Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, June 9, 2021
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Vol. 45 N° 117
Clause-by-clause consideration of Bill 88, An Act to amend the Act respecting the conservation and development of wildlife and other legislative provisions
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11 h (version non révisée)
(Onze heures dix-neuf minutes)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, votre attention, s'il vous plaît.
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports
et de l'environnement ouverte. Je souligne que cette séance se déroulera à la
fois dans la salle Louis-Joseph-Papineau, où je me trouve, et dans la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 88, Loi modifiant la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune et d'autres dispositions
législatives. Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Caron (Portneuf) sera remplacé par M. Tremblay
(Dubuc) et Mme Ghazal (Mercier), par Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue).
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, Mme la
secrétaire. Lors de l'ajournement de nos travaux, hier, nous en étions à
l'étude d'un amendement proposé par la députée de Mille-Îles à l'article 66.
Donc, Mme la députée, souhaitez-vous... Oui. Donc, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
• (11 h 20) •
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Écoutez, hier, j'étais tellement à fond dans le projet de
loi, j'étais déçue qu'on finisse si vite à 21 h 30. Je pense que je
l'aurais pris jusqu'à 22 h 30, hier soir. D'ailleurs, c'est vous
comme membre de la commission qui avez fait la dernière intervention sur
laquelle je souhaitais revenir. Je comprends qu'aujourd'hui vous êtes dans un
autre rôle, mais quand même.
L'intervention était dans le sens... au
niveau de la compensation que... On avait donné l'exemple, si on se rappelle, à
un moment donné M. le ministre disait : Bien, tu sais, s'il faut aller
faire une intervention, par exemple, pour rehausser une digue, bien, tu sais,
il va falloir... Il y a comme un enjeu de sécurité. Il va falloir aller
intervenir peut-être dans l'habitat faunique. Il faut qu'on soit capable de
pouvoir compenser ça. Ce à quoi j'avais répondu : Bien, tu sais, parfois
il aurait peut-être lieu de... plutôt que de refaire la digue, de redonner
l'espace à la rivière, ce qui vous a... ce qui avait valu un commentaire de la députée
d'Argenteuil de parler un petit peu de ce qui se fait dans son patelin,
notamment avec la municipalité de Saint-André-d'Argenteuil qui avait justement,
là, une approche...
Mme Lessard-Therrien :
…répondu, bien, tu sais, parfois, il y aurait peut-être lieu de… plutôt que de
refaire la digue, de redonner l'espace à la rivière, ce qui vous a… ce qui
avait valu un commentaire de la députée d'Argenteuil, de parler de ce qui se
fait un petit peu dans son patelin, notamment avec la municipalité de
Saint-André-d'Argenteuil, qui avait justement, là, une approche suite aux
inondations de 2019, de redonner l'espace à la rivière, et conséquemment, bien,
il y a plusieurs constructions qui devront être déménagées ou en tout cas,
détruites, là, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça. Mais en tout cas,
réaménagées, puis que si ces interventions-là se font dans un habitat faunique,
mais dans une perspective de redonner l'espace à la rivière, on poursuit un peu
des… tu sais, des objectifs qui sont louables pour la conservation de la faune,
mais aussi même, tu sais, pour, bon, redonner l'espace à la rivière, tout ça,
je pense qu'on pourrait atteindre plusieurs objectifs.
Là où je veux en venir, c'est que moi, ce
que je trouve difficile avec cet article-là, c'est qu'il n'y a pas de… il n'y a
pas comme pas de gradation entre les interventions qu'on peut faire, qui va
mériter compensation. Puis, tu sais, dans cet exemple-là, si on a une municipalité
qui dit : Bon, j'ai un habitat faunique dans lequel il y a une présence de
constructions, on est en zone inondable, on veut corriger cette situation-là,
on veut relocaliser les maisons, là il va falloir faire des interventions,
bref, puis là il va peut-être porter atteinte à l'habitat, tu sais, de manière
ponctuelle, le temps qu'on réalise cette opération-là. Bien, là, la municipalité,
il va falloir qu'elle compense, même si c'est ponctuel, mais moi, cette
situation-là, je ne la mets comme pas sur la même ligne que si c'était une
mine, par exemple, qui viendrait ouvrir… qui viendrait ouvrir une mine à ciel
ouvert dans un habitat faunique, je ne mets pas ça sur la même ligne.
Et je me pose aussi la question sur la
capacité de payer des différents promoteurs. Est-ce que la municipalité, elle,
va finalement laisser tomber son projet de relocalisation parce qu'elle ne sera
pas capable de payer la compensation versus la mine, on sait, là, les mines ont
quand même beaucoup d'argent, qui, elle, va dire : Bien, oui, moi, je le
mets, l'argent, sur la table. Puis qui là, finalement, on va porter atteinte à
l'habitat faunique de manière permanente… tu sais, en ce moment, on est comme
sur la même ligne dans ces deux situations-là, pourtant, quand on fait une
intervention qui modifierait l'habitat faunique, mais peut-être juste de
manière ponctuelle, le temps de corriger une situation, ou encore quand on veut
faire un entretien, l'entretien d'une infrastructure, tu sais, si j'ai un pont
qui passe dans un habitat faunique, puis que là il fallait faire des
interventions sur le pont mais c'est juste ponctuel, je me dis : On est
peut-être pas dans la même situation que si on faisait une nouvelle
infrastructure, par exemple. Ça fait que comment on balise ça, cette
compensation financière là quand on modifie un habitat faunique, si on n'a pas
de…
Mme Lessard-Therrien : …juste
ponctuel, je me dis : On n'est peut-être pas dans la même situation que si
on faisait une nouvelle infrastructure, par exemple. Ça fait que comment on
balise ça, cette compensation financière là, quand on modifie un habitat
faunique, si on n'a pas de… s'il y a des activités qui n'ont pas, tu sais, qui
n'ont pas… s'il n'y a pas une gradation d'importance au niveau des différentes
activités? Je me pose vraiment la question.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour : Bien, je pense,
vous touchez à deux éléments. Le premier élément, c'est au niveau… Je pense
dans votre question, là, c'est tout… Ce que vous demandez un peu, la gradation,
c'est un peu dans l'aspect réglementaire qu'on va le retrouver. Ça ne sera pas
tel quel dans le projet de loi, c'est vraiment dans l'aspect réglementaire.
Donc, ça, c'est peut-être un des éléments que je pourrais vous répondre au
questionnement que vous avez.
Puis le deuxième élément de réponse, bien,
c'est un peu ça, là, quand qu'on dit dans le texte proposé, la portion, là
«avant de délivrer une autorisation, le ministre tient compte notamment des
caractéristiques du milieu, de la nature d'activité projetée, des conséquences
économiques, sociales qui découlent d'activités projetées, l'impact de
l'activité sur la conservation de la faune et de son habitat. De plus, le
ministre…» Donc, c'est ça l'article de loi… En fin de compte, c'est ça qu'elle
dit. Elle va prendre tout en acte la situation.
Puis pour ce qui est des sommes… ou de la
gradation, comme vous parlez, ça va être l'aspect réglementaire qui va baliser
ça, qui va baliser les sommes et les montants ou les différentes interventions
à faire.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien : C'est
difficile pour nous, de ce côté-ci, quand on dit : Bien, les
préoccupations que vous avez, là, on va y répondre par règlement. Tu sais, ça
veut dire que, nous, on… c'est comme si on signe un chèque en blanc. On ne le
sait pas ça va être quoi, le règlement. Ça fait que, moi, je trouve ça très
embêtant. Il y a tellement d'activités qui peut modifier un habitat faunique,
de 1 001 façons. Puis là on ne le sait pas quand est-ce que ça va
être compensé, quand est-ce que ça ne le sera pas. Puis en même temps, moi, je
me questionne sur, tu sais, la… C'est qui au bout de la ligne qui va avoir les
moyens de la payer la compensation? Ça risque d'être pas mal tout le temps les
mêmes joueurs, puis, pour qui, tu sais, la… l'intervention sur le territoire
est comme un peu irréversible. Moi, j'ai le goût de vous poser la question. Tu
sais, ce principe-là existe avec la loi sur la conservation des milieux humides
et hydriques depuis 2017. C'est quoi, l'analyse que vous faites de cette loi-là
depuis qu'elle a été mise en application? Est-ce qu'on a vraiment atteint le
principe de zéro perte nette? Comment ça se passe en ce moment dans la loi sur
la... avec les milieux humides?
M. Dufour : Je ne peux pas
vous répondre pour la loi sur les milieux humides. Si on regarde chez nous, là,
mettons, parce…
Mme Lessard-Therrien :
...l'analyse que vous faites de cette loi-là depuis qu'elle a été mise en application.
Est-ce qu'on a vraiment atteint le principe de zéro perte nette? Comment ça se
passe en ce moment dans la loi sur la... avec les milieux humides?
M. Dufour : Je ne peux pas
vous répondre pour la loi sur les milieux humides. Si on regarde chez nous, là,
mettons, parce qu'au ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, c'est
quand même depuis 20 ans que ça existe, là, donc c'est beaucoup... En fin
de compte, le milieu humide a pris acte sur un peu ce qui se faisait chez nous.
Donc, je laisserais peut-être la sous-ministre vous présenter les éléments
d'information techniques sur les projets, depuis une vingtaine d'années, qui
existent, là, qui ont été... des montants d'argent ou quoi que ce soit qui ont
été compensés.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, comme nous commençons la journée, j'ai besoin
d'un consentement. Ça va? Et donc, Mme la sous-ministre associée, je vous
invite à vous présenter, s'il vous plaît.
Mme Paquette (Élise) :
Parfait, merci. Bonjour. Élise Paquette, sous-ministre associée à la Faune et
aux Parcs par intérim. Pour répondre à la question, effectivement, depuis déjà
une vingtaine d'années qu'on fait ce qu'on appelle de la compensation. On le
faisait de façon administrative. Hier, on mentionnait que sur le site Internet
du ministère, il y a, donc, les lignes directrices et comment on fait pour
estimer une compensation. C'est une méthode très rigoureuse qui a été élaborée,
basée sur 10 valeurs ou 10 indicateurs. Et aussi, c'est la façon dont
on l'a développée, cette méthode-là. La gradation dont vous parlez, c'est
évident qu'on va regarder avec le promoteur est-ce qu'on peut éviter, est-ce
qu'on peut... bon, des fois on va dire minimiser, puis c'est en dernier,
dernier recours qu'on va arriver à la compensation financière.
Évidemment, tantôt, vous avez fait
allusion s'il y a des... si c'est temporaire, les pertes d'habitat, bien là, on
ne demandera pas de compensation, tu sais, ça, c'est un détail, mais, en tout
cas, si je reviens à qu'est-ce qu'on a fait depuis une vingtaine d'années, là,
on totalise moins de 200 projets qu'on a acceptés puis qu'on a eu environ,
là, 10 millions de compensation. Puis ces sommes-là, il ne faut pas oublier,
là, qu'elles sont réservées et qu'elles sont... Nous, ce qu'on vous propose,
c'est de les officialiser dans la loi en indiquant qu'elles sont dans un fonds,
et c'est des sommes qui sont réservées pour investir en matière d'habitat pour
recréer des habitats et faire... protéger des habitats. Donc, c'est vraiment
comme ça que ça fonctionne.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
je reste pas convaincue, tu sais, sur la... Ça va être quoi, les balises qui
vont vous guider pour la gradation, tu sais, par exemple, des interventions ou
des activités qui vont être comme acceptables ou pas? Tu sais, ce fonds-là,
c'est... il n'existe pas encore, ce fonds-là, en ce moment, où l'argent va pour
la compensation?
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la sous-ministre associée.
• (11 h 30) •
Mme Paquette (Élise) : Oui.
Il y a un fonds qu'on appelle plus administratif, mais, dans le fond, nos
aviseurs nous ont dit : Il faut l'officialiser, mais ces sommes-là...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Lessard-Therrien : …tu
sais, ce fonds-là, c'est… il n'existe pas encore, ce fonds-là, en ce moment,
pour… où l'argent va pour la compensation?
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la sous-ministre associée.
Mme Paquette (Élise) : Oui.
Il y a un fonds qu'on appelle plus administratif, mais dans le fond nos
aviseurs nous ont dit : Il faut l'officialiser. Mais ces sommes-là
existent et puis elles sont consacrées vraiment à faire… à reproduire les
habitats puis à compenser, là… vraiment, faire des projets de compensation puis
de réparation d'habitats.
Mme Lessard-Therrien : Puis,
encore là, j'imagine, vous n'avez peut-être pas la réponse, mais, au ministère
de l'Environnement, en ce moment, est-ce qu'on en recrée, des habitats… les
milieux humides qui sont détruits, est-ce qu'ils les refont?
Mme Paquette (Élise) : Je ne
voudrais pas répondre pour le ministère de l'Environnement. J'ai une idée de la
réponse, là, mais je ne veux pas… Je crois que oui, là, mais je pense qu'on
pourrait laisser éventuellement, là, le ministère répondre lui-même, là.
Mme Lessard-Therrien : Si ma…
Bon, je vais prendre un petit temps de pause.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. C'est ma première opportunité de revenir sur
l'amendement que je proposais au ministre. Et habituellement, on dit que la
nuit porte conseil, hein, on dit ça. J'ai bien dormi. Mais, quand je me suis
réveillée ce matin, j'avais un argument qui venait appuyer ce que je disais
hier, puis j'ai aussi le plaisir… j'ai eu le plaisir de vous entendre aussi
hier, là, quand vous nous avez fait votre… je vais dire plaidoyer, là, mais dans
le fond ce que vous nous avez expliqué, et vous l'avez fait très bien. Mme la
Présidente, je dois vous avouer qu'à chaque fois que vous êtes du côté des
intervenants, c'est toujours intéressant, parce que vous avez une expérience,
vous le dites vous-même, de presque 25 ans, donc une expérience accrue.
Alors, je vais commencer en vous disant…
J'ai le goût de vous dire : Je vais confiance, Mme la Présidente. Je fais
confiance, à titre de députée, aux gens qui sont biologistes, à premier titre
Mme Bergeron, qui nous informe à chaque fois avec beaucoup d'acuité sur les
perspectives. Je fais même, je vous dirais, puis je le dis ouvertement, je fais
confiance au ministère. Ce n'est pas là que j'en suis, je suis à un endroit où
le ministre pourrait être teinté politiquement — puis c'est mon
premier point — sur le principe qui vient monnayer des endroits très
spécifiques. Et là, je nous sors du cadre légiste, là. Là, le légiste ne peut
pas me répondre, la sous-ministre adjointe ne peut pas me répondre, c'est
vraiment une perspective politique, et ce matin on a un exemple patent :
le ministre a dû se lever pour défendre ce qui était dans le Journal de
Montréal. J'ai entendu votre réponse, parce que j'ai beau ne pas être là,
on regarde tous la période de questions avec un peu de curiosité puis en même
temps avec beaucoup d'attention. Mais c'est un exemple patent. Vous avez
répondu à une question sur qu'est-ce qui se passe là-bas en disant : Bien,
ce n'est pas fou, ce qui se passe là, puis ce n'est pas hors du commun, ce qui
se passe là. À la limite, je vous dirais que votre collègue en Environnement a
dit que ça a été une…
Mme
Charbonneau
:
...de curiosité, puis en même temps, avec beaucoup d'attention. Mais c'est un
exemple patent.
Vous avez répondu à une question sur qu'est-ce
qui se passe là-bas en disant : Bien, ce n'est pas fou, ce qui se passe
là, puis ce n'est pas hors du commun, ce qui se passe là. À la limite, je vous
dirais que votre collègue en Environnement a dit que c'était une nécessité, ce
qui se passe là. Mais si je sors demain matin puis je fais un vox pop dans la
rue... Vous avez fait une coupe à blanc, vous avez permis une coupe à blanc à
un endroit. Puis ce n'est pas ça, là, mais je vous dis juste qu'en politique et
comme ministre, il y a deux aspects à votre travail. Il y a l'aspect
législatif, dans lequel on travaille aujourd'hui, puis il y a l'apparence de ce
que vous faites. Puis dans l'apparence, écrit comme c'est là, puis de la façon
que c'est...
Parce qu'avant, je ne pouvais pas monnayer
ce terrain-là. C'était peut-être dans un règlement, je ne sais pas, là. Je ne
l'ai pas lu, les règlements qui venaient avec, avant, parce que je ne les ai
pas avec le projet de loi. Mais en ce moment, de la façon que c'est écrit, et
de la façon que c'est rajouté, bien, je ne protège pas mes habitats d'espèces
menacées ou vulnérables.
Et là j'ai fait un petit exercice, là,
parce que je vous ai dit que je le ferais, là, je suis allée voir plus loin,
là. Puis on pourrait me citer 164.3, là. Mais dans l'article où je dis que, si
quelqu'un pose un geste dans un endroit, puis que je suis capable de déterminer
que cet endroit-là aurait dû être protégé, ou est protégé, je peux lui demander
de le remplacer de façon matérielle, en terrain, un terrain contre un autre
terrain.
Je vous crois sincèrement quand vous me
dites : On est capable de refaire des habitats naturels pour les espèces
qui sont déplacées. Je vais même jusqu'à dire que je vous crois sincère quand
on nous explique qu'on peut reconduire... Je reprends l'exemple de la tortue,
parce que je l'ai trouvé très intéressant, là. Je peux reconduire une espèce en
la guidant un petit peu dans un nouvel espace. Où je deviens mal à l'aise,
c'est quand j'ai un principe monétaire, sans protection d'une espèce vulnérable
ou menacée.
Alors, j'ai deux... il y a, pour moi, deux
aspects. Il y a l'aspect monnayable, et l'aspect «menacé». Puis hier, je crois
que c'est le ministre qui répondait en disant : Ce n'est pas une question
juste de... locale, c'est une question nationale. Mais moi, je vous dirais que
c'est une question politique, puis c'est pour ça que je me permets de faire un
pas à côté du cadre légiste qui est ici, et de vous dire que, dans le fond, je
ne voudrais pas qu'on s'approche d'une perception où j'ai monnayé quelque
chose.
Puis la question de ma collègue, au
préalable, en disant : Bien, en Environnement, ça fonctionne-tu, on
peut-u... on a-tu des fonds, puis est-ce qu'on les réinvestit, bien, la
question est bonne. Parce que le ministre de l'Environnement nous a dit, quand
on a fait la politique pour protéger l'environnement : Faites-moi
confiance, il n'en arrivera pas, de souci, faites-moi confiance. Puis ce matin,
quand je me suis levé, ma confiance, elle a été ébranlée parce que ce n'est pas
ça que j'ai vu dans la...
Mme
Charbonneau
:
...on les réinvestit. Bien, la question est bonne parce que le ministre de
l'Environnement nous a dit, quand on a fait la politique pour protéger l'environnement :
Faites-moi confiance. Il n'en arrivera pas de souci. Faites-moi confiance. Puis
ce matin, quand je me suis levé, ma confiance, elle a été ébranlée parce que ce
n'est pas ça que j'ai vu dans la «front page» du Journal de Montréal.
Puis je ne veux pas être influencée par un journal, mais je ne peux pas faire
autrement que de dire : Si je m'apprête à adopter une loi, il faut que j'y
enlève toute apparence où je mets, quelle que soit la personne assise dans la
chaise du ministre, ou comme ministre, je le mets en danger d'une apparence
d'avoir monnayé un endroit.
Alors, Mme la Présidente, je n'ai aucune
idée de ce que le ministre a à me dire par rapport à l'amendement. Honnêtement,
mon «gut feeling», comme dirait un anglophone, c'est que je ne pense pas qu'il
est d'accord avec mon amendement. Puis probablement qu'il s'est fait
recommander de ne pas aller vers cet amendement-là. Mais je vous le dis, mon
premier argument, politiquement, c'est dangereux. C'est dangereux parce que
ça... Ça met la personne qui est dans la chaise du ministre dans une position
qui peut être regardée de façon négative.
Deuxièmement, il n'y a rien qui dit qu'on
va, malgré tout, malgré n'importe quelle volonté, sauvegarder les habitats
d'une espèce menacée ou vulnérable. Puis là, bien, je suis prête à rajouter que
je ne peux pas déplacer ou qu'il est impossible de déplacer parce que je le
sais, et j'ai compris qu'on peut déplacer certaines espèces. Mais si je suis
dans une espèce ou dans un habitat d'une espèce menacée ou vulnérable que je ne
peux pas changer de place puis que, on le disait hier, hein, sécurité publique,
je n'ai pas le choix, il faut que je le regarde avec attention, la décision
sera difficile, mais elle devra se prendre pour protéger en premier l'espèce
menacée et vulnérable puis après l'humain parce que l'humain va s'adapter à
tout. La bête, l'animal, l'invertébré, le... ce n'est pas toujours simple.
Alors, j'aimerais entendre la possibilité
d'une réponse. Si ce n'est pas là, je le disais hier un peu, mais pas à la
blague, mais très sérieusement, si ce n'est pas là, c'est où? Mais je veux
avoir l'assurance qu'on protège. Puis je veux m'assurer que si on écrit qu'on
va compenser monétairement, on protège la personne assise dans le siège du
ministre parce qu'en ce moment et surtout aujourd'hui, je suis ébranlée par
rapport à ça.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Bien, je
pense qu'il faut faire la part des choses sur ce que vous amenez aujourd'hui.
Et puis prenons le cas d'un élément qui est connu, là, le fameux bar rayé, que
nous avons présentement, que nous sommes en contradiction avec le fédéral.
C'est l'organisme qui déclare en fin de compte les espèces menacées et
vulnérables. Le bar rayé, aujourd'hui, là, parlez avec plein de pêcheurs qui
pêchent...
M. Dufour : …nous avons
présentement, que nous sommes en contradiction avec le fédéral, l'organisme qui
déclare, en fin de compte, les espèces menacées et vulnérables. Le bar rayé,
aujourd'hui, là, parlez avec plein de pêcheurs qui pêchent dans le
Saint-Laurent, là, ils vont vous dire qu'ils en pognent régulièrement puis que
ce n'est vraiment pas un problème de ressource. Par contre, parce qu'il y a des
délais, parce qu'il y a des méthodologies de fonctionnement, écoutez, je ne
suis pas dans ces organisations-là qui décrètent, là, mais malgré qu'on a
envoyé des lettres pour dire : Écoutez, pouvez-vous revoir le statut, je
pense ça serait important, etc., bien, on est encore au même niveau aujourd'hui.
Donc, demain matin, on travaille avec une fausse information, si on peut dire
comme ça, et on se retrouve à créer d'autres problèmes. Donc, c'est bien beau
de vouloir tout enchâsser dans une loi, mais, un moment donné, il faut faire
attention dans la nomenclature linguistique qu'on va mettre dans le projet de
loi.
• (11 h 40) •
On parlait, puis j'ai demandé hier, moi,
d'avoir un état de situation, comment qu'on a eu de projets de compensation
financière dans un habitat légal d'une e.m.v. C'est sept projets qui ont été
recensés, dont un projet de tortue des bois, avec… j'ai le montant d'argent qui
m'est identifié, là, 3 255, et il y a eu six projets dans la R-03, là, de
ce que je comprends, ça serait dans le secteur de Charlevoix. Donc, il y a eu
sept projets au total, et ça on parle à peu près sur une dizaine d'années,
donc, en projets de compensation financière, dans un habitat légal. Donc, on
voit là que ce n'est pas quelque chose qui est… ce n'est pas à répétition, ce
n'est pas majeur, mais il y en a eu quand même sept. Je pense c'est important,
là, de le mentionner de ce côté-là, au niveau de compensation financière dans
un habitat légal.
On est loin du dossier qui sort ce matin,
là. C'est deux choses complètement différentes. Ce matin, ce qu'on voit
apparaître, puis ça ne me gêne même pas de le dire, si vous voulez parler avec
Nature Québec, vous allez voir que Nature Québec, je pense, comprennent beaucoup
plus l'enjeu de l'île d'Anticosti, de la manière que ça fonctionne, que l'autre
organisation qui, je ne le sais pas, a voulu peut-être se faire du capital
politique, «whatever», dans cette dynamique-là, là, mais l'intervention…
Premièrement, il n'existe plus de coupe à blanc depuis une trentaine d'années.
Les éléments qu'on voit dans les photos, c'est un style de coupe à damier, et
la coupe qui se fait, forestière, au niveau de l'île d'Anticosti, elle est un
peu… puis ce n'est pas pour rien que mon collègue du ministère de
l'Environnement parlait du maire de l'île d'Anticosti aujourd'hui, M. Pineault,
parce qu'elle est en collaboration avec eux, pourquoi? Pour s'assurer que le
cerf de Virginie puisse avoir une application pour bien se nourrir parce qu'il
est une bête qui mange la base des arbres. Donc, quand les arbres sont rendus
trop… qu'ils sont tout détruits en bas ou mangés, ils ne peuvent plus… ils ne
se sauvent pas, là, comme…
M. Dufour : ...en collaboration
avec eux. Pourquoi? Pour s'assurer que le cerf de Virginie puisse avoir une application
pour bien se nourrir parce qu'il est une bête qui mange la base des arbres.
Donc, quand que les arbres sont rendus trop... qui sont tout détruits en bas ou
mangés, ils ne peuvent plus... ils ne se sautent pas, là, comme un kangourou,
là, donc ils ont besoin d'avoir...
Et le travail qu'on fait en application
forestière, puis n'en déplaise à ma collègue, là, qui a sauté sur cet
article-là, là, mais c'est tout un travail de collaboration. C'est comme si
c'est un peu... l'humain est un peu comme dans l'enclos puis le caribou est à
l'externe. Mais c'est tout un travail de dynamique forestière qui doit être
fait, mais qui se fait en partenariat avec les élus, avec les insulaires qui
sont là, les organismes qui sont sur place, puis tout ça. Ce n'est pas quelque
chose qui est pris à la légère comme on essaie de présenter aujourd'hui dans
cet article-là.
Je peux bien comprendre, à un moment
donné, qu'il y a des organismes qui prônent des éléments. Mais, quand qu'on
discute avec Nature Québec sur un dossier comme... puis vous le savez que
Nature Québec n'est pas toujours de mon côté, là, mais, sur celui-là, Nature
Québec, là, comprend très bien la situation, pour la bête, de l'endroit. Donc,
on parle de deux choses différentes. Vous m'amenez aujourd'hui une affaire qui
n'est pas en lien vraiment avec le projet de loi. Donc, moi, je pense qu'il
faut faire la balance des inconvénients qui est dans cette dynamique-là.
Mais, moi, comme je dis, la situation du
bar rayé est l'exemple le plus tangible que je peux vous donner pourquoi que ça
devient dangereux de mettre un élément comme vous le proposez dans votre
amendement. Mais ça, c'est libre à vous, là, quand même, de proposer
l'amendement que vous voulez, mais on verra par la suite.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Je comprends que c'est un matin pas simple. Puis je comprends quand vous me
dites : Ce n'est pas pareil. Vous avez raison, ce n'est pas le même
dossier. Il y en a un qui est en forêt puis l'autre qui est en protection de la
faune. Politiquement, c'est pareil.
Puis je vous l'ai dit, je n'en suis pas
sur l'aspect... en premier lieu, je n'en suis pas sur l'aspect législatif, j'en
suis sur l'aspect d'apparence politique. Puis je pourrais laisser passer, mais
je suis une optimiste puis je me dis : Bien, peut-être qu'un jour je serai
assise de l'autre côté de la table, pas comme ministre de la Faune. Je vous
jure que vous n'avez pas de vie en ce moment parce que vous êtes ministre, j'ai
connu le syndrome. Alors, j'aime mieux être une députée qui fait des
interventions puis qui a la chance de parler.
Mais, quand vous nous dites :
L'information du fédéral qui nous vient par rapport aux espèces menacées, je
vais utiliser un autre terme que vous, moi, je vais vous dire... la façon que
vous me l'expliquez, vous me l'avez expliqué hier, vous me l'expliquez encore
aujourd'hui, c'est une information qui est un peu erronée. Puis je comprends,
puis ce n'est pas simple, là, parce qu'on a deux gouvernements très haut placés
qui peuvent être en contradiction, un qui dit : Moi, mes pêcheurs me
disent, puis le fédéral qui vous dit : Oui, mais moi, au Canada, j'ai
décrété que c'était... le bar rayé, c'est en danger. Je comprends ça...
Mme
Charbonneau
:
...ce n'est pas simple, là, parce qu'on a deux gouvernements très haut placés
qui peuvent être en contradiction. Un qui dit : Moi, mes pêcheurs me
disent, puis le fédéral qui vous dit : Oui, mais moi, au Canada, j'ai
décrété que c'était... la barre rayée, c'est en danger. Je comprends ça.
Puis croyez-moi, en ce moment, à l'article
où on est rendu, je ne prends rien à la légère. Rien. Parce que la volonté que
j'aie... puis à un moment donné je vais arrêter de me battre, là, mais je vous
le dis, ce qui est important pour moi, il y a deux aspects, l'aspect où je fais
en sorte que je n'annonce pas à la population que je viens d'adopter un projet
de loi qui va monnayer un habitat d'une espèce menacée. Et la deuxième, le fait
que mon ministre ne protège pas les espèces menacées ou vulnérables. Puis dans
un comme dans l'autre, je pourrais juste m'asseoir sur mon steak puis partir en
cruise avec les journalistes puis dire: Voici où est-ce qu'on est rendu.
Mais ce n'est pas ça, mon intention. Mon intention, c'est de trouver la bonne
place où ce projet de loi va annoncer qu'il protège, contre toute attente, là,
l'espèce menacée et vulnérable, parce que tous les autres aspects, vous pouvez
expliquer pourquoi je peux devenir monnayable, pourquoi je peux demander un
remplacement. Puis j'ai compris, ça va être dans un fonds, puis, plus tard, on
va le voir, le fonds, là. Plus tard, on arrive à des articles puis on va juste
s'assurer que le fonds va à la bonne place puis que, déjà, vous avez un fonds
dans votre ministère, qu'on ne multiplie pas le principe des fonds. Mais en ce
moment, je n'ai aucune certitude qu'on protège à tout prix, puis je ne pèse pas
mes mots... je pèse mes mots quand je vous le dis, là, à tout prix l'espèce
vulnérable est menacée. Parce que c'est ça, notre job.
Puis, oui, les biologistes vont nous
dire : Inquiétez-vous pas, puis les légistes vont dire : C'est comme
ça que ça s'écrit. Là, c'est la politicienne qui vous parle, celle qui vous dit
qu'un micro en dessous du nez, un vox pop dans la rue, un sondage dans les
journaux ou au téléphone, comme on aime les faire, fait en sorte que
l'apparence, c'est qu'on va monnayer des espèces vulnérables et menacées.
Puis je vous le dis, contrairement à ce
que j'ai déjà dit à votre collègue ministre de l'Environnement, je fais
confiance que vous êtes là de bonne foi. Puis je suis sûre que le légiste puis
les gens l'ont écrit avec une intention tout à fait saine, mais moi, je la lis
comme une politicienne puis je la lis comme quelqu'un qui pourrait faire une
méchante ride avec le fait qu'on est en train de monnayer les espèces menacées.
Puis c'est... Je comprends quand vous me dites : Ce n'est pas moi qui
décrète ça, c'est le fédéral. Honnêtement, je m'en coince. Une espèce menacée,
une espèce vulnérable où je ne peux pas remplacer son habitat puis que je vais
le mettre en danger pour un principe monétaire, c'est inacceptable. C'est
inacceptable. En nature, c'est inacceptable. Politiquement, c'est inacceptable
comme gouvernement. Mais, en même temps, peut-être que je n'ai pas vu où
c'était écrit encore. Puis vous allez me rassurer, là. Mais tant que ce n'est
pas fait, je vais vous proposer toujours...
Mme
Charbonneau
:
...son habitat puis que je vais le mettre en danger pour un principe monétaire,
c'est inacceptable. C'est inacceptable. En nature, c'est inacceptable. Politiquement,
c'est inacceptable comme gouvernement. Mais en même temps peut-être que je n'ai
pas vu où c'était écrit encore. Puis vous allez me rassurer, là. Mais tant que
ce n'est pas fait, je vais vous proposer toujours un amendement pour pouvoir
protéger ces espèces puis faire en sorte qu'à aucun moment je ne vais joindre
ma voix à une volonté de mettre en danger une espèce menacée ou vulnérable.
M. Dufour : Mais comme je
vous ai dit, puis je comprends bien l'intervention que vous faites, l'intervention,
qu'elle est très louable, sans aucun problème. Je la reçois très bien,
l'intervention. Mais dites-vous une chose, là. Puis vous le savez, là, je ne
suis pas du style à faire de la politique «bashing» sur les anciens partis, là.
Quand ça a été mis en place par le Parti libéral du Québec voilà 20 ans
passés, je pense qu'ils ont aussi pris le temps de réfléchir à tous ces
éléments-là qu'on discute aujourd'hui. Il y a possiblement aussi une raison
pour quoi qu'ils ne l'ont pas enchâssé directement dans la loi.
Donc, il faut aussi penser à ce qui s'est
fait antérieurement. Tu sais, ça, ce n'est pas quelque chose de nouveau, là, je
veux dire, là. La dynamique qu'on arrive là, c'est quelque chose qu'on vit avec
depuis une vingtaine d'années, qui jusqu'à présent ne cause pas vraiment
problème. Moi, ce qui me cause un problème, c'est quand l'organisme, là, qui
est le cas SEPAQ, là, au niveau par exemple du bar rayé, ne prendra las de
décision avant 2022, ça veut dire qu'il me met en problématique totale. Quand
je regarde le dossier du caribou de Val-d'Or où est-ce que j'ai deux mappes
complètement différentes entre ce qu'est le Québec, ce qu'est le fédéral, bien,
je me dis, tout ce que je vais créer, c'est d'autres problématiques parce que
j'ai de l'incompréhension dans d'autres sphères avant d'arriver à ma propre
base de projet de loi.
• (11 h 50) •
Donc, il faut que je fasse attention, il
faut qu'on fasse attention pour les générations futures, pour ceux qui vont
travailler avec cette loi-là. Donc, c'est pour ça qu'il faut le travailler de
façon, comment dire, adéquate, sans se lier les mains. C'est vraiment ça qui
est l'enjeu derrière tout ça. Mais... Puis comme je vous ai dit, là, je ne suis
pas là pour mettre du blâme sur le passé ou «whatever». Donc, c'est... Moi, je
pense qu'il y a des actions qui ont été faites dans le passé. Puis il faut
regarder qu'est-ce qui se fait bien puis essayer de, justement, là, de faire de
la continuité avec les choses qui se font bien, là.
Mme
Charbonneau
:
Dans le passé, ce n'était pas écrit. Ce n'était pas écrit là. C'était peut-être
écrit dans un règlement, mais ce n'était pas écrit dans la loi que je pouvais
monnayer. Ce n'était pas écrit. Puis là on rajoute... Parce que je ne veux pas
interpréter vos propos, puis si jamais je le fais exagérément, vous
m'arrêterez, là, mais ce que j'entends, c'est que vous voulez être transparent
puis vous voulez l'écrire dans la loi. C'est très louable, mais certains
gouvernements pourraient s'en approprier de la mauvaise façon. Certaines façons
de faire ne peuvent pas être écrites de cette façon-là. Alors...
Mme
Charbonneau
:
…que j'entends, c'est que vous voulez être transparent puis vous voulez
l'écrire dans la loi. C'est très louable, mais certains gouvernements
pourraient s'en approprier de la mauvaise façon. Certaines façons de faire ne
peuvent pas être écrites de cette façon-là.
Alors, moi, si vous gardez que c'est écrit
qu'on monnaye, là, il n'y a pas de souci, là, je vais… Alors, je vais mettre
mon emphase plus sur la protection des endroits, que je ne peux pas remplacer,
pour les espèces menacées et vulnérables. Mais c'est la première fois, dans une
loi comme celle-ci, qu'on parle de monnayer des endroits qui sont reconnus.
Puis je reprends les propos d'hier, pour
faire des routes, peut-être; pour faire des constructions, peut-être; pour
faire… je pourrais même exagérer puis dire, faire des maisons des aînés. À
Laval, là, on va faire ça, sur le bord de l'eau à Sainte-Dorothée, là. On va-tu
avoir un BAPE? Je ne pense pas. C'est un échange de terrain. Tout le monde est
content. Non, pas tout le monde est content. Il y a des arbres qui vont être
abattus. Il y a un cours d'eau qui va être peut-être aménagé de façon
différente. Ça va faire un bel emplacement pour une maison des aînés. Mais est-ce
qu'il y a quelque chose là qui se passe? Je n'ai pas encore été jusque là. Je vais
avoir tout l'été pour le faire.
Mais je vous dis juste qu'à partir du
moment où on choisit d'écrire qu'un paiement d'une compensation financière qui
correspond aux sommes nécessaires à la conservation, à la gestion et à
l'aménagement, je le crois. Je veux bien l'entendre. Mais il n'y a rien dans
mon article 128 qui dit si c'est un endroit que je ne peux pas remplacer
puis qui vise une espèce menacée ou vulnérable, je ne vais pas m'arrêter là. Je
vais juste continuer puis je vais dire : Bien, c'est soi plus cher ou,
bien, ça va être comment tu vas me le remplacer. Mais ça… C'est bête à dire,
là, vous l'avez dit, pour les futurs… pour l'avenir, ce n'est pas monnayable.
Je ne pourrais pas remplacer une espèce qui ne se remplace pas.
M. Dufour : Où est-ce que j'ai
de la misère honnêtement, avec tout le respect que j'ai pour vous, là, où
est-ce que j'ai de la misère à suivre, là, c'est que cette portion-là du projet
de loi, vous le savez, là, sous l'ancienne législation, vous aviez déposé, le
Parti libéral, alors que vous étiez au pouvoir, vous aviez déposé le projet de
loi n° 161. Je l'ai… De mon côté, quand que j'ai pris ça, puis quand je
suis arrivé en poste, on m'a tout de suite demandé, au ministère :
Peux-tu, Pierre, passer tout de suite ce projet de loi là? J'ai pris le temps
de le relire. Donc, c'est là que j'ai rajouté l'histoire des chiens de sang…
Mme
Charbonneau
:
Tout à fait.
M. Dufour : …que je trouvais
importants. On a bonifié certains éléments majeurs. Mais cette portion-là du
projet de loi n° 161, c'était ce qui était canné par l'ancien député de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue…
Mme
Charbonneau
:
Luc.
M. Dufour :
…Luc Blanchette. Donc, ce n'est pas un élément… Le seul élément qu'on a
repris, c'est à peu près la phrase, là, que… dans l'amendement, que les trois
mots, là, qu'il a fallu… qui ont été replacés parce que ce n'était pas redit
dans le texte du 161. Mais c'est vraiment quelque chose qui s'est travaillé en
amont puis qu'on arrive aujourd'hui avec ça.
Puis, moi, ce que je vois, c'est que je me
dis…
M. Dufour : ...des trois mois,
là, qu'il a fallu... qui ont été replacés parce que ce n'était pas redit dans
le texte du 161. Ça fait que c'est vraiment quelque chose qui s'est travaillé
en amont puis qu'on arrive aujourd'hui avec ça.
Puis, moi, ce que je vois, c'est que je me
dis : Câline, comment ça qu'à l'intérieur même des cadres du Parti libéral
du Québec, là, on n'est comme plus en accord avec la dynamique qui avait été
mise en place là? C'est comme je vous dis, il y a des éléments que j'ai
bonifiés. Celui-là, ce n'est pas un élément, moi, que j'ai vraiment bonifié parce
qu'on trouvait que ça se mettait dans la logique. Puis on venait... Oui,
j'avais pris le temps de le lire. On venait enchâsser vraiment le mot
«monnayer» parce que ça se faisait.
Je comprends aussi ce que vous m'amenez,
vous dites : Est-ce que ça fait en sorte, justement, que le ministre, à ce
moment-là, devient monnayable? Je le vois aussi, là, ce que vous m'amenez comme
intervention, là, puis je me pose des questions justement par rapport à la
discussion qu'on a.
Mme
Charbonneau
:
Mais je comprends votre réponse en me disant : J'ai juste repris le projet
de Luc Blanchette, puis j'y ai rajouté des choses, je l'ai bonifié.
M. Dufour : Mais cette
portion-là, là...
Mme
Charbonneau
:
Je comprends, je comprends. Je vous jure, M. le ministre, je serais prête à
mettre ma main au feu, je ne jure jamais sur la tête de mes enfants à moins
d'être... mais je suis prête à mettre ma main au feu que vous auriez été assis
de ce côté-ci de la table, vous vous seriez arrêté plus longuement sur cet article.
Pourquoi? Parce qu'effectivement, quand on le regarde avec un pas de recul...
Je ne mettrai en aucun temps, Mme la Présidente, l'excuse qu'au moment où ce
projet de loi là a été travaillé j'étais dans un autre ministère et je
travaillais la protection des aînés et des gens en situation de vulnérabilité.
C'est drôle parce qu'aujourd'hui c'est le sujet de...
Mais, ceci dit, ça ne veut pas dire que
c'est parce que ça a été écrit avant que c'est bon. Puis la preuve en est qu'on
est revenus sur des articles qui étaient là depuis très longtemps auparavant
puis qu'on les a retravaillés, un mot ici, une virgule là, puis que c'est
devenu quelque chose de meilleur.
Moi, je vous dis juste : Les étoiles
se sont enlignées hier pour que je m'arrête sur cet article-là puis que je me
dise : Bien voyons donc, c'est quoi? On a posé quelques questions, on est
revenus. Vous nous avez donné des explications. Hier soir, j'ai déposé mon
amendement. Puis je me suis réveillée ce matin avec quelque chose qui a l'air
d'une apparence politique qui vient teinter encore plus le fait que je trouve
qu'il devrait y avoir quelque chose qui fait en sorte que vous vous levez haut
debout et que vous disiez : On va protéger les habitats d'une espèce
menacée et vulnérable.
Alors, si... Je vous disais que j'avais
deux portions. Si la portion regard politique, vous êtes capable de l'assumer
puis vous vous dites : Bien, je peux aller là parce que c'était comme ça
avant, parfait, je vous entends. Je me lèverai un jour pour vous dire : Je
te l'avais dit.
Mais, de l'autre côté, soyons prudents et
vigilants sur les décisions qu'on prend et mettons en place...
Mme
Charbonneau
:
…vous êtes capable de l'assumer puis vous vous dites : Bien, je peux aller
là, parce que c'était comme ça avant. Parfait, je vous entends. Je me lèverai
un jour pour vous dire : Je te l'avais dit. Mais, de l'autre côté, soyons
prudents et vigilants sur les décisions qu'on prend et mettons en place une
petite phrase ou un petit ajout qui dit qu'on protège de façon extraordinaire
les habitats d'une espèce menacée ou vulnérable, surtout — puis c'est
peut-être là où vous allez me dire : Bien, Mme la Présidente, mon
amendement ne passera pas, puis ils vont m'en proposer un
autre — mais surtout si je suis incapable de reproduire, de
relocaliser ou de reconstruire le principe de cet habitat-là, parce que, si je
suis capable de le reconstruire, je vous le disais, je fais confiance, la
petite tortue, elle va suivre le chemin qu'on lui a fait puis elle va aller
habiter où est-ce qu'on lui demande d'habiter. Mais, si j'arrive dans une
espèce que je ne peux pas relocaliser, que je ne peux pas reconstruire puis que
je ne peux pas remettre en place, bien, je viens de jouer ou je viens de mettre
au jeu une espèce pour l'avenir de mes petits-enfants, qui ne la connaîtront
jamais que par un livre, parce qu'ils n'auront pas accès. Ça va être dans les
archives du Québec puis ça va être dans des musées.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée, il vous reste,
juste pour votre information, deux minutes.
Mme
Charbonneau
:
Oui. Bien, je vais m'arrêter là, parce que je vais avoir une autre réponse,
puis peut-être que j'aurai une minute de plus pour…
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Dufour : Bien, comme je
dis, puis j'ai beau regarder les notes additionnelles, j'essaie juste de voir
comment qu'un ministre, là-dedans, peut être monnayé sur le sens que vous
l'amenez au bout de la ligne. Tu sais, je regarde… c'est une mesure qui permet
au MFFP de… au ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, donc, d'être,
comment dire… d'avoir la responsabilité d'aménager l'habitat faunique de
remplacement. Donc, ça devient intéressant, parce que c'est du monde du
ministère qui, au lieu de laisser ça à Pierre, Jean, Jacques… La compensation
monétaire, c'est comme si c'est une création d'un fonds qui va être réinvesti
dans le domaine des habitats fauniques. J'essaie de voir où est l'élément, si
on pourrait dire, l'élément catastrophe, puis, honnêtement, je ne le perçois
pas tel quel. C'est ça qui est l'élément que j'essaie de voir, et ce n'est pas
ça qu'en même temps je lis, là.
• (12 heures) •
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, je vais demander au ministre de se concentrer sur les espèces
menacées et vulnérables. Si vous ne voyez pas l'aspect menaçant d'un regard sur
l'aspect monnayable, je vous entends, puis, je vous le dis, je suis prête à
comprendre que vous vous tenez debout par rapport à ça. Mais alors, ajoutez-moi
la phrase qui dit que, contre toute attente, si je ne peux pas relocaliser une
espèce menacée ou vulnérable, nous n'allons pas le monnayer, nous n'allons pas
poursuivre dans cette entente-là avec les gens qui veulent faire… un autre
ministère, ou un individu, ou un…
12 h (version non révisée)
Mme
Charbonneau
:
...par rapport à ça. Mais alors, ajoutez-moi la phrase qui dit que, contre
toute attente, si je ne peux pas relocaliser une espèce menacée ou vulnérable,
nous n'allons pas le monnayer, nous n'allons pas poursuivre dans cette
entente-là avec les gens qui veulent faire... un autre ministère, ou un
individu, ou une association, qui veulent faire un geste qui va avoir un impact
sur un endroit qui est reconnu pour une espèce menacée ou vulnérable.
M. Dufour : Mais s'il y aurait
une concordance entre les situations fédérales, provinciales, ce serait
possiblement plus simple. Le problème qu'il n'y a pas de concordance avec le ...
puis avec des plans d'aménagement sur différents bails, c'est là que j'ai le problème
d'aller enchâsser l'amendement que vous demandez. Tu sais, c'est ça qui est mon
problème, dans la dynamique de présentation.
Mme
Charbonneau
:
Je ne sais pas si je peux enlever mon masque, Mme la Présidente. Ça fait que
vous allez me dire s'il me reste une minute?
La Présidente (Mme
Grondin) : Avez-vous... Je sais que la députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue souhaitait aussi intervenir.
Mme
Charbonneau
:
Je vais laisser la députée intervenir. J'irai peut-être...
La Présidente (Mme
Grondin) : Et d'ici ce temps-là, je vais pouvoir vous informer
combien de temps il vous... Une minute, il vous reste.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait, merci.
Mme Lessard-Therrien : Je vais
revenir quand même sur le commentaire, là, du ministre où il parle... Tu sais,
bon, bien sûr, «ça a été un projet de loi qui avait été initialement déposé par
mon prédécesseur, M. Luc Blanchette», puis que vous l'avez bonifié. C'est vrai,
vous l'avez bonifié. Vous l'avez surtout bonifié, je dirais, pour les
chasseurs, entre autres, avec toute la question des conducteurs de chiens de
sang, qui n'est pas une mauvaise chose, je veux dire, c'est très louable. Par
contre, il n'en demeure pas moins qu'on bonifie un peu pour la partie
économique, je dirais, à l'aspect, là, du projet de loi. Parce qu'on le sait,
là, les activités de chasse et pêche, c'est quand même un secteur économique.
Moi, je me posais la question :
Est-ce qu'on ne peut pas faire un petit bout de plus pour la faune qui n'en a
pas nécessairement, de valeur économique, dans le sens où on ne peut pas la
pêcher, on ne peut pas la prélever? Mais... Ou elle a une valeur, mais pour...
une valeur intrinsèque, là, pour ce qu'elle est sur le territoire. Puis on est
dans une situation qui est peut-être encore plus alarmante où on était il y a
quelques années, où l'effondrement de la biodiversité, c'est quand même quelque
chose qui est documenté, qui est de plus en plus présent.
Puis là vous avez l'opportunité, M. le
ministre, qui n'est quand même pas rien, là... Vous avez un rôle à jouer pour
la sauvegarde de nos espèces fauniques sur le territoire. Puis moi, j'en
appelle à ce formidable pouvoir que vous avez, puis à ce legs-là que vous
pouvez faire aussi pour les générations futures, de dire : Aujourd'hui, je
pose ce geste-là qui, oui, est politique, de m'assurer qu'on ne fera pas...
Mme Lessard-Therrien :
...espèces fauniques sur le territoire. Puis moi, j'en appelle à ce formidable
pouvoir que vous avez puis à ce legs-là que vous pouvez faire aussi, pour les
générations futures, de dire : Aujourd'hui, je pose ce geste-là, qui, oui,
est politique, de m'assurer qu'on ne fera pas... qu'il n'y aura aucun compromis
de fait sur les espèces menacées ou vulnérables, puis que c'est impossible de
marchandiser la valeur de ces espèces-là, tu sais. Moi, j'ai envie de vous...
je vous implore, en fait, de poser ce geste-là, fort, que vous avez l'opportunité
de faire aujourd'hui, de dire... de s'assurer que ça va être interdit, qu'il
n'y en aura pas de... il n'y en aura pas, de compensation pour la perte des
habitats de ces espèces-là qui sont menacées ou vulnérables, parce qu'ils n'en
ont pas, de deuxième chance.
C'est extrêmement important, ce qu'on est
en train de discuter là, ça fait que moi, je vous invite vraiment à le
considérer. C'est ça. Je pense que c'est votre rôle aussi, en tant que ministre
responsable de la Faune, de vous assurer que ces espèces-là vont avoir un
habitat, peu importe.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Bien, à ce
moment-là, comment qu'on fait pour... Mon questionnement revient au même que je
posais tantôt à la députée de Mille-Îles : Comment qu'on fait pour
concilier la situation, exemple, comme dans le cas du bar rayé? Tu sais, on le
sait, là, du bar rayé, là, ce n'est plus une problématique, là, il y en a
plein, de bars rayés, dans... Vous allez me dire : Oui, c'est une espèce
réintroduite, puis il a proliféré, ils ont des endroits pour s'accoupler, pour
faire la mise bas, etc. Mais comment qu'on fait avec la situation du fédéral,
qui, elle, ne reconnaît pas actuellement la situation? On demande d'avoir
des... comment dire, une redéfinition de la situation, mais : Ah! vous
allez attendre, on ne sait pas. Donc là, on brime tout le système? Comment
qu'on le voit? C'est un peu... C'est là qu'est ma problématique, c'est la
non-concordance de certains éléments fédérale-provinciale qui fait en sorte que
je dois faire attention à ce qu'on enchâsse dans la loi. C'est ça qui est mon
point d'interrogation que je vous amène.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien : Bien, écoutez,
ma réponse ne vous satisfera probablement pas, mais, je veux dire, nous, on est
en faveur de rapatrier l'ensemble des pouvoirs.
M. Dufour : Définitivement, on
aimerait bien ça. Justement, le dossier du port de Contrecoeur, ça a été
interprété d'une façon, mais c'est un peu ça de dire qu'on est capable de
s'occuper de nos affaires, puis c'est un peu ça que notre sous-ministre avait
envoyé comme lettre, là, en passant.
Mme Lessard-Therrien : Mais,
tu sais, en même temps, ça n'a pas de bon...
M. Dufour : …définitivement. On
aimerait bien ça. Justement, le dossier du port de Contrecoeur, ça a été
interprété d'une façon, mais c'était un peu ça, de dire qu'on est capables de
s'occuper de nos affaires puis c'est un peu ça, notre sous-ministre avait
envoyé comme lettre, là, en passant.
Mme Lessard-Therrien : Mais,
tu sais, en même temps, ça n'a pas de bon sens, M. le ministre, de dire :
Nous, là, au Québec, on ne jouera pas le rôle qu'on doit jouer pour nos espèces
menacées, vulnérables, parce qu'au fédéral, eux autres, ils ont une autre
façon… il y a une autre façon de faire. Je veux dire, O.K., peut-être que pour
le bar rayé ça va être… ça va donner lieu à des discussions, puis ça ne sera
pas facile, puis il va falloir argumenter, puis ça va être long puis ça va
être… mais pour toutes les autres espèces, menacées, vulnérables, là, dont vous
êtes le principal défenseur, au niveau de la loi, là, bien celles-là, au moins,
on va garantir que leur habitat faunique ne sera jamais marchand… marchandé.
Ça fait que, tu sais, pour les espèces qui
sont sur la ligne fédéral, provincial, vous aurez les discussions, mais, pour
toutes les autres, bien, on va le verrouiller, tu sais.
M. Dufour : Oui, mais leur
statut, il est reconnu. Tu sais, au moment présent, présentement, leur statut
est reconnu, je veux dire, on n'a pas le choix de… Je ne peux pas arriver puis
faire abstraction de ça, c'est un statut reconnu, une espèce menacée, vulnérable.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
c'est un statut…
M. Dufour : C'est de là,
pourquoi qu'on a des problèmes avec le COSEPAC puis avec le bar rayé, là, c'est
parce que c'est reconnu.
Mme Lessard-Therrien : Mais le
statut est reconnu, mais si ce statut-là ne fait pas en sorte que leur habitat
est garanti, bien, c'est un petit peu embêtant, là. Je veux dire, vous, là, il
n'y a rien qui vous dit, qui vous dit dans cet article-là que parce que c'est
une espèce menacée ou vulnérable on va la traiter différemment d'une autre
espèce. Il est là, le problème. Qu'est-ce qu'il veut dire, ce statut-là, si on
n'est pas pour, contre vents et marées, contre tout, on va protéger son
habitat, c'est la première priorité, la seule priorité, puis qu'on ne
marchandisera pas son habitat si ce n'est pas écrit là.
M. Dufour : Bien, c'est parce
que, comme on l'a dit hier, s'il arrive une situation d'urgence qui met à
risque des populations, qui met à risque d'autres situations, ça risque, oui,
ça risque… on risque d'intervenir. Je vous ne dirai pas que ce n'est pas vrai
qu'historiquement parlant qu'on n'interviendrait jamais, mais c'est ça. C'est
pour ça que je dis il faut faire attention. Quand qu'on écrit le projet de loi,
puis hier vous me parliez, un moment donné vous avez dit le mot «impossible».
Je ne peux pas arriver puis marquer ça comme mot. Parce qu'on ne sait pas, dans
l'avenir, ce qu'il nous réserve. Il y a un tremblement de terre, il arrive une
situation, la chose se transforme, «whatever», on ne peut pas arriver puis
mettre dans le projet…
M. Dufour : ...hier vous me
parliez... à un moment donné, vous avez dit le mot «impossible». Je ne peux pas
arriver puis marquer ça comme mot, parce qu'on ne sait pas l'avenir, ce qu'il
nous réserve, il y a un tremblement de terre, il y arrive une situation, la
chose se transforme, «whatever». On ne peut pas arriver puis mettre dans le
projet de loi «impossible». Donc, il faut trouver la mécanique. La mécanique,
ils ont un statut, on les protège. Mais c'est là... c'est un peu là qu'est ma
réflexion, là.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
déjà, il n'y a pas le mot «impossible» qui figure à l'amendement, là.
M. Dufour : Non, non, mais
c'est parce qu'hier on en avait parlé, là.
• (12 h 10) •
Mme Lessard-Therrien : Mais
comment je vous dirais ça? C'est que, tant et aussi longtemps qu'on se garde la
porte ouverte, l'option reste là, l'option de détruire l'habitat faunique reste
une possibilité. Si on dit «sauf si c'est une espèce menacée ou vulnérable», on
n'aura pas le choix de faire autrement. Puis moi, je pense que c'est possible
de faire autrement. Ça fait que...
Puis cette espèce-là qui est menacée ou
vulnérable, elle ne se réinventera pas, là, elle n'a pas de deuxième chance.
Quand elle est rendue, là, à ce stade-là, d'avoir le statut de menacé ou
vulnérable, c'est parce que toutes les choses qui pouvaient être faites avant
probablement, mais je ne sais pas, mais j'ose croire qu'elles ont été faites,
puis là on arrive au point de non-recul.
Ça fait que... Puis, tu sais, en ce
moment, encore là, tu sais, le scénario catastrophique n'est pas nécessairement
évoqué, là. Ça fait que, là, ça veut dire que, si c'est une mine pour, tu sais,
des minéraux critiques et stratégiques, on est dans la transition, on veut
électrifier des véhicules, na, na, na, là il n'y a rien qui garantit que... tu
sais, que cette espèce-là va être davantage protégée, les espèces menacées
vulnérables vont être davantage protégées de la destruction de leur habitat
qu'une autre espèce. Elle n'a comme pas de plus-value, tu sais, qui vient avec
son statut au regard de l'article que vous nous proposez, qui est de verser la
compensation financière pour la destruction de l'habitat.
M. Dufour : Mais comme je vous
dis, moi, je dis, comme je mentionnais tantôt, on ne peut pas arriver, selon
moi, dans le projet de loi puis marquer qu'il n'y a aucune intervention
possible, possible, possible sur une espèce menacée. Il faut toujours se
garder... je l'ai dit hier, je l'ai dit la semaine dernière, je pense qu'un
projet de loi il faut toujours quand même... puis ça ne veut pas dire que vous
êtes d'accord avec ça, mais se garder une porte de sortie quelque part s'il
arrive une situation incontrôlable où est-ce qu'il faut intervenir qui risque,
oui, de mettre à mal peut-être une situation d'un habitat faunique d'une espèce
menacée vulnérable.
Mais il reste une chose, c'est qu'il faut
toujours, je pense... L'objectif, comme vous dites, là, ce n'est pas que ça
soit remplacé...
M. Dufour : ...incontrôlable où
est-ce qu'il faut intervenir, qui risque, oui, de mettre à mal peut-être une situation
d'un habitat faunique d'une espèce menacée vulnérable. Mais il reste une chose,
c'est qu'il faut toujours, je pense... l'objectif, comme vous dites, là, ce
n'est pas que ça soit remplacé par simplement une volonté d'acquérir le
territoire pour faire d'autre chose, c'est peut-être là-dessus qu'il faut
peut-être voir un peu comment on peut l'analyser. Mais moi, je serais très mal
à l'aise dans un projet de loi d'aller signifier que comme si on ne peut plus
rien faire dans la situation parce qu'on ne sait jamais ce que l'avenir nous
réserve. Donc, il faut penser aussi à l'aspect avenir, là.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
c'est justement en pensant à l'aspect avenir qu'on demande à ce que cet
amendement-là soit inscrit dans la loi, sauf si c'est une espèce menacée
vulnérable. Parce que ces espèces-là n'en auront pas, de deuxième chance dans
l'avenir.
Moi, je reste très préoccupée, puis si
vous n'êtes pas d'accord avec ça, bien, qu'est-ce que vous avez à nous proposer
pour répondre à cet objectif-là? Là, ce que je comprends, c'est que, pour vous,
en ce moment, le simple statut les protège.
M. Dufour : Bien, comme on
dit, le statut... il y a le statut, il y a aussi tout l'aspect qu'il faut tout
prendre en compte... Quand on fait le topo d'analyse, lorsque les gens du
ministère vont prendre le temps, comme elle disait tantôt, la sous-ministre à
la Faune, les indicateurs, puis qui va nous arriver. Puis, comme je vous dis,
ça ne veut pas automatiquement dire que ça va être go, go, go pour le projet
économique, mettons, ça va être très, très bien structuré pour, justement, que
le ministre prenne une décision éclairée à ce moment-là. Je veux dire, c'est
par rapport aux recommandations qui sont émises par les gens du ministère.
Mme Lessard-Therrien : Mme la
Présidente, je ne demeure pas convaincue, mais on dirait que je m'en viens à
court d'arguments, là. Je pense qu'on a fait le tour de la question. Je trouve
ça bien dommage que le ministre n'entende pas accepter l'amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mille-Îles,
il vous restait à peine une minute. Est-ce que vous souhaitez l'utiliser?
Mme
Charbonneau
:
S'il vous plaît, Mme la Présidente. Je vais la prendre pour simplement faire ce
commentaire. Un, je sais compter, Mme la Présidente, mais je vais quand même...
je vais vous demander d'appeler le vote.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous me demandez... je n'ai pas compris.
Mme
Charbonneau
:
D'appeler le vote sur l'amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, puisqu'il n'y a plus d'intervention,
je suis prête à la mise aux voix de cet amendement. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Dufour...
Mme
Charbonneau
:
...le vote sur l'amendement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Donc, puisqu'il n'y a plus d'intervention, je suis prête à la mise aux
voix de cet amendement. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 66
est rejeté. Nous revenons à l'article 66. Y a-t-il des interventions? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, j'aurais un amendement à déposer.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Vous avez transmis à... sur le
Greffier?
Mme
Charbonneau
:
Je ne suis pas sûr de la fin de son écriture. Donc, si vous nous donnez
quelques secondes ou une minute au maximum, on va être capable de vous
transmettre la chose.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous allons suspendre les travaux, s'il
vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 12 h 28)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Je vois qu'à l'article
66, Mme la députée de Mille-Îles vous proposez un amendement. Je vous invite
donc à le lire.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Cet amendement se retrouverait à la fin de l'article
128.7, et serait introduit comme suit :
«Dans le cas de l'habitat d'une espèce
menacée ou vulnérable, le ministre doit assurer le maintien de l'habitat
nécessaire à sa survie.»
Mes commentaires. Ils ne sont pas écrits,
ça fait que je vais les dire à haute voix. Je reviens aux discussions qu'on a
eues hier soir, où je disais au ministre qu'il faut qu'il y ait un endroit où
le ministre peut dire non. Il faut que le ministre soit, dans la mesure du
possible...
Puis je me souviens des propos du ministre,
qui disait : Quelquefois, il y a un jeu de ballon qui se fait, puis il y a
un ministère qui lance à un autre ministère, puis il y a un intervenant qui
veut faire des projets ou qui veut faire quelque chose, puis là on ne s'y
retrouve plus. Et je mentionnais au ministre que, pour moi, ce qui était important,
à partir du moment où je vais lâcher prise sur la perception politique, je vais
quand même garder le principe où je crois que c'est lui qui tient le bâton de
pèlerin pour s'assurer qu'une espèce menacée ou vulnérable se doit d'être
protégée et, je réutilise le mot, là, à tout prix.
Donc, je crois que cette phrase située à
cet endroit pourrait faire en sorte que le ministre pourrait dire non à un
projet, quel que soit l'argent que je mets sur la table, quel que soit le
projet qui est en perspective devant moi, parce que, comme ministre, j'ai la responsabilité
de protéger une espèce menacée ou vulnérable. Donc, peut-être que ce n'est pas
écrit comme un légiste, et peut-être qu'on pourra me corriger sur cet
aspect-là, mais je crois que, dans l'article 128.7 dans lequel on travaille, on
se doit d'avoir... on se doit de donner la possibilité au ministre de dire non,
parce que je ne l'ai pas trouvée ailleurs. Alors, c'est la volonté de l'amendement
que je propose, Mme la Présidente.
• (12 h 30) •
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la députée. M. le
ministre.
M. Dufour : Comment...
12 h 30 (version non révisée)
Mme
Charbonneau
:
…se doit d'avoir… on se doit de donner la possibilité au ministre de dire non, parce
que je ne l'ai pas trouvée ailleurs. Alors, c'est la volonté de l'amendement
que je propose, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la députée. M. le
ministre.
M. Dufour : Comment que vous
voyez… Parce que, dans les espèces menacées et vulnérables, là, il y a toutes
sortes de particularités, O.K. puis tantôt c'est ce qu'on discutait de l'autre
côté, là. Prenons l'alose, qui fait partie de la diète du bar rayé, mais
l'alose est reconnue comme une espèce menacée et vulnérable que le bar rayé
mange pour s'alimenter. J'essaie de voir dans l'article… dans l'amendement que
vous amenez comment l'interaction peut se faire, ou quoi que ce soit, parce
qu'encore une fois l'alose risque de disparaître à un moment donné juste parce
que c'est l'autre prédateur qui la mange, là, au bout de la ligne, là. Ça fait
que j'ai bien beau vouloir faire des actions, à un moment donné ça risque
d'être problématique, là, puis quand j'ai… j'ose faire ça… si le ministère…
avec des recommandations puis tout ça, là. Donc, c'est pour ça que je vous
lance… je vous relance un peu le débat, parce que j'essaie de voir, là, comment
une situation comme ça pourrait être définie, et…
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. J'apprécie la question, parce que je connais peu de
choses à la pêche. Mais l'alose est toujours permise, je peux la pêcher. En
tout cas, à Laval, on la pêche au barrage, on a le droit à six. Je ne connais
pas beaucoup de choses de la pêche, mais j'apprécie le fait que vous êtes tombé
pile point sur un poisson qu'on me parle régulièrement et où il y a beaucoup de
questions par rapport à mes pêcheurs qui vont au barrage au niveau du comté de
Mille-Îles.
Vous savez, le projet de loi, il n'est pas
écrit pour une espèce puis il n'est pas écrit pour une situation, il est écrit
pour pouvoir contingenter, légiférer, faire en sorte qu'on protège la faune qui
est à notre disposition maintenant. Puis, un petit peu plus tôt, vous
disiez : Il ne faut pas être en contradiction avec le fédéral. Mais, en
même temps, ma collègue le disait avec un petit sourire, qu'il y en avait, une
solution, c'était d'être indépendant. Moi, je dirais : Il y en a une,
solution, on met notre pied à terre puis on dit : Bien, voici ce qu'on
protège puis voici pourquoi on le protège. Québec étant unique, on devrait
avoir le droit de se prononcer là-dessus.
Mais, sur le principe de l'alose, bien, on
en a parlé hier sous un autre amendement, mais on ne les calcule pas, les
prédateurs. La journée que vous allez me dire que vous comprenez puis qu'il y a
un calcul qui se fait par rapport à la prédation, que ça soit le bar rayé pour
l'alose ou que ce…
Mme
Charbonneau
:
...de se prononcer là-dessus, mais sur le principe de l'alose, bien, on en a
parlé hier sur un autre amendement, mais on ne les calcule pas, les prédateurs.
La journée que vous allez me dire que vous comprenez puis qu'il y a un calcul
qui se fait par rapport à la prédation, qu'est-ça soit... que ça soit le bar
rayé pour l'alose ou qu'est-ce que le loup pour le caribou, bien, on parlera
des prédateurs. Mais en ce moment, ce n'est pas de ça qu'on parle.
Et je comprends l'exemple du bar rayé
quand on vous me dites : Bien, le bar rayé, pour nous, il n'est pas
menacé, mais pour le fédéral, il est menacé. Je comprends. Moi, je vous parle
vraiment des espèces vulnérables et menacées. Puis si, pour l'instant, on ne
peut pas faire la démonstration au fédéral qu'au Québec le bar rayé, il n'est
plus menacé, bien, c'est peut-être ça, notre problème. Mais en même temps, si
on reprend le principe de la grenouille dont je ne me souviens plus de son nom
de famille, mais qui est dans les Laurentides, probablement que, vous, vous le
savez, Mme la Présidente. Puis pas probablement. Je le sais que vous le savez.
Et vous le direz quand je vais arrêter de parler, mais... Mais cette
grenouille-là, je ne peux pas la remplacer, puis je ne calcule pas d'autres
prédateurs que l'homme.
Alors, si elle se fait manger par
quelqu'un d'autre qui est une bête plus grosse ou un animal plus gros, bien là,
je suis un peu dans la bouette parce qu'il n'y a aucun orignal, renard ou loup
qui va lire la loi puis qui va l'appliquer. C'est bien bête de même. Mais
l'homme a une obligation. Le ministère étant le père en titre de cette
réglementation-là, bien, je pense que, si on peut, si on est capable, si on a
l'intention, on devrait avoir la force de frappe au ministère pour dire non. Et
c'est là que j'en suis.
Ça fait que je le sais que vous
pourriez... Vous pourriez me donner d'autres exemples, mais moi, ce que je vous
dis, c'est qu'à partir du moment où j'écris dans une loi que vous pourriez dire
non, bien, ce n'est pas dangereux. C'est un jugement que vous allez porter avec
les recommandations de votre ministère, où on pourra dire à quelqu'un : On
ne jouera pas à la balle entre le ministère de l'Environnement, de la Sécurité
publique ou de Faune, Forêts et Parcs. La réponse, c'est non. Ça s'arrête là.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Bien,
j'aimerais que la sous-ministre à la faune puisse peut-être prendre la parole
pour expliquer à la députée de Mille-Îles l'analyse régionale qui est faite
pour, justement, assurer le rétablissement des espèces, là.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la sous-ministre associée, allez-y.
Mme Paquette (Élise) : Oui,
merci. Effectivement, dans le travail qui est fait par les biologistes en
région, c'est certain que la séquence qu'on appelle d'atténuation, là, qui est
éviter, minimiser, compenser, c'est à la base même, là, de leur grille
d'analyse. Et c'est seulement dans les cas où on ne peut éviter, là, une perte
résiduelle que, là, on commence à réfléchir à : On pourrait comme demander
une compensation. La première compensation qu'on va demander, c'est comme un
habitat de remplacement, y a-tu un autre terrain autour ou quoi que ce soit. Ou
finalement, donc en dernière, dernière étape, un paiement d'une compensation,
et que cet argent-là…
Mme Paquette (Élise) : …perte
résiduelle, que là, on commence à réfléchir à… on pourrait, comme, demander une
compensation. La première compensation qu'on m'a demandée, c'est comme un
habitat de remplacement. Y as-tu un autre terrain autour, ou quoi que ce soit?
Ou finalement, donc en dernière, dernière étape, en paiement d'une
compensation. Et que cet argent-là va servir pour aménager un habitat de
remplacement, qu'on appelle. Donc, on comprend que… puis on sait que, tantôt,
on a mentionné qu'il y a eu très peu de projets qui ont été autorisés.
Et évidemment dans la grille d'analyse
qu'on voit à 128.7, on le dit, là, il faut absolument regarder c'est… quelles
sont les caractéristiques du milieu, parce que, bon, c'est une municipalité.
Qu'est-ce qui se passe? Est-ce qu'il y a un enjeu de sécurité publique? Bon, la
nature de l'activité projetée. Veut-on faire une mine en plein milieu d'une
ville? J'exagère, mais, tu sais, je veux dire, c'est la nature des conséquences
économiques et sociales qui découlent de l'activité projetée, de l'impact de
l'activité sur la conservation de la faune et de son habitat, et aussi de la
possibilité d'aménager un habitat de remplacement. Tous ces critères-là font
partie de l'analyse qui va être faite.
Et évidemment il n'y a aucun analyste qui
va recommander un habitat de remplacement si on n'est pas certains que ça va
permettre les conditions de rétablissement, là, de cette espèce-là. Tu sais, ça
va de soi, c'est leur métier, ce sont des biologistes. Donc, à ce moment-là, la
compensation, elle ne sera pas possible, et on va, en vertu de
l'article 128.11, le pouvoir du ministre, refuser le projet.
Donc… Puis c'est comme ça que ça
fonctionne. Là, ce n'était pas dans la loi, comme on a dit. C'était dans nos
lignes directrices administratives qui existent depuis une vingtaine d'années,
mais c'est vraiment appliqué comme ça. C'est fait de façon très, très, très
rigoureuse, je peux vous l'assurer.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. Donc, Mme la
députée… — pardon — de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Je me sens interpellée, là, la sous-ministre me regardait
beaucoup dans son intervention. Puis, en fait, tu sais, moi, je suis
convaincue… Tu sais, j'ai bien confiance dans les biologistes qui sont sur le
terrain, qui vont faire les meilleures recommandations possibles, mais ce n'est
pas eux qui signent au bout de la ligne la décision. Puis on a vu, dans
l'histoire récente, des moments où il y a eu des recommandations faites par les
fonctionnaires ou, en tout cas, les gens dans les bureaux régionaux, et que la
décision qui a été prise par le ministre ou la ministre en titre est allé à
l'encontre des recommandations des gens qui étaient sur le terrain. Ça fait que
c'est pour ça qu'on essaie de trouver une façon de se prémunir d'une mauvaise
décision qui pourrait être prise par le ministre ou la ministre qui est assise
sur la chaise.
Tu sais…
Mme Lessard-Therrien : ...ça
fait que c'est pour ça qu'on essaie de trouver une façon de se prémunir d'une
mauvaise décision qui pourrait être prise par le ministre ou la ministre qui
est assise sur la chaise.
Tu sais, moi, j'entends, là, que ces
critères-là pour délivrer l'autorisation... Moi, je trouve que, dans l'article,
là, dans l'amendement qui nous est présenté par la députée de Mille-Îles, tu
sais, on est vraiment dans le compromis, là, puis je ne vois pas comment on
peut aller en bas de ça, c'est-à-dire que, s'il n'y en a pas, d'habitat de
remplacement, on n'y va pas, on n'autorise pas s'il n'y a pas d'habitat de
remplacement pour les espèces menacées et vulnérables.
À moins que vous nous... Je ne sais pas
comment, en fait, pas «à moins», je ne sais pas comment vous pourriez nous
garantir à 100 % qu'un habitat totalement artificiel va répondre au besoin
des espèces menacées vulnérables. Ça fait que, si vous nous dites : Il
existe un habitat de remplacement à proximité, bien — ça ne fait pas
mon affaire, là, c'est vraiment le compromis qui est sur la table — on
va s'assurer qu'il y a un habitat de remplacement possible, puis là on fera
l'autorisation, mais, s'il n'y en a pas, d'habitat de remplacement, on n'y va
pas. Elle est là, la ligne qu'on trace pour dire : Notre première
préoccupation, c'est de s'assurer de la survie des espèces menacées ou
vulnérables, donc, s'il n'y a pas d'habitat de remplacement disponible, on n'y
va pas.
• (12 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour : Bien, j'essaie de
voir. À ce moment-là, les statuts servent à quoi? Pourquoi qu'on a des statuts,
à ce moment-là, si on est obligé de mettre un amendement de ce type-là? C'est
ça que je me pose comme question, là.
Mme
Charbonneau
:
...faites juste me le préciser.
M. Dufour : Bien, normalement,
une espèce menacée vulnérable, son statut, il est pris en considération. De là
le pourquoi qu'on a des problèmes, justement, avec la situation qu'on disait
tantôt du bar rayé. On ne peut pas faire ce qu'on veut, là, je veux dire, il y
a un statut, là, dans le bar rayé, là. Même si on voulait faire des actions
actuellement, là, ce n'est pas simple. Ce n'est pas dire : Ah! le ministre
arrive puis il prend une décision unilatérale, là, ce n'est pas comme ça. Ça
fait que le statut vient aussi protéger, là, l'espèce menacée vulnérable aussi,
là, dans une certaine mesure.
J'essaie de voir le lien entre projet de
loi, statut puis naturellement l'action, là, donc les trois éléments qui
nous concernent, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je sais que Mme la députée de Rouyn…
M. Dufour : ...certaine
mesure. J'essaie de voir le lien entre projet de loi, statut puis, naturellement,
l'action, là, donc les trois éléments qui nous concernent, là.
La Présidente
(Mme Grondin) : Je sais que Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue...
et par la suite Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, écoutez, moi, je pense que... je ne suis pas spécialiste, là, mais je
veux dire, spontanément, à quoi servent les statuts? Bien, les statuts, ce
n'est pas seulement pour parler de l'habitat de l'espèce qui est menacée ou
vulnérable. Je veux dire, vous devez avoir des plans de redressement qui sont
associés à ça, des plans de réintroduction, vous devez avoir, tu sais, des
consignes sur le prélèvement de ces espèces-là. Quand une espèce est menacée ou
vulnérable, bien, on n'ira pas la chasser. Ça n'a pas nécessairement rapport
avec son habitat. Je veux dire, le statut doit vous servir à une foule d'interventions,
là, dans votre ministère.
Là, ce qu'on veut dire, c'est que par
rapport à l'habitat, bien, il n'y a pas possibilité de détruire un habitat
faunique pour une espèce menacée ou vulnérable lorsqu'il n'y a pas d'habitat de
remplacement de disponible. Je veux dire, ça n'annule pas... ça n'annule en
rien la nécessité de doter ces espèces-là d'un statut particulier, là.
La Présidente
(Mme Grondin) :Mme la députée de Mille-Îles,
à moins que M. le ministre, vous souhaitiez répondre.
M. Dufour : Non, c'est
beau, c'est beau.
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est beau? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Je le sens en réflexion, Mme la Présidente. On est au moment de la loi où on
appelle activité dans un habitat faunique. Ça fait que je comprends la question
pourquoi le statut, c'est pour ça que j'avais besoin de vous entendre sur, tu
sais, elle était... c'était quoi vous vouliez vraiment circonscrire quand on
vous disait : Ça donne quoi, un statut? Alors, si je le prends à l'envers,
parce que tantôt on a dit : Bien, il y a le fédéral. Le fédéral statue sur
une espèce puis décrète que cette espèce-là est vulnérable et menacée. Dans
l'article qu'on a devant nous, ce que vous nous dites... puis je vous l'ai dit,
j'ai lâché prise là-dessus, vous nous dites : Bien, si jamais il y a
quelqu'un qui veut utiliser un endroit très précis, comme ministre, comme
ministère, je peux exiger, à lui, ou à un ministère, ou à une association,
qu'il soit obligé d'acheter ou échanger un terrain pour pouvoir remplacer
l'habitat de l'espèce qu'on va déplacer. Jusque là, je vous l'ai dit, je lâche
prise.
Ou je commence à avoir un peu plus de
difficulté, c'est quand je ne peux pas reproduire l'habitat, quand je ne peux
pas relocaliser, pour toutes sortes de raisons, là, ce n'est pas le bon moment,
ce n'est pas ci, ce n'est pas ça... oui, le statut a été décrété par quelqu'un
d'autre. Puis, quand on prend un poisson, bien, je vous le disais hier, hein,
c'est plus difficile encore. Ça serait encore plus difficile si on parlait des
oiseaux migrateurs. Puis on ne parlera même pas du phoque parce que là on tombe
dans une autre catégorie...
Mme
Charbonneau
:
...pour toutes sortes de raisons, là, ce n'est pas le bon moment, ce n'est pas
ci, ce n'est pas ça. Oui, le statut a été décrété par quelqu'un d'autre, puis
quand on prend un poisson, bien, je vous le disais hier, hein, c'est plus
difficile encore. Ce serait encore plus difficile si on parlait des oiseaux
migrateurs, puis on ne parlera même pas du phoque parce que là on tombe dans
une autre catégorie complètement, mais on est toujours dans des catégories qui
sont décrétées par le fédéral puis obligation de respecter par le provincial.
Et je crois sincèrement que quand la sous-ministre
adjointe nous parle de la séquence, j'y crois, j'y crois. L'endroit où
j'accroche, c'est quand c'est impossible. Et le ministre a raison, on ne peut
pas écrire impossible dans une loi parce que tout devient plausible. Alors là
je vais vous dire ce qui arrive quand c'est impossible, ça se fait peut-être
pareil. Puis là je viens de perdre un habitat naturel qui va faire en sorte que
je perds une espèce.
On pourra me dire, Mme la Présidente,
puis, encore une fois, je ne veux pas vous mettre sur la sellette, mais vous
pourriez me le dire combien d'espèces on a perdues depuis 25 ans. Combien
est-ce qu'il y a d'endroits au Québec où on ne retrouve pas une bête, une
bibitte, une plante ou une façon de reconnaître un vertébré ou un invertébré?
Parce qu'il y en a, ça existe puis c'est malheureux. Puis, honnêtement, peut-être
que si je n'avais pas de petits enfants, je serais moins mordante dans ce que
je veux maintenir, mais j'en ai. Puis j'aimerais ça qu'un jour on leur parle de
la grenouille que je ne connais pas dans les Laurentides. J'aimerais ça qu'un
jour ils soient capables d'avoir accès sans être obligés d'ouvrir un livre pour
voir qu'une image.
Et hier, le ministre nous a dit : Je
ne peux pas dire non, je dois jouer au ballon. Puis ce n'est pas ça que je veux
faire. Je veux être capable, parce que les exemples sont patents, de
dire : Si tu ne peux pas construire, la décision va s'arrêter à un
endroit. Puis l'endroit ça sera au ministère Faune, Forêt et Parcs, aujourd'hui,
dans cette loi.
Dans deux ans, le prochain gouvernement,
s'il décide de rouvrir la loi puis donner la responsabilité au ministre de
l'Environnement, bien, il choisira de le faire. Mais en ce moment, la
responsabilité revient au ministre de dire : Je peux demander un terrain
d'échange. Je peux demander une somme monétaire pour pouvoir refaire un habitat
pour une espèce vulnérable ou menacée, ou une espèce que je déplace, mais si je
ne peux pas, je peux dire non. Et ça s'arrête là. Il n'y a plus de jeu, il n'y
a plus de... Le promoteur, le ministère des Transports qui veut faire une
route, qui que ce soit doit revoir ses plans puis refaire son travail parce que
ça ne sera pas exactement où est-ce qu'on le dit. Et ça, ça protège le ministère,
ça protège le ministre et ça protège les espèces que j'aimerais que mes petits
enfants connaissent plus tard.
Donc, de ce fait, j'entends l'argument
puis je relance au ministre : Si ce n'est pas là, c'est où? Mais il faut
qu'il y ait un endroit où le ministre a ce pouvoir de dire...
Mme
Charbonneau
:
...et ça, ça protège le ministère, ça protège le ministre et ça protège les
espèces, que j'aimerais que mes petits-enfants connaissent plus tard.
Donc, de ce fait, j'entends l'argument
puis je relance au ministre : Si ce n'est pas là, c'est où? Mais il faut qu'il
y ait un endroit où le ministre a ce pouvoir de dire : Non, ça arrête ici.
Il n'y aura pas de route, il n'y aura pas de bâtiment, il n'y aura pas de
nouvelle construction. Ça arrête ici parce que c'est une espèce que je ne peux
pas relocaliser. C'est une espèce que vous ne pouvez pas lui acheter un nouvel
appartement dans un nouveau comté. C'est... Elle ne se déplace pas, elle ne se
bouge pas puis elle est vulnérable et menacée. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre,
est-ce que vous souhaitiez répondre?
M. Dufour : Je prendrais
une suspension, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui.
Nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 49)
(Reprise à 12 h 56)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Dufour : Oui. Donc, je
laisserais la parole à Mme Bergeron, Isabelle... Je ne sais pas... Elle
est dans l'autre salle, hein, je pense, Isabelle?
La Présidente (Mme Grondin) :
Non, elle est...
M. Dufour : ...O.K.
Peut-être...
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, peut-être juste... Pardon.
M. Dufour : ...pour
expliquer un élément tantôt que vous avez soulevé.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, comme nous débutons la séance,
madame, j'ai besoin d'un consentement. Ça va. Et je vous invite, madame, s'il
vous plaît, à vous présenter.
Mme Bergeron (Isabelle) :
Oui, bonjour. Isabelle Bergeron, directrice au secteur de la faune et des parcs
au ministère.
Donc, j'ai consulté mon équipe, puis,
lorsqu'on parle de statuts, dans le fond, la Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables vient déterminer les statuts de certaines espèces. Les statuts,
dans le fond, c'est un système de rangs de précarité pour évaluer le niveau où
se situe cette espèce-là. Et ça oblige le ministre, dans la Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables, de dresser un... bien, dans le fond, de dresser un
plan de rétablissement pour ces espèces-là. Le plan de rétablissement... dans
le fond, vient évaluer un peu l'état des populations, mais vient aussi donner
les mesures, les actions qui seraient nécessaires, là, au rétablissement de
l'espèce. Donc, c'est sûr que ça devient un outil très important pour le
ministère qui le guide dans l'analyse, dans le fond, de certaines autorisations
aussi si on veut faire un tour avec ça. Donc, quand qu'on mentionne que
l'analyste régional analyse...
Mme Bergeron (Isabelle) :
…donner les mesures, les actions qui seraient nécessaires, là, au
rétablissement de l'espèce. Donc, c'est sûr que ça devient un outil très important
pour le ministère qui le guide dans l'analyse, dans le fond, de certaines
autorisations, aussi si on veut faire un tour avec ça. Donc, quand on mentionne
que l'analyste régional analyse, dans le fond, le projet, il va tenir compte, dans
le fond, de ce plan de rétablissement là aussi. Dans son analyse, il va devoir
s'assurer que, même s'il tolère une certaine perte, il n'ira pas à l'encontre
de la survie de l'espèce.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça va, Mme la députée? Avez-vous…
souhaitez-vous réagir? Allez-y.
Mme
Charbonneau
:
J'ai une question complémentaire, parce que je trouve ça intéressant, bien,
comme à l'habitude, quand Mme Bergeron nous explique des choses plus
précises, là, parce qu'on n'a pas, en tête, toute cette réglementation-là.
Donc, deux questions. La première, c'est qu'il y a une loi sur les espèces
menacées vulnérables qui vient complémenter ou qui vient en complément de la
réserve mise en valeur de la faune. Et ma deuxième, c'est : À partir du
moment où vous faites le constat qu'on ne peut pas remplacer l'habitat, parce
que là je comprends, quand vous me dites, là : Inquiétez-vous pas, on fait
une analyse, on regarde avec beaucoup d'attention. Alors, qu'advient-il quand
la réponse, c'est : Je ne peux pas remplacer l'habitat? M. le ministre,
après recommandation, après avoir fait l'analyse, passer à travers la grille,
j'ai mis en application la loi des espèces menacées et vulnérables, d'ailleurs,
qui devrait être citée à quelques reprises, là, dans notre projet de loi à nous
pour y faire référence. Mais moi, vous le savez, M. le ministre, j'aime ça
quand on fait référence à une autre loi, surtout si c'est pour être plus
transparent, là, dans les gestes qu'on pose.
Alors, les deux questions. La première,
c'est : Qu'est-ce qui arrive quand je ne peux pas remplacer? Est-ce que
c'est une recommandation au ministre qui dit : Ne touchez pas à ça, il n'y
a rien à faire, on ne peut pas remplacer? Puis est-ce que c'est possible...
Puis cette question-là, elle ne vous appartient pas, Mme Bergeron, elle va
se glisser tranquillement au politique, c'est : Est-ce que c'est possible
à ce moment-ci de me rassurer puis de me dire : Bien, Mme la députée de
Mille-Îles, on va mettre ça dans l'article de loi de faire référence à la Loi
sur les espèces menacées et vulnérables pour s'assurer que la personne qui va
arriver à cet article-là va avoir une référence pour aller dire : Bien, il
y en a, une protection pour les espèces menacées et vulnérables puis c'est là
quelle se situe?
Mais ma première question, elle est plus à
Mme Bergeron, de : Qu'est-ce qui arrive quand je ne peux pas
remplacer?
• (13 heures) •
Mme Bergeron (Isabelle) :
Je vais répondre à votre première question, qui était... Oui, il existe une
loi. Ça s'appelle la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. C'est une loi
qu'on a un partage des responsabilités avec le ministère de l'Environnement.
Pour les espèces fauniques menacées ou vulnérables, c'est le ministre des
Forêts, de la Faune et des Parcs qui a la responsabilité de déterminer les
statuts des espèces dans le cadre du Règlement sur les espèces fauniques
menacées et vulnérables. Donc, ce règlement-là va venir lister les espèces, et
puis dans certains cas on va venir aussi décrire l'habitat. Et c'est cette
description d'habitat là qui va nous être utile nous après pour désigner et
cartographier le plan de l'habitat, de l'espèce...
13 h (version non révisée)
Mme Bergeron (Isabelle) :
…dans le cadre du Règlement sur les espèces fauniques menacées et vulnérables.
Donc, ce règlement-là va venir lister les espèces, et puis, dans certains cas,
on va venir aussi décrire l'habitat. Et c'est cette description d'habitat là
qui va nous être utile, nous, après, pour désigner et cartographier le plan de
l'habitat de l'espèce faunique menacée ou vulnérable. Ça, c'est pour l'aspect
plus légal au niveau de la loi.
Par la suite, vous avez posé la question…
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme Bergeron, je vais vous
couper, en pleine envolée. Il est 13 heures.
Donc, compte tenu de l'heure, je suspends
les travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 1)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, votre attention, s'il vous plaît! La
Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 88, Loi modifiant la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune et d'autres dispositions
législatives.
Lors de la suspension des travaux cet
avant-midi, nous en étions à l'article 66. Donc, nous discutions d'un amendement.
Et Mme Bergeron, qui est directrice de la conservation des habitats, des
affaires législatives et des territoires fauniques répondait à une question. Est-ce
que vous souhaitez compléter, Mme Bergeron, votre réponse?
Mme Bergeron (Isabelle) :
Oui, je peux compléter.
La Présidente
(Mme Grondin) : Allez-y.
Mme Bergeron (Isabelle) :
Donc, je voulais juste terminer ma réponse en revenant sur le travail de
l'analyste, donc, dans le fond, de rappeler que l'analyste va toujours, lorsqu'il
analyse un projet, vouloir éviter toute perte d'habitat. Il va aussi vouloir
minimiser les impacts sur cet perte-là. Il va regarder par la suite... s'il ne
peut pas minimiser et éviter, regarder les compensations, mais toujours en
regardant la possibilité d'aménager un habitat de remplacement et, en dernier
recours, aller vers la compensation financière.
Il faut revenir aussi au troisième alinéa
de l'article 128.7 qui clarifie, dans le fond, les éléments que doit tenir
compte l'analyste : «Au même titre que les conséquences économiques et
sociales, l'analyste doit aussi tenir compte de l'impact des activités sur la
conservation de la faune et son habitat et la possibilité d'aménager un habitat
de remplacement.» C'est vraiment clairement dit au troisième alinéa. Puis, si
ce n'est pas possible, comme on l'a déjà mentionné, on peut toujours recourir
à...
Mme Bergeron (Isabelle) :
…au même titre que les conséquences économiques et sociales, l'analyste doit
aussi tenir compte de l'impact des activités sur la conservation de la faune et
son habitat et la possibilité d'aménager un habitat de remplacement. C'est
vraiment clairement dit au troisième alinéa. Puis, si ce n'est pas possible,
comme on l'a déjà mentionné, on peut toujours recourir à l'article 128.11
pour refuser le projet. Ça compléterait ma réponse.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Madame. Donc, y a-t-il des
interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je voudrais, personnellement, m'excuser de mon
retard. Habituellement, on ne souligne pas l'absence d'un député, mais quand
c'est la députée elle-même qui souligne son absence, c'est quand même correct.
Parce que je sais que Mme Bergeron voulait nous expliquer le deuxième
article, parce que j'ai écouté celui du premier, c'est-à-dire avant qu'on
quitte pour l'heure du lunch. Et là je suis arrivée un peu à la course parce
que, des fois, on ne contrôle pas tout. Il y a un vieux proverbe qui dit :
Quand tu planifies ta vie, la vie, elle arrive, puis là ce n'est plus pantoute
pareil.
Donc, j'ai manqué l'explication. J'espère
que dans l'explication il y avait ce pour quoi le ministre va voter contre mon amendement,
parce que je le sens, puis peut-être la solution qu'il aura trouvée avec son
équipe pour qu'on puisse m'assurer de la protection des espèces vulnérables et
menacées, de la façon qu'on l'entend, c'est-à-dire quand qu'on ne peut pas
remplacer l'habitat puis quand qu'on ne peut pas s'assurer de sa protection.
Mais je voulais personnellement m'excuser
auprès de Mme Bergeron. Je suis sûre que son explication était fort
intéressante. Je suis vraiment désolée.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, Mme la députée.
Y a-t-il d'autres interventions sur cet amendement? Je vais donc procéder à la
mise aux voix de cet... amendement, pardon. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe de l'opposition officielle, Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 66
est rejeté. Nous revenons à l'article 66. Y a-t-il des interventions? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
...le ministre, je vais lui dire que je n'ai pas d'amendement. Je n'ai pas d'amendement,
je pense que je vais jeter la serviette. Puis j'aimerais ça sourire comme vous,
mais j'ai de la difficulté. À moins que vous me disiez qu'on y arrive puis vous
avez trouvé... en anglais, on dit le «spot» où ça va me rassurer. Mais, au
départ, ma tristesse était plus sur la perception qu'on avait de ce dossier-là.
Maintenant, ça va être un peu sur la conclusion si jamais on ne trouve pas de
solution.
Je voulais au moins lui dire, parce que je
ne me suis pas accrochée sur aucune fleur de tapis depuis le début puis là j'ai
l'impression que j'ai piétiné sur place puis qu'on n'a pas avancé. Mais, ceci
dit, je vois l'oeil brillant du ministre...
Mme
Charbonneau
:
…maintenant, ça va être un peu sur la conclusion, si jamais on ne trouve pas de
solution. Je voulais au moins le dire, parce que je ne me suis pas accrochée
sur aucune fleur de tapis depuis le début, puis là j'ai l'impression que j'ai
piétiné sur place, puis qu'on n'a pas avancé.
Mais ceci dit, je vois l'oeil brillant du
ministre, donc j'imagine peut-être qu'il va me dire qu'il a vu à quelque part
une piste de solution, ou je l'ai manquée dans l'explication de Mme Bergeron.
Mais je suis un peu déçue, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Donc, Mme
Bergeron, elle a complété l'information sur la loi des espèces menacées et
vulnérables du Québec, qui, en passant, hein, est une loi du 22 juin 1989.
Donc, quand je disais, l'autre jour, que, des fois, quand il y a des groupes
qui viennent nous rencontrer, qu'il y a peut-être des éléments qu'ils
aimeraient revoir dans la loi actuelle, des fois, c'est dans d'autres lois.
Bien, c'est… lorsqu'on est à moderniser d'autres lois, bien, c'est peut-être là
que ça devrait plus figurer que dans certaines autres.
Par contre, je demanderais, à Mme la
Présidente, une suspension, parce que j'aurais une discussion à avoir avec les
collègues députés, justement, par rapport à un des éléments qui a été présenté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vais donc suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 7)
(Reprise à 15 h 12)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Et, M. le ministre,
je vous cède la parole.
M. Dufour : Merci, Mme la
Présidente. Donc, oui, on a refusé l'amendement de la députée de Mille-Îles,
mais, par contre, on va soumettre un nouvel amendement. Donc, je pense que
c'est important de le préciser. Et on va pouvoir en discuter. Je ne sais pas
quelles sont les procédures, là, si vous l'avez déjà reçu à la greffière.
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce que vous proposez un amendement à
l'article 66?
M. Dufour : Je propose un amendement
à l'article 66, exactement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 13)
(Reprise à 15 h 18)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre,
vous proposez un amendement à l'article 66. Je vous invite à en faire la
lecture, s'il vous plaît.
M. Dufour : Oui. Donc, l'amendement
à l'article 66 :
L'article 128.7 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après «garanti» de «ou le paiement d'une compensation financière qui
correspond aux sommes nécessaires à la conservation, à la gestion et à
l'aménagement d'un habitat faunique de remplacement, et ce» par;
1.1° par l'insertion, au troisième alinéa
et après «son habitat», de «de la fréquentation de l'habitat par un animal, un
poisson ou un invertébré qui est une espèce menacée ou vulnérable.
La Présidente (Mme
Grondin) : Souhaitez-vous compléter par un commentaire ou je
cède la parole?
M. Dufour : Bien, le seul commentaire
que je dirais, c'est que suite aux échanges qu'on a eus avec les différents
députés ici présents, donc, après avoir aussi discuté avec le légiste pour être
sûr qu'on avait le bon élément à la bonne place, et toujours en lien, naturellement,
avec la loi des espèces menacées et vulnérables du Québec aussi, donc, c'est,
pour nous, le meilleur emplacement qu'on pouvait trouver le moyen d'intégrer
cet élément-là au niveau du projet de loi n° 88.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il
des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Ce n'est jamais simple de vouloir parler de façon
légale et de façon politique, puis, en même temps, d'avoir un message qui passe
clairement. Ce n'est jamais simple. Quelquefois, la discussion est facile, puis
on peut rajouter un mot, puis changer des trucs, puis ça devient super facile.
Je le disais auparavant,
avant qu'on s'arrête pour entendre certaines explications pour pouvoir
acquiescer à l'amendement que le ministre présente, j'étais déçue. J'étais
déçue parce qu'un peu comme je vous le disais, ce matin, j'avais deux
objectifs, il y avait l'aspect monnayable, l'aspect de l'habitat. Je pense que
j'ai rapidement dit que je ne déchirerais plus ma chemise pour le politique, le
ministre aura à porter ce que ça occasionne comme discours politique. Mais, en
même temps, j'ai compris que ce qui se faisait avant par règlement, maintenant,
était imposé ou écrit dans la loi. Je ne suis pas sûre, encore aujourd'hui, à
cette heure-là, que c'est une bonne idée, mais saura occuper le poste la
personne qui répondra aux questions qui vont avec le principe de monnayer un
endroit.
Par contre, je vous le
disais, un peu plus tôt aussi, je ne travaille pas juste pour mes concitoyens,
je travaille aussi…
Mme
Charbonneau
:
…que c'est une bonne idée, mais ça aura occupé le poste, la personne qui
répondra aux questions qui vont avec cette… le principe de monnayer un endroit.
Par contre, je vous disais un peu plus tôt, aussi, je ne travaille pas juste
pour mes concitoyens, je travaille aussi, pour l'instant, mes trois
petits-enfants et peut-être pour tous les petits-enfants du Québec qui auront
le privilège de connaître quelque part des espèces vulnérables et menacées.
Donc, j'apprécie, j'apprécie les échanges,
je persiste et je signe. Je crois, sincèrement, puis c'est peut-être notre
première expérience, mais que c'est convivial, c'est facile, on essaie de faire
avancer les choses. Des fois, je peux m'accrocher, des fois c'est quelqu'un
d'autre, mais la volonté d'aller un pas de plus puis de trouver des solutions
est toujours là. Donc, merci, merci à l'ouverture, puis, M. le ministre, on ne
le dira jamais assez, mais à tous les gens qui vous accompagnent, je pense que
c'est important de se le rappeler que, quand on vous interpelle, vous, il y a
plein de petites abeilles alentour de vous qui essaient de trouver des
solutions puis qui essaient de voir comment on peut trouver les choses. Des
fois, hein, ils peuvent nous… ça peut être agaçant de nous entendre revenir à
la charge comme ça, mais j'apprécie l'ensemble de votre équipe, qui fait en
sorte qu'on arrive à des pistes de solution. Merci, Mme la Présidente.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Ça ne va pas aussi loin qu'on aurait souhaité que ça
l'aille, mais on reconnaît, là, somme toute, que l'ouverture, effectivement, du
ministre à nommer, à quelque part, les espèces menacées ou vulnérables, je
pense que c'était très important pour nous. Il aurait pu fermer la porte
totalement, il ne l'a pas fait, ça fait qu'on le remercie pour ça. Puis ça nous
permet de réitérer, une fois de plus, que chaque échange qu'on a ici, même si
ça accroche des fois, servent à quelque chose, puis on le fait au bénéfice de
la faune, au bénéfice de l'avenir, je pense, pour le Québec. Ça fait que c'est
important qu'on le souligne. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Donc, s'il n'y a pas d'autre
commentaire, je procéderais à la mise aux voix de cet amendement. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M.
Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 66
est adopté. Nous revenons à l'article 66 tel qu'amendé. Y a-t-il des
interventions? Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'article 66
tel qu'amendé. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention…
La Présidente (Mme
Grondin) : ...je vais donc procéder à la mise aux voix de l'article 66
tel qu'amendé. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Contre.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 66, tel qu'amendé,
est adopté. Nous poursuivons avec l'article 67. M. le ministre.
M. Dufour : Donc,
l'article 67 : L'article 128.8 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«Le ministre peut, pour les activités, aux
conditions et pour la durée qu'il détermine, délivrer une autorisation générale
à un autre ministre, à un organisme public ou à une municipalité pour des
activités effectuées dans un habitat faunique par ces derniers ou pour leur
compte. Il peut notamment exiger une compensation financière qui correspond aux
sommes nécessaires à la conservation, à la gestion et à l'aménagement d'un
habitat de remplacement à l'habitat modifié et établie selon les éléments, les
barèmes et les méthodes déterminés par règlement.»
Les commentaires : L'article 67
vise à permettre au ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs d'autoriser
généralement un organisme public ou une municipalité à réaliser des activités
dans des habitats fauniques aux conditions qu'il détermine. À l'heure actuelle,
une autorisation générale peut uniquement être accordée à un ministre. Le
ministre pourra notamment exiger le versement d'une compensation financière
pour la réalisation d'une activité dans un habitat faunique.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions
sur cet article? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Je vois qu'auparavant, c'était de ministre à ministre ou de ministère à
ministère. Est-ce qu'il y avait une compensation monétaire quand on parlait,
avant, de ministre à ministre? J'allais dire, vous n'avez pas besoin de
répondre, je vais compléter ma réponse. Merci, Mme la sous-ministre. Non, c'est
bon parce que ça me permet de compléter. Sinon, ça me fait faire trois, quatre
questions.
À partir
du moment où il y a une compensation financière qui va venir de différents
groupes, est-ce qu'on est toujours dans le même côté, c'est-à-dire qu'il va
avoir une grille où on s'assure du coût du financement puis du montant demandé
aux organismes? Ou, là, je vois qu'on rajoute deux personnes, il y a le...
avant, c'était de ministre à ministre, maintenant ça va être un organisme
public ou une municipalité, donc, est-ce qu'il y a une grille? Puis les prix
sont... c'est bête à dire comme ça, mais la facture est la même, que je sois au
ministère... à un autre ministère, une municipalité ou un organisme public?
M. Dufour : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y.
Mme Paquette (Élise) : Oui. Effectivement,
comme vous dites, cette proposition de modification là a pour but de permettre
aussi, avec des organismes, d'avoir ce qu'on appelle une entente générale, là,
comme on a présentement avec le ministère des Transports, mais on n'en a pas
avec Hydro-Québec, par exemple. Et c'est vraiment pour des activités qu'on
appelle à faible impact, là, tu sais, c'est vraiment…
Mme Paquette (Élise) : …comme
vous dites, cette proposition de modification là a pour but de permettre aussi
avec des organismes d'avoir ce qu'on appelle une entente générale, là, comme on
a présentement avec le ministère des Transports, mais on n'en a pas avec
Hydro-Québec par exemple. Et c'est vraiment pour des activités qu'on appelle à
faible impact, là, tu sais. C'est vraiment… puis c'est de baliser tout ça dans
le cadre d'une entente pour des travaux qui sont nécessaires.
Et pour la grille de critères, c'est
toujours la même grille, là, de méthode d'évaluation de compensation, qui est
utilisée, là, donc c'est la même façon.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Un peu plus tôt dans le projet de loi, on a vu qu'il y a des endroits où
le ministre pourrait décréter qu'il n'y aura pas de ligne électrique
commerciale, vous vous souvenez? J'avais posé la question : Est-ce que ça
inclut un nouveau chalet ou c'est commercial? Puis on m'avait bien signifié que
c'était commercial.
Est-ce qu'à la perception du ministère,
Hydro-Québec, c'est une ligne électrique commerciale ou c'est un organisme avec
qui je peux faire affaire?
M. Dufour : Ça serait un
organisme maintenant avec lequel on pourrait faire affaire.
Mme
Charbonneau
:
Je prends la balle au bond, Mme la Présidente. Et je reprends l'exemple de
mon collègue de Jonquière qui disait, je ne sais pas si vous vous souvenez,
qu'il y avait eu un legs d'une montagne, que dans le legs, celui qui faisait le
legs disait : Je veux qu'elle reste intacte. Et il a fallu que la
communauté se mobilise pour ne pas qu'Hydro-Québec passe à travers la montagne
puis passe ses fils parce que c'était le meilleur chemin pour eux. Alors, à la
fin de la… pas de la consultation mais des pressions qui ont été faites par la
communauté, du retour de la famille de la personne qui avait fait le legs,
finalement, la ligne électrique ne s'était pas faite sur la montagne mais avait
contourné. Ce qui était une bonne solution en bout de ligne.
Mais est-ce qu'à ce moment-ci, je dois
m'inquiéter du fait qu'Hydro-Québec est reconnue comme un organisme et
pourrait, dans la mesure où ils font une demande et donnent une compensation
monétaire, passer une ligne, je n'ai pas le goût de dire «où ils veulent»?
Mais, en même temps, c'est la seule phrase qui me vient à la tête. Ça fait que
peut-être que ce n'est pas la bonne façon de le dire, mais à partir du moment
où je les considère comme un organisme, est-ce que ça veut dire qu'ils peuvent
passer s'ils mettent le bon montant sur la table?
M. Dufour : Si vous souvenez
ce qu'on avait répondu au député de Jonquière, à ce moment-là, un droit de
succession a préséance. Donc, c'est possiblement pour ça qu'ils avaient été
capables de réaliser le tour de force d'obliger Hydro-Québec à se trouver un
autre sentier, parce que c'était un legs. Donc, on était dans les droits de
succession, à ce moment-là.
• (15 h 30) •
Mme
Charbonneau
:
Ça ne me rassure pas. Vous êtes en train de me dire que là, vu que ça serait
une entente qui se ferait et qui est monnayable, je reviens tout le temps à ce
terme-là parce que c'est un terme qui me chatouille, là… «le ministre peut,
pour les activités, aux conditions et pour la durée qu'il détermine, délivrer
une autorisation générale à un autre….
15 h 30 (version non révisée)
Mme
Charbonneau
:
...ça ne me rassure pas. Vous êtes en train de me dire que, là, vu que ça
serait une entente qui se ferait «aka» monnayable — je reviens tout
le temps sur ce terme-là parce que c'est un terme qui me chatouille, là :
«Le ministre peut, pour les activités, aux conditions et pour la durée qu'il
détermine, délivrer une autorisation générale à un autre
ministre — ça, je comprends parce que c'était comme ça
avant — à un organisme public...», puis c'est là qu'Hydro-Québec
arrive. Et, de ce fait, bien, il pourrait avoir... je vais appeler ça un droit
de passage, là, mais il pourrait faire un projet à un temps indéterminé. Puis,
à partir du moment où je le considère comme un organisme, c'est une négociation
qui se fait entre Hydro-Québec et le ministère.
M. Dufour : Bien, il faut
juste... C'est parce que, là, vous êtes passée des legs, en fin de compte, de
l'exemple du député de Jonquière...
Mme
Charbonneau
:
Vous avez raison. J'ai pris l'exemple du legs pas pour le legs, mais pour la
contestation publique qui avait été faite pour ne pas passer les lignes. Mais
vous avez raison de me rappeler : Oui, mais c'était un legs, ça fait qu'on
a gardé le principe du legs. Ça, je comprends.
Mais, en même temps, ce qui ne me rassure
pas, puis je suis bien honnête, c'est que vous me dites: Si Hydro-Québec
n'a pas passé, c'est parce que c'était un legs. Mais là, si c'est Hydro-Québec
et un contrat avec le ministère, Hydro-Québec, tu sais, la population ne
pourrait pas soulever l'aspect qu'il n'y a pas d'acceptabilité sociale, puis il
pourrait passer, puis il y aurait une facture, c'est ce que je comprends, il y
aurait une facture s'il passe à un endroit qui est, je vais dire, négocié avec
vous.
Mais peut-être que je ne le vois pas de la
bonne façon. Ça fait que corrigez mon tir pour être sûr que je suis correcte.
M. Dufour : Oui, bien, je
pense que ce que vous amenez, là, c'est comme un gros projet majeur, de ce que
je comprends. Donc, ça, cet article-là, c'est vraiment pour des petits
éléments, là, on n'est vraiment pas dans la même catégorie de projet.
Je vais vous donner un exemple que j'ai
ici, là, d'inscrit au niveau d'une municipalité régionale de comté, l'entretien
d'un cours d'eau par exemple. Donc, ça, ça serait un élément, là. On parle de
petits éléments.
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, madame la...
Mme
Charbonneau
:
Non, c'est bon.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ah! parfait.
Mme
Charbonneau
:
Oui, je m'excuse, Mme la Présidente. J'ai dit c'est bon dans ma main, mais ce
que je voulais dire, c'est merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente. Toutes des petites questions, là, de compréhension.
On dirait que j'ai de la misère à voir un peu la différence avec le précédent
article, là, le 122.7, là, sur lequel on était... le 128.7. Oui, c'est ça. C'est
quoi, la différence?
M. Dufour : C'est vraiment des
mini, minitravaux qu'on pourrait appeler. Je laisserais peut-être le légiste
pouvoir vous l'expliquer davantage, là, mais on parle de petits éléments et non
de grands enjeux, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, allez-y, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, pour répondre à la question, effectivement, 128.8, là, l'intention
derrière ça, c'est de permettre des autorisations de...
M. Dufour : …de pouvoir vous
l'expliquer davantage, là, mais on parle de petits éléments, et non de grands
enjeux, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, allez-y, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, pour répondre à la question, effectivement 128.8, là, l'intention
derrière ça, c'est de permettre des autorisations de différentes activités, là,
à impact limité sur une longue période, qui sont prévisibles. Le ministre
donnait l'exemple de… mettons, d'un cours d'eau, là, qui traverse une municipalité
qu'il va falloir ponctuellement faire des travaux. Donc, à la place d'exiger
une autorisation à chaque fois, par l'entremise de 128.7, bien, on a une
possibilité par entente, là, de venir encadrer les modalités, là, de
l'autorisation générale puis de chacune des activités, là, qui va se faire
ponctuellement. Mais c'est sûr que quand on parle d'un gros projet, là, qui
viendrait… C'est 128.7, là, qui, avec les critères qui sont mentionnés, donc,
une demande d'autorisation, là, pour une activité. Donc, c'est vraiment
l'activité qui est occasionnelle, qui est prévisible versus vraiment l'activité
qui sort de l'ordinaire et puis qui requiert vraiment une autorisation ciblée,
là. Ça, c'est vraiment plus à 128.7.
Mme Lessard-Therrien : O.K.
Puis, tu sais, pourquoi on ne le précise pas «activité occasionnelle» ou, tu
sais… Tu sais, là, je comprends que vous me faites la différence. Mais,
mettons, quelqu'un qui regarde ça avec des yeux un peu neufs, comment il fait
pour savoir que là, dans cette situation-là, c'est l'article 128.8 qui
s'applique puis dans cette situation-là, c'est 128.7?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, l'idée, c'est que quand on parle d'autorisation générale, là,
donc, tu sais… Il faut avoir en tête qu'on parle d'un régime d'autorisations
puis que le principe de base, là, c'est que c'est interdit, là, de faire des
activités qui sont susceptibles de modifier un élément biologique, chimique,
propre à l'habitat.
Donc, vraiment l'objectif, puis c'est
comme ça que c'est interprété, là, à l'heure actuelle… Pour les détails, là, je
ne les ai pas, moi, comme légiste, là, mais je sais qu'il y a une entente, à
titre d'exemple, avec le ministère des Transports pour justement des petits
travaux ponctuels. Mais… vraiment de sortir de l'intention puis l'objet de la
disposition de permettre, là, une autorisation générale pour des gros projets
de façon récurrente. Tu sais, ce n'est vraiment pas ça le but, puis ça n'a
jamais été interprété de cette façon-là.
Mme Lessard-Therrien : O.K.
Là, on parle, tu sais, d'organismes publics, on parle de municipalités. Si
c'est Wendake qui a besoin de faire des activités dans un habitat faunique,
est-ce que vous considérez Wendake, ou une autre communauté autochtone, comme
une municipalité? Je reviens encore avec ça — je suis
désolée — mais est-ce qu'il faudrait le préciser, peut-être organisme
public, municipalité, conseil de bande?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Il faudrait que je vérifie, là, je ne peux pas répondre à la question. Là, on
ne parle pas…
Mme Lessard-Therrien : …Wendake
ou une autre communauté autochtone comme une municipalité. Je reviens encore
avec ça, je suis désolée, mais est-ce qu'il faudrait le préciser, peut-être
organisme public, municipalité, conseil de bande?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Il faudrait que je vérifie, là, je ne peux pas répondre à la question. Là, on
ne parle pas d'organisme comme tel, là, donc il faudrait que je fasse des
vérifications, là, pour vous revenir là-dessus.
Mme Lessard-Therrien : Bien
oui, j'aimerais ça, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions?
Peut-être, juste avant, je vous rappelle de bien fermer la sonnerie de vos
appareils électroniques. On m'a dit qu'on entend des notifications, là, donc
petit rappel. Donc, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vous rassure, j'ai vérifié mes deux appareils, je
pense que je suis correcte, mais, ceci dit, j'ai vérifié. J'entends
l'explication, voici mon souci, puis ma collègue l'a un peu soulevé, quand on
lit l'article, on n'y voit pas que par… par contre, j'entends l'interprétation
que le légiste a fait, là, mais on n'y voit le principe de petites
interventions. Puis, dans le «notamment», bien là, on dit… puis le «notamment»,
c'est toujours un exemple. Donc, on dit : «Il peut notamment exiger une
compensation financière qui correspond aux sommes nécessaires à la
conservation, à la gestion et à l'aménagement d'un habitat de remplacement à
l'habitat modifié et établie selon les éléments, les barèmes et les méthodes
déterminés par le règlement.» Je réitère le fait que je fais confiance à ce que
la sous-ministre me disait pour élaborer tous les barèmes et les méthodes à
déterminer, mais si je suis rendue à dire, dans mon «notamment», que je peux
replacer un habitat, c'est parce que ce n'est plus un petit travail, c'est
rendu quelque chose de plus substantiel.
Donc, si, au départ, quand je commence mon
article, on dit : «Le ministre peut, pour les activités, aux conditions et
pour la durée qu'il détermine», avant de «délivrer», là, ne devrait-on pas
qualifier la grandeur du projet? Parce que, là, j'entends le légiste qui nous
dit : Soyez rassurés, c'est un petit projet. Le ministre nous l'a réitéré,
ça ne devrait être que pour… tu sais, 128.8, c'est pour quelque chose de plus
petit que 128.7, je l'entends, mais je ne le lis pas, parce que je suis dans
une autorisation générale, et je n'ai pas de qualificatif pour dire que ce
n'est pas un projet… Je vais peut-être… encore une fois, Mme la Présidente, là,
on me dit tout le temps d'arrêter de faire ça, mais je ne suis pas capable, je
vais qualifier ce que je suis à l'aube de dire… dire, je vais peut-être
exagérer, mais si je dis : Autorisation générale, je devrais être capable
de dire : Pour un projet qui n'est pas majeur. Comprenez-vous ce que je
veux dire? Ça veut dire que je l'ai qualifié de façon positive que ce n'est pas
un gros projet. Comme le ministre l'a dit, ou comme le légiste le disait, c'est
un petit projet. Puis, pour ça, bien, je peux faire affaire avec un ministère,
un organisme ou une municipalité.
J'entends bien ma collègue qui dit :
Bien, si on est pour tous les nommer... Tous les nommer, c'est d'en oublier.
Puis on…
Mme
Charbonneau
:
...positif que ce n'est pas un gros projet. C'est un... Comme le ministre l'a
dit, ou comme le légiste le disait, c'est un petit projet. Puis, pour ça, bien,
je peux faire affaire avec un ministère, un organisme ou une municipalité.
J'entends bien ma collègue qui dit : Bien, si on est pour tous les
nommer... Tous les nommer, c'est d'en oublier. Puis on oublie effectivement la communauté
des Premières Nations ou d'une entente avec eux.
Mais je vais m'arrêter au principe qui
veut que je dois comprendre, comme députée, que c'est un petit projet, mais je
ne le lis pas, que c'est un petit projet. Tout ce que je lis, c'est l'intervention
que le ministre peut faire pour pouvoir aller trouver une compensation puis
avec qui qu'il peut le faire. Donc, j'étais contente que ça soit plus qu'avec
un ministère, là, que ça peut être avec un organisme ou une ville, mais, si je
ne le qualifie pas, peut-être qu'il y a un petit piège, pas pour moi, là, mais
au sein de l'interprétation qu'on peut en faire.
• (15 h 40) •
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le ministre.
M. Dufour : Moi, ce que
je proposerais... Parce qu'il y a des bonnes questions qui sont soulevées présentement,
là, autant de part et d'autre, là, des députés, là. Moi, ce que je proposerais,
ce serait de mettre de côté cet amendement-là... pas cet amendement-là, mais
cet article-là, pour aller juste voir la dynamique de l'écrit. Je pense entre
autres à ce que soulevait la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, parce que
Wendate, justement, n'est pas simplement une communauté en forêt, là, elle est directement
au coeur d'une ville. Donc, les points que vous soulevez aussi, je pense que ça
serait important de la mettre sur la glace, que... puis on pourrait revenir ce
soir avec davantage. Je trouve ça... Encore là, les échanges sont très intéressants.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, j'aurais besoin d'un consentement.
Si je comprends bien, la proposition est de suspendre l'article 67. Mme la
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Ça
va être concernant... C'est juste pour savoir... Parce que là on en a suspendu plusieurs,
des articles, puis on dit souvent ça : On va revenir ce soir... puis on ne
revient pas beaucoup à date, là. Ça fait que moi, j'aimerais peut-être juste,
tu sais, avoir... Moi, c'est correct, là, si on revient juste au mois d'août...
si on n'adopte pas le projet de loi avant, là. Mais c'est juste peut-être
d'avoir... de me projeter un petit peu, là.
M. Dufour : ...à ma
connaissance, si vous voulez peut-être faire l'état de la situation, Mme la
Présidente, moi, j'aurais cinq articles actuellement qui seraient en suspens.
La Présidente
(Mme Grondin) : ...les articles qui sont suspendus : l'article 1,
l'article 6, l'article 29, l'amendement de l'article 29, l'article 64
et son amendement. Et là on ferait l'article 67. Donc...
M. Dufour : Est-ce que ça
répond à votre question, madame?
Mme Lessard-Therrien :
Bien, c'était plus... L'idée, c'était de savoir quand est-ce qu'on va les
traiter.
M. Dufour : Bien, ça nous
permettrait, je pense, de traiter si on voudrait, à ce moment-là...
17827 La Présidente (Mme
Grondin) : ...donc...
M. Dufour : Est-ce que ça
répond à la question, Mme la...
Mme Lessard-Therrien : Bien,
c'était plus... l'idée, c'est de savoir quand est-ce qu'on va les traiter.
M. Dufour : Bien, ça nous
permettrait, je pense, de traiter si on voudrais... à ce moment-là, on pourrait
traiter... je pense, c'est le 64, avec l'amendement, je pense, qui était
terminé. M. le légiste... Gabriel, M. Gabriel. Je pense qu'on pourrait...
je pense que vous étiez tous prêts pour l'article 64 qu'on avait
reporté.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
...si on peut juste discuter un petit instant, là...
M. Dufour : Si on pourrait
suspendre quelques instants, Mme la Présidente.
Mme
Charbonneau
:
...le consentement pour la suspension, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, oui, on va juste faire une étape à la fois.
Donc, j'ai le consentement pour suspendre l'article 67. Et donc vous
souhaitez, M. le ministre, que je suspende les travaux pour faire un peu...
M. Dufour : Une petite
suspension pour discuter, oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...un rapide survol des articles suspendus.
M. Dufour : Oui, parfait.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 43)
(Reprise à 15 h 59)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre, je
vous cède la parole.
M. Dufour : Oui, bien, étant
donné qu'on est cet après-midi, ça nous permet de faire du «backtracking»,
comme on dit en anglais, donc de revenir en arrière sur un article qu'on
n'avait pas encore adopté, et il y avait un amendement sur cet article-là, on
est sur le 64. Donc, je vais reprendre quand même, je pense,
l'information : Insérer, dans le paragraphe 1° de l'article 128.5 de la
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune proposé par l'article
64 de ce projet de loi et après «terres», «et pour qu'il en tienne compte dans
l'exercice de ses fonctions».
Et le commentaire qui était là-dessus,
c'est : Cet amendement vise à préciser que le plan transmis au ministre
responsable des Ressources naturelles est également utile pour l'exercice des
différentes fonctions du ministre, notamment pour la gestion des droits miniers
qui sont affectés par l'établissement d'habitats fauniques.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Donc…
allez-y, Mme la députée de Mille-Îles, en fait…
Mme
Charbonneau
:
Ce que j'avais compris, Mme la Présidente, c'est qu'on va retirer l'amendement
que le ministre avait déposé sur 64 pour, après ça, adopter 64.
• (16 heures) •
M. Dufour : Non, ça, c'était
l'ajout, là, «pour qu'il en tienne compte dans l'exercice de ses fonctions»,
donc on ajoutait cet élément-là. Et, par la suite, il y avait toute la
discussion qu'on avait eue, lorsqu'on a traité de cet article-là, sur…
16 h (version non révisée)
Mme
Charbonneau
:
…que le ministre avait déposé sur 64 pour après ça adopter 64.
M. Dufour : Non. Ça, c'était
l'ajout, là, «pour qu'il tienne compte dans l'exercice de ses fonctions». Donc,
on ajoutait cet élément-là, et par la suite il y avait eu toute la discussion
qu'on avait eue lorsqu'on a traité de cet article-là sur les communications, de
la manière que les communications se faisaient, et il y avait naturellement les
communautés autochtones qui n'étaient pas incluses, qu'on va revoir dans un article…
dans un autre amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) :Ça va?
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il des interventions sur cet amendement
à l'article 64? Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'article 64… de l'amendement,
pardon, de l'article 64. Merci, Mme la secrétaire, vous veillez au grain.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 64 est adopté.
Nous revenons donc à l'article 64, tel
qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Je procède donc à la mise aux voix de
cet article. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 64 tel qu'amendé est adopté.
Et, pour répondre à la préoccupation qui
avait été soulevée à cet article-là, M. le ministre, vous proposez de revenir
en arrière encore une fois…
M. Dufour : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : …et vous proposez un amendement qui insère après l'article
17.1 de la loi l'article 17.2. Donc, je vous invite à en faire la lecture, s'il
vous plaît.
M. Dufour : Oui. Donc,
17.2 :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 24.2, du suivant, donc :
«24.3. Le ministre transmet par moyen
technologique aux communautés autochtones concernées copie des documents
suivants, et ce, dans un délai raisonnable suivant leur entrée en vigueur:
«1° l'arrêté et le plan visés à l'article
85, 104 ou 111;
«2° la décision visée à l'article 122.1;
«3° la décision et le plan visés à
l'article 122.2; et
«4° l'avis et le plan visés à l'article
128.3.»
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il des interventions sur
cet amendement? Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui.
Bien, je remercie une fois de plus le ministre, là, de prendre en considération
les préoccupations qu'on a amenées. Je ne peux pas m'empêcher quand même juste
de souligner qu'on dirait que dans un scénario idéal, on a… puis là je
comprends, là, que, tu sais, ça serait beaucoup de changements, puis ce n'est
pas…
Mme Lessard-Therrien : …les préoccupations
qu'on a amenées.
Je ne peux pas m'empêcher, quand même,
juste de souligner qu'on dirait que dans un scénario idéal on a… puis là je
comprends, là, que, tu sais, ce serait beaucoup de changements, puis ce n'est
pas propre à vous ni, tu sais, justement, au projet de loi actuel. Mais, tu
sais, je me souviendrai toujours de nos livres d'histoire, où il y avait toujours
juste un chapitre ou un encadré pour parler des communautés autochtones puis
que leur histoire n'était pas nécessairement intégrée à l'ensemble de l'oeuvre,
tu sais, tout au long, en fait, de nos manuels d'histoire. Puis j'ai le goût de
faire juste un parallèle avec les articles de loi.
Pour moi, dans un scénario idéal où on
serait vraiment dans un contexte de réconciliation, de dialogue de nation à
nation, bien, on ne ferait pas un chapitre précisément pour adresser tout ce
qui touche aux communautés autochtones, mais elles se retrouveraient tout au
fil des lois qu'on débattrait ici, au même titre que, quand on veut s'adresser
à une municipalité ou à une MRC, on le fait au fur et à mesure qu'on avance,
puis il n'y a pas un chapitre à la fin ou au début du projet de loi qui
concerne juste les dispositions qui touchent les municipalités ou les MRC. Ça
fait que c'est un commentaire général, prenez-le pas personnel, M. le ministre,
mais je pense qu'éventuellement le scénario idéal, ce serait qu'on se rende là.
Voilà. C'est tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres
interventions sur cet amendement? Je vais donc procéder à la mise aux voix de
l'amendement qui insère, après l'article 17.1, l'article 17.2. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M.
Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté, et nous
nous retrouvons avec un article 17.2.
Donc, nous poursuivons et avançons vers
l'article, nous en étions rendus… nous avions suspendu l'article 67, et donc
nous sommes rendus à l'article 68.
M. Dufour : Oui. Donc,
l'article 68 :
«L'article 128.17 de cette loi est modifié
par l'ajout, à la fin, des alinéas suivants :
«Le ministre peut, par entente, déléguer
la gestion de l'attribution de cette aide financière ainsi que des sommes qui y
sont allouées à un organisme voué notamment à la gestion, à la conservation ou
à l'aménagement d'habitats fauniques.
L'entente est publiée sur le site Internet
du ministère.».»
Les commentaires. L'article 68 vise à
permettre au ministre de déléguer par entente la gestion de l'attribution de
l'aide financière qui peut être versée à une personne qui doit respecter les
conditions de réalisation d'activités dans un habitat faunique situé sur sa
propriété. En effet, ce pouvoir de délégation permettra à un organisme ayant
une expertise spécialisée en matière d'habitat faunique, de gérer les demandes
d'aide financière…
M. Dufour : …que la gestion de
l'attribution de l'aide financière, qui peut être versée à une personne qui
doit respecter les conditions pour la réalisation d'activités dans un habitat
faunique situé sur sa propriété. En effet, ce pouvoir de délégation permettra à
un organisme ayant une expertise spécialisée en matière d'habitat faunique de
gérer les demandes d'aide financière et les sommes en fonction des critères
définis dans une entente convenue avec le ministre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
J'ai une question fort simple, puis je ne sais pas si ça va être le ministre ou
la sous-ministre qui va me répondre, mais je voulais juste un exemple. Un
exemple d'un organisme ou un exemple concret, en ce moment, qu'on aurait comme
entente avec un organisme qui est voué à la gestion, la conservation ou
l'aménagement. J'ai une idée, mais je veux juste être sûre que je suis dans le
bon…
M. Dufour : Je vais débuter,
puis je laisserai la sous-ministre. Mais on a Canards illimités, entre autres,
qu'on fait vraiment des ententes.
Mme
Charbonneau
:
Oui, c'est ça que je pensais, c'est ça.
M. Dufour : Si je me souviens,
c'est en 2019, là, quand on était en présentiel encore, qu'on avait fait
d'ailleurs une grosse annonce de beaucoup de sous pour, justement, différents
secteurs de remise à niveau d'habitats fauniques à travers le Québec. Mais je
laisserais la sous-ministre, peut-être, compléter les informations.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme Paquette.
Mme Paquette (Élise) : Oui.
Ce que je comprends ici, de l'information, là, dans le fond, ici, on n'est pas
dans l'article qui est sur les compensations comme telles, financières. On est
comme plus dans une possibilité de faire des ententes, c'est quelque chose qui
est quand même assez nouveau, là. On le faisait de façon plus administrative,
mais là on veut pouvoir l'encadrer. Puis des exemples, là, c'est quelque chose
qui est plus à venir, là. C'est plus… je n'ai pas vraiment d'autre exemple,
dans le fond.
(Consultation)
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Bien, ça me situe plus. Je vous dirais que l'exemple de Canards illimités est
très bon. La seule chose, c'est que… puis j'allais à l'information, parce qu'on
dit toujours Canards illimités, Canards illimités, mais c'est pancanadien,
Canards illimités, ce n'est pas que québécois, malgré que leur siège social
soit ici à Québec, là. C'est beaucoup plus large, et j'imagine que dans leurs
règles puis dans leur fonctionnement, puis vous n'êtes pas obligé de le savoir,
mais ils prennent en considération, tu sais, on se le disait un peu plus tôt,
là, tout ce qui est fédéral dans la reconnaissance de, puis tout ce qui est
aussi provincial, puis j'imagine qu'ils ont un regard aussi sur les règles
locales, là, de différents endroits.
M. Dufour : C'est un organisme
qui fait des ententes, qui va chercher des sous autant avec le fédéral qu'avec
le provincial, là. On n'est pas uniques à inscrire des projets avec Canards
illimités.
Mme
Charbonneau
:
Puis je leur donne la gestion financière parce que c'est plus facile, ils sont
plus organisés? Pourquoi c'est… pourquoi j'offre à un organisme la gestion?
Encore une fois, tu sais, c'est juste pour avoir une idée de ce pour quoi je
délègue quelque chose, puis je…
Mme
Charbonneau
:
...parce que c'est plus facile, ils sont plus organisés. Pourquoi j'offre à un organisme
la gestion? Encore une fois, tu sais, c'est juste pour avoir une idée de ce
pour quoi je délègue quelque chose. Puis je comprends que, tu sais, il y a une
attribution financière à ça, parce que, si je prends un service, il faut que le
paye, mais pourquoi je le fais? Parce que c'est plus facile? Parce que je n'ai
pas de gens sur le terrain? Pour quelles raisons?
M. Dufour : Oui, c'est plus
pratico-pratique, exactement.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions? Je vois votre
doigt, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. À part... avez-vous d'autres exemples d'organismes qui sont
voués à la gestion, à la conservation, à l'aménagement d'habitats fauniques?
J'imagine, vous pouvez m'en citer. Moi, j'aimerais quand même... j'imagine,
vous allez pouvoir m'en citer, mais moi, je vous pose la question : Tu
sais, pourquoi ne pas en cibler un particulier, comme par exemple la Fondation
de la faune, qui est quand même, je pense... tu sais, qui relève quand même un
petit peu de vous, mais qui a vraiment une mission dédiée, vraiment, à la
conservation, la mise en valeur de la faune et de son habitat? Pourquoi
vouloir, tu sais, faire quelque chose de parallèle à ça, alors que cette
entité-là existe déjà puis semble, tu sais, fournir à la demande, là?
M. Dufour : Bien, la Fondation
de la faune est un des joyaux qui a été développé. Moi, je dirais que dans les organismes
connexes au gouvernement, là, la Fondation de la faune est une des belles
réussites que le gouvernement, avec le temps, a développée. Et puis c'est un de
nos partenaires. Comme on fait des ententes avec Canards illimités, on fait
aussi des ententes avec la Fondation de la faune.
La Fondation de la faune, comme on le dit
aussi, a un travail dans chacun des territoires du Québec, là. Si vous vous
souvenez, lorsqu'on avait eu la présentation par les organismes, j'avais même
posé des questionnements un petit peu sur les sous dans certains territoires.
Ça dépend, ce n'est pas tous les territoires, mais il y a toute une
nomenclature pour que ces fonds-là puissent être utilisés.
Mais, non, Fondation de la faune, ça en
est un. Après ça, à ma connaissance, on a aussi un autre groupe, là, nature quelque
chose, là, qui... aussi avec lequel on fait affaire pour des projets aussi. Et
là...
(Consultation)
M. Dufour : Nature-Action
Québec, qu'on me dit.
Mme Lessard-Therrien : Puis,
bien, comment vous allez faire pour... tu sais, pour... parce que c'est quand
même... tu sais, c'est quand même de l'expertise, là, tu sais, s'il faut être
appelé à recréer des habitats fauniques. Tu sais, je ne sais pas, il me semble,
il ne faudrait pas changer d'organisme trop souvent, là.
M. Dufour : Non, non,
mais...
M. Dufour : ...
Mme Lessard-Therrien :
Puis, bien, comment vous allez faire pour... tu sais, pour... parce que c'est quand
même... tu sais, c'est quand même de l'expertise, là, tu sais, s'il faut être
appelé à recréer des habitats fauniques. Tu sais, je ne sais pas, il me semble
qu'il ne faudrait pas changer d'organisme trop souvent, là.
M. Dufour : Non, non.
Mais c'est pour ça qu'on fait affaire avec quelques organismes là, là. C'est parce
que c'est eux souvent qui ont les habilitations, avec naturellement le personnel
du ministère avec lequel ils travaillent en amont donc. Mais c'est pour ça
qu'on fait affaire... si je me souviens, lorsqu'on avait donné les... je pense
que ce n'était pas loin de 8 millions, là, à Canards illimités, là,
c'était justement pour des habitats fauniques, là, de la restauration
d'habitats fauniques, là. Donc, eux, ils sont habilités à faire des travaux là-dessus,
en collaboration naturellement avec les gens de chez nous. Puis je laisserais peut-être
la sous-ministre compléter les réponses.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme la sous-ministre associée,
allez-y.
Mme Paquette (Élise) :
Oui. En fait, cette modification-là, comme l'explique bien le ministre, va nous
permettre de pouvoir élaborer un programme dans lequel on va pouvoir confier,
là, en fonction des critères, là, un programme d'aide financière, et puis,
donc, on va pouvoir déléguer en vertu de ces critères-là qui seront dans un
programme, qui n'est pas encore conçu. Mais là on ne pouvait pas le faire parce
qu'on n'avait pas l'habilitation dans la loi. Donc, on pense qu'on va pouvoir
mieux agir, puis ça va avoir un effet plus grand si on fait des partenariats
avec ces organismes-là. Ça va aller plus vite, si je peux dire. Un autre
exemple qu'on me donne, les conseils régionaux de l'environnement, organismes
de bassins versants, donc tous… c'est des partenaires potentiels, là, qu'on
aimerait voir travailler avec nous.
Mme Lessard-Therrien : Je vais
rétropédaler un petit peu, là, Mme la Présidente. Tu sais, on est toujours dans
la gestion du financement. Si on a porté atteinte à un milieu, il y a eu une
compensation. Là, on a dit : Bon, la destruction de ce milieu-là, par
exemple, ça vaut 1 million de dollars. Ça fait que, là, ce million de
dollars là, c'est lui qui irait à un organisme voué, notamment, à la gestion, à
la conservation, à l'aménagement d'habitats fauniques. C'est drôle, hein, on
dirait… Ça fait que ma lecture, elle est bonne, là, c'est de ça dont on parle
en ce moment, que c'est l'argent… cet argent-là provient de la compensation
pour… Non?
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, allez-y, Mme Paquette.
Mme Paquette (Élise) :
Peut-être, si vous êtes à l'aise, je vais laisser Isabelle, qui m'écrit des
lignes, là, mais que c'est elle qui a ça dans sa tête, là, que c'est son rêve
de faire ce programme-là. Je vais la laisser expliquer, là, parce que c'est
assez technique, puis il n'est pas écrit encore, le programme, donc je ne
voudrais pas dire des choses qui vont limiter par la suite, là. Merci.
Isabelle?
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, allez-y, Mme Bergeron.
Mme Bergeron (Isabelle) :
Comme vous pouvez lire au premier alinéa de 128.7, dans le fond, c'est... le
ministre peut accorder une aide financière à toute personne qui exerce une
activité sur un terrain privé où est situé un habitat faunique. Donc, c'est sûr
que si on veut, un jour, aller protéger des espèces menacées ou vulnérables,
des habitats sur les espèces menacées ou vulnérables…
1 minute. Svp valider canards illimités
naturel ne fonctionne pas.
Mme Bergeron (Isabelle) :
...comme vous pouvez lire au premier alinéa de 128.7, dans le fond, c'est...
«le ministre peut accorder une aide financière à toute personne qui exerce une
activité sur un terrain privé où est situé un habitat faunique». Donc, c'est
sûr que, si on veut, un jour, aller protéger des espèces menacées ou
vulnérables, des habitats sur les espèces menacées ou vulnérables, c'est... nous
sommes en train d'examiner la faisabilité de le faire. Et on regarde, dans une
démarche d'acceptabilité sociale, quels seraient les critères qui seraient
possibles.
Puis un des éléments qui est soulevé dans
nos discussions avec les partenaires, ce serait un programme d'indemnisation
qui permettrait, dans le fond, de venir indemniser un propriétaire qui
accepterait d'avoir un habitat d'espèces menacées ou vulnérables sur son
terrain. Donc, pour nous, ce serait un outil de plus qu'on pourrait avoir. Mais
comme je vous dis, ce n'est pas un engagement, là. On est en train d'examiner
la possibilité de le faire. C'est un projet qu'on a eu déjà, une mesure, là,
pour aller examiner la faisabilité.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui.
Juste pour aller au fond de mon questionnement, là, peut-être que je ne suis
pas à la bonne place, là, mais, tu sais, tantôt, il y a un article qui a été
voté qui disait, dans le fond, que, quand on altère ou, bref, qu'on porte
atteinte à un habitat faunique, il faut aller en recréer un, puis là bien, on
évalue, là, le montant de la perte de cet habitat-là, puis avec cet argent-là,
on va recréer l'habitat. Qui gère cet argent-là?
M. Dufour : L'argent qu'on va
chercher suite à, mettons, un habitat faunique qui a été...
Mme Lessard-Therrien : Pour
une compensation, oui.
M. Dufour : Bien, l'argent
vient au ministère. Puis naturellement, le but, avec cet argent-là, c'est justement
de le réinvestir dans le domaine faunique pour, justement, pallier à la perte
d'habitat faunique.
Mais là l'article qu'on a là, ce n'est pas
ça, là. Ça, c'est vraiment, comme l'a dit Isabelle, là, terrains privés. Donc,
ça ne veut pas dire que l'habitat est démoli, là. C'est juste, peut-être,
qu'on... Mettons... Je ne sais pas, mettons qu'il y a des oiseaux, ou des
grenouilles, ou quoi que ce soit, quelconque animal. Comment... Puis la
personne ne sait pas trop comment qu'on fait, là, pour faire un habitat qui est
intéressant, puis qui va perpétuer dans le temps... mais il veut avoir de
l'aide pour ce faire. C'est vraiment le terrain privé, là. La base de cet
article-là, c'est en lien avec le terrain privé, puis d'avoir des gens pour
accompagner le promoteur de son terrain privé, au bout de la ligne, pour que,
finalement, on fasse quelque chose de bien sur son terrain, là.
Mme Lessard-Therrien : Puis
l'argent pour cette aide financière là, il va venir d'où? C'est dans...
M. Dufour : Sur l'argent, je
laisserais la sous-ministre, peut-être, répondre à la question.
Mme Lessard-Therrien : O.K.
Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme Paquette, allez-y.
Mme Paquette (Élise) : Oui.
En fait, on va voir un peu plus loin l'article, là, pour... On veut créer un
fonds. Dans le fond, actuellement, ces sommes-là, on les recueille, comme
disait le ministre, on les gère, mais là on veut les mettre dans un fonds
réservé, là. Et puis vous allez voir qu'il peut y avoir, justement, le montant
des compensations, il peut y avoir aussi...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...allez-y.
Mme Paquette (Élise) : Oui,
en fait, on va voir un peu plus loin l'article, là, pour... on veut créer un
fonds. Dans le fond, actuellement, ces sommes-là, on les recueille, comme
disait le ministre, on les gère, mais là on veut les mettre dans un fonds
réservé, là. Et puis vous allez voir qu'il peut y avoir justement le montant
des compensations, il peut y avoir aussi le montant de certaines... il y a des
ordonnances des fois qui sont faites par un juge, et puis on pourrait les
sommes là-dedans, les intérêts. Tous ces sous-là seraient dans un fonds réservé
spécifiquement pour recréer des habitats. Donc, c'est une belle amélioration
qu'on souhaite faire.
Mme Lessard-Therrien : Je vais
reposer ma question, là, pour être sûre de bien comprendre. Tantôt, quand on a
parlé de compenser les pertes d'habitat... Là, j'entends que la sous-ministre
me dit : Les montants de compensation peuvent se retrouver dans ce
fonds-là, mais si, par exemple, on altère un habitat qui a une grenouille x,
bien, moi, dans ma tête, vous devez recréer un habitat spécifiquement pour
cette grenouille-là, pas pour une autre espèce qui aurait... Tu sais, il
faut... dans le principe de permettre, c'est du un pour un. Ce n'est pas de
dire : Bien, il y a tant d'habitats de détruits, bien, on va recréer tant
d'habitats, mais sans égard à l'espèce qui a été visée, là. Ça fait que, là, tu
sais, comment vous allez faire pour vous assurer... Puis, tu sais, est-ce que,
là, ça va être à la discrétion de l'organisme? J'ose croire que non. Si vous
voulez peut-être m'apporter des précisions là-dessus.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la sous-ministre.
Mme Paquette (Élise) : Oui.
Dans le fond, ça, c'est plus à l'autre article, là, qu'on va pouvoir mettre les
détails, mais à partir du moment où un promoteur va avoir un projet puis on va
avoir fait toutes les étapes qu'on a dit, éviter, minimiser, puis essayer de
compenser ou trouver un terrain, bon, ça, si finalement ça se termine vers une
compensation financière, bien, on va recevoir cette somme-là, puis le temps de
pouvoir faire les travaux, on va conserver l'argent dans le fonds. Mais on veut
que les fonds soient utilisés pour faire des habitats dans les régions. Tu
sais, ça va être précisé plus loin, là, parce que ça a été un des commentaires
qu'on a entendus aussi, vous allez le voir, là. Mais, oui, c'est vraiment pour
redonner dans les régions les sommes pour recréer les habitats.
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va, Mme la députée? Donc, Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, je me suis arrêtée au premier paragraphe, qui n'est pas du
tout un changement, là, qui est écrit exactement comme il était écrit dans les
années antérieures. Je dois vous avouer que je l'ai relu à peu près cinq fois.
Je me suis même... j'ai même interpellé mon chef de cabinet pour lui dire qu'il
y a quelque chose qui ne marchait pas dans ma phrase, et c'est vraiment parce
qu'il manque un élément de grammaire qui fait que la phrase se suit. Mais, en
même temps, si on la lit, ça dit ceci : «Le ministre peut accorder une
aide financière à toute personne qui exerce une activité sur le terrain privé
où est situé un habitat faunique si le refuge d'autoriser une
activité — virgule»...
Mme
Charbonneau
:
...de grammaire qui fait que la phrase se suit. Mais, en même temps, si on la
lit, ça dit ceci : «Le ministre peut accorder une aide financière à toute personne
qui exerce une activité sur le terrain privé où est situé un habitat faunique
si le refuge d'autoriser une activité — virgule...». Il manque
quelque chose pour compléter ma phrase pour que je puisse bien comprendre dans
quel principe je donne des conditions.
Mais là on vient de m'informer qu'il
manque deux petits points pour vraiment signifier que ma phrase s'arrête là. Et
là, si le refuge d'autoriser... autoriser une activité, si une condition prévue
dans... Donc, c'était pour l'énumération des choses, mais ça m'a vraiment
interpellée. Alors, je voulais juste vous dire que je me suis arrêtée, puis
finalement j'ai trouvé la solution dans le texte écrit dans le projet de loi
long, dans le projet de loi, là, initial, parce que la transcription, il y
avait eu un petit pépin qui faisait que je ne suivais pas.
Mais je comprends les réponses. Et
j'apprécie la question de ma collègue pour savoir où vont les sommes exactement
et pour quelle raison. C'est tout. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, y a-t-il d'autres interventions sur l'article 68? Je vais donc
procéder à la mise aux voix de l'article 68. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 68 est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 69. M. le ministre.
M. Dufour : L'article 69 :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 128.17, des
suivants :
«128.17.1. Le ministre peut, après
consultation des ministres concernés, élaborer et mettre en oeuvre un programme
visant la gestion, la conservation et l'aménagement d'habitats fauniques.
«128.17.2. Le ministre peut, par entente,
déléguer à un organisme voué notamment à la gestion, à la conservation ou à
l'aménagement d'habitats fauniques, la gestion de tout ou partie d'un programme
élaboré en vertu de l'article 128.17.1.
«L'entente est publiée sur le site
Internet du ministère.».
Les commentaires. L'article 128.17.1 de la
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 69 de ce projet de loi, vise à préciser que le ministre peut élaborer
et mettre en œuvre un programme à l'égard des habitats fauniques.
Ce programme pourra notamment prévoir la
gestion des montants versés dans le nouveau volet Conservation et mise en
valeur de la faune introduit dans le Fonds des ressources naturelles par
l'article 96 de ce projet de loi.
La consultation des ministres concernés
sera nécessaire. Selon le cas, le ministre responsable des affaires
municipales, des ressources naturelles, des pêcheries ou des transports
pourrait être consulté...
M. Dufour : …et mise en valeur
de la faune introduit dans le Fonds des ressources naturelles par l'article 96
de ce projet de loi.
La consultation des ministres concernés
sera nécessaire. Selon le cas, le ministre responsable des affaires
municipales, des ressources naturelles, des pêcheries ou des transports
pourrait être consulté.
Il y a aussi un amendement…
La Présidente (Mme
Grondin) : C'est ça, c'est ce que je vois. Il est disponible
sur le Greffier? Il est affiché?
Mme
Charbonneau
:
…commentaires à l'arrière de la feuille, 128.17.2. Je veux juste…
M. Dufour : Oui, c'est vrai,
excusez.
Mme
Charbonneau
:
Non, il n'y a pas de souci.
M. Dufour : 128.17.2.
L'article 128.17.2 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune, introduit par l'article 69 de ce projet de loi, vise à permettre la
délégation de la gestion du programme visant la gestion, la conservation et
l'aménagement d'habitats fauniques à un organisme détenant l'expertise nécessaire.
En effet, ce pouvoir de délégation
permettra à un organisme ayant une expertise spécialisée en matière d'habitat
faunique de mettre en oeuvre le programme ou une partie de ce dernier.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, je suis désolée, j'avais… Avez-vous lu le commentaire
ou vous avez lu l'amendement?
M. Dufour : Le commentaire.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Je n'avais pas la… Et donc je vous invite à
lire la proposition d'amendement.
M. Dufour : L'amendement :
Ajouter, à la fin de l'article 128.17.1 de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de faune proposé par l'article 69 de ce projet de loi, l'alinéa
suivant :
«Les programmes élaborés en vertu du
premier alinéa doivent permettre une répartition des mesures mises en oeuvre en
fonction des besoins identifiés dans toutes les régions du Québec.»
Commentaire. Cet amendement vise à
favoriser une répartition régionale des mesures de gestion, de conservation et
d'aménagement des habitats fauniques mises en oeuvre par le ou les programmes
élaborés.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Y a-t-il
des interventions sur cet amendement? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Habituellement, j'apprécie le principe qui veut qu'on s'assure d'une
répartition équitable sur l'ensemble du Québec sur des investissements, mais, Mme
la Présidente, entre Montréal puis Lac-Saint-Jean, entre Laval puis la Gaspésie,
il y a comme… pour moi, il y a une intervention différente puisque la
superficie possible d'aménagement ou d'aspect faunique peut être différente.
Donc, je comprends l'amendement, ça demande… bien, ça dit que le gouvernement
sera équitable dans toutes les régions du Québec, mais est-ce que c'est calculé
d'une façon… à ce que je puisse comprendre, pourquoi on mettrait le même
montant à Montréal? Puis ne voyez pas là un préjugé, là, j'essaie plus de
comprendre s'il y a un calcul en superficie, en habitant ou en espace reconnu
pour pouvoir dire que le gouvernement veut maintenir une répartition équitable
sur l'ensemble du Québec. Donc…
Mme
Charbonneau
:
…à Montréal, puis ne voyez pas là un préjugé, là, j'essaie plus de comprendre s'il
y a un calcul en superficie, en habitat ou en espace reconnu, pour pouvoir dire
que le gouvernement veut maintenir une répartition équitable sur l'ensemble du Québec.
Donc, je veux juste comprendre comment on fait ce calcul-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, M. le ministre.
M. Dufour : Oui, je vais
débuter puis je laisserai peut-être la sous-ministre compléter. L'élément… il
faut comprendre une chose, hein, vous êtes de Laval, vous le savez certainement
mieux que moi, il y a plusieurs habitats fauniques qui sont disparus ou milieux
humides, etc, qui sont disparus. Chez nous, au niveau du Témiscamingue, prenons
le cas chez nous, on a énormément encore de secteurs qui sont en milieu humide,
etc. Donc, il y a toute cette dynamique-là de répartition, donc de s'assurer à
ce que les sous soient… si c'est un habitat faunique qui est en Abitibi-Témiscamingue,
qui est altéré, mais c'est que l'argent revienne en Abitibi-Témiscamingue puis
qu'il soit utilisé à bon escient pour l'Abitibi-Témiscamingue.
Par contre, si on veut, par exemple,
réaméliorer un secteur de Laval, c'est difficile de dire qu'on va être capable
de reprendre des sous par rapport à la situation de Laval, parce que ça a déjà
été problématique, je pense qu'il reste 1 % de milieu humide, exemple, sur
l'île de Laval. Donc, ça permettrait justement de venir donner, des fois, un petit
coup de main si on a des actions qu'on veut faire dans un milieu comme Laval,
mais je laisserais la sous-ministre compléter.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme Paquette.
Mme Paquette (Élise) : Oui,
merci. Effectivement, dans le fond, la modification, c'est : «Les
programmes élaborés, en vertu du premier alinéa, doivent permettre une
répartition des mesures mises en oeuvre en fonction des besoins identifiés dans
toutes les régions du Québec.» Quand on pense besoins, c'est besoins pour la
faune, donc… puis l'intention, comme ça a été mentionné tantôt, si c'est des
enjeux de protection d'habitat dans le sud du Québec, bien, c'est sûr qu'on va
essayer de protéger, là, ces habitats-là. C'est l'esprit, là, de la
modification de venir préciser la région… les régions.
Mme
Charbonneau
:
Vous avez bien fait de me l'expliquer de la façon que vous l'avez fait, parce
que j'ai mal interprété l'amendement, je l'interprétais sur un principe
d'équité régionale, ce n'est pas du tout ça, c'est plus vous assurer que vous
êtes capables de mettre les sommes qui sont reconnues dans chacune des régions.
Donc, je comprends, vous partagez cette responsabilité-là, parce que les
milieux humides, ce n'est pas vous, c'est le ministre de l'Environnement. Donc,
je comprends, quand on dit «le ministre peut, après consultation des ministres
concernés», c'est que vous incluez, dans ça, l'ensemble des ministères,
j'imagine.
M. Dufour : C'est l'ensemble
des ministères. On donne toujours quelques exemples, mais ça peut aller plus
loin que les deux, trois exemples qu'on a donnés.
Mme
Charbonneau
:
Tout à fait. Merci.
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais revenir sur l'exemple que vous avez donné, là, si
je le comprends bien…
16 h 30 (version non révisée)
M. Dufour : ...on donne toujours
quelques exemples, mais ça peut aller plus loin que les deux, trois exemples
qu'on a donnés, là.
Mme
Charbonneau
:
Tout à fait. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) :Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais revenir sur l'exemple que vous avez donné, là, tu
sais. je le comprends bien, là, de dire, bien, qu'à Laval effectivement il n'y
a peut-être plus tant d'habitats qui ont été... qui... tu sais, qui vont être
scrapés puis qui vont nous permettre d'en recréer des nouveaux, puis ils sont
comme en déficit, puis là, bien, il faudrait peut-être en... tu sais, partir de
zéro puis en recréer des nouveaux.
Mais, en même temps, moi, je me pose la
question, tu sais, si en Abitibi-Témiscamingue il y a un habitat faunique qui
est détruit, là, bien, ça coûte 1 million en refaire un autre, puis on est
dans un principe de... puis on ne veut pas recréer un habitat à
1 000 kilomètres plus loin. Il faut que ça reste quand même dans
l'environnement où l'animal était. Bien là, comment on va faire pour... Tu
sais, on va-tu... Tu sais, c'est... Comment on va faire pour générer de l'argent
pour aller compenser dans les endroits qui n'en ont plus, là, tu sais, des
habitats qui vont être détruits puis qui vont permettre d'en recréer des
nouveaux, tu sais? Moi, je trouve qu'il y a comme un... Il manque de l'argent
quelque part, là. Ça va prendre de l'argent neuf, si on veut, là. Je pense que
Mme la sous-ministre...
Mme Paquette (Élise) :
Oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme la sous-ministre.
Mme Paquette (Élise) :
Oui, merci. Vous faites bien, là, de poser la question parce que... il y a
beaucoup d'informations à donner, puis peut-être que je ne suis pas assez
explicite, là, mais l'idée, c'est vraiment de retourner les sommes dans la
région où il y a eu compensation financière. Puis ça, c'est un principe
vraiment important. Vous nous l'avez dit, d'autres gens nous l'ont dit, puis
c'était ce qu'on faisait déjà aussi, ça fait qu'on veut le respecter. Parce
qu'effectivement le principe de compenser les habitats perdus, c'est
vraiment... dans nos lignes directrices, c'est de les réinvestir le plus, plus
possible, là, pour la même espèce dans le même bassin versant au même endroit.
Tu sais, c'est vraiment comme ça qu'on le fait, là, et puis c'est notre
intention.
Mme Lessard-Therrien :
...ça me rassure, mais qu'est-ce qu'on fait dans le cas où... à Laval ou à
Montréal, où on voudrait recréer de l'habitat, là, comment on va le financer,
ces nouveaux habitats là? C'est de l'argent qui doit provenir d'ailleurs?
Mme Paquette (Élise) :
Je vais avancer une réponse, je ne sais pas si Isabelle, elle va me contredire,
là, mais c'est évident qu'on a d'autres programmes aussi ou mesures budgétaires
qui nous ont permis de faire de l'acquisition de terrains dans certains
endroits. Tu sais, je l'ai expliqué un petit peu l'autre fois, dans le sud du
Québec, c'est beaucoup des terres privées, donc... Mais on a une mesure qui
nous permet d'acquérir, là, certains terrains pour les protéger. Donc, on le
fait le plus possible. Souvent, il y a des organismes partenaires qui le font
aussi, là, et puis des fois ils nous demandent des subventions, puis on peut
les aider également, mais ça fait partie... Comme je vous disais, on travaille
beaucoup les enjeux de biodiversité et de favoriser la connectivité des
territoires. Donc, quand qu'on voit qu'il y a un terrain qui serait propice,
bien, on essaie de voir est-ce qu'on aurait les sous pour l'acquérir et le
protéger, là. Ça fait partie de notre mission.
Mme Lessard-Therrien :
Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
...une petite, petite question, puis tantôt vous...
Mme Paquette (Élise) : ...et
la connectivité des territoires. Donc, quand on voit qu'il y a un terrain qui
serait propice, bien, on essaie de voir est-ce qu'on aurait les sous pour
l'acquérir et le protéger, là. Ça fait partie de notre mission.
Mme Lessard-Therrien : Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Une petite, petite question, puis tantôt vous aviez plaisir à nous mentionner
que... est-ce que ça fait partie du projet rêvé par Mme Bergeron? Est-ce
que ça a un lien avec le fait que je prends des sommes et je les investis dans
un milieu, le même, que ce soit un terrain privé ou public, pour recréer un
habitat? J'ai compris que c'était la volonté qu'elle avait dans le précédent article.
Est-ce que celui-là s'y rattache dans ce principe-là?
Mme Paquette (Élise) : C'est
dans la même vision, qui est de protéger des habitats et de restaurer des
habitats. L'article précédent, c'est vraiment une ambition que l'on a de
pouvoir aller en terres privées. Mais les propriétaires de terres privées, ce
qu'ils nous disent, c'est : On veut bien, mais c'est un bien qu'un a, est-ce
qu'il y aura compensation? Est-ce que vous allez nous aider? Ou comment... Ça
fait que là, c'est ça qu'on est après inventer, réfléchir pour aller en terre
privée puis que ça soit attractif pour tout le monde, là, je dirais, les
propriétaires et nous, gagnant-gagnant, pour protéger des habitats
exceptionnels, et tout ça. Donc, ça, c'est une première... c'est l'autre article.
Celui-là, c'est vraiment pour lorsqu'il y
a des travaux qui doivent être faits dans un habitat, ce qu'on a accepté tantôt
puis qu'on demande, ultimement, après toutes les étapes, une compensation
financière, mais là c'est de pouvoir de restaurer soit l'habitat ou en recréer
un le plus possible dans le même bassin versant. Ça fait que c'est deux moyens
dans les deux articles qu'on vient de voir, 68, 69.
Mme
Charbonneau
:
C'est comme une réciprocité. C'est-à-dire que vous pouvez demander une
compensation parce qu'on a aboli ou on s'apprête à abolir un habita, je reste toujours
dans la possibilité de le recréer, et, pour ça, il peut y avoir... on peut
demander à la personne qui pose le geste une compensation. Mais la même responsabilité
vient au ministère dans le principe de l'article précédent.
Puis c'est juste pour me situer, là. Dans l'article
précédent, ce qu'on se disait, c'est : la même responsabilité appartient
au ministère, c'est-à-dire que s'il veut faire la... s'il veut recréer sur un
terrain privé un habitat, il va compenser le propriétaire du terrain privé,
comme ça c'est donnant-donnant, là, si je peux le dire comme ça, puisque le
propriétaire ne pourra pas dire non à Mme Bergeron puisqu'il y aura
compensation. Et Mme Bergeron peut demander à quelqu'un qui va avoir un
impact de dire : Vous devez compenser. Je dis «Mme Bergeron», parce
que ce notre biologiste puis c'est son rêve, là. Je sais que ce n'est pas elle
qui est responsable de tout ça, mais ça m'aide de mettre une image sur le
geste. Merci, ça explique bien. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions sur cet amendement
proposé à l'article 69? Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'amendement.
Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois).
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention...
La Présidente (Mme
Grondin) : …Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois).
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous
revenons à l'article 69 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions?
Je vais donc procéder à la mise aux voix
de l'article 69 tel qu'amendé. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois).
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 69, tel qu'amendé, est adopté.
Et je vous propose de prendre une pause.
Donc, je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 41)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Nous sommes rendus
à l'article 70. M. le ministre, vous déposez un amendement, mais je crois
que vous souhaitez intervenir à ce niveau-ci.
M. Dufour : Oui, donc, Mme la
Présidente, dans un souci de concordance et aussi d'être plus pratico-pratique,
là, avec le projet de loi, on suspendrait l'article 70 pour aller...
l'article 91.1, en amendement, que j'aurais à vous déposer pour
l'article... 95, excusez, 95.1, excusez.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il consentement pour qu'on puisse
suspendre l'article 70 et son amendement? Il y a consentement pour qu'on puisse
aller étudier l'article ou l'amendement du ministre qui introduit
l'article 91.1...
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : 95.1. Et j'imagine que vous souhaitez... Là, vous
déposez une série d'amendements, donc vous souhaitez qu'on puisse étudier les
articles... la série d'amendements en bloc. Donc...
La Présidente (Mme
Grondin) : …point 1…
M. Dufour : …
La Présidente (Mme
Grondin) : 95.1. On va… et j'imagine que vous souhaitez… Là,
vous déposez une série d'amendements, donc vous souhaitez qu'on puisse étudier
les articles, la série d'amendements en bloc? Donc, y a-t-il consentement pour
ça aussi? Parfait. Donc, allez-y, M. le ministre. Je vous invite à lire
l'article 95.1.
M. Dufour : Donc, insérer,
après l'article 95 du projet de loi, les suivants: Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables.
«95.1. La Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables (chapitre E-12.01)
est modifiée par l'ajout, après l'article 8,
des suivants:
«8.1. Le ministre du Développement
durable, de l'Environnement et des
Parcs peut, après consultation des ministres
concernés, élaborer et mettre en
oeuvre des programmes favorisant la conservation
et la gestion des espèces
désignées menacées ou vulnérables, ou susceptibles
d'être ainsi désignées ou celles de leur habitat. Les programmes élaborés en
vertu du premier alinéa doivent permettre une répartition des mesures mises en
oeuvre en fonction des besoins identifiés dans toutes les régions du Québec.
«8.2. Le ministre du Développement
durable, de l'Environnement et des
Parcs peut, par entente, déléguer à un organisme
voué notamment à la
conservation ou à la gestion d'espèces
floristiques, menacées ou vulnérables ou celles de leur habitat, la gestion de
tout ou partie d'un programme élaboré en vertu de l'article 8.1. L'entente
est publiée sur le site Internet du ministère.»
«95.2. L'article 16 de cette loi est
modifié par le remplacement du
paragraphe 4° par les suivants:
«4° une activité nécessaire afin d'éviter,
de limiter ou de réparer un
préjudice causé par un sinistre au sens de la Loi
sur la sécurité civile
(chapitre S-2.3);
«5° à une activité réalisée dans le cadre
d'un programme élaboré en
vertu de l'article 8.1.»
«95.3.
L'article 17 de cette loi est modifié, dans le deuxième alinéa:
«1° par le remplacement du paragraphe 4°
par le suivant:
«4° une activité nécessaire afin d'éviter, de
limiter ou de réparer un
préjudice causé par un sinistre au sens de la Loi
sur la sécurité civile
(chapitre S-23);
«2° par l'insertion, après le
paragraphe 5°, du suivant:
«6° à une activité réalisée dans le cadre d'un
programme élaboré en
vertu de l'article 8.1.»
«95.4.
L'article 18 de cette loi est modifié:
«1° par l'insertion, dans le deuxième alinéa et
après «garantie», de «ou le
paiement d'une compensation financière qui
correspond aux sommes nécessaires à la conservation…
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre, je… Il y a eu une intervention, je
suis désolée…
M. Dufour : Ah! excusez.
La Présidente (Mme
Grondin) : …une intervention de Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Je ne veux pas… Vous étiez parti sur un bel élan, M. le ministre, sauf qu'à
chaque article, il y a un commentaire. Puis là, de la façon qu'on est en train
de faire ça, c'est qu'on va revenir sur les commentaires quand vous aurez fini
de. Alors, je…
M. Dufour : …
Mme
Charbonneau
:
Ils sont au… bien, moi, je les ai au bas de la feuille, mais c'est…
Mme
Charbonneau
:
…sauf qu'à chaque article il y a un commentaire. Puis là, de la façon qu'on est
en train de faire ça, c'est qu'on va revenir sur les commentaires quand vous
aurez fini de, alors, je…
M. Dufour : …
Mme
Charbonneau
:
Ils sont au… moi, je les ai au bas de la feuille. Mais c'est juste pour
m'assurer qu'on puisse garder la cohérence de chacun des amendements. Alors,
dans l'exercice qu'on fait, Mme la Présidente, je vous dirais que ça serait
peut-être intéressant qu'on reprenne et que le ministre s'arrête après, tu
sais, 95.1, là, il y a le 8.1, 8.2, il y a les commentaires qui viennent avec
ça, puis là on pourrait s'arrêter, s'il y a des questions ou des commentaires.
Après ça, on pourrait aller à 95.2. Juste pour nous assurer d'un bon flot de
discussion, parce que, sinon, ça devient un peu chaotique, là, tu sais, de
revenir sur les commentaires après, puis de revenir sur les questions, après ça
qu'on revient sur 91.1. Ça devient un peu… Si vous êtes à l'aise avec la
proposition.
La Présidente (Mme
Grondin) : Effectivement, Mme la députée. Un peu
comme on avait fait dans des articles qui sont beaucoup plus longs, M. le
ministre. Donc, oui, c'est traité en blocs, mais pour que ça soit beaucoup plus
simple, je vous invite à lire un article à la fois et son commentaire.
M. Dufour : Parfait. Donc,
l'article 95.1 a été lu. Donc, on irait avec les commentaires sur
l'article 95.1. Donc, cet amendement vise à introduire les
articles 8.1 et 8.2 à la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables
(chapitre E-12.01) pour octroyer au ministre de l'Environnement et de la
Lutte contre les changements climatiques le pouvoir d'élaborer et de mettre en
oeuvre des programmes, financés par les contributions financières introduites
par l'article 95.4 du projet de loi à l'article 18 de la loi, afin de
compenser les pertes d'espèces floristiques, menacées ou vulnérables en
favorisant la conservation et la gestion de ces espèces et de leurs habitats.
Commentaire additionnel. Plus précisément,
l'article 8.1 octroie un nouveau pouvoir d'élaboration de programmes au
ministre et en fixe l'objectif, soit la conservation et la gestion des espèces
floristiques menacées, vulnérables ou susceptibles d'être ainsi désignées et de
leurs habitats. Le choix des ministres à consulter n'est pas fixé puisqu'il pourra
varier en fonction des programmes. Selon le cas, les ministres responsables de
la Faune, des Ressources naturelles, du Territoire, des Forêts, des Affaires
municipales ou de toute autre matière pertinente seront consultés lors de
l'élaboration des programmes. L'article prévoit aussi que les mesures des programmes
ainsi élaborés doivent être réparties en fonction des besoins identifiés en
matière de conservation et de gestion des espèces floristiques menacées ou
vulnérables dans chacune des régions du Québec.
Un autre commentaire qui s'additionne.
L'article 8.2 permet la délégation de la gestion du programme à un
organisme dont la mission correspond aux objectifs de ce dernier. Au besoin,
cette disposition permettra de déléguer la gestion d'un programme à un organisme
qui détient une expertise adéquate après qu'il soit élaboré par le ministre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mille-Îles. Et, par la
suite, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Charbonneau
:
J'ai presque le goût de dire que ça devrait ma collègue qui pose la question,
parce que peut-être qu'on est à la même place, mais quand j'ai un choix des
ministres à consulter, est-ce que le…
M. Dufour : …adéquate après
qu'il soit élaboré par le ministre.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mille-Îles.
Et, par la suite, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Charbonneau
:
J'ai presque le goût de dire que ça devrait ma collègue qui pose ma question, parce
que peut-être qu'on est à la même place, mais, quand j'ai un choix des ministres
à consulter, est-ce que le Secrétariat des affaires autochtones fait partie des
choix? Ou si je me limite seulement à ceux qui ont été énumérés?
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, je vous invite, M. le sous-ministre, à vous présenter. Il y a
consentement, d'abord, pour que le sous-ministre puisse intervenir? Et je vous
invite à vous présenter, s'il vous plaît.
M. Martin-Malus
(Jacob) : Merci, Mme la Présidente. Jacob Martin-Malus, je suis
sous-ministre adjoint au Ministère de l'Environnement, responsable du
développement durable et de la qualité de l'environnement. Donc, un petit peu
comme dans les articles précédemment étudiés dans le p.l. n°88, il y a une
énumération, mais ce n'est pas exhaustif, ça permet, donc, de faire d'autres
consultations également.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Ça va, Mme la députée de Mille-Îles? C'était…
Mme
Charbonneau
:
Ça va. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, Mme la députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
J'apprécie la question de la collègue. Je n'étais pas tout à fait à la même
place. Dans un autre ordre d'idée, quand on parle d'organisme, est-ce que c'est
un organisme qui est nécessairement un organisme à but non lucratif ou ça
pourrait être une entreprise privée?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus
(Jacob) : Merci. Alors, c'est une question assez précise.
J'aurais tendance, pour éviter de vous induire en erreur, peut-être de faire
appel au légiste qui m'accompagne, Mme la députée, si vous… évidemment, avec
consentement.
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il y a consentement, j'imagine, hein? Et donc,
Me Côté, je vous invite à vous présenter.
Mme Côté-Bioli (Giulia) :
Bonjour. Merci. Giulia Côté-Bioli, avocate, ministère de la Justice. Donc là,
dans ce cas-ci, on parle d'un organisme, c'est son objet qui va être déterminant,
surtout pour déterminer, là, de quel organisme est-ce qu'on vise, mais c'est un
organisme, là, dans le fond, qui peut avoir, là, plusieurs fins, à but non
lucratif notamment, là, mais pas exclusivement dans la manière dont c'est
rédigé actuellement, là.
Mme Lessard-Therrien : Parce
que ma préoccupation, quand même, c'est, là, il y a la loi sur les milieux
hydriques où on fait de la compensation, on va le faire avec les habitats
fauniques, ça serait un peu malheureux qu'il y ait des gens qui voient là une opportunité
de faire des sous avec la destruction de nos habitats fauniques ou de nos
milieux humides. J'aurais personnellement un malaise à ce qu'on confie cette
mission-là, en fait, de recréer des habitats, à des entreprises privées qui
pourraient faire de l'argent avec ça. Je serais beaucoup plus confortable si
c'était avec des OBNL. Ça fait qu'est-ce que ça a été une préoccupation qui a
été adressée par le passé?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus (Jacob) :
Merci, Mme la Présidente. J'avoue que je n'ai pas eu beaucoup d'interventions
dans cette…
Mme Lessard-Therrien : ...
beaucoup plus confortable si c'était avec des OBNL. Ça fait qu'est-ce que ça a
été une préoccupation qui a été adressée par le passé?
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus
(Jacob) : Merci, Mme la Présidente. J'avoue que je n'ai pas eu
beaucoup d'interventions dans cette direction-là. On a précisément repris les
mêmes dispositions qui ont été traitées à p.l. n° 88
pour la notion d'organisme, et c'est le même principe pour la possibilité de
déléguer la gestion d'un programme milieux humides et hydriques en vertu des
dispositions de la LQE, donc la Loi sur la qualité de l'environnement. Et on ne
s'est pas prévalu encore de cette possibilité-là.
Donc, c'est un pouvoir habilitant. Et
donc, là, le ministère va pouvoir tester le programme, comme il fait
actuellement. Le programme pour les milieux humides et hydriques est administré
par le ministère à ce stade-ci. Et, en fonction de l'évolution de la situation,
on va pouvoir évaluer différents scénarios, si c'est requis, de délégation à
des organismes. Pensons à des organismes comme la Fondation de la faune, qui...
je pense qu'elle a été évoquée aussi plus tôt à l'étude du p.l. n° 88.
La Fondation de la faune administre certains programmes également pour le
ministère de l'Environnement, même si on parle d'espèces floristiques. Donc,
c'est plutôt vers ce type d'organisme là qui a une expérience, qui est... donc,
qui administre des fonds pour l'État qu'on va se pencher dans l'étude.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, je serais peut-être curieuse d'entendre ce qu'en pense M. le ministre,
là, s'il y a une façon, tu sais, de... Bien, je ne sais pas qu'est-ce qu'il en
pense, déjà, que ça soit soit une entreprise privée versus un OBNL qui serait
en charge de faire la reconstruction des habitats, puis s'il y a une façon de
se prémunir de ce risque-là, peut-être.
M. Dufour : Bien, moi,
comme vous dites, là, à ma connaissance, là, je ne voyais pas vraiment le privé
là-dedans, mais je trouve que votre question est très adéquate, là, pour, justement,
avoir un horizon de dire que l'objectif, ce n'est justement pas de faire des
sous sur une problématique, c'est davantage à ce que des organismes puissent
avoir la mainmise sur l'autorité des ces choses-là parce qu'ils ont les
connaissances pour appliquer les règles d'usage.
Donc, je laisserais peut-être le sous-ministre,
peut-être, compléter sur cet aspect-là, mais personnellement je suis un peu
dans cette idée-là que... moi aussi, que ça doit être des organismes, que...
comme on le sait, chez nous, au niveau de la faune, la Fondation de la faune,
Canards illimités, qui sont des organismes habilités à vraiment travailler les
problématiques.
Mme Lessard-Therrien : Tu
sais, j'ajouterais juste quelque chose là-dessus. Tu sais, moi, je comprends l'importance,
tu sais, de déléguer ça à un organisme qui a les connaissances, mais demain
matin on n'est pas à l'abri qu'il y ait une entreprise privée qui embauche des
biologistes, qui embauche des gens qui ont cette expérience-là aussi, puis qui
flairent la bonne affaire, puis qui disent : Bien, tu sais, super. Moi, je
vais développer cette expertise-là, je vais être une boîte de consultants
privés puis je vais appliquer sur... je ne sais pas si vous allez en appel
d'offres ou quoi...
Mme Lessard-Therrien : …une
entreprise privée qui embauche des biologistes, qui embauche des gens qui ont
cette expertise-là aussi puis qui flairent la bonne affaire, puis qui
disent : Bien, c'est super, moi, je vais développer cette expertise-là, je
vais être une boîte de consultants privés, puis je vais appliquer sur, je ne
sais pas si vous allez en appel d'offres ou quoi, ou comment vous allez
sélectionner les organismes, mais comment est-ce qu'on fait pour se prémunir qu'il
n'y a pas personne qui va faire de l'argent avec de la destruction de nos
habitats ou nos milieux humides?
M. Dufour : M. le sous-ministre.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus
(Jacob) :Merci, Mme la Présidente. Donc,
on se réfère vraiment à la vocation de l'organisme, donc dans la disposition
législative, on précise donc un organisme voué à la conservation et la gestion
de l'espèce floristique et de leurs habitats. Donc, par définition, il est
assez peu commun qu'une entreprise lucrative, donc à but lucratif, est vouée à
ce type d'expertise là. Il reste qu'ils peuvent détenir une expertise, mais un
organisme à vocation, donc le ministère va se tourner vers des organismes dont
c'est l'objectif principal qui est voué à la conservation. Mais ça n'empêche
pas qu'une entreprise privée pourrait collaborer avec un partenaire pour
soumettre un projet à l'intérieur du programme qui serait délégué, ça, une municipalité…
et donc inviter les participants au programme, donc ils pourraient bénéficier
des sommes pour faire de la restauration. À ce moment-là, là c'est à
l'intérieur du cadre normatif du programme que ce serait balisé en tant que
tel.
Mme Lessard-Therrien :
J'entends bien la réponse, tu sais, en même temps, il y a des entreprises
privées qui ont des missions puis qui ont des vocations puis, tu sais, ça peut
être pour éduquer, ça peut être pour prendre soin, ça peut être pour, tu sais,
plein d'objectifs supernobles, en même temps, bien, ces gens-là, tu sais, ils
font des sous, là, ils se paient des salaires… tu sais, ils peuvent faire des profits
aussi. Ça fait que, tu sais, d'enlever la notion de pouvoir faire du profit
avec, tu sais, la destruction des habitats fauniques ou des milieux humides ou
hydriques, tu sais, là, je comprends qu'on est dans de la concordance puis qu'il
y a, tu sais, je ne sais pas jusqu'où on peut aller avec ça, mais, moi, je
tenais quand même à le mentionner, là, que ce serait un peu dommage
qu'éventuellement on aille vers là. Puis, tu sais, je ne vois pas pourquoi il y
aurait des gens qui s'empêcheraient de ça, alors qu'ils peuvent flairer la
bonne affaire, là, tu sais, ça fait que… en tout cas, je voulais manifester ma préoccupation.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il d'autres
interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Juste pour me coucher plus intelligente ce soir, là, quand on parle des
organismes, j'entends ma collègue, puis je me dis : Est-ce qu'il y a une reconnaissance,
je ne peux pas dire légale, y a-t-il une reconnaissance par rapport aux
organismes? C'est-à-dire que, si je suis Canards illimités, je suis reconnu, je
vous dirais même que je suis connu, mais si je suis un plus petit organisme qui
s'occupe de la conservation ou de la gestion de la conservation, je suis peut-être
moins…
Mme
Charbonneau
:
...je ne peux pas dire légale. Y a-t-il une reconnaissance par rapport aux organismes?
C'est-à-dire que, si je suis Canards illimités, je suis reconnu, je vous dirais
même que je suis connu, mais, si je suis un plus petit organisme qui s'occupe
de la conservation ou de la gestion de la conservation, je suis peut-être moins
connu par le... généralement, là, par le public en général, mais je suis connu
par les ministères.
Je prends la balle au bond de ma collègue
qui dit : Tu sais, il y a quelqu'un qui flaire la bonne affaire puis qui
se dit : Tiens, voilà un endroit où je pourrais peut-être... en
disant : Moi aussi, je vais mettre de l'argent dans la cagnotte puis on va
faire quelque chose, mais en même temps, je suis capable de faire des sous avec
ce principe-là. Mais c'est un organisme qui sort de nulle part, qui n'est pas
connu, que ni votre ministère ni votre ministère le reconnaît, mais parce qu'il
est, je dirais, intéressant, le ministère pourrait décider de faire affaire
avec. Donc, sa crédibilité n'est pas reconnue... tu sais, il n'y a pas de
reconnaissance de crédibilité des gens avec qui on fait affaire puisqu'il n'y a
pas d'ordre professionnel sur les organismes de la conservation de la faune,
là, mais c'est juste pour s'assurer qu'il n'y a pas de personne avec des
mauvaises intentions qui pourraient voir tout ce qui se raccroche à un
financement puis dire : Bon, bien, je pourrais aller dans cette
enveloppe-là.
Tu sais, parce qu'on en a des
professionnels des enveloppes gouvernementales, là, qui sont capables de sauter
d'une enveloppe à l'autre puis dire : Ah! bien, si ce n'est pas dans ce
ministère-là... Je vous dirais, il y a des professionnels du discrétionnaire,
il y a des professionnels de la subvention à l'action bénévole, mais il y a
aussi des gens qui sont très habiles pour aller chercher des sommes dans
certains programmes en disant : Bien, nous, on fait ça. Et malheureusement
ça prend souvent quelques années avant qu'on découvre que, tu sais, comme
gouvernement, on s'est peut-être fait avoir ou on est peut-être déçu du
rendement qu'on pensait avoir avec cette entreprise.
Alors, est-ce que, dans les gens avec qui
on fait affaire, vous avez, soit vous ou le ministère de l'Environnement une
liste d'organisme qui dit : Voici avec qui, habituellement, on fait
affaire. Puis quand on sort de cette liste-là, bien, on fait une enquête un
petit peu plus approfondie pour s'assurer que ce n'est pas un
ti-Jos-connaissant qui vient de flairer la bonne chose puis qui décide d'aller
jouer dans l'enveloppe soit d'un ou de l'autre des ministères.
M. Dufour : Bien, je peux
répondre pour le côté de la Faune. Du côté de la Faune, on a quelques
organismes avec lesquels... autres qu'on fait affaire, particulièrement,
exemple, au niveau des oiseaux, au niveau de la sauvagine, par exemple. Mais du
côté floral, je laisserais vraiment le sous-ministre vous répondre par rapport
à ça.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...
• (18 heures) •
M. Martin-Malus
(Jacob) :Merci, Mme la Présidente. C'est
le même principe que le M. le ministre l'évoque. Donc, il y a quelques organismes
avec lesquels on fait affaire régulièrement, Conservation de la nature Canada,
la SNAP, donc différents... la Fondation de la faune, comme j'évoquais tantôt,
mais c'est certain que tout organisme, quel qu'il soit, qui serait envisagé
pour une délégation de tout ou partie du programme ferait l'objet d'une analyse
des lettres patentes, de la vocation. Donc, on parle... ça ne serait pas fait,
là, sur le coin d'une table, si je peux me permettre l'expression. Il reste que...
18 h (version non révisée)
M. Martin-Malus
(Jacob) : ...la Fondation de la faune, comme j'évoquais tantôt,
mais c'est certain que tout organisme, quel qu'il soit, qui serait envisagé
pour une délégation de tout ou partie du programme ferait l'objet d'une analyse
des lettres patentes, de la vocation. Donc, on parle... Ça ne serait pas fait,
là, sur le coin d'une table, si je peux me permettre l'expression. Il reste
que, par rigueur de gestion du bien public, on ferait cette analyse-là, Mme la
députée.
Mme
Charbonneau
:
Je vous dirais, l'expression politique est bonne, parce qu'on le dit des fois,
hein, quand qu'on sent qu'il y a quelque chose qui s'est fait un petit peu
vite, on dit «sur le coin d'une table». Donc, j'apprécie le fait qu'il y a une
étude un petit peu plus approfondie. C'est quelqu'un qui nous arrive d'un peu
nulle part, là. Ça vient un peu rejoindre l'inquiétude que ma collègue avait.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci.
Mme Lessard-Therrien :
...la préoccupation, elle est légitime, là. Tu sais, on en a, des exemples, là,
du passé, où il y a des gens qui ont flairé la bonne affaire pour faire des
affaires avec le gouvernement. Ça fait que, tu sais... C'est ça. Je pense que
ça valait la peine d'être nommé puis que vous le preniez en considération. Tu
sais, c'est bien... J'ai l'impression qu'éventuellement il faudrait peut-être
voir à ce que ce soit plus restrictif ou encadré pour s'assurer que peu importe
qui qui va se retrouver sur la chaise, qui va prendre la décision, bien, que ça
soit fait dans le même esprit que vous nous décrivez là, actuellement.
La Présidente (Mme Grondin) :Y a-t-il d'autres interventions? Donc, nous pourrions...
Mme
Charbonneau
:
95.2, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :95.2... oui. En fait, comme c'est en bloc... Oui, tout à fait.
Donc, M. le ministre, 95.2.
M. Dufour : Donc, je vais
relire 95.2, là.
La Présidente (Mme Grondin) :
Bien, en fait, M. le ministre, compte tenu de l'heure, là... Ça va trop vite,
les choses. Donc, compte tenu de l'heure... Merci pour votre collaboration.
Et je suspends les travaux jusqu'à
19 h 30 ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
19 h 33 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 34)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, votre attention, s'il vous plaît! La Commission
des transports et de l'environnement reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 88, Loi modifiant la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune et d'autres dispositions législatives. Lors de la suspension
de nos travaux cet après-midi, nous en étions à l'étude de l'amendement
introduisant l'article 95.2. Y a-t-il des interventions? Ah! M. le ministre, en
fait, vous l'aviez lu?
M. Dufour : On avait lu simplement
l'article, mais on n'avait pas lu les commentaires.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, je vous invite à lire les commentaires.
M. Dufour : Oui. Donc, les commentaires.
Cet amendement permet d'abord une harmonisation avec la Loi sur la sécurité
civile (chapitre S-2.3) en référant à la notion de sinistre qui y est définie,
qu'il s'agisse d'un sinistre mineur ou majeur. Cette notion est plus adaptée
que celle de catastrophe qui porte à confusion sur le niveau de gravité des
événements en cause. La disposition permet ainsi de soustraire les activités
nécessaires afin de prévenir ou de réparer un préjudice causé par un sinistre à
l'obligation d'obtention d'une autorisation lorsque l'activité aurait pour
effet de posséder hors de son milieu naturel, récolter, exploiter, mutiler,
détruire, acquérir, céder, offrir de céder ou manipuler génétiquement tout
spécimen d'une espèce floristique menacée ou vulnérable.
Cet amendement introduit aussi une
exemption d'autorisation pour ces mêmes activités lorsqu'elles sont réalisées
dans le cadre d'un programme élaboré en vertu de l'article 8.1 de la Loi sur
les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) introduit par l'article
95.1 de ce projet de loi. Ceci facilitera la mise en oeuvre des programmes qui,
à terme, auront un impact bénéfique sur les espèces floristiques menacées…
M. Dufour : …programme élaboré
en vertu de l'article 8.1 de la Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables (chapitre E-12.01), introduit par l'article 95.1 de ce projet
de loi. Ceci facilitera la mise en oeuvre des programmes qui, à terme, auront
un impact bénéfique sur les espèces floristiques, menacées ou vulnérables.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Mme la députée, avez-vous une
intervention?
Mme
Charbonneau
:
Ça me fait sourire quand vous le faites au singulier. Je n'ai pas
d'intervention. Par contre, je veux réitérer le fait qu'on a eu un briefing
technique un peu plus tôt, qui était hors caméra, et la question s'était posée
sur la différence entre sinistre et l'aspect où on vient spécifier, l'aspect
mineur ou majeur, et que j'avais déjà eu les réponses. Donc, non, Mme la
Présidente, je n'ai pas de question sur cet article en particulier.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
je vais procéder à la mise aux… Ah! non, c'est vrai, on l'a… Je vais finir par
me le rappeler à chaque fois. Je vois les grands yeux de la secrétaire. Donc,
nous poursuivons avec l'article… l'amendement, en fait, qui introduit l'article 95.3.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Dufour : Oui. Donc, insérer
après l'article 95.2 du projet de loi, tel qu'amendé, le suivant :
«95.3. L'article 17 de cette loi est
modifié, dans le deuxième alinéa:
«1° par le remplacement du paragraphe 4° par
le suivant:
«4° une activité nécessaire afin d'éviter,
de limiter ou de réparer un
préjudice causé par un sinistre au sens de la Loi
sur la sécurité civile (chapitre S-23);
«2° par l'insertion, après le paragraphe
5°, du suivant:
«6° à une activité réalisée dans le cadre
d'un programme élaboré en
vertu de l'article 8.1.»
Commentaire. Cet amendement introduit
aussi le concept de sinistre à des fins d'harmonisation avec la Loi sur la
sécurité civile (chapitre S-2.3) ainsi que pour évacuer la notion de
catastrophe. Cependant, l'article 17 de la Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables (chapitre E-12.01) régit plutôt les autorisations pour déroger
à l'interdiction d'exercer une activité susceptible de modifier le processus
écologique en place, la diversité biologique présente et les composantes
chimiques et physiques propres à un habitat d'une espèce floristique menacée ou
vulnérable.
L'amendement introduit aussi une
exemption… une exception, plutôt, excusez, pour les activités réalisées dans le
cadre des programmes élaborés en vertu du nouvel article 8.1 de la Loi sur
les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) favorisant la
conservation et la gestion des espèces floristiques désignées menacées ou vulnérables,
de celles susceptibles d'être ainsi désignées et des habitats de ces espèces.
La mise en oeuvre des programmes en est ainsi facilitée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Comme il n'y a pas d'intervention, nous allons poursuivre avec l'article…
M. Dufour : …de celles
susceptibles d'être ainsi désignées et des habitats de ces espèces. La mise en
oeuvre des programmes en est ainsi facilitée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Comme il n'y a pas d'intervention, nous allons poursuivre avec l'article… ou
l'amendement qui introduit l'article 95.4. M. le ministre.
• (19 h 40) •
M. Dufour : Oui.Insérer, après
l'article 95.3 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
95.4. L'article 18 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après «garantie», de «ou le paiement d'une compensation financière
qui correspond aux sommes nécessaires pour compenser l'atteinte aux espèces
floristiques menacées ou vulnérables ou à leurs habitats, et ce,»;
2° par l'ajout, à la fin du troisième
alinéa, de la phrase suivante: «De plus, le ministre informe le demandeur du
montant de la compensation financière qui lui sera exigée avant de lui délivrer
son autorisation.»;
3° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La compensation financière reçue en vertu
du deuxième alinéa est versée au Fonds de protection de l'environnement et du
domaine hydrique de l'État institué en vertu de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (chapitre M-30.001)
et sert au financement d'un Commentaire. L'amendement introduit dans la Loi
sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) la possibilité
pour le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques d'exiger le versement d'une compensation financière lorsqu'il
autorise une activité requise pour des fins éducatives, scientifiques ou de
gestion ou une activité qui modifie l'habitat d'une espèce floristique menacée
ou vulnérable. Cette compensation financière sera calculée conformément à
un futur règlement du gouvernement. L'amendement permet aussi de s'assurer que
le montant de la compensation financière sera communiqué au préalable au demandeur
de l'autorisation d'activité.
Une voix
: …
M. Dufour : Ah oui! Oui, oui,
excusez, excusez, excusez.
Une voix
: …
M. Dufour : Finalement, cet
amendement prévoit que les sommes ainsi perçues par le ministère seront versées
au Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État
institué en vertu de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement
et des Parcs et serviront au financement d'un programme élaboré en vertu du
nouvel article 8.1 de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01)
favorisant la conservation et la gestion des espèces floristiques désignées
menacées ou vulnérables, de celles susceptibles d'être ainsi désignées et des
habitats de ces espèces. Ainsi, ces sommes serviront réellement à compenser les
atteintes aux espèces floristiques menacées ou vulnérables causées par les
activités autorisées.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais essayer de rendre votre soirée plus
intéressante que juste entendre des lectures, après lecture, après lecture.
Dans l'ensemble des mandats qu'on a vus…
M. Dufour : ...ou
vulnérables causées par les activités autorisées.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais essayer de rendre votre soirée plus intéressante
que juste entendre lecture, après lecture, après lecture.
Dans l'ensemble des mandats qu'on a vus auparavant,
on parlait de pouvoir aller chercher une cotisation ou une attribution
monétaire, là, ce que moi j'appelle monnayer des terrains de l'État. Mais c'est
rare qu'on lui donnait une fonction directe dans un fonds. On disait qu'on
pouvait ramasser puis le demander à certains organismes de réinvestir, mais
cette fois-ci, 95.4 mentionne spécifiquement le fonds. Ça s'appelle le Fonds de
protection de l'environnement et du domaine hydrique. Est-ce que c'est parce
qu'ils ont une spécificité qui fait qu'on... c'est par eux qu'on passe pour
faire l'ensemble des choses? Parce que, puisque je n'ai pas l'ensemble de la
loi sur laquelle je travaille présentement, j'imagine qu'il doit y avoir un
endroit où on donne ce pour quoi on fait affaire avec ce fonds-là plutôt que de
dire : Je vais le donner à quelqu'un qui est capable de le gérer, puis,
comme on fait un peu dans le projet de loi n° 88, où là on n'a pas de
spécificité. On travaille avec différents organismes pour pouvoir réinvestir.
Cette fois-ci, on mentionne le fonds avec beaucoup de précision, donc il doit sûrement
y avoir une raison.
M. Dufour : Oui. Bien, la
raison, puis on le verrait en article 96, c'est que le ministère de
l'Environnement a déjà un fonds attribué officiel. Donc, c'est pour ça qu'on
est capable de le préciser, alors qu'au niveau de la faune, on va le créer avec
le projet de loi n° 88 à l'article 96.
Mme
Charbonneau
:
Oui. Mais, au niveau de la faune, rappelez-moi si... ou corrigez-moi, on a
aussi dit qu'il y avait une possibilité de faire affaire avec des organismes à
but non lucratif ou des municipalités à qui... là, il y avait un échange, là, par
rapport à des fonds.
M. Dufour : Il est
possible d'avoir un échange, mais il y a quand même aussi l'objectif de faire
comme le ministère de l'Environnement a...
Mme
Charbonneau
:
O.K. Puis on va le voir plus tard.
M. Dufour : On va le voir
à l'article 96.
Mme
Charbonneau
:
Parfait. Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) :S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons poursuivre avec l'amendement qui introduit l'article
95.5. M. le ministre.
M. Dufour : Oui.
Donc : Insérer, après l'article 95.4 du projet de loi, tel qu'amendé,
le suivant :
L'article 39 de cette loi est modifié
par l'insertion, dans le premier alinéa et après le paragraphe 5°, des
suivants :
«5.1° déterminer les éléments, les barèmes
et les méthodes applicables pour établir le montant de la compensation
financière que peut exiger le ministre du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs en vertu de l'article 18, de même que les
modalités de paiement, les pénalités et les intérêts applicables, le cas
échéant;
«5.2° déterminer la proportion d'une
compensation financière exigée par le ministre du du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs en vertu de l'article 18 pouvant être réduite
dans les cas où une compensation ou un autre type de contribution est exigé par
ce ministre en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre
Q-2). Lorsqu'une...
M. Dufour : …5.2° déterminer la
proportion d'une compensation financière exigée par le ministre du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs en vertu de l'article 18
pouvant être réduite dans les cas où une compensation ou un autre type de
contribution est exigée par ce ministre en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement (chapitre Q-2) lorsqu'une activité est réalisée dans un milieu
humide ou hydrique ou dans les cas où elle est exigée par le ministre des
Ressources naturelles et de la Faune lorsqu'une activité est réalisée dans un
habitat faunique;».
Commentaire. Cet amendement contribue ou
attribue au gouvernement le pouvoir de déterminer par règlement la manière dont
est calculée la compensation financière exigée en vertu du nouveau l'article 18
de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01). L'ensemble
des modalités seront prévues à ce règlement.
Cet amendement prévoit aussi un arrimage
entre la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (chapitre
C-61.1), la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2) et la Loi sur
les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01), afin d'éviter de
compenser plusieurs fois la même perte. Lorsque plus d'un régime de
compensation financière sera applicable, des réductions seront prévues par
règlement afin de s'assurer que les sommes exigées soient en adéquation avec
les pertes réelles. Par concordance, cet arrimage est présent dans les
trois régimes de compensation financière.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Dans le fond, Mme la Présidente, comme on se l'était dit à micro fermé, je
pensais que le ministre était pour la rajouter, mais c'est pour s'assurer qu'il
n'y a pas une double facturation ou un double regard par rapport à une personne
ou un organisme qui fait affaire avec un ministère ou, des fois, peut-être les
deux en même temps, si j'ai bien compris un peu plus tôt, là. Donc, tout ça,
c'est pour s'assurer qu'il y a de doublage.
M. Dufour : Il n'y a pas de
boulon.
Mme
Charbonneau
:
De doublon ou de… Oui, c'est ça, de doublon. C'est peut-être un meilleur
français que doublage.
M. Dufour : Je ne sais pas si
la sous-ministre à l'Environnement voudrait ajouter quelque chose.
Mme
Charbonneau
:
C'est juste pour bien comprendre, parce que, oui, on a un très beau langage
quand on lit, mais, des fois, de pouvoir le mâcher puis le dire dans les termes
plus communs, ça fait comprendre les gens de façon plus intéressante.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus
(Jacob) : Merci, Mme la Présidente. Effectivement, on veut
éviter d'exiger une double compensation pour la même perte. Donc, un milieu
peut être à la fois faunique et un habitat d'espèce floristiquement assez vulnérable.
Donc, on veut éviter que le requérant se trouve à payer aux deux endroits. Il
doit payer une seule fois pour la compensation.
Mme
Charbonneau
:
Comment on fait pour savoir qui va, je le dis peut-être malhabilement, mais qui
va facturer? Est-ce que les ministères... puis j'ai compris tantôt, là, que
vous travaillez vraiment très serré ensemble, mais comment on détermine que la
facture va arriver par un ou l'autre des ministères? Est-ce que c'est l'espèce
menacée? Est-ce que c'est le territoire reconnu? Comment on fait pour
déterminer cet aspect-là…
Mme
Charbonneau
:
...facturé. Est-ce que les ministères... puis j'ai compris tantôt, là, que vous
travaillez vraiment très serrés ensemble, mais comment on détermine que la
facture va arriver par un ou l'autre des ministères? Est-ce que c'est l'espèce
menacée? Est-ce que c'est le territoire reconnu? Comment on fait pour
déterminer cet aspect-là?
M. Martin-Malus
(Jacob) : Ah! donc, Mme la députée, en fait, on va travailler
en collaboration étroite à l'interministériel pour déterminer quel serait
l'effet le plus majeur, le plus préjudiciable, donc à quel ministère va
s'adresser le préjudice le plus important, et c'est donc ce ministère-là qui va
bénéficier de la compensation pour la perte de son... des objets de sa loi, en
fait. Et, à ce moment-là, donc, on répartit systématiquement, à chaque fois
qu'il y a cette possible double compensation, les rôles et responsabilités à
l'interministériel.
• (19 h 50) •
Mme
Charbonneau
:
Donc, si je comprends bien, à partir du moment où on sait qu'il va y avoir un
habitat qui... un habitat ou un espace ou un endroit où je devrai demander une
compensation, l'analyse est faite pour savoir qui aura le plus gros impact. Je
le dis un peu bêtement, mais c'est celui qui a le plus gros impact qui fait la
facture, parce que c'est une meilleure facture, là. Pour s'assurer que la
compensation est juste, j'imagine qu'il faut s'assurer de savoir jusqu'où ça
va. Et on est toujours dans une grille d'analyse pour dire : Bon, bien, à
partir du moment où je demande une compensation, il y a différents éléments
pour m'assurer que la facture que je vais demander de produire... parce qu'on a
vu dans le projet de loi n° 88 qu'il y a une compensation qui peut être
monétaire, mais il y a une compensation qui peut être aussi en territoire.
Donc, on travaille... vous travaillez ensemble. Vous déterminez qui a le plus
gros impact. Celui qui a le plus gros impact récolte la somme, la facture, il
la récolte, et détermine ce qu'il va remplacer.
Parce que l'impact peut être sur les deux
ministères, mais parce que le plus gros impact est faunique ou la flore plutôt
que l'aspect animalier, est-ce que dans votre principe de grandes discussions
entre les deux ministères, il y a une répartition qui dit : Bien, je
vais... ceci sera la facture, je vais la transmettre à la personne ou à
l'organisme, et, à partir des fonds que je vais retirer, je vais te compenser, toi,
autre ministère. Je vais prendre le plus gros de la facture parce que l'aspect
flore est plus important, mais puisque ça touche aussi — et là
j'invente n'importe quoi, mais c'est pour me faire scénario — les
dindons sauvages, puis ça, c'est dans mon ministère, bien, tu vas me compenser
pour l'impact que ça a sur mon ministère ou ça va dans le fonds, puis c'est le
fonds qui va faire la répartition pour s'assurer du renouvellement de
l'habitat.
M. Martin-Malus
(Jacob) : En fait, votre scénario est plausible, ça serait une
possibilité. Je préciserais, par ailleurs, qu'ici, on est dans des pouvoirs
habilitants, donc...
Mme
Charbonneau
:
…ou ça va dans le fonds, puis c'est le fonds qui va faire la répartition pour
s'assurer du renouvellement de l'habitat.
M. Martin-Malus
(Jacob) : En fait, votre scénario est plausible. Ça serait une
possibilité. Je préciserais, par ailleurs, qu'ici on est dans des pouvoirs
habilitants, donc, dans la loi, et ensuite il va être requis d'établir,
justement, ce mode de fonctionnement là par règlement. Donc, le gouvernement…
c'est un règlement de gouvernement qui va devoir être adopté au Conseil des
ministres, qui va établir ce mode de fonctionnement interministériel de façon
transparente, de façon à ce que les promoteurs puissent aussi… tout demandeur,
en fait, puisse prendre connaissance des dispositions d'arrimage
interministériel. Et il serait plausible, là, qu'il puisse y avoir une
répartition en fonction d'un prorata de responsabilités et de préjudices.
Par ailleurs, lorsque les fonds sont
versés, exemple, si je prends l'exemple en vertu de la LEMV, ici… qui seraient
versés au Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de
l'État, ces fonds-là deviennent disponibles pour financer des projets, et on
l'a mentionné dans les discussions préalables, prioritairement dans les régions
où ont été générées ces compensations-là. Donc, ce n'est pas automatiquement
site par site, ces fonds-là vont quand même être disponibles dans une
perspective régionale pour combler des besoins régionaux qui sont exprimés
nommément.
Donc, je préciserais simplement que ce
n'est pas automatiquement il y a eu un préjudice là, l'argent va être réinvesti
précisément à cet habitat-là, il pourrait y avoir un besoin plus important,
plus criant à proximité. Donc, c'est une souplesse que nous donne le Fonds de
protection de l'environnement à cet égard-là.
Mme
Charbonneau
:
Le préjudice…
(Interruption)
Mme
Charbonneau
:
À vos souhaits. Le préjudice causé… vous le dites bien, les sommes ne sont pas
automatiquement réinvesties dans l'endroit où le préjudice est causé. Je
comprends le principe qui veut que ça se peut qu'il y ait des besoins plus
urgents. Mais, dans le fond, si je dis à la personne : Vous allez avoir
une facture pour ce qui a été créé comme dommage, c'est que je reconnais que le
dommage qui a été causé a un impact sur la nature, sur la faune, sur… et
j'essaie de voir ce qui fait que je ne peux pas réinvestir dans le même milieu.
Je comprends quand vous me dites que ça se peut qu'il y ait d'autres urgences,
mais les autres urgences devraient être traitées avec les autres factures qui
vont venir avec le principe où il y a eu un dommage par un individu.
Donc, si je défais, je reprends tout le
temps mon principe de ma tortue… si je défais un habitat de tortue puis que,
par le biais de mon habitat de tortue, j'ai une sorte de quenouille qu'il faut
que je remplace, parce que je suis dans un milieu humide. Qest-ce qui fait que
je dis : C'est moins important de refaire l'habitat de la tortue ou des
quenouilles que de faire les fleurs qui devraient pousser dans un boisé ombragé
à tel endroit, parce que ça, ça a été détruit depuis longtemps? Qu'est-ce qui
fait que je porte... je vais l'utiliser, de la mauvaise façon, je vous avertis,
je l'ai toujours dit et j'ai dit à l'autre légiste, je n'ai aucune qualité de
légiste…
Mme
Charbonneau
:
...ou des quenouilles que de faire les fleurs qui devraient pousser dans un
boisé ombragé à tel endroit parce que ça, ça a été détruit depuis longtemps. Qu'est-ce
qui fait que je porte... Je vais l'utiliser, de la mauvaise façon, je vous
avertis, je l'ai toujours, je l'ai dit à l'autre légiste, je n'ai aucune
qualité de légiste, là. Mais qu'est-ce qu'il fait qu'il y a un préjudice qui a
été créé, il y a quelque chose de malsain qui a été fait et, de ce fait, pour
pouvoir pouvoir corriger pouvoir corriger la situation, je vais facturer
quelqu'un, mais ça se peut qu'un coup qu'il fait son paiement puis que j'ai
récupéré une somme, comme gouvernement, je dise : On ne s'occupera pas de
la zone humide, on va s'occuper de la fleur. Quand, dans le fond, la facture a
été pour compenser pour les gestes à poser ou qui ont été posés.
M. Martin-Malus
(Jacob) :Mme la Présidente, je me
permettrais peut-être de prendre un exemple pour, de la même façon, l'exprimer
le plus clairement possible. Premièrement, milieux humides, c'est une catégorie.
Ici, on parle d'un fonds pour les espèces... les EMV. Donc, ce qui est généré
par une compensation EMV irait vers les espèces menacées et vulnérables et pas nécessairement...
Donc, on évite de changer de tiroir, si vous me permettez l'expression,
première des choses.
Ensuite, on va quand même y aller
prioritairement vers l'espèce qui est affectée. Donc, à titre d'exemple, le ministère
des Transports doit modifier une route parce que c'est accidentogène dans cette
région-là. Et, je ne sais pas, moi, il y a quelques érables noirs, une EMV, qui
doivent être malheureusement... Il y a une incidence incontournable, ils
doivent être déplacés. Et donc certains arbres, s'ils ne sont pas trop grands,
peuvent être déplacés. Donc, le ministère... Présentement, on pourrait exiger
que le ministère des Transports déplace les spécimens. Mais, avec cette
disposition-là, on pourrait aussi exiger une compensation pour cette petite
perte d'habitat là. Et ces argents-là via le Fonds de protection de l'environnement
pourraient être utilisés pour intervenir sur un terrain voisin, exemple, qui
n'appartient pas nécessairement au ministère des Transports, là, et où des
érables noirs sont... ou une espèce exotique envahissante fait en sorte que
leur habitat est en train de se détériorer... Et à ce moment-là les argents du
fonds pourraient être utilisés pour contrôler les espèces exotiques
envahissantes pour assurer une certaine restauration de l'habitat pour l'érable
mort.
Donc, on va toujours tenter de prioriser
l'espèce qui a été affectée par la perte et la compensation spécifique, et
ensuite, tranquillement, s'il n'y a pas d'autres enjeux, parce que le milieu va
avoir été détruit et potentiellement par le ministère des Transports, donc on
ne peut pas nécessairement réinvestir à cet endroit-là spécifiquement. Donc,
tranquillement, en fonction des priorités de cette région-là, on va adapter,
moduler notre intervention, mais toujours dans l'esprit des objets de la loi au
regard des espèces menacées ou vulnérables.
Mme
Charbonneau
:
Donc, j'y vais avec la priorité de ce qui est menacé...
M. Martin-Malus
(Jacob) : Exact.
Mme
Charbonneau
:
...ce qui est vulnérable. Puis après ça, si j'arrive à... toujours dans le même
milieu, la même région, ça, j'ai compris...
M. Martin-Malus
(Jacob) : Exact.
Mme
Charbonneau
:
Je n'essaierai pas de nommer des espèces parce que je vais vous faire passer
d'une colonne à l'autre, je me connais puis je n'ai pas la spécificité de notre
présidente, qui est très à l'affût, donc je ne les nommerai pas. Mais je
comprends ce que vous me dites quand vous dites : On va décliner...
Mme
Charbonneau
:
…puis après ça, si j'arrive à… toujours dans le même milieu, la même région,
ça, j'ai compris, je n'essaierai pas de nommer des espèces, parce que je vais
vous faire passer d'une colonne à l'autre, je me connais, puis je n'ai pas la
spécificité de notre présidente qui est très à l'affût. Donc, je ne les
nommerai pas. Mais je comprends ce que vous me dites, quand vous dites :
On va décliner de par l'importance du geste posé.
Je trouve, par contre, puis je me permets
de le dire, un peu amusant que tous vos exemples passent par le ministère du
Transport, parce que, comme citoyenne du Québec, je vous dirais que c'est toujours
intrigant quand un ministère facture un autre ministère. Normalement, un gouvernement,
c'est un tout, puis ça devrait toujours être la même personne qui fonctionne,
mais là je comprends qu'un ministère peut facturer un autre ministère. Vous
avez été très prudent, vous n'avez pas nommé d'organisme, parce que c'est tout
aussi dangereux de dire Hydro-Québec. Mais je comprends l'exemple que vous me
donnez, et je comprends, avec la formule que vous avez faite, qu'il y a une
déclinaison sur l'importance de ce qui a été affecté, puis comment je peux
regarder dans le milieu, dans la même région. Je ne peux pas prendre le montant
puis l'amener dans une autre région, ça, on l'a vu au préalable, là. Mais je
comprends, avec l'exemple, ce que vous me dites, pour pouvoir déterminer
comment je fais par rapport à où je mets l'argent. Merci. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, peut-être juste, M. le sous-ministre, vous
présenter, parce que j'ai oublié de vous demander de vous présenter. On a
changé d'audience.
M. Martin-Malus
(Jacob) : On a changé de séance, bien sûr. Bien sûr. Je me
présente, donc, Jacob Martin-Malus, sous-ministre adjoint au ministère de
l'Environnement. Un plaisir, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous avons deux autres articles, deux autres amendements, en
fait.
M. Dufour : 102.1.
La Présidente (Mme
Grondin) : On a 102.1 et l'article 70.
M. Dufour : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on poursuit avec l'article 102.1, ça vous
convient?
M. Dufour : 102.1. Parfait.
Donc, insérer, après l'article 102 du projet de loi, le suivant:
«102.1. L'article 46.0.22 de la Loi
sur la qualité de l'environnement
(chapitre Q-2), modifié par l'article 90
du chapitre 7 des lois de 2021, est de
nouveau modifié par l'insertion, dans le
paragraphe 4° et après «exigé», de «par le ministre en vertu de la Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables
(chapitre E-12.01) à l'égard d'une espèce
floristique menacée ou vulnérable
ou».
• (20 heures) •
Commentaire. Cet amendement vise à
prévoir, dans la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2), un
arrimage avec la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune
(chapitre C-61) et la Loi sur les espèces menacées et vulnérables (chapitre E-12.01)
afin de compléter l'arrimage entre les trois régimes de compensation financière
applicables lorsqu'une activité est susceptible d'affecter, à la fois, un
milieu humide et hydrique, un habitat faunique ou une espèce floristique
menacée ou vulnérable. Par concordance…
20 h (version non révisée)
M. Dufour : … Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) afin de compléter l'arrimage
entre les trois régimes de compensation financière applicables lorsqu'une
activité est susceptible d'affecter, à la fois, un milieu humide et hydrique,
un habitat faunique ou une espèce floristique menacée ou vulnérable. Par
concordance, cet arrimage est présent dans les trois régimes de
compensation financière.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mais une chance qu'il y a chance qu'il y a des commentaires, Mme la Présidente.
Parce que dans le principe d'annoncer l'amendement en disant, il rajoute un mot
ici, il rajoute une phrase-là, mon premier commentaire aurait été de
dire : Pouvez-vous me situer, M. le ministre? Puis je l'aurais fait pour
vous taquiner. D'où est-ce que c'est placé dans l'autre loi? Mais le commentaire
vient vous sauver puisque le commentaire vient dire que c'est pour l'arrimage
puis la concordance par rapport aux frais exigés. Mais dans le principe de
mélanger, là, on aurait un bel exemple ici quand on fait qu'on ne situe pas l'amendement,
on dit où est-ce qu'il dans un projet de loi, mais on ne le situe pas dans ses
règles, puis on ne fait que rajouter un mot ici puis un petit bout de phrase
là. C'est assez particulier. Mais je n'ai pas de question puisque j'ai eu le
privilège d'un briefing technique, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, ce que je vous propose, puisqu'il
reste un article au bloc d'articles, mais cet article-là, nous l'avons
suspendu, donc moi, ce que je vous propose, c'est qu'on puisse voter les
différents amendements, donc, qui introduits les articles 95.1 à 95.5, plus
l'amendement qui introduit l'article 102.1. On a deux choix, on vote par bloc
ou on vote un article à la fois ou un amendement à la fois.
Mme
Charbonneau
:
Est-ce que vous me regardez pour me demander si j'ai un choix de préférence,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Grondin) : Bien, nous avions dit…
Mme
Charbonneau
:
Mais je vous dirais qu'on pourrait faire 95 parce que c'est un bloc, 95. Puis,
après ça, on pourrait faire 102. Ce n'est pas parce que je suis mélangée ou
j'ai des questions, c'est juste que c'est plus clair dans le principe du
procès-verbal. Puis, après ça, on s'en va à 70.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ce que nous avions convenu, c'était qu'on votait par
bloc, celui-ci, donc ça serait l'article 95 et l'article 102, les amendements,
en fait, qui introduits. Et, par la suite, nous pourrions revenir à l'article
70 qui a été suspendu.
(Consultation)
La Présidente (Mme
Grondin) : Il n'y a pas d'article 95. C'est ce qu'on me dit,
donc c'est les amendements qui introduisent les articles 95.1 à 95.5.
Mme
Charbonneau
:
Mais pas dans la loi qu'on a présentement, donc dans une autre loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on vote par bloc?
Mme
Charbonneau
:
Je maintiens… Je sais qu'on en avait parlé, mais je vous dis juste que, pour le
procès-verbal, si on fait…
La Présidente (Mme
Grondin) : …95.1 à 95.5.
Mme
Charbonneau
:
Mais pas dans la loi qu'on a présentement. Donc…
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc…
Mme
Charbonneau
:
…dans une autre loi.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, on vote par bloc?
Mme
Charbonneau
:
Je maintiens… je sais qu'on avait… on en avait parlé, mais je vous dis juste
que, pour le procès-verbal, si on fait 95 et tout ce qui en découle, hein, tous
les .1, .2, .3, .4, d'un bloc, comme on s'était dit, puis 102, vu que ce n'est
pas le même chiffre, on fait 102, puis après ça, bien, on s'en va à 70. Mais ça
ne change rien, c'est juste que ça tient plus clair le procès-verbal, mais, en
même temps, je le sais que notre secrétaire, elle tient les choses avec beaucoup
de rigueur, donc si vous voulez mettre 102 avec 95, je n'ai pas… ça ne change
rien à ma soirée, là. Mais je vous dis juste que, pour la clarté des choses, si
vous voulez faire le bloc 95, avec tout ce qui s'ensuit, là, parce que 95
se rend jusqu'à .5, je crois. Puis après ça, on fait 102. C'est juste une
fois de plus que vous allez me demander si je suis d'accord ou pas d'accord.
La Présidente (Mme
Grondin) :C'est ça. En fait, ça vous
convient, M. le ministre? On va voter les amendements qui introduisent les
articles 95.1 à 95.5, en bloc. Et, par la suite, on fera l'article…
l'amendement qui introduit l'article 102.1, et par la suite on reviendra à
l'article 70 qui a été suspendu.
Mme
Charbonneau
:
C'est ça. Je ne sais pas...
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça convient à tout le monde?
Des voix
: Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, allons-y. Donc, par bloc, Mme la secrétaire,
pour les amendements qui introduisent les articles 95.1 à 95.5, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
En bloc, pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, les amendements introduisant les articles
95.1 à 95.5 sont adoptés.
Nous poursuivons avec l'amendement qui
introduit l'article 102.1.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté.
Nous revenons à l'article 70 qui était
suspendu. J'ai donc besoin d'un consentement.
Mme
Charbonneau
:
Consentement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci beaucoup. Et donc, M. le ministre, je
vous invite à lire l'article. Je vois que vous avez également déposé un amendement.
Donc, commençons par l'article du projet de loi. Merci.
M. Dufour : Parfait. Merci.
Donc, article 70 : L'article 128.18 de cette loi est modifié par l'ajout,
à la fin, des paragraphes suivants :
«4° déterminer les éléments, les barèmes
et les méthodes applicables pour établir le montant de la compensation
financière que peut exiger le ministre en vertu des articles 128.7 et 128.8 de
même que les modalités de paiement, les…
M. Dufour : ...128.18 de cette
loi est modifié par l'ajout, à la fin, des paragraphes suivants :
«4° déterminer les éléments, les barèmes
et les méthodes applicables pour établir le montant de la compensation financière
que peut exiger le ministre en vertu des articles 128.7 et 128.8 de même
que les modalités de paiement, les pénalités et les intérêts applicables, le
cas échéant;
«5° déterminer la proportion d'une
compensation financière exigée par le ministre pouvant être réduite dans les
cas où une compensation ou un autre type de contribution est exigée par le
ministre responsable de l'application de la Loi sur la qualité de
l'environnement (chapitre Q-2) lorsqu'une activité est réalisée dans un
milieu humide ou hydrique;
«6° déterminer des zones d'un habitat
faunique dans lesquelles peut être réalisée une activité susceptible de
modifier un élément biologique, physique ou chimique propre à cet habitat.»
Les commentaires : L'article 70
vise d'abord à prévoir que le gouvernement détermine la manière dont est
calculée la compensation financière que peut exiger le ministère des Forêts, de
la Faune et des Parcs d'une personne qui réalise une activité dans un habitat
faunique en vertu des articles 128.7 et 128.8 de la Loi sur la conservation
et la mise en valeur de la faune, modifiés par l'article 66 de ce projet
de loi.
Cet article vise également à prévoir un
arrimage avec la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2) qui
prévoit déjà le versement de compensation financière pour la réalisation
d'activités dans un milieu humide ou hydrique. En effet, il est important de s'assurer
qu'il n'y ait pas de double compensation pour une activité réalisée.
Enfin, cet article vise à permettre
d'intégrer des zones dans les habitats fauniques dans lesquelles pourront être
réalisées des activités afin que les plans des habitats reflètent mieux le
véritable habitat de certaines espèces. Le plan de l'habitat faunique pourrait
ainsi inclure des terres privées dans lesquelles il n'est pas souhaité de
limiter la réalisation d'activités, mais pour lesquels des suivis et des études
régulières peuvent être souhaités.
L'amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : S'il vous plaît.
M. Dufour : Insérer, à la fin
du paragraphe 5° de l'article 128.18 de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune proposé par l'article 70 du projet de loi :
«conformément à cette loi ou lorsqu'une activité est autorisée en vertu de la
Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) à l'égard
d'une espèce floristique menacée ou vulnérable;».
Commentaire : Cet amendement vise à
ajouter les compensations financières exigées en vertu de l'article 18 de
la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01), modifié
par l'article 95.4 du projet de loi, à l'arrimage qui devra être fait par
règlement lorsqu'une activité affecte, à la fois, une espèce floristique menacée
ou vulnérable et un habitat faunique, comme il est déjà prévu dans le cas d'un
milieu humide ou hydrique. Il est important de s'assurer que la même perte ne
soit pas compensée à plusieurs reprises. Par concordance, cet arrimage est
présent dans les trois régimes de compensation financière.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions
sur cet amendement?
Mme
Charbonneau
:
J'ai une question sur le...
M. Dufour : …de s'assurer que
la même perte ne soit pas compensée à plusieurs reprises. Par concordance, cet
arrimage est présent dans les trois régimes de compensation financière.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions
sur cet amendement?
Mme
Charbonneau
:
J'ai une question sur le 5, mais ce n'est pas sur l'amendement, c'est sur le
début du…
La Présidente (Mme
Grondin) : De l'article?
Mme
Charbonneau
:
De l'article. Est-ce que vous préférez que j'attende qu'on soit rendus à
l'article? Parfait.
• (20 h 10) •
La Présidente (Mme
Grondin) : S'il vous plaît. Donc, on va se concentrer sur
l'amendement. Avez-vous des interventions sur l'amendement?
Mme
Charbonneau
:
Non.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, on va procéder à la mise aux voix de
l'amendement. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous
revenons à l'article 70 tel qu'amendé. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. À l'article… à l'alinéa 5° ou au picot 5°, je ne sais
plus comment les nommer, là, la phrase commence comme suit : «déterminer
la proportion d'une compensation financière exigée par le ministre pouvant être
réduite dans le cas où une compensation ou un autre type de contribution…» La
proportion est calculée… je m'arrête vraiment sur le mot «la proportion». La
proportion est calculée de quelle façon?
M. Dufour : Je laisserais la
sous-ministre à la Faune vous répondre, madame.
Mme
Charbonneau
:
J'ai l'habitude de juste lever les yeux, mais là je vais me pencher.
M. Dufour : Oui, elle est
rendue là-bas.
Mme
Charbonneau
:
Moi, j'aime ça voir les gens quand ils parlent, je vais me pencher un peu, vous
êtes loin, Mme la sous-ministre, mais je comprends.
Mme Paquette (Élise) : Est-ce
que je dois me nommer, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Grondin) : S'il vous plaît, Mme Paquette, s'il vous plaît.
• (20 h 20) •
Mme Paquette (Élise) : Oui,
merci. Élise Paquette, sous-ministre associée à la Faune et aux Parcs par intérim.
Alors, effectivement, on l'a évoqué tantôt, au niveau de l'amendement puis des
articles précédents, la compensation, comme on le dit, elle va être… on évite
donc qu'il y ait un doublon, si on peut dire, et puis c'est en fonction, dans
le fond, des pertes, hein, que ça va être évalué, le calcul. Et ce qu'on dit
aussi, c'est que ça va être précisé dans le cadre d'un règlement. Donc, tu
sais, c'est des modalités… elles ne sont pas toutes établies, mais on sait
qu'il y aura compensation proportionnelle à l'atteinte, dans le fond, des… si
c'est une espèce floristique ou une espèce faunique menacée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va, Mme la députée?
Mme
Charbonneau
:
Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Il n'y a pas d'autre intervention?
Mme
Charbonneau
:
J'aimerais ça vous dire que oui, mais, non, je n'en ai pas d'autre, c'est
clair.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, je vais procéder à la mise aux voix
de l'article 70 tel qu'amendé.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 70 tel qu'amendé
est adopté…
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 70, tel qu'amendé, est adopté.
Nous poursuivons avec l'article 71. M. le
ministre.
M. Dufour : Oui : 71.
L'article 162 de cette loi est modifié…
Une voix
: On pourrait
suspendre.
M. Dufour : Oh! Ah! on pourrait suspendre pour laisser les gens partir au
niveau de ministère de l'Environnement. Est-ce que ça vous va?
La Présidente (Mme
Grondin) :Effectivement, je vais
suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 20 h 13)
(Reprise à 20 h 21)
La Présidente (Mme
Grondin) : Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Donc, article
71 : L'article 162 de cette loi est modifié :
1° dans le paragraphe 16° :
a) par le remplacement de «et à
l'enregistrement» par «, à l'enregistrement et à la disposition»;
b) par la suppression de «et fixer, selon
l'espèce, le montant des droits exigibles lors de cet enregistrement»;
2… paragraphe 2°, je veux dire, par le
remplacement, partout où ceci se trouve dans le paragraphe 22°, de «d'animaux…
M. Dufour :
...enregistrement» par «, à l'enregistrement et à la disposition»;
b) par la suppression de «et fixer, selon
l'espèce, le montant des droits exigibles lors de cet enregistrement»;
2° — paragraphe 2, je veux
dire — par le remplacement, partout ou ceci se trouve dans le
paragraphe 22°, de «d'animaux» par «d'animaux ou d'invertébrés»;
3° dans le paragraphe 23° :
a)par
l'insertion, après «poisson» de «, un invertébré, un sous-produit de la faune;
b)par
l'insertion, après «animaux», de «pour les invertébrés et pour les
sous-produits de la faune».
Commentaires : L'article 71 vise
à permettre au gouvernement de prévoir par règlement des règles pour la disposition
d'animaux et de poissons. À l'heure actuelle, la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune permet uniquement de prévoir de telles normes pour
les animaux gardés en captivité. Cette modification permettra en particulier de
prévoir des normes pour se débarrasser d'animaux susceptibles d'être porteurs
d'agents pathogènes.
L'article 71 vise également à retirer
le pouvoir du gouvernement de prévoir les frais pour enregistrement des animaux
ou du poisson. Ce pouvoir sera dorénavant confié au ministre des Forêts, de la
Faune et des Parcs en vertu de l'article 162 de la Loi sur la conservation
et la mise en valeur de la faune, modifié par l'article 72 de ce projet de
loi. En effet, la plupart des tarifs prévus en vertu de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune sont fixés par le ministre des
Forêts, de la Faune et des Parcs en vertu de l'article 163 de cette loi.
Cet article vise aussi à effectuer un ajustement
de concordance afin de prévoir, à l'instar de l'article 42.1, introduit
par l'article 25 de ce projet de loi, que le ministre des Forêts, de la
Faune et des Parcs peut réglementer la garde en captivité d'invertébrés.
Enfin, l'article 71 vise à prévoir la
possibilité pour le gouvernement de prévoir des normes pour l'importation et
l'exportation d'invertébrés et de sous-produits de la faune.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Une courte intervention, Mme la Présidente. Puis l'article 71, c'est un article
qui fait trois pages. Ce n'est quand même pas rien. Mais il y en a beaucoup,
dans ce qui est proposé comme amendements, qui est de la concordance avec les
définitions qu'on a à l'article 1. Ça, j'ai compris.
Par contre, dans les commentaires, le ministre
disait : «L'article 71 vise également à retirer le pouvoir du gouvernement
de prévoir les frais pour l'enregistrement des animaux ou du poisson. Ce pouvoir
sera dorénavant confié au ministère des Forêts.» Je veux... J'essaie de...
bien, pas «j'essaie de comprendre»... Le cheminement, c'est : ce n'est
plus le gouvernement. Ce n'est plus politique. C'est administratif, ça passe
par le ministère. Donc, je vais utiliser les mots que je connais le mieux, là.
Ce n'est plus le cabinet, le ministère, c'est un fonctionnaire dans une région
qui a l'obligation d'appliquer un peu... puis quand je dis «fonctionnaire», là,
voyez là juste le respect que j'ai pour les gens qui y travaillent, parce
qu'ils ont tous... on m'expliquait, là, que tout le monde avait un titre, là,
du gardien du territoire au garde de la faune, mais son patron l'appelle un
«fonctionnaire»...
Mme
Charbonneau
:
..dans une région qui a l'obligation d'appliquer un peu — puis quand
je dis «fonctionnaire», là, voyez là juste le respect que j'ai pour les gens
qui travaillent parce qu'ils ont tous... on m'expliquait, là, que tout le monde
avait un titre, là, du gardien du territoire au garde faune, mais son patron
l'appelle un «fonctionnaire», là. Je ne suis pas sûre que, si je rentre dans le
bureau, c'est comme ça qu'il l'appelle, mais mettons que son chef, son
fonctionnaire en chef, là... — donc, ce n'est plus quelque chose qui
coule du cabinet ou du ministère en titre, mais de la région qui s'occupe de
faire le travail, là, qu'on lui demande de faire. C'est un... à la limite, je
vous dirais, c'est un peu mélangeant, mais je comprends. J'ai juste besoin de
vous entendre me confirmer, dans le fond, la facture, elle est signée par qui.
M. Dufour : Je laisserais le
légiste, parce que c'est une... on est dans la situation de... au niveau du
légiste, là, pourquoi que ça serait comme ça, que ça serait fait de cette
façon-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, je vous invite à vous présenter, s'il vous
plaît.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Gabriel Tremblay-Parent, avocat au ministre de la Justice du Québec. En fait,
ça va être un règlement du ministre, alors qu'à l'heure actuelle, c'est un règlement
du gouvernement. Donc, ça va être... vous allez voir, là, à l'article 72,
là, où on vient du prévoir le pouvoir du ministre de prévoir par règlement, là,
la tarification applicable pour l'enregistrement.
Mme
Charbonneau
:
La différence entre quand je dis... parce que, pour moi, quand le dis «le gouvernement»,
c'est le ministre, mais on semble faire une distinction entre le gouvernement
et le ministre. Donc, faites juste me faire la distinction pour être sûr que je
vous suis, là, dans le raisonnement.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, on a deux types de... tu sais, de règlement. On a un règlement...
Quand on parle de règlement du gouvernement, c'est quand la loi prévoit, là,
que c'est un règlement du gouvernement. À ce moment-là, ça prend un décret, ça
prend une décision du Conseil des ministres pour, d'abord, la prépublication,
puis, ensuite, l'adoption, du règlement, alors que quand c'est un règlement du ministre,
c'est par arrêté. Donc, ça va prendre une publication à la Gazette
officielle, même une prépublication, là, sauf dans les cas où la
prépublication est exemptée, là... on est exemptés de la prépublication,
pardon. Mais donc c'est vraiment décret versus arrêté.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, y a-t-il... il n'y a pas d'autre
intervention sur l'article 71? Donc, je vais procéder à la mise aux voix
de cet article. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 71 est adopté. M.
le ministre, l'article 72.
M. Dufour : 72. L'article 163
de cette loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe 5° du
premier alinéa, du paragraphe suivant :
«5.1° fixer les droits exigibles pour
l'enregistrement d'animaux ou de poissons;».
Commentaire : L'article 72...
La Présidente (Mme
Grondin) : …l'article 72.
M. Dufour : 72. L'article 163
de cette loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe 5° du
premier alinéa, du paragraphe suivant : «5.1° fixer les droits exigibles
pour l'enregistrement d'animaux ou de poissons;».
Commentaire. L'article 72 vise à prévoir
que le ministre des Forêts, de la Faune et de Parcs peut prévoir, par
règlement, les droits exigibles pour l'enregistrement d'animaux ou de poissons.
En effet, ce pouvoir sera retiré au
gouvernement par l'article 70 de ce projet de loi qui modifie l'article 162 de
la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Si vous me
permettez, Mme la Présidente, j'aurais peut-être un élément d'ajout que j'ai
comme note.
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y.
M. Dufour : Puis ça pourrait peut-être
compléter l'explication sur l'article précédent. En 2009, lorsque la dernière
fois que le projet de loi avait été ouvert, tous les tarifs avaient été
transférés au ministre, sauf celui de l'enregistrement. Donc, on vient
régulariser la situation.
Mme
Charbonneau
:
C'est une bonne explication. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il des interventions sur l'article
72?
Je procède donc à la mise aux voix de cet article.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. L'article 72 est adopté. L'article 73
M. Dufour : L'article de
73 : L'article 164 de cette loi est modifié par l'insertion, dans le
premier alinéa et après «l'article 163», de «de même qu'un arrêté pris en vertu
de l'article 122.6».
Commentaire. L'article 73 vise à prévoir
une exemption de publication préalable de 45 jours prévue à la Loi sur les
règlements (chapitre R-18.1) avant la prise de l'arrêté prévu à l'article 122.6
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 59 de ce projet de loi.
En effet, l'arrêté pris en vertu de cet
article vise à interdire la réalisation d'une activité ou la circulation dans
un refuge faunique, ou de modifier les conditions pour sa réalisation en cas
d'urgence. Il doit donc pouvoir entrer en vigueur rapidement, en l'occurrence le
15e jour suivant sa publication à la Gazette officielle du Québec en
vertu de la Loi sur les règlements.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il des interventions sur
cet article?
Donc, je procède à la mise aux voix de l'article
73. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 73 est adopté. L'article
74, M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Je fais
juste… quelque chose…
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous propose, comme l'article comporte plusieurs articles,
je vous propose de procéder un à la fois.
M. Dufour : Un à la fois.
Une voix
: Merci…
• (20 h 30) •
M. Dufour : …
20 h 30 (version non révisée)
M. Dufour : …
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous propose… comme l'article comporte plusieurs
articles, je vous propose de procéder un à la fois…
M. Dufour : Un à la fois.
Merci, Mme la Présidente. Je voyais que j'avais beaucoup de lecture. Donc,
l'article 74 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 164, des chapitres suivants :
«Chapitre VI.1
«Projets pilotes
«164.1. Le ministre peut, par arrêté,
autoriser la mise en oeuvre de projets pilotes visant à expérimenter ou à
innover en matière de gestion, de surveillance, de protection, de conservation
ou de mise en valeur de la faune et de son habitat ou à étudier, à améliorer ou
à définir des normes applicables en telles matières.
«Le ministre peut également, dans le cadre
de ces projets pilotes, autoriser toute personne ou tout organisme à offrir ou
à effectuer des activités de gestion, de surveillance, de protection, de
conservation ou de mise en valeur de la faune et de son habitat selon les
normes et des règles qu'il édicte, différentes de celles prévues par toute loi
ou tout règlement dont l'application relève du ministre.
«Ces projets pilotes sont établis pour une
durée maximale de quatre ans que le ministre peut prolonger d'au plus un an. Le
ministre peut, en tout temps, modifier un projet pilote ou y mettre fin. Il
peut également déterminer, parmi les dispositions du projet pilote, celles dont
la violation constitue une infraction et fixer les montants minimal et maximal
dont est passible le contrevenant. Ce montant ne peut être inférieur à 500 $
ni supérieur à 3 000 $.
«Les résultats du projet pilote doivent
être publiés sur le site Internet du ministère au plus tard un an après la fin
du projet pilote.»
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce que vous souhaitez lire le commentaire, M. le
ministre?
M. Dufour : Oui. Les
commentaires sont-u général? Non. O.K. Commentaire. L'article 164.1 de la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 74 de ce projet de loi, vise à permettre au ministre d'autoriser
la mise en oeuvre de projets pilotes visant à expérimenter ou à innover en
matière de gestion, de surveillance, de protection, de conservation ou de mise
en valeur de la faune et son habitat, ou à étudier, à améliorer ou à définir
des normes applicables en telles matières.
Dans le cadre de ces projets pilotes, le
ministre pourra autoriser la dérogation à des normes prévues dans la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune ou dans les règlements édictés en
vertu de celle-ci. Il peut également prévoir de nouvelles normes applicables.
Le ministre peut autoriser une personne ou un organisme en particulier à
réaliser une activité contraire aux normes en vigueur aux conditions qu'il
détermine. Le ministre pourra prévoir dans l'arrêté que la contravention aux
nouvelles normes ou aux normes modifiées constitue une infraction. Les projets
pilotes qui pourront être autorisés seront d'une durée maximale de quatre ans,
qui peut être prolongée d'un an par le ministère… par le ministre, excusez.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc,
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci…
M. Dufour : ...aux
nouvelles normes ou aux normes modifiées, constitue une infraction. Les projets
pilotes qui pourront être autorisés seront d'une durée maximale de quatre ans,
qui peut être prolongée d'un an par le ministère... par le ministre, excusez.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Donc, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais faire référence à un mémoire qu'on a reçu du
Club canadien de Chiens de rouge de Hanovre et de Bavière, autrement dit le
principe du chien de sang. Puisqu'on avait... On en a parlé brièvement au début
de la loi puis on a dit : Bien, éventuellement, on va arriver à des
moments où ça va être une discussion un peu plus pointue. Ils nous faisaient
une recommandation, puis je vous la lis, M. le ministre, parce qu'elle se situe
à l'intérieur de 74, et soit vous ou quelqu'un de votre équipe me répondra pour
me dire comment on peut le percevoir. Mais eux, ce qu'ils nous écrivent,
c'est : «En l'absence de règlement, le CCCRHB — parce que c'est
leur acronyme, puis je ne suis pas capable de mettre une voyelle pour faire un
mot intelligent avec ça, mais c'est leur acronyme — recommande de
conserver l'article 74 et de développer un projet pilote incluant l'arme à
feu, le matériel de recherche adéquat et une formation complète pour les
conducteurs de chien de sang en attendant l'adoption des mesures annoncées dans
le projet de loi n° 88.»
Et ce que je comprends, c'est qu'à 74 on
commence à parler des projets pilotes puis que là on détermine non seulement un
montant qui pourrait être une amende, mais on détermine aussi le temps d'un projet
pilote. Dans l'argumentaire qu'ils font au préalable, c'est qu'il n'y a pas de formation
obligatoire pour un propriétaire de chien de sang. Par contre il y a des
séminaires qui sont en place, qui pourraient, de par un projet pilote, devenir
obligatoires. Si tu veux être un représentant du principe de chien de sang, il
pourrait y avoir, dès l'été 2021, un séminaire à suivre obligatoirement pour
adapter à la réalité du port d'armes en situation de recherche et de lecture du
chien.
Je sais aussi que, quand ils sont venus
vous jaser en commission, ils ont aussi... on a un peu parlé des moyens qu'on
utilise pour mettre fin à la vie du gros gibier. On en a parlé au début du
projet de loi parce qu'on se disait qu'il fallait s'y attarder un peu. Vous
nous avez dit, puis je veux être sûre de ne pas me tromper, vous me corrigerez,
là, mais qu'il y avait un projet pilote avec les chiens de sang en ce moment. Est-ce
qu'on peut imaginer, par le principe de 74, que le projet serait prolongé ou on
arrive à sa fin puis on va enfin avoir une obligation non seulement de
reconnaissance, mais aussi d'habilité des gens qui sont reconnus comme des
conducteurs de chien de sang? Je cherchais le bon terme, c'est «conducteur» de
chien de sang.
M. Dufour : Bien, ce que le
club canadien de chiens rouges de Hanovre...
Mme
Charbonneau
:
…enfin avoir une obligation non seulement de reconnaissance, mais aussi d'habilité
des gens qui sont reconnus comme des conducteurs de chiens sang. Je cherchais
le bon terme, c'est conducteur de chiens de sang.
M. Dufour : Bien, ce que le
club canadien de chiens rouges de Hanovre vous a envoyé au bout de ligne, moi,
ce que j'en comprends, concrètement parlant, c'est que, présentement, il y a un
projet pilote avec les chiens de sang qui délimite certaines règles, dont,
entre autres, pour achever la bête, les souffrances de la bête avec l'arme
blanche. Naturellement, même si, demain matin, on réussit à faire le projet de
loi, tout est mis en place, il faut bien comprendre que, pour la
réglementation, il faut calculer… ce qu'on m'explique au ministère, c'est entre
12 et 18 mois avant d'arriver à la réglementation parce qu'il y a beaucoup
de choses qu'il faut regarder. Normalement, tu vas regarder dans d'autres pays
comment qu'ils agissent. Est-ce qu'il y a une charge pour… Si je regarde en
Europe, les Européens, souvent, ils ne chargent pas pour faire ça, ils le font
par principe de bien-être animal. Donc, il y a toute cette nomenclature-là
qu'il faut arriver. Donc, eux, ce que j'en comprends, c'est qu'ils veulent
voir, c'est entre la journée qu'on adopte le projet de loi, avec la mise en
place des règlements officiels qui va délimiter, est-ce qu'on les oblige à
suivre une formation?
Moi, à date, j'ai déjà plusieurs
informations. Si je regarde ici, au Québec, le cours, ce n'est pas très
dispendieux, c'est une petite formation qui est assez succincte. Par contre, si
on regarde en Europe, si on parle avec un conducteur de chiens de sang
européen, il va nous dire que, même si ça fait 15 ans qui est là-dedans,
il est encore en apprentissage, parce qu'une nouvelle bête, une nouvelle race,
il y a des teckels, il y a chien rouge, il y a différentes bêtes qui peuvent
faire office, et avec le temps, ils ont développé plus d'affinités avec
certaines bêtes qu'avec d'autres aussi.
Mais tout ça, tout ça pour dire que ce qui
nous présente, c'est de dire : Une fois que le projet de loi serait adopté,
on peut-u avoir un projet de loi qui va peut-être nous permettre, justement,
l'arme à feu? Quelles seront les conditions? Bien, l'objectif, c'est ça, c'est
de créer un projet pilote, justement, pour être capables d'aller de l'avant
avec différents enjeux. Parce que c'est sûr et certain que réglementer tout
l'aspect chien de sang, on ne peut pas y aller… il y a beaucoup d'enjeux, hein.
Juste l'autre jour, si vous vous souvenez, dans la première semaine qu'on a
travaillé le projet de loi, on a eu des questions à savoir c'est-u le chasseur
qui ferait achever la bête, est-ce que c'est… Donc, ça, ça s'inscrit tout dans
la réglementation au bout de la ligne, mais ça peut passer par un projet de
loi… un projet pilote, je veux dire, avant ça.
Mais, pour nous, je vais laisser
peut-être, pour finir, la parole à la sous-ministre à la Faune, mais je suis
certaine qu'elle va vous dire qu'elle est tout à fait d'accord avec ce qui a
été avancé, ce que vous venez d'avancer.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite à vous présenter, tant qu'à faire.
Mme Paquette (Élise) : Oui?
Ah! d'accord. Merci. Élise…
M. Dufour : ...mais, pour nous,
je vais laisser peut-être, pour finir, la parole à la sous-ministre à la Faune,
mais je suis certaine qu'elle va vous dire qu'elle est tout à fait d'accord
avec ce qui a été avancé, ce que vous venez d'avancer.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite à vous présenter, tant qu'à faire.
Mme Paquette (Élise) : Oui?
Ah! d'accord. Merci. Élise Paquette, sous-ministre associée à la Faune et aux
Parcs, par intérim. Merci de me laisser la parole. Si Mme Bergeron avait
un rêve tantôt, moi, je peux vous dire que je rêve de pouvoir faire des projets
pilotes dans le cadre de notre loi et de notre réglementation. Pourquoi? Parce
qu'on a énormément de règlements qui découlent de notre loi, et qu'avant de
mettre ça dans un règlement, je pense que c'est plus, comment je dirais,
pertinent d'en faire une expérience pilote, d'en délimiter qu'est-ce que ça
prend vraiment, puis ensuite on le statue dans le cadre d'un règlement.
C'est un article qui existe dans d'autres
lois, et j'étais un peu jalouse de voir que d'autres ministères avaient cette
possibilité-làm puis je me disais : Mon Dieu! qu'on se limite, tu sais, on
devrait expérimenter, explorer, puis un coup qu'on a fait, qu'on a trouvé le
bon projet pilote, on l'encadre officiellement. Donc, c'est une modification
qui nous tient vraiment à coeur, puis l'exemple des chiens de sang est un très
bel exemple. Comme disait le ministre, nous, on aimerait ça, on avait fait un
petit projet pilote maison avec les petits moyens du bord, mais on ne pouvait
pas permettre avec l'arme blanche, ça fait qu'on avait permis, là, dans le
fond, c'est-à-dire à l'arme à feu, on avait permis avec l'arme blanche. On a vu
les limites que ça amenait, tout ça, tandis que là on veut se donner vraiment
le temps de faire un vrai projet pilote, de l'évaluer, de voir ce que ça donne,
puis après de proposer des modifications réglementaires.
• (20 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va, Mme la députée, d'autres interventions?
Mme
Charbonneau
:
J'ai d'autres interventions, Mme la Présidente, parce que…
La Présidente (Mme Grondin) :
Allez-y.
Mme
Charbonneau
:
Parce que je comprends que, quand on travaille dans un ministère, on peut avoir
des rêves. Je comprends ça, je comprends celui de Mme Bergeron comme je peux
comprendre le vôtre. Mais à la fois, quelquefois, je le dis en toute honnêteté,
des fois c'est long. Puis je comprends quand vous me dites : Je rêvais
d'avoir la possibilité de faire des projets pilotes, parce que ça vient
nécessairement avec une enveloppe budgétaire, faire des projets pilotes. Il
faut être capable de les financer, de les avancer et ce que les gens de chiens
de sang nous avaient dit ou nous font comprendre, c'est que c'est ardu, de
finir la job avec une arme blanche. C'est non seulement ardu, mais quelquefois,
puis vous nous avez sensibilisé à ça au début du projet de loi, quelquefois la
bête est encore agressive, là, ce n'est pas parce qu'elle est blessée qu'elle
est couchée à terre puis qu'elle ne bouge plus. Donc, je comprends quand vous
me dites : Je rêve de pouvoir mettre en place des projets pilotes puis,
habituellement, bien, ça peut prendre entre 18 mois à 24 mois pour pouvoir
passer de projet pilote à projet en action et évident.
Mais j'ai une inquiétude, parce que, bien,
un, quand ils nous ont écrit, ils nous ont même donné une proposition de
facturation qui peut exister, d'après le poids de la bête, ils nous ont
sensibilisés…
Mme
Charbonneau
:
…à 24 mois pour pouvoir passer de projet pilote à projet en action et évident,
mais j'ai une inquiétude parce que, bien, un, quand ils nous ont écrit, ils
nous ont même donné une proposition de facturation qui peut exister d'après le
poids de la bête. Ils nous ont sensibilisés au fait que faire ça à l'arme
blanche, là, il y a des fois où ça brise le coeur, parce qu'il faut que tu
poses un geste puis, malgré que c'est des chasseurs, il ne faut jamais enlever
l'aspect émotif de mettre à mort un animal. Ce n'est jamais quelque chose de
simple, surtout si tu le fais avec une arme blanche plutôt qu'avec un fusil ou
une autre arme, là, je dis un fusil, mais une autre arme.
Donc, permettez-moi de vous dire, si votre
rêve à vous, c'est de faire des projets pilotes, j'ai été éveillée par vous, M.
le ministre, sur le principe des chiens de sang, je nous souhaite de les voir
en action le plus rapidement possible. Même si vous me dites ils sont déjà en
action, en ce moment, il y a des gens qui se disent : Je n'ai pas le goût
de m'engager parce qu'il va falloir que je finisse ça avec une arme blanche,
puis ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse parce que je trouve ça violent
ou je trouve ça difficile.
On a vu qu'on a essayé de modifier
certaines règles pour tout ce qui est lumière de nuit, hein, parce qu'on s'est
dit : Bien, le chasseur ne peut pas avoir une lampe frontale, mais le
conducteur de chien de sang pourrait peut-être parce que lui, son mandat est
différent. Ils nous ont aussi sensibilisés au fait que la bête doit toujours
être référée au chasseur et non au conducteur de chien de sang, parce que lui,
ce n'est pas le chasseur, c'est plus le détecteur de la bête blessée.
Donc, j'entends votre désir d'avoir des
projets pilotes, mais je vous... je m'engage en disant : Je vous souhaite
de faire le plus rapidement possible la deuxième étape, s'il le faut, parce que
c'est aidant, ça fait en sorte qu'on a une comptabilité de la bête peut-être un
peu plus facilement et qu'on s'assure d'un état de confort chez la bête où là
on règle la chasse rapidement, j'ose le dire comme ça.
Donc, je voulais soulever cet aspect-là, parce
qu'ils sont toujours reconnus que sur projet pilote, les chiens de sang. Les
conducteurs de chien de sang ne sont pas reconnus officiellement. Il n'y a pas d'association
officielle. Puis je me souviens qu'on s'était parlé hors micro, puis vous
m'aviez dit : Il y a même quelqu'un qui m'a dit : Ce n'est pas
n'importe quel chien, puis il faut vraiment regarder la sorte de chien qu'on
prend. Et je peux comprendre qu'ils ont un principe là-dessus, mais je pense
qu'on est capables de regarder plus loin.
Encore une fois, la seule chose qui
m'inquiète, hein, on n'est pas l'Europe, ça, je vous le dis, là. Puis en ce
moment on a une commission spéciale qui s'arrête sur mourir dans la dignité,
puis je ne veux surtout pas comparer un avec l'autre, mais des fois ça prend du
temps avant qu'on se décide. Puis là on a déjà quelque chose qui est presque
bien dessiné, il faut juste l'adapter au Québec puis s'assurer qu'on le fait correctement.
Je vous assure, M. le ministre, que je ne pense pas que ça va être fait
gratuitement parce qu'on en a, des chasseurs, au Québec, puis on en a, des gens
qui ont... Donc, je ne suis pas sûre de l'aspect gratuit, mais faisons en sorte...
Mme
Charbonneau
:
…là, on a déjà quelque chose qui est presque bien dessiné, il faut juste
l'adapter au Québec puis s'assurer qu'on le fait correctement. Je vous assure,
M. le ministre, que je ne pense pas que ça va être fait gratuitement, parce
qu'on en a des chasseurs, au Québec, puis on en a, des gens qui ont… Donc, je
ne suis pas sûre de l'aspect gratuit, mais faisons en sorte qu'on passe
rapidement à l'autre projet pilote, qui fait qu'on est armé ou on est mieux
équipé pour mettre fin à la vie de l'animal qui est enfin trouvé, puis qui est
blessé de façon grave ou mineure, mais qui est blessé.
M. Dufour : Et, justement, la
première phase du projet pilote, avec l'arme blanche, a permis, justement, ce
qui a été écrit dans le mémoire, justement, que ce n'était peut-être pas la meilleure
solution. Mais c'est pour ça qu'on est capables de, déjà, avec certains
éléments, puis il y a beaucoup… là, on s'arrête beaucoup, présentement, à
l'arme, là, quand on en parle, mais au-delà de l'arme, au-delà de la recherche…
pas de la recherche, mais de la… à qui appartient la bête, on le sait que c'est
le chasseur, mais que ça soit le conducteur de chiens de sang, il y a plusieurs
petits éléments techniques qu'il faut s'attarder, puis c'est pour ça que c'est
important.
Prenons le cas, exemple, puis je jasais
avec des conducteurs de chiens de sang européens, l'autre jour, puis qui me
disaient : Il y en a qui essaient de dompter leurs chiens avec du sang de
boeuf, alors que ça… le chien, s'il est «mindé» à trouver du sang de boeuf, il
n'est pas «mindé» à trouver, exemple, du sang d'un animal…
Mme
Charbonneau
:
Un orignal.
M. Dufour : …un gibier,
exemple, ce qu'on appelle un orignal ou quoi que ce soit, un ours. Dans… ce
n'est peut-être pas la meilleure technique pour leur montrer, donc même la
manière de faire la préparation pour développer les capacités du museau du
chien, donc tout ça doit être planifié. Ce n'est pas une affaire qui se fait
simplement, puis qu'il va falloir quand même avoir un certain encadrement pour
s'assurer qu'on introduit un nouvel élément dans le domaine de la préservation
ou du bien-être animal, qui soit de façon compétente. Donc, c'est pour ça que
c'est important que chaque action soit prise en temps et lieu, et on a quand
même déjà l'expérience de 2019. Donc, je pense qu'il y a des choses qui
avancent quand même très, très bien de ce côté-là.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, c'est très intéressant. Je vous dirais, vous savez, un peu
plus tôt on a parlé des produits synthétiques ou des produits naturels. On a
beaucoup parlé de l'urine…
Mme
Charbonneau
:
…de certains animaux qui est utilisée pour la chasse.
M. Dufour : L'urine, oui.
Mme
Charbonneau
:
Est-ce que, dans le principe d'un projet pilote, les conducteurs de chiens de
sang pourraient avoir accès à ce que vous avez appelé, puis je pense que c'est
intéressant de le regarder, le… on a parlé du sang de boeuf, ce n'est pas du
tout là-dessus qu'on veut développer l'odorat du chien. Alors, est-ce que les
gens pourraient avoir accès à un produit naturel qui pourrait être dans le
projet pilote, ou, puisque c'est un projet animalier puis que dans un article
précédent on a proscrit l'accessibilité à ces produits ou à cette façon de
faire, il va…
Mme
Charbonneau
:
...les gens pourraient avoir accès à un produit naturel, qui pourrait être dans
le projet pilote? Ou, puisque c'est un produit animalier, puis que, dans un article
précédent, on a proscrit l'accessibilité à ces produits ou à cette façon de
faire, il va falloir revenir sur nos pas? Ou, puisque c'est dans un projet
pilote, on va pouvoir le mettre en place? Un projet pilote, je n'ai pas souvent
utilisé ça, là, dans d'autres législations, donc pour moi, c'est... Elle est
où, la ligne entre ce qui est régi par la loi comme propice à être utilisé,
puis ce qui peut être vraiment utilisé dans un projet pilote, pour ne pas qu'un
vienne contredire l'autre?
M. Dufour : Oui, bien, je vais
laisser les experts, moi, se prononcer. Mais c'est sûr et certain que moi, je
continue à m'informer, puis à chaque fois que j'ai une nouvelle discussion sur
ce sujet-là, j'en apprends. Il y a des belles réussites, il y a des belles
façons de penser, qui sont toujours intéressantes de voir, puis après ça,
comment qu'on le met en application.
Puis, comme on disait, lorsqu'on avait
fait les présentations, j'avais parlé, entre autres, des chiens de rouge. Mais
on a d'autres types de chiens de capacités incroyables, là. Et justement,
encore, l'autre jour, j'avais trois, quatre sortes de chiens, vraiment, qui
étaient mises plus de l'avant en Europe que d'autres types de bêtes. Donc, tout
ça aussi fait partie de la mentalité de qu'est-ce qu'on veut développer au
niveau du conducteur de chiens de sang au Québec, là.
Et on l'a dit, je pense qu'il y avait quelqu'un
qui était arrivé avec cet élément-là aussi, au niveau américain, on est rendus,
je pense, à 80 États, autour de 80 États qui ont adopté aussi...
Mme
Charbonneau
:
...la façon de faire.
M. Dufour : ...donc, cette
activité-là, là. Donc, je pense qu'on est dans un alignement, là, qui est très
gagnant-gagnant présentement.
Mme
Charbonneau
:
Et si on est capables d'avoir des chiens qui détectent la COVID chez les gens,
à l'aéroport, j'imagine...
M. Dufour : On pourrait être
capables.
Mme
Charbonneau
:
...qu'on est capables de développer, chez d'autres sortes de chiens aussi, là...
M. Dufour : Exact.
Mme
Charbonneau
:
...le principe du chien de sang.
Donc, je vais laisser vos experts me
répondre par rapport à la possibilité d'utiliser un produit qui n'est pas
synthétique, mais naturel, pour pouvoir faire un projet pilote pour développer
l'odorat de nos chiens.
• (20 h 50) •
Mme Paquette (Élise) : Oui,
effectivement. Bien, ce qu'on mentionne, c'est que, dans le cadre du projet
pilote... permet de déroger à certaines règles. Donc, on pourrait, pour des
fins d'expérimentation, de projet pilote, déroger à ces règles-là, qu'on ne
généralise pas pour les autres, là. Les projets pilotes, ça permet beaucoup
d'identifier c'est quoi, les meilleures pratiques, c'est quoi, les meilleures
façons de faire, puis ensuite de les mettre dans la réglementation. C'est
vraiment... Comme je dis, il y a d'autres ministères... Moi, je pense au MAPAQ,
là, mais je sais qu'il y en a d'autres ministères qui ont ça dans leur loi
constitutive, la possibilité de faire des projets pilotes, et je trouve que
c'est un outil vraiment utile.
Mme
Charbonneau
:
La relation avec... Mme la Présidente, le masque... la relation avec les
animaux, des fois, on les voit aussi au niveau des comportements. Ce matin,
j'écoutais un reportage qui parlait d'un chien qui prenait sa retraite, mais
c'était un chien de soutien, quand les gens faisaient des témoignages
difficiles. Donc, vous avez raison de dire qu'on les retrouve à différents
endroits. Mais...
Mme
Charbonneau
:
...la relation avec les animaux, des fois, on les voit aussi au niveau des
comportements. Ce matin, j'écoutais un reportage qui parlait d'un chien qui
prenait sa retraite, mais c'était un chien de soutien quand les gens faisaient
des témoignages difficiles. Donc, vous avez raison de dire qu'on les retrouve à
différents endroits, mais j'apprécie de savoir maintenant qu'un projet pilote
peut ne pas être soumis à une loi si c'est pour faire la découverte de certains
aspects de cette mise en place de nouvelles façons de faire.
Ma dernière question sur le principe du
chien de sang puis du projet pilote, c'est qu'en ce moment, si je comprends
bien, c'est dans une région donnée. Ce n'est pas partout au Québec. C'est une
région où, là, en micro, on le regarde, là, pour voir comment ça... comment on
interagit puis comment ça va dans le projet pilote. Est-ce que dans la
perspective d'un prochain projet pilote avec une exploration plus large, est-ce
qu'on a l'intention de le regarder plus loin qu'une région, donc, pour faire
des endroits différents? Parce que vous aviez une discussion plus tôt avec ma collègue
de la Témiscamingue et il y a des gibiers qui sont vraiment différents partout
au Québec. Et j'imagine que le principe de l'odorat du gibier n'est pas le même
si je suis au caribou que si je suis au cerf ou si je suis au sanglier. Il doit
y avoir des odeurs qui sont différentes. Et chaque région du Québec a sa
richesse en ressources naturelles qui existent.
M. Dufour : En tout cas,
ce qu'on expliquait, je laisserai peut-être la sous-ministre à la faune donner
d'autres informations, mais ce qu'on m'expliquait, lorsqu'on fait nos... Nos
conducteurs de chiens de sang, là, peuvent jusqu'à conserver, mettons du...
Mettons qu'avec leur chien, ils recherchent un orignal, par exemple. Donc, ils
ont retrouvé l'orignal. Ils peuvent conserver ce sang-là, le congeler, puis ça
va être justement un sang qui va servir pour la prochaine bête, là, O.K. Donc,
c'est pour vous dire comment qu'ils ont toutes sortes de techniques. Il y a
aussi les pattes lorsque l'animal... Là, ils vont pouvoir... Mettons, ils
disent au chasseur : Laisse-moi un bout de patte. Ils vont habituer leur
chien avec la patte. Donc, c'est tous des des petits éléments comme ça, là,
qu'ils sont tous en matière de développer. En fin de compte, c'est de trouver
le mécanisme qui fait en sorte que le chien est fidèle avec son museau pour
détecter. C'est ça qui est vraiment l'enjeu.
Mme
Charbonneau
:
Nous, on avait des pattes de lapin quand on était petit en porte-clé.
M. Dufour : Des pattes de
lapin.
Mme
Charbonneau
:
Eux autres, ils ont des pattes de caribou.
M. Dufour : Oui.
Mme Paquette (Élise) :
Mme la présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui, vous souhaitez compléter. Allez-y,
Mme la sous-ministre
Mme Paquette (Élise) :
Merci. Merci. Effectivement, le projet pilote qui a fait, comme disait le
ministre, en 2019, c'était plus qu'une région. Puis là, j'essaie de voir. Mais
de mémoire, tu sais, on avait vraiment... Puis effectivement, ça fait partie
des caractéristiques d'un bon projet pilote, hein, tu sais, de voir des fois
des régions urbaines, ou semi-urbaines, ou, tu sais, d'avoir une
représentativité. Donc, ça, il n'y aurait aucun problème. Puis selon moi ça
fait un meilleur projet pilote. Là, on parle des chiens de sang, mais on
comprend qu'on pourrait faire des projets pilotes sur plein d'autres sujets,
là. Et c'est ça qui est...
Mme Paquette (Élise) : ...on
avait vraiment. Puis effectivement ça fait partie des caractéristiques d'un bon
projet pilote, hein, tu sais, de voir des fois des régions urbaines,
semi-urbaines, tu sais, d'avoir une représentativité. Donc, ça, il n'y aurait
aucun problème. Puis, selon moi, ça fait un meilleur projet pilote.
Là, on parle des chiens de sang, mais on
comprend qu'on pourrait faire des projets pilotes sur plein d'autres sujets,
là, c'est ça qui est intéressant, je trouve.
Mme
Charbonneau
:
Oui, tout à fait. Et vous avez raison de le souligner, qu'il peut y avoir
d'autres projets pilotes. Mais, en ce moment, ceux qui nous écoutent le plus,
c'est le projet pilote des chiens de sang parce qu'ils veulent savoir, dans le
fond, quelle direction on va prendre un peu. Donc, de savoir que le projet
pilote qui est, en ce moment, circonscrit à un endroit très précis, pourrait
avoir un îlot voyageur d'un autre projet pilote dans un autre endroit du Québec
qui est différent, pourrait encourager les gens à dire : Bien, comment on
le présente? Comment on le fait? Puis on prend contact avec les gens qui sont
déjà dans le projet pilote. Donc, c'est pour ça que j'ai accès, mais sur le
principe de chien de sang.
Mais vous avez raison, il doit y avoir
d'autres projets pilotes au Québec sur différentes façons de faire pour qu'on
puisse se moderniser, là, au niveau de la chasse, de la pêche et du trappage.
Ça va aller, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va aller, madame la... Parfait. Donc, nous
poursuivons avec l'article 164.2.
M. Dufour : 164.2. Pouvoirs et
ordonnances. Chapitre VI.2 :
«Lorsqu'il existe une menace réelle ou
appréhendée que soit causé un préjudice sérieux ou irréversible à la faune ou à
son habitat ou à la santé ou à la sécurité des personnes, le ministre peut, par
arrêté, pour une période d'au plus 60 jours et dans la zone où cela est
nécessaire pour éviter, limiter ou réparer ce préjudice, interdire ou autoriser
aux conditions qu'il détermine une activité de chasse ou de piégeage ainsi que
la possession, le transport, l'enregistrement et la disposition d'un animal,
d'un poisson, d'un invertébré ou d'un sous-produit de la faune.
«L'arrêté entre en vigueur à la date de sa
publication à la Gazette officielle du Québec ou à toute date ultérieure
qu'il indique.
«Un tel arrêté n'est pas soumis à
l'obligation de publication prévue à l'article 8 de la Loi sur les règlements
(chapitre R-18.1).
«164.3...
La Présidente (Mme
Grondin) : En fait, M. le ministre, on va faire 164.2 et le
commentaire.
M. Dufour : Ah! O.K. L'article
164.2 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit
par l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir un pouvoir exceptionnel du
ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs pour interdire certaines activités
ou modifier les conditions dans lesquelles elles peuvent être réalisées en cas
de menace réelle ou appréhendée que soit causé un préjudice sérieux ou
irréversible à la faune ou à son habitat, ou à la santé ou à la sécurité des
personnes.
Ce pouvoir pourra être exercé pour une
période maximale de 60 jours et dans la zone où cela est nécessaire.
L'arrêté pourra entrer en vigueur dès sa
publication à la Gazette officielle du Québec sans avoir à être publié
45 jours au préalable comme le prescrit habituellement la Loi sur les
règlements, chapitre...
M. Dufour : ...ou à son habitat
ou à la santé ou à la sécurité des personnes. Ce pouvoir pourra être exercé
pour une période maximale de 60 jours et dans la zone où cela est
nécessaire. L'arrêté pourra entrer en vigueur dès sa publication à la Gazette
officielle du Québec sans avoir été publié 45 jours au préalable,
comme le prescrit habituellement la Loi sur les règlements,
chapitre R-18.1.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mille-Îles.,
Mme
Charbonneau
:
Bien, ma question, Mme la Présidente, est par rapport au fait que, là, on met
deux choses ensemble. On met «appréhender une cause ou un préjudice sérieux ou
irréversible à la faune, à son habitat», jusque là, on a toujours mis la faune
et l'habitat ensemble, il n'y a pas de souci, ou «à la santé et à la sécurité
des personnes». Et c'est une des premières fois où on se rend à ce niveau-là.
J'aurais peut-être besoin d'avoir, pour ne pas trop me questionner, un exemple
qui viendrait peut-être me donner plus de réalisme quand on met ensemble, dans
le même article, la faune, l'habitat et, en plus, là, je suis rendu à la
personne. Donc, pour moi, je voyage dans un spectre très, très large. Si vous
me faites un exemple où je peux m'y retrouver, ça va peut-être m'aider.
M. Dufour : Bien, je pense que
le meilleur exemple, et puis c'est beaucoup de cet événement-là qu'est tiré cet
article-là au bout de la ligne, c'est la situation de la MDC qu'on a connue, la
maladie débilitante des cervidés, qu'on a connue dans un enclos, où on a trouvé
11 cervidés qui avaient la MDC. Ça a été énormément laborieux pour le ministère
de pouvoir y intervenir parce qu'on était sur terrain privé. Donc, il y avait
des actions qu'il fallait faire. Et, pour nous, c'était très, très important
d'essayer de trouver... de désengorger... s'il y arrivait un jour une autre
problématique de ce type-là, si on pourrait... de trouver le moyen d'intervenir
rapidement, parce qu'on n'avait pas les leviers nécessaires pour le faire à
l'époque. Donc... Et, vous le savez, ça a été aussi énormément... au niveau de
la décontamination du terrain, là, je laisserais peut-être la sous-ministre à
la Faune, mais... parce que c'était de juridiction fédérale. Donc, on n'avait
pas non plus de pouvoir sur cet aspect-là de la décontamination du terrain, où
les cervidés étaient en enclos.
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, Mme la sous-ministre.
• (21 heures) •
Mme Paquette (Élise) : Merci
beaucoup. Effectivement, c'est tiré d'une expérience vécue. Quand on a vu cette
situation-là, on s'est dit : Il faut absolument, là, fermer la chasse
parce qu'il y avait un risque de contamination entre les cerfs d'élevage avec
les cerfs sauvages. Et puis il y avait, comme disait le ministre, des risques
de contamination parce que le prion, si ça entre en contact avec l'être
humain... tu sais... En tout cas, il y avait plein, plein de risques qu'on
voyait. Et là, nous autres, on a dit : Comment on peut faire pour agir à ce
niveau-là? Et là on ne pouvait pas rien faire à part faire un processus
traditionnel de prendre un règlement, attendre le délai, puis tout ça. Ça fait
que, là...
21 h (version non révisée)
Mme Paquette (Élise) :
...risques de contamination parce que le prion, si ça entre en contact avec
l'être humain... tu sais, en tout cas, il y avait plein, plein de risques qu'on
voyait. Et là, nous autres, on a dit : Comment on peut faire pour agir à
ce niveau-là? Et là on ne pouvait pas rien faire à part faire un processus traditionnel
de prendre un règlement, attendre le délai, puis tout ça. Ça fait que là on se
disait : Ça n'a aucun sens qu'on ne puisse pas protéger les citoyens du Québec
puis même les espèces fauniques sauvages de maladies comme ça qui peuvent se
propager. Donc, on parle ici d'un pouvoir vraiment exceptionnel dans une coupe
qui a une durée déterminée, là, pour être capable d'agir puis déjà là de
pouvoir faire certains abattages aussi, parce qu'on avait toute la
connaissance, au ministère, on a des équipes extraordinaires de vétérinaires,
de biologistes. Ils nous disaient : Il faut absolument agir. On savait
quoi faire, mais on ne pouvait pas le faire, et ce fut une situation vraiment
très difficile.
On sait qu'il y a des risques de zoonose,
là, des maladies transmises par la faune... pas par la faune, par les espèces
sauvages vers des humains ou des risques comme ça, il y a de plus en plus de ce
type de maladie, et on veut être capables, s'il y a des apparitions comme ça,
de pouvoir agir, d'où le lien avec la protection de la santé, là. Puis il n'y
avait pas d'autre moyen, on... C'est ça.
Mme
Charbonneau
:
Ma question, Mme la Présidente, va être sur l'explication que je viens de
recevoir. Parce que je suis comme vous, je pense que des fois il faut réagir
rapidement, puis je réalise que des fois le citoyen est frustré, là, puis on se
parlait d'organismes qui se lançaient la balle pour faire des aménagements,
mais je réalise que des fois les ministères aussi peuvent être frustrés par le
manque d'efficacité.
Mais le MAPAQ, la Santé, ce sont des
ministères qui peuvent poser des gestes par rapport à la personne. Donc, je
vous fais mon cheminement à moi, là, puis vous viendrez me rassurer, mais chez
vous, on s'occupe des cervidés, on s'occupe des animaux, on peut détecter des
maladies puis on peut circonscrire la situation. Après ça, on me dit, bien, la
viande peut être contaminée, hein, c'est dangereux. Là, pour moi, il y a un
petit drapeau qui dit MAPAQ, parce que là c'est de la viande, ça se consomme,
il y a un danger. Les terres contaminées, bien là, j'arrive au ministère de l'Environnement,
parce que c'est une terre contaminée. Puis après ça, bien, je finis avec mon
gars de la Santé, mon ministère de la Santé, parce que ma personne a été
infectée puis elle se ramasse à l'urgence, puis là...
Quel est le lien que je dois percevoir
dans la perspective où le ministère de la Faune, Forêts et Parcs intervient sur
la sécurité de la personne? Puis vous le dites bien, votre intention, c'est
d'avoir un impact rapide pour que ça s'arrête à la bonne place ou le plus
rapidement possible. Mais, à partir du moment où vous parlez de la personne,
pour moi, il manque des joueurs. Puis peut-être qu'il n'en manque pas, là,
peut-être que c'est la rapidité de l'action. Mais en ce moment, à chaque fois
que le gouvernement pose un geste, il confirme avec la Santé, parce qu'on est
dans la COVID puis ça touche les personnes. Là, je comprends...
Mme
Charbonneau
:
…à partir du moment où vous parlez de la personne, pour moi, il manque des
joueurs. Puis peut-être qu'il n'en manque pas, là, peut-être que c'est la
rapidité de l'action. Mais en ce moment, à chaque fois que le gouvernement pose
un geste, il confirme avec la Santé, parce qu'on est dans la COVID puis ça
touche les personnes. Là, je comprends que j'ai un cervidé qui a une maladie.
Si je vais à la vache folle, ce n'était pas vous du tout, là, c'était le MAPAQ.
Puis le MAPAQ, il a fallu qu'il consulte avec la Santé parce que ça avait un
impact sur la consommation de la viande, puis la personne avait des… Donc, où
je retrouve vos partenaires? C'est où le moment où vous intervenez auprès de
vos partenaires, ou, si c'est avec cet article-là, ça ne sera plus nécessaire
d'intervenir? Vous allez pouvoir poser les gestes — puis je reprends
les mots, là — pour la faune, pour son habitat, pour la santé puis la
sécurité des personnes.
M. Dufour : Je vais juste
peut-être refaire un petit…
Mme
Charbonneau
:
Oui.
M. Dufour : …sur tantôt. Je
vous ai parlé de la MDC, puis je pense, vous aviez parlé peut-être plus en lien
avec l'humain, hein, ça se peut-u?
Mme
Charbonneau
:
Oui, tout à fait.
M. Dufour : Puis la MDC, il
n'y pas rien de prouvé qu'il y a une problématique avec l'humain. Par contre,
si, mettons, on a, je ne sais pas, un animal qui aurait la rage. Donc, on a
tout le loisir d'intervenir parce que ça pourrait contaminer des humains, donc
dans ce sens-là.
Mais pour l'autre portion de votre
question, je laisserais la sous-ministre à la Faune.
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, madame…
Mme Paquette (Élise) : Oui,
merci. En fait, dans ce genre de situation là, ce qu'on fait, c'est qu'on va
mettre en place une cellule de crise, là, et on va faire ce qu'on appelle de
l'interministériel, donc, là, on mobilise, là, les représentants de la Santé,
du MAPAQ, tous ces gens-là ont été interpellés, évidemment. Puis comme c'est la
faune sauvage, là, qui est en cause, qui serait le vecteur, bien là, c'est le
ministre, hein, des Forêts, Faune et Parcs, qui a le pouvoir de prendre cette
ordonnance-là, mais ça n'empêche pas toutes les autres mesures qui ont été
prises. Rapidement, on a fait appel aux collègues aussi, là, justement du MAPAQ
pour aider au niveau des éleveurs à faire circuler l'information.
On a travaillé, je vous dis, ça a mobilisé
incroyablement beaucoup, beaucoup de monde pour être capable de circonscrire.
Puis on continue de faire des suivis, mais à date, on se croise les doigts,
parce que c'est un risque si ça se répand dans la faune sauvage.
Malheureusement, des États ou des endroits où ça l'est et puis là, la chasse a
carrément tombé, la qualité de la chasse, parce que la viande est affectée.
Donc, au Québec, à date, on continue de faire nos suivis populationnels puis là
tout semble très bien aller. Bien, on continue de faire ces suivis-là.
Et puis donc… Puis ce genre de
collaboration là… Je prends un deux minutes pour donner un autre exemple. Mais
dans la rage contre… la rage… la lutte aux ratons laveurs, ça, c'est un grand
succès au Québec, parce que, d'entrée de jeu, les experts du ministère ont
développé une façon de travailler justement avec le ministère de la Santé et
d'autres ministères, et on a réussi à contrer cette rage-là puis même à faire
reculer la rage de ratons laveurs au Québec. Pour l'insant, là, tout est comme,
entre guillemets, sous contrôle, puis il y a des suivis, encore une fois, qui
sont assurés, donc… Mais ça prend des moyens, quand qu'on… quand qu'il y a des
risques réels comme ça qui apparaissent, pour agir rapidement. La rapidité est
un facteur clé.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la sous-ministre…
Mme Paquette (Élise) : …et la
rage du raton-laveur au Québec, mais pour l'instant, là, tout est comme, entre
guillemets, sous contrôle, puis il y a des suivis, encore une fois, qui sont
assurés, donc… Mais ça prend des moyens, quand qu'on… quand qu'il y a des
risques réels comme ça qui apparaissent, pour agir rapidement. La rapidité est
un facteur clé.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la sous-ministre. Merci, Mme la Présidente. J'aurais peut-être une
dernière question. Ce pouvoir pourra être exercé pour une période maximale de
60 jours. Il y a sûrement une raison pourquoi c'est 60 jours. 60 jours, c'est
deux mois. J'essaie… j'essayais de voir pourquoi 60 jours, mais, comme je vous
dis, il y a sûrement une raison puis vous allez me la donner, pour que je
puisse mieux comprendre.
M. Dufour : …
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. Donc, Me Tremblay-Parent, allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Le 60 jours, c'est, je dirais, le délai le plus court pour faire une
modification réglementaire en urgence. Donc, c'est… évidemment, puisqu'on parle
d'un pouvoir d'exception, là, c'est un pouvoir qui permet au ministre de
modifier des pans importants de sa réglementation, par arrêté. Donc, c'est pour
ça, là, que… pour s'assurer, là, de ne pas donner un pouvoir, je dirais,
excessif, là, c'est recommandé dans la rédaction législative de vraiment se
limiter aux délais pour procéder à des vraies modifications réglementaires, là,
par, disons, la voie très accélérée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, je vous propose de prendre une pause
avant de poursuivre avec l'article 164.3.
Mme
Charbonneau
:
C'est vous qui décidez, Merci, Mme la Présidente.
(Suspension de la séance à 21 h 7)
(Reprise à 21 h 20)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre,
nous sommes rendus à l'article 64.3 de l'article 74, et donc je vous invite à
en faire la lecture, mais je comprends que vous souhaitez déposer un amendement
aussi à cet article.
M. Dufour : Oui. L'amendement
est anglophone, par contre, là, mais oui. Donc… Et c'est 164.3, et non 64.
La Présidente (Mme
Grondin) : J'ai fait l'inverse?
M. Dufour : Vous avez dit
«64». Donc, 164.3…
La Présidente (Mme
Grondin) : Il est 9 h 30.
M. Dufour : — c'est
normal, c'est l'heure :
»Lorsqu'il existe une menace réelle ou
appréhendée que soit causé un préjudice sérieux ou irréversible à la faune ou à
son habitat ou à la santé ou à la sécurité des personnes, le ministre est
autorisé à prendre toutes les mesures nécessaires pour limiter la propagation
d'une espèce exotique envahissante, d'une maladie contagieuse ou parasitaire,
d'un agent infectieux ou d'un syndrome lorsque, à son avis, ces mesures sont
requises pour éviter ou diminuer toute atteinte à la faune ou à son habitat ou
à la santé ou à la sécurité des personnes.
«Le ministre peut réclamer les frais
directs et indirects afférents à ces mesures de toute personne qui avait la…
M. Dufour : ...d'une maladie
contagieuse ou parasitaire, d'un agent infectieux ou d'un syndrome lorsque, à
son avis, ces mesures sont requises pour éviter ou diminuer toute atteinte à la
faune ou à son habitat ou à la santé ou à la sécurité des personnes.
«Le ministre peut réclamer les frais
directs et indirects afférents à ces mesures de toute personne qui avait la
garde ou le contrôle de l'animal, du poisson, de l'invertébré ou du
sous-produit de la faune ou la garde des lieux où l'animal, le poisson, l'invertébré
ou le sous-produit de la faune se retrouve ou est susceptible de s'y retrouver,
que cette personne ait été ou non poursuivie pour une infraction à la présente
loi.»
Les commentaires. L'article 164.3 de la Loi
sur la conservation et de la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir un pouvoir exceptionnel
d'intervention du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs en cas de
menace réelle ou appréhendée que soit causé un préjudice sérieux ou irréversible
à la faune ou à son habitat, ou à la santé ou à la sécurité des personnes.
Le ministre pourra prendre toute mesure
pour limiter la propagation d'une espèce exotique envahissante, d'une maladie
contagieuse ou parasitaire, d'un agent infectieux ou d'un syndrome lorsqu'il la
considère comme requise dans les circonstances.
Ces mesures pourraient impliquer
l'abattage ou la capture d'un animal ainsi que la désinfection d'un site, même
sur un terrain privé ou dans une maison d'habitation.
Le ministre pourra réclamer les frais
qu'il a engagés pour la mise en oeuvre des mesures du gardien de l'animal ou du
lieu visé.
C'est l'article. Maintenant, l'amendement.
L'amendement, c'est tout simplement... Quand j'y arriverai, je l'expliquerai. Donc, en anglais :
«164.3. If there is a
real or apprehended threat of serious or irreversible damage or injury to
wildlife or its habitat or to human health or safety, the Minister is
authorized to take all necessary measures to limit the propagation of an
invasive exotic species, a contagious or parasitic disease, an infectious agent
or a syndrome if, in his option... opinion — sorry — these measures are required to avoid or reduce any adverse effects
on wildlife or its habitat or on human health or safety.
«The Minister may claim
the direct and indirect costs related to these measures from a person who had
custody or control of the animal, fish, invertebrate or wildlife by-product or
custody of the premises where the animal, fish, invertebrate or wildlife
by-product — we have to take out "can or may", and change it by — is found or could be found, regardless of whether proceedings were
instituted against that person for an offence under this Act.»
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'amendement porte sur la version anglophone.
Donc, y a-t-il des commentaires sur cet amendement? Je procède donc à la mise
aux voix de cet amendement à l'article 164.3 de l'article 74. Mme la
secrétaire...
La Présidente
(Mme Grondin) : ...sur la version anglophone. Donc y a-t-il
des commentaires sur cet amendement? Je procède donc, à la mise aux voix de cet
amendement à l'article 164.3 de de l'article 74. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté.
Nous revenons à l'article 164.3 tel
que modifié. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Dans le dernier alinéa, c'est écrit ainsi : «Le
ministre peut réclamer les frais directs et indirects afférents à ces mesures
de toute personne qui avait la garde ou le contrôle de l'animal, du poisson, de
l'invertébré ou du sous-produit de la faune ou la garde des lieux où l'animal,
le poisson, l'invertébré ou le sous-produit de la faune se retrouve ou est
susceptible de s'y trouver — ça se complète en disant — que
cette personne ait été ou non poursuivie pour une infraction à la présente
loi.»
Je m'arrête à où j'ai hésité un peu.
Quand, dans la phrase, c'est écrit après le mot «de la faune se retrouve ou est
susceptible de s'y trouver». Je trouve que cette perspective-là est très large.
Comment on fait pour bien la comprendre puisque, là, on est dans la
susceptibilité d'y trouver quelque chose. Donc, je comprends la... Je comprends
quand c'est de mise, puis quand on est capable de détecter, puis qu'on est
capable de dire, bon, c'est comme ça, puis il y aura des frais pour ça. Mais là
on est dans «est susceptible de le trouver». Donc, il y a sûrement un... Il y a
quelque chose que je n'attrape pas dans la phrase qui fait que je peux être
susceptible de trouver quelque chose.
M. Dufour : On laissera
le juriste répondre à cet élément-là.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, allez-y, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Le terme «susceptible», c'est que, des fois, il faut voir
l'article 164.3, là, comme un... vraiment un pouvoir d'intervention. À
titre d'exemple, faire du nettoyage. Donc, c'est possible que l'animal s'y
trouvait ou va s'y retrouver. Et donc, des aménagements doivent être faits, là,
pour s'assurer d'éviter le risque. Donc, des fois, ça peut être de mettre en
place certaines installations. Donc, en indiquant simplement que l'animal s'y
trouve, c'était un peu de limiter le pouvoir d'intervention du ministre, alors
que l'objectif, c'est de lui donner toute la possibilité, là, de venir, disons,
éviter ou limiter le risque, là, qui pourrait être même potentiel.
Mme
Charbonneau
:
Je comprends l'explication, Mme la Présidente. Mon souci se situe...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
…c'est de lui donner toute la possibilité, là, de venir, disons, éviter ou
limiter le risque, là, qui pourrait être même potentiel.
Mme
Charbonneau
:
Je comprends l'explication, Mme la Présidente. Mon souci se situe plus sur
l'aspect large du principe de «susceptible de s'y retrouver». Il n'y a rien qui
circonscrit le principe de «susceptible de». Puis je comprends quand vous
dites : On l'a inclus dans… de cette façon-là, parce que ça peut-être un
enclos, ça peut-être un endroit précis, mais il y a quelque chose qui me
dérange par rapport à l'aspect très grand de cette perspective-là. Donc, y
a-t-il une façon plus simple, parce que je peux complexifier la chose mais ce
n'est pas l'objectif, il y a-tu une façon plus simple de faire en sorte qu'on
peut comprendre que le ministre peut intervenir dans un lieu où il y a eu un
contact avec l'animal, plutôt que de dire que c'est… bien, je dis l'animal, là,
mais je ne vous répéterai pas, je ne déclinerai pas, là, le vertébré puis pas
l'invertébré, là, mais y a-t-il moyen de le circonscrire un peu plus
simplement, et descriptif? Ou il n'y a pas aucune… bien, je suis en train de
vous donner des réponses. J'aimerais ça que ça ne soit pas : Il n'y a
aucune autre façon. Mais je trouve que ça… puis encore une fois, ce n'est
jamais en perspective de la personne qui est dans le siège présentement, mais
ça donne une espèce de regard très large qui rouvre de façon, je crois,
dangereuse, l'aspect de la susceptibilité. Donc, je ne sais pas s'il y a
quelque chose qui peut être dit d'une façon différente, parce que je comprends
l'objectif que vous avez, mais quand qu'on est sur la subjectivité de la
susceptibilité, bien, là, on rame dans… large.
Et là, je vais aller un pas plus loin en
vous disant, tu sais : Si on inclut «poisson», je veux bien, là, mais un
poisson, ça se déplace, puis c'est… Ça fait qu'il y a les piscicultures, je
comprends, mais il y a quelque chose qui, pour moi, n'adhère pas au principe de
poisson. Mais en même temps, je le sais que vous êtes capable de me
l'expliquer, je nous rappelle qu'il est 21 h 29, puis j'essaie de
suivre du mieux possible qu'est-ce qu'on peut… jusqu'où on peut aller avec le
mot «susceptibilité de».
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, monsieur le…
Mme
Charbonneau
:
On regarde dans votre direction, ça fait que vous êtes…
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Oui, c'est ça, j'attendais.
Mme
Charbonneau
:
Vous sentez la pression.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
J'attendais qu'on me désigne, là, mais explicitement, pour la réponse, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : …Parent, allez-y.
• (21 h 30) •
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Mais j'étais susceptible d'y répondre, en tout cas, ça, c'est certain. Bien, en
fait, là, faut lire l'article, là, je pense, dans sa globalité, et vraiment
voir qu'on vise vraiment des situations où…
21 h 30 (version non révisée)
Mme
Charbonneau
:
…vous sentez la pression.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Oui, c'est ça, j'attendais qu'on me désigne, là, et explicitement, pour la
réponse, là…
La Présidente (Mme
Grondin) : Me Tremblay-Parent, allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
…mais j'étais susceptible d'y répondre. En tout cas, ça, c'est certain. Bien,
en fait, là, il faut lire l'article, là, je pense, dans sa globalité et vraiment
voir qu'on vise vraiment des situations où c'est, disons, vraiment, vraiment
nécessaire pour le ministre d'intervenir. Donc, l'idée d'après ça prévoir
toutes sortes de lieux ou de situations où il peut intervenir, c'est vraiment
de ne pas le limiter, de ne pas se dire : Bien là, je ne pourrai pas
mettre en place, disons, les infrastructures ou les interventions adéquates, parce
que, bien, l'animal ou le poisson, qui pourrait être même dans un bocal, à
titre d'exemple, quelque chose comme ça, bien, il ne s'y trouve pas encore,
puis je ne peux pas démontrer que c'est certain qu'il va y être. Donc, évidemment,
toutes les conditions qui se retrouvent au début de l'article sur le risque, la
menace, le caractère sérieux et irréversible, bien, c'est des critères que doit
remplir le ministre avant son intervention, mais après ça on veut s'assurer
qu'il puisse intervenir de façon adéquate, là, pour justement éviter le risque,
en fait faire en sorte qu'il ne se matérialise pas.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vois que madame…
Une voix
: Paquette.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme Paquette, vous souhaitez compléter?
Mme Paquette (Élise) : Oui, s'il
vous plaît. On a essayé, mais c'est vraiment… On essaie de l'expliquer, mais
c'est que…
La Présidente (Mme
Grondin) : Votre masque.
Mme Paquette (Élise) : Wouh!
Merci! Je m'excuse, je suis rendue, là, je l'ai tout le temps, là. Je pense… Je
vais dormir avec. Excusez. Mon Dieu!
Ce que je voulais donner aussi comme
exemple, c'est que, comme le disait Gabriel, c'est que des fois c'est dans un
enclos, et ils peuvent avoir déplacé l'animal, ou l'espèce, ou… tu sais. Donc,
nous autres, quand on intervient, bien là, qu'il… il n'est plus là, mais il
faut quand même nettoyer. Donc, «susceptible de s'y retrouver», c'est vraiment
se donner les conditions vraiment d'urgence, là, pour agir, et puis c'est ça
qu'on me donne des exemples : il y a des changements d'enclos, il y a des
déplacements d'animaux, et il faut qu'on agisse comme s'ils étaient encore là,
il faut remettre en état, nettoyer, comme disait Gabriel.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Dernière question par rapport à 164.3, puis peut-être que vous allez
pouvoir me diriger. Je ne pense pas que ça va être vous, M. le ministre, mais
on ne sait jamais. Bien, je ne prends pas de chance, puis peut-être que ça va
être vous. Mais, si le… On l'a vu dans d'autres articles, parce que là on parle
que le ministre peut réclamer les frais directs ou indirects afférents à ces
mesures. Est-ce qu'il y a un endroit dans 164, de 1 jusqu'à 7, où une personne
peut être exemptée des frais parce que le geste a été posé en toute bonne foi,
là? Vous savez, quelquefois on a cet article-là, qui protège une personne de
frais afférents ou de regards coupables parce que… Je reprends l'exemple tantôt
des bêtes, là, qui étaient infectées, puis que la personne…
Mme
Charbonneau
:
...une personne peut être exemptée des frais parce que le geste a été posé en
toute bonne foi, là. Vous savez, quelquefois, on a cet article-là qui protège
une personne de frais afférents ou de regards coupables parce que... Je reprends
l'exemple, tantôt, des bêtes, là, qui étaient infectées, puis que la personne
ne sait pas qu'elle a devant elle un troupeau qui est infecté, puis que ça
commence à se décliner, puis là on voit qu'il se passe des choses, puis il faut
poser des gestes.
Mais est-ce que, dans 164... parce qu'on
se rend de 164 jusqu'à 164.7... y a-t-il un endroit où on va pouvoir voir
qu'une personne peut être non responsable parce que les gestes qu'elle a
posés... ou que la situation qui arrive a été causée en toute bonne foi?
La Présidente (Mme
Grondin) : Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, il faut voir que le ministre, il peut réclamer, donc ce n'est pas une
réclamation qui est systématique. C'est une rédaction, là, par cohérence, là,
qui s'inspire énormément, là, de l'article 115.1 de la Loi sur la qualité de
l'environnement, qui vise sensiblement le même objectif. Donc, c'est une
discrétion du ministre. Puis évidemment, c'est une disposition d'exception, là,
qui doit être employée, là, avec discernement, là.
Mme
Charbonneau
:
Donc, la fameuse différence entre le «peut» et le «doit».
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Exactement.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, nous poursuivons avec l'article
164.4.
M. Dufour : «164.4. Lorsqu'il
existe une menace réelle ou appréhendée que soit causé un préjudice sérieux et
irréversible à la faune ou à son habitat ou à la santé ou à la sécurité des
personnes, le ministre peut ordonner, pour une période d'au plus 90 jours, au
propriétaire d'un animal, d'un poisson ou d'un invertébré, à la personne qui en
a la garde ou la possession ou au propriétaire d'un bien meuble ou immeuble qui
présente une telle menace :
«1° de cesser une activité ou de
prendre des mesures de sécurité particulières si cette activité est une source
de menace;
«2° de mettre en isolement, traiter,
tuer ou détruire, de la manière qu'il indique, l'animal, le poisson,
l'invertébré ou le sous-produit de la faune s'il est une source de menace ou
susceptible de l'être;
«3° de prendre toute autre mesure
qu'il estime nécessaire pour empêcher que ne s'aggrave la menace, pour éviter
ou diminuer les effets de cette menace ou pour l'éliminer.
«Avant de rendre une ordonnance à
l'encontre d'une personne, le ministre lui notifie le préavis prescrit par
l'article 5 de la Loi sur la justice administrative (chapitre J-3) et lui
accorde un délai d'au moins 15 jours pour présenter ses observations. Le
ministre peut toutefois, dans un contexte d'urgence, rendre une ordonnance sans
être tenu à ces obligations préalables. Dans ce cas, la personne peut, dans le
délai indiqué, présenter ses observations pour obtenir une révision de
l'ordonnance rendue.
«Cette ordonnance peut être écourtée ou
annulée par un juge de la Cour supérieure à la demande d'une personne
intéressée.
«À la demande du ministre, un juge de
cette cour peut enjoindre à une personne de se conformer à l'ordonnance. Le
juge peut prolonger cette ordonnance, la rendre permanente ou y apporter toute
autre...
M. Dufour : ...présenter ses
observations pour obtenir une révision de l'ordonnance rendue.
Cette ordonnance peut être écourtée ou
annulée par un juge de la Cour supérieure à la demande d'une personne
intéressée.
À la demande du ministre, un juge de cette
cour peut enjoindre à une personne de se conformer à l'ordonnance. Le juge peut
prolonger cette ordonnance, la rendre permanente ou y apporter toute autre
modification qui lui apparaît raisonnable dans les circonstances.
Toute ordonnance émise à l'endroit du
propriétaire d'un bien immeuble doit être inscrite contre ce bien au registre
foncier».
La Présidente (Mme
Grondin) : Le commentaire.
Mme
Charbonneau
:
C'est pour vous, le commentaire, M. le ministre, ce n'est pas pour moi.
M. Dufour : Ah, le
commentaire! Oui, excusez. Le commentaire : L'article 164.4 de la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir un pouvoir exceptionnel
d'ordonnance du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs en cas de menace
réelle ou appréhender que soit causé un préjudice sérieux ou irréversible à la
faune ou à son habitat ou à la santé ou à la sécurité des personnes.
Le ministre pourra notamment exiger du
propriétaire d'un animal, d'un poisson ou d'un invertébré ou au propriétaire
d'un bien meuble ou immeuble de mettre en œuvre différentes mesures durant une
période d'au plus 90 jours, qui peut être prolongé par un juge de la Cour
supérieure.
Un préavis devra être transmis à la personne
visée dans la mesure du possible — exception: le contexte d'urgence — et
cette personne ou toute autre personne intéressée pourra contester ou demander
la révision ou la modification de l'ordonnance, selon le cas.
Par ailleurs, en vertu de cet article, un
juge de la Cour supérieure pourra écourter ou annuler une ordonnance à la
demande d'une personne intéressée. Également, à la demande du ministre, un juge
de cette cour pourra enjoindre à une personne de se conformer à l'ordonnance.
Le cas échéant, le juge pourra prolonger cette ordonnance, la rendre permanente
ou y apporter toute autre modification qui lui apparaît raisonnable dans les
circonstances.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Deux questions. J'ai besoin de savoir si vous avez un exemple ou si on a déjà
eu une problématique parce que vous n'aviez pas ce pouvoir-là. Et ma deuxième
question, c'est : Quel est le délai entre la volonté que vous avez à avoir
un jugement, c'est-à-dire, ce délai-là qui peut exister entre un juge qui vient
porter... qui vient prononcer un jugement, est-ce qu'on est toujours dans le
90 jours ou c'est plus long vu qu'on est dans un dédale plus... on vient
de légiférer ou de mettre dans un principe de réglementation un juge? C'est une
des premières fois, là, où on se retrouve devant juge, mais on est dans une
situation d'urgence. Donc, un exemple. Puis après ça, bien, à quoi ressemble un
délai pour avoir accès au principe de la cour, là?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour : Pour le délai, je
laisserais le juriste...
Mme
Charbonneau
:
...c'est une des premières fois, là, où on se retrouve devant juge, mais on est
dans une situation d'urgence. Donc, un exemple, puis après ça, bien, à quoi
ressemble un délai pour avoir accès au principe de la cour, là?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Dufour : Pour le délai, je
laisserais le juriste. Au niveau des exemples, moi, depuis que je suis en
poste, on n'a pas eu à intervenir sous cet ordre-là. Le plus près qu'on a eu
comme situation, les deux situations les plus proches, là, ça a été la situation
de la MDC, où on a engagé une firme qui était, entre autres, une firme
américaine, mais pour abattre les cervidés autour de l'enclos qui était
contaminé. C'était une protection au cas où que les bêtes auraient pu... parce
que même s'ils sont dans un enclos, auraient pu côtoyer d'autres bêtes qui
étaient plus dans l'espace sauvage. Il y aurait pu avoir... mais on a eu... En
tout cas, ça a été quand même... on peut dire, c'est plate à dire, là, quand tu
es obligé de tuer des bêtes pour le fun, là, dans le sens que... par
prévention, là, il n'y a pas eu de... on a vu qu'il n'y avait pas eu de
contamination à l'extérieur de l'enclos. Mais c'était la situation la plus
près.
Et, naturellement, il y a eu la situation
des zoos, où qu'on a été en support, mais qu'on n'a pas eu besoin d'aller à
l'extrême, là, dans ce type-là.
• (20 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
L'accès à un juge d'une Cour supérieure, là, est toujours possible, je dirais
presque en tout temps, là, pour des situations, à titre d'exemple, d'injonction,
là.
Donc, rapidement, là, je regardais le Code
de procédure civile, puis, à l'article 82, là, on prévoit justement le
fait que le juge en chef désigne toujours un juge de garde, là. Donc, si jamais
c'était vraiment nécessaire d'aller chercher, là, justement... non seulement de
rendre l'ordonnance, parce que le ministre peut rendre une ordonnance sans l'intervention
d'un juge de la Cour supérieure, mais, si jamais il sentait que c'était
important qu'un juge de la Cour supérieure enjoigne la personne visée à le
faire, donc que ça devienne une ordonnance de la Cour supérieure, à ce
moment-là, il pourrait solliciter, là, l'intervention d'un juge sur-le-champ.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Nous allons donc poursuivre avec
l'article 164.5.
M. Dufour : «164.5. Toute
demande faite à un juge en vertu de l'article 164.4 est présentée selon les
règles applicables à la procédure contentieuse prévue au Code de procédure
civile (chapitre C-25.01).
«Les demandes présentées par le ministre
doivent être notifiées à la personne ou aux personnes visées par elles, mais le
juge peut dispenser celui-ci de notifier une demande s'il considère que le
délai susceptible d'en résulter risque de mettre inutilement en péril la faune
ou son habitat ou la santé ou la sécurité des personnes.
«Toutes les ordonnances émises...
M. Dufour : ...25.01).
«Les demandes présentées par le ministre
doivent être notifiées à la personne ou aux personnes visées par elles, mais le
juge peut dispenser celui-ci de notifier une demande s'il considère que le
délai susceptible d'en résulter risque de mettre inutilement en péril la faune
ou son habitat ou la santé ou la sécurité des personnes.
«Toutes les ordonnances émises doivent
être notifiées à la personne visée; elles peuvent notamment être exécutées par
un agent de la paix.
«Ces demandes sont jugées d'urgence et les
ordonnances émises sont exécutoires malgré appel.
«Toutefois, un juge de la Cour d'appel
peut suspendre l'exécution de l'ordonnance s'il l'estime nécessaire dans
l'intérêt de la justice.»
Commentaires : L'article 164.5
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir la procédure applicable à
une demande présentée à un juge de la Cour supérieure en vertu du nouvel
article 164.4 portant sur une ordonnance du ministre.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il des interventions sur
cet article? Nous allons donc poursuivre avec l'article 164.6.
M. Dufour : «164.6. Le
ministre peut réclamer de toute personne visée par une ordonnance rendue en
vertu de l'article 164.4 les frais directs et indirects afférents à
l'émission de l'ordonnance.
«Lorsque l'ordonnance est contestée devant
la Cour supérieure, la réclamation est suspendue jusqu'à ce que la cour
confirme l'ordonnance en tout ou en partie.»
Commentaires : L'article 164.6
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir la possibilité pour le
ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs de réclamer, de la personne visée
par une ordonnance rendue en vertu de l'article 164.4, les frais directs
et indirects afférents à l'émission de l'ordonnance.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il des interventions sur
cet article? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Juste une. Quels pourraient être les frais indirects? Je comprends les frais
directs, mais quels pourraient être les frais indirects par rapport à
l'ordonnance?
Mme Paquette (Élise) : Bien,
c'est assez... Je m'excuse.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, Mme Paquette, allez-y.
Mme Paquette (Élise) : Oui,
bonjour, excusez-moi. Je pense, c'est assez légal, là, mais je crois que ça
peut être bien sûr des frais afférents ou des frais administratifs, là.
Peut-être que Gabriel peut m'aider, mais c'est des frais liés à, justement, la
procédure judiciaire.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Oui, ça pourrait être effectivement des frais d'analyse, là, disons, du
ministère pour prévoir les conditions de l'ordonnance, à titre d'exemple, là.
Mme
Charbonneau
:
Puis, si je comprends bien, le principe, c'est de dire que si j'ai une
ordonnance qui est rendue, les frais de l'ordonnance, les frais indirects de
l'ordonnance pourraient être chargés à la personne qui occasionne la démarche.
Donc, le ministère pose des gestes, il y a une étude qui peut être faite, il y
a des recherches qui peuvent être faites, puis tout ce qui est enclenché par le
principe que le ministre peut réclamer...
Mme
Charbonneau
:
…pourrait être chargés à la personne qui occasionne la démarche. Donc, le
ministère pose des gestes, il y a une étude qui peut être faite, il y a des
recherches qui peuvent être faites, puis tout ce qui est enclenché, par le
principe que le ministre peut réclamer, peut être facturé — et je
reprends les termes qu'on avait plus tôt, là, dans un autre article — à
la personne, à l'organisme et… Il y avait «personne», «organisme»… Il y avait
«ministère», mais là, j'imagine que…
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
C'est une personne, là, pour ce qui est d'une ordonnance comme ça.
Mme
Charbonneau
:
On est plus dans une personne.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Il faut, tu sais, évidemment, l'idée, c'est que le ministre se retrouve dans
une situation où il doit ordonner à quelqu'un de le faire, alors que, tu sais,
souvent, il a déjà demandé à la personne d'agir en conséquence, et puis que son
intervention n'est pas efficace.
Donc, à ce moment-là, il doit évidemment
avoir un travail de préparation, d'analyse pour s'assurer évidemment que le
dossier soit suffisant, à titre d'exemple, pour convaincre un juge d'une cour
supérieure.
Et puis comme je l'expliquais tantôt, on
parle de «il peut», hein? Donc, ce n'est pas quelque chose qui se fait
automatiquement. C'est une disposition, là, qui s'inspire aussi de la Loi sur
la conservation du patrimoine naturel, là, une ordonnance similaire.
Et puis, comme j'expliquais, là, peut-être
en terminant, on parle d'un pouvoir d'exception, d'ordonnance. Donc, c'est
toujours des pouvoirs qui doivent être exercés, là, avec beaucoup de
discernement évidemment, notamment parce qu'il y a un juge d'une cour
supérieure qui est appelé à intervenir et puis à analyser, disons, je ne dirais
pas les frais, mais l'ensemble de la démarche du ministre, là.
Mme
Charbonneau
:
Ça me pose une question fort simple. Est-ce que, dans un cas comme celui-ci, on
regarde, ou pour pouvoir faire la cause auprès d'un juge, on regarde les
précédents, ou on n'est pas obligés d'avoir de précédents pour pouvoir aller
plus loin dans la démarche qui vient judiciariser le pouvoir exceptionnel?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, ce n'est jamais une obligation, pour obtenir un jugement,
d'avoir des précédents, parce qu'il y a toujours des situations nouvelles qui
se présentent. Mais certainement que c'est toujours plus facile pour l'avocat
du ministère qui irait chercher… disons, l'avocat du contentieux du ministère
de la Justice qui irait demander à un juge de la Cour supérieure d'enjoindre
quelqu'un de respecter l'ordonnance. Évidemment, en se basant sur des
précédents, c'est… sa démarche, disons, a beaucoup plus de chance de réussir.
Ça, c'est clair.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous poursuivons avec l'article 164.7. M.
le ministre.
M. Dufour :
L'article 164.7 : «En cas de non-respect d'une ordonnance, le
ministre peut la faire exécuter aux frais du contrevenant.
«Ces frais et les intérêts qui en
découlent constituent une créance prioritaire sur tout immeuble…
La Présidente
(Mme Grondin) : ...nous poursuivons avec l'article 164.7.
M. le ministre.
M. Dufour : L'article 164.7 :
«En cas de non-respect d'une ordonnance,
le ministre peut la faire exécuter aux frais du contrevenant. Ces frais et les
intérêts qui en découlent constituent une créance prioritaire sur tout immeuble
privé concerné, au même titre et selon le même rang que les créances visées au
paragraphe 5° de l'article 2651 du Code civil;
«Les articles 2654.1 et 2655 du Code
civil s'appliquent, avec les adaptations nécessaires, à une telle créance.»
Commentaire. L'article 164.7 de la
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir la possibilité pour le ministre
des Forêts, de la Faune et des Parcs d'exécuter lui-même une ordonnance rendue
mais non exécutée par la personne visée, aux frais de cette dernière. Lorsque
l'ordonnance vise le propriétaire d'un immeuble, la créance pour les frais
d'exécution de l'ordonnance deviendra une créance prioritaire sur cet immeuble.
La Présidente
(Mme Grondin) : Madame... Y a-t-il des interventions? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Encore une fois, je vais probablement faire appel à
votre légiste, M. le ministre, parce qu'on fait référence à un article dans le Code
civil, mais je n'ai pas cette habilité-là, puis probablement que c'est plus
facile de faire appel rapidement à votre légiste pour avoir des réponses. Mais
si je comprends l'explication, on dit lorsque l'ordonnance vise le propriétaire
d'un immeuble, la créance pour les frais... J'essaie de le mettre dans mes
mots, là, ça veut dire que vous pouvez saisir l'immeuble parce que c'est avec
le coût de l'immeuble que vous pouvez rembourser vos frais. J'essaie de... Parce
que je sais que ça fait appel au Code civil, ça fait que faites juste me...
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : C'est une sûreté, là, qui est sur l'immeuble en question.
Je donne un exemple. L'ordonnance visait la construction, l'installation d'une
clôture. La personne ne le fait pas. Le ministre installe la clôture. Et donc
le coût de la clôture devient une créance prioritaire sur l'immeuble. À titre
d'exemple, s'il y avait une vente en justice de l'immeuble, bien, dans l'ordre
de colocation, le ministre serait devant d'autres créanciers sur l'immeuble.
Donc, c'est juste de garantir un petit peu plus, là, le remboursement.
• (20 h 50) •
Mme
Charbonneau
:
Merci. Je vous dirais juste que le défaut de l'article 164.7, c'est qu'il
parle juste à quelqu'un qui connaît bien le Code civil, là. Mais je comprends
quand vous me dites, tu sais, c'est une mesure exceptionnelle. Puis de ce fait,
bien, ça ne s'applique pas dans tous les cas. Et on y fait référence parce que
c'est la meilleure façon de faire appel à l'explication dans le Code civil.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : C'est la cohérence avec la Loi sur la conservation...
Mme
Charbonneau
:
Oui, tout à fait.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
...du patrimoine naturel, là qui est rédigée de cette manière-là.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous avons passé à travers
l'article 74. Bravo! Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais
procéder à la mise aux voix de l'article 74 tel qu'amendé.
La Secrétaire
:
M. Dufour...
Mme
Charbonneau
:
…Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous avons passé à travers l'article 74.
Bravo. Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais procéder à la mise aux
voix de l'article 74 tel qu'amendé.
La Secrétaire
: M.
Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Présidente (Mme
Grondin) : Et Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 74, tel qu'amendé,
est adopté. Nous poursuivons avec l'article 75, et je vois, M. le
ministre, que vous déposez également un amendement.
M. Dufour : Donc,
l'article 75.
«L'article 165 de cette loi est
remplacé par le suivant:
«Quiconque contrevient :
«1° à l'égard du gros gibier, à une
disposition de l'article 30, 38, 59 ou 67 ou d'un règlement adopté en
vertu du paragraphe 4° du troisième alinéa de
l'article 56;
«2° à l'égard de poissons ou d'animaux
autres que le gros gibier, à une
disposition de l'article 27, 27.1 ou 30.1, du
premier alinéa de l'article 56, du
paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 57,
du premier alinéa de l'article 69, de l'article 71 ou d'un règlement
adopté en vertu du paragraphe 1°, 2° ou 3° du troisième alinéa de l'article 56
ou en vertu de l'article 61.1 ou 61.2;
«3° à une disposition de l'article 1.4,
30.2, 30.3, 42, 42.1, 43 ou 46, du troisième alinéa de l'article 47, de
l'article 48, 49, 50, 53, 55, 72, 78.2 ou 176;
commet une infraction et est passible, pour une
première infraction, d'une amende d'au moins 1 000 $ et d'au plus 5 000 $
et, pour toute récidive dans les cinq ans de la condamnation pour une
infraction à la même disposition, d'une amende d'au moins 3 000 $ et d'au
plus 15 000 $.
Dans le cas d'une récidive, le juge peut,
en plus de condamner le contrevenant au paiement d'une amende, le condamner à
un emprisonnement d'au plus 90 jours, malgré l'article 231 du Code de
procédure pénale (chapitre C-25.1).»
Les commentaires. L'article 75 vise à
augmenter le montant des amendes de certaines infractions et à prolonger de
trois à cinq ans le délai dans lequel une infraction est considérée comme une
récidive afin que les montants et le délai soient comparables à ce qui se
retrouve dans les autres lois similaires. Ainsi, pour une première infraction
au contrevenant… où un contrevenant sera passible d'une amende d'au moins
1 000 $ et d'au plus 5 000 $ et, pour toute récidive dans
les cinq ans de la condamnation pour une infraction à la même disposition,
d'une amende d'au moins 3 000 $ et d'au plus 15 000 $. Cet
article vise également à ajouter les articles 1.4, 27.1, 42.1, 47.3, 61.1,
61.2 et 176 et à…
M. Dufour : …et, pour toute
récidive dans les cinq ans de la condamnation pour une infraction à la même disposition,
d'une amende d'au moins 3 000 $ et d'au plus 15 000 $. Cet
article vise également à ajouter les articles 1.4, 27.1, 42.1, 47-3, 61.1, 61.2
et 176 et à supprimer les articles 30.4, 57 (1), 57 (3) et 78.14 à l'article
165 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, notamment
pour des fins de concordance.
Une voix
: Alinéa…
M. Dufour : Oui, alinéa. Oui,
oui, d'accord. Ça, c'est beau. Et l'amendement…
La Présidente (Mme
Grondin) : L'amendement.
M. Dufour : L'amendement,
c'est :
Remplacer, dans le paragraphe 2° du
premier alinéa de l'article 165 de la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune, modifié par l'article 75 de ce projet de loi, «ou 61.2» par
«, 61.2 ou 61.3».
Cet amendement vise à effectuer un ajustement
de concordance en raison de l'amendement à l'article 32 de ce projet qui
propose l'introduction de l'article 61.3 de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il des interventions sur l'amendement? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. J'en ai deux. Je vous dirais que les questions sont
fort simples. L'explication va l'être peut-être autant, mais j'avise d'avance
que, si on est pour me dire que c'est dans l'explication puis qu'on dit que ça
fait référence à une autre loi similaire, j'aimerais ça, savoir c'est quoi,
l'autre loi. Mais pourquoi cinq ans? Et qu'est-ce qui a fait que les montants
ont été majorés? Est-ce qu'on a… Tu sais, est-ce qu'on a pensé à une… Ça
passe-tu par une indexation? C'est-u parce que ça ressemble à des montants que
je suis à l'aube de voir? Parce que, là, on est rendu à la première fois où on
voit un changement au niveau de c'est quoi, une récidive, mais surtout c'est
les premiers chiffres qu'on voit en amendes, puisque c'est… On en a parlé au
départ, qu'il était pour y avoir des amendes puis des changements, le ministre
nous avait avisés qu'il était pour y avoir des changements de montants. Alors,
qu'est-ce qui fait que je passe de… — puis là je baisse les yeux sur
la feuille — qui était avant de 500 $ à 1 475 $, je
suis rendue à entre 1 000 $ et 5 000 $? Puis avant, c'était
trois ans, puis maintenant c'est cinq ans. Je comprends, je vous le dis, là, il
a beau être tard, je comprends que c'est pour être comme les autres lois
similaires, mais j'aimerais ça, savoir les autres lois similaires, c'est
laquelle, ça se retrouve où.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Mme la
Présidente, j'aimerais ça, demander une suspension quelques minutes, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. On va suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 21 h 57)
La Présidente (Mme
Grondin) : ...les travaux.
(Suspension de la séance à 21 h 57)
22 h (version non révisée)
(Reprise à 22 h 5)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Nous en sommes à l'amendement
proposé par le ministre à l'article 75. Mme la députée de Mille-Îles, vous
avez posé des questions fort intéressantes, mais je vous invite à... le ministre
pourra y répondre parce qu'elles ne touchent pas à l'amendement précisément.
Donc, ça vous convient?
Mme
Charbonneau
:
Ça me convient, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci beaucoup. Donc, y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement? Je vais donc procéder à la mise aux
voix de l'amendement.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement proposé à l'article 75
est adopté. Nous revenons à l'article 75 tel...
La Secrétaire
: ...Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement proposé à l'article
75 est adopté. Nous revenons à l'article 75, tel qu'amendé. Et donc vos questions,
Mme la députée de Mille-Îles, je pense que le ministre pourrait y répondre?
M. Dufour : Oui. Bien, premièrement,
je pense que c'est important de rassurer les gens, là. Les éléments que le
légiste va vous présenter dans quelques secondes sont sur des éléments majeurs,
et les infractions mineures, on va traiter ça dans un article un petit peu plus
loin dans le cadre du projet de loi.
Alors, je laisserais le légiste,
peut-être, expliquer ces éléments-là qui sont un petit peu plus majeurs.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, allez-y, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, effectivement, là, pour la question posée par la députée de Mille-Îles,
le délai de cinq ans, là, à l'intérieur duquel on peut prendre en compte, là,
une nouvelle infraction à titre de récidive, là, est prévu notamment dans la
Loi sur la qualité de l'environnement. Donc, c'est évidemment une loi de
laquelle s'inspirent beaucoup, là, les modifications apportées à la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune.
Et puis comme l'indique le ministre, là,
on parle quand même, à cet article-là, d'infractions qui sont importantes, là.
Donc, ça peut être de faire obstacle à quelqu'un qui piège. Ça peut être
également l'utilisation d'aéronefs. Donc, on n'est pas, là, dans des
infractions à titre... des infractions réglementaires qui viseraient notamment
le port de dossards ou ce genre d'infractions, là, dites, là, plus techniques,
là.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça me fait plaisir. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais procéder à la mise aux voix de l'article 75, tel
qu'amendé.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 75, tel qu'amendé, est
adopté. Nous poursuivons avec l'article 76.
M. Dufour : Oui :76. L'article
166 de cette loi est modifié par :
1° dans le paragraphe 2° :
a) par la suppression de «1.4,»;
b) par l'insertion, après «45 ou», de
«du paragraphe 1° ou 3° du premier alinéa de l'article 57 ou de l'article»;
2° par le remplacement, dans ce qui
suit le paragraphe 2°, de «250 $ et d'au plus 750 $», de «3 ans» et
de «750 $ et d'au plus 2 200 $» par, respectivement, «500 $
et d'au plus 1 500 $», «cinq ans» et «1 500 $ et d'au plus
4 500 $».
Les commentaires...
M. Dufour : ...de «250 $
et d'au plus 750 $», de «3 ans» et de «750 $ et d'au plus
2 200 $» par, respectivement, «500 $ et d'au plus
1 500 $», «cinq ans» et «1 500 $ d'au plus
4 500 $».
Les commentaires. L'article 76 vise à
augmenter le montant des amendes de certaines infractions et à prolonger de
trois à cinq ans le délai dans lequel une infraction est considérée comme une
récidive afin que les montants et le délai soient comparables à ce qui se
retrouve dans les autres lois similaires.
Ainsi pour une première infraction, un
contrevenant sera passible d'une amende d'au moins 500 $ et d'au plus
1 500 $ et, pour toute récidive dans les cinq ans de la condamnation
pour une infraction à la même disposition, d'une amende d'au moins
1 500 $ et d'au plus 4 500 $.
Cet article vise également à ajouter les
articles 57, alinéa 1, 1° et 57, alinéa 1, 3° et à supprimer
l'article 1.4 de l'article 166 de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune, notamment pour des fins de concordance.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Y a-t-il
des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
• (22 h 10) •
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais permettre au ministre de m'expliquer si je
suis dans le mineur, le moyen, dans le majeur au niveau des infractions,
puisqu'on est tous ici un peu sensibles à l'aspect majeur et mineur. Puis,
comme le ministre le disait auparavant, bien, on veut se conformer à de
nouveaux chiffres parce que ça fait longtemps que ça n'a pas été majoré, mais
on ne veut pas toucher de trop près tout ce qui est mineur parce qu'on ne veut
pas non plus enlever l'enthousiasme de la chasse, et de la pêche, et du
trappage.
M. Dufour : Donc, oui. On
comprend très bien que les infractions mineures, qui touchent beaucoup la
relève, c'est à l'article 80 ou 81 qu'on va les voir. Présentement, on est
à l'article 76.
Ce qui est important de préciser
présentement, donc, c'est si on regarde, ça serait, exemple : «en sa
possession alors qu'il était sur ou à bord d'un véhicule, d'un aéronef ou d'une
remorque tirée par un véhicule avec une arme chargée». Donc, on n'a pas le
droit de faire ça. «Sciemment fait obstacle à une personne effectuant
légalement une activité de chasse, pêche ou de piégeage», donc ça aussi, c'est
des... lorsqu'il fait des activités de chasse et de pêche qui ne sont pas
permises. Donc, ça, c'en est, des éléments, là, qui sont vraiment orientés.
Mme
Charbonneau
:
Là, je ne sais pas ce que vous avez dit que votre personne à côté de vous a
signifié, mais je pense qu'on voulait vous interpeller pour quelque chose, je
ne sais pas s'il y a quelque chose de trop ou pas qui a été dit. Je voulais
juste être sûre que tout va bien.
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Oui, oui, tout va bien. En fait, là, c'était tout simplement indiquer que le
fait que les montants soient inférieurs, là, c'est beaucoup à cause qu'on ne
vise pas les infractions à l'égard du gros gibier, là, donc, qui sont toujours
des infractions dans la loi qui sont plus importantes.
Mme
Charbonneau
:
Merci. On a quand même choisi de doubler le montant. Ce n'est pas un
pourcentage... tu sais, habituellement, on peut monter plus progressivement,
25 %, 30 %, mais là...
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : ...les infractions à l'égard du gros gibier, là, donc, qui
sont toujours des infractions dans la loi qui sont... qui sont plus
importantes.
Mme
Charbonneau
:
Merci. On a quand même choisi de doubler le montant. Ce n'est pas un
pourcentage. Tu sais, habituellement, on peut monter plus progressivement, 25 %,
30 %, mais là on passe de 250 $ à 500 $. On a vraiment doublé
l'ensemble des montants parce qu'on voulait les mettre à jour ou parce que,
comparativement à d'autres règlementations, c'est les montants qui s'y
retrouvent?
M. Dufour : Bien, vous
touchez à deux points. Il y avait un ajustement par rapport au fait que les
amendes n'avaient pas été touchées depuis nombre d'années. Donc,
automatiquement, il y avait certains éléments qui étaient rendus incohérents.
Et, oui, c'est dans un exercice qui a été fait, justement, avec le ministère et
le ministère de la Sécurité... de la Justice pour s'assurer qu'il y ait une
concordance aussi dans un type d'infraction. Par contre ceci ne nous empêchait
pas, justement, de s'assurer que si pour une histoire comme un dossard ou des
éléments où le jeune qui arrive avec une grandeur de poisson à sa première
pêche, là, que ça ne soit pas des infractions qui soient maximisées selon la
logique, là, tu sais. Donc, je pense que c'était important de maintenir les
infractions aussi mineures pour certaines situations qu'on va voir un petit peu
plus tard.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
je vais procéder à la mise aux voix de l'article 76.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 76 est
adopté.
Nous poursuivons avec l'article 77.
Et je vois que vous souhaitez déposer... Vous avez déposé un amendement, M. le
ministre.
M. Dufour : Donc, 77 :
L'article 167 de cette loi est remplacé par le suivant :
«167. Quiconque contrevient :
«1° à l'égard du gros gibier, à une
disposition de l'article 27, 27.1, 28, 30.1, 34 ou 60, du premier alinéa
de l'article 56, du paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 57,
du premier alinéa de l'article 69, de l'article 71 ou d'un règlement
adopté en vertu du paragraphe 1°, 2° ou 3° du troisième alinéa de
l'article 56 ou en vertu de l'article 61.1 ou 61.2;
«2° à une disposition de l'article 31
ou 32, du premier alinéa de l'article 70, du premier alinéa des articles 109,
120 et 126 ou d'un règlement adopté en vertu du paragraphe 1° ou 3° de
l'article 73;
«3° à un plan d'ensemencement établi en
vertu de l'article 73.1;
«4° à une ordonnance d'un juge rendue en
vertu de l'article 171.5.1;
«commet une infraction et est passible,
pour une première infraction, d'une amende d'au moins 2 500 $ et d'au
plus 12 500 $;
«Dans les cas visés aux paragraphes...
M. Dufour : ...d'ensemencement
établi en vertu de l'article 73.1;
«4° à une ordonnance d'un juge rendue en
vertu de l'article 171.5.1;
«commet une infraction et est passible,
pour une première infraction, d'une amende d'au moins 2 500 $ et d'au
plus 12 500 $.
«Dans les cas visés aux paragraphes 1° à
3° du premier alinéa, le juge peut, en plus de condamner le contrevenant au
paiement d'une amende, le condamner à un emprisonnement d'au plus un an, malgré
l'article 231 du Code de procédure pénale (chapitre C-25.1).
«Dans le cas d'une récidive dans les cinq
ans de la condamnation pour une infraction à la même disposition, le
contrevenant est passible d'une amende d'au moins 7 500 $ et d'au
plus 37 500 $.
«Pour l'application de la peine prévue en
cas de récidive à l'égard du gros gibier, une condamnation antérieure pour une
infraction à l'un ou l'autre des articles 27, 27.1, 28, 31, 32 ou 60, du
paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 57 ou d'un règlement adopté
en vertu de l'article 61.1 ou 61.2 constitue une première infraction.»
Les commentaires : L'article 77
vise à augmenter le montant des amendes de certaines infractions et à prolonger
de trois à cinq ans le délai dans lequel une infraction est considérée comme
une récidive afin que les montants et le délai soient comparables à ce qui se
retrouve dans les autres lois similaires.
Ainsi, pour une première infraction, un
contrevenant sera passible d'une amende d'au moins 2 500 $ et d'au plus
12 500 $ et, pour toute récidive dans les cinq ans de la condamnation
pour une infraction à la même disposition, d'une amende d'au moins 7 500 $
et d'au plus 37 500 $.
Dans le cas d'infractions graves visées
aux paragraphes 1° à 3° du premier alinéa, cet article vise également à
permettre au juge, en plus de condamner le contrevenant au paiement d'une
amende, de le condamner à un emprisonnement d'au plus un an.
Cet article vise également à ajouter les
articles 27.1, 61.1, 61.2 et une ordonnance d'un juge rendue en vertu de
l'article 171.5.1 et à supprimer l'article 30.4, 47 alinéa trois et
176 de l'article 167 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de
la faune, notamment pour des fins de concordance.
L'amendement : Remplacer, dans le
paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 167 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune modifié par l'article 77 de
ce projet de loi, «ou 61.2» par «,61.2 ou 61.3».
Et les commentaires : Cet amendement
vise à effectuer un ajustement de concordance en raison de l'amendement de
l'article 32 de ce projet... de projet qui propose l'introduction de
l'article 61.3 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune.
La Présidente (Mme
Grondin) : Bravo, M. le ministre. Donc, y a-t-il des commentaires
sur l'amendement?
Mme
Charbonneau
:
Non, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'amendement.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc...
La Présidente (Mme
Grondin) : …Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'amendement.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 77
est adopté. Nous revenons donc à l'article 77, tel qu'amendé. Y a-t-il des
interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente — je suis désolée pour le fou rire. Mme la
Présidente, un peu comme l'expliquait dans les deux articles précédents, le
ministre avait fait référence sur ce que touche les différents articles. L'amendement
qu'on a… pas l'amendement, mais l'article qu'on a devant nous commence en
citant le gros gibier, mais je n'ai pas pris le temps — je l'avoue
bien sincèrement — d'aller revoir tous les articles que le ministre a
eu le privilège de nous lire dans son article en citant que les chiffres, et je
comprends que ça se réfère à des articles. J'aurais juste besoin peut-être d'un
ou deux exemples des articles qui sont cités juste pour nous donner une idée
puis garder en rubrique, là, la caméra qui filme puis qui veut dire aux gens ce
qu'on vise exactement, juste pour s'y retrouver.
J'aurai peut-être une deuxième question
après, mais ça va dépendre de la réponse que j'ai.
M. Dufour : Oui. Mme la
sous-ministre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, Mme la sous-ministre, allez-y.
Mme Paquette (Élise) :
Effectivement, on est dans des infractions qu'on appelle majeures, là. Les
exemples qu'on peut donner… Par exemple, on a… J'ai plusieurs exemples. Les
personnes m'envoient beaucoup d'exemples, là.
• (22 h 20) •
Mme
Charbonneau
:
Je vous dirais, un ou deux, là, parce que je n'ai pas été voir ce que les
articles disaient. Donc, si vous m'en sortez un ou deux, ça va nous donner une
bonne idée, là.
Mme Paquette (Élise) : C'est
des infractions graves à l'égard du gros gibier telles que l'utilisation
d'engins cruels et interdits : des collets…
Mme
Charbonneau
:
O.K.
Mme Paquette (Élise) : …des
lacets pour les pattes, des grappins, des éléments comme ça. Aussi, ça peut
être des personnes qui sont reconnues coupables pour être… ou avoir été à la
tête d'un réseau structuré de braconnage.
Mme
Charbonneau
:
O.K.
Mme Paquette (Élise) : Donc,
ça, c'est des cas réels et sérieux, là, dont on parle.
Mme
Charbonneau
:
J'avais un doute que j'étais pour poser cette question-là. Je n'étais pas sûre,
mais là j'ai une question qui va peut-être vous sembler hors champ, mais
combien ça vaut un orignal mort?
Mme Paquette (Élise) : Un
orignal mort.
Mme
Charbonneau
:
Est-ce que… Parce que si on a du braconnage sur des grosses bêtes, c'est parce
que ça l'a une valeur, hein? Il y a des gens qui le font, des fois, sans permis
pour consommer la viande. Mais si j'ai bien compris une conversation que j'ai
eue avec une personne qui me disait : Bien, il y a même des gens qui ne
chassent pas toujours avec un permis, qui récoltent un gros gibier et qu'ils le
proposent à des gens en disant : Bien, je peux te vendre une fesse. Mais
ce n'est pas dans le principe où il y aurait une relation entre un boucher et
un client. C'est vraiment une relation à la…
Mme
Charbonneau
:
...qui récolte un gros gibier et qui le propose à des gens en disant :
Bien, je peux te vendre une fesse, mais ce n'est pas dans le principe où il y
aurait une relation entre un boucher et un client, c'est vraiment une
relation... à la limite, là, je n'ose pas toujours le dire, mais c'est un peu
de la contrebande, là.
M. Dufour : Oui, parce que le
gros gibier, techniquement, que ce soit l'ours, que ce soit l'orignal, ne sont
pas des bêtes qui doivent être commercialisées sur le principe que vous l'amenez.
C'est sûr et certain... ça dépend, les
gens qui vont vouloir peut-être procéder par achat de ce type de bête là, c'est
souvent, des fois... parce qu'ils n'ont pas non plus peut-être les moyens de se
rendre en forêt pour faire la chasse. Aujourd'hui, faire la... de s'installer
pour faire une bonne chasse, il y a beaucoup de travail derrière la situation
finale. Donc, les gens vont prendre des fois, même, une semaine de vacances
d'été pour préparer leur camp de chasse, aller porter les salines, s'assurer
que... il y en a même à cette heure qui ont des... pas des lumières, mais des
caméras infrarouges pour voir s'ils ne peuvent pas détecter la bête. Donc,
souvent, ils vont acquérir un abri sommaire ou un bail de villégiature. Donc,
il y a beaucoup d'étapes avant d'arriver à la simple prise de chasse.
Donc, pour certains, ça semble des fois
très, très loin. Il y en a d'autres, c'est des anti-armes, mais qui sont prêts
à consommer pareil le gibier. Donc, il y a beaucoup d'éléments comme ça. Mais,
techniquement, tu n'es pas supposé de te servir de ton animal.
Ce qu'on a au ministère qui existe, c'est
le programme Chasseurs généreux. Donc, on a des chasseurs qui peuvent aller à
la chasse puis qui vont proposer la bête qu'ils ont tuée à des organismes. Ça,
ça existe. Mais du côté de commercialiser un gros gibier, ce n'est pas une
pratique qui est supposée être acceptable. Et c'est au contraire, s'il y a de
la contrebande de nourriture de gibier, bien, c'est passible d'amende
automatiquement.
Mme
Charbonneau
:
Mais je reviens à ma question. Combien ça vaut? C'est-u à la livre? C'est-u à
la fesse? C'est-u au morceau? Comment ça fonctionne? Parce que je comprends
qu'on parle de contrebande, là, j'imagine qu'il y a toutes sortes de façons
inventives de le faire, mais je sais qu'il y a quelques fois des relations
entre le prix de quelque chose et le projet de... pas le projet, mais la façon
de faire de la contrebande. Donc, je reviens à cette question-là parce que,
dans votre principe d'amende, bien, tu sais, c'est un peu... ça peut être
étonnant parce qu'on parle jusqu'à 37 500 $ maximum, mais, en même
temps, il faut qu'on comprenne que, si on parle de boeuf à l'épicerie, bien, je
le sais que j'ai un prix au kilo, puis, dépendamment s'il est vieilli ou pas
vieilli, le prix est différent, puis... Mais vous devez, j'imagine, là...
Mme
Charbonneau
:
...maximum. Mais, en même temps, il faut qu'on comprenne que, si on parle de
boeuf à l'épicerie, bien, je le sais que j'ai un prix au kilo, puis,
dépendamment s'il est vieilli ou pas vieilli, le prix est différent, puis...
Mais vous devez, j'imagine, là, sinon vous, sinon quelqu'un de votre ministère,
savoir à peu près ça peut ressembler à quoi, parce que de la contrebande, ce n'est
pas d'hier qu'on en fait, là, c'est depuis des années. Il y a différentes
façons de faire les choses.
Alors, pour pouvoir délimiter la bonne
mesure... Puis je ne mets pas de doute sur la mesure que vous avez, là, je veux
vraiment juste avoir une perspective de : Y a-t-il... on a-tu connaissance
de qu'est-ce que ça pourrait avoir de l'air, le prix de soit un morceau ou soit
un gibier complet, d'un gros gibier? Parce qu'un petit gibier, je vous le
disais, moi, j'ai des amis qui vont... j'appelle ça aller à la plume, là, il y
en a qui vont à l'oie blanche, il y en qui vont aux outardes, il y en a qui
vont aux canards. Ce n'est pas du tout la même grosseur, chacune de ces
plumes-là. J'ai des amis qui vont à la pêche. Mais au gros, gros gibier, c'est
plus, pour moi...
M. Dufour : La valeur d'un
gros gibier, honnêtement, je ne sais pas comment qu'on pourrait évaluer ça
concrètement parlant. Je veux dire, ce n'est pas... Mais, honnêtement, je ne me
suis jamais arrêté à cet aspect-là parce que ce n'est pas le principe d'aller à
la chasse. Tu sais, c'est le même principe, là, il y en a qui sont contre les
salines, mais ça, tu as le droit de le faire. Il y en a qui disent que ce n'est
pas correct de se servir d'appât, un peu, de ça. Mais de là à cautionner le
braconnage, parce que c'est une forme de braconnage de tuer une bête puis après
ça de le mettre en vente, là, donc, ce n'est pas quelque chose que j'aurais
d'information.
Mme
Charbonneau
:
Alors, comment on fait pour savoir qu'entre 7 500 $ et
37 500 $, c'est les bons chiffres? J'essayais de faire une
corrélation. Je comprends qu'on a pris les amendes d'avant puis on les a
majorées à un certain niveau pour pouvoir être équitable à une majoration
possible, mais je pensais vraiment qu'il y avait une forme de corrélation entre
la possibilité de geste qu'on connaît déjà. Mais comme vous dites, tu sais, il
n'y a personne qui rentre dans un ministère pour savoir combien ça coûte être
un contrevenant, là. Mais comment on fait pour passer de 1 825 $ à
7 500 $ et de 5 475 $ à 37 500 $?
Puis, encore une fois, mon jugement n'est
pas sur... ma question n'est pas sur porter un jugement sur les chiffres, c'est
juste : Comment on a fait pour en arriver à ce point de bascule où je
change les chiffres de façon concrète?
M. Dufour : Je laisserais le
légiste parce que toute la nomenclature des montants a été déterminée par
rapport aux discussions que le ministère a eues avec...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, Me Tremblay-Parent, allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, les...
Mme
Charbonneau
:
...à ce point de bascule où je change les chiffres de façon concrète, là.
M. Dufour : Je laisserais
le légiste parce que toute la nomenclature des montants a été déterminée par
rapport aux discussions que le ministère a eues avec...
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Me Tremblay-Parent, allez-y.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Bien, les... Je pense que la question en fait foi, là. On
est vraiment dans un contexte de braconnage, donc d'intentions malveillantes.
Donc, c'est sûr que dans l'analyse comparative qui a été faite, c'était de voir
justement ce type d'infraction là où on dépasse, disons, l'aveuglement ou, vraiment,
la grosse négligence, là. Là, on va au-delà de ça. Donc, c'est pour cette
raison-là, là, qu'on a pu, en faisant évidemment les analyses comparatives, là,
qui s'imposent, arriver à ce montant-là.
Et puis il faut quand même distinguer une
infraction pénale d'une mesure de compensation. Donc, tu sais, quand on impose
une amende, évidemment, c'est beaucoup le caractère dissuasif plus que la
conséquence. Évidemment, ça peut être un facteur, là, mais ce n'est pas avant
tout la conséquence pécuniaire pour l'État pour pour une autre personne qui est
prise en considération, mais c'est de voir c'est quoi, le montant qui va
permettre de dissuader, là, des personnes susceptibles de commettre
l'infraction de le faire, disons.
Mme
Charbonneau
:
Je vais essayer de faire rapide parce que je viens de voir qu'il reste deux
minutes, puis je ne m'en plaindrai pas, mais je comprends quand vous me
dites... Parce que, là, je peux même faire de la prison, là. C'est clair que ce
n'est pas juste... Ce n'est pas juste pour le plaisir, mais la majoration est
importante. Puis on passe à un montant qui est maximum, là, 37 500 $.
Je dois vous avouer que j'ai rarement vu un montant pour une infraction à ce
prix-là. Dans certains milieux de vie, c'est presque la moitié d'un paiement
sur une maison, là. C'est un montant important. Donc... Puis je comprends quand
vous me dites que c'est pour des grosses infractions. Ça fait que ça ne met
pas... Ça n'éclaircit pas pour moi pourquoi c'est 30 700 $ comparé à
16 000 $, là. Là, ce n'est pas un double. Je suis rendu à tripler mon
amende.
• (22 h 30) •
J'ai compris que ça fait longtemps qu'on
n'a pas augmenté les amendes. Ça fait qu'il y a sûrement un impact de
majoration qui est là, mais c'est quand même un montant substantiel, puis je ne
suis pas capable de m'accrocher à rien à part les montants qui étaient là
auparavant. Donc, je ne sais pas combien ça vaut, une bête, puis le geste posé,
puis jusqu'où va l'aspect pénal. Ça fait que, là, je peux faire de la prison,
je peux payer une infraction, mais mon infraction est quand même importante.
J'essayais de m'accrocher à une... à quelque chose pour pouvoir justifier cette
valeur-là. Mais là j'ai l'impression que je n'ai pas d'emprise sur...
22 h 30 (version non révisée)
Mme
Charbonneau
:
...où va l'aspect pénal. Ça fait que là, je peux faire de la prison, je peux
payer une infraction, mais mon infraction est quand même importante. J'essayais
de m'accrocher à une... à quelque chose pour pouvoir justifier cette valeur-là,
mais là j'ai l'impression que je n'ai pas d'emprise sur grand-chose pour
pouvoir justifier, je vous dirais, le montant maximum, là, le 37 500 $.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour : Oui, bien, nous,
lorsqu'on a regardé ça... Puis si on se souvient des consultations, l'objectif,
vraiment, d'éliminer les braconnages, je pense que ça, c'était indéniable.
Donc, toute action qui pouvait éliminer le braconnage, là, était positive, là.
Même, on se posait la question avec l'histoire de l'emprisonnement, mais tout
le monde cautionnait ça, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, je dois interrompre les échanges, compte tenu
de l'heure. Je vous remercie de votre collaboration.
Et j'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 31)