Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
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Friday, April 23, 2021
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Vol. 45 N° 105
Interpellation by the Member for Îles-de-la-Madeleine to the Minister Responsible for the Metropolis and the Montréal Region on the following subject: The public transit projects in eastern Montréal
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9 h 30 (version non révisée)
(Dix heures)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission des
transports et de l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes
dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques. La commission est réunie afin de procéder à l'interpellation du député
des Îles-de-la-Madeleine à la ministre responsable de la Métropole et de la
région de Montréal sur le sujet suivant : Les projets de transport...
10 h (version non révisée)
La Présidente (Mme
Grondin) : ...personnes dans la salle de bien vouloir éteindre
la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder
à l'interpellation du député des Îles-de-la-Madeleine à la ministre responsable
de la Métropole et de la région de Montréal sur le sujet suivant : Les
projets de transport en commun dans l'est de Montréal.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. Mme St-Pierre (Acadie) est remplacée par MmeRotiroti (Jeanne-Mance―Viger).
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Je comprends qu'il y a une entente afin que
l'opposition officielle intervienne lors de la deuxième, quatrième et sixième
série d'interventions, et que le deuxième groupe d'opposition intervienne lors
de la cinquième série d'interventions.
Nous débutons les déclarations
d'ouverture. M. le député des Îles-de-la-Madeleine, la parole est à vous, et
vous avez 10 minutes.
M. Arseneau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je remercie la ministre d'être présente ici ce matin, de
même que mes collègues des deux autres partis d'opposition, ainsi que tous les
conseillers politiques et les députés de la Coalition avenir Québec, qui se
prêtent à cet exercice, aujourd'hui, de reddition de comptes sur un projet dont
on a très peu parlé, malgré les sommes colossales qui seront investies dans le
Réseau express métropolitain. Nous allons nous pencher plus particulièrement,
là, sur la desserte de l'est de Montréal, mais je pense qu'il faut quand même
voir les problématiques que pose un projet comme celui-là de façon globale,
pour l'ensemble de la ville de Montréal ou du Grand Montréal, de Montréal et de
ses environs.
Puis je disais tout à l'heure, en point de
presse, un peu en boutade, que ce qu'on veut faire aujourd'hui, comme
discussion, c'est aller au fond des choses, avoir de l'information, sortir de
cette opacité dans laquelle on a opéré depuis déjà trop longtemps, plusieurs
années maintenant, pour éviter que devienne... dans le langage courant au
Québec, une expression qui pourrait être se faire passer un REM. Ça voudrait
dire qu'on n'aurait pas suffisamment d'information, puis qu'on se lancerait
dans un projet sans en connaître ni les coûts, ni les conséquences, ni
précisément de quels services on peut bénéficier, et en même temps, de savoir
si toutes les alternatives ont été correctement considérées avant d'aller de
l'avant avec des grands projets, presque pharaoniques, pour développer le
transport en commun.
Bien entendu, on est pour le transport en
commun, j'y reviendrai, mais le projet auquel on est... on fait face
aujourd'hui, il est, à l'heure actuelle, peu ou pas suffisamment élaboré pour
qu'on puisse en saisir l'ensemble des conséquences à tous points de vue. Nous
avons des questions, donc, sur la gouvernance, sur le financement, sur
l'intégration urbaine de projets comme celui-là, d'un projet comme celui-là, le
tracé, le mode aérien versus un mode sur terre ou sous terre, la technologie
utilisée, la construction des wagons, est-ce qu'elle sera ici au Québec ou
ailleurs.
Toute la question de la participation du
public également à cet exercice-là. On sait d'ailleurs qu'il y a, à cet égard,
des pétitions qui circulent présentement pour s'assurer qu'on puisse faire
toute la lumière sur ce projet en amont de son développement. Je parle
particulièrement ici, là, du projet de REM de l'est. Que tous les acteurs
puissent collaborer. Parce qu'on sait que la CDPQ Infra, à l'heure actuelle,
possède essentiellement les clés de la ville en ce qui concerne le
développement de ces projets, alors qu'il y a d'autres organisations, d'autres
acteurs, comme le RTM ou encore, même, la ville de Montréal, la Société de
transport de Montréal et, bien entendu, la société civile, qui sont un peu, à
l'heure actuelle, tenus à l'écart, du moins, à ce qu'on en sait. C'est la
raison pour laquelle on veut aujourd'hui que ce soit la première étape d'un
débat public sur des projets qui sont importants, qui sont coûteux, et ce qui
nous projette dans un avenir à très, très long terme, et on ne peut pas faire
l'économie de ce débat-là.
Alors, on sait également que de nombreux
urbanistes, architectes, universitaires, spécialistes, commentateurs de
l'actualité ont commenté de façon critique les informations qui ont filtré
depuis quelques mois. J'en nommerai quelques-uns : Marc-André Carignan,
chroniqueur; Phyllis Lambert, directrice du Centre canadien d'architecture;
Pierre Corriveau, président de l'Ordre des architectes du Québec; Anne Carrier,
présidente de l'Association des architectes en pratique privée; Isabelle
Giasson, présidente de l'Association des...
M. Arseneau : ...les informations
qui ont filtré depuis quelques mois. J'en nommerai quelques-uns :
Marc-André Carignan, chroniqueur; Phyllis Lambert, directrice du Centre
canadien d'architecture; Pierre Corriveau, président de l'Ordre des architectes
du Québec, Anne Carrier, présidente de l'Association des architectes en
pratique privée, Isabelle Giasson, présidente de L'Association des architectes
paysagistes du Québec, Sylvain Gariépy, président de l'Ordre des urbanistes du Québec,
Philippe Poullaouec-Gonidec, Sylvain Paquette, Gérard Beaudet, de l'Université
de Montréal, Sophie Gironnay, directrice de la Maison de l'architecture du Québec.
J'en passe, parce qu'ils seraient trop nombreux. Mais tous ces gens-là et les
commentateurs que vous connaissez également ont soumis des questions et une
analyse critique du projet. Même la ville de Montréal est sortie dans les
journaux pour déplorer le manque de coopération de la CDPQ et demander notamment
que l'option du développement d'une ligne souterraine soit correctement
considérée. Alors, je pense qu'on ne peut pas faire l'économie de ce débat-là
et de cette discussion et le faire devant public, et aujourd'hui, je pense que
c'est un premier pas en ce sens.
Je parlerai aussi de cette population qui
est touchée et qui aujourd'hui n'a pas voix au chapitre. On sait qu'ils ont
besoin d'un transport en commun digne de ce nom qui puisse répondre à leurs
attentes, à leurs besoins, mais qui puisse aussi considérer et respecter leur
milieu de vie. On sait que les trajets qui ont été... ou les tracés qui ont été
présentés vont segmenter, séparer en deux des quartiers, créer une cicatrice
extrêmement importante dans le secteur est de Montréal et en même temps priver
la population de certains espaces verts, par exemple. Ça inquiète beaucoup les
gens.
On pourrait parler et on va parler aussi
de toute la question financière. Je pense qu'à l'heure actuelle il faut se
demander combien coûteront ces investissements-là au Québec non seulement à
court terme... Parce qu'on semble vouloir faire croire aux gens que c'est la
Caisse de dépôt et placement qui va assumer tous les frais, alors qu'évidemment
tel n'est pas le cas. Ce seront évidemment les usagers qui vont défrayer les
coûts de ce nouveau service, de ces nouveaux services et le gouvernement,
l'État du Québec, bien entendu. On a vu au dernier budget des sommes inscrites
de l'ordre de 18,7 milliards de dollars, et ça, c'est une question que je
voudrais poser à la ministre de façon très, très précise : D'où vient ce
chiffre de 18,7 milliards de dollars dans le PQI, alors qu'on a toujours
dit que le REM de l'Est était de 10 milliards de dollars, et le coût
officiel actuellement, là, de ce qu'on en sait, pour le REM initial est de
l'ordre de 6,5 milliards? Comment est-ce qu'on peut faire l'addition de
10 milliards puis de 6,5 milliards et arriver avec une différence de
2,2 milliards de dollars? 2,2 milliards de dollars, ce n'est pas une
petite différence, il faut justifier ces sommes-là, il faut faire preuve d'une
plus grande transparence.
J'ai parlé tout à l'heure de la
gouvernance, et, je vous dirais, quand j'ai utilisé l'expression que la CDPQ
avait les clés de la ville, c'est qu'on a commencé à privatiser des secteurs,
des segments, qu'on pense par exemple au tunnel sous le mont Royal. C'est
maintenant la CDPQ qui en est le propriétaire, qui sera propriétaire évidemment
de toutes les infrastructures qu'on va développer, et il y a dans le projet à
l'heure actuelle un contrat renouvelable, et je pense qu'il faut quand même le
réitérer, un contrat de 99 ans renouvelable une fois. On parle d'un projet ou
de projets de transport collectif sur une période de deux siècles. Est-ce qu'on
peut prendre quelques minutes pour en discuter puis de voir dans quoi on
s'embarque exactement? Mais, pire encore, si nous, comme gouvernement du Québec
et comme population du Québec, on est liés pour 200 ans, la CDPQ, elle, ne
l'est que pour cinq ans, elle peut décider de vendre globalement ou tronçon par
tronçon ses infrastructures, selon ce qu'on comprend à l'heure actuelle de la
structure... de l'entente qui est convenue avec le gouvernement. On sent en
fait que le gouvernement a abdiqué ses responsabilités et que tout ce que
propose la CDPQ, c'est à prendre ou à laisser. On a vu, par exemple dans la
proposition d'aller jusqu'à Chambly avec un REM que le gouvernement souhaitait
développer... bien, la caisse a tout simplement décidé...
M. Arseneau : ...que le gouvernement
a abdiqué ses responsabilités et que tout ce que propose la CDPQ, c'est à
prendre ou à laisser. On a vu, par exemple, dans la proposition d'aller jusqu'à
Chambly avec un REM, que le gouvernement souhaitait développer, bien, la caisse
a tout simplement décidé qu'il n'en était pas question. Donc, ça pose,
justement, une interrogation importante : Qui décide de l'avenir des
transports en commun ici, au Québec, et dans la région de Montréal, plus
particulièrement?
• (10 h 10) •
Alors, le temps file et il y aura encore
beaucoup à dire. Je reviendrai tout à l'heure sur le dossier de la ligne bleue,
qui semble se voir cannibaliser par le projet du Rem de l'Est et même si on en
parle depuis 30 ans. Et je voudrais, en terminant, demander à la ministre
d'appuyer notre demande d'une commission parlementaire qui pourrait entendre,
pendant au moins deux heures, les dirigeants de la CDPQ pour faire la lumière
sur ces projets.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à Mme
la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal. Mme la
ministre, vous avez 10 minutes.
Mme Rouleau : Je vous remercie
beaucoup, Mme la Présidente. Je salue mes collègues de l'Assemblée ainsi que
les députés de Bourget, Beauharnois et Portneuf qui sont avec nous aujourd'hui.
Je veux d'abord remercier le député des
Îles-de-la-Madeleine de cette initiative de demander l'interpellation sur le
transport collectif dans l'est de Montréal. D'une île à l'autre, ce sera une
excellente occasion de dresser un état de situation du transport collectif dans
l'est de Montréal et de mettre en valeur tout le potentiel économique et social
de ce secteur de l'île.
Je suis absolument ravie de pouvoir
répondre à vos questions, c'est un dossier qui me tient vraiment à coeur, que
ce soit à titre de citoyenne, de députée de Pointe-aux-Trembles, de ministre
déléguée aux Transports, de ministre responsable de la Métropole ou de la
grande région de Montréal. C'est un secteur qui a... de la ville qui a trop
longtemps été le parent pauvre au chapitre du transport collectif. Encore de
nos jours, le manque criant en matière de mobilité a un impact quotidien sur la
qualité de vie des nombreux citoyens. Ils doivent souvent consacrer beaucoup de
temps à leur déplacement. Mais en plus, cette insuffisance a provoqué un bris
du développement de l'est de Montréal. Il était donc temps de remédier à cette
iniquité historique.
Au fil des années, plusieurs promesses ont
été faites à la population, cependant, bien peu a été réalisé. Depuis le début
de notre mandat, notre gouvernement est en action pour changer la donne. Toute
une série de projets structurants est en cours de réalisation et en
préparation. On parle aussi de projets qui vont offrir une meilleure déserte
des quartiers, non seulement une mobilité durable et intégrée qui va contribuer
à la qualité de vie des citoyens et à faciliter l'accès à l'emploi, mais elle
va contribuer aussi à développer le plein potentiel de ce vaste territoire et à
accélérer la croissance économique de toute la métropole et de la région
métropolitaine.
Trois grands projets de mobilité vont voir
le jour et seront interconnectés, il s'agit, évidemment, du REM de l'Est, du
prolongement de la ligne bleue du métro jusqu'à Anjou et du SRB
Pie-IX jusqu'à la rue Notre-Dame. Dans son ensemble, le Réseau express
métropolitain est sans contredit le plus important investissement en transport
collectif jamais réalisé depuis les 50 dernières années. Le REM de l'Est
comprend 32 kilomètres de rails qui relieront les secteurs de Pointe-aux-Trembles
et du cégep Marie-Victorin à Rivière-des-Prairies au centre-ville de Montréal.
Il comprendra 23 stations accessibles aux personnes à mobilité réduite et
sera à la fois interconnecté aux lignes bleue, verte et orange du métro de
Montréal, au SRB Pie-IX et au train de Mascouche qu'on appelle aussi le Train
de l'Est. À lui seul, le projet entièrement électrique devrait permettre
d'éviter l'émission de 35 000 tonnes de gaz à effet de serre par
année en incitant notamment énormément d'automobilistes à effectuer un
transfert modal. Cet objectif est tout à fait réaliste puisque le REM de l'Est
entraînera un gain de temps pouvant aller jusqu'à 70 % par rapport
à la voiture pendant l'heure de pointe. On comprend à quel point ce projet,
facilitant l'accès au centre-ville, aura une incidence favorable pour les
usagers de la route et du transport collectif.
Un comité d'experts au sein duquel on
retrouvera plusieurs experts avisés va travailler sur la conception des
structures aériennes ainsi que des stations tout le long du parcours. On
souhaite doter la métropole d'un ouvrage moderne et emblématique, un projet
signature qui sera à la fois respectueux du patrimoine bâti et de
l'environnement.
Plusieurs grandes métropoles dans le monde
se sont munies de ce type d'infrastructure qui se fonde habilement dans le
milieu urbain. On peut notamment penser à Paris, à Miami-Lahaye ou à Dubaï.
Le prolongement de la ligne bleue du métro
est un autre grand projet prioritaire que nous allons réaliser. Imaginez un
peu, ce projet est dans les cartons depuis les années 70, à l'époque des
pantalons éléphant. Nous sommes d'avis que les citoyens...
Mme Rouleau : ...notamment
penser à Paris, à Miami, La Haye ou à Dubaï.
Le prolongement de la ligne bleue du métro
est un autre grand projet prioritaire que nous allons réaliser. Imaginez un peu,
ce projet est dans les cartons depuis les années 70, à l'époque des
pantalons éléphant. Nous sommes d'avis que les citoyens de l'est de Montréal
ont déjà trop attendu. Il y a quelques jours, nous avons annoncé la création
d'un groupe d'action qui a pour objectif d'identifier les mesures qui
permettront d'optimiser ce projet, d'en limiter les coûts et d'arrimer celui-ci
le plus efficacement possible avec le REM de l'est. Ces experts et têtes dirigeantes
qui proviennent à la fois de l'ARTM, de la ville de Montréal, de la Société de
transport de Montréal, de la Société québécoise des infrastructures, du
ministère des Transports du Québec, et travaux auxquels participera CDPQ Infra
sous... selon les besoins, devront remettre leurs recommandations d'ici la fin
du mois de juin en veillant à ce que celles-ci servent au mieux les intérêts
des communautés.
Nous voulons que cet exercice délicat se
fasse rapidement et efficacement sans pour autant sacrifier la rigueur
nécessaire à sa réussite. Et j'insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas de faire
un projet à rabais, mais plutôt de maximiser les investissements de manière à
ce que le prolongement de la ligne bleue se réalise dans des conditions
appropriées et surtout acceptables pour les bailleurs de fonds qui sont
ultimement les citoyennes et les citoyens du Québec. J'ai pleinement confiance
que les professionnels aguerris qui sont chargés de cette mission seront en
mesure de livrer la marchandise dans les temps impartis. Je rappelle que ce
projet est aussi inscrit à la loi concernant l'accélération de certains projets
d'infrastructure publics. Donc, c'est véritablement une priorité pour notre
gouvernement.
Un autre projet d'importance, c'est celui
du SRB Pie-IX qui est une infrastructure des transports collectifs structurante
et performante sur des voies dédiées, un projet intégré à la reconstruction et
la requalification du boulevard Pie-IX par la ville entre Laval et Montréal. Le
chantier va bon train, et, comme prévu, la mise en service se fera en 2022. Un
autre tronçon viendra s'ajouter puisque nous avons annoncé l'année dernière le
prolongement jusqu'à la rue Notre-Dame pour qu'il soit également lié au REM de
l'est.
D'autres projets, je vous parle de la navette
fluviale entre Pointe-aux-Trembles et le centre-ville. Je pense à cette navette
qui permet un accès au centre-ville en 25 minutes et qui vient s'ajouter à
cette panoplie de services que nous allons offrir dorénavant à la population de
l'est de Montréal. L'Autorité régionale de transport métropolitain poursuit ses
travaux d'élaboration, d'ailleurs, dans ce sens, pour créer un réseau de
navettes fluviales.
Dans un autre ordre d'idées, la Société de
transport de Montréal progresse à une refonte complète de son réseau...
Mme Rouleau : ...de Montréal.
L'Autorité régionale de transport métropolitain poursuit ses travaux d'élaboration,
d'ailleurs, dans ce sens, pour créer un réseau de navettes fluviales.
Dans un autre ordre d'idées, la Société de
transport de Montréal progresse à une refonte complète de son réseau d'autobus
pour acquérir des autobus totalement électriques, ce qui va bénéficier évidemment
à l'ensemble des réseaux de transport que nous sommes en train de mettre en
place.
Autre dossier, l'ARTM a adopté, le 15
avril dernier, le plan stratégique de développement. C'est une consultation qui
a eu lieu auprès de 7 500 personnes, 400 personnes ont déposé un mémoire.
C'est un plan stratégique de développement qui s'articule autour d'une vision
intégrée du développement du transport collectif et de la mobilité pour les 30
prochaines années. Un plan reconnu comme un projet porteur pour la mobilité de
l'est, notamment.
Une autre grande mission de l'ARTM, qui
vient d'adopter un pan de son histoire, c'est la refonte tarifaire de
l'ensemble de la région métropolitaine qui vise à réduire le nombre de
transports. On était rendus à plus de 700 titres de transport dans la région
métropolitaine, on va passer à une centaine, ce qui va faire que notamment
l'Est-de-Montréal fera maintenant partie de l'île de Montréal en termes
tarifaires.
Pour sa part, le ministère des Transports
travaille aussi en étroite collaboration avec la ville de Montréal et l'administration
portuaire pour réaliser conjointement des interventions qui vont permettre
d'améliorer l'accessibilité aux réseaux supérieurs. Et je pense évidemment au
raccordement de l'extrémité de l'ouest, de Souligny vers le port de Montréal,
pour réduire de manière très importante le nombre de camions sur la rue
Notre-Dame, un projet qui est très attendu et qui se travaille en collaboration
avec la ville de Montréal, bien sûr, et qui est attendu par les citoyens.
• (10 h 20) •
Il va sans dire que plusieurs projets en
cours dans l'Est sont intimement liés à celui de la rue Notre-Dame, et notre gouvernement
est déterminé à agir. On peut compter évidemment sur la volonté commune de la
ville et du gouvernement pour transformer la rue Notre-Dame en véritable
corridor intégrant des aménagements durables maillés au projet d'envergure dont
j'ai parlé il y a quelques instants.
Je peux vous mentionner aussi la
Déclaration pour revitaliser l'est de Montréal, qui a été signée conjointement
par la ville de Montréal, par la mairesse et par le gouvernement, que j'ai
représenté, et qui va permettre d'être un élément très bénéfique pour
l'ensemble du Québec, puisque cette déclaration permet de faire avancer des
projets prioritaires.
Il importe de souligner que
l'interconnexion des modes de transport va ouvrir un monde de possibilités...
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la ministre. Je suis désolée de vous
couper. Donc, nous allons maintenant débuter la période d'échange...
12167 17931 Mme Rouleau :
...cette déclaration permet de faire avancer des projets prioritaires. Il
importe de souligner que l'interconnexion des modes de transport va ouvrir un
monde de possibilités...
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, Mme la
ministre. Je suis désolée de vous couper. Donc, nous allons maintenant débuter
la période d'échange. M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous avez la
parole pour un maximum de cinq minutes.
M. Arseneau : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je pense que le projet de développement du Réseau
express métropolitain dans l'est de Montréal, s'il doit ouvrir un monde de possibilités,
il doit l'ouvrir à la population d'abord. Et on doit pour cela se mettre à
l'écoute de la population. Quand on veut développer un projet de transport en
commun, on doit le faire avec les gens, pour les gens, mais pas leur imposer
une vision qui a été concoctée dans les officines de la Caisse de dépôt et de
placement. Et c'est ça qui inquiète beaucoup à l'heure actuelle la population
visée par le service qu'on veut leur offrir, mais aussi qu'on veut en quelque
sorte leur imposer.
Il faut pouvoir dans ce projet fort
important, là, qui participe de la transition écologique, du virage vert, d'une
meilleure mobilité, d'une mobilité durable, qui vise aussi en toute équité, et
là je suis d'accord avec la ministre, enfin desservir l'est de Montréal comme
il le mérite, c'est cette population qui a été laissée pour compte depuis
40 ans, donc, de contribuer également au développement économique de la
région pour l'ensemble du Grand Montréal et pour les gens qui y habitent de
pouvoir aussi, pouvoir se déplacer de façon plus efficace, plus rapide et,
évidemment, participer eux aussi, au développement économique et social du
Grand Montréal.
Et de ne pas avoir la composante de la
participation populaire, c'est quand même une faille importante au projet. Et
moi, j'aimerais qu'on porte attention à ces demandes de la population qui
souhaite aussi avoir un projet qui soit positif pour elle, mais qui soit
complet et qui évite, par exemple, là, de miner l'environnement dans lequel ils
vivent.
On a parlé... Mme la ministre a parlé, et
je croyais, d'un projet signature, je croyais entendre dans certaines des
phrases qui ont été prononcées, les capsules promotionnelles de la CDPQ Infra,
mais qu'en est-il véritablement lorsqu'il est question de faire un réseau
aérien à quelques mètres du balcon des résidents de la rue Notre-Dame, là,
quand on décide d'emprunter ce corridor-là en sacrifiant des espaces verts
également, dont le parc Morgan et le parc... j'allais dire le projet signature
où les architectes...
M. Arseneau : ...du balcon
des résidents de la rue Notre-Dame, là, quand on décide d'emprunter ce
corridor-là en sacrifiant des espaces verts également, dont le parc Morgan et
le parc... j'allais dire le projet signature, où les architectes eux-mêmes ne
souhaitent pas être associés en craignant justement la cicatrice profonde que
ça pourra ou ça risque de créer.
Alors, on veut croire à ce projet-là. Le problème,
c'est que les études, les informations concrètes, l'ensemble aussi du portrait
financier, tout ça, là, ça n'est pas accessible en toute transparence à ceux
qui s'intéressent au projet. C'est un projet clé en main, mais les clés, on ne
les possède pas. Et puis il y a un coffre-fort, là, qu'on n'arrive pas à ouvrir
pour connaître les tenants et aboutissants de ce projet-là.
Il y a aussi, et ça, je voulais revenir là-dessus,
la ministre a insisté sur la réalisation éventuelle de la ligne bleue. Beaucoup
de gens doutent à l'heure actuelle que ce projet-là ne soit pas, encore une
fois, relégué au deuxième rang aux dépens du REM. Le groupe d'action, on attend
un rapport pour le mois de juin, fort bien, mais, encore une fois, les acteurs
qui sont là vont développer, semble-t-il, un projet qui devra avoir une ampleur
financière réduite. Et là on se demande si, effectivement, il va correspondre
aux objectifs, véritablement, de la communauté et des citoyens, ou aux
objectifs de la CDPQ Infra qui a un projet qui vient, jusqu'à un certain point,
dans les platebandes de la ligne bleue.
Je pense qu'il y a un problème à l'heure
actuelle, et je ne suis pas le seul à le penser, dans l'approche globale en
matière de développement et de l'intégration des différents modes de transport
en commun, transport collectif dans la région de Montréal. Et cette absence de
vision là, à l'heure actuelle, risque de nous coûter cher à moyen et long
terme. Et on aura l'occasion d'y revenir dans ma prochaine intervention.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la
parole à Mme la ministre pour un maximum de cinq minutes.
Mme Rouleau : Merci.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, d'entrée de jeu, oui, j'ai dit un
monde de possibilité qu'offrent ces nouveaux modes de transport collectif pour
la population de l'est de Montréal. On désenclave des quartiers, on permet à
des populations d'avoir accès à des zones d'emplois, on permet à des employeurs
d'avoir un meilleur bassin d'emplois aussi. C'est... Sur le plan économique,
sur le plan social, sur le plan environnemental, ces projets sont extrêmement
importants, attendus, bien sûr, par la population. Tous ces projets font partie
d'un plan de transport pour la région métropolitaine, sont inclus dans...
Mme Rouleau : ...plan économique,
sur le plan social, sur le plan environnemental, ces projets sont extrêmement importants,
attendus, bien sûr, par la population.
Tous ces projets font partie d'un plan de
transport pour la région métropolitaine, étaient... sont inclus dans le plan
stratégique de l'ARTM, l'Autorité régionale du transport métropolitain, et vont
permettre de compléter une offre de service pour la population de l'est de Montréal
notamment. Et pas seulement que pour l'est de Montréal, mais aussi pour la
périphérie de Montréal, parce que dorénavant on aura un réseau structurant de
métro sous-terrain, de surface et aérien auquel va se greffer tout un ensemble
de transports organisés par l'ARTM et par les différentes sociétés de
transport.
C'est donc une vision de la mobilité
métropolitaine que nous sommes en train de mettre en place. Parce que je ne
sais pas si vous savez, M. le député des Îles-de-la-Madeleine, que la
congestion sur l'île de Montréal et le pourtour de l'île de Montréal coûte
4,3 milliards de dollars chaque année, c'est effroyable comme congestion.
Avant la pandémie et même pendant la pandémie, on a encore de la congestion. Et
ce qui est une réalité, c'est que, dans l'est de Montréal, la population n'a
pas eu droit au mode de transport structurant, et c'est ce que nous réparons.
Le projet de la ligne bleue va se
réaliser. Nous mettons en place... nous avons annoncé la création, et le
lancement a été effectué lundi, d'un groupe d'action qui va vraiment s'assurer
que, dans le cadre budgétaire qui a été mis en place... Parce que nous avons
une contribution du gouvernement fédéral de 1,3 milliard, et le gouvernement
du Québec a établi un cadre financier. Donc, nous voulons que le projet se
réalise dans le cadre financier avec les stations du métro Saint-Michel jusqu'à
Anjou. Alors, ce groupe d'action constitué des têtes dirigeantes des sociétés,
des organisations qui sont intimement liées à la réalisation de la ligne bleue
ont donc une mission extrêmement importante de nous donner le topo, là, la recommandation
qui sera proposée au Conseil des ministres, évidemment.
• (10 h 30) •
Et trois mois, trois mois, c'est ce qu'il
a fallu pour créer la ligne jaune, je vous le rappelle, lorsque le maire
Drapeau a obtenu l'Expo 67 et qu'il a demandé aux gens de l'époque de
rallonger, de créer une nouvelle ligne pour se rendre à l'île Notre-Dame. Et
trois mois il aura fallu pour créer la conception de cette ligne jaune, et
trois ans pour la réaliser. Donc, je pense qu'on est capables...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Rouleau : ...de rallonger,
de créer une nouvelle ligne pour se rendre à l'île Notre-Dame. Et trois mois il
aura fallu pour créer la conception de cette ligne jaune, et trois ans pour la
réaliser. Donc, je pense qu'on est capables, ici, au Québec, de le faire.
Et pour ce qui est du REM de l'Est, évidemment,
que nous avons entendu toutes les préoccupations. J'ai rencontré les gens que
vous avez nommés, je les ai tous rencontrés. La Caisse de dépôt, depuis le mois
février, rencontre... a rencontré une quarantaine d'organisations, et vont
suivre encore des consultations citoyennes pour bien expliquer le projet et
répondre aux questions des citoyens. À partir de mai, juin... en mai, juin, il
y aura ces consultations. Viendront... ensuite viendront aussi les consultations
liées au BAPE, le BAPE qui aura lieu, je vous l'annonce, à la fin de l'année
2021.
Nous annoncerons prochainement la création
de ce comité aviseur constitué de gens, de professionnels de haut niveau qui
vont avoir la mission, le mandat de travailler à l'intégration urbaine du REM
de l'Est. Comparé au REM un, le REM de l'Ouest, qui longe une autoroute, le REM
de l'Est traverse des quartiers, est en milieu urbain. Évidemment que c'est une
réalité.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la ministre. Donc, je cède maintenant la
parole au député de Beauharnois. M. le député, vous avez maximum
cinq minutes.
M.
Reid
:
Maximum cinq minutes. Merci, Mme la Présidente. Chers collègues, bonjour.
Heureux d'être parmi vous en ce vendredi ensoleillé. Il n'y a pas... à
l'extérieur, on est très heureux.
Mme la ministre, chers collègues, bien
entendu, c'est un dossier... c'est un beau dossier, l'histoire du REM. Quand on
parle de mobilité, à la fois ça m'interpelle comme adjoint parlementaire aux
Transports, mais également j'en suis concerné dans ma circonscription.
J'aimerais, moi, aujourd'hui, vous parler, pour ce premier bloc-là, parler du
REM à Montréal, ses banlieues limitrophes. Tout d'abord, comme vous le savez,
le Réseau express métropolitain va prendre la forme d'un métro léger de 26
stations, on l'a mentionné, 67 kilomètres, qui va relier le centre-ville,
l'aéroport et la région métropolitaine de Montréal. La construction a débuté en
2018 et devrait se terminer, en principe, en 2024, pour un coût total de 6,5 milliards
de dollars. Pour avoir... Mon comté est situé dans le sud-ouest de Québec,
j'emprunte régulièrement la route 40, donc, qui est dans l'Ouest de l'île de
Montréal, et j'ai vu l'avancement de ces travaux-là, et c'est quand même assez
impressionnant, Mme la Présidente.
Puis ce qui m'a frappé, la première fois,
j'en avais parlé à Mme la ministre, en 2018‑2019, c'est quand on regarde le
premier tracé du REM, la première phase, en fait. Moi, je l'avais baptisée la
ligne rouge, parce qu'elle passait principalement dans des comtés libéraux.
Mais ça, c'est dit, on va avancer...
M.
Reid
: ...la
première fois, j'en avais parlé à Mme la ministre, en 2018‑2019, c'est quand on
regarde le premier tracé du REM, la première phase, en fait. Moi, je l'avais
baptisée la ligne rouge, parce qu'elle passait principalement dans des comtés
libéraux. Mais ça, c'est dit, on va avancer vers l'est de l'île.
On considère que le REM constitue la plus
grande infrastructure en transport public du Québec depuis l'achèvement du
métro de Montréal qui, lui, fut inauguré au milieu des années 60. On va
d'ailleurs rivaliser avec plusieurs grandes villes mondiales, Vancouver ici, au
Canada, pour la longueur du tracé. On parle de 67 kilomètres, comme je
l'ai mentionné tout à l'heure, en termes de grand réseau automatisé. De plus,
le réseau est intégré, comme le mentionnait Mme la ministre, est intégré au
système existant, connecté au métro, aux trains de banlieue, aux autobus, en
plus de services de partage de moyens de locomotion légers, là, comme les
bicyclettes. Donc, ça va être possible de trimballer sa bicyclette, donc, dans
les différents trains. L'objectif de tout ça, c'est d'améliorer la mobilité des
citoyens sur l'île de Montréal puis également, bien entendu, de réduire les
GES.
Je vous parle de ce réseau car, par la
suite, j'aimerais faire un lien sur la manière dont nous envisageons de sauver
des coûts pour les citoyens du Québec en entier lorsqu'on procède à des projets
d'envergure, même si au départ ce sont d'énormes sommes qui sont investies,
vous en conviendrez.
Nous avons présenté... aussi présenté
récemment le projet du REM de l'Est jusqu'à Pointe-aux-Trembles qui viendra
rivaliser ce secteur de Montréal... revitaliser ce secteur de Montréal jusqu'au
cégep Marie-Victorin au nord. C'est ambitieux, 32 kilomètres,
23 stations, 10 milliards d'investissements. Il y aura assurément des
ajustements à apporter afin que le projet du prolongement de la ligne bleue du
métro de Montréal et celui du REM de l'Est puisse mieux s'arrimer. Et je
reprends les paroles de la ministre, l'est de l'île, c'était le parent pauvre
du transport collectif, puis je pense, les gestes que l'on pose actuellement
vont bien servir les citoyens de l'île de Montréal et j'en suis très heureux.
Nous souhaitons que cela puisse se faire
avec un minimum d'impact sur l'échéancier. Soit dit en passant, si on refait
l'historique de la ligne bleue, on voit qu'il est parti sur des bases instables
à cause de la mauvaise gestion de l'ancien gouvernement, ce qui nous a obligés
à revoir les coûts de 3,9 à 4,5 milliards. On souhaite maintenant
travailler à l'intérieur de cette enveloppe budgétaire.
J'aimerais vous glisser un mot sur le
modèle d'affaires du REM car je crois que sa constitution est très
intéressante. La Caisse de dépôt et placement du Québec a décidé de se lancer
dans la construction d'infrastructures de transport collectif avec le REM.
D'accord, mais regardons un peu plus... prend la forme de cette entente,
d'autant plus qu'il y a des prolongements de REM qui sont à l'étude pour Laval
et Longueil en plus.
Au PQI, on parle d'un montant de
18,7 milliards qui a été inscrit pour les projets de CPDQ Infra. Certaines
modifications ont eu lieu au niveau du PQI 2020‑2030 et celui en cours,
2021‑2031. Étant donné que la CDPQ Infra a confirmé son intérêt à prendre en
charge le projet pour relier l'est du nord... l'est et le nord-est au
centre-ville de Montréal et que le gouvernement lui en confiera sa gestion, ce
dernier s'est retiré.
Je vous dirais que...
M.
Reid
: ...et
celui en cours, 2021‑2031. Étant donné que la CDPQ Infra a confirmé son intérêt
à prendre en charge le projet pour relier l'est du nord... l'est et le nord-est
au centre-ville de Montréal et que le gouvernement lui en confiera sa gestion,
ce dernier s'est retiré.
Je vous dirais que... Il me reste très peu
de temps, Mme la Présidente. Je pense que le modèle que l'on a développé, il
est à l'avantage des citoyens, il est à l'avantage des citoyens du Québec et
des citoyens de Montréal, parce que ce sont des projets, donc, qui vont
favoriser la mobilité sur le territoire de l'île de Montréal, également
éventuellement en dehors de l'île de Montréal, et je souhaiterais qu'un jour le
REM se rende dans le comté de Beauharnois. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Merci beaucoup. Je cède
maintenant la parole à la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme
Rotiroti
:
Bonjour. Merci beaucoup. Alors, merci, Mme la ministre. Je salue la ministre,
tous les gens qui l'accompagnent, mes collègues de toutes les formations politiques
et surtout mon collègue de Marquette qui m'accompagne aujourd'hui en tant que porte-parole
du transport.
Alors, écoutez, cinq minutes, ce n'est pas
long, alors, si vous permettez, je ne ferais pas des gros préambules, j'irai
direct à certaines questions que je voudrais poser à la ministre. Je vais faire
un peu inverse de mes collègues qui ont pris la parole, je vais parler de la
ligne bleue avant de parler du REM de l'est parce que la ligne bleue est déjà
un projet qui est déjà assez avancé.
Alors, je suis contente d'être ici ce
matin pour parler de la desserte de l'est de Montréal. La ministre a dit à
plusieurs reprises que ça prend un mode structurant, un mode de transport
structurant, on est d'accord. Je suis d'accord aussi, elle a raison quand elle
dit que la ligne bleue, le train de l'est... Et je vous fais remarquer, le SRB,
pour répondre à la question du député de Portneuf, c'est tous des dossiers...
pas Portneuf, Beauharnois, c'est tous des dossiers qui ont été faits, annoncés
avec des sommes réservées par le gouvernement précédent. Alors, quand on dit
que l'est de Montréal est l'enfant pauvre, là-dessus, c'est vrai, mais le Parti
libéral a remédié à ça parce que ces trois grands projets là ont été faits sous
notre gouverne. Non seulement qu'ils sont en cours, je te dirais que le SRB est
quasiment fini, train de l'est est fait, et la ligne bleue est en chemin. Et
non seulement que nous l'avons annoncé, mais on a réservé les sommes pour
s'assurer que ces projets voient la fin.
Alors, ceci dit, la ligne bleue, écoutez,
ça a été... c'est un projet qui, comme je vous dis, avance. Mais, depuis l'arrivée
de la CAQ, on dirait qu'il y a eu des moments où est-ce que ce projet de loi a
été remis en question. À plusieurs reprises, on voit... que ça soit au moment
qu'on a adopté la loi n° 66 qui concernait les expropriations, on a eu le
ministre à l'époque qui a sorti publiquement en disant : Ça prend la loi
n° 66 sinon la ligne bleue ne verrait plus le jour. Par la suite, on a eu
le premier ministre qui est embarqué dans le même discours.
Et là aujourd'hui on a ce comité qui a été
mis en place par la ministre avec un mandat qui est très précis, de trouver une
façon de...
Mme
Rotiroti
:
...qui a sorti publiquement en disant : Ça prend la loi n° 66
sinon la ligne bleue ne verrait plus le jour. Par la suite, on a eu le premier
ministre qui a embarqué dans le même discours. Et là, aujourd'hui, on a ce
comité qui a été mis en place par la ministre avec un mandat qui est très
précis, de trouver une façon d'arrimer l'annonce de REM de l'est avec les
structures existantes. Mais j'aimerais ça que la ministre nous confirme que
cette mise en place de ce comité-là ne vient d'aucune manière retarder la ligne
bleue.
• (10 h 40) •
Nous avons un léger retard par rapport au
projet de loi n° 66 sur les expropriations de 18 mois. Et vous
comprenez, Mme la ministre, qu'entendre de la revitalisation de l'est de
Montréal quand on parle de... que vous dites souvent que l'est de Montréal est
l'enfant pauvre et on doit s'assurer une meilleure desserte pour l'est de
Montréal, là-dessus, je pense qu'on est tout à fait d'accord. Sauf qu'il faut
que vous compreniez que la ligne bleue, c'est... Le tracé de la ligne bleue
part de la SRB Pie-IX et s'en va jusqu'à Anjou. C'est cinq stations. Ces cinq
stations là sont sur une artère principale, qui est la rue Jean-Talon. C'est une
artère qui est commerciale, mais aussi résidentielle. Et à chaque fois qu'on
questionne la ligne bleue, à chaque fois qu'on met dans l'univers que ça
pourrait prendre plus de temps, bien, non seulement ça crée de l'angoisse pour
ces gens-là, mais il y a un effet collatéral qui fait en sorte qu'on ne peut
pas avancer dans toute la revitalisation de cette artère-là.
Alors, la densification, il y a des beaux
projets qui s'en viennent. Alors, il faut que vous compreniez, là,
qu'aujourd'hui, là, les gens de l'est de Montréal veulent vous entendre dire
que la ligne bleue va se faire. Est-ce que l'échéancier... De nous dire que
l'échéancier de 2026 sera respecté et que d'aucune manière l'annonce du REM de
l'est va venir enlever... enlever quelque chose à la ligne bleue. Je pense
qu'on doit aussi prendre en considération qu'il y a une expertise, il y a un
consensus autour de la ligne bleue. Et là on questionne. Parfait. On questionne
le coût. On parle d'un projet de cinq stations. On dit souvent dans les médias,
c'est repris à plusieurs reprises, c'est un projet de 4,5 milliards. On
est rendu à 6 milliards, mais qu'est-ce qu'on ne dit pas, c'est que le
tracé, le tunnel en soi, c'est 2,5 milliards. Le reste, c'est tout
qu'est-ce qui... c'est les expropriations. C'est tout qu'est-ce qui entoure le
développement de la ligne bleue. Et je trouve ça malheureux que, pour la ligne
bleue, on questionne les coûts, on questionne le projet, on questionne le tracé
quand, pour d'autres projets, bien, c'est bar ouvert puis il n'y a pas de
question d'argent...
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée. Merci beaucoup.
Mme
Rotiroti
:
...ou de limite d'argent. Alors...
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci. Je suis désolée de vous couper. Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Alors,
merci beaucoup. Et merci pour votre appui qui semble bien inconditionnel à la
réalisation de cette ligne bleue que nous voulons réaliser. Nous voulons
réaliser le prolongement de la ligne bleue jusqu'à Anjou à partir du métro Saint-Michel
jusqu'à Anjou...
Mme Rouleau : ...alors, merci
beaucoup, et merci pour votre appui, qui semble bien inconditionnel à la réalisation
de cette ligne bleue que nous voulons réaliser. Nous voulons réaliser le prolongement
de la ligne bleue jusqu'à Anjou, à partir du métro Saint-Michel jusqu'à Anjou.
C'est une détermination claire et précise. C'est pourquoi nous avons inscrit le
projet dans le projet de loi qui a été adopté, la loi n° 66
sur l'accélération des grands projets d'infrastructure, pour s'assurer de faire
avancer rapidement le projet de la ligne bleue.
La mise en place de ce groupe d'action est
arrivée parce que, justement, il y a eu énormément de bruit autour de la ligne
bleue, des possibles retards, des coûts qui augmentaient, alors, le groupe
d'action, qui est constitué des parties prenantes qui sont intimement liées à
la réalisation de cette ligne bleue. Pas seulement que la société de transport,
pour laquelle j'ai énormément de respect et qui a, jusqu'à... qui est toujours
responsable de la réalisation de la ligne bleue, mais qui agissait dans son
mandat.
Nous avons adjoint à cette réflexion, pour
s'assurer que la ligne bleue se réalise dans les budgets, dans le tracé, dans
la portée qui a été déterminée, le tracé qui a été déterminé et dans les
échéanciers... nous avons donc constitué ce groupe d'action pour s'assurer
d'avoir la meilleure proposition, pour le bien de la population, le meilleur
projet, qui est interrelié, bien sûr, avec le REM, avec le REM et avec le SRB
Pie-IX. Déjà, des travaux sont en cours, là, en ce moment, alors il n'est pas
question de retarder. Il est question de... je vous dirais, de remettre le
train sur les rails, de s'assurer que le projet se réalise correctement, et que
ce ne soit pas un projet à rabais, que ce soit la meilleure proposition pour la
population et, vous en avez convenu avec moi, qui a besoin de ce mode de
transport.
Donc, oui, la ligne bleue va se réaliser,
c'est notre objectif, c'est... Ce que nous voulons, c'est de réaliser la ligne bleue,
que ce ne soit plus un projet qui soit remis à la prochaine décennie. On veut
que la ligne bleue se réalise, et c'est la mission, c'est le mandat qui a été
donné à ce groupe de travail, qui... Et je dois vous dire aussi... Je l'ai
mentionné tout à l'heure, mais la Caisse de dépôt, CDPQ Infra, va participer
aux travaux, lorsque ce sera nécessaire, pour s'assurer de l'arrimage de la
ligne bleue avec le REM. Le REM, il a été annoncé en décembre dernier, était
déjà dans le PQI, était déjà inscrit dans ce qu'on appelle le PIDTC, le plan
d'initiatives du développement du transport collectif de...
Mme Rouleau : ...pour s'assurer
de l'arrimage de la ligne bleue avec le REM. Le REM, il a été annoncé en
décembre dernier, était déjà dans le PQI, était déjà inscrit dans ce qu'on
appelle le PIDTC, le plan d'initiatives du développement du transport collectif
de l'ARTM. Depuis 2018 qu'on en parle, alors ce n'est pas nouveau, mais il faut
s'assurer de cet arrimage efficace des différents modes de transport que l'on
met en place pour la population de l'Est de Montréal et qui va profiter non seulement
pour l'Est de Montréal, ça va évidemment être très important pour le développement
économique et social, comme je l'ai dit, et environnemental, bien sûr, mais ça
va profiter aussi pour la région, la région montréalaise, les gens qui vont
avoir dorénavant accès à l'ensemble du réseau structurant de l'île de Montréal,
ce qu'ils n'ont pas à l'heure actuelle.
Alors, c'est... Les démarches que nous
faisons servent à faire accélérer le projet de la ligne bleue, sert à... et
tout l'ensemble des démarches évidemment sont un bien pour la... C'est à la population
qu'on pense. C'est au développement structurant qu'on pense, et à ce territoire
qui a été, et vous en avez convenu avec moi, totalement oublié au fil des
dernières décennies, qui a été mis de côté, alors que c'est un territoire qui
est maintenant en plein développement, avec une adhésion de l'ensemble des
parties prenantes. Et les gens sont heureux de ce dénouement. Enfin! Ce que
j'entends, moi, c'est : Enfin!
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Beauharnois.
M.
Reid
:
...continuer dans mon premier... suite à mon premier bloc tantôt. Bien entendu,
on a parlé de privatisation possible du transport collectif, ce qui a été
soulevé par mon collègue tantôt. Il y a plusieurs critiques, donc, du projet de
REM qui parlent d'une privatisation, là, du transport collectif, mais on est vraiment
ici devant un partenariat public-public pour réaliser des projets voulus par
les gouvernements. Il faut savoir que la Caisse de dépôt et de placement du Québec,
c'est quand même une grande organisation avec un actif de près de 366 milliards,
donc je pense qu'ils sont en mesure de bien gérer les sous des Québécois. Puis
la CDPQ a une expérience également dans la gestion de projets d'envergure.
Selon ma compréhension, CDPQ Infra assume
l'entièreté de la responsabilité pour toutes les phases du projet. Alors, on
parle de la planification, du financement, réalisation et exploitation. Elle se
démarque des partenariats public-privé que l'on connaît par sa grande
implication en phase de conception et de développement. C'est un modèle unique
qui lui permet d'incarner l'une des seules organisations dans le monde...
M.
Reid
: ...du
projet. Alors, on parle de la planification, du financement, réalisation et
exploitation. Elle se démarque des partenariats public-privé que l'on connaît
par sa grande implication en phase de conception et de développement. C'est un
modèle unique qui lui permet d'incarner l'une des seules organisations dans le
monde à réunir la capacité financière et l'expertise technique pour concrétiser
des mégaprojets d'infrastructure. On y voit là une formule équilibrée entre le
tout public et le tout privé, surtout au niveau des incitatifs, des échéanciers
et des dépassements de coûts.
Je serais même d'avis que de telles
réalisations vont encourager, et je l'espère, la CDPQ Infra, qui est
indépendante dans sa gestion, faut-il le dire, à aller chercher des nouveaux
marchés en menant des projets à l'étranger. Je pense qu'actuellement il y a
plusieurs grandes villes dans le monde qui sont à la recherche de moyens de
transport et je pense qu'en développant une expertise comme le fait CDPQ Infra,
bien, ça risque de faire rayonner le Québec et de créer une expertise avec une
grande valeur chez nous.
Cette structure... voyons, cette structure
de projet, excusez-moi, permet de faire plus de projets par dollar disponible,
donc a incidence au point de vue du calcul de la dette en fonction de la
participation du Québec en équité.
Le principal bénéfice est la qualité de
vie des citoyens, bien entendu. Lorsque le gouvernement va de l'avant avec des
projets de cette envergure, il examine le prisme d'un projet structurant en
transport en commun sous tous ses angles. S'il est possible de confier le
projet à une tierce partie qui veut assumer les risques, et que le gouvernement
calcule que cela sera à l'avantage des contribuables, alors, bien entendu, Mme
la Présidente, tout le monde y gagne. Tout ça au bénéfice des Québécois, au
niveau de la qualité du service, en plus de la réduction des gaz à effet de
serre. Nul doute que nous avons ici une belle opportunité pour favoriser la
mobilité des citoyens.
• (10 h 50) •
Par ailleurs, l'intérêt pour un
partenariat public-public, hein, qu'on a avec CDPQ Infra, je pense qu'elle est
extrêmement intéressante. Cette forme aboutit à des rendements supérieurs, dans
le meilleur intérêt des déposants de la caisse, donc une grande partie de la
population du Québec, directement et indirectement, au reste des citoyens. Ça
amène une question de philosophie politique sur la manière de financer le
développement des transports en commun.
Devrions-nous rehausser la taxe sur le
carburant? Je suis sûr que le PQ et Québec solidaire ont des positions très
tranchées sur le sujet, mais la réponse n'est vraiment pas aussi simple qu'elle
en a l'air. Par exemple, la Saskatchewan a décidé de taxer les propriétaires de
véhicules électriques parce qu'ils ne contribuent pas via la taxe sur
l'essence. Citons un article de Radio-Canada, ça a été fait en date du 7 avril
dernier : «À partir du 1er octobre 2021, les Saskatchewanais qui possèdent
un modèle de voiture électrique seront contraints de payer 150 $ chaque
année. La mesure, annoncée mardi, a été prise pour que les usagers de ces
véhicules contribuent à la maintenance du système autoroutier de la province.
Pourtant, la plupart des plans traitant de stratégies pour combattre les
changements climatiques, dont celui de la ville de Regina, là-bas, incluent des
provisions qui consistent à encourager la population à utiliser des méthodes de
transport plus...
M.
Reid
: ...la
mesure annoncée mardi a été prise pour que les usagers de ces véhicules
contribuent à la maintenance du système autoroutier de la province. Pourtant,
la plupart des plans traitant de stratégies pour combattre les changements
climatiques, dont celui de la ville de Regina là-bas, inclut des provisions qui
consistent à encourager la population à utiliser des méthodes de transport plus
respectueuses de l'environnement. C'est donc une mesure, à première vue, à
l'opposé des incitatifs qu'on voit en Scandinavie, ici même. En fait, on
comprend qu'il s'agit d'un choix idéologique pour tenter d'arriver au même but.
Quelques commentateurs politiques pourraient qualifier cette approche de
conservatrice, orientée entre l'équité entre chaque contribuable. Les administrations
gouvernementales qui font ce type de choix, d'instaurer une nouvelle taxe, font
le parie que les gens vont continuer de plus en plus à acheter des voitures
électriques de toute façon. Ils préfèrent donc augmenter les recettes de l'État
pour financer la réfection des routes pour pouvoir justement disposer de plus
d'argent. C'est un point de vue qui ne fait pas consensus ici, Mme la
Présidente, qui n'est pas fou, mais je vous dis que nous ne sommes pas séduits
par cette idée actuellement. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...le député. Nous amorçons donc la troisième série
d'interventions. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oh! Je n'avais
pas vu venir mon tour, merci. Mme la Présidente, avec grand plaisir, je vais
réitérer un certain nombre de questionnements auxquels j'aimerais que la
ministre réponde. En fait, j'ai parlé tout à l'heure du budget, là. Le
2,2 milliards de dollars, c'est une question très, très précise,
pragmatique, on peut avoir et on souhaite avoir des explications :
Pourquoi y a-t-il un 2,2 milliards de différences au PQI sur le projet de
REM par rapport aux données que l'on possède sur la construction des deux
premiers projets?
J'aimerais également, puisqu'il est
question de budget, savoir ce qu'il en est de l'entente pour le REM de l'Est
concernant le rendement de 8 % de la Caisse de dépôt et placement.
8 %, là, on va aller le chercher notamment par un prélèvement de
0,72 $ pour chaque kilomètre parcouru, pour chaque passager chaque jour,
ce qui est déjà quatre fois plus que le Canada Line de Vancouver. Mais là ce
qu'on se demande, et ça, ça sera indexé à l'inflation pour les deux prochains
siècles, mais est-ce qu'on a exactement la même formule de financement pour le
REM de l'Est? C'est une préoccupation, je pense, qui est légitime, de
voir : Est-ce qu'on va réviser ces paramètres-là? Je pense que cette
question-là, si on veut nous faire croire que c'est un projet qui peut
accentuer le nombre de kilomètres pour chaque dollar investi, je pense qu'il
est nécessaire de savoir combien de dollars seront investis.
Maintenant... On a parlé tout à l'heure...
la ministre a mentionné le fait qu'elle avait rencontré de nombreuses
organisations, si j'ai bien compris, en disant qu'elle avait rencontré des
groupes. J'aimerais quand même savoir si les groupes citoyens ont été
rencontrés. Vous savez qu'il y a une coalition qui s'est formée pour un REM
socialement acceptable et qui réclame justement de rencontrer des représentants
du...
M. Arseneau : ...si j'ai
bien compris en disant qu'elle avait rencontré des groupes. J'aimerais quand
même savoir si les groupes citoyens ont été rencontrés. Vous savez qu'il y a
une coalition qui s'est formée pour un REM socialement acceptable, et qui
réclame justement de rencontrer des représentants du gouvernement. Et à ce que
je sache, à moins qu'on m'indique le contraire, ils n'ont pas eu audience
auprès du gouvernement ou de ses ministres jusqu'à présent. Et je pense que
c'est un groupe qui est représentatif de la population qui sera desservie, mais
en même temps touchée par le projet actuel du REM de l'est. Parce qu'on parlait
tout à l'heure, le député de Beauharnois parlait de qualité de vie qu'on veut
augmenter, améliorer avec un projet comme celui-là. Ça comporte un très grand
nombre d'éléments. Et beaucoup des préoccupations sont exprimées par ces
gens-là, par donc des citoyens de l'est de Montréal, qui ne souhaitent que
pouvoir en discuter avec la ministre.
D'autre part, le projet, tel qu'il a été
présenté par la CDPQ, puis on le réitère aujourd'hui, semble être en fait déjà
planifié comme étant à prendre ou à laisser. Et là, moi, ce qui m'interpelle
là-dedans, c'est de voir jusqu'à quel point la CDPQ peut être influencée par
les rencontres qu'elle mène. Parce que, moi, je regarde l'ensemble des
commentaires qui ont été exprimés et puis il y a très peu de gens, là, à part
peut-être les membres du groupe parlementaire de la Coalition avenir Québec et
la CDPQ, qui sont d'accord pour acheter le projet tel qu'il est présenté
aujourd'hui.
Donc, il y a un besoin impérieux
d'améliorer ce projet-là et en particulier certains tronçons aériens qui vont
défigurer la ville et qui ont été fortement dénoncés par plusieurs, et non
seulement par les résidents, par la population, mais par aussi des gens de la
grande entreprise, par des commentateurs également.
Je voudrais aussi amener à question du
comité aviseur. Ce comité aviseur là, on nous dit qu'il sera formé bientôt. Ça
fait déjà plusieurs semaines qu'on le dit. On souhaite que, maintenant, ça
puisse être fait, mais qu'il puisse être constitué de façon à pouvoir
travailler de façon totalement indépendante et objective. Je pense que c'est
une condition absolument sine qua non. On parle de professionnels de haut niveau.
Seront-ils mis à contribution de façon totalement indépendante? Et comment
prendront-ils en compte l'opinion populaire, l'opinion citoyenne et son point
de vue? C'est des éléments qui me préoccupent. Et, encore une fois, je réitère
la question initiale, est-ce que la ministre est d'accord pour s'engager à
faire comparaître les représentants de la CDPQ Infra en commission
parlementaire pour faire la lumière sur tout le projet?
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Rouleau : Bien, je
vous remercie beaucoup...
M. Arseneau : ...et encore une
fois, je réitère la question initiale : Est-ce que la ministre est d'accord
pour s'engager à faire comparaître les représentants de la CDPQ Infra en commission
parlementaire pour faire la lumière sur tout le projet?
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. Mme la
ministre.
Mme Rouleau : Bien, je vous
remercie beaucoup, M. le député, pour vos questions. Concernant le 2,2 milliards
qu'on retrouve dans le PQI, c'est une réserve qui a été faite pour des projets
de transport collectif qui sont à l'étude à l'heure actuelle. Alors, on sait
qu'il y a une étude qui a été demandée pour le secteur de Laval, une étude pour
le secteur de la Rive-Sud notamment. Alors, ce sont des réserves qui ont été
faites dans le PQI pour des projets qui pourraient voir le jour dans la région,
dans la grande région métropolitaine pour compléter l'ensemble du réseau.
Alors, voilà pour ce 2,2 milliards.
Vous avez des questionnements sur le
financement. La proposition de la Caisse de dépôt, CDPQ Infra, sera déposée
prochainement. Suite à ce dépôt, à cette proposition, il y a évidemment des
discussions qui sont faites par le RTM, avec le ministère des Finances, avec le
ministère des Transports, pour évaluer la proposition, faire les négociations
qui doivent être faites. Mais à ce jour, là, je ne peux pas aller plus loin que
cela dans le... au niveau du financement, sinon que l'évaluation du projet du REM
de l'est est de 10 milliards. Alors, on sait quelle est l'enveloppe.
Et pour faire un comparable, là, dans le
cas du REM... du premier REM, le REM de l'ouest, là, qu'on peut appeler
dorénavant, un projet de... qui, aujourd'hui, est à 6,5 milliards, qui avait
débuté un peu moins que cela, le gouvernement s'est toujours engagé à
1 280 000 000 $, et c'est toujours un engagement de
1 280 000 000 $ pour ce premier REM. Sinon, un ajout que
nous avons dû faire parce qu'il y a eu un oubli, de la part de l'ancien
gouvernement, dans le REM un, ce sont les mesures d'atténuation, qui n'avaient
pas été prises en compte. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons pu constater
cet oubli, donc, et nous avons corrigé le tir.
• (11 heures) •
Concernant les consultations, vous nous
parlez de la Coalition pour un REM socialement acceptable, qui a été rencontrée
le 11 mars dernier par CDPQ Infra. Parmi les... Il y a une quarantaine
d'organisations. Ce sont des chambres de commerce, des comités transport de
chambres de commerce, ou des tables de quartier, ou... corporation du
développement communautaire de la pointe. C'est des...
11 h (version non révisée)
Mme Rouleau : ...dernier par
CDPQ Infra. Parmi les... Il y a une quarantaine d'organisations... Ce sont des
chambres de commerce, des comités transport de chambre de commerce, ou des
tables de quartier, ou Corporation du développement communautaire de la pointe,
c'est des... InfoLogis de l'est de Montréal, l'Association industrielle de
l'est de Montréal, donc toute une panoplie d'organisations qui représentent
bien la société civile qui ont déjà été rencontrées, là, depuis le début
février, là, jusqu'à aujourd'hui. Suivront aussi des... à partir de mai et
juin, en fait en mai et juin des consultations citoyennes, tel que demandé, et,
parallèlement à ça, dans toute la démarche du BAPE, qui aura lieu à la fin de
l'année, bien, il y a des consultations qui sont organisées, là, par le BAPE.
Donc, il ne manque pas de consultations auprès de la population et des groupes
ciblés, là, des organisations qui sont... qui ont un rôle à jouer pour
l'avancement de ce projet.
Le comité aviseur, oui, il est
indépendant, il est nommé par le gouvernement et il est indépendant. Ce sont
des gens qui ont une grande science, je dirais, et une vision très claire, là,
de l'intégration d'un tel projet, l'importance de l'intégration d'un tel
projet, projet signature. Et ce n'est pas un label publicitaire, là, c'est nous
qui l'avons dit. C'est le gouvernement, c'est le premier ministre qui l'a dit,
ce n'est pas la Caisse de dépôt qui a dit : On veut un projet signature.
Nous avons dit : Nous voulons un projet signature, un projet qui s'intègre
bien dans la communauté. Parce que, contrairement au premier REM, qui, comme je
vous le disais, longe une autoroute, là, on est en milieu urbain et on traverse
le centre-ville. C'est...
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la ministre.
Mme Rouleau : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup. M. le député de Portneuf.
M. Caron : Bonjour et merci,
Mme la Présidente. Très heureux d'être avec vous ce matin, très heureux d'avoir
été sollicité par notre ministre pour intervenir ce matin. C'est cela, la
beauté de la chose lorsqu'on est député, c'est de travailler sur les dossiers
de notre circonscription, mais de pouvoir aussi intervenir sur des dossiers qui
peuvent parfois être éloignés, mais pas éloignés dans notre coeur. Bien que mon
comté, Portneuf, est situé à plus de 200 kilomètres de Montréal, je crois qu'il
est pertinent d'avoir le point de vue à la fois d'un citoyen, d'un député, bien
entendu, mais aussi de faire un petit clin d'oeil à qui je suis, un citoyen
issu de l'immigration. D'ailleurs, notre collègue critique du Parti québécois
en matière de transport est le représentant d'une circonscription qui est
située à 1 300 kilomètres de Montréal. C'est bien la démonstration
aujourd'hui que les distances...
M. Caron : ...à qui je
suis, un citoyen issu de l'immigration. D'ailleurs, notre collègue, critique du
Parti québécois en matière de transport, est le représentant d'une circonscription
qui est située à 1 300 kilomètres de Montréal. C'est bien la
démonstration aujourd'hui que les distances kilométriques, eh bien, n'empêchent
pas la légitimité de pouvoir questionner nos ministres pour des projets
d'ampleur tels que celui-là.
Donc, je vais faire un petit peu référence
à la fois à mes origines, mais aussi à mon expérience passée. Vous savez, on
dit souvent que Montréal est la plus grande ville francophone d'Amérique. Elle
a été longtemps, d'ailleurs, été la deuxième ville dans le palmarès des cités
francophones après, bien entendu, Paris. Mais depuis la croissance de certaines
grandes municipalités, notamment en Afrique, la région métropolitaine de
Montréal, avec ses 4,2 millions d'habitants, s'est récemment fait
supplanter en termes numériques, je m'entends bien. Mais qu'à cela ne tienne,
sa réputation comme ville d'accueil cosmopolite, rivée sur les arts et la
culture, n'est plus à refaire. Le Québec attire plein de gens par le tourisme,
qui, séduits, désirent rester ici par la suite. J'en suis d'ailleurs la preuve
vivante.
Ces expatriés, Mme la présidence...
Présidente, pardon, sont en grande majorité jeunes, éduqués, motivés par un
brillant avenir parmi nous. C'est une chance extraordinaire que le Québec a
d'ailleurs dans ce domaine. Je crois qu'il est très pertinent de parler de cet
accroissement dans le nombre d'Européens, de Maghrébins, de gens des Antilles,
par exemple, qui désirent s'établir à long terme au Québec. En Europe ou dans
certaines grandes villes ayant de larges bassins francophones, les résidents
sont familiers avec des systèmes structurants de transport en commun. Je pense
par exemple aux métros de villes que je connais bien comme Bruxelles, Lille où
j'ai étudié pendant de nombreuses années à l'université de sociologie, et
évidemment à Paris.
Mon arrivée d'ailleurs la première fois,
lorsque j'ai posé ma valise au Québec, j'ai découvert le métro. Et je peux vous
assurer que j'avais été à l'époque impressionné de par la desserte qui existait
déjà à ce moment-là, mais qui mérite qu'on s'y en attarde beaucoup encore
aujourd'hui, mais par la propreté et la sécurité qui y règne. Vous voyez, je
suis résolument optimiste pour le Québec, Mme la Présidente. J'entends ce que
la ministre déléguée aux Transports, responsable de la Métropole nous présente
comme plan pour l'avenir de notre capitale économique et je ne peux faire
autrement qu'être enchanté par ce développement en mobilité que nous amorçons.
Les prochaines années seront belles, plus
belles que celles qui ont précédé, j'en suis absolument convaincu. J'écoutais
plus tôt d'ailleurs ce qui se dessine spécifiquement pour la région de l'est de
l'île de Montréal, et je fais rapidement un lien entre le prolongement ou
création de ligne de transport collectif et, bien entendu, développement urbain
des municipalités limitrophes. Il y a effectivement une occasion à saisir pour
contribuer à l'essor des territoires dévitalisés...
M. Caron : …l'Est de l'île de
Montréal et je fais rapidement un lien entre le prolongement ou création de
ligne de transport collectif et, bien entendu, développement urbain des
municipalités limitrophes. Il y a effectivement une occasion à saisir pour
contribuer à l'essor des territoires dévitalisés. La désignation de zones
retenues se fera par le ministre de l'Économie et de l'Innovation en temps et
lieu, mais on peut présumer que l'accent sera mis sur des compagnies favorisant
des principes de l'économie circulaire et des technologies vertes et plutôt que
celles axées sur un passé industriel lourd et révolu. Je suis allé consulter la
page de la Caisse de dépôt en termes de bénéfices purs. On évalue à 60 000
le nombre d'emplois générés durant la construction du REM de l'Est. C'est quand
même très impressionnant, Mme la Présidente.
En terminant, je voudrais vous dire qu'il
y a un charme qui s'opère présentement au Québec, c'est incontestable. Il est
tranquille, mis en sourdine avec cette pandémie qui perdure, mais il est bien
là, comme un printemps tardif qui arrivera bientôt. On voit le soleil poindre
aujourd'hui. Alors, les nouveaux arrivants tombent amoureux du Québec comme moi
il y a 20 ans. Ils s'attendent, en retour, à ce que leurs gouvernements
investissent pour égaler leurs ambitions et qu'on donne des outils innovants,
des moyens de transport durables et des milieux de vie axés sur la modernité.
Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Merci beaucoup. Donc, nous
amorçons la quatrième série d'interventions avec le député de Marquette.
M. Ciccone :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. À mon tour de vous dire bonjour. Et,
d'entrée de jeu, j'aimerais remercier le député de Beauharnois de nous avoir dit
clairement, lors de sa première prise de parole, que ce projet du REM de l'Est
favorise les comtés caquistes de l'île de Montréal. Alors, pour cela, je vous
en remercie, M. le député.
Tout le monde s'entend, Mme la Présidente,
pour dire que l'est et le nord de la ville méritent une meilleure desserte de
transport en commun. Malgré que tous semblent d'accord avec le projet, il y a
beaucoup de questions qui persistent. Lorsque même des organismes
environnementaux et de valorisation du transport en commun ont leurs réserves,
bien, ça nous dit quelque chose, il faut y voir. Que ce soit chez la classe
économique, environnementale ou même citoyenne, ce qui fait l'unanimité, Mme la
Présidente, c'est le sentiment que le projet est perfectible. Le problème, c'est
qu'en raison du manque de transparence et de coordination avec les partenaires,
personne n'est en mesure de dire précisément ce qui pourrait être de ce
projet-là. J'ai entendu dire la ministre, un peu plus tôt, qu'elle s'engageait
à répondre à toutes les questions, qu'il était pour y avoir des consultations
citoyennes. Le problème, c'est qu'il ne faut pas répondre à ces citoyens-là, il
faut les écouter, il faut les écouter et les inclure dans le processus
décisionnel. Le ministre...
M. Ciccone :
...toutes les questions, qu'il était pour y avoir des consultations citoyennes.
Le problème, c'est qu'il ne faut pas répondre à ces citoyens-là. Il faut les
écouter, il faut les écouter et les inclure dans le processus décisionnel. Le ministre
des Transports, notre collègue de... la ministre de la Métropole, responsable
de la Métropole ont eu... tenu des consultations sur les dessertes aériennes
régionales, dont mon collègue des Îles-de-la-Madeleine faisait partie, et le collègue
de Mont-Royal—Outremont y était également.
• (11 h 10) •
Alors, j'invite la ministre également à
inclure les partis d'opposition, parce que je veux mentionner que, devant elle,
elle a une députée, la députée de Jeanne-Mance—Viger, qui était là dès le
début, dès le début, a fait débloquer le projet de la ligne bleue, et c'est un
peu grâce à elle que le tout a débloqué. Elle n'aime pas ça quand je dis ça,
mais je vous invite parfois à comprendre que votre meilleur allié, il est peut-être
en face, de l'autre côté du salon bleu, il n'est pas à gauche ni à droite.
Ceci dit, je veux juste également aller...
montrer une petite carte ici, que vous connaissez très bien, Mme la ministre. Il
y a Pointe-aux-Trembles, ça, c'est l'Est de Montréal, mais il faut comprendre
aussi que l'Est de Montréal, ça contient aussi Rivière-des-Prairies. À
l'extrémité ouest, il va y avoir une station. Vous savez que c'est enclavé.
C'est enclavé, puis il faut desservir, il faut desservir Rivière-des-Prairies.
Ça peut... quand ce n'est pas bien desservi au niveau du transport, ça peut
créer une précarité, et je le sais, dans mon comté, j'ai un quartier qui est
enclavé, ça crée de la pauvreté, les gens ont de la difficulté à sortir de leur
quartier, le transport n'est pas au rendez-vous, désert alimentaire, alors c'est
important de bien desservir, comme je vous l'ai mentionné. Il y a une pétition
qui a été lancée par mon collègue, par les résidents de Rivière-des-Prairies, il
y a 1 200 signataires, jusqu'à présent, alors c'est important de les
considérer, Mme la ministre.
Vous avez été mairesse, vous avez été
mairesse de Rivière-des-Prairies, également, vous connaissez très bien l
sentiment des résidents de Rivière-des-Prairies. Je sais que mon collègue de
LaFontaine, qui représente Rivière-des-Prairies, se bat contre ce manque de
services là. Là, on parle du prolongement du REM dans l'Est, mais il doit y
avoir, là, possibilité de mettre plus qu'une station, surtout aller plus loin
que seulement l'extrémité ouest.
Je vais vous donner mes questions en rafale,
parce qu'il ne me reste plus beaucoup de temps. Qu'allez-vous faire pour vous
assurer qu'ils seront entendus et qu'ils pourront, le cas échéant, faire
changer la proposition initiale de ne pas ajouter d'autre station du REM à
Rivière-des-Prairies? Comment la ministre peut nous assurer que le tracé du REM
est le meilleur? Comment la ministre va gérer le tronçon sur René-Lévesque? Et
mon collègue a parlé du 2,2 milliards, là, vous nous avez dit que c'était
une provision de 2,2 milliards pour des études. Alors, est-ce que la
ministre peut nous faire...
M. Ciccone :
...comment la ministre va gérer le tronçon sur René-Lévesque. Et mon collègue a
parlé du 2,2 milliards, là, vous nous avez dit que c'était une provision
de 2,2 milliards pour des études. Alors, est-ce que la ministre peut nous
faire... peut nous décortiquer clairement les montants pour toutes ces
études-là? Parce que des études à 2,2 milliards, là, on aimerait ça
comprendre comment cet argent-là va être dépensé pour ces fameuses études. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. Mme la
ministre.
Mme Rouleau : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. J'ai parlé de 2,2 milliards non pas pour faire que des
études, là, il y a des études qui sont en cours, et, si les projets sont
acceptés, il y aura de l'argent en réserve pour ces projets. On parle de
tronçons vers Laval, on parle de projets qui ont été... des études qui ont déjà
été annoncées, là, on en a parlé déjà publiquement de ces études-là, notamment
sur la rive sud et du côté de la rive nord. Alors, c'est de l'argent qui est en
réserve au PQI pour d'éventuels projets qui pourraient être mis de l'avant,
mais on n'est pas encore rendus là, mais il fallait les mettre en réserve.
Là, d'entrée de jeu, là, vous dites que...
pratiquement que c'est un projet politique. En fait, c'est une orientation de
notre gouvernement de bien desservir la population, une population qui, comme
l'a dit votre collègue, a été oubliée au cours des dernières décennies par les
derniers gouvernements. Donc, on répare cette situation pour la population de
l'est de Montréal. De l'est de Montréal, mais comme je l'ai dit aussi à
quelques reprises, cette structure du transport collectif, le métro
sous-terrain, aérien, de surface qui maintenant va desservir l'ensemble de
l'île de Montréal va servir pour l'ensemble de la grande région de Montréal
aussi, va donner accès aux zones d'emploi, aux centres de grand savoir, aux
centres de santé pour l'ensemble de la population et particulièrement pour des
populations qui sont tellement, tellement mal desservies en ce moment. Alors,
ça va désenclaver des quartiers. Vous savez ce que c'est que des quartiers
enclavés? Parce que probablement, M. le député, vous avez votre meilleure
alliée devant vous.
Donc, vous parlez de manque de
transparence. Je ne crois pas qu'il y ait manque de transparence dans
l'ensemble de ce dossier. C'est un... On parle du REM de l'est qui est
travaillé en collaboration avec la ville de Montréal, l'ARTM y contribue, les
sociétés de transport y contribuent aussi. Des discussions, évidemment, ont eu
lieu, de nombreuses discussions ont eu lieu avec CDPQ Infra qui avait
différentes propositions, différents...
Mme Rouleau : ...en
collaboration avec la ville de Montréal, l'ARTM y contribue, les sociétés de
transport y contribuent aussi. Des discussions, évidemment, ont eu lieu, de
nombreuses discussions ont eu lieu avec CDPQ Infra qui avait différentes
propositions, différents scénarios pour arriver à ce scénario qui est le
meilleur scénario pour répondre aux besoins de la population.
Vous parlez de Rivière-des-Prairies. Oui, bien
sûr, je connais très bien Rivière-des-Prairies, c'est la raison, M. le député,
pour laquelle le REM de l'est se rend jusqu'à Rivière-des-Prairies au collège
Marie-Victorin. Et ce qui est important, à partir de ce moment-là où on a cette
structure du... très... ce squelette, là, important, cette ossature du
transport collectif, c'est ensuite de faire le rabattement nécessaire, donc par
des voies réservées. Je propose que la ville et la STM mettent en place une
voie réservée sur Maurice-Duplessis pour bien... pour amener les gens au réseau
structurant qu'est le REM. C'était une proposition que j'avais faite d'ailleurs
lorsque j'étais mairesse, mais qui malheureusement n'a pas été réalisée. Je
crois qu'aujourd'hui c'est quelque chose qui devrait être repensé. Et c'est
pensé, ça, par les sociétés de transport et généralement par l'ARTM qui a
justement déposé son plan stratégique de développement pour les 30 prochaines
années. Donc, ce rabattement, il est extrêmement important.
Sommes-nous à l'écoute? Bien sûr que nous
sommes à l'écoute. Et CDPQ est à l'écoute, le gouvernement est à l'écoute. Je
rencontre énormément de citoyens, de groupes, d'organisations qui ont leur mot
à dire. Et nous écoutons, bien sûr que nous écoutons. Et d'ailleurs, dans cette
écoute, et bien avant qu'il y ait des gens qui s'expriment très vocalement sur
le REM, nous avons dit : Nous voulons un projet signature, nous voulons
mettre en place un comité d'experts qui va travailler sur l'intégration
architecturale du REM de l'est sur l'ensemble de son tracé. Et c'est ce que
nous allons faire, M. le député.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, Mme la ministre. Je cède maintenant la parole au député de Bourget. M.
le député.
M. Campeau : Merci, Mme la
Présidente. J'ai déménagé dans Bourget il y a 20 ans pour être à côté
d'une station de métro, c'est tout à fait volontaire. Il me reste cinq billets
sur ma carte Opus, je l'utilise régulièrement. J'ai cinq stations de métro dans
mon comté. Puis mon bureau est à côté du métro Cadillac. La raison pour
laquelle je dis ça, c'est : Pour moi, c'est important le transport en commun,
je l'utilise régulièrement et j'y crois beaucoup.
Mais le transport en commun, ça fait
partie aussi d'un ensemble de choses. Quand on a eu, en décembre 2018, au
sommet du mât olympique...
M. Campeau : ...puis mon bureau
est à côté du métro Cadillac. La raison pour laquelle je dis ça, c'est, pour
moi, c'est important, le transport en commun, je l'utilise régulièrement et j'y
crois beaucoup.
Mais le transport en commun, ça fait
partie aussi d'un ensemble de choses. Quand on a eu, en décembre 2018, au
sommet du mat olympique, la Déclaration pour revitaliser l'est de Montréal, on
parlait, à ce moment-là, de plusieurs choses. On parlait à la fois de la ligne
bleue, du REM, de l'Est, le SRB Pie-IX, on parlait aussi de décontaminer les
terrains de l'est de Montréal pour que ce projet-là passe à quelque part et, en
plus de ça, on parlait aussi de zone d'innovation. Et il faut tout faire
arriver ça ensemble, que ce soit imbriqué, que ça soit quelque chose de viable.
Le transport en commun, même déjà en période de pandémie, il y a
1,4 milliard qui a été mis en aide d'urgence. Il fallait le soutenir,
parce que... si on veut qu'il existe toujours, le transport en commun, après la
pandémie, il falllait le soutenir, c'était quand même important de le faire. Ça,
ça a été mis déjà, d'avance.
Je voudrais vous rappeler l'histoire un
peu de la ligne bleue. On a commencé à creuser pour la ligne bleue vers 1975,
environ, et à ce moment-là, on s'est rendu au niveau de l'Est, on allait de De
Castelnau à Saint-Michel. Ça fait déjà un petit bout de temps. On a commencé...
c'est en 1986 que c'est devenu opérationnel. Ensuite, la ligne a été prolongée
vers l'ouest. La première campagne électorale où on a parlé de la ligne bleue,
c'est en 1989, ça fait 32 ans.
Je suis certain qu'il n'y a pas eu un
effort concerté pour nuire puis étirer ça pendant 32 ans, mais quand on
regarde, on parle aux gens de la ligne bleue, ils ne peuvent pas faire
autrement, les citoyens, de se dire : Bien, ça ne sert à rien d'en parler,
quand est-ce qu'elle va arriver, ça a été promis par-dessus promis et repromis.
Alors, il est évident qu'il faut que les choses arrivent, parce que les gens
vont croire à ce qu'ils vont voir.
• (11 h 20) •
Alors, c'est... J'aimerais vous citer
Michel C. Auger : «Après des années de négligence, Montréal comblera enfin
son retard en matière de transport, où il ne s'est pratiquement rien fait
depuis l'inauguration du métro, il y a 50 ans. Il suffit de regarder la
carte pour voir qu'encore une fois les résidents de l'Est de Montréal sont
totalement laissés pour compte. Les Montréalais qui paient le métro depuis le
jour un, à qui on a promis maintes et maintes fois des investissements dans les
transports en commun et qui ont toujours vu quelqu'un d'autre, un autre projet,
devenir prioritaire et prendre leur place.» Je suis sûr qu'il n'y a pas eu
quelqu'un qui s'est levé en disant : Comment on peut nuire à l'Est de
Montréal? Mais, quand on regarde la carte puis qu'on regarde les différentes
lignes de transport, c'était négligé, c'est de façon complètement évidente.
Alors, qu'aujourd'hui on nous parle
d'accélérer le projet, c'est quand même bizarre un peu. C'est un...
M. Campeau : ...quelqu'un qui
s'est levé en disant : Comment on peut nuire à l'est de Montréal? Mais,
quand on regarde la carte puis qu'on regarde les différentes lignes de
transport, c'était négligé, c'est de façon complètement évidente. Alors, qu'aujourd'hui
on nous parle d'accélérer le projet, c'est quand même bizarre un peu. C'est
un... Je trouve ça un peu comique.
La Chambre de commerce de l'est de
Montréal nous a parlé même de la mobilité du personnel. C'est de voir que ce
n'est pas juste d'amener du monde au centre-ville puis de les ramener le soir,
on parle du fait que, dans certaines industries, en particulier de Montréal-Est
et de Pointe-aux-Trembles, on manque de personnel ou le personnel a de la
difficulté à se rendre, puis un va avec l'autre. Alors donc, ça va aller dans
les deux sens. Et la chambre de commerce en parlait clairement en disant :
Ça va nous aider à aller vers le centre-ville, mais ça va aider dans l'autre
sens aussi.
Pour ce qui est d'être à l'écoute des
projets, j'aimerais juste renchérir sur ce que la ministre vient de mentionner.
Quand il y a un gros projet, il y a toujours beaucoup d'intervenants. Je
parlais de ce sujet-là hier au sujet de la foresterie, il y a toujours beaucoup
d'intervenants. Et, quand on écoute, bien, on entend des choses dissonantes.
Mais ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'écoute. Il y en a, je pense, beaucoup
d'écoute. Je pense que, par rapport au projet du REM de l'ouest, le REM de
l'est se qualifie pour avoir vraiment plus d'écoute. Et, quand on a de
l'écoute, c'est sur qu'on ne fera pas 100 % d'heureux parce qu'on essaie
d'écouter et de voir qu'est-ce qui va être le mieux, mais c'est aussi à
l'intérieur d'une enveloppe budgétaire. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. La cinquième série
d'interventions s'amorce avec Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Merci à tout le monde. Les gens de l'est de Montréal ont été
délaissés depuis très longtemps, ça, il y a un consensus, tout le monde est
d'accord. Des projets, ils en ont entendu parler depuis belle lurette. Ce qui a
manqué, c'est les actions, et c'est ce qui fait qu'on a eu du retard dans l'est
de Montréal en matière de transport en commun.
Mais moi, maintenant, dans mon
intervention, je veux parler d'un projet qui m'inquiète particulièrement, et
c'est celui du Réseau express métropolitain de l'est de Montréal que le
gouvernement a annoncé en décembre dernier. Et je veux être très clair, à
Québec solidaire, on est d'accord pour qu'il y ait absolument un projet de
transport en commun structurant pour les gens de l'est de Montréal, mais pas
géré par la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Ce qui est important, et des experts nous
le disent, quand on planifie un projet de transport en commun, il faut se
préoccuper d'une seule chose fondamentale, pas de garantir un rendement à la
Caisse de dépôt et placement du Québec à la hauteur de ses exigences, pas de
faire plaisir aux gens des affaires, pas de foncer tête baissée sans
transparence et sans réellement consulter et écouter ce que les citoyens ont à
dire, il faut avoir une seule obsession, c'est celle de s'assurer que les
projets répondent aux besoins de mobilité des citoyens et des citoyennes, c'est
ça à quoi doit penser le gouvernement quand il planifie des projets de
transport en commun partout au Québec et notamment aussi à Montréal, dans l'est
de Montréal. Il faut que les transports en commun soient réfléchis pour
répondre à une vision, celle que c'est un service public qui doit être rendu à
la population. Et si on regarde les besoins...
Mme Ghazal : ...quand il
planifie des projets de transport en commun partout au Québec, et notamment
aussi à Montréal, dans l'Est de Montréal.
Il faut que les transports en commun
soient réfléchis pour répondre à une vision, celle que c'est un service public
qui doit être rendu à la population. Et si on regarde les besoins des gens de
l'Est de Montréal, qu'est-ce qu'on voit? La grande majorité des déplacements,
58 %, se passent à l'intérieur du secteur, seulement 13 % se passent
vers le centre-ville. Est-ce que le REM de l'Est répond à ces besoins? Pas du
tout. Ce projet-là, il est pensé en silo, tout seul, non intégré avec tous les
autres projets. Pour le tracé, il cannibalise les réseaux existants, il laisse
tomber les plus de 100 000 habitants totalement à l'est, Pointe-aux-Trembles,
Mercier-Est, Rivière-des-Prairies. Ces gens-là aussi ont besoin de transport en
commun.
Réduction des gaz à effet de serre,
0,14 % seulement, ce projet de 10 milliards qui va contribuer pour la
cible de 2030. Ce n'est rien, très peu de gens vont laisser leurs autos pour le
prendre, ça va être les gens dans les réseaux actuels qui vont le prendre,
notamment sur la ligne verte.
Gouvernance, opacité totale, on n'a pas
besoin de faire la preuve, elle est déjà faite, celle de la Caisse de dépôt et
placement du Québec. Intégration urbaine, ça va être une catastrophe au
centre-ville de Montréal, on va avoir une cicatrice et on va en payer le prix.
Il y a même des... il y a des architectes, des experts qui le dénoncent.
Le financement. Le REM va coûter
extrêmement cher aux Québécois. La ministre a poussé des hauts cris par rapport
aux dépassements de coûts de la ligne bleue. A-t-elle regardé les dépassements
de coûts du REM de l'Ouest de 5,5 milliards? On est rendu, selon les
chiffres que j'ai... 8,9 milliards, et ce n'est pas terminé. Dès l'année
prochaine, les Québécois vont payer 400 millions de dollars par année pour
le faire opérer.
Et qu'est-ce qui va arriver? Est-ce que la
ministre et ce gouvernement-là peuvent nous dire... est-ce qu'il va y avoir une
réduction de services des transports en commun actuels parce qu'il va falloir
qu'on se serre la ceinture pour pouvoir payer le REM? C'est la même tarte, la
même cagnotte, le gouvernement n'a pas investi massivement en transport en
commun, et donc ce que ça va faire, c'est qu'on va se serrer la ceinture, il va
y avoir une réduction de services. Est-ce que la ministre peut répondre à ça?
Pour les routes, il n'y a qu'un seul
payeur sans condition, dépassement de coûts, élargissement d'autoroutes, aucun
problème, le gouvernement paie, on met le chéquier. Quand il s'agit de
transport en commun où on doit investir, là, on a besoin de mettre des
conditions, il faut que ce soit rentable pour la Caisse de dépôt et placement
du Québec, il faut qu'il y ait des partenaires. Pourquoi est-ce que ce n'est
pas le gouvernement qui met l'argent et on investit autant sur les routes que
le transport en commun?
Je répète, Québec solidaire, nous sommes
pour un réseau de transport en commun structurant pour les gens de l'Est de
Montréal, qui ont été délaissés depuis trop longtemps, mais pas géré par la
Caisse, il faut que ce soit vu comme un service public.
Pour ce qui est du financement, les
sociétés de transport en arrachent. La STM va avoir des manques à gagner de
100 millions à 150 millions de dollars, et ce n'est pas juste à cause
de la pandémie — la pandémie a le dossier large sur beaucoup de
choses, pas juste sur ça — c'était le cas avant. Qu'est-ce que la
ministre va faire? Il y a eu un chantier sur le financement des transports en
commun en 2019, quand est-ce qu'on va avoir la couleur de ce rapport?
Donc, moi, je suis convaincue qu'il va y
avoir des réductions de services dans les réseaux de transport actuels
existants puisque le REM va cannibaliser et il va falloir...
Mme Ghazal : ...sur ça,
c'était le cas avant. Qu'est-ce que la ministre va faire? Il y a eu un chantier
sur le financement des transports en commun en 2019. Quand est-ce qu'on va
avoir la couleur de ce rapport? Donc, moi, je suis convaincue qu'il va avoir
des réductions de service dans les réseaux de transport actuels existants puisque
le REM va cannibaliser, il va falloir payer cet argent-là. Comment les municipalités
vont-elles faire? Merci, Mme la Présidente.
Mme Grondin : Merci, Mme
la députée. Mme la ministre.
Mme Rouleau : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je salue la députée de Mercier et la remercie pour
ses nombreuses questions. En partant, vous parlez du manque d'action chronique
qu'il y a eu. Et nous agissons. Alors, nous agissons, nous réalisons des
projets qui sont extrêmement importants et structurants pour l'Est-de-Montréal puisque
nous parlons principalement de l'Est-de-Montréal.
Vous semblez avoir une certaine aversion
envers la Caisse de dépôt, le bas de laine des Québécois. Cependant, je dois
vous rappeler que CDPQ Infra a développé une expertise qui est reconnue internationalement,
qui fait que nous sommes en train de devenir avec les projets structurants que
nous développons avec le partenaire, et dans un mode financier qui nous permet
de ne pas payer à 100 % les projets extrêmement importants de transport
collectif pour la population à laquelle nous pensons toutes les deux, j'en suis
sûre, mais qui permet d'avoir un modèle financier qui fait que nous pouvons
réaliser plus de projets de transport collectif.
Est-ce que le REM de l'est va
cannibaliser? Non. Le REM vient s'ajouter à cette structure du métro,
notamment, à cette structure de transport collectif extrêmement important à
laquelle va se rabattre tout un ensemble de transports, soit par autobus, soit
par SRB, soit par différents modes de transport, et qu'on pourra imaginer dans
les 30 prochaines années parce qu'on développe le transport collectif.
Donc, ça fait partie d'une offre de transport structurant extrêmement
important, extrêmement... On utilise beaucoup structurant, mais qui permet le
développement économique et social.
• (11 h 30) •
Le REM de l'est, selon les études qui nous
ont été fournies, le REM de l'est sera constitué de 90 % des nouveaux
usagers, des gens qui, actuellement, prennent leur voiture parce qu'ils n'ont
pas le choix et qu'ils sont bloqués continuellement sur la rue Notre-Dame ou
sur Sherbrooke, et qui dorénavant pourront prendre un transport tel que le REM
de l'est et se déplacer en l'espace de 15, 20, 25 minutes pour se rendre
notamment au centre-ville, pas seulement au centre-ville, Mme la députée. Parce
que ce qui est pensé, contrairement à ce que vous avez affirmé, ce qui est
pensé, c'est justement de permettre d'avoir des déplacements...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Rouleau : ...et se déplacer
en l'espace de 15, 20, 25 minutes pour se rendre notamment au
centre-ville, pas seulement au centre-ville, Mme la députée. Parce que ce qui
est pensé... contrairement à ce qui vous avez affirmé, ce qui est pensé, c'est justement
de permettre d'avoir des déplacements intramuraux, si on peut dire ainsi, là,
intraterritorial. Parce que ça manque, ça manque cruellement. Donc, c'est ce qu'on
met en place, ce mode de transport structurant qui va se rendre jusqu'à la
pointe de l'île, qui va se rendre jusqu'à Rivière-des-Prairies, qui va
traverser des arrondissements et des quartiers qui sont dans un état à l'heure
actuelle, Mme la députée, inimaginable, où une population est dans des situations
inimaginables parce que justement il n'y a pas de transport structurant digne
de ce nom, parce que ses populations ont été laissées pour contre. Alors, nous
rétablissons cette situation avec le REM de l'est qui a été dûment pensé, pas seulement
que par la Caisse de dépôt toute seule dans son coin, ça a été réfléchi avec le
gouvernement, nous avons fait partie des discussions, la ville de Montréal a
fait partie des discussions.
Je vous rappelle que, lors de l'annonce du
15 décembre dernier, il y avait non seulement le premier ministre du Québec,
non seulement le P.D.G. de la Caisse de dépôt, mais aussi la mairesse de Montréal,
le ministre des Transports en titre et moi-même comme ministre déléguée et ministre
responsable de la Métropole. Nous participions à cette grande annonce très
saluée, éminemment saluée par la population et l'ensemble des organismes.
Alors, Mme la députée, je crois fermement
que c'est un projet extrêmement important pour l'est de Montréal qui est dûment
réfléchi. Chaque étape est réfléchie, chaque étape fait... est un effort
collectif de toutes les parties prenantes pour arriver aux meilleures
solutions, où on a aussi, justement, une façon... une nouvelle façon de faire.
Ce n'est pas le REM 1 de l'ancien gouvernement, c'est le REM de l'est de
notre gouvernement avec une adhésion comme jamais vue pour un projet aussi
important.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la ministre. Merci beaucoup. M. le député
de Bourget.
M. Campeau : Merci, Mme la
Présidente. On n'a pas vraiment le choix d'aller vers du transport en commun.
On a tous voté ici en faveur d'une réduction des gaz à effet de serre de
37,5 %. (Interruption) Pardon. On sait qu'à l'intérieur de tous les gaz à
effet de serre qu'on produit il y en a à peu près 43 % à 45 %,
dépendant où on regarde, là, qui viennent des transports, des transports, en
particulier les transports routiers. Alors, on a une dépendance au pétrole, et
il faut aller chercher en quelque part ces gaz à effet de serre là, puis le
transport en commun... c'est beau d'y aller avec des voitures électriques et
c'est très utile, puis y aller en transport en commun électrique, c'est encore
infiniment mieux. Mais ce qui est bien, c'est que de la façon...
M. Campeau : ...transports
routiers. Alors, on a une dépendance au pétrole et il faut aller chercher à
quelque part ces gaz à effet de serre là. Puis le transport en commun, c'est
beau d'y aller avec des voitures électriques et c'est très utile, puis y aller
en transport en commun électrique, c'est encore infiniment mieux.
Mais ce qui est bien, c'est de la façon...
et il y a des projets qui ont été partis auparavant, de nos anciens gouvernements,
et c'est tout à fait réel, mais là ce qu'on essaie de faire, c'est d'intégrer
ces choses-là à notre économie en même temps. Et on est quand même chanceux de
pouvoir le faire parce qu'il y a peu d'endroits dans le monde qui sont capables
de faire ça. Je pense à un exemple dans le cas du... si je reviens à quelques
chiffres qui... on va prendre les gaz à effet de serre, on dit que le métro
peut sauver jusqu'à 2,7 millions de tonnes de CO2 par année.
Considérant qu'on va en réduire par 29 millions de tonnes pour 2030, en
gros, ce n'est pas loin de 10 %. Alors, il est évident qu'il faut viser
sur des apports majeurs, et le transport en commun ne peut être que l'un de ces
apports majeurs que nous avons par rapport à ça.
Il y a d'autres choses qui ont été faites
aussi, c'est qu'on vise pour 2030 que 55 % du parc d'autobus urbain soit
électrique et 65 % des autobus scolaires en circulation aussi. Ça va faire
tout un changement. Et pour des gens qui n'ont jamais essayé une voiture
électrique, ça fait tout un changement, j'en ai une et je vous dis, au niveau
du bruit, ça fait un... en particulier, ça fait tout un changement. Ça va même
jouer sur la qualité de l'air.
On a maintenu les péages au-delà de
décembre 2020, les autoroutes 25 et 30, que ça reste gratuit pour les
voitures électriques, encore une fois pour encourager les gens. C'est quand
même un avantage intéressant. Et ce qui est encore plus intéressant, c'est
qu'on peut l'intégrer à l'intérieur de notre économie. On a des mines de
lithium de graphite, donc on peut aller extraire les minéraux, on peut faire
des batteries, en fabriquer puis on a même une entreprise à Anjou qui est une
usine de démonstration de recyclage de batterie, que j'ai visitée. Alors, on
est capable d'intégrer tout le long, de créer quelque chose qui se tient et
d'avoir du transport en commun. Alors, tout ce qu'on fait au niveau
électrification peut s'intégrer à l'intérieur de notre économie.
Une autre chose que je trouve intéressante
à mentionner, c'est que dans le... on l'appelle le PEV, l'ancien plan vert qui
est devenu le PEV, de 2021 à 2026, il y a déjà 6,7 milliards de... Bon,
tout le monde peut dire : S'il y arrive 22 autres pandémies, il va-tu
être encore là? On peut tout regarder le verre à moitié plein, mais on pourrait
dire que, pour une fois, les sommes nous permettant de baisser les gaz à effet
de serre d'une portion pour se rendre à 37 et demi, et ce n'est pas la
totalité, ils sont déjà là, ils sont déjà intégrés et, malgré les budgets qui
ont été mis à mal dans les deux dernières années, bien, ils sont toujours là.
Alors, il y a quand même... on peut quand même clairement dire qu'il y a eu un
effort majeur en ce sens-là...
M. Campeau : ...et pas la
totalité. Ils sont déjà là, ils sont déjà intégrés et, malgré les budgets qui
ont été mis à mal dans les deux dernières années, bien, ils sont toujours là.
Alors, il y a quand même... on peut quand même clairement dire qu'il y a eu un
effort majeur en ce sens-là.
Un autre item, sur lequel j'aimerais
terminer, c'est qu'il y a d'autres modifications aussi, dans l'est de Montréal,
qui vont être utiles. C'est l'accès, avec l'administration portuaire, l'accès
au port de Montréal. On parle de la rue Souligny et Notre-Dame. Pour qu'un port
soit efficace, il faut que les camions rentrent, il faudrait qu'ils sortent
aussi. Alors, on va contribuer à libérer un peu la rue Notre-Dame. Ce n'est pas
juste les camions qui l'embourbent, mais c'est, entre autres, les camions. Et
ils vont pouvoir rentrer plus librement au port, mais surtout, sortir plus
librement. À quelque part, c'est une rentabilité qu'on a pour le port. C'est
une aide pour les gens qui utilisent la rue Notre-Dame. Et en même temps, des
camions qui tournent au ralenti dans le port, à ne rien faire, ce n'est pas,
non plus, bon pour l'environnement. Alors, c'est un autre exemple d'une chose
qui est en développement.
Il y a des rencontres actuellement qui se
tiennent, qui continuent à se tenir pour avoir une meilleure acceptabilité
sociale, mais ce que j'entends, c'est que ça semble bien se dérouler et que...
À part de ça, est-ce qu'on a le choix? Il faut y aller vers fluidiser le
transport. On n'a pas le choix, il faut le faire.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Nous terminons les séries
d'interventions avec la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme
Rotiroti
:
Merci, Mme la Présidente. Alors, je comprends que j'ai à peu près deux minutes
pour le dernier bloc, alors je vais essayer de résumer ça un peu rapidement
parce qu'il y a beaucoup de choses qui se sont dites.
Alors, écoutez, je comprends que le REM de
l'est, l'annonce qui a été faite en décembre, d'aucune manière, et ça, c'est
qu'est-ce que la ministre nous dit aujourd'hui, là, d'aucune manière, va avoir
un impact négatif sur les dossiers de transport déjà existants. Alors, de ça,
je retiens que la ligne bleue qui est déjà en cours va continuer. La mise en
place de... Le comité... groupe action qui a été mis en place par la ministre
est un comité qui est décisionnel et imputable, alors j'imagine qu'au moment
que quelque chose ne fonctionnera pas ce sera la faute du comité, puis au
moment... quand on... ça fonctionne ou il y a des bonnes nouvelles, bien là ça
va être grâce au gouvernement.
Alors, pour répondre un petit peu à... les
commentaires du député de Bourget, on est très contents que la ligne bleue soit
arrivée. Le SRB, le Train de l'Est, c'est tous des grands projets, des
infrastructures en transport en commun qui ont été annoncées, qui... l'argent a
été réservé par un gouvernement... le gouvernement précédent, alors on est très
fiers. Malheureusement, je n'ai pas eu de réponse par rapport à... le budget de
la ligne bleue, alors qu'est-ce que... On n'est pas...
Mme
Rotiroti
:
...des grands projets des infrastructures en transport en commun qui ont été
annoncés, qui... l'argent a été réservé par un gouvernement... le gouvernement
précédent. Alors, on est très fiers.
Malheureusement, je n'ai pas eu de réponse
par rapport à... le budget de la ligne bleue. Alors, qu'est-ce qu'on n'est pas
capables de savoir, c'est si le gouvernement prend en considération le... je ne
parle pas de l'effet de la pandémie, mais tout l'aspect de... les hausses de
coûts, pénuries de main-d'oeuvre, que les prix des matériaux ont augmenté.
Alors, j'aimerais ça, peut-être, dans le dernier bloc de la ministre, si elle
pourrait nous confirmer, parce qu'on parle d'un projet de 4,5 milliards,
mais qui est rendu à 6 milliards, si elle est capable un peu de nous
expliquer ces dépassements de coûts là, pourquoi, et qu'est-ce que... est-ce
qu'il y a une façon qu'il va payer le prix, ou où on va couper dans la ligne
bleue pour... Parce que la demande du gouvernement, c'est de... on doit rester
dans cette enveloppe de 4,5 milliards. Alors, on n'a pas de réponse à ça.
Et c'est dommage, Mme la Présidente, quand on voit qu'on s'acharne sur la ligne
bleue, par rapport à ce budget-là, qu'on pourrait mettre en péril le projet...
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la députée. Je dois
vous couper.
Mme
Rotiroti
:
Oui, tout à fait.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Donc, nous en sommes maintenant aux dernières
interventions. Mme la ministre, vous avez la parole pour 10 minutes.
Mme Rouleau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Merci à l'ensemble des collègues parlementaires qui ont
participé à l'exercice d'aujourd'hui ainsi qu'aux membres du personnel
administratif et politique qui y ont contribué. Depuis plusieurs années, et particulièrement
au cours de la dernière décennie, suite à la fermeture de Shell, notamment, les
acteurs tant communautaires, économiques que politiques se concertent, se
mobilisent et se manifestent pour obtenir plus de services, plus de soutien et
plus de transports collectifs dans l'est de Montréal. Le simple fait de nous
être retrouvés ici aujourd'hui à débattre des enjeux de transport collectif
dans l'est est un signal clair qu'on s'est fait entendre. Cette interpellation d'aujourd'hui,
cet exercice de questionnement, de critique et de prise de position, peu
importent les divergences, s'ajoute aux démonstrations que l'est est maintenant
et enfin l'objet d'une attention toute particulière. Ce combat pour nous faire
entendre, je l'ai mené depuis plusieurs années avec l'ensemble des acteurs
clés. Sans nommer tous ces joueurs, qui ont fait preuve d'une ténacité et
détermination exemplaire, je veux qu'ils sachent, et ils se reconnaîtront, que
nous avons réussi tous ensemble à faire reconnaître toute l'importance de l'est
de Montréal non seulement pour la relance économique de la métropole et du Québec,
mais pour faire en sorte que Montréal se propulse encore plus haut et plus loin
dans le palmarès des belles et innovantes métropoles du monde.
Le combat ne s'arrête pas là, l'est est en
marche, mais il faut que cette marche suive une cadence à la hauteur de nos
ambitions et sans faux pas. Les faux pas et les cadences saccadées ont trop
souvent été la norme lorsqu'il était question de transport collectif pour l'est
et pour l'ensemble de Montréal.
Et ça ne s'arrête pas là. Si on s'éloigne un
peu de l'est, on peut aussi faire référence au prolongement du métro de Laval,
où un kilomètre de tracé avait été oublié dans les estimations...
Mme Rouleau : ...trop souvent
été la norme lorsqu'il était question de transport collectif pour l'Est et pour
l'ensemble de Montréal. Et ça ne s'arrête pas là. Si on s'éloigne un peu de
l'Est, on peut aussi faire référence au prolongement du métro de Laval, où un
kilomètre de tracé avait été oublié dans les estimations par l'ancien
gouvernement.
En somme, les choses sont en train de
changer pour l'Est et pour le transport collectif. Je pense que vous avez pu
constater que cette interpellation... Notre détermination à réussir à livrer
nos grands projets est claire. Notre gouvernement a non seulement la ferme
intention de réaliser les projets en cours, qui sont le SRB Pie-IX et la ligne
bleue, mais aussi celui du REM de l'Est, qui, j'en suis convaincue, deviendra
un projet dont nous serons fiers et exemplaires dans notre savoir-faire, dans
notre efficacité et dans notre audace.
Permettez-moi de souligner la contribution
de mes collègues du gouvernement, ministres et députés, mais tout
particulièrement le premier ministre. Non seulement il s'est exprimé haut et
fort sur ses ambitions pour l'Est de Montréal en campagne électorale, mais il
est passé à l'action d'une façon exceptionnelle en annonçant que le plus
important investissement de l'histoire du Québec en transport collectif se
ferait dans l'Est. Le REM de l'Est permettra de facto la revitalisation d'un
premier tronçon de Notre-Dame. Nous nous étions engagés à revitaliser la rue
Notre-Dame. Promesse tenue. Nous nous étions engagés à implanter un projet de
transport collectif structurant dans l'Est. Promesse tenue. Nous nous étions
engagés à investir massivement pour la décontamination de l'Est. Promesse
tenue. Et je le dis bien humblement, mais non sans grande fierté : L'arrivée
de notre gouvernement au pouvoir a été l'élément qui manquait cruellement à
notre force vive de l'Est, mobilisée depuis des années et qui n'attendait que
la volonté politique pour déployer tout son potentiel.
En tant que résidente de l'Est de Montréal,
je partage depuis plusieurs années la réalité des Pointelières, Pointeliers,
Montréalestois, Montréalestoises qui doivent mettre plus d'une heure chaque
matin, matin et soir, même, en période de pointe, pour se rendre au boulot ou à
des activités. Imaginez tout ce que ça représente pour les travailleurs de
l'Est, qui mettront maintenant une vingtaine de minutes pour se rendre au
centre-ville. Imaginez l'expérience qu'ils vivront en voyageant au-dessus des
voitures et des feux de circulation, assis confortablement dans un train
électrique et autonome. Imaginez la vue imprenable sur le fleuve Saint-Laurent
une fois arrivé sur la rue Notre-Dame, en entrant au centre-ville.
À terme, c'est 133 000 usagers qui
vont vivre cette expérience quotidiennement, 133 000 personnes à qui nous
améliorons le quotidien. Imaginez quelques instants comment le jeune étudiant
de Montréal-Nord pourra avoir accès aux universités en quelques minutes, alors
que son quartier est présentement enclavé. La station... du REM pourra non seulement
lui...
Mme Rouleau : ...à qui
nous améliorerons le quotidien.
Imaginez quelques instants comment le
jeune étudiant de Montréal-Nord pourra avoir accès aux universités en quelques
minutes, alors que son quartier est présentement enclavé. La station Rolland du
REM pourra non seulement lui enlever un frein à l'enseignement supérieur, mais
aussi lui permettre de voir la qualité de vie dans son quartier s'améliorer. Je
vous rappelle que le secteur nord-est de Montréal-Nord, où sera située la gare
Rolland, est composé de 28 % de jeunes de zéro à 19 ans comparés à
20 % pour l'ensemble de la ville. Le taux de personnes sans diplôme est
trois plus élevé que dans l'ensemble de la ville et que le taux de chômage
avant pandémie était de 16 %, comparativement à 9 % pour la ville.
Ces jeunes, ces familles méritent un meilleur accès aux institutions
d'enseignement, aux établissements de santé et aux emplois payants. Ils
méritent que nous franchissions avec succès les étapes pour mener à terme le REM
de l'est, et ce, dans les meilleurs délais.
Je ne m'attarderai pas davantage à
identifier les nombreux avantages du REM de l'est ou de tout autre mode de
transport collectif pour ce secteur de la ville, mais si je me suis permis de
rappeler l'importance pour le travailleur de Pointe-aux-Trembles ou pour
l'étudiant de Montréal-Nord de ces modes de transport, c'est que je souhaite
que chaque élu, chaque décideur, chaque architecte, chaque ingénieur qui sera
appelé à participer ou à s'exprimer sur le projet du REM garde toujours en tête
la qualité de vie des familles montréalaises. C'est également dans cette
optique que nous avons accordé une grande importance à la complémentarité des
différents modes de transport collectif dans l'est.
Le réseau interconnecté est formé du REM,
du SRB Pie-IX, de la ligne bleue jusqu'à Anjou, du train de l'Est et de la
navette fluviale, vient donner la structure et l'ancrage sur lequel développer
et construire l'avenir de notre milieu de vie à notre image, nous, citoyens de
l'Est. Je termine, Mme la Présidente, en vous assurant que je demeure réaliste
et soucieuse des défis qui nous attendent pour livrer nos très ambitieux
projets de transport collectif. J'ai bien entendu les commentaires et les
préoccupations des collègues élus aujourd'hui. Et je suis tout à fait
consciente que de nombreux obstacles restent à franchir. Mais je demeure
toutefois absolument convaincue et assurément déterminée à faire mieux, à faire
autrement et à collaborer avec nos experts pour notre réussite. Collectivement
nous sommes capables de faire mieux. Et, Mme la Présidente, soyez assurée que
nous y arriverons. Je vous remercie infiniment.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la ministre. Je cède maintenant
la parole au député des Îles-de-la-Madeleine pour sa...
Mme Rouleau : ...nous sommes
capables de faire mieux. Et, Mme la Présidente, soyez assurée que nous y
arriverons. Je vous remercie infiniment.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la ministre. Je cède
maintenant la parole au député des Îles-de-la-Madeleine pour sa dernière intervention.
M. le député, vous avez 10 minutes.
M. Arseneau : Merci beaucoup. Merci,
Mme la Présidente, Mme la ministre, collègues députés également de
l'opposition, pour cette première étape pour discuter véritablement, là, des
enjeux qui nous interpellent dans le dossier du transport collectif dans le
Grand Montréal et plus particulièrement dans l'est de Montréal. Il ne faut pas
que ça s'arrête ici, ce n'est que le début. Parce que, comme la ministre l'a si
bien exprimé à la fin de son allocution, on peut faire mieux, on doit faire
mieux. Et pour cela il va falloir en parler davantage et avoir beaucoup plus
d'information et élargir le débat davantage encore.
Et j'invite la ministre... après avoir
mentionné que la CDPQ avait rencontré la Coalition pour un REM socialement
acceptable, j'invite la ministre à les rencontrer également, parce qu'ils ne
veulent pas que rencontrer la CDPQ mais bien les élus, donc une rencontre
ministérielle serait tout à fait indiquée. C'est la suggestion que je lui fais
humblement aujourd'hui.
• (11 h 50) •
Pour ce qui est du comité aviseur sur
l'intégration architecturale du REM de l'est, il y a des personnes qui
actuellement sont recrutées. On nous dit qu'elles seront indépendantes. Ce que
la ministre n'a pas dit, c'est que des individus et des organisations ont été
approchés et ont refusé de s'associer à ce projet-là. C'est dire à quel point
il ne fait pas l'unanimité, les gens hésitent à s'y associer. Il va falloir
effectivement faire mieux, faire beaucoup mieux.
On a parlé de 90 % de nouveaux
usagers sur la nouvelle ligne vers l'est, le REM de l'est. Je l'espère, mais
nous aimerions avoir les études, les chiffres, les preuves à cet effet, parce
que la démonstration, à l'heure actuelle, selon nous, n'a pas été faite de la
génération de cette clientèle-là pour le transport qui sera offert.
Les préoccupations que je veux amener en
terminant sont cependant ailleurs. On a parlé... tout à l'heure, le député de Beauharnois
a parlé d'un modèle de partenariat public-public qui était innovant. Ce qu'on
sait des ententes actuellement, c'est que le partenariat, il est public-public
et potentiellement privé, d'où les inquiétudes qui peuvent être exprimées
aujourd'hui. C'est un certain modèle de privatisation de nos transports
collectifs à l'heure actuelle qui est en déploiement définitivement sur le plan
de la gouvernance car la CDPQ Infra ne rend pas de compte à la population, et
ça pourrait même être une privatisation de facto dans la...
M. Arseneau : ...aujourd'hui,
c'est un certain modèle de privatisation de nos transports collectifs, à
l'heure actuelle, qui est en déploiement, définitivement sur le plan de la
gouvernance, car la CDPQ Infra ne rend pas de comptes à la population. Et ça
pourrait même être une privatisation, de facto, dans la propriété des
infrastructures, on le sait. Ça reste à voir.
À l'heure actuelle, ce qu'on sait, c'est
que les exigences, actuellement, du projet répondent aux impératifs économiques
de la CDPQ, à son modèle d'affaires, pas nécessairement de façon complète aux
besoins et aux attentes de la population. Qu'on prenne pour exemple le projet
de circulation aérienne et en béton, qui va littéralement couper en deux des
quartiers où les gens habitent. C'est leur environnement, c'est leur milieu de
vie auquel on va essentiellement s'attaquer avec un projet comme celui-là.
C'est aussi un projet qui se fait par un
monopole, disons-le. Et puis pour ce qui est de l'architecture, la signature,
bien, encore faut-il que cette signature-là, elle soit exemplaire. Et à l'heure
actuelle, plusieurs ont déploré que ce soit plutôt une cicatrice ou une
balafre. Et, si c'est ça, la signature... Bien, quand la ministre nous appelle
à imaginer, beaucoup de gens, à l'heure actuelle, imaginent le pire, et c'est
ces préoccupations-là auxquelles on doit répondre pour que la confiance soit
rétablie. Et actuellement, on ne voit pas de garde-fou aux visées de la CDPQ
Infra. Plusieurs ont l'impression que les dés sont pipés, que le processus est
vicié, que la conclusion de tout ce processus, là, elle est écrite d'avance.
Il y a très peu de respect pour les
organismes qui ont compétence pour développer et coordonner le transport en
commun dans la région de Montréal, notamment le RTM. La ministre dit que la
ville et le RTM sont parties prenantes aux discussions, mais ont-ils leur mot à
dire? On peut se permettre d'en douter. Il y a très peu de transparence, aucune
reddition de comptes adéquate. L'acceptabilité sociale, à l'heure actuelle, est
inexistante dans le REM de l'est. Des ententes de confidentialité ont été
rentrées dans la gorge des élus locaux, et on a pu apprendre cette
information-là par des coupures de presse. Qu'on nomme l'ex-maire de Westmount,
Peter Trent, qui était heureux d'annoncer sa démission du C.A. de la STM, se
disant qu'il pourrait enfin dire à quel point le REM n'était pas en mode
coopération avec la STM. C'est tout dire.
Aucune considération pour les milieux de
vie, je l'ai déjà mentionné, traversés et pour les groupes citoyens. Le
député de Bourget, tout à l'heure, citait Michel C. Auger. Il a choisi son
article parce que le chroniqueur, l'un des plus critiques du projet du REM, il
parle de cela comme d'une drogue dure pour le gouvernement de la CAQ. Et je me
permettrai, à mon tour, de le citer...
M. Arseneau : ...traverser et
pour les groupes citoyens. Le député de Bourget tout à l'heure citait Michel C.
Auger. Il a choisi son article parce que le chroniqueur, l'un des plus
critiques du projet du REM, il parle de cela comme d'une drogue dure pour le gouvernement
de la CAQ. Et je me permettrais à mon tour de le citer, puisqu'on m'a ouvert la
porte, ce projet, dont la facture devrait être de 8 milliards de
dollars selon les informations qu'il obtient, et je le cite : «C'est une
estimation puisque CDPQ Infra ne se soumet à aucun exercice régulier de
reddition de comptes et que le gouvernement ne lui en demande aucun.», ce qui
est incroyable pour un projet de cette envergure. Et il continue en
disant : «La dernière fois qu'on a vu un chantier de cette envergure se
réaliser sans aucune transparence, ça s'est appelé le Stade olympique. On se
souvient du résultat.»
Alors, si je reviens à ma conclusion, la
réalisation des projets de transport en commun pour lancer le Québec vers la
transition écologique, ça doit se faire de la bonne manière, en toute
transparence, avec une saine gouvernance, avec des modes de transport et tous
les modes de transport qui sont considérés pour répondre aux besoins et aux
attentes de la population. Les projets de transport collectif, notamment dans
le l'est de Montréal — on l'a dit qu'il a été négligé pendant des
décennies — c'est important, pour amener les gens de tous les âges, à
leurs loisirs, à leur école, à leur travail. C'est un geste d'inclusion qu'on
doit enfin poser envers les populations de ces secteurs. C'est un service qu'on
doit offrir aux familles, aux personnes seules, aux travailleurs et il faut en
discuter avec eux. Le modèle des REM choisi par les libéraux et adopté par la
CAQ, c'est, à l'heure actuelle, développer des projets derrière des portes
closes selon les intérêts premiers de la CDPQ Infra, un projet ou des projets
dans lesquels la profitabilité économique pour l'organisation est plus
importante que toute autre considération, comme l'intégration urbaine,
l'intégration humaine, l'efficacité pour les populations desservies. C'est un
modèle où la CDPQ ignore encore la totalité des autres acteurs concernés, avec
la bénédiction du gouvernement.
Alors, en terminant, moi, je vais insister
sur le fait que ceci n'est qu'une étape dans un débat public qui doit se faire
car il nous engage pour les 200 prochaines années, les deux prochains
siècles, c'est peu dire. Alors, la CDPQ doit venir s'expliquer devant les élus
de l'Assemblée nationale. Il faut que l'on puisse faire la lumière sur
l'ensemble des différents projets. On nous dit actuellement que le projet sera
expliqué dans son caractère financier dans les prochaines semaines, et pourtant
on a tous l'impression que le projet, il est déjà tout ficelé, il est conclu.
Et...
M. Arseneau : ...ensemble des
différents projets. On nous dit actuellement que le projet sera expliqué dans
son caractère financier dans les prochaines semaines, et pourtant on a tous
l'impression que le projet, il est déjà tout ficelé, il est conclu. Et, chaque
fois qu'une voix discordante se fait entendre dans l'espace public, on leur dit
que c'est impossible et on s'emploie à démolir toutes les préoccupations et les
objections qui sont soulevées dans la population par les chroniqueurs et
surtout par les citoyens des régions et des territoires concernés sans apporter
aucune démonstration, aucune preuve, aucune étude à l'appui. Et je pense qu'on
ne peut pas considérer la CDPQ Intra comme étant un gouvernement dans le
gouvernement. La CDPQ doit s'astreindre à un exercice de reddition publique, et
le plus tôt sera le mieux, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Donc, merci, chers collègues,
pour cet échange qui portait sur les projets de transport en commun dans l'est
de Montréal.
Je lève la séance. Et la commission, ayant
accompli son mandat, ajourne ses travaux au mardi 27 avril, après les
affaires courantes, où elle entreprendra un autre mandat.
(Fin de la séance à 11 h 58)