui peut être désigné, comme c'était le cas pour le MELCC, mais ça peut
être d'autres types d'organismes, notamment des organismes autochtones, par
exemple. Donc, c'est une transposition, là, de ce qu'on a discuté précédemment,
là, à travers d'autres articles.
M. Benjamin : Donc, si je comprends
ce que vous nous dites, c'est qu'un organisme autochtone pourrait être désigné
pour mener des consultations aussi.
M. Charette : Exactement.
• (11 heures) •
M. Benjamin : O.K. Maintenant,
<au niveau du... >lorsqu'on parle du délai, le délai qui ne peut
dépasser 12 mois, est-ce qu'on parle à ce moment-là du 12 mois pour
débuter les audiences ou, du moins, pour tenir les audiences, c'est-à-dire pour
qu'on puisse remettre un rapport au ministre...
10 h 30 (version révisée)
M. Benjamin : …et des
consultations aussi.
Une voix
: …
M. Benjamin : Maintenant, <au
niveau du…> lorsqu'on parle du délai, le délai, qui ne peut dépasser 12 mois,
est-ce qu'on parle, à ce moment-là, du 12 mois pour débuter les audiences,
ou, du moins, c'est pour tenir les audiences, c'est-à-dire pour qu'on puisse
remettre un rapport au ministre?
M. Charette : C'est 12 mois
au total. Donc, non seulement pour amorcer, débuter, c'est-à-dire procéder à
l'audience, produire le rapport. Donc, c'est un 12 mois, là, pour
compléter la démarche.
M. Benjamin : Je comprends que
l'amendement qu'on est en train de regarder, c'est un amendement au niveau de
la Loi sur les parcs. Et, le ministre, vous avez été témoin, comme moi, comme
nous, de la commission, lors des consultations particulières, des enjeux qui
ont été présentés, particulièrement en matière de forêt avec votre vis-à-vis. <Et
comment… >Puisqu'en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement
vous êtes le ministre responsable, est-ce qu'il y a eu… est-ce qu'on peut
compter sur des changements? Puisque, je ne sais pas si vous vous souvenez,
notamment, ce citoyen de l'Abitibi qui était venu nous rappeler des difficultés
qu'il avait par rapport à des orientations de votre ministère, et, quand vient
le temps de les appliquer, toute la complexité, toute la difficulté, notamment
au niveau du ministère responsable de l'application sur la Loi sur les parcs.
Comment est-ce que vous comptez travailler là-dessus?
M. Charette : En fait, on est
régis par des lois et des règlements. Donc, peu importe le ministère en cause,
il est tenu de respecter ces lois et ces règlements. Donc, à partir du moment
où le projet de loi n° 46 devait être adopté, ce sera appliqué et reconnu
par les différents ministères. Donc, à partir du moment où c'est réellement
inscrit dans la loi et dans la réglementation, il n'y a pas d'inquiétude. Et,
de façon générale, naturellement, je ne peux pas parler, là, pour les
gouvernements précédents… mais actuellement c'est une conversation de tous les
instants avec les différents ministères, lorsqu'une situation se présente, et notre
référence ultime, c'est la loi, c'est la réglementation. Donc, on se force,
naturellement, là, de l'appliquer.
M. Benjamin : Dans
l'amendement qui est devant nous, les rapports sont rendus publics par le
ministre dans les 30 jours. Donc, on s'entend, c'est le ministre
responsable des Parcs, c'est ça? Et, vous, à ce moment-là, quel est le rôle de
votre ministère par rapport à ces rapports-là? <Quel est…>
(Consultation)
M. Charette : Le rôle qui
reviendrait au ministère de l'Environnement, si, par exemple, suite à cette
consultation-là, un tracé devait être modifié, une aire protégée, agrandie, ou,
dès qu'une modification, là, de ce type de protection là… On se souvient <qu'on…
M. Charette : …
rôle
qui reviendrait au ministère de l'Environnement, si, par exemple, suite à cette
consultation-là, un tracé devait être modifié, une aire protégée, agrandie, ou,
dès qu'une modification, là, de ce type de protection là… On se souvient >qu'on
a parlé du fameux registre. Donc, le rôle du ministère de l'Environnement sera
de mettre à jour le registre, tout simplement.
M. Benjamin : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur cet amendement?
Je vais donc procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Lemay : Mme la Présidente…
M. Charette : …
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : …
M. Lemay : …
La Présidente (Mme
Grondin) : Pardon, Mme la secrétaire, il y a une
intervention.
La Secrétaire
: Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il des interventions sur cet amendement?
M. Lemay : Oui, bien sûr.
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le député…
M. Lemay : De Masson.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Masson.
M. Lemay : Oui, certainement.
C'est simplement qu'à ce nouvel amendement là je n'ai vu pas la copie, je ne l'ai
pas vue. Donc, je le cherche sur le Greffier et je ne le trouve pas. Donc,
est-ce <que je pourrais… >qu'on pourrait m'indiquer où je peux
retrouver le libellé de l'amendement?
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, avez-vous accès au Greffier?
M. Lemay : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Et donc, <dans la section… >si vous
allez dans le Greffier, dans la section Amendements en cours, à venir et
traités, vous allez dans Amendements à venir, p.l. n° 46, Amendements
complets, Deux-Montagnes. Et donc...
M. Lemay : Parfait.
La Présidente (Mme
Grondin) : C'est à la page 67 du document.
M. Lemay : Très bien. J'y
suis. Merci, on peut continuer.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, <je reviens… >est-ce
que… Je reviens à la mise aux voix de cet amendement.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Donc,
je vais reprendre du début. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement qui introduit l'article 45.1
est adopté. Vous déposez, M. le ministre, un nouvel amendement, 45.2.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ce serait d'insérer, après l'article 45.1 du projet de
loi tel qu'amendé, l'article suivant :
«45.2. L'article 9 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin du paragraphe zéro — je ne sais pas si je
dois le lire comme tel — de «, sauf lorsque le Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement est désigné pour tenir une telle audience».
Un commentaire. C'est une modification,
là, qui <permet…
M. Charette : ...suivant :
«45.2. L'article 9 de cette loi
est modifié par l'ajout, à la fin du paragraphe zéro
— je ne sais
pas si je dois le lire comme tel — de «, sauf lorsque le Bureau d'audiences
publiques sur l'environnement est désigné pour tenir une telle audience».
Un commentaire. C'est une modification,
là, qui >permet de préciser que les règles de procédure à suivre pour la
tenue d'une audience publique par le Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement, en cas d'opposition à la création, à l'abolition ou à la
modification des limites d'un parc naturel, sont celles que le BAPE prévoit en
vertu de l'article 6.6 de la Loi sur la qualité de l'environnement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Le paragraphe zéro?
M. Charette : Bien, en fait,
je ne sais pas si c'est une coquille ou comment je dois l'interpréter.
La Présidente (Mme Grondin) :Une coquille ou... Le paragraphe o.
M. Charette : Ah! la lettre o,
tout simplement, ou le paragraphe o, voilà, voilà, voilà. Donc, o et zéro
peuvent se ressembler par moment.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, parfait. Y a-t-il des commentaires sur cet amendement?
Je vais donc procéder à la mise aux voix de cet amendement qui introduit l'article 45.2.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement qui introduit
l'article 45.2 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 46. M. le
ministre.
M. Charette : Oui, avec
plaisir. Donc, 46, et avec un amendement que je ferai par la suite. Donc, j'en
fais la lecture, de l'article original : L'article 24 de la Loi
sur la qualité de l'environnement est modifié par l'ajout, à la fin du premier
alinéa, du paragraphe suivant :
«6° lorsque le projet est réalisé dans un
milieu naturel désigné par un plan en vertu de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel, les éléments prévus aux articles 22 et 22.0.1 de cette
loi.»
Le commentaire. Cette modification permet
de mieux arrimer le pouvoir du ministre pour analyser une autorisation, lorsque
l'activité se déroule dans un milieu naturel désigné sur plan, en vertu de
l'article 13 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel.
Rappelons que les articles 13 et suivants de cette loi créent un régime
d'autorisation distinct pour des activités réalisées dans de tels milieux.
Toutefois, lorsqu'une autorisation de la Loi sur la qualité de l'environnement
est aussi requise pour la réalisation d'une activité, seule l'autorisation de
la Loi sur la qualité de l'environnement demeure requise. S'ajoute au cadre
d'analyse prévu par l'article 24 de la Loi sur la qualité de
l'environnement celui prévu aux articles 22 et 22.0.1 de <cette...
M. Charette : …
Loi
sur la qualité de l'environnement est aussi requise pour la réalisation d'une
activité, seule l'autorisation de la
Loi sur la qualité de
l'environnement demeure requise. S'ajoute au cadre d'analyse prévu par
l'article 24 de la
Loi sur la qualité de l'environnement celui
prévu aux articles 22 et 22.0.1 de >cette Loi sur la conservation
du patrimoine naturel.
Donc, je vous ferais la lecture de l'amendement.
• (10 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. Je vais juste… Tout simplement, pour ceux qui
souhaitent suivre, donc, <l'article… >l'amendement à
l'article 46, si on retourne sur le Greffier, il est déposé à part des
autres. Donc, ça vous va, tout le monde a accès? Parfait. Allez-y, M. le
ministre.
M. Charette : Et, si jamais
les collègues ne le trouvent pas, ce n'est pas grave parce que l'amendement
vise à retirer l'article 46 du projet de loi. Donc, on le retire, tout
simplement.
Et, l'explication est fort simple, c'est
un amendement qui apporte une modification de concordance, tout simplement,
suivant l'amendement apporté à l'article 13.2 proposé par
l'article 12 du projet de loi.
Suivant cet amendement, une activité
soumise à l'obligation d'obtenir une autorisation en vertu de la LCPN et en
vertu de la LQE sera seulement assujettie à l'obligation d'obtenir une
autorisation de la part du ministre en vertu de la LCPN. Bref, c'est déjà
couvert par les articles qu'on a déjà abordés.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'article… de l'amendement, en
fait.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 46
est adopté, ce qui veut dire que l'article 46 est supprimé. Donc,
l'article 47. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : 47. L'article 31.0.3 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans le paragraphe 3° du deuxième alinéa, de «registre des
aires protégées prévu à l'article 5 de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel ou au registre des autres mesures de conservation de cette
loi, prévu à l'article 24 de celle-ci» par «registres prévus aux
articles 5, 6.1, 24.1 et 26.2 de la Loi sur la conservation du patrimoine
naturel».
Très, très simple, c'est une question de
concordance pour tenir compte des changements que nous avons apportés à la
LCPN, là, depuis les débuts de l'étude article par article du projet de loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : …amendement à l'article 47?
M. Charette : Oui,
effectivement. Vous me permettez d'en faire la lecture?
La Présidente (Mme
Grondin) :S'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. <Donc…
M. Charette : ...changements
que nous avons apportés à la LCPN, là, depuis les débuts de l'étude
article
par article du
projet de loi.
La Présidente (Mme
Grondin) :
…
amendement à l'article 47?
M. Charette : Oui,
effectivement. Vous me permettez d'en faire la lecture?
La Présidente (Mme
Grondin) :
S'il vous plaît.
M. Charette : Merci,
Mme
la Présidente. >Donc, tout simplement : Remplacer, dans l'article 47
du projet de loi, «, 24.1 et 26.2» par «et 24.1».
Encore une fois, c'est très simple, c'est
une question de concordance par rapport aux éléments, là, qui avaient déjà été
traités dans les articles précédents.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il… M. le ministre... M.
le député de Viau, pardon.
M. Benjamin : Pas si vite, Mme
la Présidente. Alors, le retrait du 26.2, Mme la Présidente, j'aimerais savoir
en quoi consistait le 26.2, puisque c'est de cela dont il s'agit.
M. Charette : En fait, je vais
essayer de retracer l'article original ou, sinon peut-être, étant donné que c'est
réellement des concordances au niveau de la législation, permettre à notre collègue
légiste d'y répondre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il consentement? Il y a consentement dans
l'autre salle aussi? Parfait. Donc, Me Delisle, je vous invite à vous
présenter.
M. Delisle (Antoine) : Antoine
Delisle, légiste. Bien, en fait, 26.2, c'était le registre des territoires de
conservation nordiques, qui a été retiré. Ici, dans le fond, ce qu'on visait, c'est
simplement d'avoir une énumération complète des registres. Suivant ce qui a été
adopté plus tôt, là, il n'y a plus de registre TCN, donc on l'enlève de l'énumération.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur cet amendement?
Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'amendement à l'article 47.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous
revenons à l'article 47 tel qu'amendé. Y a-t-il questions ou commentaires?
Ça va. Donc, je procède à la mise aux voix de l'article 47 tel qu'amendé.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 47 tel qu'amendé
est adopté. M. le ministre, l'article 48.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : L'article 3 du Règlement sur l'aménagement durable
des forêts du domaine de l'État est modifié par la suppression, dans le
paragraphe 1° du premier alinéa, de «, projetée ou <permanente...
La Présidente (Mme
Grondin) :
…
est adopté. M. le ministre, l'article 48.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : L'article 3 du Règlement sur l'aménagement durable
des forêts du domaine de l'État est modifié par la suppression, dans le
paragraphe 1° du premier alinéa, de «, projetée ou >permanente».
Là aussi, c'est une simple question de
concordance pour tenir compte des changements apportés à la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Y a-t-il
des interventions sur l'article 48? Je procède donc à la mise aux voix de l'article 48.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Une voix
: …
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Ah! excusez-moi,
oui, pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 48 est adopté. M.
le ministre, l'article 49.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : 49. L'article 4 du Règlement sur les espèces
floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats est modifié par le
remplacement de «d'une réserve écologique, d'une réserve de biodiversité, d'une
réserve aquatique ou d'un paysage humanisé au sens» par «d'un milieu naturel ou
d'un territoire désigné en vertu».
Donc, très simple, modification de concordance
pour tenir compte des changements apportés à la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel.
La Présidente (Mme
Grondin) : Des interventions? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, on comprend, par cet article, M. le ministre... Donc, si ce n'est
pas le cas, j'aimerais peut-être avoir vos précisions que, quand on parle de «milieu
naturel ou d'un territoire désigné en vertu», donc ça vient répondre… ça
remplace, à toutes fins pratiques, et ça évoque les mêmes notions que «réserve
écologique, réserve de biodiversité, réserve aquatique ou paysage humanisé». Est-ce
que c'est le cas?
M. Charette : Effectivement,
selon la terminologie qu'on avait déjà adoptée aux articles précédents.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Questions, commentaires à l'article 49?
Nous allons donc procéder à la mise aux voix de l'article 49.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 49 est adopté. M.
le ministre, l'article 50.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, 50 se lirait comme suit : <L'article...
La Secrétaire
: …
M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) :
Abstention. Donc,
l'article 49
est
adopté.
M. le ministre,
l'article 50.
M. Charette :
Merci,
Mme la Présidente. Donc, 50 se lirait comme suit : >L'article 2.1
des Modalités de signature de certains documents du ministère du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs est modifié par le remplacement, dans
le paragraphe 5°, de «aux articles 34 ou 48 de» par «à».
Et le commentaire. Là aussi, c'est une
question de concordance pour tenir compte des changements apportés,
précédemment, à la Loi sur la conservation du patrimoine naturel.
La Présidente
(Mme Grondin) :Y a-t-il des
interventions sur l'article 50? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, simple petite précision, donc, est-ce que c'est le nom du ministère?
En fait, j'aimerais peut-être savoir pourquoi on parle ici du ministère du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs, parce que...
M. Charette : C'est
l'appellation qui est inscrite dans le cadre législatif, mais chaque
gouvernement peut y aménager, en quelque sorte, ses mandats et ses fonctions.
Mais, dans la loi, c'est effectivement le nom du ministère, bien que, sous
cette législature-ci, on l'appelle le ministère de l'Environnement et de la
Lutte aux changements climatiques. Parce qu'anciennement, petite précision, les
parcs étaient sous l'égide du ministère de l'Environnement. Or, sous la
législature actuelle, <il est plutôt... >ils sont plutôt du côté
du MFFP.
M. Benjamin : Donc, à ce
moment-là, donc, comme cette appellation-là, c'était, donc, un moment de la
durée, donc, le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs, donc, est-ce qu'on comprend que, quand vient le temps de parler de la
signature de certains documents, donc, ça fait référence strictement à votre
ministère et non pas à l'actuel, par exemple, quand on parle des parcs ici,
l'actuel ministre responsable des Parcs?
M. Charette : Non. En
fait, selon la législature où on se retrouve, les mandats sont confirmés. Et,
dans cette législature-ci, tout ce qui est en lien avec les parcs, la forêt, la
faune sont réellement au MFFP. Donc, le cadre réglementaire, là, est adapté en
conséquence.
M. Benjamin : Merci.
• (10 h 50) •
La Présidente
(Mme Grondin) : D'autres interventions sur
l'article 50? Je procède donc à la mise aux voix de l'article 50.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 50 est
adopté. M. le ministre, <l'article...
La Secrétaire
: ...
Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 50
est adopté. M. le ministre, >l'article 51.
M. Charette : Oui, et c'est
gentil, merci, Mme la Présidente. Donc, 51, très simple : L'article 8
de ces modalités est modifié par la suppression, dans le paragraphe 2°, de «des
articles 34 et 48».
Et, là aussi, c'est une question de concordance,
là, pour tenir compte des modifications qui ont été apportées aux précédents articles.
La Présidente
(Mme Grondin) :Interventions sur l'article 51?
Je procède donc à la mise aux voix de l'article 51. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 51 est adopté.
Nous poursuivons avec l'article 52.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc, 52, j'en fais la lecture. Donc, c'est règlement relatif à
l'application de la loi, toujours, de la qualité de l'environnement. Donc :
L'article 1 du Règlement relatif à l'application de la Loi sur la qualité
de l'environnement est modifié, dans le paragraphe 6° :
1° par le remplacement de «sur le
territoire d'une réserve aquatique, d'une réserve de biodiversité, d'une
réserve écologique ou sur un territoire mis en réserve à cette fin» par «dans
un milieu naturel ou un territoire désigné en vertu de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel»;
2° par le remplacement de «la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel» par «cette loi».
Encore une fois, des questions de
concordance par rapport à tout ce que l'on a pu débattre précédemment, là, au
cours des dernières semaines.
La Présidente (Mme
Grondin) : Questions ou commentaires sur l'article 52? M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Dans le deuxième paragraphe, «par le remplacement de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel», donc n'ayant pas sous les yeux, M. le
ministre, ce Règlement relatif à l'application de la Loi sur la qualité de
l'environnement, qu'est-ce que vient remplacer la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel?
M. Charette : En fait, le
deuxième paragraphe, c'est réellement, là, tout simplement résumer tout ça par
«cette loi». On vient tout simplement dire «cette loi» pour éviter la
redondance. Et, pour ce qui est du paragraphe 1°, c'est, encore là,
uniquement une question de concordance parce qu'on vient remplacer <diverses...
M. Charette : …
réellement,
là, tout simplement résumer tout ça par «cette loi». On vient tout simplement
dire «cette loi» pour éviter la redondance. Et, pour ce qui est du
paragraphe 1°, c'est, encore là, uniquement une question de concordance
parce qu'on vient remplacer >diverses appellations qui ont plutôt été
résumées dans les articles précédant par «dans un milieu naturel ou un
territoire désigné en vertu de la loi sur la conservation, là, du patrimoine
naturel». Bref, les éléments «réserve aquatique», «réserve de biodiversité», et
autres, sont inclus dans la terminologie, là, «dans un milieu naturel ou un
territoire désigné en vertu de la Loi sur la conservation du patrimoine
naturel».
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 52? Je procède donc à la mise aux voix. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 52 est adopté. M.
le ministre, l'article 53.
M. Charette : Avant d'en faire
la lecture, si vous me permettez, Mme la Présidente, on connaît tous et on
apprécie tous notre collègue Emmanuelle Chapron. Elle est à la maison
aujourd'hui parce que sa jeune fille est malade, mais, malgré tout, elle
continue à suivre nos travaux, et sa jeune fille dit ne rien comprendre à nos
échanges. Il faut savoir qu'elle est toute jeune, mais vous me permettrez de la
saluer et de lui souhaiter un bon rétablissement. Elle s'appelle Lily May/vd), donc on souhaite un bon
rétablissement à Lily May, qui, j'espère, finira par comprendre le travail de
sa mère suite à nos séances… et surtout constater la précieuse collaboration
entre tous les collègues de la commission. Donc, Lily May, bonjour.
La Présidente (Mme
Grondin) : Bonjour, Lily May. Merci, M. le ministre. M. le
député de Bourget.
M. Campeau : J'aimerais juste
rajouter à Emmanuelle Chapron, <que… >pour sa fille, il y a
beaucoup d'adultes qui, des fois, ont de la misère à suivre, alors ce n'est pas
grave si sa fille ne comprend pas.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Alors, M. le ministre, nous en
étions à l'article 53.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : 53. L'article 67 des Règles de procédure du Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement est modifié par le remplacement de
«l'article 39» par «l'article 35».
Cette modification en est une de
concordance pour tenir compte des changements apportés à la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel, donc, essentiellement, se conformer à ce
qui a déjà été adopté précédemment.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Y a-t-il
des interventions sur cet article? Je procède donc à la mise aux voix de
l'article 53. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M.
Charrette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M.
Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
<M.
Bussière...
La Présidente (Mme Grondin) :
…
M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur cet article? Je procède
donc à la mise aux voix de l'article 53. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: M.
Charrette (
Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (
Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M.
Tremblay (
Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire
: Mme
Tardif (
Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: >M.
Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M.
Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 53 est adopté. Nous
abordons donc les dispositions transitoires et finales. M. le ministre, l'article 54.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente, et peut-être préciser qu'il y aura un amendement à cet article.
Donc : 54. Jusqu'à l'entrée en vigueur du premier
règlement pris en application de l'article 43 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, tel
qu'édicté par l'article 32 de la présente loi, les articles 46, 48 et
49 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, tels qu'ils se lisent
le — bon — (indiquer la date qui précède — naturellement — l'entrée
en vigueur de la présente loi), continuent de s'appliquer aux réserves de
biodiversité et aux réserves écologiques constituées à cette date en vertu de
cette loi.
Il en est de même des règlements et des
plans de conservation adoptés pour chacune des réserves concernées, tels qu'ils
se lisent.»
Et le commentaire. Ça, c'est un article
qui vise à maintenir l'application de certains articles de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel remplacés par l'actuel projet de loi,
notamment pour assurer le statu quo dans le régime d'activités applicables aux
réserves écologiques et aux réserves de biodiversité désignées actuellement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, merci, M. le ministre. Là, vous avez déposé
l'amendement?
M. Charette : S'il vous plaît.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : S'il vous plaît.
M. Charette : Donc, tout
simplement : Remplacer le premier alinéa de l'article 54 du projet de
loi par le suivant.
54. L«es
articles 46, 48 et 49 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel,
tels qu'ils se lisent, continuent de s'appliquer aux réserves de biodiversité
et aux réserves écologiques constituées à cette date en vertu de cette loi
jusqu'à l'entrée en vigueur du premier règlement, pris en
application de l'article 49 de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel, tel qu'édicté par l'article 32 de la
présente loi, qui s'applique à ces réserves.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, <vous… >c'est bien l'article 43,
et non 49? C'est bien ça que je lis, moi.<, ou…> Oui, ça va?
M. Charette : Oui. Pardon,
oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, parfait. Donc, y a-t-il des interventions? M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Dans l'amendement que nous dépose le ministre, qu'est-ce qu'il y a
comme changement par rapport au texte initial?
M. Charette : Je ne sais pas
si vous avez accès à la même figure que moi.
M. Benjamin : Oui. Oui.
• (11 heures) •
M. Charette : Mais, si
oui, regardez au niveau aperçu de la modification proposée…
11 h (version révisée)
M. Benjamin : ...<qu'est-ce
que... >dans l'amendement que nous dépose le ministre, qu'est-ce qu'il y
a comme changement par rapport au texte initial?
M. Charette : Je ne sais pas
si vous avez accès à la même figure que moi, mais, si oui, regardez au niveau «aperçu
de la modification proposée», vous avez… je ne peux pas vous nommer les
couleurs, mais vous avez un bel amalgame de foncé, et de pâle, et avec du rayé
aussi. Donc, vous avez la lecture de l'article tel que proposé. Donc, on vient
soustraire, en quelque sorte, question de formulation, là, «jusqu'à l'entrée en
vigueur du premier règlement, pris en application de l'article 43 de la Loi sur
la conservation du... conservation naturelle».
Et, plus bas, <on vient ajouter… >ça
compense, à la toute fin, on vient ajouter «jusqu'à l'entrée vigueur du premier
règlement, pris en application de l'article 43 de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel». Donc, on a restructuré, en quelque sorte, l'article
lui-même.
M. Benjamin : Mais, justement,
c'est qu'à la lecture de l'amendement, moi, j'ai l'impression que c'est un
déplacement, on a déplacé des mots. C'est mon impression, mais j'aimerais
savoir, est-ce qu'il y a une portée juridique, est-ce qu'il y a une nuance
qu'il fallait que je saisisse, que je n'ai pas vue? Donc, c'est ça, ma
question, ou, du moins, est-ce que c'est tout simplement une question de
français?
M. Charette : C'est en grande
partie une question de restructuration du paragraphe, mais vous voyez aussi
qu'il y a quand même un ajout. La portion «qui s'applique à ces réserves»
constitue un ajout. Donc, on a fait cet ajout-là et profité de l'occasion, là,
pour mieux structurer l'article.
M. Benjamin : En fait, quand
vous dites, la portion où on parle des réserves, est-ce qu'on parle du deuxième?
Parce que, quand, là, on dit, deuxième paragraphe : «Il en est de même des
règlements et des plans de conservation adoptés pour chacune des réserves
concernées», est-ce que c'est ça, l'ajout? Non? Parce qu'il me semble que c'est
ce qui est en vert qui est l'ajout, et, en rouge, le retrait.
M. Charette : À ce niveau‑là,
c'est uniquement un déplacement.
M. Benjamin : C'est un
déplacement. <Donc...>
M. Charette : Je vous crois
sur parole, si vous me dites que c'est en vert.
M. Benjamin : À moins que… Je
ne sais pas, moi, je consentirais à ce qu'un des avocats puisse nous dire
quelle est la portée. Parce que, je vois que moi, je ne vois, à première vue,
qu'un déplacement, mais j'imagine qu'il n'y a pas de déplacement qui est
gratuit puisque le législateur ne parle pas pour ne rien dire. Donc, s'il y a
une reformulation, c'est qu'il y a quelque chose qui, fondamentalement, clochait.
M. Charette : Oui, bien, en
fait, volontiers. On peut donner le consentement, si ça peut aider à éclairer,
là, les collègues.
M. Benjamin : Oui. S'il vous
plaît. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il y a consentement? Consentement dans l'autre
salle aussi? Parfait. Donc, allez-y, Me Delisle.
M. Delisle (Antoine) : Oui.
En fait, c'est qu'avec la rédaction initiale de l'article 54 on faisait... on
reportait tous ces articles-là et les règlements pris pour chaque réserve
jusqu'au premier règlement pris en application de 43. Toutefois, après
réflexion, on s'est dit <que...
La Présidente (Mme
Grondin) :
...
dans l'autre salle aussi? Parfait.
Donc, allez-y, Me Delisle.
M. Delisle (Antoine) :
Oui. En fait, c'est qu'avec la rédaction initiale de
l'article 54 on
faisait... on reportait tous ces articles-là et les règlements pris pour chaque
réserve jusqu'au premier règlement pris en application de 43. Toutefois, après
réflexion, on s'est dit >que c'était un peu restrictif parce que ça
forçait à prendre un seul même règlement, en vertu de l'article 43, qui
s'appliquerait à l'ensemble de ces réserves-là pour éviter qu'il y ait un vide
juridique.
Donc, avec la reformulation, là, on parle
du premier règlement qui s'applique à ces réserves, donc on pourrait imaginer, par
exemple, qu'on adopte un règlement sur les réserves écologiques, et, à ce
moment-là, les dispositions propres aux réserves de biodiversité, elles,
continueraient de s'appliquer, même malgré l'adoption du règlement sur les
réserves écologiques, jusqu'à ce qu'il y ait un règlement sur les réserves de biodiversité.
C'est pour éviter qu'il y ait un vide qui se crée si on n'a pas un règlement
qui couvre tout dès le départ.
M. Benjamin : Ah! bien, voilà,
ça, c'est une nuance importante. Donc, merci pour la précision, donc.
M. Charette :
<Vous
avez... >Pour comprendre le commentaire, vous avez l'amendement, mais il
ne faut pas perdre de vue l'article lui-même. Donc, l'amendement vient
compléter le 54. Donc, effectivement, il faut prendre les deux en
considération.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :D'autres interventions sur cet
article... sur l'amendement, en fait, de l'article 54? Donc, je vais procéder à
la mise aux voix de l'amendement. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M.
Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M.
Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M.
Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M.
Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M.
Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme
Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 54 est
adopté. Nous revenons à l'article 54 tel qu'adopté. Y a-t-il des questions ou commentaires?
Je vais donc procéder à la mise aux voix de cet article amendé.
La Secrétaire
: M.
Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M.
Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M.
Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M.
Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M.
Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme
Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 54, tel qu'amendé, est
adopté. Nous poursuivons avec l'article 55.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
«Jusqu'à l'entrée en vigueur du premier règlement
pris en application de l'article...» Et j'oubliais de mentionner, il y aura un amendement
aussi pour le 55, désolé. Donc, «...pris en application de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel, tel qu'édicté par l'article 32 de la
présente loi, les articles 46, 47 et 49 de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel, tels qu'ils se lisent, continuent de s'appliquer à la
réserve aquatique de l'Estuaire-de-la-<Rivière...
M. Charette : ...sur la
conservation du patrimoine naturel, tel qu'édicté par l'article 32 de la
présente loi, les articles 46, 47 et 49 de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel, tels qu'ils se lisent, continuent de s'appliquer à la
réserve aquatique de l'Estuaire-de-la->Rivière-Bonaventure constituée à
cette date en vertu de cette loi. Il en est de même de son plan de
conservation, tel qu'il se lit.
Toutefois, la réserve aquatique de
l'Estuaire-de-la-Rivière-Bonaventure devient, sans autre formalité, la réserve
marine de l'Estuaire-de-la-Rivière-Bonaventure.»
Le commentaire. Cet article vise à
maintenir l'application de certains articles de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel remplacés par l'actuel projet de loi, notamment pour assurer
le statu quo dans le régime d'activité applicable à une réserve aquatique
désignée actuellement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, M. le ministre, vous déposez un amendement à
l'article 55.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ça vise à remplacer le premier alinéa de l'article 55 du
projet de loi par le suivant :
55. Les articles 46, 47 et 49 de la
Loi sur la conservation du patrimoine naturel, tels qu'ils se lisent,
continuent de s'appliquer à la réserve aquatique de l'Estuaire-de-la-Rivière-Bonaventure
constituée à cette date en vertu de cette loi jusqu'à l'entrée en vigueur du
premier règlement, pris en application de l'article 43 de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel, tel qu'édicté par l'article 32 de la
présente loi, qui s'applique à cette réserve. Il en est de même de son plan de
conservation, tel qu'il se lit.
Commentaire. C'est un amendement, là, qui
a le même objet que celui proposé à l'article 55 du projet de loi, mais
pour la réserve aquatique de l'Estuaire-de-la-Rivière-Bonaventure.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Y a-t-il
des interventions sur cet amendement? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Au niveau des réserves aquatiques, est-ce qu'il y a d'autres
réserves aquatiques pour lesquelles... Pourquoi spécifiquement dans le cas de l'Estuaire-de-la-Rivière-Bonaventure?
M. Charette : Avec le consentement,
pour réellement éviter un trou juridique, <avec votre consentement,
>on pourrait peut-être passer la parole au légiste.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il consentement? Oui. Dans l'autre salle
aussi? Parfait. Allez-y, Me Delisle.
M. Delisle (Antoine) : Oui,
bien, en fait, c'est la seule réserve aquatique qui est ciblée nommément parce
que c'est elle qui devient une réserve marine. Les autres vont soit devenir des
réserves de biodiversité ou <vont... >sont des réserves projetées
qui deviendront permanentes sous un autre titre qu'«aquatique». Donc, c'est la
seule qui est dans cette situation, comme telle, là.
M. Benjamin : Et est-ce qu'il
y a — ma question est pour le ministre, merci pour la réponse — est-ce
qu'il y a des réserves aquatiques projetées pour devenir des réserves marines,
à l'heure <actuelle…
M. Benjamin : ...Et
est-ce
qu'il y a — ma question est pour le ministre, merci pour la
réponse — est-ce qu'il y a des réserves aquatiques projetées pour
devenir des réserves marines, à l'heure >actuelle?
M. Charette : C'est réellement
le seul exemple applicable. Mais je veux juste être bien certain, là, de
comprendre la question du collègue. On sait que, d'ici la fin de l'année, on
doit aussi avoir un pourcentage au niveau des aires marines. Est-ce que c'est
dans cette perspective-là que la question est posée?
• (11 h 10) •
M. Benjamin : Absolument.
M. Charette : Voilà.
Bien, tout simplement mentionner qu'on n'est pas rendu à cette étape-là. On est
rendu à l'étape de la réserve de territoire pour s'assurer de l'atteinte de la
cible. Et peut-être rassurer le collègue en lui confirmant que ça va très bien
de ce côté-là aussi.
M. Benjamin : Bien,
alors, j'ai hâte de voir les bonnes nouvelles en ce sens, M. le ministre. Donc,
je vous souhaite tout le succès mérité, donc, pour nous tous, pour tout le Québec,
par rapport à cet enjeu-là.
Maintenant, ma deuxième question. Donc, je
comprends, <qu'>à la lumière de la réponse précédente que
Me Delisle nous avait donnée, donc, <c'est pour... >c'est
afin d'éviter un vide juridique spécifiquement pour la réserve aquatique de l'Estuaire-de-la-Rivière-Bonaventure.
Est-ce que c'est le cas? C'est ce que je dois comprendre?
M. Delisle (Antoine) :
Oui. Bien, en fait, à 54, on ne ciblait pas tout à fait les mêmes articles. Il
y a des dispositions qui étaient plus propres, là, aux réserves de biodiversité.
Là, ici, on vise 46, 47 et 49, qui visent, entre autres, des dispositions
propres aux réserves aquatiques, qu'on veut reporter justement aussi à cette
réserve-là qui sera une réserve marine, en attendant, là, qu'il y ait son règlement,
là, propre à elle.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement
de l'article 55? Je vais donc procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 55
est adopté. Je reviens avec l'article 55 tel qu'amendé. Y a-t-il des commentaires?
Je procède donc à la mise aux voix de l'article 55 tel qu'amendé. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay :
<Pour...
La Présidente (Mme
Grondin) :
…Je procède donc à la
mise aux voix de
l'article 55
tel qu'amendé.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : >Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 55, tel qu'amendé,
est adopté. Nous poursuivons avec l'article 56. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Et, encore une fois, une fois adopté, si on présume l'adoption, il
y aurait introduction d'un 56.1 par la suite. Donc, je vous fais la lecture du
56 :
«Les articles 34 et 36 de la Loi sur
la conservation du patrimoine naturel, tels qu'ils se lisent, continuent de
s'appliquer aux réserves aquatiques projetées, aux réserves de biodiversité
projetées et aux réserves écologiques projetées constituées à cette date en
vertu de cette loi. Il en est de même des plans de conservation adoptés pour
chacune des réserves concernées, tels qu'ils se lisent.
«Ces réserves sont prolongées sans autre
formalité et prennent fin dans l'une ou l'autre des situations suivantes :
«1° par la désignation du territoire
concerné à titre d'aire protégée en vertu de la section III du chapitre II
de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, telle qu'elle est édictée
par l'article 32 de la présente loi, ou d'une autre loi;
«2° par la publication à la Gazette
officielle du Québec, par le gouvernement, d'un avis à cet effet.»
Et le commentaire. C'est un article qui vise
à maintenir l'application de certains articles de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel remplacés par l'actuel projet de loi, notamment pour assurer
le statu quo dans le régime d'activités applicables aux réserves projetées
désignées actuellement. Il vise également à prolonger la mise en réserve
provisoire de manière indéterminée jusqu'à ce que le gouvernement désigne le
territoire à titre d'une aire protégée permanente, conformément aux nouveaux
articles 27 à 39.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il des commentaires sur l'article 56? M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. En fait, question de compréhension. J'aimerais savoir, surtout dans
le cas du dernier paragraphe, quand on parle de «ces réserves qui sont
prolongées sans autre formalité prennent fin dans l'une ou l'autre des
situations suivantes, par la publication — en fait, c'est le 2° qui
m'intéresse — à la Gazette officielle du Québec, par le
gouvernement, d'un avis à cet effet»… il me semble avoir compris que l'exercice
était un petit peu plus substantiel que la simple publication par la Gazette
officielle.
M. Charette : En fait, tout
simplement, c'est l'étape ultime. Lorsque les consultations ont eu lieu,
lorsque tout le processus est complété, c'est confirmé par une publication à la
Gazette officielle. C'est pourquoi cette éventualité-là, elle <est…
M. Charette : …En fait, tout
simplement, c'est l'étape ultime. Lorsque les consultations ont eu lieu,
lorsque tout le processus est complété, c'est confirmé par une publication à la
Gazette officielle. C'est pourquoi cette éventualité-là, elle >est
nommée. Donc, si jamais on avait un territoire où on chemine bien, l'essentiel
des étapes est complété, on ne veut pas que ça tombe dans un vide juridique
avec l'adoption de la loi, on dit, ce statut-là va changer au moment de la
publication, là, à la Gazette officielle, qui est la dernière étape, en
quelque sorte, du processus. C'est pour éviter d'avoir à refaire la démarche.
M. Benjamin : Parfait. Alors, pourquoi,
à ce moment-là, ne pas l'avoir précisé dans cet article-là?
M. Charette : En fait, c'est
convenu que c'est la dernière étape, en quelque sorte, du processus, parce que,
si on regarde 1°, le paragraphe 1°, on a d'autres cas de figure, on parle de la
désignation du territoire qui est concerné à titre d'aire protégée en vertu de
la section III du chapitre II, donc on parle d'une étape différente, là, tout
simplement.
M. Benjamin :
<En fait, >je
comprends, en fait, que ce soit l'étape ultime, donc, la publication dans la Gazette
officielle du Québec, mais je pense que... J'ai l'impression que le commun
mortel, donc, qui lirait... <le commun des mortels qui lirait >cet
article, M. le ministre, en lisant : «Ces réserves sont prolongées sans
autre formalité et prennent fin dans l'une ou l'autre des situations suivantes :»…
Et le 1°, donc, ça va, mais, dans le cas du 2°, je ne sais pas pourquoi, j'ai
l'impression que tout n'est pas dit dans ce 2°.<, que...>
M. Charette : En fait, il faut
saisir l'article 56 comme une modification à la loi sur la LCPN, dans les
faits. Donc, ce n'est pas un article qui peut être pris seul et isolé, et, <on
parle... >avant d'introduire les deux paragraphes, on parle bien de
réserves. Donc, ce sont des réserves qui doivent être prolongées tant que l'une
de ces deux hypothèses-là n'intervient pas. Donc, on ne pourrait pas... le
commun des mortels, pour reprendre l'expression du collègue, ne pourrait pas
lire l'article 56 sans autre référence. Donc, il faut qu'il se réfère à la
LCPN, il faut qu'il se réfère au concept des aires... en fait, des réserves de
territoire qui sont prolongées pour éviter de retomber à zéro, en quelque
sorte, avec l'adoption du projet de loi. En fait, ce que ça vise, c'est de ne
pas avoir à refaire ou ne pas perdre les acquis à <ce...
M. Charette : ...
se
réfère au concept des aires... en fait, des réserves de territoire qui sont
prolongées pour éviter de retomber à zéro, en quelque sorte, avec l'adoption du
projet de loi. En fait, ce que ça vise, c'est de ne pas avoir à refaire ou ne
pas perdre les acquis à >ce niveau-là. Et, si vous voulez une référence
plus directe, pour ne pas avoir à lire le 56 isolément, ça se trouve à être
l'ancien article 32, là, de la LCPN actuelle.
M. Benjamin : Et lorsqu'on
parle, M. le ministre, que ce soit de réserves aquatiques projetées, de
réserves de biodiversité projetées, est-ce qu'implicitement on doit conclure
que... Est-ce que toutes les étapes ont été franchies ou bien...
M. Charette : En fait, les
étapes n'ont pas été franchies, parce que ce n'est pas un statut permanent qui,
lui aussi... C'est là où on revient à l'article qui nous intéresse. Donc, ce
sont des statuts qui sont prolongés tant qu'il n'y a pas le statut permanent de
confirmé, qui, lui, va l'être à travers la publication à la Gazette
officielle.
M. Benjamin : Donc, on est
dans un article où on parle d'aires projetées, donc, que ce soient des réserves
de biodiversité, des réserves aquatiques, des réserves écologiques projetées,
où toutes les étapes ne sont pas encore franchies, il va de soi. Donc, je suis
content, d'ailleurs, de la réponse, c'est ce que je pensais aussi, c'est qu'évidemment,
si elles sont projetées, c'est parce que toutes les étapes n'ont pas encore été
complétées.
Et ces mêmes réserves… «Ces réserves sont
prolongées sans autre formalité et prennent fin dans l'une ou dans l'autre<,
suivant par>...», je suis toujours au 2°, «…par la publication à la Gazette
officielle du Québec par le gouvernement d'un avis à cet effet». Alors, si
ces aires sont projetées et toutes les étapes n'ont pas encore été franchies,
donc, à ce moment-là, on parlerait d'un autre processus. Il y aurait un autre processus
pour leur abrogation ou leur annulation, c'est ça?
• (11 h 20) •
M. Charette : En fait, là, on
n'est pas dans l'abrogation ou autre, on vise surtout à maintenir les acquis
avant l'entrée en vigueur pleine et entière de la loi et de sa réglementation.
Je ne sais pas si vous voulez, avec l'expertise du légiste, comprendre... bien,
c'est-à-dire, nous aider à mieux comprendre la portée de l'article.
M. Benjamin : Oui, absolument.
M. Charette : Mais c'est
réellement, là, pour ne pas avoir à retourner à la case départ, là, sur le
travail qui a déjà été réalisé. Avec consentement, on peut volontiers, là,
passer la parole au légiste.
M. Benjamin : Parfait.
Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) :Est-ce qu'il y a consentement
ici? Consentement dans l'autre salle? Parfait. Allez-y, Me Delisle, s'il
vous plaît.
M. Delisle (Antoine) : Oui,
bien, en fait, l'idée, c'est de reprendre, plus ou moins, là, ce qui était...
C'est qu'en fait l'ancien article 32 de la loi prévoyait trois scénarios
pour la <fin...
M. Charette :
...on
peut volontiers, là, passer la parole au légiste.
M. Benjamin : Parfait.
Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Est-ce qu'il y a
consentement ici? Consentement dans l'autre salle? Parfait. Allez-y,
Me Delisle, s'il vous plaît.
M. Delisle (Antoine) :
Oui, bien, en fait, l'idée, c'est de reprendre, plus ou moins, là, ce qui
était... C'est qu'en fait l'ancien article 32 de la loi prévoyait trois
scénarios pour la >fin des statuts projetés, donc soit la désignation de
statut permanent soit l'avis à la Gazette à cet effet ou l'arrivée du
terme du statut projeté. Ici, on veut simplement écarter cette troisième option
là, qui est l'arrivée du terme, pour ne pas qu'on... pour enlever aussi
l'obligation de renouveler constamment des statuts projetés, dans l'attente,
là, de leur désignation à titre permanent, là, sous les nouvelles dispositions
qu'on vient adopter. C'était un peu une certaine lourdeur administrative, là,
qu'il y avait dans ces renouvellements constants.
M. Benjamin : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 56? Je vais donc procéder à la mise aux voix de
l'article 56. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)... Pardon. Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 56 est adopté. M.
le ministre, vous avez un amendement qui introduit un article,
l'article 56.1.
M. Charette : Exactement.
Merci, Mme la Présidente. Donc, je le lis : Insérer, après
l'article 56 du projet de loi, l'article suivant :
56.1. Les articles 27, 29 à 31 et 33
de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, tels qu'ils se lisent,
continuent de s'appliquer aux projets suivants :
1° le projet de réserve aquatique projetée
du Banc-des-Américains;
2° le projet de réserve de la biodiversité
projetée d'Anticosti;
3° le projet de réserve de biodiversité
projetée des Caribous-Forestiers-de-Manouane-Manicouagan; et
4° le projet de paysage humanisé projeté
de L'Île-Bizard.
Les dispositions de l'article 56 de la
présente loi s'appliquent aux projets du premier alinéa dès la mise en réserve
des terres du domaine de l'État concernées.
L'article 35 de la Loi sur la conservation
du patrimoine naturel, tel qu'il se lit, continue de s'appliquer également au
projet de paysage humanisé projeté de L'Île-Bizard.
Donc, le commentaire, bien simple, et on
revient à ce qu'on se disait précédemment. C'est un amendement qui permet
d'attribuer un statut de réserve aquatique projetée, de réserve de biodiversité
projetée et de paysage humanisé projeté à quatre projets qui sont actuellement
en cours de désignation. C'est un statut permanent qui pourra ensuite s'appliquer
à ces différents projets.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. <Donc, M. le...
M. Charette : …
de
réserve de biodiversité projetée et de paysage humanisé projeté à quatre
projets qui sont actuellement en cours de désignation. C'est un statut
permanent qui pourra ensuite s'appliquer à ces différents projets.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Merci, M. le ministre. >Donc, M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ici, dans cet amendement, <que... >ce nouvel
article que nous apporte le ministre, il y a plusieurs projets de réserves qui
y sont. J'ai l'impression que c'est une liste de projets. Est-ce que c'est là,
M. le ministre, la totalité des projets de réserves, actuellement, à votre
ministère?
M. Charette : Qui se
retrouvent dans cette situation précise là, oui, mais il y a d'autres projets
de réserves projetées.
M. Benjamin : Et pourquoi
avez-vous jugé bon de retenir cela et non pas les autres projets?
M. Charette : Avec un
consentement, si le collègue le souhaite bien, on pourrait céder la parole au
légiste.
M. Benjamin : Avec plaisir.
Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il y a un consentement. Il y a un consentement
dans l'autre salle aussi? Oui. Allez-y, Me Delisle.
M. Delisle (Antoine) : Oui,
bien, en fait, ce sont quatre projets <qui sont… >qui étaient presque
prêts pour leur adoption, là, donc c'est vraiment plus une question du niveau d'évolution,
là, où on en est, là, pour la constitution du dossier administratif. <Comme,
si je donne… >Par exemple, là, vous avez le projet de réserve de
biodiversité d'Anticosti. C'est un projet de règlement qui est déjà prépublié,
donc il suffit encore que la période de prépublication se termine pour qu'on
puisse le constituer. Si on n'avait pas prévu une disposition, comme telle,
bien, on n'aurait pas eu le pouvoir de finaliser les étapes, là, de
constitution de cette réserve projetée, on aurait dû repartir le processus avec
la nouvelle loi. Donc, il y a d'autres projets de réserves qui sont moins
avancés, qui vont simplement cheminer avec la nouvelle procédure, là, qui est
adoptée, là, dans le projet de loi n° 46.
M. Benjamin : Merci pour la
précision, Me Delisle. Donc, dans le cas du projet de réserve aquatique
projetée du Banc-des-Américains, est-ce que ça deviendrait, M. le ministre, un
projet de réserve marine?
M. Charette : Si on nous
laisse quelques instants, là, on pourra revenir avec la précision, là, sans
problème.
La Présidente (Mme
Grondin) : Souhaitez-vous que je suspende ou voulez-vous… Avez-vous
d'autres questions, M. le député de Viau, en attendant?
M. Benjamin : Est-ce que vous
voulez suspendre? C'est comme vous voulez.
M. Charette : Si vous avez
d'autres éléments à clarifier, on pourrait... c'est juste une question de
quelques instants avant d'avoir la confirmation. Donc, on pourrait aborder
d'autres enjeux, là, si notre collègue le souhaite.
M. Benjamin : Oui, bien sûr.
M. Charette : La réponse est
confirmée. <Oui…
M. Charette : ...Si vous
avez d'autres éléments à clarifier, on pourrait... c'est juste une question de
quelques instants avant d'avoir la confirmation. Donc, on pourrait aborder
d'autres enjeux, là, si notre collègue le souhaite.
M. Benjamin : Oui, bien
sûr.
M. Charette : La réponse
est confirmée. >Oui, ça va devenir une réserve marine, effectivement.
M. Benjamin : Ça va devenir
une réserve marine, effectivement. D'accord. Un projet que nous connaissons
bien, le projet de réserve de biodiversité projetée d'Anticosti. Un excellent
projet, il va sans dire, donc, un très bon projet, M. le ministre, il va sans
dire.
M. Charette : Tout à fait, tout
à fait.
M. Benjamin : Donc, je pense
qu'à quelques reprises on a effleuré ce dossier-là. Est-ce qu'on peut profiter
de l'étude détaillée de ce projet de loi, donc, pour avoir une mise à jour? Où
est-ce que vous en êtes par rapport au soutien attendu pas le milieu, par
Anticosti, donc, le soutien attendu de votre ministère pour faire en sorte que
cette reconnaissance d'Anticosti se fasse dans les meilleurs délais? Où est-ce
que vous en êtes?
M. Charette : En fait, j'ai eu
le grand, grand privilège — parce que je pense que c'en est un — d'y
aller il y a quelques semaines, avant le début, là, de la deuxième vague, alors
qu'on avait toujours la possibilité de se déplacer, de m'y rendre, de
rencontrer le maire, plusieurs intervenants associés au dossier.
Et c'est un dossier qui chemine
admirablement bien. Non seulement on a pu confirmer de nouvelles sommes pour
aider les promoteurs à faire cheminer leurs dossiers de reconnaissance auprès
de l'UNESCO, le gouvernement du Québec offre un soutien financier important à
ce niveau-là, et, pour ce qui est du statut de protection, on a déjà confirmé
une grande proportion de l'île, en termes de protection, et on est à évaluer
comment éventuellement protéger possiblement l'entièreté de l'île, et de voir
sous quelles modalités.
Donc, c'est un patrimoine naturel
d'exception, et on aura, à travers les démarches, là, qui seront confirmées
dans les prochaines semaines, les prochains mois, peut-être, une bonne nouvelle
pour ce qui est de la désignation, de la reconnaissance par l'UNESCO. On le
souhaite vivement, mais peu importe cette décision-là, le gouvernement, lui,
demeure ferme dans sa volonté d'accroître encore son degré de protection, et c'est
un travail, là, qui se fait en collaboration avec le maire, notamment,
également les résidents de l'île qui sont très mobilisés, là, dans ce
projet-là.
• (11 h 30) •
M. Benjamin : Et, pour ce qui
est de la désignation au niveau du patrimoine de l'UNESCO, est-ce
qu'actuellement... <est-ce que... >qui, au gouvernement du Québec
actuel, assume le leadership d'accompagnement d'Anticosti dans cette
reconnaissance? Parce que vous comprenez que c'est une nouvelle qui va être... lorsque
ça va tomber, ce n'est pas seulement pour Anticosti, pour l'ensemble du Québec,
ça va être une excellente nouvelle, cette reconnaissance-là. Est-ce qu'il y a d'autres...
11 h 30 (version révisée)
M. Benjamin : …le leadership
d'accompagnement, donc, d'Anticosti dans cette reconnaissance? Parce que vous
comprenez que c'est une nouvelle qui va être… Lorsque ça va tomber, ce n'est
pas seulement pour Anticosti, pour l'ensemble du Québec, ça va être une
excellente nouvelle, cette reconnaissance-là. Est-ce qu'il y a d'autres ministères,
dans votre gouvernement, qui sont impliqués dans ce dossier-là? Où est-ce que
vous en êtes?
M. Charette : En fait, c'est essentiellement
le ministère de l'Environnement qui est le ministère porteur, mais il y a une collaboration
qui se fait avec d'autres ministères. On se souvient, notamment, ce qui avait
été confirmé par le MFFP, au niveau de la zone tampon tout autour de l'île, on
se souvient également des propos de mon collègue du MERN, qui, d'ailleurs, est
aussi ministre responsable de la région. Donc, oui, c'est porté par l'Environnement,
mais c'est une démarche, là, qui associe d'autres intervenants. Et, de façon
plus générale, à partir du moment où on mettra de l'avant certains types de
projet, les citoyens de l'île parlent, avec beaucoup, beaucoup d'enthousiasme,
de projets écoresponsables, en matière de tourisme, notamment. Donc, le ministère
du Tourisme regarde ces discussions avancer.
Bref, c'est un projet qui mobilise beaucoup
d'intervenants, mais il faut être conscient des prochaines étapes, au niveau de
l'UNESCO, à tout le moins. Le gouvernement du Québec a priorisé, a mis de
l'avant ce projet-là, mais la prochaine étape, c'est le gouvernement fédéral
qui, lui, devra choisir le projet qu'il soumettra à l'UNESCO. Donc, on espère,
bien évidemment, que ce soit le projet de l'île d'Anticosti, mais on sait qu'il
y a un autre projet qui est aussi moussé, qui est mis de l'avant ailleurs au Canada.
Donc, c'est la prochaine décision que l'on attend. Et, si, malheureusement… et
je n'ose pas évoquer ce scénario-là, mais s'il devait ne pas être priorisé à ce
moment-ci, ça n'arrêtera en rien nos propres démarches, pour un tour à venir,
en quelque sorte. Donc, il n'y a rien de perdu, là, dans le travail qui se fait
actuellement.
M. Benjamin : Est-ce qu'il y a
un effort qui a été entrepris, notamment auprès de nos partenaires du fédéral?
Est-ce qu'il y a des démarches que votre ministère… ont entreprises, donc, pour
faire en sorte que ce dossier-là devienne non seulement le dossier prioritaire
du Québec, mais aussi le dossier prioritaire du gouvernement canadien?
M. Charette : En fait, c'est
le dossier prioritaire du Québec. Cependant, comme je le mentionnais, il y a un
autre projet, ailleurs au Canada, qui a aussi été déposé. Donc, c'est le gouvernement
canadien qui, ultimement, aura à prendre la décision. Sans être juge et partie,
mais en toute objectivité, je pense que nous avons un très, très bon dossier.
Et d'ailleurs une des implications du ministère de l'Environnement, là, depuis
plusieurs mois, est justement d'accompagner les <promoteurs…
M. Charette : ...la
décision. Sans être juge et partie, mais en toute
objectivité, je pense
que nous avons un très, très bon dossier. Et d'ailleurs une des implications du
ministère de l'Environnement, là, depuis plusieurs mois, est justement
d'accompagner les >promoteurs pour renforcer leur dossier de
candidature. On parle de dossiers scientifiques excessivement étoffés, qui ont
suscité et nécessité des recherches scientifiques importantes, donc ça
nécessitait des fonds. Donc, c'est le rôle, actuellement, du gouvernement du
Québec, s'assurer que le dossier de candidature soit de la meilleure <candidature...
de la meilleure >qualité possible, à la hauteur, là, du mérite du projet
qui demeure exceptionnel.
M. Benjamin : Bien, en fait,
ce que je souhaite, en fait, par ces échanges avec vous dans ce dossier-là, M.
le ministre, c'est que vous deveniez, si vous ne l'êtes pas encore, et je
pense que vous l'êtes probablement, un véritable ambassadeur pour ce
projet-là auprès du gouvernement canadien et auprès de différents
interlocuteurs, donc, pour faire en sorte que... Bien, je suis heureux de
savoir qu'il y a, au Canada,<… qu'il y a >un autre projet, mais
celui qui m'intéresse, celui qui m'intéresse, c'est celui d'Anticosti. Donc,
alors, j'aimerais pouvoir compter sur votre leadership, être un ambassadeur
pour ce projet-là, donc, pour le fédéral, afin que le fédéral puisse en faire
son projet, donc.
M. Charette : C'est le cas, et
vous obtiendrez la même réponse, là, des <gens de... les >insulaires,
les gens de l'île d'Anticosti. C'était, je vous dirais même, émouvant, je le
dis de façon très, très objective, il y a quelques semaines, lorsqu'on s'y est
rendus, de voir la réaction des gens de l'île suite à l'appui renforcé du
gouvernement du Québec. Donc, on attend et on met tous les éléments positifs à
notre disposition pour mettre de l'avant le projet en question. Et c'est
normalement une décision que l'on devrait avoir en début d'année, en février
prochain, quel sera le choix retenu par le gouvernement du Canada.
Mais, dans tous, tous les cas, il n'y a
strictement rien de perdu dans le travail qui est fait. C'est un dossier qui
aura son plein mérite si jamais il devait y avoir un tour subséquent. Donc, il
n'y a rien de perdu, et on mise sur l'avenir, là, pour bien protéger ce joyau-là
du patrimoine naturel.
M. Benjamin : Un autre élément
que j'aimerais aborder avec vous, M. le ministre, toujours dans ce même article 56.1,
c'est le dossier du projet de paysage humanisé projeté à l'île Bizard. Je ne
sais pas si vous vous souvenez, en commission, je vous avais déjà posé quelques
questions là-dessus. Et vous en êtes où par rapport à ce projet-là?
M. Charette : En fait, j'ai
pris note de la pétition, là, qui a été déposée au salon bleu, <notamment,
c'est...
M. Benjamin : …
je ne
sais pas si vous vous souvenez, en commission, je vous avais déjà posé quelques
questions là-dessus. Et vous en êtes où par rapport à ce projet-là?
M. Charette : En fait, j'ai
pris note de la pétition, là, qui a été déposée au salon bleu, >notamment,
c'est vendredi dernier, je crois, de mémoire, par mon illustre collègue de Viau,
et la journée même se réunissaient des opposants au projet avec la ville de
Montréal. Donc, à ce moment-ci, on laisse réellement, là, <les acteurs… >les
premiers acteurs concernés se parler, s'expliquer.
Donc, il y a eu cette rencontre-là
vendredi dernier, et on attend de voir, là.<, si…> Autant la ville
que les opposants, avec qui on est aussi en contact, ont besoin
d'éclaircissement, ont besoin de renseignements, mais, pour donner toutes les
chances au projet, on laisse, actuellement, là, autant les gens de la ville que
ceux qui ont des réserves se parler. Et ce sera peut-être la meilleure façon,
là, pour qu'ils arrivent à mieux se comprendre les uns les autres. Mais c'est
le dernier développement, là, dont je pourrais vous parler, qui est tout, tout
récent, là, qui date de quelques jours à peine.
M. Benjamin : Alors, dans ce
cas, donc, s'il y a des discussions, donc, <nous souhaitons… >je
souhaite évidemment que ces discussions aboutissent, qu'il puisse y avoir une
conclusion heureuse pour l'ensemble des parties concernées par ce dossier-là.
Donc, maintenant, pourquoi, à ce
moment-là, <avoir… >vous avez cru bon de l'inclure, dans le 56.1,
à ce moment-là, ce projet-là?
M. Charette : Pour les…
M. Benjamin : Parce qu'il y a…
<actuellement… >le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a
actuellement une contestation.
M. Charette : Oui. Bien, en
fait, cet article-là, c'est un petit peu un article <à la saveur… >à
la même saveur que les précédents. On ne veut pas perdre les acquis qui
concernent les projets en question. Ce sont des projets qui ont cheminé. On ne
présume pas des étapes subséquentes, mais on ne veut pas perdre le travail qui
a été déjà réalisé. Donc, c'est dans la même perspective, là, que les articles
que l'on vient tout juste de discuter.
M. Benjamin : À la fin de
l'article que vous nous proposez, donc, vous avez cru bon d'ajouter
«l'article 35 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, tel
qu'il se lit, continue de s'appliquer au projet de paysage humanisé projeté de
L'Île-Bizard». J'aimerais savoir, en fait, pourquoi, <c'est… >dans
le cas du projet de L'Île-Bizard, vous mentionnez ça, et non pas pour les
autres projets?
M. Charette : C'est une
précision de nature légistique. Si le collègue le permet, là, on pourrait
consentir pour donner la parole à notre légiste.
M. Benjamin : Consentement.
La Présidente (Mme Grondin) :Il y a consentement ici? Il y a consentement dans l'autre
salle? Oui. Allez-y, Me Delisle, s'il vous plaît.
M. Delisle (Antoine) : La
raison est bien simple, c'est que l'article 35 de la loi actuelle ne porte
que sur les paysages <humanisés…
M. Charette : ...
le
collègue le permet, là, on pourrait consentir pour donner la parole à notre
légiste.
M. Benjamin : Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Il y a consentement ici? Il y a consentement
dans l'autre salle? Oui. Allez-y, Me Delisle, s'il vous plaît.
M. Delisle (Antoine) :
La raison est bien simple, c'est que l'article 35 de la loi actuelle ne
porte que sur les paysages >humanisés. Donc, dans les autres cas, il n'était
pas nécessaire de le mentionner. Alors, ça, ici, c'est pour le projet de
L'Île-Bizard qu'on doit y reporter son application, ce sera le seul affecté de
cette manière.
• (11 h 40) •
M. Benjamin : O.K. Parfait.
Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) :Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement qui introduit l'article 56.1? Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme
la Présidente. Je voudrais savoir pourquoi il n'y a pas d'autres projets. Pourquoi
c'est seulement ceux-là?
M. Charette : En fait, comme
on le mentionnait précédemment, c'est une étape, qui concerne ces projets-là,
que l'on veut préserver, mais il y a d'autres projets qui sont à d'autres
étapes. On en a d'ailleurs mentionné quelques-uns, là, dans les articles
précédents, mais, <ce ne sont pas... >comme je le mentionnais, là,
ce ne sont pas que ces projets-là qui sont en voie d'être confirmés sur une
base permanente, mais, à cette étape-ci, à cet article-ci, c'est ceux qui
devaient être préservés pour s'assurer de ne pas perdre un travail qui est en
cours, pour s'assurer qu'on n'ait pas à recommencer à zéro avec l'adoption, là,
du projet de loi n° 46.
Mme Ghazal : Donc, il n'y
a absolument aucun autre projet que ceux-là <qui pourraient... >dont
le travail pourrait être perdu?
M. Charette : Non. Bien,
en fait, au contraire, on en a mentionné d'autres dans les articles précédents,
donc il y a d'autres projets qui sont à des étapes différentes. Là, on est dans
des projets de réserve, mais, dans les articles précédents, on a parlé de d'autres
projets qui sont à des étapes différentes. Donc, non, il y en a quelques-uns
pour lesquels le travail pourrait être compromis s'il n'y avait pas cet
entre-deux que permet, là, les articles, là. Et on peut remonter dans
le temps un petit peu. On est à 56, présentement, mais on a commencé à aborder
ces mesures transitoires là... Est-ce que c'est à 51? Non, c'est un petit peu
plus tard. Donc, on a commencé à aborder, là, des mesures transitoires à partir
de 53, si je ne m'abuse.
Une voix
: ...
M. Charette : 54. 54 en
particulier, oui.
Mme Ghazal : Oui, c'est
ça, il y en a d'autres. O.K. Ah! Mon micro est ouvert, là? O.K. Je pense que la
lumière ne fonctionne pas. Le micro est ouvert?
Une voix
: ...
Mme Ghazal : O.K. O.K. C'est
beau. Très bien. J'attendais que la lumière... Donc, c'est ça, dans les autres,
quand vous dites : Les autres réserves, l'estuaire de la rivière
Bonaventure, etc… Puis, dans le fond, pour ces projets-là, quand je regarde les
articles qui doivent s'y appliquer, 27, 29, 31, 33... 31, 33, c'est surtout
pour demander des consultations publiques, pour qu'il y <ait des...
Mme Ghazal : …de la rivière
Bonaventure, etc… Puis,
dans le fond, pour ces projets-là, quand je
regarde les
articles qui doivent s'y appliquer, 27, 29, 31, 33... 31,
33, c'est surtout pour demander des
consultations publiques, pour qu'il
y >ait des tenues de consultations publiques?
M. Charette : Ça dépend toujours
où était rendu le projet ou où sera rendu le projet au moment de l'adoption du
projet de loi. C'est réellement pour ne pas perdre les acquis, là, ou les
avancées qui ont déjà été réalisés.
Mme Ghazal : Puis il y a les
autres aires protégées projetées, je sais que ça n'existera plus, projetées, et
tout ça, que les gens veulent avoir, sur lesquelles les communautés travaillent
depuis longtemps. Je pense, par exemple, au lac Kénogami, etc. Ça, on n'en fait
pas référence ici parce que c'est encore très, très à l'arrière?
M. Charette : Ils ne sont pas
rendus à ces étapes-là.
Mme Ghazal : Ils sont encore
très, très… même pas dans l'esprit du gouvernement, c'est-à-dire ils sont là,
mais…
M. Charette : C'est-à-dire il
y a plusieurs étapes. On se rappellera les articles précédemment étudiés, il y
a plusieurs étapes, mais, pour les projets potentiels qui n'ont pas franchi de
premières étapes officielles, on ne risque pas de ne rien perdre, en ce sens
que l'adoption du projet de loi ne compromettrait pas leur statut. Mais, pour
certains projets, on avait besoin…
Mme Ghazal : Qui est déjà compromise,
qui est déjà compromise.
M. Charette : Qu'est-ce qui
est compromis?
Mme Ghazal : Par exemple, je
parle, lac Kénogami au Saguenay—Lac-Saint-Jean, Péribonka.
M. Charette : Ah! bien,
c'est-à-dire on n'a pas confirmé encore la liste des territoires. Dans les
prochaines semaines, si tout va bien, on en est bien confiants, on confirmera
de nouveaux territoires, donc on leur permettra de franchir de nouvelles
étapes, mais on ne parle pas de projets, là, qui ont déjà cheminé, comme ceux,
là, qui sont mentionnés autant en 56 qu'en 55, qu'en 54.
Mme Ghazal : Mais, si je
prends, par exemple, l'exemple de lac Kénogami, ça fait depuis 2004 que les
citoyens sont mobilisés. Il est rendu où?
M. Charette : En fait, si vous
permettez, je n'aborderai pas de cas spécifiques ce matin, mais on n'en est pas
à une étape où on risquerait de compromettre une quelconque avancée, là, avec
l'adoption du projet de loi.
Mme Ghazal : C'est bon.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement qui introduit
l'article 56.1. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Il
introduit l'article 56.1. M. le ministre, il nous reste deux articles
avant de tomber dans les <articles…
La Secrétaire
: …
Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Il
introduit l'article 56.1. M. le ministre, il nous reste deux articles
avant de tomber dans les >articles suspendus. Donc, l'article 57.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc : 57. Le gouvernement peut, par règlement, prendre
avant le — encore une fois — (indiquer la date, là, qui suit de
12 mois l'entrée en vigueur de la présente loi) toute autre mesure
transitoire et nécessaire à l'application de la présente loi ou à la réalisation
efficace de son objet.
C'est un article que l'on voit, là, à la
fin de la quasi-totalité, là, des nouveaux... en fait, des projets de loi afin
d'accorder un pouvoir réglementaire au gouvernement pour prendre des mesures
transitoires pour faciliter la transition entre le nouveau régime et l'ancien.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, «le gouvernement peut, par règlement, prendre toute autre
mesure transitoire». Qu'est-ce qui pourrait être, par exemple, une autre mesure
transitoire, M. le ministre?
M. Charette : Que celles
indiquées dans les articles 56, 55, 54? Je ne sais pas si on a un exemple.
Ce serait de nature légistique.
(Consultation)
M.
Charette : Au besoin, on pourra retourner vers notre expert, mais <c'est
>réellement<...> on est dans les mesures transitoires, s'assurer
que le projet de loi ait la portée souhaitée au moment de cette pleine entrée
en vigueur. Donc, si ça passe par la mise en place de règlements, ça confirme
le pouvoir au gouvernement de procéder de la sorte.
Encore
une fois, je l'ai mentionné à plusieurs reprises, je n'ai pas la qualité de
juriste. Donc, si le collègue le souhaite, on pourrait se tourner vers notre
expert, là, au besoin.
M. Benjamin :
S'il vous plaît, oui.
La Présidente (Mme Grondin) : Donc, il y
a consentement pour que Me Delisle puisse intervenir? Il y a consentement dans
l'autre salle? Oui. Merci. Me Delisle.
M. Delisle
(Antoine) : Oui. Alors, en fait, les mesures transitoires, c'est tout
ce qui pourrait favoriser le passage, là, de l'ancien régime juridique au
nouveau. Donc, par exemple, si on prévoit des nouvelles activités qui seront
soumises à une obligation <de prévoir... >d'obtenir une
autorisation dans des règlements qui seront adoptés, on pourrait prévoir une
période de transition pour ces nouvelles activités ou pour... Par exemple, si
on prévoit des nouvelles normes de réalisation, pour des activités qui étaient
déjà encadrées, on pourrait également prévoir une certaine période pour adapter
le passage vers l'ancien régime au nouveau régime, par exemple.
M. Benjamin :
Est-ce qu'il y aurait une différence, selon vous, Me Delisle, entre un
gouvernement qui peut, par règlement, prendre des mesures transitoires et «peut
prendre toute autre mesure transitoire»? Donc, j'ai l'impression que le «toute
autre mesure transitoire» fait référence à quelque chose qu'on n'a pas encore
abordé <jusqu'à...
M. Benjamin : ...
est-ce
qu'il y aurait une différence, selon vous, Me Delisle, entre un gouvernement
qui peut, par règlement, prendre des mesures transitoires et «peut prendre
toute autre mesure transitoire»? Donc, j'ai l'impression que le «toute autre
mesure transitoire» fait référence à quelque chose qu'on n'a pas encore abordé
>jusqu'à présent.
M. Delisle (Antoine) : En
fait, le — Oui, bien, excusez, je ne voulais pas vous interrompre — «Toute
autre mesure transitoire» fait… au fait qu'aux articles précédents on prévoyait
des mesures transitoires. Donc, c'est pour ça, c'est un ajout. Alors, si les
mesures transitoires étaient seulement prévues par règlement, on n'aurait pas
dit «toute autre», mais comme, là, on prévoit déjà des mesures, par exemple,
pour les changements au niveau des statuts, pour le maintien de dispositions
qui concernent certains statuts, jusqu'à l'adoption de nouvelles dispositions réglementaires,
on a déjà un cadre transitoire. Ça, c'est quelque chose qui serait d'autres
mesures que celles qui sont déjà prévues.
M. Benjamin : Donc, le «toute
autre» ne fait pas référence aux mesures transitoires qu'on a déjà vues, mais fait
référence à d'autres mesures transitoires?
M. Delisle (Antoine) : Oui,
exact, qui complèteraient les mesures transitoires qu'on a déjà prévues, là, à
54 et suivants, là.
M. Benjamin : Donc, je pense
qu'à ce stade-ci je vais me retourner vers le ministre, parce que... Est-ce
qu'il pourrait nous dire, par exemple, quelles seraient les tout autres mesures
transitoires qu'il pourrait envisager, à l'exception de celles qu'on a déjà
vues jusqu'à présent?
M. Charette : Je n'en vois pas,
à ce moment-ci, c'est la raison pour laquelle elles ne se retrouvent pas dans
le projet de loi et c'est la raison pour laquelle un article comme l'article 57
se retrouve dans une majorité de projets de loi. Donc, on ouvre la possibilité
à ce qui n'a pas été identifié au moment de la loi. Puis, encore une fois, pas
pour donner des pouvoirs extraordinaires au ministre, mais bien pour faire en
sorte que la loi puisse pleinement s'appliquer telle qu'elle a été débattue,
telle qu'elle a été votée.
• (11 h 50) •
M. Benjamin : Merci. Merci.
Mon autre question, Mme la Présidente, au ministre. Donc, il ne m'est pas
arrivé souvent de voir le mot «efficace» dans un projet de loi, donc ça fait
référence à quoi, une réalisation efficace, M. le ministre?
M. Charette : Encore une fois,
on est réellement dans les mesures transitoires, donc on dit : Si on veut
la pleine portée de cette loi-là, si on veut qu'elle soit efficace, on permet
de procéder de la sorte. Et le mot «efficace», ici, prend son sens avec la
portée de la loi elle-même. Donc, on ne voudrait pas adopter une loi qui a une
portée souhaitée... La portée qu'on débat, là, depuis plusieurs semaines, donc
cette portée-là, c'est une réalisation efficace, mais on ne voudrait pas se
retrouver dans un entre-deux où cette pleine réalisation là ne se confirme pas.
Donc, c'est le sens que l'on doit donner au mot «efficace», là, tout simplement.
M. Benjamin : À ce moment-là,
donc, vous savez, l'efficacité, c'est une bonne chose. C'est une bonne chose,
l'efficacité, mais ça peut être aussi prendre des <moyens...
M. Charette : …
réalisation
là ne se confirme pas. Donc, c'est le sens que l'on doit donner au mot
«efficace», là,
tout simplement.
M. Benjamin : À ce
moment-là, donc, vous savez, l'efficacité, c'est une bonne chose. C'est une
bonne chose, l'efficacité, mais ça peut être aussi prendre des >moyens
douteux pour arriver à ses fins, aussi. Jusqu'où, à ce moment-là, dans
l'intention du gouvernement, le gouvernement n'entend pas aller, pour parler
d'efficacité, pendant l'application de cette loi-là?
M. Charette : Le collègue
parle de moyens douteux. Naturellement, comme gouvernement, il faut y aller en
respect avec la loi et la réglementation. Donc, le gouvernement ne prendra pas
de moyens douteux pour arriver à la pleine réalisation, là, du projet de loi,
qui sera, à ce moment-là, loi. Donc, c'est avec les limites qui sont fixées par
la législation et la réglementation, mais le mot «efficace» fait réellement
référence à la portée que l'on veut donner à cette loi-là.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député. Y a-t-il d'autres interventions sur
cet article? Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'article 57.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc l'article 57 est adopté. M. le
ministre, l'article 58.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : La présente loi entre en vigueur le — et on
indiquera ici la date qui suit… le 30e, de 30 jours celle de la sanction
de la présente loi.
C'est aussi un article, que l'on retrouve
à la fin de chaque projet de loi, qui confirme l'entrée en vigueur, là, de la loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il des interventions sur cet article? Je vais
donc procéder à la mise aux voix de l'article 58. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 58 est adopté. Nous
sommes rendus à une étape où on revient aux articles et amendements dont
l'étude est suspendue.
Ce que je vous propose, compte tenu de
l'heure, je vais ajourner les travaux.
Une voix
: Suspendre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Suspendre les travaux. Merci.
<(Suspension de la séance à
11 h 54)
La Présidente (Mme
Grondin) :
…
on revient aux articles et
amendements dont l'étude est suspendue.
Ce que je vous propose, compte tenu de
l'heure, je vais ajourner les travaux.
Une voix
:
Suspendre.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Suspendre les travaux. Merci.
>
(Suspension de la séance à 11 h 54)
15 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 32)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, votre attention, s'il vous plaît. La Commission
des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 46, Loi modifiant la Loi sur la conservation
du patrimoine naturel et d'autres dispositions.
Lors de la suspension de nos travaux, ce
matin, nous étions rendus à l'étude des articles suspendus. Donc, nous revenons
à l'article 2. Et souhaitez-vous, M. le ministre, vu que c'est... Est-ce
qu'on reprend, on refait la lecture de l'article?
M. Charette : On pourrait, on
pourrait. En vous informant que c'est un article qui sera vraisemblablement largement
bonifié, là, par rapport à son texte original. Plusieurs amendements ont été
présentés, là, et rendus disponibles aux collègues, mais je peux vous lire, effectivement,
l'article 2 tel que lu initialement. Donc, l'article 2 de cette loi
est remplacé... En fait, je vais juste m'assurer d'avoir le bon élément. Ça ne
sera pas tellement long. Juste voir ce qui avait été lu. Parfait. O.K. Donc,
allons-y avec :
«L'article 2 de cette loi est
remplacé par les suivants :
«2. Pour l'application de la présente loi,
on entend par :
«<aire...
M. Charette : ...Juste
voir ce qui avait été lu. Parfait.
O.K. Donc, allons-y avec :
«
L'article 2 de cette loi
est remplacé par les suivants :
«2. Pour l'application de la présente
loi, on entend par :
«>aire protégée» : une aire
protégée au sens où l'entend l'Union internationale pour la conservation de la
nature, ci-après dénommée «UICN», dans les Lignes directrices pour
l'application des catégories de gestion aux aires protégées;
«autre mesure de conservation efficace» :
une «autre mesure de conservation efficace par zone» au sens où l'entend la
Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, dans la
Décision 14/18 du 30 novembre 2018;
«milieux humides et hydriques» : les
milieux visés à l'article 46.0.2 de la Loi sur la qualité de
l'environnement;
«organisme gouvernemental» : un
organisme visé à l'un des paragraphes 2° à 4° du premier alinéa de
l'article 3 de la Loi sur l'administration publique ainsi que toute personne
assimilée à un tel organisme en vertu du deuxième alinéa de cet article.
«Les sociétés et les associations non
dotées d'une personnalité juridique sont assimilées à une personne morale.»
Donc, c'était l'article original. Avec
votre consentement, je ferais la lecture de l'amendement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui. Je voudrais juste souligner pour les
membres que l'ensemble des amendements suspendus sont dans le Greffier, dans le
volet amendements suspendus. Merci, Mme la secrétaire, d'avoir rassemblé
l'ensemble des amendements. Allez-y, M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc, ce serait de remplacer l'article...
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme la députée de... Juste un moment.
Mme Ghazal : Oui, pardon.
J'essaie de voir les amendements de l'article. Ah! c'est dans le même gros
document d'amendements, au début, c'est ça?
M. Charette : Oui, mais
sur Greffier, c'est...
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est un nouvel amendement, c'est ça?
Mme Ghazal : C'est ça. L'amendement
du ministre, c'est dans le gros document, mais au début?
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est dans l'autre document, donc dans
l'amendement complet, Deux-Montagnes?
Mme Ghazal : C'est celui-là?
Des
voix : …
Mme Ghazal : Ah! O.K.,
oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, ça va? Vous l'avez tous?
Mme Ghazal : Oui, oui, c'est
le même document. Oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Allez-y, M. le ministre. Désolée
de vous avoir coupé.
Le Président
(M. Charette) : Aucun problème. Donc :
Remplacer l'article 2 de la Loi sur
la conservation du patrimoine naturel, proposé par l'article 2 du projet
de loi, par l'article suivant :
«2. Pour l'application de la présente loi,
on entend par :
«activité d'aménagement forestier» :
une «activité d'aménagement forestier» au sens de l'article 4 de la Loi
sur l'aménagement durable du territoire forestier;
«aire protégée» : une «zone protégée»
au sens de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, et tel
que cette expression est interprétée par l'Union internationale pour la <conservation...
M. Charette : ...
d'aménagement
forestier» au sens de l'article 4 de la Loi sur l'aménagement durable du
territoire forestier;
«aire protégée» : une «zone
protégée» au sens de la Convention des Nations Unies sur la diversité
biologique, et tel que cette expression est interprétée par l'Union
internationale pour la >conservation de la nature, ci-après dénommée «UICN»,
dans les lignes directrices pour l'application des catégories de gestion aux
aires protégées;
«autre mesure de conservation efficace» :
une «autre mesure de conservation efficace par zone» au sens où l'entend la
Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la diversité
biologique, dans la décision 14/8 du 30 novembre 2018, et tel que
cette expression est interprétée par l'UICN;
«hydrocarbures» : des «hydrocarbures»
au sens de l'article 6 de la Loi sur les hydrocarbures;
«milieux humides et hydriques» : les
milieux visés à l'article 46.0.2 de la Loi sur la qualité de
l'environnement;
«réservoir souterrain» : un «réservoir
souterrain» au sens de l'article 6 de la Loi sur les hydrocarbures;
«saumure» : de la «saumure» au sens
de l'article 6 de la Loi sur les
hydrocarbures;
«substances minérales» : des «substances
minérales» au sens de l'article 1 de la Loi sur les mines.
«Les sociétés de personnes et les
associations non personnalisées sont assimilées à une personne morale.»
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il des
interventions sur l'amendement proposé par le ministre à l'article 2? M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Dans un premier temps j'aimerais savoir... j'aimerais que le
ministre nous explique pourquoi le retrait de la définition d'organisme gouvernemental?
M. Charette : …information, là,
ça vient de m'être confirmé, qui est dans la Loi sur l'administration publique
et qui ne relevait pas de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, là.
Donc, c'est tout simplement pour cette raison.
M. Benjamin : Est-ce que je
comprends aussi que, comme le ministre a choisi de maintenir «les sociétés de
personnes et les associations non personnalisées»... Pourquoi il a choisi de
maintenir? Est-ce que c'est parce que ce n'est pas défini ailleurs, c'est
seulement dans cette loi-là que c'est défini?
M. Charette : En fait, ce que
l'on souhaite, à travers cet article 2 amendé, c'est de regrouper au début
du projet de loi toutes les définitions que l'on est susceptibles de retrouver
plus tard dans le projet de loi. C'est pour en faciliter la compréhension, essentiellement.
On a ces notions-là, qui sont éparses un peu dans le projet de loi, mais c'était
préférable, et j'en suis convaincu, là, de les regrouper au tout, <tout...
M. Charette : ...définitions
que l'on est susceptibles de retrouver plus tard dans le
projet de loi.
C'est pour en faciliter la compréhension,
essentiellement. On a ces
notions-là, qui sont éparses un peu dans le
projet de loi, mais c'était
préférable, et j'en suis convaincu, là, de les regrouper au tout, >tout
début du projet de loi. Ça va tout simplement faciliter l'interprétation et la
lecture du projet de loi.
• (15 h 40) •
M. Benjamin : Et parlant
d'interprétation et de faciliter la lecture du projet de loi, on a eu
l'occasion d'étudier plusieurs articles subséquents, Mme la Présidente, et je
pense qu'un des éléments qui apparaît, c'est «organisme». Je pense même avoir
posé la question : Que signifie «organisme», et, à ce moment-là, le ministre
nous a parlé d'organismes des communautés autochtones, par exemple. Ça aurait
été intéressant, peut-être, d'avoir cette définition d'«organisme», qu'est-ce
qu'on entend par organisme. Ça faciliterait <je crois, >la lecture,
donc, je pense. Qu'est-ce que vous en pensez, M. le ministre?
M. Charette : En fait, ce n'est
pas nécessaire, quant à moi, de définir ici, tout simplement parce que
l'article 2 constitue des références à des lois existantes. Donc,
lorsqu'on parle de personnes ou organismes, ce n'est pas en référence à une loi
en particulier. Donc, la compréhension est suffisante, là, avec la formulation
retenue, quant à nous.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, en début de cette modification proposée, ça dit : «Pour
l'application de la présente loi, on entend par...», et là on donne une série
de mots avec leurs définitions, c'est-à-dire qu'est-ce qu'on entend par une «activité
d'aménagement forestier», qu'est-ce qu'on entend par une «aire protégée», «hydrocarbures»,
qu'est-ce qu'on entend par aussi les «sociétés de personnes» et «associations
non personnalisées».
Donc, je pense aussi que, comme, à
quelques reprises, le mot «organisme» se retrouve dans le projet de loi que
nous avons devant nous, donc... Et je souligne que, quand j'ai posé la question
au ministre, il a tenu à nous préciser qu'il ne s'agit pas d'organismes gouvernementaux.
Donc, il s'agit d'un autre type d'entité, probablement assimilée à des sociétés
de personnes ou à des personnes morales, je ne sais pas, mais toujours est-il
que ça aurait été intéressant, pour l'application de la présente loi, qu'on
puisse comprendre, <qu'est-ce que... >à chaque fois qu'on verrait
«organisme»… à quoi fait-on référence, précisément. Donc, c'est ça ma question.
M. Charette : Je suis alimenté,
vous vous en doutez, bien, là, par l'équipe du ministère, notamment de
légistes, et ce qu'on me dit ici, c'est que le terme «organisme», tel qu'on le
lit dans le projet de loi, il est défini selon son sens ordinaire, donc ça n'a
pas besoin d'être défini à travers l'article 2.
Et comme je le mentionnais précédemment,
l'article 2 réfère à des définitions qui sont dans d'autres lois, plus
souvent qu'autrement, que ce soit, bon, «milieux humides et hydriques», «hydrocarbures».
<Donc, on...
M. Charette : …il est défini
selon son sens ordinaire, donc ça n'a pas besoin d'être défini à travers
l'article 2.
Et comme je le mentionnais
précédemment, l'article 2 réfère à des définitions qui sont dans d'autres
lois, plus souvent qu'autrement, que ce soit, bon, «milieux humides et
hydriques», «hydrocarbures». >Donc, on réfère à la définition qui est
dans une autre loi. Or, «organisme», c'est un terme général qui ne nécessite
pas sa propre définition ici même, à l'article 2.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, j'entends bien le ministre qui nous dit que c'est défini selon son
sens ordinaire, donc, mais lorsqu'on évoque… lorsqu'il y a le mot, le générique
«organisme», donc, des fois, on peut parler d'organisme public, parapublic,
privé, sans but lucratif. Alors, selon… à quoi fait-on allusion, précisément?
Est-ce qu'on parle d'organisme communautaire, d'organisme sans but lucratif,
d'organisme public, parapublic, donc, <alors c'est… >ou est-ce que
c'est tout ça? Donc, alors, moi, je suis prêt à ce que, peut-être, le légiste
puisse nous préciser, donc, le tout, mais je crois qu'il y a là lieu qu'il y
ait une précision, puisque le mot «organisme» apparaît à plusieurs fois, et je
rappelle que ce n'est pas, ce n'est pas toujours… ce n'est pas dans le sens
d'organisme gouvernemental. Donc, c'est d'autres entités, donc, et ça apparaît
à plusieurs fois dans le projet de loi.
Donc, moi, je suis prêt à entendre
l'expert juridique pour nous dire <que… >le sens commun que le
ministre évoque fait référence à quoi, précisément. Puisque le mot «organisme»,
lorsqu'on l'utilise dans le sens commun, des fois, j'entends… des fois, on
l'utilise, on parle d'organisme public, on parle de parapublic, on parle
d'organisme communautaire, d'organisme sans but lucratif. Et, dans le sens commun,
un organisme sans but lucratif n'est pas nécessairement un organisme
communautaire. Donc, on est toujours dans le sens commun, donc, alors donc…
d'où ma demande de précision à cet effet.
M. Charette : On pourra
volontiers céder la parole à notre collègue légiste dans un instant, mais je
réitère ce que je mentionnais, quand on parle d'un sens ordinaire, c'est qu'il
n'est pas qualifié, justement. Si on devait le préciser, ce serait précisé dans
le projet de loi à chacun des articles concernés. Si c'était… si on s'adressait
spécifiquement, par exemple, pour reprendre l'illustration du collègue, aux
organismes gouvernementaux, bien, ce serait mentionné comme tel, on le
spécifierait. Donc, étant donné qu'on est au niveau du sens ordinaire et qu'on
ne précise pas qu'il s'agit, par exemple, d'un organisme gouvernemental, c'est
tous les concepts d'organismes qui peuvent s'appliquer. Mais, à l'invitation du
collègue, on pourrait volontiers consentir pour avoir une précision plus
juridique ou légistique de la chose.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il y <a…
M. Charette : …tous les
concepts d'organismes qui peuvent s'appliquer. Mais, à l'invitation du
collègue, on pourrait volontiers consentir pour avoir une précision plus
juridique ou légistique de la chose.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Donc, il y >a consentement ici. Y
a-t-il consentement dans l'autre salle? Merci. Donc, vous pouvez vous
présenter, s'il vous plaît?
M. Delisle (Antoine) : Oui.
Antoine Delisle, légiste. Je vais essayer de rajouter quelques éléments, mais
la réponse est assez complète. En fait, «organisme», c'est vraiment son sens
ordinaire, là. Donc, c'est n'importe quel ensemble qui est organisé, de services,
qui remplit une fonction. Donc, ce n'est pas nécessairement une personne
morale, ce n'est pas nécessairement un organisme gouvernemental.
C'est sûr que, dans la loi, de manière
générale, on parle beaucoup d'organismes gouvernementaux parce que c'est dans
la nature des choses que c'est souvent ceux-là qui sont impliqués par l'exercice
des pouvoirs du gouvernement et du ministre de l'Environnement, donc,
généralement, on fait référence directement. Mais si, à un article, on parle
d'organisme, ça peut être aussi, comme vous l'avez mentionné comme exemple, le
conseil de bande d'une communauté autochtone, ça pourrait être un autre
organisme, là, un OSBL, là, qui n'est pas un organisme gouvernemental mais qui
pourrait être concerné ou impliqué, là, dans la conservation.
M. Benjamin : Merci. Donc, <lorsque…
donc, >il y a quelques heures, aujourd'hui, <lorsqu'on a, >dans
l'étude détaillée, lorsqu'on a étudié plusieurs articles, dans un des articles
où il était question d'un organisme, donc, à la question que j'avais posée au
ministre… Et sa réponse était de me dire que ça peut être une communauté
autochtone. La question que je vous pose, donc… le fait qu'il y ait le
mot «organisme», à ce moment-là, comme c'est un sens ordinaire, est-ce que
ça veut dire, par exemple, que, dans l'application de la loi, le mot
«organisme» peut vouloir dire un organisme gouvernemental aussi?
M. Delisle (Antoine) : Oui, effectivement,
organisme peut inclure organisme gouvernemental. Je crois que, dans la loi,
actuellement, à chaque fois qu'on parle précisément d'organismes
gouvernementaux on le précise dans les termes, à moins que j'oublie un endroit,
mais, effectivement, «organisme», c'est très large, comme concept, donc ça peut
regrouper les organismes gouvernementaux, là.
M. Benjamin : Donc, ça
pourrait être un organisme gouvernemental?
M. Delisle (Antoine) : Oui.
M. Benjamin : Donc, O.K.
D'accord. Bien, merci. Merci pour la précision. Nous allons poursuivre, Mme la
Présidente, donc, par rapport à… Je reviens sur l'amendement. Au niveau des
définitions, donc, qu'on a ici, devant nous, ce sont des définitions retenues <par
le… >dans le cadre du projet de loi, les définitions, expressions,
interprétations de l'UICN — on va finir par le dire.
Donc, maintenant, pour ce qui <est…
M. Benjamin : ...
qu'on
a ici, devant nous, ce sont des définitions retenues par le… dans le cadre du
projet de loi, les définitions, expressions, interprétations de
l'UICN — on va finir par le dire.
Donc, maintenant, pour ce qui >est...
Je me rappelle, lors de nos échanges, nos premiers échanges dans le cadre de
cette étude détaillée, M. le ministre nous avait dit qu'on était en attente des
nouvelles lignes directrices de l'UICN. Avez-vous l'impression, par rapport à
ce que vous nous proposez aujourd'hui, puisque nous sommes en attente par
rapport aux lignes directrices, qu'il se pourrait que plusieurs des définitions
que vous proposez ici pourraient être appelées à être révisées?
M. Charette : Non, parce que
ce sont des thèmes qui sont déjà... je veux dire, c'est des concepts qui sont
déjà définis par différentes lois. Lorsque je mentionnais que l'UICN va nous
préciser ses lignes directrices, c'est davantage sur, par exemple, la nature
des activités qui peuvent être pratiquées dans une aire protégée ou non, et non
pas une remise en question, par exemple, de la définition d'hydrocarbure ou une
remise en question de la définition, là, des milieux humides. Donc, les
discussions à l'international ne se situent pas au niveau des définitions,
parce que les définitions sont assez... Je veux dire, c'est une définition, là,
que l'on peut retrouver et reconnaître partout dans le monde, mais c'est
réellement au niveau des lignes directrices elles-mêmes.
Et la meilleure façon de s'assurer de
respecter ces lignes directrices là, c'est à travers l'article 2, comme on
le propose, de dire qu'on doit interpréter ce qu'est une aire protégée selon ce
qu'en dit l'Union internationale pour la conservation de la nature. Donc, ça
nous évite de devoir préciser l'entièreté des modalités, en précisant
uniquement que ça doit être conforme à ce que l'UICN confirmera, là, dans la
prochaine année, normalement.
M. Benjamin : Merci.
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres
interventions? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Attendez, j'ai beaucoup de documents ouverts. Oui, donc,
l'amendement du ministre pour «autre mesure de conservation efficace», donc la
définition, tel qu'elle est dans le projet de loi, c'est «une "autre
mesure de conservation efficace par zone" au sens où l'entend la
Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la diversité
biologique, dans la Décision 14/8 du 30 novembre 2018, et tel que
cette expression est interprétée par l'UICN;». Ça veut dire quoi, concrètement?
C'est interprété comment par l'UICN, «autre mesure de conservation efficace»?
M. Charette : Bien, c'est un
concept qui est aussi discuté, qui est aussi défini par l'UICN. Donc, c'est une
définition, en même temps, qui peut être évolutive. Et c'est l'avantage de ne <pas...
Mme Ghazal : ...
Ça
veut dire quoi, concrètement? C'est interprété comment par l'UICN, «autre
mesure de conservation efficace»?
M. Charette : Bien, c'est
un concept qui est aussi discuté, qui est aussi défini par l'UICN. Donc, c'est
une définition, en même temps, qui peut être évolutive. Et c'est l'avantage de
ne >pas y aller dans le détail, au niveau de l'explication, c'est de
dire, si, avec les années, l'UICN renforce son cadre, en quelque sorte,
d'analyse et d'appréciation, nous, on se dit, on va tout le temps se conformer
à ce que l'UICN déterminera. Alors que, lorsqu'on se lance dans une énumération
et que cette énumération-là est précisée dans le texte de loi, c'est là où on
n'a pas la possibilité de la faire évoluer, là, selon ce que l'UICN pourrait
déterminer.
Mme Ghazal : O.K. Donc, c'est
pour ça qu'on ne met pas la définition. Parce que, si je regarde dans le
mémoire, à la page 31, de la SNAP, ils définissent, ils mettent la définition
des AMCE, qui normalement ne devrait pas changer, en tout cas, beaucoup,
j'imagine, et la définition selon la Convention sur la diversité biologique,
dans la décision… «"Autre mesure de conservation efficace par zone"
signifie une zone géographiquement délimitée autre qu'une aire protégée qui est
réglementée et gérée de façon à obtenir des résultats positifs et durables à
long terme pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris
les fonctions et services écosystémiques connexes et, le cas échéant, des
valeurs culturelles, spirituelles, socioéconomiques et d'autres valeurs
pertinentes localement.» Est-ce qu'on peut dire que la définition telle que
marquée dans le projet de loi correspond à cette définition-là que je viens de
lire?
M. Charette : En fait, c'est
ça. Ça pourrait être une longue définition qui peut être complexe à décoder à
travers un projet de loi. C'est pour ça qu'on le résume tout simplement en
disant que ça doit être interprété, là, selon l'UICN, oui. Mais, si vous
regardez, on fait également référence, en tout début, à la convention, aussi, des
Nations unies, là, sur la diversité biologique. Donc, on réfère à l'instance
qui va venir, elle, déterminer la signification qu'on doit donner à ces
concepts-là.
Mme Ghazal : O.K. Mais, évidemment,
on s'entend que, dans cette définition-là, «AMCE», ce n'est pas une aire
protégée.
M. Charette : Non, effectivement.
Mme Ghazal : O.K. Parfait. Là,
on est dans les amendements du ministre. O.K., c'est bon.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il d'autres interventions
sur l'amendement? Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'amendement à l'article
2. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Veuillez répondre pour, contre ou abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin :
<Abstention...
La Secrétaire
: …
M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : >Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté à
l'article 2. Nous revenons donc à l'article… Oui, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui, c'est ça, on
revient à l'article 2. Moi, j'aurais un amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, nous revenons à l'article 2 tel qu'amendé. Toutefois,
on a d'autres amendements aussi du ministre.
Mme Ghazal : Ah! O.K. Ce n'est
pas grave, peu importe quand.
La Présidente (Mme
Grondin) : À l'article 2, c'est ça, on a l'introduction de plusieurs
autres, donc est-ce que…
Mme Ghazal : Juste pour
comprendre, les autres amendements du ministre, c'est à l'article 2.1?
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui.
Mme Ghazal : Mais moi, je l'ai — attendez — à
2.2, là. Moi, c'est une définition que j'ajoute.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, dans l'article 2?
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, on va d'abord travailler avec votre proposition
d'amendement, Mme la députée. Donc, est-ce que vous avez transmis…
Mme Ghazal : Non. Juste quelques
secondes, je vais le transmettre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, je vais suspendre les travaux.
Mme Ghazal : Oui.
(Suspension de la séance à 15 h 55)
16 h (version révisée)
(Reprise à 16 h 3)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Mme la députée de
Mercier, vous proposez un amendement de l'article 2. Je vous invite à le lire,
s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui. L'amendement
à l'article 2 du projet de loi, remplaçant l'article 2 de la Loi sur
la conservation du patrimoine naturel, est sous-amendé par l'ajout, après le
troisième alinéa de l'article proposé, de l'alinéa suivant :
«utilisation durable» : usages et
modes de gestion traditionnels des terres, des eaux, des plantes et des animaux
par les communautés locales. L'utilisation durable est compatible, voire
bénéfique à la conservation de la nature, elle génère peu d'impacts sur les
écosystèmes et exclut tout type d'activité industrielle telle que la
foresterie, les mines, les hydrocarbures et les barrages. Une telle utilisation
durable ne s'assimile pas au concept de développement durable qui vise à
améliorer la gestion des ressources naturelles dans des territoires exploités.
Donc, ici, l'objectif de cet amendement-là,
c'est de s'assurer de baliser ce que veut dire «aire protégée d'utilisation
durable». On a eu plusieurs discussions là-dessus avec le ministre quand on a
parlé des aires protégées d'utilisation durable. Et donc, ici, ce que je viens
de définir, c'est le mot «utilisation durable» et non pas «aires protégées d'utilisation
durable», parce que, souvent, peut-être que les gens vont le prendre dans le
sens commun. On va utiliser le territoire de façon durable. Donc, on va faire
de la foresterie durable, on va faire des pratiques qui sont, disons, en accord
avec la protection de la nature, mais, on le sait, l'UICN a mis en garde le gouvernement
de faire attention ne pas avoir de flou, l'UICN...
M. Charette : Un membre de
l'UICN.
Mme Ghazal : Oui. Oui, un
membre de l'UICN, qui, à date, je n'ai pas l'impression qu'il a été exclu de l'organisation,
donc, même s'il a envoyé la lettre au premier ministre. Donc, j'imagine que
l'UICN est aussi d'accord avec ce qu'il dit.
Donc, l'utilisation durable, c'est ça, l'objectif,
c'est de toujours s'assurer de ne pas dire : Ah! bien, dans une aire
protégée, il peut y avoir de la foresterie faite de façon durable, avec les
différentes certifications qui existent. Et c'est pour ça que je viens la
définir ici, pour ne pas utiliser, par exemple... de ne pas penser que c'est la
même chose que le développement durable, où, là, il peut y avoir du
développement économique, social, environnemental. C'est vraiment ça, l'objectif,
donc, de cette définition-là. Etje m'inspire de ce que la SNAP, aussi, <recommande...
>fait comme recommandation à la page 30 de son mémoire.
La Présidente
(Mme Grondin) :
Comme c'est...
Je suis désolée, Mme la députée. <En fait...
Mme Ghazal : ...
je
m'inspire de ce que la SNAP, aussi, recommande... fait comme recommandation à
la page 30 de son mémoire.
La Présidente
(Mme Grondin) :
Comme
c'est... Je suis désolée,
Mme la députée. >En fait, comme c'est
une proposition d'ajouter une définition, il aurait fallu que ça soit un sous-amendement.
Mme Ghazal : Ah! oui.
Bien, c'est écrit «sous-amendement».
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est ce qu'on m'a dit. Un sous-amendement
qui modifie l'amendement proposé, donc. Mais ça ne peut pas... On va
suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 7)
>
(Reprise à 16 h 10)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous allons reprendre nos travaux. Mme la
députée, en fait, c'est un sous-amendement qu'il faudrait que vous déposiez.
Donc, je demande le consentement pour qu'on puisse ouvrir à nouveau l'amendement
qui a été adopté et afin que la députée de Mercier puisse y insérer un sous-amendement
qui définit l'utilisation durable.
Mme Ghazal : Oui, exactement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, est-ce qu'il y a consentement? Dans cette
salle-ci, est-ce qu'il y a consentement pour rouvrir l'amendement à l'article 2?
Et, dans l'autre salle, y a-t-il consentement? Merci. Donc, nous revenons à
l'amendement de l'article 2. Et, Mme la députée de Mercier, vous déposez
un sous-amendement. Donc, je vous invite à poursuivre votre présentation.
Mme Ghazal : Oui. Donc, bien,
c'est ça, c'était écrit «sous-amendement», mais je ne suis plus réchauffée,
donc il fallait que je me remette dedans, alors. Mais le fond reste, c'est vraiment
l'objectif, c'est de ne pas rester dans l'idée qu'utilisation durable, dans le
sens qu'on l'entend, il puisse y avoir une utilisation quelconque dans une aire
protégée. Et c'est cette inquiétude, qu'on joue sur les mots, si ce n'est pas
bien défini, ce que veut dire utilisation durable.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Peut-être deux
éléments. Tout d'abord, je le disais avec un clin d'oeil, là, l'UICN n'a pas
écrit au gouvernement en disant que sa définition n'était pas exacte. L'UICN,
c'est un regroupement, c'est un collectif, en quelque sorte, donc une partie
peut effectivement partager une opinion, mais, si elle n'est pas entérinée par
l'ensemble des composantes, ce n'est pas l'UICN qui parle. Donc, il n'y a pas
eu de mise en garde, là, de la part de l'UICN à ce niveau-là.
Et, pour ce qui est de la proposition
elle-même, on est contraints, là, de la refuser pour des raisons que l'on a
expliquées déjà à plusieurs reprises. Lorsque l'on s'aventure dans une
définition précise, dans un projet de loi, ça ne laisse pas place à l'évolution
de ce concept-là. C'est la raison pour laquelle on réfère aux lignes
directrices de l'UICN directement, sans les définir.
Et l'autre problème qu'on doit y <voir...
M. Charette : …
lorsque
l'on s'aventure dans une définition précise, dans un projet de loi, ça ne
laisse pas place à l'évolution de ce concept-là. C'est la raison pour laquelle
on réfère aux lignes directrices de l'UICN directement, sans les définir.
Et l'autre problème qu'on doit y >voir,
c'est qu'il y a plusieurs définitions au niveau de l'utilisation durable. J'en
ai une sous les yeux, par exemple, la Convention sur la diversité biologique,
qui est tout de même une référence qui est fort valable, mais qui est différente
du libellé de la collègue. Donc, je vais le lire volontiers, c'est : «L'utilisation
des éléments constitutifs de la diversité biologique d'une manière et à un
rythme qui n'entraînent pas leur appauvrissement à long terme et sauvegardent
ainsi leur potentiel pour satisfaire les besoins et les aspirations des
générations présentes et futures.»
Bref, lorsqu'on se retrouve avec une
définition précise, on a le défi de choisir la bonne, et il y en a plusieurs,
là, qui sont très, très valables. Donc, pour cette raison, l'amendement, on ne
pourra pas l'accepter, mais je rassure tout de même la collègue, lorsqu'on lit
le libellé qu'on avait autrement adopté, on fait référence aux instances qui
définissent ces concepts-là et on insiste pour dire que notre interprétation va
être conforme aux principes mis de l'avant, justement, par l'UICN, notamment,
qui est la référence, là, ultime, là, sur ces enjeux-là.
Mme Ghazal : Est-ce qu'il y a
un endroit, dans le projet de loi, où on définit APUD?
M. Charette : Où on définit… En
fait, ce sont les principes, mais on dit que ça doit être conforme, justement,
aux lignes directrices de l'UICN. Et même l'APUD, l'aire protégée d'utilisation
durable, c'est un concept qui va se définir passablement au cours de la
prochaine année, selon ce que l'UICN viendra confirmer. Donc, là aussi, ce
serait un danger de s'enfermer dans une définition qui ne pourrait pas être
évolutive parce qu'inscrite directement dans la loi.
Mme Ghazal : Mais oublions la
lettre, O.K.? Il existe des directives claires de l'UICN concernant
l'utilisation durable. Est-ce qu'il en existe?
M. Charette : En fait, au
niveau des aires protégées d'utilisation durable ou juste le concept
d'utilisation durable?
Mme Ghazal : Oui. Les deux.
M. Charette : Les deux?
Mme Ghazal : Oui.
M. Charette : En fait, il y a
des principes qui sont retenus, oui, mais il n'y a pas de cadre formel qui est
encore… et notre grand spécialiste est ici.
Mme Ghazal : Oui. Bien, peut-être
qu'il pourrait regarder, notre grand spécialiste.
M. Charette : Avec
consentement, bien, voilà, ce serait…
Mme Ghazal : Parce que, si je
lis ce qui est écrit à la page 28 de la SNAP : «En se fondant sur les
directives claires de l'UICN, la SNAP-Québec s'oppose formellement à ce que des
forêts dédiées à la coupe forestière et/ou gérées pour la récolte commerciale
soient incluses dans les APUD.»
<Est-ce que…
Mme Ghazal : …si je lis ce
qui est écrit à la page 28 de la SNAP : «En se fondant sur les
directives claires de l'UICN, la SNAP-Québec s'oppose formellement à ce que des
forêts dédiées à la coupe forestière et/ou gérées pour la récolte commerciale
soient incluses dans les APUD.»
>Est-ce que le ministre aussi et
le gouvernement s'opposent à ce que ce genre d'activités aient lieu dans les
aires protégées d'utilisation durable?
M. Charette : En fait, ce que
l'on dit, nous, c'est qu'il y a une convention, qui va être confirmée, là, au
cours de la prochaine année, et nos aires protégées, notamment l'aire protégée
d'utilisation durable… sera conforme à ce que l'UICN va déterminer.
Donc, je ne prends pas parti, à ce
moment-ci, ce qui sera permis ou pas. Je laisse place à ces discussions-là avec
l'instance qui est la mieux placée au monde pour bien définir les concepts et
surtout bien accompagner les parties prenantes à l'application et au respect,
là, de ces concepts-là.
Mme Ghazal : Donc, quand la
SNAP nous dit : «En se fondant sur les directives claires de l'UICN.» Ce
n'est pas vrai, ça n'existe pas, ces directives-là n'existent pas.
M. Charette : En fait, c'est
que la convention elle-même, je ne sais pas si le terme convention est exact,
mais, à tout le moins, le cadre lui-même n'est pas arrêté à ce moment-ci.
Peut-être que, l'année prochaine, au moment où se sera convenu, je pourrais le
dire que, sur le territoire d'une APUD, on ne peut pas faire telle ou telle
activité, mais, à ce moment-ci, je ne peux pas le présumer avec certitude, et
c'est la raison pour laquelle on offre la meilleure garantie qui soit en disant
que ça devra être conforme à ce que conviendra l'UICN.
Mme Ghazal : Donc, le
gouvernement accepterait et serait prêt à ce qu'il y ait de la foresterie faite
de façon durable dans une aire protégée?
M. Charette : En fait, il ne
faut pas me prêter d'intentions ou me prêter des affirmations. Ce que je dis,
c'est que c'est un cadre qui sera déterminé. Et nous, on veut que nos aires
protégées aient la reconnaissance internationale, donc on ne fera rien qui nous
empêcherait de faire cette reconnaissance-là. Et l'exercice que l'on conduit,
présentement au niveau des aires protégées à déterminer, rencontre la même rigueur.
On ne proposera pas d'aires protégées sans que… <sans qu'on… >c'est-à-dire
en y permettant des activités qui ne sont pas reconnues par l'UICN.
Mme Ghazal : Parce que, là,
vous dites que c'est encore flou, ce n'est pas clair. La SNAP nous dit :
Il y a des directives claires. La membre, l'organisme membre de l'UICN, nous
dit que les activités industrielles… c'est ça : «Mais ces aires ne
permettent pas une exploitation industrielle des ressources naturelles même si
elles font l'objet d'une certification industrielle, par exemple des programmes
de certification forestière. J'espère que cette clarification sera utile pour
garantir que les propositions du projet de loi sont conformes aux normes de
l'UICN.» Donc, l'organisme membre de l'UICN ne dit pas : Voici mon opinion
<personnelle et...
Mme Ghazal : …même si elles
font l'objet d'une certification industrielle, par exemple des programmes de
certification forestière. J'espère que cette clarification sera utile pour
garantir que les propositions du projet de loi sont conformes aux normes de
l'UICN.» Donc, l'organisme membre de l'UICN ne dit pas : Voici mon opinion
>personnelle, et il y a débat à l'UICN, je vous donne ma version. Elle
dit : Il faut s'appuyer, il faut que ça soit conforme, ce qui peut être
fait dans une aire protégée d'utilisation durable et ce qui peut être interdit.
Parce que, là, dans le projet de loi, on n'interdit pas ce qui ne peut pas être
pratiqué dans une aire protégée d'utilisation durable, mais le projet de loi
interdit ce qui peut être fait dans une réserve de biodiversité, une réserve
écologique ou réserve marine protégée. Ça, c'est défini, ce qu'on ne peut pas.
L'APUD, ça reste flou, dans le projet de
loi, on ne dit pas ce qui ne peut pas être fait. Et, comme «utilisation durable»
peut faire référence à «développement durable», dans le langage populaire, et
aussi qu'il peut y avoir de la foresterie faite de façon durable, avec des
certifications, qui sont très bien, mais qui… Selon ce que la SNAP, selon ce que
l'organisme membre de l'UICN nous disent, les normes de l'UICN et les
directives sont claires, il ne peut pas y avoir ce genre d'activité là, même si
elles sont faites de façon durable, dans une aire protégée, aussi aire protégée
d'utilisation durable soit-elle. Mais le ministre me dit : Non, il y a un
débat, ce n'est pas clair, il pourrait y avoir de la foresterie durable, je ne
me prononce pas, j'attends que l'UICN se prononce, alors que les gens que je
cite ici nous disent que c'est clair.
• (16 h 20) •
M. Charette : En fait, je ne
me prononce pas d'une façon ou d'une autre, mais je dis la même chose que le
contenu de la lettre ou, à tout le moins, le passage que la collègue a lu,
lorsqu'elle mentionne : Ça doit être conforme à l'UICN. C'est exactement
ce que dit l'article 2. Je peux le relire, mais, lorsque l'on mentionne
que ça doit être au sens de la convention des Nations unies sur la diversité
biologique et que cette expression doit être interprétée comme telle par
l'Union internationale pour la conservation de la nature, on dit
essentiellement la même chose.
Donc, on ne pourra pas faire reconnaître
une aire protégée si les activités qui sont tolérées ne rencontrent pas les
critères de l'UICN. En fait, on pourrait le dire de façon très, très longue,
avec tout plein d'exemples ou sinon d'interdits, mais là on dit tout simplement :
Pour se faire reconnaître comme tel, ça devra rencontrer les critères de
l'UICN. Parce que n'oublions pas que chaque partie prenante ou chaque partie
qui se déclarera liée devra faire reconnaître ses pourcentages, et ces
pourcentages-là seront reconnus, ultimement et uniquement, si c'est conforme au
principe des aires protégées.
Mme Ghazal : Ici, ce que vous
lisez, c'est la définition d'aire protégée de façon générale, toutes les aires
protégées, mais l'idée d'une aire protégée d'utilisation durable, <c'est
une…
M. Charette : ...seront
reconnus, ultimement et uniquement, si c'est conforme au principe des aires
protégées.
Mme Ghazal : Ici, ce que vous
lisez, c'est la définition d'aire protégée de façon générale, toutes les aires
protégées, mais l'idée d'une aire protégée d'utilisation durable, >c'est
une création du Québec?
M. Charette : En fait, c'est
une catégorie. En fait, les aires protégées, qu'elles soient d'utilisation
durable ou non, ça demeure des aires protégées parce que c'est une appellation
contrôlée, en quelque sorte, ou, à tout le moins, qui est très balisée. Donc, à
partir du moment qu'on dit «aire protégée», qu'elle soit de catégorie I ou
qu'elle soit de catégorie VI, qui serait l'aire protégée d'utilisation
durable, ça devra se conformer à la convention des Nations unies sur la
diversité biologique et en respect avec les lignes directrices de l'UICN. Donc,
peu importe la catégorie d'aire protégée, notamment celle d'utilisation durable
devra se conformer, là, à cette définition-là ou à ce critère-là.
Mme Ghazal : Donc, on
garde le flou. Et, quand la convention va être signée, même si les directives
de... C'est parce que l'UICN est claire, avec les aires protégées, il ne faut
pas qu'il y ait d'activité industrielle. Pourquoi est-ce qu'on ne l'interdit
pas puis on garde ce flou-là dans le projet de loi?
M. Charette : En fait, c'est
là où je ne suis peut-être pas d'accord avec la collègue. Moi, je ne vois pas
du tout qu'on garde le flou. Au contraire, on ne peut pas être plus précis que
de dire que toute aire protégée devra se conformer aux principes de l'UICN. Ce
n'est pas flou du tout, là, c'est très, très, très précis, au contraire.
Cependant, au lieu de se risquer dans une
énumération qui peut être évolutive... Et, comme je le mentionne, il y a des
discussions à l'international sur cet enjeu-là présentement. Donc, plutôt que de
se risquer avec des principes qui risquent d'évoluer au cours de la prochaine
année, on se limite à dire ce qui est déjà très précis : Ça devra
rencontrer les critères de l'UICN, sinon on ne pourrait pas faire reconnaître.
Et, dans le projet de loi, c'est peut-être
un élément nouveau que je pourrais ajouter, à ce moment-ci, il y a d'autres
types de conservation. On en a abordé, d'ailleurs, d'autres dans le projet de
loi. Donc, éventuellement, il pourrait y avoir d'autres mesures de protection,
sans que ce soit une aire protégée, mais les aires protégées, notamment les
APUD, les aires protégées d'utilisation durable, devront se conformer aux
lignes directrices de l'UICN.
Mme Ghazal : Juste pour
me rappeler, quand vous dites «autres mesures de protection», ça, c'est les
ACME?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire ça peut prendre différentes formes. On l'a vu, à travers les
articles qui concernaient le MFFP, par exemple, pour des milieux humides
d'intérêt, qui ne sont pas forcément dans une aire protégée, mais qui vont
bénéficier d'une mesure de protection. Donc, c'est là où on pourrait avoir des
mesures de protection sans que ça soit une aire <protégée...
M. Charette : …
formes.
On l'a vu, à travers les articles qui concernaient le MFFP, par exemple, pour
des milieux humides d'intérêt, qui ne sont pas forcément dans une aire
protégée, mais qui vont bénéficier d'une mesure de protection. Donc, c'est là
où on pourrait avoir des mesures de protection sans que ça soit une aire >protégée.
Mais, encore une fois, l'appellation «aire protégée», elle est très, très
balisée, et on ne pourrait pas permettre ce que l'UICN ne permet pas pour que
l'on puisse comptabiliser le pourcentage, là, qui est désiré.
Mme Ghazal : Mais, comme vous
êtes en discussion, votre équipe, des gens de votre équipe du ministère sont en
discussion avec les gens de l'UICN, c'est possible qu'ils disent : Ah!
oui, dans une aire protégée, il pourrait y avoir de la foresterie durable,
admettons, ou légère.
M. Charette : Bien, en fait,
ce n'est pas le Québec qui essaie de faire valoir ce point de vue là à l'UICN,
c'est réellement une discussion qui est à l'international. Donc, ce n'est pas
le Québec qui tente de faire reconnaître une perspective pour son aire protégée
d'utilisation durable, c'est réellement une discussion avec l'ensemble des
parties prenantes. On y retrouve des organismes, notamment, spécialisés en la
matière, des chercheurs, des spécialistes sur ces enjeux-là. Et naturellement
les parties prenantes ont des représentants aussi au niveau de cette grande
table là.
Au départ, c'est une rencontre qui devait
avoir lieu cet automne, mais qui a été reportée, là, naturellement, compte tenu
de la pandémie, à l'automne prochain. Donc, la prochaine année en sera une de discussions,
pour poursuivre la réflexion, là, qui était déjà amorcée à ce niveau-là.
Mme Ghazal : Donc, pour le
moment, vous n'êtes pas capables de savoir s'il y a une ouverture ou pas à de
la foresterie durable. Vous n'êtes pas capables de le savoir.
M. Charette : Bien, en fait,
ce n'est pas qu'on ne le souhaite pas ou qu'on souhaite le savoir, ce n'est pas
la question, c'est que la question n'est pas tranchée encore. Donc, à partir du
moment où elle sera tranchée, à partir du moment où les balises seront
déterminées, c'est là où on va pouvoir se gouverner en conséquence. Mais on
n'aura pas d'aire protégée qui ne correspond pas aux critères de l'UICN, ça, c'est
ce que dit, là, noir sur blanc, l'article 2.
Mme Ghazal : O.K. Est-ce que
je peux suspendre? Parce qu'il faut que j'aille voter.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, conformément à la motion adoptée par l'Assemblée
nationale, du 20 octobre, la commission suspend ses travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 27)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 37)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous allons reprendre nos travaux. Mme
la députée de Mercier, nous en étions à votre sous-amendement. Souhaitiez-vous
intervenir davantage? Oui?
Mme Ghazal : Bien non, j'ai
dit mes arguments sur l'inquiétude, qui n'est… <pas la seule... >Je
ne suis pas la seule inquiète de ce flou-là qui reste, malgré ce que le ministre
a dit. Il y a des experts en matière d'aires protégées qui l'ont aussi
mentionné, qui ont cette inquiétude-là qu'on joue un petit peu sur les mots. Il
y a aussi eu une lettre de recommandation d'enlever ce flou-là par rapport à
«utilisation durable», demande de l'UICN, en se basant sur les directives
claires de l'UICN qui disent qu'il ne peut pas y avoir d'activités
industrialo-forestières dans une aire protégée d'utilisation durable.
Je comprends que le ministre se rabat sur
la définition d'aire protégée qui vient mentionner les normes de l'UICN et les
lignes directrices, qu'elles seront suivies, lorsqu'il s'agit d'une aire
protégée, mais il y a quand même une inquiétude qui existe, surtout avec ce qu'on
sait sur les aires protégées qui sont à l'étude depuis longtemps. Et on sait que,
si on ouvre cette brèche-là ou cette ouverture-là à ce qu'il y ait des
activités forestières, par exemple, bien, que ces projets d'aires protégées qui
durent depuis très, très longtemps, bien, que ça continue.
Donc, c'est une inquiétude qui vient à cause,
peut-être, des blocages qui sont faits, par exemple, par le ministère de la
Faune et des Parcs. On en a beaucoup parlé la semaine passée. Ça fait très
longtemps. Il y a des groupes qui se mobilisent énormément sur les territoires
pour qu'il y ait des aires protégées, qui sont fatigués à cause des blocages de
ce ministère-là, pas uniquement depuis ce gouvernement-là — particulièrement
récemment, mais même avant.
Et donc c'est d'enlever ce flou-là. Il y
avait même un amendement, que je n'ai pas apporté, mais qui était proposé aussi
par la SNAP, à l'effet d'assurer qu'il y ait une collaboration entre les
différents ministères, parce que, d'un côté, il y a un gouvernement, un
ministre qui essaie d'avancer les aires protégées, qu'on en ait plus au Québec
et qu'elles soient réelles, pas des aires protégées uniquement dans le Nord, qu'il
y en ait un peu partout, et, de l'autre, bien, il y a de l'obstruction. Donc,
d'enlever ce flou-là pour s'assurer de garder la qualité des aires protégées, c'était
le sens de mon amendement, Mme la Présidente, mais je n'aurais plus rien à
ajouter.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre,
vous souhaitez intervenir?
M. Charette : Bien,
peut-être un élément pour rassurer la <collègue...
Mme Ghazal : ...
l'obstruction.
Donc, d'enlever ce flou-là pour s'assurer de garder la qualité des aires
protégées, c'était le sens de mon amendement, Mme la Présidente, mais je
n'aurais plus rien à ajouter.
La Présidente
(Mme Grondin) :
Merci, Mme la députée. M. le
ministre, vous souhaitez intervenir?
M. Charette : Bien,
peut-être un élément pour rassurer la >collègue. À partir du moment où
on va créer cette nouvelle catégorie d'aire protégée, qui devra correspondre à
l'UICN, il faudra aussi établir le cadre réglementaire, et, à partir du moment
où il y a un règlement qui est présenté, il fait aussi l'objet d'une
consultation. Donc, tout ça va se faire de façon très, très transparente, et, à
travers la consultation, si des groupes devaient avoir des questionnements, ils
seront naturellement entendus. Donc, il n'y a pas, à mon sens, à s'inquiéter à
ce niveau-là, bien au contraire, on établit une procédure, là, qui va nous
permettre de se conformer à un cadre qui, lui, sera reconnu à l'international.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles
et, par la suite, M. le député de Viau.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Puisqu'on a siégé beaucoup ensemble la semaine
passée, vous connaissez maintenant mon terme de «j'aurai une question
pédagogique», M. le ministre. Donc, c'est une question pour remettre en
contexte, puis, peut-être, moi, je vais apprendre plus dans votre réponse que
quand je lis un document.
Alors, dernièrement, dans LaPresse,
il y a eu une lettre ouverte des gens de la communauté attikamek, et on nous
parle d'une déclaration de souveraineté attikamek, bon, là, qui a été mise en
place en 2014, donc — je me suis dit, si c'est une déclaration de
souveraineté, je vais surtout avoir votre attention, mais je vais dire
«attikamek», à la fin, comme ça, on va se positionner — et ils
semblaient dire que, de leur côté, ils avaient décrété une superficie établie
qu'eux disaient était une aire protégée.
Alors, question pédagogique, pour moi, c'est
comment allons-nous regarder les différentes perspectives entre les
communautés, ce qu'eux décrètent comme aire protégée? Parce qu'ils semblent
l'avoir fait, reconnu, là, à l'intérieur de différentes sphères. Naturellement,
vous avez compris que, dans l'article, la lettre ouverte, les gens parlaient
aussi de… je vais reprendre les propos de la collègue de Mercier, le regard que
le ministère Faune, Forêts et Parcs porte sur certaines régions, mais ils
semblent aussi parler de leur autodétermination qui se doit d'être reconnue
puis qui est reconnue par plusieurs instances.
Donc, je voulais vous entendre pour savoir
comment, à la fin… puisqu'on est dans les explications des aires protégées puis
dans peut-être la définition, comment on va faire, comment votre ministère va
faire pour regarder cette espèce de droit-là à l'autodétermination,
l'appropriation des milieux par les communautés, puis comment on va les
joindre, là, à cette nouvelle loi-là ou le renouvellement de cette loi qui fait
en sorte qu'on reconnaît des endroits très spécifiques, autant… je vais le dire
peut-être de la mauvaise façon, là, quelquefois, vous le savez, mes expressions
ne <sont...
Mme
Charbonneau
:
...
l'appropriation des milieux par les communautés, puis comment on va
les joindre, là, à cette nouvelle loi-là ou le renouvellement de cette loi qui
fait en sorte qu'on reconnaît des endroits très spécifiques, autant… je vais le
dire peut-être de la mauvaise façon, là, quelquefois, vous le savez, mes
expressions ne >sont pas toujours bonnes, mais autant du côté québécois
que du côté des communautés, puisqu'il y a un effort — puis,
là-dessus, je vous salue — il y a un effort qui est fait par
l'ensemble des ministères pour reconnaître les communautés et leur droit à être
reconnus. Donc, je voulais vous entendre sur cet aspect-là.
M. Charette : Peut-être
préciser, là, je ne pourrais pas commenter le cas précis, parce qu'il y a tout
le temps des revendications territoriales, là, selon les communautés, et je ne
voudrais pas prendre position dans un débat qui ne relève pas de nous, de
toutes les façons, mais, pour qu'une aire protégée soit reconnue, il faut que
le milieu soit consulté, il faut que le milieu soit participant à la démarche,
mais le milieu seul n'est pas celui qui détermine une aire protégée.
Il faut faire intervenir, dans certains
cas, le Secrétariat aux affaires autochtones, dans d'autres cas, le MFFP, dans
d'autres cas, c'est le MERN et, dans tous les cas, lorsqu'il est question
d'aire protégée, le ministère de l'Environnement est impliqué. Donc, il ne
suffit pas qu'un milieu se mobilise pour que l'aire protégée soit confirmée. Donc,
il y a tous ces facteurs-là qui interviennent.
Et, dans le cas autochtone, de façon
générale, encore une fois, pas par rapport à l'article en question, c'est sûr
que s'ajoute à tout ça le principe des revendications territoriales, les
concepts d'autodétermination, mais, comme je le mentionnais, ce n'est pas notre
commission, là, qui pourra trancher cet enjeu-là. Mais, ceci dit, la question
autochtone sera abordée, normalement, là, dans les tout, tout prochains
instants, ce sera une autre avancée, je pense, du projet de loi, notamment
grâce à la consultation qu'on a tous tenue ensemble. Donc, on abordera le
concept d'une aire protégée d'initiative autochtone, pour justement que les
communautés puissent proposer et enclencher une réflexion sur une protection
qu'on pourrait accorder à un territoire. Donc, on va aborder, là, cette
question-là, sans doute, là, dans les tout, tout prochains articles.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. Je vous rappelle juste qu'on est sur
l'amendement, hein, sur le terme d'«utilisation durable».
Mme
Charbonneau
:
Oui, tout à fait. Bien, on est sur le principe de la définition, c'est ce que
j'ai compris. Alors, ce que je me posais, comme question, qui revient un peu
aux propos de ma collègue Mercier, c'est : Il n'y a pas lieu, maintenant,
de donner des définitions plus précises aux différentes aires protégées? Puis
là j'entends votre voix dans ma tête, c'est presque dangereux, qui me dit :
Il faut que ce soit reconnu par...
M. Charette : …voix.
Mme
Charbonneau
:
Bien, c'est sûr qu'elle n'est pas trop énervante, je vous le dis. J'ai toujours
dit que, si vous me racontiez une histoire, je pourrais m'endormir, donc, et
c'est correct, ce n'est pas un <défaut...
Mme
Charbonneau
:
...
Il faut que ce soit reconnu par...
M. Charette : …voix.
Mme
Charbonneau
:
Bien, c'est sûr qu'elle n'est pas trop énervante, je vous le dis. J'ai toujours
dit que, si vous me racontiez une histoire, je pourrais m'endormir, donc, et
c'est correct, ce n'est pas un >défaut.
Des voix
: ...
Mme
Charbonneau
:
Ceci dit, à partir du moment où on ne définit pas les territoires puisqu'ils
sont définis dans une autre perspective, quand on va parler, dans quelques
instants, des communautés, peut-être que, rendu à ce moment-là, on va vouloir
une définition qui va leur appartenir ou qui va vous permettre de leur donner
des positions ou des façons de voir. N'y a-t-il pas lieu de le voir maintenant,
ou ça ne sera pas du tout une discussion qu'on aura? Je sais que je
devance un peu, mais, dans le fond, c'est parce qu'on est dans les définitions,
et je ne voudrais pas qu'on joue à «oui, mais on a dit que, ça fait qu'on ne le
fera pas». Je veux juste m'assurer des gestes qu'on pose.
M. Charette : On va
aborder la question dans quelques instants, mais un petit peu comme je le
répondais, comme je le mentionnais à la collègue de Mercier, à partir du moment
où il y a une nouvelle catégorie qui est créée, que ce soit l'APUD,
c'est-à-dire l'aire protégée d'utilisation durable, ou que ce soit l'aire
protégée d'initiative autochtone, dans les deux cas, il faudra qu'il y ait un
règlement et c'est le règlement qui va préciser le détail, alors qu'à ce
moment-ci on est davantage à l'étape de créer la catégorie comme telle. Mais le
détail va être dans le règlement.
Et, pour que ce règlement-là puisse être
adopté, il y a une consultation en bonne et due forme qui est tenue. Donc,
autant pour les communautés autochtones que pour le concept d'aire protégée
d'utilisation durable, cette consultation-là va nous permettre de valider un
petit peu la perception qu'on met sur la table ou la proposition qu'on met sur
la table. Moi, je n'ai pas vu de règlements qui ont été adoptés après une
consultation qui n'ont pas subi de modification. Donc, la consultation sert à
ça, à bonifier, à clarifier, à s'assurer qu'on se retrouve, dans
l'interprétation, là, du règlement, ou de la loi, ou de la catégorie d'aire
protégée.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme la députée.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Et est-ce que le règlement va faire en sorte que je vais venir ajouter
une définition ou le règlement va juste maintenir... la définition va être dans
le règlement?
M. Charette : En fait, le
règlement va venir préciser les modalités. Si, par exemple, l'UICN détermine
certaines modalités, elles pourront être inscrites dans le règlement. Là, on ne
fait que dire : Ce sera conforme à l'UICN, mais, dans le règlement, on
pourra préciser, exactement, avec plus... en fait, avec la précision nécessaire
si une activité est permise ou non, pour ne pas qu'il y ait de flou au niveau
de l'interprétation qu'on doit en faire.
Mme
Charbonneau
:
Mais, à votre perception à vous, il n'y aura pas de définition qui va décliner
«aire protégée». Ça va être «aire protégée», de par la définition qui <est
de...
M. Charette : ...si une
activité est permise ou non, pour ne pas qu'il y ait de flou au niveau de
l'interprétation qu'on doit en faire.
Mme
Charbonneau
:
Mais, à votre perception à vous, il n'y aura pas de définition qui va décliner
«aire protégée». Ça va être «aire protégée» de par la définition, qui >est
de… l'acronyme que vous dites avec tant de facilité, que je ne retiens jamais.
M. Charette : UICN.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
M. Charette : Ça aura pris
quelques semaines, sinon quelques mois, donc il n'y a pas d'offense.
Mme
Charbonneau
:
Parfait. Je sors des véhicules hors route, là, j'ai juste VTT puis skidoo dans
la tête, ce n'est pas du tout la bonne place. Mais ça ne sera pas décliné, ça
va être une explication qui va être dans le règlement?
M. Charette : Bien, ça va
préciser ce qu'il est possible et ce qu'il n'est pas possible de faire sur tel
ou tel type de territoire ou d'aire protégée.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va, Mme la députée? Oui?
Mme
Charbonneau
:
Oui. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Voilà une commission harmonieuse, donc.
Mme
Charbonneau
:
...quand il n'y a pas de plaisir, ça ne vaut pas la peine, M. le député.
• (16 h 50) •
M. Benjamin : Voilà. Écoutez,
j'ai pris connaissance de l'amendement de la collègue de Mercier et j'écoutais
attentivement les réponses du ministre. Effectivement, donc, toute cette notion
d'utilisation durable a été abordée par différents groupes qui étaient avec
nous lors des consultations particulières. J'ai entendu les arguments du ministre,
mais une question toute simple que j'aimerais peut-être poser au ministre… M.
le ministre, vous, à chaque fois, quand vous évoquez, par exemple, le concept
d'utilisation durable, quelle est votre définition, quel sens que vous donnez à
ce concept-là, vous?
M. Charette : En fait, je n'ai
pas de définition à partager, à ce moment-ci, et encore moins dans le contexte
du projet de loi, parce qu'on ramène le concept à celui d'aire protégée. Moi,
ce que je disais à la collègue, c'est qu'on ne pourra pas parler d'aire
protégée si le concept d'utilisation durable que l'on veut y associer ne
correspond pas à ce que l'UICN nous en dit. Mais je n'ai pas de définition
simple ou toute faite à vous partager.
D'ailleurs, ce que je mentionnais à la
collègue… elle nous proposait une définition, comme telle, et, en quelques
secondes, on a pu identifier une autre définition, qui provenait pourtant d'une
instance tout à fait crédible, soit la Convention de la diversité biologique. Donc,
c'est difficile d'y aller avec une définition universelle à brûle-pourpoint,
comme ça, mais ça laisse entrevoir pourquoi il faut que ces concepts-là
demeurent… ou qu'on puisse leur offrir la possibilité d'être évolutifs pour
s'adapter à ce que l'instance de référence nous en dit.
M. Benjamin : Parfait, merci.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Donc, y a-t-il d'autres interventions sur le
sous-amendement <déposé...
M. Charette : ...la
possibilité
d'être évolutifs pour s'adapter à ce que l'instance de référence nous en dit.
M. Benjamin : Parfait,
merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Ça va? Donc, y a-t-il d'autres interventions
sur le sous-amendement >déposé à l'amendement à l'article 2? Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Juste une question.
La définition que le ministre m'a dit qu'il a lue, c'est où déjà? La convention
de...
M. Charette : C'était la
Convention de la diversité biologique. Je vais retrouver...
Mme Ghazal : Qui est cité dans
le... qui est cité, voyons, dans la définition de l'article 2?
M. Charette : Non, non, pas du
tout. C'était juste pour donner un exemple comme quoi on peut avoir plusieurs
définitions valables pour une même expression, mais ce n'était pas à
l'intérieur du projet de loi, là. C'est réellement une définition, là, qui nous
vient, là, de la Convention de la diversité biologique.
Mme Ghazal : O.K. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres questions ou commentaires sur le sous-amendement?
Je vais donc procéder à la mise aux voix du sous-amendement. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, le sous-amendement est rejeté.
Nous revenons à l'amendement de l'article 2. Y a-t-il commentaires ou questions
sur cet amendement? Donc, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Donc, sur la définition «"autre mesure de conservation
efficace" : une "autre mesure de conservation efficace par
zone"…», j'aimerais peut-être que le ministre nous précise cette
définition.
M. Charette : En fait, et là
aussi, si jamais j'erre, mes collègues me le rappelleront, comme je le
mentionnais, il peut y avoir des mesures de protection qui sont décrétées, qui
sont formalisées sans que ce ne soit à l'intérieur d'une aire protégée comme
telle. J'ai évoqué, là, les amendements qu'on a adoptés encore ce matin, mais
plus directement vendredi dernier, si ma mémoire est exacte, et qui mettaient
en cause le MFFP, donc des milieux humides d'intérêt, sans que ça ne soit à
l'intérieur d'une aire protégée comme telle.
Puis, sinon, au niveau de la convention
sur la biodiversité, il y a aussi des conventions, à tout le moins, des
principes, là, qui sont reconnus. Je me permets une petite <lecture...
M. Charette : …
d'intérêt,
sans que ça ne soit à l'intérieur d'une aire protégée comme telle.
Puis, sinon,
au niveau de la
convention sur la biodiversité,
il y a aussi des conventions, à tout le
moins, des principes, là, qui sont reconnus. Je me permets une petite >lecture.
Donc, on peut lire, notamment : «"Autre mesures de conservation
efficaces par zone", signifie "une zone géographiquement délimitée
autre qu'une aire protégée — ça revient à ce que je vous
mentionnais — qui est réglementée et gérée de façon à obtenir des
résultats positifs et durables à long terme…». Donc, c'est essentiellement le
même exemple que je pourrais vous donner, là, au niveau des articles sur le
MFFP adoptés vendredi dernier.
M. Benjamin : Et on s'entend
qu'en fait, dans cet article-là, donc, il y a deux grandes références, référence
à l'UICN et référence à la <Convention sur la biodiversité biologique, la
conférence… >Convention sur la diversité biologique. Ma question pour le
ministre, donc… vous nous avez dit que vous allez vous inspirer des lignes
directrices de l'UICN, donc, maintenant, en fait, ce que j'aimerais savoir, et,
si vous n'avez pas la réponse, je suis prêt à avoir n'importe quelle personne
autour de la table qui puisse nous renseigner… l'UICN nous donne les lignes
directrices, cette convention, donc, sur la diversité biologique, on s'en
inspire, des deux. Jusqu'où est-ce qu'on peut se dire que ce sont véritablement
les lignes directrices de l'UICN qui vont primer sur des définitions, par
exemple, venant de la Convention sur la diversité biologique?
M. Charette : En fait, les
parties à la convention sont inspirées par les lignes directrices de l'UICN.
Donc, l'UICN y va de ses lignes directrices, et ensuite il faut en faire
l'objet d'une convention, et c'est la convention qui va déterminer les règles
du jeu applicables pour les parties prenantes, en quelque sorte.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va?
M. Benjamin : Merci. Ça va.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire ou
question, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement de l'article
2. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 2 est
adopté. <Je ne reviens pas sur… >Puisqu'il remplace l'article 2
qui est là, donc, je ne reviens pas <dessus…
La Secrétaire
: ...
Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 2
est adopté. Je ne reviens pas sur… Puisqu'il remplace l'article 2 qui est là,
donc, je ne reviens pas >dessus. M. le ministre, vous souhaitez déposer
un amendement qui introduit l'article 2.1?
M. Charette : En fait, 2.1 est
déjà là, mais ce sera un amendement à 2.1. Donc, si vous me permettez, je
pourrais vous faire la lecture de l'article original et ensuite de son
amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, évidemment.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre.
M. Charette : Donc :
«2.1. La présente loi doit s'interpréter
de manière compatible avec les principes prévus à l'article 6 de la Loi sur le
développement durable.
«Ainsi, elle est appliquée de manière à
encourager la concertation des ministères et des organismes gouvernementaux
concernés ainsi que la participation des municipalités, des citoyens et des
groupes qui les représentent, notamment par la prise en compte de leurs
activités, de leurs droits et de leurs intérêts.
«Le gouvernement consulte les communautés
autochtones de manière distincte lorsque les circonstances le requièrent et il
les accommode lorsqu'il y a lieu.»
Et je peux déjà vous lire le commentaire,
ensuite, l'amendement. Le premier alinéa de cet article propose de faire le
lien avec les 16 principes de développement durable énumérés à la Loi sur le développement
durable.
Le deuxième alinéa de cet article explique
que, pour l'application de la loi, des mécanismes de concertation et de
participation publique sont mis en place.
Et le troisième alinéa de cet article
propose une mécanique de consultation distincte pour les communautés
autochtones, un peu à l'image de ce qui se retrouve dans la Loi sur l'aménagement
durable du territoire forestier et la Loi sur les mines.
Donc, l'amendement, maintenant,
relativement simple, donc, ce serait de :
Supprimer le troisième alinéa de l'article
2.1 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel proposé par l'article 2
du projet de loi.
C'est un amendement, donc, qui supprime
cet alinéa, puisque cette disposition est reprise à l'article 2.3 de la LCPN,
tel que proposé par l'amendement, là, qui sera déposé tout de suite après,
normalement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'amendement proposé par le ministre à l'article 2.1? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Donc, on est sur
l'amendement, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Grondin) : On est sur l'amendement, effectivement.
M. Benjamin : Ah! sur
l'amendement, <en fait, >non, en fait, on aura l'occasion d'en
débattre au 2.3. Donc, voilà, je n'ai pas de commentaire.
• (17 heures) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres commentaires? Donc, je vais
procéder à la mise aux voix de l'amendement à l'article 2.1. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?...
17 h (version révisée)
M. Benjamin : …donc, voilà, je
n'ai pas de commentaires.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres commentaires? Donc, je vais
procéder à la mise aux voix de l'amendement à l'article 2.1. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M.
Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M.
Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : …
La Secrétaire
: M.
Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: M.
Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M.
Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
18561 Mme
Boutin : Pour.
La
Secrétaire
: Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M.
Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme
Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 2.1
est adopté. Nous revenons à l'article 2.1 tel qu'amendé. M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, alors : «Ainsi, elle est appliquée de manière à
encourager — je suis au deuxième paragraphe — <à encourager >la
concertation des ministères et des organismes gouvernementaux concernés.»
Je pense, à quelques reprises j'ai eu à
questionner le ministre sur des enjeux qui opposent, et j'ai bien dit «qui
opposent», souvent, les intérêts environnementaux, et d'autres intérêts, et
d'autres intérêts. Maintenant, je veux bien que… Comment le ministre voit cet
encouragement, cette concertation des ministères et des organismes
gouvernementaux? J'aimerais vous entendre là-dessus, M. le ministre.
M. Charette : En fait, là on
revient à l'article 2, donc on est un petit peu à rebours de tout ce qui a
été discuté et adopté, au cours des dernières semaines, mais on voit très bien,
à travers les articles adoptés, qu'il y a différents ministères qui peuvent
être en cause. On évoque souvent celui du MFFP, mais on évoquait aussi le MERN
à l'occasion. Donc, on vient, à ce moment-ci, annoncer ce qu'on a déjà convenu,
c'est-à-dire il faudra qu'il y ait cette collaboration avec les autres
ministères pour y parvenir.
Et, dans les faits, ce qu'il faut
comprendre, c'est que chaque ministère, en soi, a son mandat propre. Donc, <le
ministère… >le MERN, par exemple, au niveau des énergies, des ressources
naturelles, c'est-à-dire a un mandat propre. Le MFFP a le sien, celui de l'Environnement
a le sien, mais tous sont régis par les lois, tous sont régis par les
règlements qui en découlent. Donc, on doit faire coordonner… on doit faire
coïncider, c'est-à-dire, les mandats de chacun dans le respect de la loi. Donc,
on vient préciser ici qu'il y aura cette collaboration, cette concertation qui
sera encouragée, mais les articles qu'on a déjà adoptés le confirment, là,
qu'on va mettre en jeu plusieurs ministères différents.
M. Benjamin : Vous venez de
l'évoquer, M. le ministre, dans deux ministères en particulier, pour lesquels,
en fait, selon des <gens qui se sont…
M. Charette : ...qui
sera encouragée, mais les articles qu'on a déjà adoptés le confirment, là,
qu'on va mettre en jeu plusieurs ministères différents.
M. Benjamin : Vous venez de
l'évoquer, M. le ministre, dans deux ministères en particulier pour lesquels,
en fait, selon des >gens qui se sont présentés lors des consultations
particulières, donc, et selon divers témoignages qu'on a reçus, c'est parfois
difficile. Les priorités en matière environnementales ne sont pas toujours, nécessairement,
les mêmes priorités en matière forestière, donc, au niveau des ressources
naturelles, l'exploitation de certaines ressources naturelles.
Maintenant, dans cet article, quand on
parle de «concertation des ministères et des organismes gouvernementaux
concernés», est-ce qu'il s'agit de ces deux ministères-là, ou, du moins, c'est
ce qu'on... <Est-ce que... >Quels sont les autres
ministères qui sont les ministères concernés?
M. Charette : Il peut y
en avoir plusieurs. Lorsque vient le temps de déterminer les aires protégées, c'est
une danse qui se fait à quatre, essentiellement : Environnement, MERN,
MFFP, SAA, Secrétariat aux affaires autochtones. Mais, dans le projet de loi,
on a pu voir que, dans d'autres circonstances, d'autres ministères peuvent être
interpelés. Ça peut être le ministère des Affaires municipales, à travers tout
ce qui était... je ne me souviens plus quels étaient les articles, mais lorsqu'on
voulait protéger un... C'était, je pense, au niveau des terres privées, lorsqu'on
voulait accorder une mesure de protection. Je pense, d'ailleurs, c'est vous qui
aviez posé la question, <sur ce... >si, sur ce même terrain-là, il
y a un bâtiment patrimonial, par exemple. Donc, tout dépendant des
circonstances, il y a plusieurs ministères qui peuvent interagir.
Et l'article, qui est somme toute général,
précise que le ministère de l'Environnement, lui, devra encourager cette
concertation-là avec les autres ministères, mais également avec les
municipalités, avec les populations locales, donc les parties qui peuvent être
intéressées par le dossier, là, à l'étude.
M. Benjamin : Donc, au
nom des ministères que vous avez évoqués, est-ce qu'on devrait, est-ce qu'on
pourrait ajouter aussi le ministère du Développement économique?
M. Charette : En fait, le
ministère du Développement économique est celui qui va, tantôt, appuyer chacun
des ministères, donc c'est celui qui vient donner des moyens à un ministère. Le
ministère, le MEI, est partenaire du ministère de l'Environnement à bien, bien
des égards. Ce matin, on annonçait Enerkem, par exemple. Donc, c'est une initiative
qui provenait autant du MERN que de l'Environnement, mais qui nécessitait un financement.
Donc, c'est le MEI qui rend possible l'initiative à travers son financement.
C'est la même chose pour les Ressources
naturelles. Il pourrait y avoir un projet, par exemple, minier d'importance,
qui est cautionné par le ministère des Ressources naturelles, mais qui
nécessite un financement qui, lui, va venir du MEI. Donc, c'est davantage le <moyen...
M. Charette : ...à
travers son
financement.
C'est la même chose pour les Ressources
naturelles. Il pourrait y avoir un projet,
par exemple, minier d'
importance,
qui est cautionné par le
ministère des Ressources naturelles, mais qui
nécessite un
financement qui, lui, va venir du MEI. Donc, c'est
davantage
le >moyen, le MEI.
M. Benjamin : Vous
comprendrez, M. le ministre, donc, il peut y avoir, en fait, une volonté dans
cette manière d'application, donc, visant à encourager la conservation. Il peut
y arriver, donc, qu'il y ait des antagonismes, donc, par rapport aux intérêts en
matière de protection du patrimoine naturel. Donc, est-ce qu'il y a un article
qui nous dit, dans ce projet de loi, peut-être, <quel est le... >quelles
sont les intentions du gouvernement, dans ce projet de loi là, par rapport à la
protection du patrimoine naturel face à d'autres enjeux? Par rapport aux enjeux
économiques, aux enjeux...
M. Charette : En fait, il
n'y a pas de hiérarchisation de mission dans ce projet de loi là. Et il n'y en
a pas nulle part, en quelque sorte, parce qu'il y a la mission du ministère de
l'Environnement, mais il y a la mission globale du gouvernement du Québec.
Donc, on doit composer avec les missions de chacun et y aller au meilleur du
possible pour que la mission du gouvernement du Québec soit vivante et puisse
de réaliser. Parce que le gouvernement du Québec a aussi comme mission
fondamentale de faire vivre ses régions. Il faut qu'on habite ce territoire-là,
il faut qu'on puisse habiter nos régions, donc on fait forcément référence à du
développement économique. Donc, c'est la mission globale du gouvernement du
Québec qui doit tenir compte, là, de chacun des aspects, là, qui sont discutés,
notamment, à travers le projet de loi à l'étude.
M. Benjamin : Merci. Au
niveau de la participation des municipalités, on sait, que ce soit l'Union des
municipalités du Québec ou l'agent de la Fédération québécoise des
municipalités, ils étaient venus dire, en commission, l'importance de tenir
compte des voix des municipalités. Et, à ce stade-ci, donc, comment vous voyez
cette participation des municipalités, M. le ministre?
M. Charette : Elles sont
déjà bien impliquées dans chacun des dossiers couverts, là, par les articles du
projet de loi n° 46, pas uniquement l'article 2.1. Bien au contraire,
on l'a vu dans les processus de consultation, on l'a vu à travers les paysages
humanisés, on l'a vu à travers les autres mesures de protection, là, qui sont
possibles, à quel point la concertation du milieu, donc, des municipalités est
importante. Donc, ça demeure des partenaires importants. Ce serait difficile d'aller
totalement à <l'encontre...
M. Charette : …
humanisés,
on l'a vu à travers les autres mesures de protection, là, qui sont possibles, à
quel point la concertation du milieu, donc, des municipalités est importante.
Donc, ça demeure des partenaires importants. Ce serait difficile d'aller
totalement à >l'encontre d'une municipalité pour une mesure de
protection si on n'a pas établi ce dialogue-là avec elle.
• (17 h 10) •
M. Benjamin : Merci.
L'article 2.1, donc, premier paragraphe, nous dit que «la loi doit
s'interpréter de manière compatible avec les principes prévus à
l'article 6 de la Loi sur le développement durable». J'aimerais peut-être
rappeler ces principes, pour les gens qui nous écoutent ou qui nous regardent.
Donc, ces principes : «santé et qualité de vie», «équité et solidarité
sociales», «protection de l'environnement», «efficacité économique»,
«participation et engagement», «accès au savoir», «subsidiarité», «prévention»,
«précaution», «protection du patrimoine culturel», «préservation de la
biodiversité», «respect de la capacité de support des écosystèmes», «production
et consommation responsables», «pollueur payeur», «internalisation des coûts».
Sur le principe du pollueur payeur, M. le
ministre, donc, est-ce qu'il y a des orientations, dans ce projet de loi là,
qui nous permettent de croire que ce principe-là sera respecté?
M. Charette : En fait, sans
parler du principe de pollueur payeur, parce que ça peut prendre différentes
directions, je nous rappellerai tous les articles que nous avons adoptés
ensemble et que nous avons étudiés, notamment la semaine dernière, sur tous les
régimes de sanctions, autant au niveau des sanctions pécuniaires qu'à travers
le régime pénal. Donc, oui, c'est un projet de loi qui vient renforcer,
sensiblement, les mesures de contrôle, d'une part, mais qui vient ajouter de
nombreuses mesures dissuasives. On a vu à quel point les amendes étaient
augmentées, là, dans les articles que l'on a adoptés. Donc, oui, le
contrevenant sera forcément appelé à corriger, en quelque sorte, le mal <qu'il
aura… >ou le problème qu'il aura causé.
M. Benjamin : Et qu'en est-il?
Un autre principe qui m'intéresse aussi, surtout par rapport aux questions que
je vous ai posées tout à l'heure, c'est les principes de précaution. Comment
vous voyez les principes de précaution en lien avec la concertation que vous
allez encourager, sur laquelle vous allez travailler avec les différents
ministères et organismes gouvernementaux?
M. Charette : La précaution
peut être au moment même d'établir le dialogue mais peut se vivre aussi au
niveau des plans de conservation, qu'on a aussi largement abordés dans les
articles adoptés. <S'assurer…
M. Benjamin : ...avec les
différents ministères et organismes gouvernementaux?
M. Charette : La précaution
peut être au moment même d'établir le dialogue mais peut se vivre aussi au
niveau des plans de conservation, qu'on a aussi largement abordés dans les
articles adoptés. >S'assurer que l'on puisse identifier ce qui doit être
protégé, s'assurer qu'on se donne les moyens d'y parvenir. Donc, on rencontre
le principe de précaution, là, sans problème.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Donc, c'est
la première fois, dans la loi, qu'on fait mention de concertation entre les
différents ministères. Est-ce qu'il y a une différence entre concertation et
collaboration?
M. Charette : En fait, c'est
encourager la concertation, donc, forcément, lorsqu'il y a concertation, il y a
collaboration. Et, oui, c'est la première fois, parce qu'on est revenus en
arrière et on est aux tous, tous premiers articles, là, du projet de loi. Mais
concertation, c'est favoriser le dialogue entre les différents ministères.
Mme Ghazal : Parce que, dans
le fond, quand je dis, aussi, «la première fois», ce n'était pas dans la loi
actuelle, le mot «concertation» n'était pas là. Pourquoi est-ce qu'on trouvait
que c'était... Je ne l'ai pas vu, j'ai fait une recherche, mais peut-être que
je me trompe, là. J'ai vu collaboration, mais <c'était pour... >ce
n'était pas dit comme ça de façon générale. C'est important que, quand une aire
protégée... qu'il y ait, de façon générale dans l'application de cette loi-là,
une concertation. Ça n'existait pas, je pense, dans la loi actuelle. Pourquoi
est-ce qu'on a trouvé que c'était important de l'ajouter dans le projet de loi?
M. Charette : En fait, on est
dans les premiers articles du projet de loi, qui viennent guider, en quelque
sorte, ce qui va en découler. Et on sait fort bien qu'on peut difficilement
mettre de l'avant une aire protégée, si on n'arrive pas à mobiliser le milieu,
si on n'arrive pas à le concerter. Et c'est pour ça, je disais, tout à l'heure :
C'est un article... ou, à tout le moins, cette partie-là de l'article demeure
assez générale, mais ça permet de mieux mettre en contexte les articles
suivants lorsqu'on parle des groupes, lorsqu'on parle des communautés, des
municipalités. Je me souviens avoir eu ces échanges-là ensemble sur, par
exemple, lorsqu'il y a publication d'avis, lorsqu'il y a un appel à la
consultation. Bref, on vient mettre la table à ce qui sera confirmé, là, dans
les articles qui suivent et qui ont déjà été adoptés.
Mme Ghazal : Parce que, dans
ce paragraphe-là, on dit : «<elle est appliquée... >Ainsi,
elle est appliquée — ça veut dire la Loi sur le développement durable — de
manière à encourager la concertation des ministères et
des organismes gouvernementaux concernés ainsi...». Après ça, on met les
citoyens et les municipalités.
Moi, je veux parler de la concertation des
ministères et des organismes gouvernementaux. Est-ce qu'ici on est en train de
dire qu'il faut qu'il y ait une concertation... Quand c'est écrit «la
concertation des ministères et des organismes gouvernementaux», est-ce que
c'est la même chose que de dire : La concertation <entre...
Mme Ghazal : ...
après
ça, on met les citoyens et les municipalités.
Moi, je veux parler de la concertation
des ministères et des organismes gouvernementaux. Est-ce qu'ici on est en train
de dire qu'il faut qu'il y ait une concertation... Quand c'est écrit «la
concertation des ministères et des organismes gouvernementaux», est-ce que
c'est la même chose que de dire : La concertation >entre les
ministères?
M. Charette : En fait, il faut
interpréter le mot «concertation» comme étant une volonté de panification
commune, en quelque sorte, ce n'est pas uniquement échanger, ce n'est pas
uniquement dialoguer. À partir du moment où il y a concertation, c'est qu'on
vise à établir une planification, là, qui est commune, alors que
«collaboration», c'est peut-être davantage, là, un travail commun. Moi, j'aime
bien savoir qu'on travaille tous <dans le même... >avec le même objectif.
On parle beaucoup, ces jours-ci, d'atteindre les cibles, compte tenu de
l'échéancier, là, qui se rapproche avec la fin de l'année. J'aime bien parler
de concertation, parce qu'on travaille tous avec cette volonté-là de
planification commune. Mais, oui, c'est la première fois, là, qu'on aborde la
question dans le projet de loi.
Mme Ghazal : Mais donc ce que
je lis... Est-ce que je surinterprète en lisant que cet article-là demande à ce
qu'il y ait ou encourage à ce qu'il y ait une concertation entre les différents
ministères? Comme ce que le ministre disait, par exemple, entre le ministère de
l'Environnement et le MERN ou le MFP, ministère de la Faune et Parcs… Faune,
Forêts, Parcs, FFP, est-ce que c'est ça que ça veut dire aussi, entre ces
ministères-là?
M. Charette : Tout à fait.
Bien, en fait, on ne les nomme pas, parce que, comme je le mentionnais avec le
collègue de Viau, dans certains cas, il peut y avoir d'autres ministères
d'impliqués, mais il est vrai que, lorsqu'il est question des aires protégées,
on réfère essentiellement à quatre ministères et secrétariat : MFFP,
Environnement, MERN et Secrétariat aux affaires autochtones.
Mme Ghazal : O.K. Parce qu'en
fait un des éléments, puis ça a été ça, <le... >ce dont on parlait
aussi beaucoup dans l'actualité la semaine passée, c'est qu'il va arriver que
ça va bloquer dans un ministère, là, ou un autre. Et je regarde, par exemple...
Parce qu'un des changements qui a été fait dans le projet de loi, puis, le
ministre, vous avez eu plusieurs fois l'occasion de le dire, c'est que c'était
trop long, le processus était trop long. Des fois, ça ne prend pas
nécessairement toujours un BAPE, ou on a enlevé aussi les aires protégées
projetées pour réduire les délais.
Mais, par exemple, encore le mémoire de la
SNAP, ce qu'ils disent, c'est que, <le... >donc : «Le projet
de loi propose la suppression de l'étape d'attribution d'un statut projeté et
la possibilité — exactement ce que je viens de dire — <et la
possibilité >de contourner la consultation publique, alors que le
véritable blocage dans la création de nouvelles aires protégées se situe en
amont, à l'étape de la recherche de consensus entre les différents ministères.»
Et c'était ça qui a été amené, là<,
dans...
Mme Ghazal : …
et la
possibilité — exactement ce que je viens de dire — et la possibilité
de contourner la consultation publique, alors que le véritable blocage dans la
création de nouvelles aires protégées se situe en amont, à l'étape de la
recherche de consensus entre les différents ministères.»
Et c'était ça qui a été amené, là,
><dans… >parmi les groupes écologistes, là, notamment la SNAP, qui
a dit qu'il y avait beaucoup de blocages de la part du ministère de la Faune et
des Parcs… Forêts, Parcs, et dans la lettre aussi de Richard Desjardins,
la semaine passée, dans le Journal de Québec. Et là il y a plein de
projets qui poireautent, là, depuis très, très, très longtemps, pas parce que
c'étaient des aires protégées projetées, c'est parce que ça bloque à
différents… à ce ministère-là, Faunes, Forêts, Parcs, la rivière Péribonka, une
portion des monts Chic-Chocs, parc national du lac Water, île Sainte-Thérèse,
rivière Magpie. Le ministre, probablement, les connaît.
Et c'est ça, le problème. Est-ce que ça,
ça a été ajouté parce qu'on <est… on >sait qu'il y a un problème
de concertation? Parce que, quand bien même qu'on nous dise «concertation»,
contrairement à la lutte aux changements climatiques avec le projet de loi
n° 44, ce n'est pas le ministre de l'Environnement qui est le
coordonnateur des aires protégées. Il faut que tout le monde s'entende. Donc,
qui va faire les arbitrages quand ça bloque?
M. Charette : En fait, c'est
le ministère de l'Environnement qui permet à toutes les étapes de se compléter,
mais ce n'est pas le ministère de l'Environnement qui, à lui seul, a le mandat
de déterminer quelles seront les aires protégées à confirmer.
• (17 h 20) •
Comme je le mentionnais avec le collègue
de Viau, le gouvernement du Québec a plusieurs missions, en quelque sorte. Le
gouvernement du Québec doit s'assurer du respect de ces missions-là, et chaque
ministère a sa mission propre. Donc, le MERN, lorsqu'il apporte des arguments,
ce sont des arguments qui sont bien fondés en vertu de sa mission. Lorsque le
MFFP le fait, ce sont des arguments qui sont bien fondés à l'égard de sa mission.
Et c'est là où il faut se concerter, c'est là où il faut travailler ensemble
pour dire quelle est la planification commune qu'on peut faire, malgré le fait
qu'on ait des missions qui ne soient pas les mêmes.
Moi, je vous dirais, si on était si loin
de l'objectif… Et je ne veux pas faire de politique à outrance, mais il y a un
fait qui demeure, c'est qu'au cours des dernières années les gouvernements qui
se sont succédé n'ont peut-être pas accordé l'importance nécessaire à cet
objectif-là, malgré l'échéancier qui était connu. Donc, ce n'est pas tant par
blocage systématique que par manque de volonté politique qu'on n'a pas pu faire
progresser le dossier.
Sur 10 ans, le degré ou le
pourcentage de territoires protégés a stagné, littéralement. Et, avec le
2 % qu'on confirmait samedi dernier, on a fait une progression qui ne
s'était pas vue depuis une dizaine d'années, si ce <n'est pas…
M. Charette : ...
le
degré ou le pourcentage de territoires protégés a stagné, littéralement. Et,
avec le 2 % qu'on confirmait samedi dernier, on a fait une progression qui
ne s'était pas vue depuis une dizaine d'années, si ce >n'est pas davantage.
Mais moi, je comprends tout à fait la mission du MFFP, je comprends tout à fait
la mission du MERN, parce que je sais qu'on a un vaste territoire et qu'il faut
l'habiter, ce territoire‑là, mais le MFFP et le MERN, a contrario, se
retrouvent aussi dans l'objectif à atteindre d'ici la fin de l'année, tout le
travail, là, qui se fait actuellement de façon très, très intensive.
Et ce n'est pas tant parce qu'il y avait
blocage que parce qu'on partait de très loin, si on était... par exemple, parce
qu'il y a eu des cibles d'intermédiaire, au fil des années, qui n'ont pas été
respectés. Donc, en deux ans, il fallait faire, essentiellement, ce qui aurait
pu et ce qui aurait dû être fait sur la dernière décennie, en quelque sorte.
Mme Ghazal : Mais moi, quand
je dis «blocage», je ne parle pas qu'il y a des blocages, et c'est ça qui a
fait qu'on n'a pas atteint les cibles, là, comme le 17 %. Mais, par
exemple des cas très, très concrets, des gens avec qui on parle, comme, par
exemple, la rivière Péribonka, qu'est-ce qui se passe avec ça?
M. Charette : En fait, je ne
donnerai pas d'exemple précis aujourd'hui, parce que ça peut être un exercice,
là, qui pourrait être sans fin, mais, pour chacun des territoires, il y a
plusieurs critères qui doivent être rencontrés. Dans plusieurs cas, il y a une consultation
qui est à compléter, dans d'autres cas, il y a un BAPE, c'est-à-dire, qui est à
faire. Dans d'autres cas, c'est un territoire qui représente, pour tel ou tel ministère,
un potentiel qui ne peut pas être mis de côté au profit d'une aire protégée.
Donc, il y a plusieurs éléments qui entrent dans la balance, mais, moi, ce qui
me rassure, c'est qu'on a un gouvernement, actuellement, qui met sur la table
différentes options, et pour lesquels les différents ministères concernés
travaillent, collaborent, se concertent, pour arriver à statuer sur un
territoire à protéger, sous forme d'aire protégée, ultimement.
Mme Ghazal : Donc, le ministre
n'est pas d'accord quand on dit que le blocage est fait lors de la recherche de
consensus. C'est peut-être la raison pour laquelle on a ajouté concertation,
pour que ce soit plus efficace. Mais, juste, je ne pourrais pas laisser le
ministre continuer à répondre parce qu'il faut que j'aille voter. Je peux
demander de suspendre, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous allons suspendre les travaux pour permettre à la députée de Mercier
d'aller voter.
(Suspension de la séance à 17
h 24)
>
(Reprise à 17 h 27)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Mme la députée de <Mercier...
(Reprise à 17 h 27)
La Présidente (Mme
Grondin) :
Donc, nous reprenons nos travaux. Mme la
députée de >Mercier, vous en étiez... Souhaitiez-vous <intervenir...
>poursuivre votre intervention? Oui.
Mme Ghazal : Bien, c'était
ça. Donc, le ministre n'est pas d'accord avec le fait qu'il y ait des blocages
lors de leur recherche de consensus. Je ne parle pas nécessairement du
7 %, mais plusieurs aires protégées… et plusieurs, si on veut, doléances
qu'on a entendues par rapport au fait que ça dure très, très, très longtemps.
Et, à la fin, qui fait les arbitrages?
M. Charette : En fait,
quand je dis que je ne suis pas d'accord avec le terme «blocage», c'est qu'il y
a différentes missions qui doivent être rencontrées. Et ultimement, là, c'est
vrai qu'actuellement c'est le dossier qui occupe beaucoup le cabinet et le
ministère, non pas parce qu'il y a blocage, c'est juste qu'on partait de très
loin, mais, en planifiant l'échéancier à notre disposition, c'étaient des cibles
et ça demeure des cibles qui sont réalistes. Cependant, on a eu à faire un
rattrapage important, mais je ne suis pas prêt à parler de blocage. Je dis que
chaque ministère doit défendre sa mission, et ultimement on doit s'entendre sur
les territoires, là, que l'on peut chacun reconnaître. Et c'est un arbitrage
qui se fait, entre nous, à coup d'arguments, à coup de discussions pour
parvenir à des résultats intéressants.
Par exemple, le 2 %, qui a été
annoncé samedi, on parle de 30 000 kilomètres carrés, c'est majeur.
Donc, non seulement c'est un 2 %, oui, mais il y avait un sous-objectif
aussi qui devait être rencontré, soit 20 % de protection du Nord
québécois. Et ça me fait dire que ce n'est pas uniquement le MFFP qui peut
avoir des intérêts sur un territoire. On le sait, dans le Nord-du-Québec, ce n'est
pas là où la foresterie est la plus importante, mais il y a quand même une
biodiversité qui mérite d'être protégée. Et pourquoi ça mérite d'être... Bien,
c'est-à-dire ça ne mériterait pas d'être protégé si on n'avait pas fixé cette
cible de 20 %. Donc, si on l'a établie, cette cible de 20 %, c'est
qu'il y avait un mérite à cette reconnaissance.
Et on cite souvent la SNAP. Moi, j'ai bien
lu, naturellement, le communiqué de presse que la SNAP a publié samedi, et elle
parle littéralement d'un pas de géant, là, de franchi.
• (17 h 30) •
Donc, le Nord n'est pas dépourvu
d'intérêt. Ce qui est important, c'est d'avoir une représentativité du
territoire, mais ce n'est pas vrai que le Nord ne comporte pas d'intérêt au
niveau de la protection du patrimoine naturel…
17 h 30 (version révisée)
M. Charette : ...donc le Nord
n'est pas dépourvu d'intérêt. Ce qui est important, c'est d'avoir une représentativité
du territoire, mais ce n'est pas vrai que le Nord ne comporte pas d'intérêt au
niveau de la protection du patrimoine naturel.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres... Vous êtes bouche bée? Donc, ça
va, pas d'autre question ou intervention sur l'amendement apporté par le
ministre à l'article 2.1?
Mme Ghazal : Je n'ai juste
jamais sur pourquoi est-ce qu'on a trouvé que c'était important d'ajouter
«concertation» au début. Pourquoi? Pourquoi est-ce qu'on l'a ajouté? Est-ce que
c'est parce que... Qu'est-ce qu'on est venu chercher?
M. Charette : C'est-à-dire,
les premiers articles nous aident…(panne de son)…le projet de loi et les
articles qui suivent. Donc là, on est à l'article 2...
Mme Ghazal : Je comprends, mais
ce n'était pas là avant. Est-ce que c'est parce qu'on a vu... souvent, quand on
amène un projet de loi, on amène des changements, c'est pour améliorer, parce
qu'on s'est rendu compte qu'il y a une problématique quelconque. Donc, c'est
cette raison-là? C'était quoi, le problème qu'on a constaté qui a dit : Il
faudrait qu'il y ait concertation?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, <on a... >sans retenir le mot «concertation», comme
tel, on a adopté plusieurs articles qui mettent en cause la collaboration, la
concertation avec les différents ministères. Donc, on dit, en 2, en quelque
sorte, que vous allez retrouver des articles qui illustreront cette nécessité-là
de concertation. C'est dans cette perspective-là. On est encore, là, dans les
articles introductifs, en quelque sorte, du projet de loi.
Mme Ghazal : O.K. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, ça va? Donc, c'est moi qui s'est trompée, on
est à l'article 2.1 tel qu'amendé. Je demandais s'il y avait d'autres
interventions. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Quand on dit — on est au 2.1 amendé, donc — «la
prise en compte de leurs activités», on fait référence aux activités de qui,
exactement, M. le ministre?
M. Charette : En fait, on est
dans une énumération de potentielles concertations, donc ça peut être les
activités des ministères, ça peut être les activités des groupes, ça peut être...
c'est là où on peut reconnaître, là, cette nécessité de prise en compte. Oui,
les intérêts, oui, les droits et, oui, les activités de chacun de ces éléments,
là, de l'énumération.
M. Benjamin : Donc, si je
comprends bien, donc, vous me dites que, quand viendra le temps d'appliquer, en
fait... est-ce que c'est ce que je dois comprendre, quand viendra le temps
d'appliquer cette loi, vous allez l'appliquer en tenant compte des activités
des ministères, de leurs droits et de leurs intérêts?
M. Charette : En fait, la
concertation nous oblige et nous invite à prendre en compte ces différents
aspects là. En fait, c'est un petit peu ce que je mentionnais tout à l'heure.
Chaque ministère...
M. Benjamin : ...des activités
des ministères, de leurs droits et de leurs intérêts?
M. Charette : En fait, la
concertation nous oblige et nous invite à prendre en compte ces différents
aspects là. En fait, c'est un petit peu ce que je mentionnais tout à l'heure.
Chaque ministère peut avoir sa mission, donc ses intérêts. Des municipalités
peuvent avoir aussi leurs intérêts. Moi, je peux vous dire que bon nombre de
villes et villages au Québec qui vivent de la foresterie, par exemple, on ne
peut pas ne pas tenir compte de ces intérêts-là, ça fait partie de l'occupation
du territoire, ça fait partie de la vivacité de nos villes et villages.
Donc, oui, lorsque vient le temps de
réunir des acteurs et de favoriser la concertation, on prend en compte les
intérêts de chacun pour mieux se comprendre. Si moi, j'arrivais à une table et
je faisais fi des intérêts d'une municipalité qui vit de la foresterie, la
concertation ne durerait pas très, très longtemps. Donc, oui, il faut établir
cette compréhension commune des intérêts de chacune des parties intéressées ou
interpellées par un projet en particulier.
M. Benjamin : Je pense et je
crois qu'il y a diverses catégories d'aires protégées. On va avoir le temps de
regarder ça lors de nos échanges. Il y a sûrement une catégorie… peut-être, renseignez-moi,
M. le ministre, il y a sûrement une catégorie d'aire protégée stricte, je crois?
M. Charette : La catégorie 1,
c'est la plus stricte que nous avons, effectivement.
M. Benjamin : La plus stricte.
À ce moment-là, bon, comment vous voyez l'application de cet article-là avec la
catégorie 1, par exemple?
M. Charette : En fait, ce ne
sont pas... c'est une catégorie qui ne permet pas de créer de nombreuses aires
protégées, en ce sens que c'est à ce point strict que c'est une mesure de
conservation qui est exceptionnelle. L'exemple que je donnais, qui est l'île
Brion — on n'en a pas plusieurs, exemples à donner — bien,
pourquoi on a pu, à l'époque, reconnaître ce degré de protection? Un, le
caractère exceptionnel de l'île, d'une part. Mais c'est un territoire qui est
isolé, c'est une île qui n'est pas habitée, qui est à l'écart, qui est dans l'environnement
des Îles-de-la-Madeleine, mais c'est relativement isolé. Donc, oui, il y a eu,
malgré tout, concertation, à l'époque, pour déterminer son degré de
préservation, et cette concertation-là se poursuit même aujourd'hui. On a
donné, il y a quelques semaines, l'exemple, avec le collègue des Îles-de-la-Madeleine,
<l'exemple >de la chasse au phoque, avec la chasse scientifique
qu'on a autorisée, là, il y a quelques semaines, tout juste.
Donc, l'aire protégée de catégorie 1 a été
identifiée il y a longtemps, mais, malgré tout, il y a une concertation qui se
poursuit avec le <milieu, et...
M. Charette : …de la chasse
au phoque, avec la chasse scientifique qu'on a autorisée, là, il y a quelques
semaines, tout juste.
Donc, l'aire protégée de catégorie 1 a
été identifiée il y a longtemps, mais, malgré tout, il y a une concertation qui
se poursuit avec le >milieu, et, dans le cas présent, c'est notamment la
municipalité des Îles-de-la-Madeleine, de qui relève ce territoire-là, qui est
dans les pourparlers avec nous au niveau de la concertation. Donc, même dans
une catégorie 1, il y a cette concertation qui peut être… pas qui peut, mais qui
est nécessaire, avec la municipalité ou le territoire, là, qui est visé.
M. Benjamin : En fait, ce que
j'essaie de comprendre, à partir de cet article 2.1, M. le ministre… Je
comprends, en fait, tout l'exercice de la concertation. C'est un exercice
nécessaire, évidemment, pour la bonne marche des affaires gouvernementales, donc,
c'est nécessaire. Je comprends aussi, là, cette prise en compte, pour les
municipalités, pour les citoyens, les groupes, des activités, des droits et des
intérêts. Mais, en fait, ce que je me demande, et aidez-moi à avoir une
réponse, M. le ministre, au 2.1, c'est <qu'>à quel moment
exactement un ministère comme le vôtre, dans l'application de cette loi sur la
protection du patrimoine naturel où vous allez mettre les pieds par terre pour
dire : Écoutez, tel territoire, telle aire, on n'y touche pas, peu importe
les intérêts, peu importe, on n'y touche pas parce que ça, ça appartient à
l'ensemble des Québécois et des Québécoises, ça fait partie de notre patrimoine…
à quel moment ça va arriver?
Puisque ce que je comprends, c'est que
c'est de la concertation avec les organismes gouvernementaux et les ministères,
où, on s'entend, les intérêts, des fois, peuvent être divergents. À quel moment,
précisément, <où… >vous, vous allez mettre le pied par terre pour
dire : C'est le patrimoine naturel, on n'y touche pas?
M. Charette : En fait, il n'y
a pas de ministère, peu importe lequel, qui a un droit de veto. Comme je le
mentionnais, chaque ministère a sa mission, mais chaque ministère appartient à
un gouvernement qui, lui, doit faire… doit partager les missions de chacun.
Mais le MFFP n'a pas de droit de veto, le MERN n'a pas de droit de veto, le
ministère de l'Environnement n'a pas de droit de veto, le SAA n'a pas de droit
de veto. On doit se concerter pour établir cette sélection-là de territoire.
Mais le ministère de l'Environnement est celui qui, par exemple, va dire, pour
tel, tel territoire, voici les arguments qui militent en faveur de sa
protection. Et le MFFP va aussi faire valoir ses arguments, et ainsi de suite,
mais il faut se parler, et, sans se parler, <chacun…
M. Charette : ...
celui
qui, par exemple, va dire, pour tel, tel territoire, voici les arguments qui
militent en faveur de sa protection. Et le MFFPV va aussi faire valoir ses
arguments, et ainsi de suite, mais il faut se parler, et, sans se parler, >chacun
tenterait d'imposer sa mission. Or, le gouvernement a plusieurs missions à
rencontrer, et ça ne peut pas... Le MFFP, je serais bien, bien mal à l'aise
qu'il impose uniquement sa mission, et il serait très, très mal à l'aise si
j'imposais uniquement la mienne. Donc, c'est là où cette concertation est
nécessaire.
La Présidente
(Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions? Mme la
députée de Mille-Îles.
• (17 h 40) •
Mme
Charbonneau
:
Je vais faire juste un éditorial, Mme la Présidente, très rapide, parce que ce que
le ministre vient de dire, c'est ce qu'on dit depuis le début, c'est-à-dire
qu'il faut que les ministères se parlent. Et, si je reviens avec ce qui s'est
passé pour la chasse, où le ministère Faune et Forêts a dit, adressez-vous à la
Sécurité publique, la Sécurité publique a dit, adressez-vous au ministère, au
secrétariat des autochtones, il ne faut pas juste qu'on le dise en commission.
Je vous le dis en toute amitié, parce que je pense que vous y croyez, et, de ce
fait, il va falloir que ça se poursuive toujours, cette discussion-là, qu'on ne
s'arrête jamais pour dire à un organisme, à un citoyen ou même à quelqu'un qui
nous interpelle : Ce n'est pas moi, c'est l'autre.
Ce n'est pas la première fois que je vous
le dis, puis à chaque fois que j'ai la chance de le faire, je vais le faire. Parce
que c'est facile, un coup que la loi est adoptée, qu'elle est tombée sur le
bureau dans chacun des ministères, <que, >quand le problème arrive,
on feuillette, on regarde, ah! l'article dit : Ce n'est pas moi, c'est
l'autre. On dit au citoyen, à l'organisme ou la personne qui est interpellée, appelez
la Sécurité publique, ça ne sera pas le ministère Faune et Forêts ou ça ne sera
pas le ministère des aires protégées, de l'Environnement.
Alors, je vous demande, parce que je ne
sais pas... Vous savez, comme moi, hein, que le siège que vous occupez, il
n'est jamais aussi éjectable que tous les autres, donc je vous demande d'être
très vigilant par rapport à ça. Parce qu'on peut le dire en commission puis on
peut être rempli de bonnes intentions, mais, au moment où on répond aux gens,
souvent, ils sont lancés dans un autre ministère pour des raisons de
fonctionnement. Puis c'est triste, parce que les gens se désengagent en disant,
bien, moi, ce n'est pas vrai que je vais appeler la police parce que les
autochtones ne veulent pas que je sorte mon chevreuil du champ, ça devrait être
le ministère Faune et Forêts. Alors, vous comprenez ma problématique. Ce n'est
pas la première fois que je vous le dis. Encore une fois, éditorial, juste que
vous en preniez bonne note.
La Présidente
(Mme Grondin) : D'autres commentaires ou questions sur cet
article tel qu'amendé? Donc, je vais procéder à la mise aux voix de
l'article 2.1 tel qu'amendé... Ah non! Non, non, pas encore. Nous sautons
à l'article 2.2. Ça va mieux aller ce soir. M. le ministre,
l'article 2.2.
M. Charette : En fait,
personnellement, je n'ai pas de 2.2 modifié. J'essaie <juste de...
La Présidente (Mme
Grondin) :
...
2.1 tel qu'amendé... Ah non! Non,
non, pas encore. Nous sautons à l'article 2.2. Ça va mieux aller ce soir.
M. le ministre, l'article 2.2.
M. Charette : En fait,
personnellement, je n'ai pas de 2.2 modifié. J'essaie >juste de
retrouver, là, où je pourrais le retrouver. Laissez-moi un petit instant.
La Présidente (Mme
Grondin) : Il est dans le projet de loi. Donc, on va suspendre
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 43)
(Reprise à 17 h 43)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux. M. le ministre, il
y a un article 2.2 dans l'article 2.
M. Charette : Effectivement. Merci,
Mme la Présidente. Donc :
«Les dispositions législatives et
réglementaires qui ne sont pas incompatibles avec celles de la présente loi et
de ses règlements continuent de s'appliquer à l'intérieur des milieux naturels
et des territoires qui font l'objet d'une mesure de conservation en vertu de la
présente loi.
«Ainsi, sont notamment susceptibles de
s'appliquer aux activités permises dans ces milieux naturels et territoires les
mesures prévues par d'autres lois pour encadrer la réalisation de ces
activités, <y compris les mesures prévues par... c'est-à-dire >y
compris celles prévoyant l'obtention d'une autorisation d'un bail ou le
paiement de certains droits.»
Le commentaire. Le contenu de cet article
reprend essentiellement le contenu de l'article 11 de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel. Et, là aussi, je nous rappelle, on est dans
les articles introductifs. Donc, toutes ces notions-là, les autorisations,
bail, paiement de certains droits, ce sont des éléments qu'on a pu voir, là,
dans des articles déjà adoptés.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le ministre. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ma première question, donc, toute simple... On comprend que
les dispositions législatives et réglementaires qui ne sont pas
incompatibles... Ma question : Qu'en est-il de celles qui sont
compatibles, à ce moment-là?
M. Charette : En fait, si
elles ne sont pas incompatibles, c'est qu'elles sont compatibles.
M. Benjamin : Donc, à ce
moment-là, qu'est-ce qui arrive?
M. Charette : Je ne suis pas
certain de saisir le sens.
M. Benjamin : Parce que vous
dites que «les dispositions législatives qui ne sont pas incompatibles avec
celles... continuent de s'appliquer». Donc, c'est celles qui ne sont <pas...
M. Charette : ...c'est
qu'elles sont compatibles.
M. Benjamin : Donc,
à
ce moment-là,
qu'est-ce qui arrive?
M. Charette : Je ne suis
pas certain de saisir le sens.
M. Benjamin :
Parce
que vous dites que «les
dispositions législatives qui ne sont pas
incompatibles avec celles... continuent de s'appliquer». Donc, c'est celles qui
ne sont >pas incompatibles qui continuent de s'appliquer. Donc, qu'en
est-il de celles qui sont incompatibles, à ce moment-là?
M. Charette : Bien, dans ce
cas-là, ça ne s'appliquerait tout simplement pas.
M. Benjamin : Donc, n'importe
quelle loi ou règlement qui serait incompatible à partir de... donc ne serait
pas applicable, c'est ça?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
<on ne peut pas... >les lois doivent être cohérentes l'une envers
l'autre, la même chose pour les règlements. On ne pourrait pas avoir une loi
qui dit le contraire de celle-ci. Donc, il faut qu'il y ait cette cohérence-là,
et même si la loi, par exemple... Là, c'est une loi du ministère de
l'Environnement, mais on ne pourrait pas avoir une loi d'un autre ministère,
peu importe lequel, qui serait incompatible, ou en contradiction, ou en
infraction avec la loi de l'environnement, même si ce n'est pas sa loi à lui, en
quelque sorte. Donc, la loi s'applique, va s'appliquer, sa réglementation va
s'appliquer à toute la législation et à toute la réglementation, là,
gouvernementale.
M. Benjamin : Est-ce que ça
s'applique aussi, toujours dans le 2.2, aux aires projetées< aussi>?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, dans les articles déjà adoptés, on a vu un petit peu les
protections qui s'appliquaient avant un statut permanent. On a aussi vu et on a
adopté des articles qui viennent... pas sauter des étapes, mais éliminer des
étapes qui prenaient autrement beaucoup de temps. Donc, dès qu'il y a un statut
de protection de reconnu, il y a déjà des mesures qui s'appliquent. Donc, ces
mesures-là ne s'appliqueront pas uniquement au statut permanent. Dès qu'il y a
eu une étape de franchie, il y a déjà des mesures, sans rappeler, là, tout ce
qu'on a pu adopter, déjà, mais, quand il y a une réserve de territoire,
lorsqu'il y a d'autres éléments, il y a déjà des éléments de protection, là,
qui s'appliquent, même si le statut n'est pas encore permanent.
M. Benjamin : Donc, à ce
moment-là, c'est... donc je comprends, à la lumière de la réponse qu'on m'a
donnée, c'est oui, à ce moment-là, pour les aires projetées.
M. Charette : Oui à quelle
question?
M. Benjamin : Les dispositions
législatives et réglementaires, elles ne sont pas...
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, <il y a déjà... >même quand ce n'est pas permanent,
il y a déjà effectivement des mesures qui peuvent s'appliquer. Puis <ce
qui peut... est >dit concrètement, ce qui peut être compatible, par
exemple, on l'a vu, et ça s'applique à différentes possibilités d'aires
protégées, on a parlé de chasse, on a parlé de pêche, on a parlé de piégeage. Ce
sont des éléments, là, qui sont permis, et ce, à tous les stades, là, de l'étude
d'une aire <protégée...
M. Charette : …
différentes
possibilités d'aires protégées, on a parlé de chasse, on a parlé de pêche, on a
parlé de piégeage. Ce sont des éléments, là, qui sont permis, et ce, à tous les
stades, là, de l'étude d'une aire >protégée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres commentaires ou questions à
l'article 2.2? Parfait. Donc, nous allons… M. le ministre, vous souhaitez
déposer un amendement qui introduit les articles 2.3 à 2.9.
M. Charette : Effectivement.
Et, si vous me permettez, parce que ça peut être assez long, surtout que la
collègue des Mille-Îles disait que ma voix avait tendance à l'endormir, on
pourrait y aller par section, plutôt que d'y aller d'une longue lecture. Il est
un petit peu tôt pour faire un somme, donc on va la ménager un petit peu. Donc,
on irait avec le 2.3, dans un premier temps, si vous le souhaitez.
Donc, ça fait partie des dispositions
générales :
«2.3. La présente loi doit s'interpréter
de manière compatible avec l'obligation de consulter les communautés
autochtones. Le gouvernement les consulte de manière distincte lorsque les
circonstances le requièrent.»
Donc, le commentaire. On se souvient, tout
à l'heure, on avait retiré cet aspect-là d'un article précédent. Donc, on vient
l'introduire ici avec une application, là, <qui est mieux… >qui
s'illustre mieux. Et c'est un texte qui avait été… qui a été retravaillé afin
de répondre à des préoccupations, là, soulevées par les communautés autochtones
elles-mêmes au moment de la consultation.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le ministre. Donc, M. le député
de Viau.
• (17 h 50) •
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, effectivement, c'est une… on l'a vu, lors des consultations
particulières, que ce soit à travers les mémoires que nous avions reçus ou, du
moins, les groupes que nous avons reçus en commission, donc, et qui nous ont
fait part d'une certaine frustration, donc, d'avoir l'impression qu'ils
n'avaient pas été véritablement consultés.
Je pense que ce projet de loi là, donc, je
pense que j'ai eu à le dire lors d'une de mes précédentes interventions, c'est
une opportunité pour nous, donc, pour le gouvernement, en particulier,
d'envoyer un signal direct sur ses intentions véritables au niveau de ses
relations avec les Premières Nations. Et là on a cette opportunité-là, donc on
va essayer de voir, dans les prochains articles, comment tout ça se traduira.
Dans un premier temps, M. le ministre, «la
présente loi doit s'interpréter de manière compatible avec l'obligation…»,
j'aimerais vous entendre sur cette notion de compatibilité.
M. Charette : En fait, «de
manière compatible», je lis tout simplement que ça passe par cette obligation <de…
M. Benjamin : ...j'aimerais
vous entendre sur cette notion de compatibilité.
M. Charette : En fait, «de
manière compatible», je lis tout simplement que ça passe par cette obligation
>de consulter les communautés autochtones. Et le collègue l'a dit, à
juste titre, c'est un élément qui avait été discuté et repris au moment des consultations.
Et je nous ferais remarquer que le nouveau libellé enlève, par exemple, le
passage où on lisait «le gouvernement les accommode s'il y a lieu». Donc, cette
consultation-là ne devient plus une option, c'est un passage obligé lorsque les
territoires interpellent les communautés autochtones. Donc, il y a cette obligation,
maintenant, de consulter, il n'est plus question de les accommoder «s'il y a
lieu». Donc, c'est pour ça que, bon, compatible, ça passe par cette obligation
de consultation.
M. Benjamin : Vous dites qu'il
y a une obligation de consulter. En fait, j'essaie de voir, <en fait, >dans
le 2.3 aussi, où est-ce qu'il est mention de cette obligation. Je ne sais pas
si vous pouvez, peut-être, m'éclairer là-dessus.
M. Charette : Oui, bien, en
fait, c'est le libellé lui-même de l'article, donc, l'obligation de...
C'est-à-dire on le retrouve dans l'article lui-même, avec l'obligation de
consulter les communautés autochtones, et on les consulte de manière distincte
lorsque les circonstances le requièrent. Et il y a une obligation
constitutionnelle aussi à cet effet-là, donc on vient la reconnaître dans le projet
de loi avec un libellé qui est nettement plus adapté que celui qui était
initialement prévu.
M. Benjamin : Alors, Mme la
Présidente, à ce stade-ci, comme ce que je pense que nous cherchons, en fait — et
le «nous», en fait, est le ministre et moi, le ministre et mes collègues,
j'espère — c'est de pouvoir parler véritablement d'une véritable
consultation, d'une obligation de consultation des communautés autochtones, à
ce stade-ci, je vais déposer un amendement. Donc, si vous voulez bien suspendre,
le temps qu'on vous fasse parvenir l'amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Je suspends donc les travaux.
(Suspension de la séance à 17 h 53)
>
(Reprise à 17 h 56)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le
député de Viau, vous déposez un sous-amendement à l'amendement à l'article 2.3
de l'article 2. Donc, je vous invite à le lire, s'il vous plaît.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Alors, le sous-amendement à l'article 2.3 se lirait comme
suit :
L'amendement introduisant l'article 2.3
est modifié par le remplacement des mots «lorsque les circonstances le
requièrent» par les mots «lorsque le gouvernement a connaissance de l'existence
du droit ou du titre ancestral revendiqué et qu'elle envisage des mesures
susceptibles d'avoir un effet préjudiciable sur ce droit ou titre». Voilà.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. À ce stade-ci, je vais suspendre
les travaux jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à <17 h 57)R
M. Benjamin : ...revendiqué
et qu'elle envisage des mesures susceptibles d'avoir un effet préjudiciable sur
ce droit ou titre». Voilà.
La Présidente
(Mme Grondin) :
Parfait.
À ce stade-ci, je
vais suspendre les travaux
jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à >
17 h 57)
19 h 30 (version révisée)
(Reprise à 19 h 34)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, votre attention, s'il vous plaît! La
Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 46, Loi modifiant la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel et d'autres dispositions.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
étions rendus à l'étude du sous-amendement, déposé par le député de Viau, à l'article 2.3
de l'article 2. M. le député, vous aviez lu votre amendement, mais
souhaitez-vous le commenter?
M. Benjamin : Oui, Mme la
Présidente. Donc, merci beaucoup. Si vous permettez, Mme la Présidente, donc, pour
le bénéfice des gens qui nous regardent et qui nous écoutent, souffrez que je
lise à nouveau l'amendement, et après je le commenterai. Alors,
l'article 2.3, donc :
L'amendement introduisant
l'article 2.3 est modifié par le remplacement des mots «lorsque les
circonstances le requièrent» par les mots «lorsque le gouvernement a
connaissance de l'existence du droit ou du titre ancestral revendiqué et
qu'elle envisage des mesures susceptibles d'avoir un effet préjudiciable sur ce
droit ou titre,».
Alors, en guise de commentaire, je
commencerai par remercier le ministre parce que je pense que, <lors de...
>tout au long des travaux, quand on s'est rendu compte qu'effectivement
il fallait y avoir... de nous avoir donné le temps, en tout cas, nous, de
pouvoir consulter les communautés autochtones, de pouvoir entrer en dialogue
avec eux, les écouter pour savoir... avoir leurs préoccupations.
Et cet amendement-là que nous apportons,
justement, c'est à la lumière de <plusieurs...
M. Benjamin : …quand
on
s'est rendu compte qu'effectivement il fallait y avoir... de nous avoir donné
le temps, en tout cas, nous, de pouvoir consulter les communautés autochtones,
de pouvoir entrer en dialogue avec eux, les écouter pour savoir... avoir leurs
préoccupations.
Et cet amendement-là que nous
apportons, justement, c'est à la lumière de >plusieurs des
préoccupations qui ont été émises par les communautés autochtones, et notamment
je pense, entre autres, à l'APNQL, l'Assemblée des premières nations du Québec
et du Labrador, qui nous a dit : Écoutez, oui, on a observé quelques
avancées intéressantes, quelques pistes intéressantes, mais voilà un amendement...
C'est presque mot pour mot un amendement qui vient de l'Assemblée des premières
nations du Québec et du Labrador, qui nous disent : Écoutez, voilà un
amendement qu'on aimerait voir dans ce projet de loi là.
Et c'est un amendement qui puise sa force,
Mme la Présidente… Il y a notamment un jugement, il y a notamment un jugement,
en Colombie-Britannique, qui a été prononcé, donc c'était la nation haïda c. la
Colombie-Britannique, où cette jurisprudence-là... donc, on reprend les termes
de cette jurisprudence pour dire : Lorsque le gouvernement a connaissance
de l'existence potentielle du droit ou du titre ancestral revendiqué et qu'elle
envisage des mesures susceptibles d'avoir un effet préjudiciable sur ce droit
ou ce titre, à ce moment-là, il est fortement recommandé donc qu'il y ait,
effectivement, consultation.
Et je pense aussi que, quand on regarde...
J'ai écouté avec beaucoup d'attention le ministre tout à l'heure, donc, et,
notamment à travers l'article, ce que nous avons avec nous comme texte de
l'article 2.3, sur cette volonté qu'il y ait une consultation de manière
distincte et lorsque les circonstances le requièrent, voilà des circonstances
très particulières, très précises qui requièrent, à ce moment-là, qu'il puisse
y avoir consultation.
Voilà, Mme la Présidente, en espérant que
cet amendement-là sera débattu ou trouvera une bonne écoute de la part du
ministre, de la partie gouvernementale.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Déjà vous mentionner qu'on ne pourra pas, malheureusement,
retenir l'amendement proposé pour des raisons fort simples. Mais, avant de les
expliquer, peut-être réitérer le fait que l'article que nous avons introduit
impose cette obligation de consultation auprès des communautés autochtones
lorsque les circonstances le requièrent.
Mais pourquoi ne pas pouvoir reconnaître
l'amendement proposé? Je le mentionnais un peu plus tôt, on n'a pas l'autorité,
au niveau de la commission, de régler les enjeux territoriaux. Il y a beaucoup
de revendications territoriales qui sont pendantes depuis un certain nombre
d'années, et ce n'est pas nous, heureusement... Je dis «heureusement» parce que
nous n'avons pas la compétence pour régler cette question-là. Et, lorsqu'on lit
le libellé proposé, lorsqu'il est <question...
M. Charette : …qui sont
pendantes depuis un certain nombre d'années, et ce n'est pas nous,
heureusement... Je dis «heureusement» parce que nous n'avons pas la compétence
pour régler cette question-là. Et, lorsqu'on lit le libellé proposé, lorsqu'il
est >question de titre ancestral revendiqué, bien, essentiellement, on
sait que plusieurs communautés ont des visées qu'elles ont à démontrer,
qu'elles ont à justifier, mais qui couvrent la quasi-totalité du territoire du
Québec.
Donc, ce sont des enjeux importants, j'en
conviens, mais qui ne se régleront pas ici. Et, si on devait accepter un
amendement de cette nature-là, c'est essentiellement tout le territoire du
Québec qui serait visé, ce qui n'est pas concevable compte tenu de la nature de
notre commission et compte tenu de la nature du projet de loi non plus.
Mais je réitère cet ajout significatif qui
a été fait, qui parle d'une obligation de consulter. On va voir, à travers les
articles qui suivent, d'autres avancées significatives au niveau des
communautés autochtones, mais malheureusement ce sous-amendement ne peut pas
être accepté.
• (19 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je ne serai pas trop long, Mme la Présidente. En fait, je tiens à
souligner au ministre que, lorsqu'on parle de circonstances qui le requièrent,
on pense que, ces circonstances-là, on a besoin de les préciser davantage, il y
a un besoin de précision.
Évidemment, ce que nous avons devant nous
comme article 2.3, c'est une obligation de consultation, ce n'est pas une
obligation de décision, ce n'est pas une obligation de négociation, c'est une
obligation de consultation. Or, nous pensons que l'obligation de consultation
n'alterne en rien le fait que ce n'est pas, effectivement, au ministère de
l'Environnement, au porteur de ce projet de loi là, de transiger ou de négocier
toute concession territoriale, mais qu'il s'agit, tout simplement, d'avoir une
écoute. Et je pense que c'est ça, le sens, avant tout, des consultations, et
c'est ce qui explique, justement, que nous avons amené cet amendement-là.
Besoin de précision, dans un premier temps, et c'est une obligation de
consultation, qui n'est pas une obligation autre que la consultation, donc,
d'écoute avant tout.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Ça va? Y a-t-il d'autres
interventions? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Donc, bien, j'ai entendu l'échange entre le collègue de Viau et le
ministre, et c'est sûr qu'on va voter pour l'amendement. J'avais exactement le
même, qui vient aussi de l'Institut de développement durable des premières
nations du Québec et du Labrador. Et, dans le fond, la formulation qui est
proposée ici par mon collègue, c'est selon ce que l'institut aussi nous avait
dit, ça vient de la jurisprudence, nation haïda c. Colombie-Britannique,
ministre des Forêts en <2004…
Mme Ghazal : ...qui
vient
aussi de l'Institut de développement durable des premières nations du Québec et
du Labrador. Et, dans le fond, la formulation qui est proposée ici par mon
collègue, c'est selon ce que l'institut aussi nous avait dit, ça vient de la
jurisprudence, nation haïda c. Colombie-Britannique, ministre des Forêts en
>2004. Donc, ça a déjà... ça vient d'une décision ailleurs au Canada qui
a été prise.
Peut-être que cette discussion-là a déjà
eu lieu, désolée si je fais répéter le ministre, parce qu'il fallait que je
fasse une intervention sur un autre projet de loi, «lorsque les circonstances
le requièrent», est-ce qu'il y a des exemples précis de circonstances ou est-ce
qu'il y a des critères qui sont définis ailleurs, dans un autre article? C'est
quoi, des critères qui définissent ces circonstances?
M. Charette : Merci de la
question. Parce que, dans les faits, la collègue parle de jurisprudence, mais
il y a, au niveau constitutionnel, une obligation de consulter, donc on se
réfère à cette obligation-là. Ce n'est pas précisé, par contre, dans le projet
de loi comme tel, mais cette obligation constitutionnelle, elle est reconnue.
Et là où les avancées sont significatives,
c'est... si on regarde le libellé initial, on parlait d'accommoder, on
parlait... donc ce n'était pas aussi formel qu'il y aura une obligation de
consultation, donc on l'a intégré dans l'amendement.
Ce que je mentionnais par rapport au
libellé proposé par le collègue de Viau, c'est qu'il y a une partie du libellé
qui pose problème lorsqu'on parle de territoires revendiqués. Étant donné que
ces territoires-là couvrent l'essentiel du Québec, étant donné que ce sont des
éléments qui doivent être tranchés à travers des consultations, oui, mais avec
un autre ministère, ce n'est pas la bonne commission, ce n'est pas le bon
projet de loi pour trancher cette question-là et reconnaître tous les
territoires, là, qui sont revendiqués.
Mme Ghazal : O.K. Donc... Parce
que, dans l'amendement, c'est écrit «lorsque le gouvernement a connaissance de
l'existence potentielle du droit ou du titre ancestral revendiqué». Que ce soit
«titre ancestral revendiqué» ou «droit», c'est la même chose?
M. Charette : En fait, non, ce
n'est pas la même chose. Il y a des droits qui sont reconnus par les tribunaux
en bonne et due forme et il y a des droits qui sont revendiqués pour lesquels
les tribunaux n'ont pas encore tranché ou pour lesquels il n'y a pas encore
d'entente entre les communautés concernées et le gouvernement du Québec.
Si on se fie à des ententes passées, que
ce soit la «Paix des Braves», en quelque sorte, par exemple, c'est une entente
qui est venue éteindre des recours juridiques parce qu'il y a eu entente en
bonne et due forme. Mais, dans le cas présent, on soumettrait, essentiellement,
la quasi-totalité du territoire du Québec parce qu'il y a des revendications
qui n'ont pas encore été soit tranchées par une entente ou par les tribunaux
eux-mêmes.
Mme Ghazal : Mais donc, ici,
par <exemple...
M. Charette : ...mais,
dans
le cas présent, on soumettrait, essentiellement, la quasi-totalité du
territoire du Québec parce qu'il y a des revendications qui n'ont pas encore
été soit tranchées par une entente ou par les tribunaux eux-mêmes.
Mme Ghazal : Mais donc,
ici, par >exemple, s'il y a existence potentielle du droit parce qu'il y
a une entente, ça, ce serait accepté, qu'il y ait une consultation? Est-ce que
c'est ça que ça veut dire dans la formulation originale de l'amendement du ministre,
qui est...
M. Charette : Non, pas dans la
proposition... Bien, c'est-à-dire, c'est un ajout, là. 2.3, c'est un ajout. Ce
n'était pas du tout dans le projet de loi initial.
Mme Ghazal : Oui, oui, mais,
je veux dire, dans l'amendement du ministre?
M. Charette : Non, effectivement.
On le lit intégralement. <C'est... >On parle d'une obligation de
consulter les communautés autochtones. Donc, à partir du moment où on est en territoire
reconnu, c'est certain que cette consultation-là va se tenir. L'article... l'ajout,
en fait, le précise de façon claire.<
Mme Ghazal :
Parce
que...
M. Charette :>
Et
c'est un article... Parce que, dans le projet de loi initial, ce n'était pas
dit comme tel. C'était dit peut-être avec moins d'emphase, mais on avait tout
de même en tête cette obligation constitutionnelle de consulter.
Là, on vient le confirmer, qu'il y a réellement
une obligation de consulter les communautés autochtones.
Mme Ghazal : C'est plus...
Attendez, parce que j'ai comme... Il y a la version originale, ils sont dans
deux documents différents, et l'amendement. «Lorsque le gouvernement a pris...»
C'est là... En fait, ce qui est remplacé par l'amendement, c'est «lorsque les
circonstances le requièrent». C'est ça qui est remplacé.
M. Charette : En fait, il y a plusieurs...
il y a...
Mme Ghazal : Mais je comprends
que c'est écrit au début de 2.3, il y a une obligation de consulter. Ça, c'est très
bien. «Le gouvernement les consulte de manière distincte lorsque les
circonstances le requièrent.» C'est-à-dire que, quand ce n'est pas de manière
distincte, ça veut dire quoi?
M. Charette : En fait, il
pourrait y avoir une consultation. Je vais vous donner un exemple. Dans
certains cas, il y a eu des consultations où la population d'une région était
amenée à exprimer son point de vue. Des intérêts autochtones étaient exprimés
lors de cette consultation-là, mais, en plus de ça, il y a eu une consultation
spécifiquement avec la communauté autochtone. Donc, un n'exclut pas l'autre. C'est-à-dire,
lorsqu'il y a une consultation avec la population, naturellement, les communautés
ou les autochtones interpellés ont libre choix d'y participer, ils sont les
bienvenus, mais, dans bien des cas, il y a aussi une consultation spécifique
pour les intérêts autochtones.
Mme Ghazal : Puis est-ce qu'il
pourrait y avoir une consultation spécifique lorsque le gouvernement a
connaissance de l'existence potentielle d'un droit, point?
M. Charette : Là, on revient
au débat de tout à l'heure. Le potentiel d'un droit, c'est un petit peu dire «un
territoire qui est revendiqué», et <donc...
M. Charette : ...
autochtones.
Mme Ghazal : Puis
est-ce
qu'il pourrait y avoir une
consultation spécifique lorsque le
gouvernement a connaissance de l'existence potentielle d'un droit, point?
M. Charette : Là, on
revient au débat de
tout à l'heure. Le potentiel d'un droit, c'est
un
petit peu dire «un
territoire qui est revendiqué», et >donc...
Mme Ghazal : O.K. C'est la
même chose. C'était ça, ma question. Parce que le ministre... Parce qu'au début
j'ai posé la question : Est-ce que le droit et le titre ancestral
revendiqué, c'est la même chose? Vous avez dit non puis là vous dites oui.
M. Charette : Je ne voudrais certainement
pas induire la collègue, encore moins la commission, en erreur, je ne suis pas
du tout un spécialiste de cette question-là, mais ce que je sais, c'est qu'il y
a des droits qui sont reconnus à travers soit des jugements ou des ententes, et
il y a des droits que les communautés aimeraient se voir reconnaître, mais qui
n'ont pas encore été reconnus.
Mme Ghazal : C'est ça, ma
question, s'il y a une entente. Est-ce qu'il y a une entente dans ce territoire-là
qui existe déjà?
M. Charette : C'est sûr qu'il
y aura consultation.
Mme Ghazal : Est-ce qu'il va
avoir une consultation particulière?
M. Charette : C'est sûr, sûr,
sûr que la communauté autochtone sera consultée. Ce qu'on veut éviter...
Mme Ghazal : Et donc, juste
pour continuer, là, la réflexion, donc, quand c'est écrit dans l'amendement du ministre
«lorsque les circonstances le requièrent», une des circonstances, c'est qu'il y
ait une entente?
M. Charette : Est-ce qu'on
peut... peut-être, avec consentement, là, pour ne pas, justement, induire la
collègue en erreur?
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il consentement pour que Me Delisle
puisse répondre? Oui, consentement ici. Et, dans l'autre salle, il y a
consentement aussi? Merci. Me Delisle.
• (19 h 50) •
M. Delisle (Antoine) : Bien,
oui, en fait, généralement, les droits qui sont... en fait, qui existent, qui
sont reconnus sont soit reconnus par de la jurisprudence ou, plus fréquemment,
dans le cadre des négociations de traités. Donc, on va reconnaître certains
droits. Et souvent ces traités-là vont aussi établir certaines consultations
particulières qui vont être plus... qui vont être prévues de manière plus
spécifique et organisée que l'obligation générale de consulter, là, qu'on
retrouve dans la constitution. C'est très fréquent, là, les droits des
autochtones incluent souvent les droits de forme de consultation. C'est
beaucoup ce qui est très important pour la communauté. C'est donc toujours un
aspect qui est prévu, là, dans les ententes où on reconnaît certains droits.
Mme Ghazal : Donc, quand on
dit ici : «lorsque les circonstances le requièrent», ça peut être lorsque
l'entente... Puis, dans la majorité des cas, de ce que je comprends de ce que
vous dites, c'est que, dans la majorité des cas, dans l'entente, s'il y a une
entente, comme la Baie-James ou autre, ça va être... pas la Baie-James, mais la
«Paix des Braves», donc ça va être écrit dans l'entente qu'il faut les
consulter, et là, ça, c'est une circonstance qui requière qu'ils soient
consultés à part. Mais est-ce qu'il y a d'autres circonstances s'il n'y a pas
d'entente?
M. Delisle (Antoine) : Bien,
s'il n'y a pas d'entente, il peut avoir d'autres droits traditionnels qui
seraient reconnus, par exemple, en jurisprudence, des droits ancestraux de
chasse, des choses comme ça, qui pourraient être… qui pourraient mériter,
justement, qu'il y ait une consultation s'il y avait une possibilité, là, de…
s'il faut s'assurer qu'il y ait une cohésion entre ces droits-là autochtones et
le projet, là, qui est concerné, là, dans le cadre de la LCPN.
Mme Ghazal : Donc, il n'y a
pas de jurisprudence qui ressemble à <la formulation...
M. Delisle (Antoine) :
…choses
comme ça, qui pourraient être… qui pourraient mériter,
justement, qu'il y ait une consultation s'il y avait une possibilité, là, de…
s'il faut s'assurer qu'il y ait une cohésion entre ces droits-là autochtones et
le projet, là, qui est concerné, là, dans le cadre de la LCPN.
Mme Ghazal : Donc, il n'y a
pas de jurisprudence qui ressemble à la >formulation que l'institut nous
a donnée et qui vient de la jurisprudence plus en Colombie-Britannique. Il n'y
a pas quelque chose comme ça qui existe au Québec? C'est vraiment la
formulation exacte. C'est une formulation qui a été reprise — ce
n'est pas l'institut qui l'a écrite — qui a été reprise d'une
jurisprudence, mais en Colombie-Britannique, pas au Québec. Peut-être qu'il y
en a une… Oui?
M. Delisle (Antoine) : Bien,
en Colombie-Britannique, oui, c'est la Cour suprême du Canada qui a rendu
l'arrêt, là, de la nation haïda. C'est sûr que c'est dans un contexte de
Colombie-Britannique, où il y a quand même… on a plus de traités. La plupart
des territoires sont déjà organisés, et donc c'est une… la mention qui est
proposée dans le sous-amendement a un sens plus clair dans un contexte en
Colombie-Britannique, là, plutôt qu'au Québec.
Donc, les circonstances qui le requièrent,
c'est une façon aussi de l'adapter à la réalité québécoise qui est un peu
changeante. À mon sens, il pourrait y avoir des circonstances qui le requièrent
qui ne sont peut-être pas non plus nommément là simplement parce que les droits
qui seraient concernés… bien, les pratiques autochtones qui seraient
concernées, là... qui ne seront pas nécessairement en lien avec des titres
ancestraux revendiqués parce que ce n'est pas simplement dans le cadre
d'ententes de revendication territoriale qu'on les prévoit vu que, justement,
elles ne sont pas toutes… les communautés autochtones ne sont pas toutes
encadrées par ce genre d'entente là ici.
Mme Ghazal : Ah! alors que
là-bas, ça l'est plus. Ici, c'est un peu...
M. Delisle (Antoine) : Je
crois que c'est une quasi-totalité du territoire, si je ne me trompe pas, dans…
Mais je ne veux pas… Je connais moins, là, mais c'est vraiment différent, la
réalité, à cause de ça.
Mme Ghazal : Donc, au Québec,
on n'a rien qui s'approche… qui est plus précis que lorsque les circonstances
qui le requièrent. Il n'y a pas une jurisprudence… Là, peut-être que vous ne le
savez pas, mais… Connaissez-vous toute la jurisprudence comme ça? Il n'y a pas
de jurisprudence, mais, s'il y en avait une, les juristes qui ont écrit la loi,
est-ce qu'ils l'auraient marqué? Si, par exemple, on avait la même jurisprudence
au Québec que ce qu'en Colombie-Britannique, ils ont, quelque chose qui
ressemble, est-ce que ça aurait été marqué dans la loi?
M. Delisle (Antoine) : Bien,
c'est…
Mme Ghazal : Parce qu'on dit :
Bien, tu sais, on profite de faire une loi, on va écrire quelque chose qui
ressemble à la jurisprudence ou c'est parce que ça n'existe pas?
M. Delisle (Antoine) : Je
crois que c'est parce que, dans la réalité actuelle, on peut probablement dire
que ça accorderait une certaine souplesse. S'il y a un jugement qui venait
amener un concept très similaire, bien, il faut rappeler que c'est un jugement
qui interprète la constitution, et donc ça interprète l'obligation de
consulter, et donc ça devient, forcément, une circonstance qui le requiert, là.
C'est même... Ça va au-delà de la simple mention de ce qui est à
l'article 2.3. C'est une obligation constitutionnelle, c'est un droit qui
est y prévu. Donc, évidemment, s'il y avait une telle forme de décision ici, en
cadre québécois, ce serait impossible d'y passer outre puis de ne pas
consulter, là, la communauté concernée.
Mme Ghazal : Mais donc… Mais
la loi, elle n'est pas écrite en se conformant à ce qui est écrit dans la
jurisprudence, elle va être écrite de façon générale. Et après ça, dans l'application,
ça va être <la…
M. Delisle (Antoine) :
…s'il y avait
une telle forme de décision ici, en cadre québécois, ce
serait impossible d'y passer outre puis de ne pas consulter, là, la communauté
concernée.
Mme Ghazal : Mais donc…
Mais la loi, elle n'est pas écrite en se conformant à ce qui est écrit dans la
jurisprudence, elle va être écrite de façon générale. Et après ça, dans l'application,
ça va être >la jurisprudence, si on s'en va en cour.
M. Delisle (Antoine) : Bien,
ce sera la jurisprudence, mais ça sera aussi, possiblement, les ententes qui
pourront être conclues. Si une entente, manifestement, prévoit un certain cadre
de consultation ou encadre des droits qui pourront être reconnus, attribués à
des communautés, des nations, bien, ça sera aussi une circonstance qui va
requérir, <là… qui va requérir>, par exemple, une consultation
suivant le 2.3. Mais 2.3, ça vient aussi reprendre plutôt l'obligation générale
constitutionnelle, parce que, bien sûr, si c'est prévu par traité, même si on n'avait
pas 2.3, il faudrait les consulter aussi.
Mme Ghazal : Exact. Hum-hum.
O.K. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres interventions ou commentaires sur le
sous-amendement?
Donc, nous allons procéder à la mise aux
voix du sous-amendement à l'article 2.3 de l'article 2.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, le sous-amendement est rejeté.
Nous revenons à l'amendement du ministre à
l'article 2.3. Y a-t-il des commentaires ou interventions?
Je vais donc procéder à la mise aux voix
de cet amendement. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté.
Nous poursuivons avec l'article 2.4
de… un amendement, en fait, qui introduit l'article 2.4.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «Aires protégées d'initiative autochtone.
«2.4. Afin de permettre la conservation
d'éléments de la biodiversité qui sont d'intérêt pour une communauté ou une
nation autochtone sur les terres du domaine de l'État, celles-ci peuvent
proposer au ministre des territoires en vue de leur désignation à titre d'aires
protégées d'initiative autochtone.»
C'est un article, essentiellement, là, qui
permet aux communautés ou aux nations autochtones de faire des propositions de
territoires qui pourraient faire l'objet d'une désignation par le gouvernement
à titre d'aires protégées d'initiative autochtone. Donc, ce serait le nom. C'est
un statut qui permet de protéger <des…
M. Charette : ...d'
initiative
autochtone.»
C'est un article, essentiellement, là,
qui permet aux communautés ou aux nations autochtones de faire des propositions
de territoires qui pourraient faire l'objet d'une désignation par le
gouvernement à titre d'aires protégées d'initiative autochtone. Donc, ce serait
le nom. C'est un statut qui permet de protéger >des éléments de la
biodiversité d'importance pour les communautés ou les nations autochtones. Par
exemple, un écosystème pourrait être protégé s'il est important dans la culture
d'une communauté, notamment pour des raisons spirituelles.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Donc, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. En fait, je tiens tout de suite à annoncer que j'aurais un amendement,
donc, sur le 2.4.
Mais je commencerais peut-être par
échanger avec le ministre puisque, dans l'amendement <qu'il nous... >qu'on
a sous les yeux, le 2.4, il nous dit : «afin de permettre la conservation
d'éléments de la biodiversité qui sont d'intérêt pour une communauté». La question
que j'aimerais poser au ministre, c'est : Pourquoi avoir exclu, par
exemple, certains aspects, comme par exemple les aspects sociaux et culturels,
et n'avoir retenu que les éléments de biodiversité?
M. Charette : En fait, on
ne les a pas exclus. Et d'ailleurs, dans le commentaire que je mentionnais, c'est
pour, justement, permettre la protection d'éléments qui étaient importants aux
yeux d'une communauté. J'évoquais, d'ailleurs, des raisons spirituelles.
Donc, l'aspect... le spirituel est lié à
un élément de biodiversité, mais c'est justement pour reconnaître ces traits ou
ces aspects socioculturels, là, qu'on permet cette nouvelle désignation. Le
spirituel, le culturel, le communautaire autochtone est lié à leur territoire,
bien souvent, des éléments de biodiversité en particulier, que ce soit une
rivière, que ce soit une forêt.
Donc, oui, c'est l'élément de biodiversité
qui est l'élément déclencheur, mais la motivation peut, elle, être d'origine
socioculturelle, là. C'est d'ailleurs l'exemple que je donnais.
M. Benjamin : Bien,
alors, si on est d'accord, à ce moment-là, que vous tenez à ce que... pour
vous, que l'élément socioculturel apparaisse, à ce moment-là, si vous
permettez, Mme la Présidente, donc, je vais demander une suspension, le temps
de faire parvenir un amendement qui va pouvoir traduire la pensée du ministre à
ce sujet.
La Présidente
(Mme Grondin) : Un sous-amendement à l'article 2.4?
M. Benjamin : À
l'article 2.4, voilà.
La Présidente
(Mme Grondin) : De l'article 2. Parfait.
Donc, je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 20 heures)
20 h (version révisée)
(Reprise à 20 h 3)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le député de Viau,
vous proposez un sous-amendement à l'article 2.4 de l'article 2. Je
vous invite à en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Alors : L'amendement à l'article 2.4 est modifié par
l'ajout, après les mots «d'éléments de la biodiversité», des mots «ou
d'éléments <d'aspects...
La Présidente (Mme
Grondin) :
... vous proposez un
sous-amendement à
l'article 2.4 de
l'article 2. Je vous invite à en faire
la lecture,
s'il vous plaît.
M. Benjamin :
Merci,
Mme la Présidente. Alors : L
'amendement à l'article 2.4 est
modifié par l'ajout, après les mots «d'éléments de la biodiversité», des mots
«ou d'éléments >d'aspects sociaux et culturels,».
«2.4. Afin de permettre la
conservation d'éléments de la biodiversité, ou d'éléments d'aspects sociaux ou
culturels, qui sont d'intérêt pour une communauté ou une nation autochtone sur
les terres du domaine de l'État, celles-ci peuvent proposer au ministre des
territoires en vue de leur désignation à titre d'aires protégées d'initiative
autochtone.»
Alors, en guise d'argument, Mme la
Présidente, j'ai le goût de partager avec vous, en fait, mon dernier séjour
auprès de la nation anishnabe, où, lors d'une rencontre avec la cheffe, donc,
j'ai pu comprendre cette vision vraiment tout holistique, donc, quand vient le
temps, pour les Premières Nations et les communautés autochtones, d'apprécier
les enjeux reliés à la biodiversité. Et les enjeux de la biodiversité, ce sont
des enjeux de la biodiversité auxquels s'ajoutent aussi les composantes
sociales et culturelles. Donc, voilà le fondement même de cet amendement.
Alors, ce que je propose, à travers cet
amendement, c'est que l'amendement, donc, ne le suggère pas, mais l'amendement
le précise, puisque le texte que nous avons devant nous, selon ce que me donne
comme explication le ministre, semble le suggérer. Or, je pense que, dans ce
cas‑ci, dans ce contexte‑là, surtout quand vient le temps de parler
d'initiative, donc, autochtone, donc il faut, je crois, absolument… Je crois,
c'est important qu'il y ait cet ajout‑là pour parler de cette dimension-là
importante, qui se retrouve, d'ailleurs, même être... qui sont les grandes
particularités des aires initiatives autochtones.
Donc, voilà, donc un amendement pas
compliqué, mais qui permet de préciser et de dire plus clairement, donc, ce
vers quoi nous devrions tendre par rapport à cet article.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. D'entrée de jeu, je dois admettre que ce ne sera pas possible pour
nous d'appuyer l'amendement, mais je pense pouvoir rassurer le collègue, par
contre. Ce qu'il faut comprendre, c'est une loi sur la conservation du
patrimoine naturel, donc c'est la biodiversité qui vient commander l'intérêt de
protéger un territoire. Mais ce que je mentionnais, ça, c'est l'intérêt, mais
le pourquoi de cet intérêt‑là, il peut être, lui, d'origine culturelle,
d'origine spirituelle. Mais ce qui nous permet de protéger le territoire, c'est
la biodiversité. Donc, ça dépasse largement le cadre de la <loi...
M. Charette : ...
un
territoire. Mais ce que je mentionnais, ça, c'est l'intérêt, mais le pourquoi
de cet intérêt‑là, il peut être, lui, d'origine culturelle, d'origine
spirituelle. Mais ce qui nous permet de protéger le territoire, c'est la
biodiversité. Donc, ça dépasse largement le cadre de la >loi.
Et peut-être vous mentionner qu'au
niveau... Je vais juste... pour donner la bonne information au collègue. Donc, c'est
ça, en fait, c'est le pourquoi de la création de cette aire protégée, mais la
motivation, elle, peut être d'autres niveaux. Et, on le mentionnait, à partir
du moment où une communauté est attachée à un territoire, c'est parce qu'on va
y retrouver, en plus de cette biodiversité-là, des éléments qui leur permettent
de s'y rattacher. Donc, on dit essentiellement la même chose, ou, à tout le
moins, un n'exclut pas l'autre, mais on ne pourrait pas ajouter des éléments
qui sont hors de la portée de la loi sur la conservation, là, du patrimoine
naturel.
M. Benjamin : À la première
phrase du ministre, il y avait un... Je souriais, donc, parce que, lorsque j'ai
entendu parler d'admettre, donc, je pensais qu'il allait aller dans le même
sens que moi, mais visiblement, donc, je vais devoir prendre encore quelques
minutes pour tenter de le convaincre du bien-fondé de cet amendement.
Donc, ce que je veux rappeler, <au...
>ce que je veux souligner au ministre, à ce stade-ci, quand viendra le
temps de considérer une aire comme une aire d'initiative autochtone, les
composantes, M. le ministre, ne seront pas uniquement ou strictement que des
composantes, des éléments de biodiversité. Et il y a d'autres composantes
aussi, ce que vous avez mentionné, justement, les éléments sociaux, les
éléments culturels, les éléments de tradition. Et ce que cet amendement-là
permet, tout simplement, c'est de dire que, dans ce contexte-là, oui, on parle
d'éléments de biodiversité, donc, mais il y a ces composantes-là qui sont les
particularités, donc. Alors, j'aimerais que nous puissions peut-être avancer
sur cet amendement-là, parce que je crois que c'est un amendement qui va dans
le sens même de votre vision, de la vision que vous avez partagée avec nous,
donc, dans ce dossier-là.
(Consultation)
M. Charette :
Peut-être, Mme la Présidente, suspendre une petite minute, juste le temps de
valider une information.
M. Benjamin : D'accord. Parfait.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on va suspendre les travaux.
<(Suspension de la séance à
20 h 9)R
M.
Charette : ...
Mme la Présidente, suspendre une petite minute,
juste le temps de valider une
information.
M. Benjamin :
D'accord.
Parfait.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Donc, on va suspendre les travaux.
>
(Suspension de la séance à 20 h 9)
(Reprise à 20 h 11)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le député de Viau,
aviez-vous terminé votre argumentaire?
M. Benjamin : J'avais terminé,
donc je suis tout ouïe. Donc, j'attends les commentaires du ministre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. M. le ministre.
M. Charette : En fait, comme
je le mentionnais, je suis obligé de réitérer le refus, parce que, tel que
libellé, on pourrait exclure tout élément de biodiversité. Or, c'est le
principe même de la loi que nous étudions.
Mais je vais amener le collègue à un
compromis possible. Donc, plutôt que de retenir le libellé qu'il propose, donc,
on maintiendrait «la conservation d'éléments de la biodiversité», parce que
c'est le coeur de la loi, mais on ajouterait «et des valeurs culturelles qui
s'y rattachent». Donc, la valeur, un petit peu comme je le mentionnais,
l'élément culturel, spirituel, ou autres, doit se rattacher à un élément de
biodiversité. Et je vous ferai remarquer qu'un petit peu plus tard, dans un
autre des articles que nous allons étudier, on a une formulation semblable, là.
Donc, c'est le compromis qui nous
permettrait... Parce que, dans les faits, on dit la même chose, mais on ne peut
pas retenir un article qui fait fi complètement d'un élément de biodiversité,
sinon on ne serait pas dans la bonne loi, mais il est vrai qu'il y a des
valeurs culturelles qui peuvent se rattacher à un élément de biodiversité. C'est
là où on viendrait compléter le petit casse-tête, en quelque <sorte...
M. Charette : ...mais
on
ne peut pas retenir un article qui fait fi complètement d'un élément de
biodiversité, sinon on ne serait pas dans la bonne loi, mais il est vrai qu'il
y a des valeurs culturelles qui peuvent se rattacher à un élément de
biodiversité. C'est là où on viendrait compléter le petit casse-tête, en
quelque >sorte.
M. Benjamin : Allons-y
pour le compromis.
M. Charette : Nous sommes
des gens de bonne volonté et nous avançons. Donc, on rejetterait... ou le collègue,
par respect, pourrait tout simplement le retirer, pour éviter l'affront d'un
vote contre, et il pourrait... et je lui laisserais l'amendement à son nom,
quoiqu'il n'a plus à compétitionner avec le collègue de Robert-Baldwin, mais ça
sera quand même son amendement à lui.
M. Benjamin : Parfait.
Oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui, ça vous convient, M. le député?
M. Benjamin : Oui, absolument.
Donc, je retire.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, j'ai besoin d'un consentement pour
retirer. Ça vous convient, il y a consentement?
M. Benjamin : Consentement,
Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Et donc, dans la salle La Fontaine
aussi, il y a consentement? Merci. Donc, nous retirons le sous-amendement que
vous avez déposé. Et <nous allons redéposer... >vous allez
redéposer un autre sous-amendement.
Donc, je suspends les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 20 h 13)
>
(Reprise à 20 h 27)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre,
vous avez une proposition.
M. Charette : Oui, effectivement.
On est sur le point de retenir le bon libellé, mais on doit attendre une
approbation, là, du Secrétariat à la législation. Donc, ce que je pourrais
proposer, c'est de suspendre quelques instants le 2.4, nous permettant
d'aborder 2.5, etc. Et, dès que le 2.4 a sa confirmation, on pourra y revenir,
là, sans problème.
La Présidente (Mme
Grondin) :
<
Est-ce qu'il y
a... >J'ai bien compris, M. le ministre. Y a-t-il consentement pour
suspendre <l'article 2.4...
M. Charette : ...c'est
de suspendre
quelques instants le 2.4, nous permettant d'aborder 2.5,
etc. Et, dès que le 2.4 a sa confirmation, on pourra y revenir, là, sans
problème.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Est-ce qu'il y
a... J'ai bien compris,
M. le ministre.
Y a-t-il
consentement
pour suspendre >l'article 2.4?
M. Benjamin :
Consentement, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) :Il y a consentement
ici. Y a-t-il consentement dans la salle La Fontaine? Oui. Merci.
Donc, nous suspendons l'article 2.4. Nous poursuivons avec l'article 2.5. M.
le ministre.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc : «2.5. Les propositions d'aires protégées sont
transmises par écrit au ministre et comprennent notamment une carte
géographique du territoire concerné ainsi que les objectifs de conservation et
de mise en valeur suggérés pour ce territoire.»
C'est un article qui précise, tout
simplement, le contenu des propositions d'aires protégées.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Encore une fois, en fait, mes interventions iront toujours dans
le sens,<… de nous assurer>, donc, dans tout cet article 2,
donc, qu'on aura analysé, qu'on aura étudié, de nous assurer vraiment que les
intentions, pour ce qui a trait à la pleine participation, à la pleine
contribution et à la pleine gestion des aires protégées d'initiative autochtone,
soient vraiment... c'est ce qu'on retrouve dans la loi conformément à ce que
nous avions dit. Quand le ministre parle, dans le 2.5...
La Présidente
(Mme Grondin) : Je suis désolée, M. le député, on doit
suspendre les travaux quelques instants parce qu'il y a un vote.
M. Benjamin : Ah!
d'accord.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, on va permettre à la députée de
Mercier de pouvoir aller voter.
M. Benjamin : Bien sûr.
(Suspension de la séance à 20
h 29
)
20 h 30 (version révisée)
(Reprise à 20 h 35)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le
député de Viau, je vous ai coupé en pleine envolée. Donc, je vous invite à
poursuivre.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. En fait, on veut s'assurer, en fait, qu'à travers cet article 2.5…
de bien comprendre, de bien saisir la place, le rôle et le cadre dans lesquels
cette collaboration tant souhaitée va s'opérer entre les communautés
autochtones, les Premières Nations qui souhaitent avoir des aires d'initiative
autochtone avec le gouvernement. <Quand je... >Et, lorsque
je vois, dans cet article 2.5... Donc, l'article parle de : «Les propositions
d'aires protégées sont transmises par écrit», et, vers la fin, on dit que «les objectifs
de conservation et de mise en valeur suggérés pour ce territoire…» J'aimerais
entendre le ministre sur la notion même de suggérer.
M. Charette : En fait, on
aura l'occasion de revenir à 2.4, dans quelques instants, mais on est toujours
dans le concept des aires protégées d'initiative autochtone, donc ce sont les communautés
ou les nations autochtones qui doivent proposer au ministre de l'Environnement,
par écrit, leur souhait de voir confirmer une aire protégée. En 2.4, on
mentionne qu'il doit y avoir un élément de biodiversité. On est en train de <regarder
le...
M. Charette : …ou les
nations
autochtones qui doivent proposer au ministre de l'Environnement,
par écrit, leur souhait de voir confirmer une aire protégée. En 2.4, on
mentionne qu'il doit y avoir un élément de biodiversité. On est en train de
>regarder le libellé qui pourra tous nous convenir, parce qu'on veut y
rattacher, à cette biodiversité-là, des éléments socioculturels. Donc, c'est un
petit peu ce que la communauté ou la nation autochtone devra transmettre comme
intérêt au ministre de l'Environnement, par écrit, pour que puisse s'enclencher
l'évaluation du projet. Donc, c'est essentiellement ce que vient dire l'article 2.5.
M. Benjamin : Je comprends,
Mme la Présidente, que la décision reviendra au ministre, cette décision-là,
ça, on est d'accord, mais ce dont qu'il faudra s'assurer, il faudra s'assurer
que les Premières Nations et les communautés autochtones concernées par ces
aires-là soient parties prenantes de la décision, mais dans tout le processus.
Or, il me semble que le concept suggéré, selon moi, <est… >affaiblit
un peu, affaiblit un peu cette présence souhaitée des communautés autochtones
comme parties prenantes. Et, comme, quand on dit : Parties prenantes, c'est
non seulement dans cette décision-là, mais dans les notions de mise en valeur
aussi, dans toutes les étapes du processus de désignation de l'aire protégée.
Alors, est-ce que le ministre peut nous
dire, <comment est-ce que… >puisque ce sera à lui de prendre cette
décision-là, comment il entend prendre cette décision-là?
M. Charette : En fait, on ne
peut pas interpréter 2.5 comme un tout en soi, c'est là où il faut regarder ce
qui précède, le 2.4, l'article qui a été suspendu, mais également ce qui suit.
On précise… 2.5, c'est un petit peu l'introduction du dossier, c'est lancer l'initiative,
mais, en 2.6, on verra qu'il y a d'autres étapes par la suite. En 2.7, on verra
qu'il y a d'autres étapes aussi. Donc, 2.5 n'est pas un tout, mais il faut
passer par cette première étape qui vise à informer le ministre du souhait de
la communauté ou de la nation autochtone. Mais j'entends les préoccupations du
collègue, mais les réponses vont davantage venir dans les articles qui vont
suivre.
M. Benjamin : Petite question
de précision. Je sais qu'on en avait peut-être discuté, mais <je… >pouvez-vous
me rappeler, au niveau de la terminologie, est-ce qu'on parle davantage de Premières
Nations, de communautés autochtones, aux fins de la loi ici?
M. Charette : Dans l'article
lui-même, si on va à 2.4, ce qui a été suspendu, on parle de communautés ou de
nations autochtones. Ça peut être les <deux…
M. Benjamin : ...aux fins de
la loi ici?
M. Charette : Dans
l'article lui-même, si on va à 2.4, ce qui a été suspendu, on parle de
communautés ou de nations autochtones. Ça peut être les >deux.
M. Benjamin : Donc, toujours
au 2.5, Mme la Présidente : «Les propositions d'aires protégées sons
transmises par écrit au ministre». Est-ce qu'il y a… En fait,<… est-ce qu'il
y a… comment...> pouvez-vous nous dire, cette démarche-là, comment elle
s'opère?
• (20 h 40) •
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
encore une fois, 2.5, c'est le début de la démarche. Les articles suivants vont
nous permettre de mieux saisir la démarche en entier, mais c'est la première
étape. Donc, la communauté ou la nation va transmettre son souhait au ministre
et les raisons justifiant, là, cette proposition-là, qui est faite avec une
carte géographique aussi. Donc, c'est réellement le début de la démarche, mais
on verra, par la suite en 2.6, que ça va initier d'autres étapes, notamment
avec les ministères interpellés, avec les organismes gouvernementaux concernés,
avec d'autres acteurs, notamment les communautés autochtones. Donc, le 2.5, c'est
réellement le début, c'est comme le dépôt de la demande, en quelque sorte, mais
ça ne limite en rien à cet article-là la démarche elle-même.
M. Benjamin :
<J'aurais
aimé… >M. le ministre, à l'article 2.1, que nous avons étudié il
n'y a pas si longtemps, où il était question de concertation, j'aurais aimé
voir, dans un des articles de cet amendement que vous apportez… que le même
concept revienne, le concept de concertation revienne. Or, s'il y a... et on a
parlé de concertation entre les ministères, concertation entre le gouvernement
et les municipalités, les citoyens, mais j'aurais aimé qu'on parle de
concertation aussi.
M. Charette : En fait, sans
vouloir bousculer le collègue, c'est un petit peu ce que dit 2.6, on parle, justement,
de consultation avec les ministères, les organismes gouvernementaux, avec les
autres communautés autochtones aussi, les municipalités. Donc, on a ces
éléments-là, mais non pas en 2.5, mais en 2.6.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci, Mme
la Présidente. J'aimerais savoir... Là, on parle des aires protégées
d'initiative autochtone, mais il n'y a pas de définition de ça, selon le ministre.
Est-ce qu'il y en a une?
M. Charette : Ce qui a été
convenu avec les communautés, c'est mon collègue ministre responsable du SAA
qui a parlé avec les différents chefs à ce sujet-là. Là, le projet de loi
introduit cette catégorie-là, mais les <modalités...
Mme Ghazal : …de ça, selon
le
ministre. Est-ce qu'il y en a une?
M. Charette : Ce qui a été
convenu avec les communautés, c'est mon collègue ministre responsable du SAA
qui a parlé avec les différents chefs à ce sujet-là. Là, le projet de loi
introduit cette catégorie-là, mais les >modalités, un petit peu à
l'image des aires protégées d'utilisation durable, vont être déterminées par
règlement. Et, au moment de la rédaction du règlement, c'est là où, avec les
communautés autochtones, on va déterminer les modalités, mais actuellement on
ne fait qu'introduire la catégorie, et les modalités seront déterminées de
concert avec les communautés autochtones. Donc, c'est un travail qui va venir
dans un deuxième temps, en quelque sorte.
Mme Ghazal : Mais, quand ça a
été introduit, c'était avant même que le ministre des Affaires autochtones
consulte. Il n'y avait pas de définition, on n'avait pas pensé à des critères,
une définition ou l'objectif d'une aire protégée de conservation autochtone,
d'initiative autochtone?
M. Charette : Bien, en fait,
c'est pour donner suite à la consultation, donc ce n'était pas dans les
articles initiaux du projet de loi. Donc, on s'est réellement inspiré de la
consultation, mais étant donné... un petit peu comme les autres types d'aires
protégées, les modalités sont déterminées par règlement, c'est là où on s'est
dit… Et c'est là où les communautés ont été... les chefs ont été… Pardon?
Mme Ghazal : Qui a été
consulté?
M. Charette : En fait, là,
j'allais nommer son nom, mais le ministre responsable du SAA a parlé au chef
Picard, a parlé à d'autres chefs aussi. Donc, ils sont naturellement heureux de
ce pas-là, mais je ne dirais pas qu'ils sont totalement, totalement satisfaits,
en ce sens que c'est le règlement qui va donner corps à la portée de la
catégorie et c'est là où ce travail-là va se faire conjointement, là, avec les
leaders autochtones.
Mme Ghazal : Donc, si on veut
savoir qui il a consulté, dans le fond, on pourrait lui demander.
M. Charette : Pardon?
Mme Ghazal : Pour avoir la
liste de toutes les communautés qui ont été consultées.
M. Charette : Ah! bien,
c'est-à-dire, oui, il pourra certainement répondre. En fait, c'est tout le
temps... c'est difficile, hein? Puis on l'a vu, au moment de la consultation,
il peut y avoir 1 000 interlocuteurs
possibles. Cependant, on se réfère aux chefs reconnus, le premier étant le chef
Picard, là, compte tenu qu'il est à la tête de l'Assemblée des premières
nations.
Mme Ghazal : Donc, avant que
le nouveau ministre ne soit nommé, il n'y avait pas eu de consultation.
M. Charette : En fait, cet
élément-là est intervenu avec le nouveau ministre, tout simplement parce que,<…
on était...> lorsque la réflexion s'est faite, on avait déjà un nouveau
ministre responsable du dossier.
Mme Ghazal : Mais le
p.l. n° 46, quand on a fait les consultations,
c'était l'ancienne ministre. Quand il y a eu le nouveau ministre, ce que je
comprends, c'est que... Parce que le ministre nous dit... Ça, c'est une
information nouvelle, peut-être que ça a été dit avant, j'ai peut-être manqué,
mais c'est une information nouvelle. Depuis le temps, même, que les amendements
ont été déposés, qu'on les avait vus, quand on disait : Est-ce qu'il y a
eu consultation? On disait que oui, un peu ou partielle, mais là, <en
fait...
Mme Ghazal : …
quand
il y a eu le nouveau ministre, ce que je comprends, c'est que... Parce que le
ministre nous dit... Ça, c'est une information nouvelle, peut-être que ça a été
dit avant, j'ai peut-être manqué, mais c'est une information nouvelle. Depuis
le temps, même, que les amendements ont été déposés, qu'on les avait vus, quand
on disait : Est-ce qu'il y a eu consultation? On disait que oui, un peu ou
partielle, mais là, >en fait, il y en a eu une beaucoup plus exhaustive,
si je comprends bien.
M. Charette : Si on regarde le
calendrier, c'est le nouveau ministre qui était là au moment où l'idée a été
étudiée. Si ça avait été sa prédécesseure, on serait arrivés au même résultat.
Donc, ce n'est pas une question de titulaire, mais plutôt une question de
calendrier. C'est réellement après la nomination de l'actuel ministre que cet
élément-là a été abordé avec le leadership autochtone, a pu être approuvé aussi
en Conseil des ministres, a pu aussi être avalisé par le Secrétariat à la
législation, également.
Mme Ghazal : Et moi, je me
rappelle que le ministre répond… disait souvent que, quand il va y avoir la
réglementation<, ou>… c'est-à-dire que, pour mieux préciser les
modalités, là, il va y avoir une large consultation qui pourrait durer
longtemps. Est-ce qu'elle va avoir lieu, cette consultation-là, toujours?
M. Charette : Tout à fait,
tout à fait, mais, à chaque fois qu'il y a un règlement qui est préparé, avant
qu'il soit… bien, au ministère de l'Environnement, je ne peux pas parler pour
les autres ministères, là, mon expérience, elle est… Pardon?
Mme Ghazal : Je ne parle pas
des 45 jours de consultation.
M. Charette : Tout à fait. En
fait, mon expérience se limite au ministère de l'Environnement, mais, pour
plusieurs des règlements que nous avons mis de l'avant, il y avait une
préconsultation, avant même la rédaction du règlement, pour s'assurer qu'on
soit déjà sur des bases solides.
Donc, on va procéder de cette façon-là, on
va préconsulter, on va rédiger, on va consulter de nouveau, on va publier
ensuite le projet de règlement. Et là il y a une consultation formelle qui va
s'amorcer, mais les discussions et la négociation, le partage d'idées va
intervenir dès le moment où viendra le temps, là, de se pencher sur la
rédaction d'un règlement.
Mme Ghazal : Et est-ce que,
dans le règlement, il va y avoir une consultation? Puis c'est quoi, les
critères qui doivent être respectés? Pourquoi je pose la question? Parce que le
<cercle des experts… le >Cercle autochtone d'experts, ce qu'ils
ont défini, c'est qu'ils disent : Peu importe le nom, si c'est initiative
ou… le terme qui était plutôt utilisé lors de la consultation particulière,
c'était «de conservation autochtone», peu importe l'importance, et les
objectifs qui sont poursuivis, et les éléments qui ont été définis par <un
cercle… >le Cercle autochtone d'experts, c'est… Il y a trois éléments
fondamentaux : «Elles sont dirigées par des Autochtones, elles
représentent un engagement à long terme envers la conservation et elles
relégitimisent les droits et les responsabilités des Autochtones.»
Est-ce que ça va être dans cet esprit-là
que les règlements vont être faits, ou c'est d'autres éléments? Est-ce que ça
va être des aires protégées dirigées par les Autochtones ou par le
gouvernement?
M. Charette : Bien, en fait,
je <vais le…
Mme Ghazal : ...la
conservation et elles relégitimisent les droits et les responsabilités des
Autochtones.»
Est-ce que ça va être dans cet
esprit-là que les règlements vont être faits, ou c'est d'autres éléments?
Est-ce que ça va être des aires protégées dirigées par les Autochtones ou par
le gouvernement?
M. Charette : Bien, en
fait, je >vais le résumer autrement. C'est une avancée avec laquelle on
souhaite que les communautés autochtones se reconnaissent, donc on ne mettra
pas de l'avant une mécanique dans laquelle ils ne se sentent pas, justement,
interpellés. Donc, consultation avant de rédiger pour avoir les bonnes bases,
consultation avant de publier, et consultation, le délai normal, là, de 45 jours.
Mais aussi, une petite note, là, qui vient de s'ajouter, il faudra aussi adopter
un guide pour l'application de cette aire protégée d'initiative autochtone, et
là aussi il y aura consultation avec les autochtones. Donc, c'est réellement
une démarche à laquelle ils seront associés à toutes les étapes et qu'ils
auront eux-mêmes initiée. C'est leur initiative, le nom le dit, donc c'est une
initiative autochtone, et elle va cheminer jusqu'à l'adoption non seulement du
règlement, mais du guide, là, qui va en découler.
Mme Ghazal : O.K.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va, madame...
Mme Ghazal : Vous n'avez pas
d'élément... Oui, parce que je voulais aller sur... vu qu'on était dans la
section aire protégée d'initiative autochtone, c'était plus général. Pour 2.5,
je n'ai pas d'élément, mais j'en ai d'autres pour les autres.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
je vous propose, par consentement, de revenir à l'article 2.4 qui est
suspendu. Ça vous convient?
M. Charette : ...merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Ça vous convient dans la salle? Oui,
parfait. Merci. Donc, nous revenons à l'article. M. le député de Viau, vous
souhaitez déposer un sous-amendement à l'article 2.4.
M. Benjamin : Oui, Mme la
Présidente. Et l'article 2.4, donc, se lirait comme suit...
• (20 h 50) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Il est sur le Greffier?
M. Benjamin : Oui.
Article 2.4 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, proposé
par l'article 2 du projet de loi tel qu'amendé : Insérer, après
«d'éléments de la biodiversité », «et des valeurs culturelles qui lui sont
associées,».
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Vous souhaitez...
M. Benjamin : Oui. Un petit commentaire,
donc, pour, premièrement, bien, saluer l'ouverture du ministre <dans
ce... >pour cet amendement. Donc, je pense que c'est un amendement <qui
permet, >qui nous permet d'avancer, et <de préciser... >tout
en précisant, donc, que, quand on parle de biodiversité et quand on parle
d'aire protégée autochtone, d'initiative autochtone, d'aire protégée… et que
cela va aussi en tenant compte des valeurs culturelles qui sont associées à ces
éléments de biodiversité. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Ça va? Y a-t-il d'autres commentaires?
Donc, je vais procéder à la mise aux voix du sous-amendement à
l'article 2.4 de <l'article 2...
M. Benjamin : …
d'aire
protégée… et que cela va aussi en tenant compte des valeurs culturelles qui
sont associées à ces éléments de biodiversité. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Parfait. Ça va? Y a-t-il d'autres
commentaires? Donc, je vais procéder à la mise aux voix du sous-amendement à
l'article 2.4 de >l'article 2. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, le sous-amendement est adopté.
Nous revenons à l'article 2.4 tel qu'amendé. Y a-t-il des commentaires? Ça
va. Donc, nous avons fait l'article 2.5. Nous poursuivons avec l'article
2.6. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «Dans le cadre de l'analyse des propositions, le
ministre consulte les ministres et les organismes gouvernementaux concernés,
notamment les ministres responsables des Affaires municipales, de l'Agriculture,
de la Culture, du Développement économique, de la Faune, des Forêts et des Ressources
naturelles.»
«Le cas échéant, sont également consultées
les autres communautés autochtones ainsi que les municipalités concernées.»
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, M. le député de Viau et, par la suite, Mme la
députée de Mercier.
M. Benjamin : Rapidement, en
fait, une ou deux questions. Donc, je trouve qu'au niveau des consultations,
donc, le ministre consulte beaucoup.
M. Charette : En fait,
j'anticipais les questions du collègue de Viau de tout à l'heure. Donc, on
consulte à son invitation, sauf que c'était déjà écrit à 2.6.
M. Benjamin : Pour ce qui est
des municipalités, M. le ministre, les municipalités concernées, ce que j'aimerais
savoir... Parce que, des fois, ce qui va arriver aussi... Et <on... >vous
avez été témoin, comme moi... Nous avons écouté ensemble les préoccupations des
municipalités par rapport aux aires protégées et par rapport à l'aménagement du
territoire, etc. Comment vous voyez le rôle d'arbitrage? Parce que vous serez
appelés à exercer une forme d'arbitrage. Comment vous voyez ça?
M. Charette : Tout à fait. En
fait, on le précisait dans les articles précédents, on est tout de même en
terres publiques lorsqu'il est question, là, des aires protégées d'initiative autochtone.
Donc, qui dit terres publiques, dit territoires qui relèvent tantôt d'une municipalité,
tantôt d'une communauté autochtone, pour lesquelles un ministère peut avoir un
intérêt particulier ou un souci particulier. Donc, on revient, dans les <faits...
M. Charette : …qui relèvent
tantôt
d'une
municipalité, tantôt d'une communauté autochtone, pour lesquelles
un ministère peut avoir un intérêt particulier ou un souci particulier. Donc,
on revient, dans les >faits, aux discussions que nous avons déjà eues, c'est-à-dire
comment arrêter une aire protégée, comment statuer. Donc, c'est par le
dialogue. Une de ces parties-là ne pourrait pas, à elle seule, imposer l'aire
protégée, comme une de ces parties-là ne pourrait pas empêcher, à elle seule,
cette aire protégée. Donc, il faut consulter, il faut dialoguer pour arriver à
tantôt reconnaître l'aire protégée elle-même, mais tantôt, également, la
délimitation. Ce n'est pas tout de dire : On en crée une, mais il faut
déterminer quelle sera la superficie, il faut déterminer quel sera le
territoire exact concerné. Et tout ça se fait à travers les consultations.
M. Benjamin : Donc, je
comprends, par exemple, qu'une municipalité pourrait empêcher, évidemment,
c'est ce que je comprends, à la lumière de votre argument, qu'une municipalité
pourrait empêcher le développement, le déploiement d'une aire d'initiative
autochtone.
M. Charette : Je ne dirais pas
«empêcher», je dirais : Manifester son point de vue. Et, comme je le
mentionnais, il n'y a pas un acteur qui, à lui seul, a le pouvoir d'arrêter ou
de permettre d'aller de l'avant dans cette initiative-là. Il n'y a pas un seul
acteur, là, qui a le monopole de la décision. Donc, la municipalité pourrait
dire, par exemple : On est d'accord avec le projet, mais j'invite les gens
à considérer telle délimitation plutôt qu'une autre. Donc, c'est plus dans
cette perspective-là.
M. Benjamin : «Le cas échéant,
sont également consultées les autres communautés autochtones». J'aimerais vous
entendre sur comment… dans quel genre de situation que ça pourrait arriver.
M. Charette : Lorsqu'il est
question de… Est-ce que j'aurais un exemple précis? Je vais peut-être consulter
mon collègue. A priori, je n'ai pas d'exemple en tête.
Une voix : …
M. Charette : Jasons, jasons, entre-temps,
et l'exemple va nous venir par la suite. Tout à l'heure, on parlait de la
distinction entre nation et communauté. Bien, en fait, je vais peut-être
trouver l'exemple moi-même. S'il n'est pas bon, vous me le direz, mais une
communauté est incluse dans une nation. Donc, une nation comprend plusieurs
communautés, donc plusieurs emplacements. Donc, on pourrait parler, par
exemple, d'une communauté, d'une autre communauté faisant partie de la même
nation, donc, qui a aussi un rapport peut-être plus ancien, mais un rapport
avec le territoire en question.
Je vous donne un <exemple…
M. Charette : …donc
plusieurs emplacements. Donc, on pourrait parler, par exemple, d'une
communauté, d'une autre communauté faisant partie de la même nation, donc, qui
a aussi un rapport
peut-être plus ancien, mais un rapport avec le
territoire en question.
Je vous donne un >exemple. Je
m'éloigne un petit peu, parce qu'on n'est pas dans un contexte d'aire protégée
d'initiative autochtone, mais on a parlé, d'ailleurs plus tôt, de l'île
d'Anticosti. Sur l'île d'Anticosti, il n'y a plus de présence autochtone.
Cependant, c'est une île qui a été longtemps fréquentée par… ce sont les…
Une voix
: Les Innus.
M. Charette : Les Innus. Donc,
encore à ce jour, lorsque nous abordons la question de l'île d'Anticosti, nous
consultons les Innus. J'ai parlé personnellement, M. Jacob Malus parle… j'inverse
tout le temps, un jour, je m'y ferai, bien désolé. Mais on a encore cette consultation-là
qui se maintient, même si, physiquement parlant, il n'y a plus de cette
présence. Donc, c'est peut-être une façon d'expliquer l'élément, là, de
l'article 2.6. Donc, il peut y avoir une autre communauté d'une même
nation qui, même si elle n'occupe plus le territoire, y a un attachement
particulier compte tenu de traditions ancestrales. Donc, c'est une façon, là,
de présenter ou de donner un exemple, là, par rapport à 2.6.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, tout à l'heure, à une question où il y avait… on disait
qu'il fallait qu'il y ait une concertation entre les différents ministères et
organismes. Quand on nommait des ministères, le ministre disait : Ça peut
être n'importe quel ministère, même des Finances, mais là ici ça a été précisé
quel ministère. Pourquoi?
M. Charette : En fait, on peut
lire «notamment».
Mme Ghazal : Ah! oui, le mot
magique.
M. Charette : Donc, c'est
notamment, c'est la formule passe-partout, en quelque sorte. Donc, ce sont les
plus évidents, les plus naturels, mais ce n'est pas exclusif. Donc, ça pourrait
être d'autres ministères, mais, bien honnêtement, et d'ailleurs, tout à
l'heure, en guise d'exemples, ce sont ces ministères-là… quoique je n'ai pas
nommé le MAPAQ, tout à l'heure, mais j'avais nommé chacun des autres exemples.
Donc, c'est les plus naturels, je dirais, mais c'est notamment. S'il y avait
besoin d'en consulter d'autres, naturellement, la possibilité y est.
Mme Ghazal : Mais, comme le
législateur ne parle pas pour ne rien dire, pourquoi, cette fois-là, on
trouvait que c'était important de les nommer?
M. Charette : En fait, tout
simplement parce que c'étaient les plus naturels, mais je ne pense pas qu'il y
ait d'autres explications. Je regarde notre légiste par la même occasion. Donc,
c'est une énumération qui est tout simplement… non, qui n'est pas exclusive
mais qui détermine, là, ce qui est de plus probable comme scénario.
• (21 heures) •
Mme Ghazal : Puis, bien,
j'aurais un amendement là-dessus…
21 h (version révisée)
M. Charette : ...je
regarde notre légiste par la même occasion. Donc, c'est une énumération qui est
tout simplement… non, qui n'est pas exclusive, mais qui détermine, là, ce qui est
le plus probable, là, comme scénario.
Mme Ghazal : Puis, bien,
j'aurais un amendement là-dessus. Quand on dit le... <Je vais... >Je
fais juste l'annoncer pour le réserver. <Quand... >Dans le
deuxième alinéa ou paragraphe, je ne sais plus, «le cas échéant», je sais que
vous en avez discuté avec mon collègue, par rapport aux municipalités, mais ce
serait dans quels cas qu'il y aurait ces consultations-là?
M. Charette : Pour les?
Mme Ghazal : «Le cas
échéant, sont également consultées les autres communautés autochtones ainsi que
les municipalités concernées».
M. Charette : En fait,
pour les autochtones, je l'ai, je pense, bien défini, mais les municipalités, étant
donné qu'on est sur un territoire qui relève du domaine public, qui n'est pas
en terres privées, il y a forcément une municipalité qui est sur ce territoire-là
ou à proximité, donc c'est là où on se permet, à juste titre, de les consulter,
là, pour voir comment faire atterrir et comment concrétiser ce projet-là.
Et, comme je le mentionnais au collègue de
Viau, «consulter» peut vouloir dire aussi apporter des idées, des opinions.
Donc, la communauté pourrait être... c'est-à-dire, la municipalité concernée
pourrait, par exemple, indiquer une préférence sur le tracé final ou sur ce
type de détail là.
Mme Ghazal : Mais ma
question, c'est «le cas échéant», ça veut dire que ce n'est pas systématique.
Ce que je comprends, c'est qu'en haut c'est systématique, il les consulte, «consulte
les ministres et organismes concernés, notamment…» celui-là, celui-là, celui-là,
mais les autres, ça dépend. Ça dépend de quoi?
M. Charette : En fait, ça
dépend si la situation s'y prête. Si, par exemple, on est en terres publiques,
mais pas sur le territoire d'une municipalité comme tel, donc, peut-être que ce
ne sera pas pertinent de consulter une municipalité. La même chose pour les
autres communautés autochtones. S'il n'y a pas d'autres communautés autochtones
qui ont un lien avec le territoire en question, ce ne sera pas nécessaire
d'étendre la consultation aux autres communautés. Donc, c'est la raison pour
laquelle, là, c'est un alinéa différent et qu'on laisse entrevoir la
possibilité sans que cette possibilité-là se justifie.
Mme Ghazal : Puis en haut
est-ce que c'est possible... en haut, c'est-à-dire le premier paragraphe,
est-ce que c'est possible que, finalement, le ministre ne consulte aucun
ministère ni aucun organisme? Est-ce que c'est possible?
M. Charette : En fait, je
vous dirais, là, que c'est impossible, parce qu'on est en terres publiques,
donc il faudra forcément interpeller, minimalement, le Fab Four, c'est-à-dire
Environnement, SAAA, MERN et MFFP. Donc, en terres publiques, c'est...
Mme Ghazal : C'est quoi,
le nom?
M. Charette : Le Fab
Four, le quatuor responsable, là, de ce dossier-<là…
M. Charette : …
il
faudra forcément interpeller, minimalement, le Fab Four, c'est-à-dire
Environnement, SAAA, MERN et MFFPV. Donc, en terres publiques, c'est...
Mme Ghazal : C'est
quoi, le nom?
M. Charette : Le Fab
Four, le quatuor responsable, là, de ce dossier->là. Certains
l'associent aux Beatles, mais moi je préfère associer le ministère de
l'Environnement à ce quatuor-là.
Mme Ghazal : Bien, je ne sais
pas, moi, je vais ajouter peut-être un autre, est-ce que je peux? J'aurais un
amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : …un amendement? Oui, nous allons suspendre les
travaux.
(Fin de la séance à 21 h 03)
>
(Reprise à 21 h 7)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Mme la députée de Mercier,
vous déposez un sous-amendement à l'article 2.6 de l'article 2. Je vous invite
à en faire la lecture. Il est disponible sur le Greffier.
Mme Ghazal : Oui. L'amendement
à l'article 2 du projet de loi, remplaçant l'article 2 de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel, est sous-amendé par l'ajout de «et des
Affaires autochtones» après «ressources naturelles».
Donc, l'objectif, ici, est d'ajouter un
autre ministère qui... ce n'est peut-être pas son nom, je pense que c'est le Secrétariat
aux Affaires autochtones, donc c'est à voir pour la formulation, pour l'aspect
juridique, mais, étant donné que le ministre trouvait que c'était important de
mettre des ministères, et comme ça a déjà été fait aussi pour les aires
protégées d'initiative autochtone, que le ministre lui-même les consulte, donc,
ce ministère-là est quand même d'un bon apport pour ce système de consultation
là, donc le ministre devrait le consulter aussi, consulter ce ministère-là ou
ce ministre.
La Présidente (Mme
Grondin) :Parfait. Donc, M. le ministre.
M. Charette : Peut-être juste
valider un petit élément, mais ça va prendre quelques petites secondes.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous souhaitez que je suspende les travaux, M. le
ministre?
M. Charette : Peut-être une
petite minute.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on va suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 21 h 9)
>
(Reprise 21 h 11)
La Présidente (Mme Grondin) : Donc, nous
reprenons les travaux. M. le ministre.
M. Charette :
En fait, tout simplement pour souligner, là, notre accord avec l'amendement
proposé. Cependant, je laisserai au secrétariat, peut-être, le soin de
déterminer l'orthographe exacte, est-ce que «a» prendrait un a majuscule ou pas,
mais, pour le reste, pour les Affaires autochtones, on est en mesure d'appuyer
l'amendement.
La Présidente (Mme Grondin) : Parfait.
Mme la députée, vous souhaitez<... non, ça va... >commenter?
Mme Ghazal :
Bien oui. Bien, c'était logique d'ajouter ce ministère-là, déjà qu'on consulte
le ministère des Ressources naturelles, des Faunes, Forêts, Parcs, etc. Puis
ça, d'ailleurs, c'est une inquiétude des groupes autochtones, de consulter
certains ministères, parce que, souvent, pour la protection de la biodiversité,
de par leurs expériences des dernières années, c'est les intérêts plus des
forestières et des minières qui vont être favorisés, par rapport à la
biodiversité elle-même et la protection de la nature. Donc, ça les <inquiétait...
Mme Ghazal : ...
pour
la protection de la biodiversité, de par leurs expériences des dernières
années, c'est les intérêts plus des forestières et des minières qui vont être
favorisés, par rapport à la biodiversité elle-même et la protection de la
nature. Donc, ça les >inquiétait. <Mais, comme, j'imagine, le gouvernement...
>Même, il y en a qui nous disaient : Retirez-le, mais comme j'imagine
que le ministre ne l'accepterait pas, peut-être, en ajoutant «et des Affaires autochtones»
qui... En ce moment, le nouveau ministre semble motivé à consulter, au moins. On
sait que ce n'est pas lui qui décide tout, donc, ça serait... c'était le
minimum, d'ajouter ça. Voilà. Je ne pense pas que ça va les rassurer énormément
par rapport à leurs expériences passées, mais, au moins, de l'ajouter, je suis
contente que le ministre l'accepte.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Y a-t-il d'autres interventions
sur cette proposition <d'amendement... >de sous-amendement? M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci.
Merci, Mme la Présidente. Donc, je salue à la fois cet amendement et aussi
l'ouverture du ministre, donc, <pour… >l'intérêt. Et je pense que
c'est un bon amendement qui va dans le sens de différents enjeux que nous
avions, nous, à notre tour, aussi apportés autour de cette table. Donc, je
pense à ma collègue de Mille-Îles, mais je pense à mon collègue le député de
Jacques-Cartier, mon collègue le député de Jacques-Cartier, qui, encore ce
matin, donc, ne pouvant pas être là… mais tenait à nous encourager d'être plus
audacieux, d'être plus vigilants, d'être plus constants, donc, sur les
questions relatives aux communautés autochtones. Donc, voilà un bon amendement.
Donc, je remercie la collègue de Mercier pour cet amendement.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci. D'autres interventions, commentaires, questions sur ce sous-amendement?
Donc, je vais procéder à la mise aux voix de cet... de ce sous-amendement,
pardon, à l'article 2.6. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Bussière : Pour,
mais, je m'excuse...
La Secrétaire
: Pardon.
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Bussière, Gatineau.
La Secrétaire
: Pardon,
je ne vous voyais du tout.
M. Bussière : Oui. Ce n'est
pas grave. Pour.
La Secrétaire
: Donc,
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, le sous-amendement à
l'article 2.6 est adopté. Nous revenons <à l'article... >à
l'amendement 2.6 tel qu'amendé. Y a-t-il des commentaires ou questions?
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Pour ce qui est de consulter, il consulte, le ministre de
l'Environnement, ces ministres-<là...
La Présidente (Mme
Grondin) :
...
à l'article... à
l'amendement 2.6 tel qu'amendé. Y a-t-il des commentaires ou questions?
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Pour ce qui est de consulter, il consulte, le
ministre de l'Environnement, ces ministres->là, mais on ne sait pas ce
qui se passe après, l'histoire ne le raconte pas dans les articles. Est-ce que,
par exemple, à la fin, ça peut être refusé, tout simplement, parce que la consultation...
ils ne veulent pas, mes collègues ne veulent pas, puis ça finit là?
M. Charette : En fait, c'est
le propre de toute aire protégée, il doit y avoir un consensus qui se dégage,
et on voit, en 2.7, que ça peut être tout ou une partie de ce qui était
initialement proposé, donc. Et ça me permet de répéter, parce que je l'ai
mentionné à quelques reprises : il n'y a aucune, aucune des parties qui a
un droit de veto absolu ou qui a un droit de décision absolu. Il faut
réellement amener ces parties intéressées là à discuter pour s'entendre sur une
formule à retenir.
Mme Ghazal : Mais, <s'il
n'y a pas d'entente, >d'une certaine façon, même s'il n'y a pas de droit
de veto, d'aucun ministre, même pas pour le ministre de l'Environnement, donc,
s'il n'y a pas entente, juste le fait qu'il n'y ait pas entente, ça s'arrête
là.
M. Charette : En fait, ce que
l'on voit, ce n'est pas tant que ça s'arrête là, c'est que la discussion se
poursuit. Mais, effectivement, s'il n'y a pas d'entente, il n'y a pas d'aire
protégée. C'est la même chose pour tous les types d'aires protégées. Et là on
est en territoire public, donc il faut qu'il y ait entente avec les différentes
parties concernées.
Mme Ghazal : Parce que c'est
sûr que tout le monde dit, oui, c'est bien, qu'il y ait eu ces amendements-là,
ces ajouts-là, parce qu'il n'y en avait pas avant, il n'y avait rien, et là ça
a été ajouté par amendement par le ministre. Mais je comprends que ce n'est pas
avec ce projet de loi là qu'on va régler d'autres problèmes qui existent entre
le gouvernement et les nations autochtones, ce n'est pas ça, même si les gens
qui sont venus en consultations particulières ont dit que ça devrait être une
opportunité de réconciliation. Mais je comprends que ce n'est pas ça,
l'objectif, ou on ne va pas en profiter pour faire cette réconciliation-là.
M. Charette : En fait, c'est
une réelle opportunité de réconciliation, mais ce n'est pas une façon de
statuer sur des revendications territoriales, c'est très différent. Donc, oui,
ça peut permettre des rapprochements réels, mais, comme je le mentionnais tout
à l'heure, ce n'est pas la commission, ici, ce n'est pas moi, comme ministre de
l'Environnement, qui ai la possibilité de régler des enjeux territoriaux, ce
n'est pas de notre ressort. Mais le fait de favoriser cet échange-là, le fait
de réaliser des projets d'initiative autochtone, ça va favoriser le
rapprochement, c'est bien certain. D'ailleurs, autant le… SAA — j'allais
ajouter un troisième «A», mais il n'y en a que...
M. Charette : …de notre
ressort. Mais le fait de favoriser cet échange-là, le fait de réaliser des
projets d'initiative autochtone, ça va favoriser le rapprochement, c'est bien
certain. D'ailleurs, autant le… SAA — j'allais ajouter un troisième
«A», mais il n'y en a que deux — autant le SAA que le ministre
responsable étaient emballés, là, de cet ajout-là au projet de loi.
• (21 h 20) •
Mme Ghazal : Et puis comment
est-ce que… pas juste cet article-là, mais tous les articles, là, de l'article 2,
comment est-ce qu'ils vont… ça va contribuer à faciliter qu'il y ait des aires
protégées? Parce que ce n'est pas la première fois que les Premières Nations en
veulent, là. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas cette catégorie-là qu'ils ne
voulaient pas protéger leurs territoires, au contraire, ça fait partie de leur
culture, de leurs demandes depuis très longtemps, et des fois ça se passe bien,
mais, beaucoup de fois, ce n'est pas facile, puis il y a des… tout le monde n'est
pas d'accord. Qu'est-ce que ces amendements-là vont apporter de plus? Est-ce
que c'est plus de consultations qu'avant? Est-ce que c'est plus…
M. Charette : En fait, le
mécanisme de consultation est précisé, mais ce sera une aire protégée d'initiative
autochtone. Donc, ce que ça apporte de plus, c'est qu'ils pourront, à juste
titre, dire : C'est notre initiative, c'est notre projet à nous qui s'est
concrétisé. Il y a des aires protégées qui ont été confirmées par le passé qui
étaient initiées… ou auxquelles les communautés autochtones étaient associées
mais sans pouvoir dire que c'est une aire protégée d'initiative autochtone.
Donc, il y a une valorisation supplémentaire, là, qui est faite par cette
reconnaissance-là.
Mme Ghazal : O.K. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Ça va? Donc, y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement à l'article 2.6? Donc, nous allons
poursuivre avec l'article 2.7. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
«Le gouvernement peut désigner tout ou
partie du territoire proposé à titre d'aire protégée d'initiative autochtone
conformément au processus établi à la sous-section 2 de la section III
du chapitre II.
«Les articles 43 à 45 s'appliquent à
ces aires protégées.»
Peut-être juste mentionner, là, un petit
commentaire, là, que je viens tout juste d'avoir. Donc, c'est une désignation
d'aire protégée <autochtone… >d'initiative autochtone qui suit la
même procédure que celle applicable aux aires protégées d'utilisation durable,
là. Donc, la mécanique qu'on a abordée dans les autres articles, naturellement,
va s'appliquer, également, s'appliquer aux principes, là, des réserves de biodiversité,
réserves écologiques et réserves marines, mais uniquement suivant une
initiative autochtone, cette fois-ci. Il y aura donc une période d'information
suivie d'une consultation publique avant la désignation de ces aires.
Et voir, à cet effet, les articles 30
et suivants, introduits par l'article 32 du projet de loi, qu'on avait
d'ailleurs longuement débattu, parce que c'était un très long article. Et à
noter que les articles 43 à 45 sont rendus applicables au statut d'aire
protégée d'initiative <autochtone…
M. Charette : ...Et voir, à
cet effet, les articles 30 et suivants, introduits par l'article 32
du projet de loi, qu'on avait d'ailleurs longuement débattu, parce que c'était
un très long article. Et à noter que les articles 43 à 45 sont rendus
applicables au statut d'aire protégée d'initiative >autochtone. Cela
permet au gouvernement de prévoir, en vertu de l'article 43, un régime
d'activité pour ces aires où certaines activités pourront être interdites ou
assujetties à une autorisation du ministre. Et les articles 44 et 45
s'appliqueront à ces autorisations.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il y a M. le député de Viau et, par la suite,
Mme la députée de Mercier.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. «Le gouvernement peut désigner tout ou partie du territoire»,
j'aimerais peut-être que le ministre nous précise cet élément-là.
M. Charette : C'est ce que je
mentionnais précédemment. La première, première étape, le ministre se voit
informé par écrit du souhait d'une communauté avec un territoire projeté, avec
les raisons pour lesquelles ce territoire-là est convoqué. Mais, suite aux
consultations qu'on retrouve, là, par exemple, en 2.6, en 2.7... c'est-à-dire,
2.7, on l'étudie présentement, 2.5 et 2.6, ça se pourrait que la délimitation
change. Ça se pourrait qu'on en retranche une partie, ça se pourrait qu'on en
ajoute une partie. Et c'est là où on dit que ça peut être désigné tout ou
partie du territoire proposé. Bref, ce que ça veut dire… ce n'est pas
intégralement le projet soumis initialement qui doit absolument être accepté et
adopté, il se pourrait que, suite à la consultation, là, on en modifie un petit
peu les pourtours.
M. Benjamin : À ce moment-là,
est-ce que ça voudrait dire aussi... ça vous donnerait un pouvoir presque
discrétionnaire, à ce moment-là?
M. Charette : En fait, comme
je le mentionnais, il n'y a aucune des parties qui a un droit de veto absolu.
Le territoire qui sera retenu, ultimement, c'est un territoire qui aura été
convenu et qui va représenter le plus haut dénominateur commun, en quelque
sorte. Mais ce n'est pas le ministère de l'Environnement lui-même, c'est un
tout, et, ultimement, c'est le pouvoir du gouvernement, là, de trancher sur la
question.
M. Benjamin : Au niveau des
articles 43 et 45 que vous évoquez, M. le ministre, et qui vous donnent le
pouvoir d'intervenir dans une aire protégée, en fait, mon impression, c'est
que, malgré les objectifs de conservation, <vous pourriez >éventuellement,
puisque vous pouvez désigner tout ou partie du territoire, vous pourriez
autoriser une activité qui pourrait être même une activité autrement interdite
sur une base discrétionnaire.
M. Charette : En fait, c'est
exactement les articles qui ont été adoptés pour les autres types d'aires
protégées. Il se pourrait qu'on soit plus restrictif <dans...
M. Benjamin : …
autoriser
une activité qui pourrait être même une activité autrement interdite sur une
base discrétionnaire.
M. Charette : En fait,
c'est exactement les articles qui ont été adoptés pour les autres types d'aires
protégées. Il se pourrait qu'on soit plus restrictif >dans les activités
permises sur un territoire, mais en aucun temps, si on souhaite que ce soit une
aire protégée reconnue, on ne devra ou on ne pourra aller à l'encontre des
lignes directrices de l'UICN. Mais ces échanges-là, on les avait eus pour les
autres… C'est la même dynamique qui va s'appliquer, tout simplement, mais, pour
parler d'une aire protégée, il faudra être dans le cadre présenté par l'UICN.
M. Benjamin : Mais là, comme <nous
sommes dans… >nous sommes presque dans une nouvelle forme de législature,
puisque je pense que vous nous avez déjà informés qu'actuellement… l'UICN, donc,
nous sommes toujours en attente des lignes directrices, et l'initiative d'aire
protégée autochtone, c'est presque une nouveauté québécoise, donc.
M. Charette : En fait, c'est
un concept qui est… le nom peut être différent, mais cette volonté de
rapprochement, cette volonté de mettre en valeur des préoccupations
autochtones, l'UICN s'y reconnaît, donc c'est mentionné par l'UICN. Pour ce qui
est du nom lui-même, en fait, le nom n'a pas tant d'importance que le règlement
qui va en découler, mais le principe, c'est un principe qui est reconnu par
l'UICN.
M. Benjamin : Alors, comment
s'assurer, à ce moment-là, puisque, je comprends que vous nous dites que vous
pourriez éventuellement être plus restrictif… Mais, là encore, je dois vous
dire, M. le ministre, vous rappeler que ce projet de loi là, nous sommes en
train de le faire ni pour vous ni pour moi, mais pour l'ensemble du Québec. Et,
avant vous, il y avait d'autres ministres de l'Environnement, après vous, il y
en aura d'autres, donc. Et maintenant une aire protégée autochtone, pas une
aire protégée comme les autres, donc, nous avons convenu qu'il y a des
particularités à cette aire protégée autochtone. Maintenant, comment s'assurer,
à ce moment-là, qu'un ministre de l'Environnement n'interviendrait pas de
manière discrétionnaire, notamment pour autoriser des activités qui, autrement,
seraient interdites dans ces territoires-là?
M. Charette : Il faut
comprendre que c'est une aire protégée, il faudra qu'elle se qualifie dans ses
modalités aux principes de l'UICN. Et n'oublions pas qu'on a aussi un registre
qui est mis de l'avant, on l'a vu à travers différents articles. Donc, l'aire
protégée d'initiative autochtone n'aura pas forcément les mêmes modalités
partout, en ce sens que, sur un <territoire x…
M. Charette : ...
l'UICN.
Et n'oublions pas qu'on a aussi un registre qui est mis de l'avant, on l'a vu à
travers différents articles. Donc, l'aire protégée d'initiative autochtone
n'aura pas forcément les mêmes modalités partout, en ce sens que, sur un >territoire
x, on pourra l'associer, par exemple, aux caractéristiques ou aux limitations
d'une catégorie 3, <dans un autre… >ou, sur un autre territoire,
une autre aire protégée d'initiative autochtone pourrait avoir des
caractéristiques et les modalités d'une catégorie 5, par exemple. Donc, c'est
là où on indique qu'il va y avoir cette précision-là sur les activités qui
seront interdites ou assujetties à une autorisation du ministre, mais c'est le
cas pour les autres aires protégées aussi.
Si on voulait vraiment une protection très,
très, très stricte, et je n'ai pas d'exemple en tête, et je ne pense pas, sauf
erreur, qu'une communauté ait des visées à cette possibilité-là, bien, ça
pourrait être une catégorie d'initiative autochtone qui serait avec les
modalités d'une catégorie 1, c'est-à-dire extrêmement, extrêmement stricte, au
point où on ne peut même pas aller marcher sur ce territoire-là. Bref, c'est là
où l'article précise qu'il faudra, pour chacune des aires protégées
d'initiative autochtone, préciser quel est le régime d'activité, là, qui y sera
permis.
M. Benjamin : Quand on parle
des objectifs de conservation, M. le ministre, est-ce qu'il se pourrait que,
dans une aire protégée autochtone, il y ait des objectifs de conservation qui
soient clairement établis et qu'en cours de route, quelques mois, quelques
années plus tard, le ministre ou le gouvernement décide de modifier, pour des
intérêts économiques ou d'autres sortes d'intérêts, cette aire protégée?
M. Charette : En fait, je
rappellerai au collègue l'article 32, qui était d'ailleurs très long, avec
plusieurs... Les modalités de 32 s'appliquent aussi, comme le précise l'article,
à l'aire protégée d'initiative autochtone. Donc, il n'y a rien qui peut se
faire comme ça, il y a tout le temps un processus de consultation, il y a tout
le temps un processus de validation. En fait, toutes les mesures de précaution
qui étaient visées en 32 s'appliquent également pour l'aire protégée
d'initiative autochtone, pour ne pas qu'il y ait, justement, un autre ou une
autre ministre en charge qui n'y trouve pas d'intérêt et qui, du jour au
lendemain, change le statut. Ça ne sera pas possible, compte tenu, là, des
articles qu'on a déjà adoptés.
La Présidente (Mme
Grondin) : Alors, je vous remercie pour votre collaboration et,
donc, compte tenu de l'heure, j'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 30)
21 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...ça ne sera
pas possible, contenu des articles qu'on a déjà adoptés.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, je vous remercie pour votre collaboration.
Et donc, contenu de l'heure, j'ajourne les
travaux sine die.
(Fin de la séance à 20 h 30)