Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(November 29, 2022 au September 10, 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Thursday, February 27, 2025
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Vol. 47 N° 83
Clause-by-clause consideration of Bill 81, An Act to amend various provisions relating to the environment
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-neuf minutes)
Le Président (M. St-Louis) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude...
Le Président (M. St-Louis) : ...détaillée
du projet de loi no 81, Loi modifiant diverses dispositions en matière
d'environnement.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacé par Mme Guillemette
(Roberval); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides); M. Derraji (Nelligan) est remplacé par Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce); M. Grandmont (Taschereau) est remplacé par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve); M. St-Pierre Plamondon (Camille-Laurin) est remplacé
par M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
• (11 h 40) •
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la secrétaire. Alors, lors de l'ajournement de nos travaux, hier, nous en
étions à l'étude de l'article 56 du projet de loi, et, si ma mémoire est bonne,
la parole était à la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : On était sur
l'article 56, hein?
Le Président (M. St-Louis) : C'est
bien ça.
Mme Dufour : O.K. bien, j'ai
posé quand même pas mal... J'avais... On venait-tu juste de commencer? Parce
qu'il y a des articles... O.K., on venait juste de... Mais on était en train de
parler de transplanter, non? On parlait de... Oui, c'est ça on avait déjà fait
certaines choses, certaines questions. Vous m'excuserez, il y a des articles qui
se ressemblent. Le syndicat... Ça, je l'avais-tu dit dit? Ça, je l'avais lu. Je
pense que...
Le Président (M. St-Louis) : En
fait, il y avait eu quand même quelques échanges, là... début, début, là,
mais...
Mme Dufour : Oui, c'est ça.
J'ai l'impression que j'avais fait le tour des questions. Mais, dans le fond,
en gros, ce que je soulignais, c'est qu'il y avait de l'inquiétude, que je
partageais, sur le fait qu'on semblait, là, peut-être donner certains pouvoirs
supplémentaires pour, finalement, tu sais, enlever un peu de protection de
certaines espèces floristiques, là, notamment la transplantation. Puis tout
allait découler, dans le fond, du règlement, puis c'est vraiment là qu'on
aurait les détails, puis ça, bien, évidemment, c'est une surprise, on ne sait
pas exactement qu'est-ce qu'il y aura dedans, même si on a une idée des
intentions, mais c'est ce sera à voir si ce sera le ministre qui déposera ce
règlement-là, là. Moi, je pense qu'on avait fait le tour, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons mettre l'article aux
voix. Est-ce que l'article 56 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Nous en sommes maintenant à l'article 57. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, 57 : L'article 17 de cette loi est modifié par
l'insertion, à la fin du paragraphe 3 du deuxième alinéa, de «en vertu de la
présente loi».
Commentaires : Cet article modifie
l'article 17 de cette loi pour clarifier la portée du paragraphe 3 du deuxième
alinéa afin d'éviter qu'une autorisation délivrée par le ministre en vertu
d'une autre loi, notamment la Loi sur la qualité de l'environnement, écarte
l'interdiction prévue au premier alinéa de l'article.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 57?
Mme Dufour : Oui. Juste une
question. Qu'est-ce que ça change concrètement d'ajouter «en vertu de la
présente loi»?
M. Charette : Bien, comme on
le mentionne, là, dans le commentaire, pour ne pas qu'il y ait de confusion par
rapport à une autre loi, qui est la loi sur la qualité de l'environnement.
Donc, pour maintenir l'interdiction, là, qui est mentionnée à l'article 56.
Mme Dufour : O.K. De la Loi
sur la qualité de l'environnement. Non, attendez. On a ici «cette interdiction
ne s'applique pas», puis là on dit certaines activités. Puis là, on dit qu'on
ne veut pas qu'il y ait de confusion avec la Loi sur la qualité de
l'environnement, mais là le ministre... m'a mis de la confusion en
disant : Comme on le voyait sur l'article 56, mais l'article 56, ce n'est
pas la Loi sur la qualité de l'environnement.
M. Charette : Non.
Exactement, là, on est sur la loi sur les espèces menacées ou vulnérables.
Donc, on précise que c'est en vertu de la présente loi, donc la loi sur les
espèces menacées ou vulnérables, là, que... pour que l'interdiction qui est
prévue à l'article précédent, là, soit reconnue. Dit autrement, là,
l'interdiction dont il est question, elle est en vertu de la loi sur les
espèces menacées, et non pas de la Loi sur la qualité de l'environnement.
Mme Dufour : C'est bon.
Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions. Comme il n'y en a pas,
nous allons mettre l'article aux voix. Est-ce que l'article 57 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Nous allons poursuivre avec l'article 58.
M. Charette : Je m'excuse
d'emblée auprès des collègues, c'est une très longue lecture qui...
M. Charette : ...qui va
suivre. Donc, l'article 18 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, après le paragraphe un
du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«1.1° d'une activité interdite à l'égard
d'une espèce floristique menacée ou vulnérable,»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «ou le paiement d'une compensation financière qui correspond aux
sommes nécessaires pour compenser l'atteinte aux espèces floristiques menacées
ou vulnérables ou à leurs habitats, et ce, conformément à ce qui est déterminé
par règlement» par «, l'exécution de mesures nécessaires pour la conservation
ou la gestion des espèces floristiques menacées ou vulnérables, notamment
l'aménagement d'habitats de remplacement, ou le paiement d'une compensation
financière nécessaire à ces fins»;
3° par le remplacement des troisième et
quatrième alinéas par les suivants :
«Cependant, dans le cas d'une activité
découlant d'un projet pour lequel le gouvernement a pris une décision à l'égard
de mesures de compensation en vertu du troisième alinéa de
l'article 31.5.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement, le ministre
doit, lorsqu'il exerce le pouvoir prévu au deuxième alinéa du présent article,
le faire conformément à cette décision.
«Avant de délivrer une autorisation, le
ministre tient compte notamment des éléments suivants :
«1° la nature de l'activité projetée;
«2° les conséquences de l'activité
projetée sur toute espèce floristique menacée ou vulnérable et, le cas échéant,
sur son habitat;
«3° la situation générale de toute espèce
floristique menacée ou vulnérable affectée par l'activité projetée;
«4° la situation de l'espèce et l'état de
son environnement, l'endroit où l'activité projetée aura lieu;
«5° la disponibilité d'autres emplacements
pour réaliser l'activité projetée;
«6° les mesures de protection, de
minimisation et de contrôle proposées afin d'assurer les conditions de vie
favorables à l'espèce floristique menacée ou vulnérable ou le maintien des
caractéristiques de son habitat.
«Le ministre peut autoriser une activité
en vertu du premier alinéa s'il est d'avis que :
«1° l'activité projetée n'est pas
susceptible de nuire à la survie au Québec de l'espèce floristique menacée ou
vulnérable;
«2° l'activité projetée est compatible
avec le maintien des caractéristiques de l'habitat de cette espèce, le cas
échéant;
«3° des solutions de rechange ont été
évaluées;
«4° des mesures raisonnables pour limiter
les conséquences de l'activité projetée sur cette espèce ou sur son habitat
sont mises en place.
«Le ministre informe le demandeur du
montant de toute compensation financière qui lui sera exigée avant de délivrer
son autorisation.
Et le commentaire : Cet article
ajoute au paragraphe 1.1, au premier alinéa de l'article 18 de cette
loi, pour accorder au ministre le pouvoir d'autoriser une activité qui était
interdite en vertu du premier alinéa de l'article 16 de cette loi.
De plus, il modifie le deuxième alinéa
pour permettre au ministre d'imposer d'autres formes de compensation que la
compensation financière à titre de condition d'autorisation d'une activité
visée au premier alinéa. En outre, il remplace les troisième et quatrième
alinéas pour assurer une cohérence entre les mesures de compensation qui
peuvent être imposées dans le cadre de la procédure d'évaluation et d'examen
des impacts sur l'environnement de certains projets de la Loi sur la qualité de
l'environnement et les compensations qui peuvent être imposées en vertu du
présent article.
Également, les nouveaux alinéas
définissent de nouveaux paramètres dont le ministre doit tenir compte lors de
l'analyse d'une demande d'autorisation.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Il y a sûrement des interventions. Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Et bonjour, tout le monde!
Alors, il y a des... il y a des... le feedback
sur cet article-là est partagé entre on va dire les mémoires de Premières
Nations. Alors, on va commencer avec.
Donc, dans un premier temps, la
commission... pardon, le Comité consultatif pour l'environnement de la
Baie-James se disent favorables à l'article 58, entre autres, parce qu'il
permet au ministre d'imposer des conditions pour l'exécution des mesures de
conservation en plus en plus de pouvoir exiger une compensation financière dans
la cadre de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et la
Loi sur les espèces menacées et ou vulnérables.
En ce qui concerne... Et la majorité des
groupes sont favorables aux articles, mais le...
Mme McGraw : ...bien, le 1.2
et 1.3. Où il y a des préoccupations, c'est le 1.1. Alors, l'ITUM de façon
générale conteste l'élargissement des exceptions à la loi, la LEMD, davantage
encore pour des exceptions discrétionnaires du ministère sur lesquelles nous
n'avons aucune information. Donc, c'est ce qu'ils soulignent.
Le Conseil mohawk s'oppose à la
proposition des modifications du paragraphe 18.1.1, encore une fois, parce
qu'ils s'inquiètent que cela élargit — là, je fais la traduction
encore — de façon considérable la portée des autorisations
potentielles au-delà de celles qui sont actuellement envisagées pour... par la
loi. Alors, on aimerait entendre le ministre là-dessus.
• (11 h 50) •
M. Charette : Des beaux...
des beaux sujets pour l'échange qui va suivre, et on l'a en partie initiée hier
avec le 56 et le 50... parce que le 56 et le 58 sont intimement liés. Donc, 56
vient dire essentiellement site interdit. Donc, c'est la prémisse de départ.
Cependant, parce qu'on ne peut pas d'emblée tout refuser, on vient baliser
quelles seraient les conditions dans l'éventualité où il y avait une atteinte,
là, à une espèce floristique, et c'est essentiellement, là, une dizaine de
considérants, six qui viennent les baliser, et quatre qui viennent dire dans
quelles conditions ce serait... ce serait possible.
Et la collègue hier relatait les mémoires
et ce que l'on a pu entendre au moment des consultations, c'est assez bien
partagé. Certains trouvent le pouvoir trop grand au niveau des... des autorisations
potentielles, d'autres disent que ce n'est pas assez, d'autres disent que c'est
suffisant. Bref, on est arrivé à un point d'équilibre, ce qui est recherché à
travers le projet de loi. Mais je résume, à la base, c'est interdit, mais on
vient baliser de façon très importante, là, ce qui pourrait permettre une
autorisation.
Mme McGraw : Le ministre,
hier, il avait dit que... si j'ai bien compris, que cela ne vient pas élargir,
effectivement, le pouvoir discrétionnaire. Ou j'ai peut être mal compris,
peut-être préciser, parce que...
M. Charette : Par rapport à
la situation actuelle?
Mme McGraw : Oui.
M. Charette : Dans les faits,
ça nécessitait des... des précisions. On... Il y a des autorisations qui
étaient données alors qu'une lecture pouvait laisser entendre que ce n'était
pas possible. Je vais le dire comme ça. Donc, on vient clarifier et baliser,
là, ce qui est possible et dans quelles circonstances, en insistant sur la
prémisse de départ, c'est interdit. Mais on veut quand même se laisser le droit
de recevoir des... des projets, des initiatives qui pourraient être... qui
doivent avoir la possibilité d'être... d'être entendues en quelque sorte.
Mme McGraw : Alors donc, le
1.1, il y a les... la Nation mohawk et aussi l'ITUM qui s'opposent. Là, on
parle du 1.1. Au niveau du 1.2, la nation... pardon, le Conseil mohawk de
Kahnawake se dit en faveur de cette section parce que le ministre pourrait...
Mais la préoccupation, si je comprends bien — encore une fois, je
fais la traduction — il se préoccupe si cette option d'évaluer...
d'évaluer un habitat en conjonction avec l'option de compensation financière,
le conseil ont des inquiétudes. Est-ce qu'on pourrait vous entendre là-dessus?
M. Charette : Ici, on vient
baliser actuellement dans la loi l'aspect compensation et permis. Cependant, la
réglementation n'avait pas été développée. Donc là, on vient confirmer qu'il
peut y avoir des compensations. Là aussi, la réglementation devra être
élaborée. On mentionnait, hier, là, que c'était un travail qui est en cours de
réalisation actuellement, mais par rapport à ce qui se vit maintenant, qui est
plutôt flou. Là, on vient... on vient baliser notamment les considérants, à
savoir si, pour qu'il y ait une autorisation, il faut déterminer si l'espèce en
question, à travers l'atteinte qui est projetée, si elle...
M. Charette : ...elle est
réellement menacée davantage aussi. Au contraire, dans l'environnement en
question, ça ne fait pas de différence ou de réelle différence dans la balance
générale. Donc, c'est tous des considérants qui actuellement n'existent pas,
donc des considérants qui ne sont pas balisés, là, au moment où un projet est
déposé. Ça va nous aider à mieux faire cette évaluation-là.
Mme McGraw : Ensuite, pour
compléter la réflexion du Mohawk Council Kahnawake, ils sont en faveur du
1.18.1.3, justement parce que la majorité des amendements qui sont amenés dans
la 18.1.3 parce que ça décrit plus clairement les facteurs que la ministre doit
prendre en compte pour avoir une autorisation. Par contre, ce qu'ils
demandent... et cette partie-là je vais le lire en anglais parce que je ne veux
pas faire d'erreurs avec la traduction :
«The MCK is in favor of
the majority of the amendments to subsection 18.3 which outlines more clearly
the factors that the minster must consider before delivering an authorisation
to carry an activity. However, the MCK recommends that impacts related to the
exercise of the indigenous land use and rights within the meaning of section
36.1 of the Constitution Act 1982 be added as factors to consider along with
any available indigenous knowledge.»
Donc, ils
aimeraient que les droits autochtones, effectivement, constituent des facteurs
pour que le ministre puisse prendre une décision.
M. Charette : C'est un
élément, là, qui a été soulevé à quelques reprises. Donc, peu importe l'endroit
où il est soulevé, la réponse est la même. On peut rassurer les différentes
communautés. Pas d'atteinte aux droits actuels, donc on n'éteint pas de droits,
on n'en crée pas de nouveaux, mais ce n'est pas nécessaire, là, de leur itérer,
là... C'est à dire la collègue et les groupes ont tous les loisirs de le
réitérer à chacune des fois, mais, dans le texte de loi lui-même, ce n'est pas nécessaire,
là, de le réitérer à chacune des fois. Et on a lu un extrait hier ou
avant-hier, je pense, là, où on fait référence aux droits, justement... en
fait, l'obligation et le droit de consultation, là, pour les communautés
autochtones, des consultations distinctes.
Mme McGraw : Effectivement,
il y a eu des consultations en amont de ce projet de loi, et j'ai pu eu... cet
échange entre le ministère et le conseil mohawk, justement, cet échange,
effectivement, ce que la ministre souligne, c'est qu'on croit que c'est déjà
assez, que c'est déjà... Ils veulent que ce soit plus explicite et répété dans
les lois, dans cette loi-là, mais aussi des lois environnementales. Et je
reviendrais sur cet échange-là, peut-être. Donc, pour l'instant, c'est tout pour
moi. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Alors, le projet... voyons, l'article qu'on regarde présentement
commence par modifier. On dit que le ministre peut autoriser, puis ça, c'est la
nouveauté, une activité interdite à l'égard d'une espèce floristique menacée ou
vulnérable. Évidemment, les groupes environnementaux ne sont pas du tout, du
tout d'accord avec cette modification-là. Il y a... Mais en fait le
Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement qui recommande
de l'abroger, d'abroger du moins... En fait, ils voudraient abroger tout
l'article, là, mais ils disent vraiment cet... il y a un enjeu avec le fait
qu'une... qu'on permette des activités qui seraient normalement interdites.
Le... Nature Québec nous dit : «Il est pour nous inacceptable que le
ministre de l'Environnement puisse approuver la tenue d'activités interdites à
l'égard d'une espèce floristique et menacée. La considération que le ministre
doit porter à l'égard de la nature de l'activité projetée ne procure pas de
balises relatives à la préservation, protection de l'environnement». Ça, c'est
un petit peu plus loin dans l'article, ils nous disent : «Relevant de
l'interprétation des gouvernements en place, il pourrait être supposé qu'un
projet allant à l'encontre de la protection des espèces menacées vulnérables
pourrait être approuvé, puisqu'il s'inscrit dans un cadre plus large de la
transition énergétique. Cette situation doit être évitée.» Et j'y reviendrai,
là, il y a d'autres mémoires qui en parlent...
Mme Dufour : ...mais
peut-être... parce que l'article est très, très long, je proposerais juste de
parler de cet élément-là, qui est de permettre une activité interdite à l'égard
d'une espèce floristique menacée ou vulnérable.
• (12 heures) •
M. Charette : Je vais répéter
un petit peu ce que je mentionnais tout à l'heure. En 56, on vient de dire
essentiellement : C'est interdit. Donc, c'est l'article qu'on a adopté un
petit peu plus tôt. Le 58 dit : Oui, c'est interdit, mais il y a des
possibilités de considérer certaines autorisations de façon balisée. Mais, si
on devait abroger l'article 58 en entier, c'est qu'il n'y aurait aucune
possibilité d'autorisation. Certains groupes le souhaiteraient, et je comprends
la... et c'est le devoir de la collègue, là, de relever les commentaires des
différents groupes entendus en consultations ou à travers leurs mémoires, mais
on ne peut pas abroger 58.
Et ensuite, là, le 58, avec sa
déclinaison, on vient baliser, là, de façon importante, là, justement, comment
une autorisation pourrait être donnée, que ce soit dans une forme plus légère,
on l'a déjà évoqué dans d'autres articles, pour une activité que ce soit fins
récréatives, scientifiques, ça, on comprend que l'impact est sans doute
potentiellement moins important, mais, si on dit ensuite de permettre une
activité qui est interdite, par la suite et plus loin dans... bien, en fait,
immédiatement après, on va venir établir ce qui devra être considéré dans la
prise de décision. Je ne pense pas et le gouvernement ne pense pas qu'on doit
interdire de façon systématique. Mais oui, il faut se donner la possibilité
d'étudier un projet ou une idée pour voir, là, s'ils rencontrent les différents
considérants qui sont mentionnés ou proposés, là, dans l'article 58.
Mme Dufour : Je vais reposer
ma question. «Une activité interdite à l'égard d'une espèce floristique menacée
ou vulnérable», qu'est-ce qu'on a en tête ici?
M. Charette : On a mentionné
tout à l'heure, ou hier plutôt, à travers le 56 notamment, ce qui pouvait être
considéré, là, comme étant activité, là, qui pourrait poser problème, que ce
soit transplanter, que ce soit détruire, que ce soit céder, que ce soit...
Donc, c'est ce qu'on avait mentionné, là, précédemment en 56.
Mme Dufour : O.K. Donc, c'est
quand même des reculs, là, par rapport à ce qu'il y avait dans la loi
précédemment.
M. Charette : Ah! bien, c'est-à-dire,
on avait eu l'occasion d'en discuter, et ça me fait plaisir, là, de le répéter.
Actuellement, il y a des possibilités, il y a des autorisations qui sont
données, mais c'est moins encadré que ce que l'on propose maintenant, parce
qu'il y a des autorisations qui sont données. Cependant, l'expérience a
démontré qu'il fallait davantage s'appuyer sur la loi et sur la réglementation
avec les pratiques qui étaient en cours présentement, mais le 56 dit
clairement : C'est interdit. Et on vient ajouter des considérants si une
autorisation devait être autorisée, mais c'est passablement... Et, si on
regarde uniquement le 58, avec tous les considérants qui n'existaient pas
avant, on voit, là, que ce sera, si le projet de loi devait être adopté ou si
les articles devaient être adoptés, là, nettement mieux balisé que ça ne l'est maintenant.
Mme Dufour : Oui. Les groupes
n'ont pas cette impression-là que ça va être plus balisé. Ils ont... Ils ont
plutôt l'impression que c'est le contraire qu'on...
M. Charette : Certains
groupes. Il y a...
Mme Dufour : Bien, plusieurs.
M. Charette : Oui, mais il y
a beaucoup de groupes aussi qui disent que là on ajoute trop de considérants,
qui... au contraire, on freine le développement, et ça recherche... ça rejoint,
c'est-à-dire, la recherche d'équilibre, là, qui nous guide à travers le projet
de loi.
Mme Dufour : Oui. Je parlais
spécifiquement de l'article 58...
M. Charette : Oui. Bien, il y
a des...
Mme Dufour : ...pas de
l'ensemble du projet de loi, parce que je suis d'accord qu'il y a... il y a une
lourdeur qui s'ajoute à certains endroits, mais là on parle juste de
l'article 58.
M. Charette : Il y a des
groupes aussi qui... on pourrait les nommer, qui trouvent que le 58 ajoute des
contraintes supplémentaires qui n'ont pas lieu d'être. Donc, certains
voudraient qu'on abroge le 58 en entier pour que tout soit systématiquement
interdit, et d'autres vont mentionner que les autorisations seront... seront maintenant
freinées par trop de considérants...
Mme Dufour : Bien, je serais
curieuse d'entendre quels groupes, savoir quels groupes, parce que moi...
12 h (version non révisée)
Mme Dufour : ...j'ai le
tableau de tous ceux qui ont fait le commentaire sur le 58 et je n'en vois
aucun qui ont dit que ça alourdissait, à l'exception, et particulièrement cet
élément-là, là, l'activité interdite à l'égard d'une espèce floristique, à l'exception
du Conseil patronal de l'environnement du Québec qui, lui, s'inquiète de la
méthode de compensation. Puis ça, c'est plus loin dans l'article, mais c'est
tout. Donc, je ne sais pas quel autre groupe s'est dit...
M. Charette : Avec la
collègue, on a eu l'occasion de réitérer qu'il y a eu des préconsultations. Il
y a des groupes que l'on a reçus à travers une liste qui a été convenue avec
les oppositions, mais on ne s'est pas limité à ces groupes-là pour préconsulter,
là. Donc, il y a beaucoup de groupes autres qui ont pu être rencontrés et qui
ont pu partager leur point de vue sans que ce soit à travers la consultation,
sans que ce soit à travers le dépôt de mémoire. Même au niveau municipal, il y
a des inquiétudes à travers le 58 parce que le milieu municipal présente des
projets. Dans certains cas, on l'a mentionné, que ce soient des projets pour
des bâtiments d'usage public... il y a des ministères aussi qui peuvent avoir
des inquiétudes. Donc, on arrive avec une formule qui est assez bien balancée,
là, dans les circonstances et surtout qui vient encadrer une pratique qui,
actuellement, était laissée un petit peu davantage... je ne dis pas qu'elle n'était
pas bien appuyée, mais on sera mieux encadré avec les considérants qui sont
ajoutés dans le 58.
Mme Dufour : Bien, les
municipalités, on les a entendus, elles sont venues puis ils ne se sont pas
prononcés sur le 58 dans leur mémoire. Mais s'il y a d'autres groupes qui se
sont prononcés puis qui s'inquiètent, mais qu'on n'est pas au courant parce qu'ils
ne sont pas dans les 65 mémoires qu'on a reçus, bien, je pense que ce
serait intéressant qu'on sache lesquels pour qu'on puisse peut-être les
contacter.
M. Charette : Je ne suis pas
autorisé à révéler ce que les groupes n'ont pas voulu dire publiquement. On n'a
pas ce pouvoir de contrainte là. Donc, les groupes qui ont voulu déposer un
mémoire l'ont déposé et les groupes qui ont voulu répondre à l'invitation de la
consultation se sont présentés. Mais la collègue sait fort bien que je ne peux
pas parler au nom des autres à ce niveau-là.
Mme Dufour : Alors, je vais
parler des groupes qui se sont prononcés. Le Centre québécois du droit de l'environnement,
qui nous a fait un mémoire fort exhaustif, ici, ils disent qu'ils s'opposent
fermement aux modifications proposées aux articles 18, 19, parce que, là,
il y en a qui ont dit qu'on devrait abroger, mais abroger ce n'est pas... ce n'est
pas la totalité. Quand ils disent abroger, c'est abroger l'article qui modifie
l'article 18, c'est l'article 58 qui modifie l'article 18 de la
Loi sur les espèces menacées vulnérables, mais l'article 18 continuerait d'exister.
Et donc, ils s'opposent... je répète, le Centre québécois du développement de l'environnement
s'oppose fermement aux modifications qui sont proposées dans l'article. Ils
nous disent «qu'il confère au ministre un pouvoir supplémentaire d'autoriser la
destruction de l'habitat d'une espèce désignée en échange du versement d'une
compensation financière ou à l'aménagement d'un habitat de remplacement. Les
modifications proposées contraires... sont contraires, pardon, sont contraires
aux objectifs de la Loi sur les espèces menacées vulnérables. Il y a un
consensus scientifique clair à l'effet qu'il est inconciliable, avec la
conservation effective d'une espèce menacée vulnérable, de déplacer les
individus de l'espèce en vue d'autoriser un projet qui engendre la destruction
de son habitat naturel d'origine». Donc, ça, c'est assez... c'est assez clair.
M. Charette : ...et très
clair de la part du gouvernement, là, qu'on n'est pas en accord avec cette
vision-là. Moi, j'invite la collègue à faire l'exercice suivant. On a la
colonne de gauche, qui est le texte actuel, la colonne de droite, qui est le
texte proposé. Il n'y a aucune, aucune balise dans la colonne de gauche. Dans l'état
actuel des choses, il n'y a aucune balise. On vient ajouter des balises
précises. Et si on devait s'arrêter aux commentaires, dont collègue a pris le
soin de lire, tout serait interdit et on n'en est pas là. Et je ne sais pas...
Et la collègue peut relater les inquiétudes des groupes entendus, c'est bien,
bien correct, mais je serais curieux de savoir quelle est la position de l'opposition
officielle. Est-ce qu'on interdit tout ou on rend certaines autorisations
possibles? Et si la collègue me dit : On rend certaines autorisations
possibles, aussi bien les baliser. C'est ce que...
M. Charette : ...vient faire
dans le projet de loi.
Mme Dufour : Oui. Bien,
peut-être, je peux lire l'article comme il était écrit avant qu'il soit
modifié, qui disait que : «Le ministre peut autoriser la réalisation d'une
activité requise pour des fins éducatives, scientifiques, de gestion, une
activité qui modifie l'habitat d'une espèce floristique menacée ou vulnérable
et, à ces fins, il peut imposer des conditions.» Donc, il y avait déjà la
possibilité, là, de permettre des activités.
• (12 h 10) •
M. Charette : En fait, c'est
très aléatoire et c'est très subjectif. Le texte actuel dit que c'est possible.
Et c'est ce que je dis depuis... depuis quelques instants. Ça se fait
présentement. Mais c'est interprété de façon plutôt aléatoire parce qu'il n'y a
aucun considérant. Il n'y en a aucun. Donc, ça signifie que «peut». On ne
revient pas au débat du «peut» et «doit», là, actuellement, ça se fait, mais
avec aucune balise ou aucun considérant précis. Mais, si on relit l'extrait du
mémoire que la collègue a mentionné, le groupe en question et plutôt d'avis
qu'il ne devrait jamais y avoir d'autorisation. Mais oui, ça se peut avec
l'article actuel, mais avec aucun considérant. On vient ajouter, avec ce qui
est proposé, une dizaine d'éléments, six considérants et, en quelque sorte,
quatre... quatre éléments supplémentaires, là, qui viendraient permettre cette
autorisation, donc une dizaine au total. Donc, il n'y a aucune comparaison
possible entre l'encadrement qui est proposé versus la situation, là, qui
prévaut actuellement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Je cède maintenant la parole à la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Donc, on va
poursuivre. Est-ce que le ministre... Parce que le ministre parle d'une
position équilibrée. Mais la science ou le consensus scientifique... Est-ce
qu'on est d'accord pour dire que, les politiques publiques basées sur la
science, des consensus scientifiques, des données, c'est l'idéal?
M. Charette : L'idéal, bien,
aux yeux de certains, ce serait de ne rien autoriser, donc de ne rien déplacer,
détruire ou altérer. Mais, en même temps, on doit composer, là, avec certains
impératifs. Mais, l'idéal, certains diront : On ne touche à rien, mais on
vient se priver, là, de possibilités de développement.
Donc, plutôt que de dire non
systématiquement à tout, on se dit : A priori, c'est non, mais ce serait
possible dans telles conditions. Et les conditions permettent d'établir le
risque qui est posé à l'espèce floristique comme telle. Donc, moi, cette
discrétion-là, elle m'apparaît nécessaire pour justement, là, permettre de
considérer. Moi, je ne suis pas de l'école qui dit : On dit non à tout
sans savoir à quoi qu'on dit non. Je veux savoir à quoi qu'on dit non pour voir
quelle est la mitigation possible.
Mme McGraw : Donc, le
principe de précaution, dans le doute, on n'agit pas. Mais là, le ministre
vient de décrire qu'il n'est pas en faveur de... moi, je... ses mots, «principe
de précaution», qui est reconnu.
M. Charette : Le principe de
précaution, il est exercé à travers la dizaine de considérants qu'il est... Si,
par exemple, on est en présence d'une espèce qui, au Québec, est menacée ou
vulnérable, mais qui, dans la région où un projet x verrait le jour, elle est
en grand nombre, bien, ça fait partie de l'élément qui peut être pris en
considération.
Et, ce que l'on a mentionné hier pour les
milieux humides s'appliquerait aussi. Un promoteur peut arriver avec un projet
x sur un terrain y, et, à travers les évaluations qui sont faites, on
accompagne le promoteur pour dire : Bien, dans ce terrain y, voici telle
zone qui est davantage sensible. Donc, c'est possible de réaménager le projet
pour affecter de moindre façon le secteur qui est plus... qui est plus
sensible. Mais je ne suis pas de l'école qui dit non à tout sans savoir de quoi
on se prive. Pour un gouvernement, à tout le moins le gouvernement actuel, ce
ne serait pas responsable d'agir de la sorte.
Mme McGraw : On ne dit pas
non sans savoir... Juste, la partie, de peut-être répéter. Je veux juste bien
comprendre.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, si on dit que c'est... tout est interdit, c'est-à-dire on dit non
et on ne sait pas à...
M. Charette : ...à quoi on
dit non, si... Si, par exemple, que ce soit une infrastructure publique ou
autre qui doit se développer... bien, je veux savoir à quoi on fait référence,
quelle est la portée du projet, quel est son impact, alors que, si on fait tout
simplement dire non, on ne peut même pas se laisser dire que là, bien, on
envisage une école ou là on envisage un... ou ça peut être un projet aussi
privé, là. Mais il faut savoir... il faut savoir que c'est que... quel serait
le droit de renoncement, à quoi on renonce si on dit non à tout.
Mme McGraw : Mais est-ce
qu'on ne peut pas appliquer cette logique aux espèces, puis aux habitants, puis
à la biodiversité? C'est que, dans le doute, si on n'a pas les informations de
savoir c'est quoi, l'impact sur les habitats et les espèces, je...
M. Charette : Bien,
justement. Bien, c'est la raison pour laquelle... Actuellement, là, on sait
plus ou moins, justement, quel est le portrait de la situation. Parce que, vous
regardez le texte de gauche, il n'y a aucun, aucun considérant, il n'en a pas,
de considérant, alors que le texte de droite, qui est l'article que l'on étudie
maintenant, vient baliser l'analyse d'une demande et vient conditionner quels
seraient les éléments d'une autorisation. On n'a pas ça actuellement. Donc, le
principe de précaution s'exerce à travers l'évaluation du projet. Parce qu'il
peut y avoir... Et j'ai des exemples en tête où on parle d'une espèce
floristique qui, oui, peut apparaître sur la liste des espèces vulnérables ou
menacées mais qui, dans le secteur en question, est représentée en grand
nombre, donc, dans ce secteur-là, l'atteinte. Et ça, c'est un des
considérants : Quelle est l'atteinte réelle à l'espèce au niveau... au
niveau global, et non pas uniquement dans le secteur qui est visé par un projet
x? Mais, je répète à la collègue, actuellement c'est possible, c'est possible
avec beaucoup, beaucoup, beaucoup moins de balises que ce qui est proposé
maintenant.
Mme McGraw : Et c'est
peut-être pour ça, que les groupes sont partagés, effectivement. Peut-être,
pour certains groupes, ça améliore la situation, c'est plus balisé, mais il y
en a d'autres qui disent : Bien, écoutez, ces changements-là, on va
passer... il faut aller... être plus clair sur les balises, il faut... Il faut
respecter le consensus scientifique. On a plusieurs groupes qui ont dit :
Il y a... On ne peut pas retourner en arrière. Une fois qu'un habitat est
détruit, on ne peut pas recréer. Je veux dire, c'est... Ça fait que c'est
peut-être pour ça, que la réaction est mitigée. Je comprends que le ministre,
il dit que, pour nous, c'est une approche équilibrée, que le ministre, il a
parlé de risques, il est prêt à prendre certains risques. Puis, évidemment, il
y a des groupes qui ne sont pas prêts à prendre certains risques. Et il me
semble que le... Bien, peut-être, c'est une question pour le ministre :
Est-ce que la responsabilité du ministre de l'Environnement, Faune, Parcs,
c'est... Parce qu'on comprend qu'à l'intérieur d'un gouvernement il y a un
équilibre, mais le rôle du ministre responsable de l'Environnement, Faune et
Parcs, ce n'est pas de prioriser l'environnement, la biodiversité? C'est au
ministre de l'Économie de peut-être de regarder les projets, etc., mais le
ministre de l'Environnement, sa priorité, ce n'est pas la biodiversité, la
protection?
M. Charette : C'est une très,
très belle façon de résumer notre échange. Oui, c'est la responsabilité du
ministre. Mais, pour permettre au gouvernement de réaliser sa mission complète,
bien, il ne faut pas tout interdire. Et là, si on interdit toute autorisation
potentielle, la mission du gouvernement, elle ne peut pas... elle ne peut pas
se réaliser. On dit : A priori, c'est interdit, mais, si une autorisation
devait être donnée, voici x nombres de considérants. Il n'y en a pas
actuellement, de considérant. Alors, je reviens à la colonne de gauche versus
la colonne de droite. C'est nettement plus encadré dans la formulation qui est
proposée à travers l'article 58. Mais je suis très, très, très conscient
qu'il y a des groupes qui sont contre tout et qui souhaiteraient qu'il n'y ait
aucune autorisation dans aucun cas. Bien, je suis obligé d'admettre que je suis
foncièrement en désaccord avec ces groupes-là, mais ils ont droit d'exprimer
cette position-là, là, c'est très légitime...
M. Charette : ...mais on ne
peut pas être contre toute forme d'autorisation sans savoir ce à quoi on dit
non.
Mme McGraw : Est-ce qu'il y a
des leçons de Northvolt qui inspirent ces changements?
• (12 h 20) •
M. Charette : Non. Northvolt,
on était beaucoup dans la procédure d'évaluation environnementale. Mais là où
on peut faire un parallèle avec ce que j'ai mentionné, par contre, Northvolt
est un très bel exemple de l'accompagnement qui est offert par le ministère de
l'Environnement. Si vous regardez... et je vais même me permettre de retourner
plus loin dans le temps, sur ce même terrain-là, il y avait un projet d'une
tout autre nature, on se souvient, un projet résidentiel, qui avait été
refusé... mais, encore là, on... je me permets... parce que j'anticipais, là,
ce type de questionnement, qui est légitime... projet qui avait été refusé
parce que... bien, différentes raisons, un site largement contaminé, ce qui ne
fonctionne pas avec un projet résidentiel, à la base, mais aussi un impact au
sol beaucoup plus grand que le projet, là, qui est en développement
actuellement.
Lorsqu'un autre projet a été déposé,
certains nous ont dit : Vous en avez refusé un, donc tous les autres
devraient, logiquement, être refusés. Cette logique-là non plus ne doit pas
s'appliquer. Un, ce n'est pas le même projet, ce n'est pas le même impact au
sol, et ce n'est pas la même nature d'activité. C'est un secteur industriel
largement contaminé, donc c'est plus compatible avec d'autres activités
industrielles. Ceci dit, avec les années, étant donné que c'est un site qui a
été laissé à l'abandon pendant un certain temps, la nature a repris ses droits,
et, avec l'aide du ministère et l'accompagnement du ministère, on a pu
identifier des secteurs, là, qui avaient une valeur floristique plus
intéressante, et le promoteur, dans les autorisations qui lui ont été données,
devait en prendre... prendre ces éléments-là en considération.
Donc, si on regarde, aujourd'hui, les
cartes du projet initial versus les cartes du projet qui est en cours de
réalisation, on a préservé les secteurs qui étaient davantage à valeur ajoutée,
là, d'un point de vue environnemental. Donc, c'est ce type d'accompagnement que
le ministère se propose de faire, et, dans une autorisation comme on les
discute maintenant, c'est aussi le type d'éléments conditionnels qui peuvent...
qui peuvent accompagner une autorisation à venir, de dire : O.K., vous
avez un projet sur... bien, je répète ce que je disais tout à l'heure... sur un
terrain, un projet X sur un terrain Y, bien, vous avez, sur ce terrain-là, des
secteurs qui sont davantage sensibles ou, sinon, davantage intéressants d'un
point de vue environnemental, bien, il faut en tenir compte dans l'élaboration
et dans la réalisation du projet. L'autorisation permet ce type de contraintes,
en quelque sorte, plutôt que de dire non, d'emblée, sans avoir même vu quel
était le projet en question.
Mme McGraw : Mais dans le cas
de Northvolt, on n'avait pas un BAPE non plus. Puis je me souviens très bien
quand ça a été annoncé, il y avait, à l'intérieur de trois jours... cinq jours,
les cinq premiers jours, des opinions différentes. Il y avait le ministère de
l'Économie qui a dit oui à un BAPE, le premier ministre qui disait autre chose
et le ministre de l'Environnement qui disait : Pas de BAPE. En tout cas,
c'est sûr qu'on va en rediscuter lorsqu'on va revenir aux évaluations, mais au
niveau de...
M. Charette : Ça va me faire
plaisir d'en discuter au bon endroit.
Mme McGraw : Et au niveau de
l'autorisation, selon vous, Northvolt, compte tenu de l'impact... selon vous,
il n'y a pas de leçon à apprendre de Northvolt sur l'autorisation?
M. Charette : Bien, il y a
une logique, qui est celle du gouvernement. Un autre gouvernement pourrait
avoir une autre logique, et ce sera à lui de justifier. La logique qui prévaut,
c'est celle de l'application de la loi et de la réglementation, et surtout, un
principe de prévisibilité. Je ne déclenche pas un BAPE quand les déclencheurs
ne sont pas au rendez-vous, sinon, il n'y a aucun, aucun projet qui pourrait se
développer avec la prévisibilité qu'offre la procédure actuelle. C'est une
procédure qui est très bien délimitée, très bien établie. Mais si, à tout
moment, un ou une ministre dit : On a une procédure qui est extrêmement
précise, mais je ne la... je ne la respecte pas et je déclenche, à tout moment,
un BAPE, je peux vous dire qu'il y a beaucoup, beaucoup de...
M. Charette : ...qui ne
verrait pas le jour parce que les promoteurs ne sauraient jamais à quel moment
un BAPE viendrait changer le cours de la réalisation de leurs projets. La
prévisibilité, elle est importante pour un promoteur. Et pour ceux qui
s'inquiètent de ce souci de prévisibilité, je leur dis que notre procédure
d'évaluation environnementale est sans doute l'une des plus étoffées en
Amérique du Nord, donc on a... Ce n'est pas comme si je dis : Je veux de
la prévisibilité dans un cadre inexistant. On a une procédure d'évaluation, là,
qui est extrêmement bien, bien délimitée au Québec.
Mme McGraw : Alors, une des
choses que je retiens dans cette discussion, c'est que le ministre, je pense
qu'il a parlé de risques, est prêt à prendre des risques pour faire avancer. Je
pense que le ministre a étudié le mot «risques».
M. Charette : Moi, ce que
j'ai dit, c'est : On évalue comment le formuler adéquatement. Je ne sais
pas si j'ai prononcé le mot «risque», je ne dis pas oui, je ne dis pas non. Ce
que je dis, c'est qu'on ne peut pas dire non à un projet avant même que le
projet nous ait été présenté. Et si on s'en remet... Puis encore une fois, je
respecte leur opinion, là, mais il y a des groupes qui effectivement sont
contre toute autorisation. Moi, je dis : On n'est pas d'accord avec...
avec... avec ça.
Mme McGraw : Ça va être tout
pour l'instant. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Merci, M. le ministre. M. le député d'Hochelaga- Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Je comprends donc qu'il y a une nouvelle séquence qui est mise sur
pied par le ministre dans l'objectif d'être un peu plus flexible, puis là, on
rajoute six éléments qui doivent être pris en compte dans sa réflexion. Et
surtout, on rajoute quatre — je ne sais pas trop comment appeler ça — quatre...
quatre critères en quelque sorte qui dit : «Le ministre peut autoriser une
activité en vertu du premier alinéa s'il est d'avis que» et il y en
quatre :
«1° l'activité projetée n'est pas
susceptible de nuire à la survie du Québec... de l'espèce floristique menacée
ou vulnérable;
«2° l'activité projetée est compatible
avec le maintien des caractéristiques, pardon, de l'habitat de cette espèce, le
cas échéant;
«3° des solutions de rechange ont été
évaluées; et
«4° des mesures raisonnables pour limiter
les conséquences de l'activité projetée sur cette espèce ou sur son habitat
sont mises en place.».
Il y a différents mémoires, notamment
celui de la SNAP, qui s'inquiétaient du fait que ces quatre éléments là, ce
n'était pas... c'étaient quatre éléments compatibles... pas compatibles, mais cumulatifs.
Est-ce qu'au regard du ministre il faut qu'on coche les quatre éléments pour
qu'il procède avec son autorisation ou si l'un... un élément seulement peut
être suffisant?
M. Charette : Ce n'est... ce
n'est pas exclusif ni systématiquement inclusif, c'est le portrait général. Je
ne serais pas en mesure de répondre, dire c'est... c'est... Parce que chaque
critère peut avoir sur une note sur 10, peut... peut avoir une pondération
différente. Donc, je ne peux pas dire : Il faut que les quatre aient 10
sur 10. En même temps, je ne suis pas en mesure de dire : Est-ce que c'est
6/10, plus 4/10, plus 8/10, plus tel? C'est l'appréciation générale en tenant
compte, là, de ces différents éléments-là.
M. Leduc : Je reformule ma
question. Je comprends qu'à l'intérieur de chacun de ces critères-là, il y a
une appréciation variée. Puis je... le ministre peut même donner une note sur
10, là, s'il le veut, là, c'est sa façon de voir les choses. Mais ce que je
veux savoir, c'est que, mettons, s'il y a le critère un, deux, trois, puis que
c'est 10 10 sur 10 sur les trois, mais que le critère quatre, c'est 1/10 ou du
2/10, bref, il ne l'a pas, est- ce que ça procède pareil?
M. Charette : Comment le...
bien, c'est-à-dire, j'ai moi-même introduit cette idée-là de note sur 10. Ce
n'était peut-être pas la façon la plus... la plus simple de l'expliquer, c'est
cumulatif, donc faut... il faut qu'il y ait... il faut qu'il y ait des réponses
à tous ces... à tous ces... à tous ces éléments-là sans dire que c'est la note,
la note ou le score parfait pour les 10, mais c'est cumulatif. Il faut qu'il y
ait des éléments, là, de ces... de ces quatre...
M. Leduc : Parfait. Donc, il
va y avoir une forme de feu vert. Après ça, vous aurez à déterminer qu'est ce
que constitue un feu vert, là.
M. Charette : Et toute,
toute...
M. Leduc : Mais faut qu'il y
ait un feu vert sur les quatre éléments.
M. Charette : Oui, il faut
qu'il y ait... il faut qu'on ait des réponses aux quatre éléments. Et surtout,
une autorisation, c'est justifier ces données publiquement. Donc, il faudra que
le ministère soit en mesure de répondre de sa décision. C'est là où...
M. Charette : ...dans les
échanges précédents. Ce n'est pas une décision qui est aléatoire et qu'on ne
saurait justifier. Il faudra être en mesure de dire pourquoi on a autorisé tel
ou tel projet.
• (12 h 30) •
M. Leduc : Bien, c'est très
bien. Je suis content que vous me confirmiez puis que vous confirmiez au groupe
que c'est quatre choses qui sont cumulatives. Cela dit, force est de constater
que, dans le libellé de l'article, ce n'est pas particulièrement clair. Est-ce
que vous seriez ouvert à ce qu'on introduise un mot en quelque part... ça ne me
dérange pas de le déposer ou pas moi-même ou que vos juristes le précisent, là,
mais pour préciser qu'il faut qu'il y ait les quatre éléments?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, nous, ça nous semble clair comme c'est là. Le collègue a
naturellement la possibilité de déposer un amendement. Ça ne veut pas dire
qu'on va le recevoir favorablement, parce qu'on ne pourra pas, avec l'ajout
d'un mot, établir si c'est l'équivalent d'un 10 sur 10 sur les cartes. Donc, la
formulation risque de peut-être créer plus de confusion qu'autre chose, mais le
collègue est tout à fait libre de déposer un amendement s'il le souhaite.
Mais, de notre côté, je réitère, colonne
de gauche, qui est à peu près vide, et colonne de droite, qui ajoute plein de
considérants, nous, on pense que c'est bien balisé et que l'effet cumulatif est
pris en compte, mais on peut se laisser séduire par un amendement qui serait
déposé par le collègue, qui sait?
M. Leduc : Bien, je propose
soit de suspendre maintenant ou de suspendre l'article, puis je réfléchis à
quelque chose sur l'heure du dîner, puis je vous reviens après dîner.
M. Charette : Bien, on peut
suspendre, et, pendant cette suspension-là, peut-être que le collègue pourrait
préciser son intention et même nous la partager, voir, si on peut aider au
niveau de la rédaction.
M. Leduc : Faisons ça.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
La commission suspend ses travaux pour quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 49)
Le Président (M. St-Louis) :
Alors, la commission reprend brièvement ses travaux. Lors de la suspension, il
y avait discussion entre les oppositions et la banquette ministérielle. Donc,
afin de permettre le libellé et la rédaction plutôt d'un amendement, je vais
suspendre les travaux jusqu'à 14 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 49)
13 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 h 02)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
la commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension ce midi, il y
avait dépôt d'un amendement de la part du député de Hochelaga-Maisonneuve. Je
vous cède la parole.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Ça va comme suit :
Remplacer, dans le 5e alinéa de l'article 18
de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, proposé par le paragraphe 3°
de l'article 58 du projet de loi, «est d'avis que» par «arrive aux
conclusions suivantes». Merci à la collègue de s'être baissé pour que je puisse
voir l'écran.
Alors, de quoi en retourne-t-il, M. le
Président? Donc, pendant la suspension, on a échangé, M. le ministre et moi, et
on était d'accord sur le principe. C'était clair qu'aux yeux du ministre, en
tout cas, c'était cumulatif, là, les quatre... les quatre éléments qui étaient
à débat dans l'article. Cela étant dit, je pense que c'est important de penser
aussi à la postérité, aux gens qui vont nous suivre. Est-ce que ça va être
aussi clair pour les futures personnes qui seront assis... ou assises, plutôt,
dans le siège du ministre? Ses collègues du département... de son ministère
nous avaient indiqué que, dans la version anglaise, c'était un peu plus clair
parce que, dans le style d'écriture en anglais, on précise avec le mot «and»,
«et», entre les alinéas. Donc, entre le troisième et le quatrième alinéa de la
version anglaise, il y avait un «and», ce qui sous-entendait que c'était
cumulatif. En français, on n'avait pas ce style littéraire là.
Donc, pendant l'heure du dîner, les
juristes du ministère nous ont proposé ce libellé, qui est parfait, qui
clarifie les choses. Alors, je remercie à la fois le ministre, bien sûr, mais
les gens du département qui nous ont fourni ce beau libellé qui, je pense,
vient satisfaire les groupes qui nous ont écrit à ce sujet. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
Mille-Îles?
Mme Dufour : Oui. Merci, M. le
Président. Mais, écoutez, moi, je suis... on a eu des échanges qui... Et moi,
je suis très à l'aise avec la proposition. J'avais lu les mêmes commentaires
que le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Alors, je le remercie d'avoir proposé
cet...
14 h (version non révisée)
Mme Dufour : ...éducation là,
et je remercie le ministre pour son ouverture et l'équipe du ministère d'avoir
fait la rédaction. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Donc, M. le ministre, est-ce que vous souhaitez
intervenir?
M. Charette : Non aimons les
gens heureux... qu'on est en mesure d'appuyer l'amendement sans réserve.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, je vais mettre l'amendement aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 58
est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Donc, nous sommes de retour à l'article 58. Est-ce qu'il y a des
interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Merci. Je
vais retourner au texte encore une fois de l'article 58. Il y a... je ne
sais plus c'est quel paragraphe, quatrième, je pense, on dit : «à ses fins,
il peut — on parle du ministre — imposer les conditions qu'il
détermine». Et là on dit... excusez, quelque chose est tombé : les
conditions qu'il détermine, ça peut être exigé du demandeur une garantie, l'exécution
de mesures nécessaires pour la conservation ou le paiement d'une compensation
financière. Ce que je veux savoir, c'est : On dit bien «il peut imposer»,
est ce qu'il pourrait ne pas imposer?
M. Charette : Oui. Bien, en
fait, on a eu l'occasion d'en parler à travers d'autres articles, là, dans d'autres
circonstances, s'il y a une compensation ou un rétablissement, la compensation
financière, à ce moment-là, ne serait pas nécessaire, mais, en même temps, peut-être
mentionner que la loi permettait déjà la compensation financière. Cependant, la
réglementation n'avait pas été développée en ce sens, donc il n'y a pas eu de
compensation financière versée dans le cadre d'atteintes, là, aux espèces
floristiques jusqu'à maintenant, mais c'est un règlement, comme on le mentionnait
un peu plus tôt, là, qui est en élaboration.
Mme Dufour : O.K. Mais il n'y
a pas que les compensations financières qu'il y a... O.K. Mais je vais le poser
autrement. Je comprends que cet article-là ne s'est pas encore appliqué, dans
le fond, c'est ce que vous... le ministre vient de dire, là.
M. Charette : Dans le texte
actuel, effectivement, le volet compensations financières au niveau floristique
n'a pas été appliqué jusqu'à maintenant, effectivement.
Mme Dufour : O.K. Mais l'article
disait aussi : «à ses fins, il peut imposer les conditions qu'il
détermine, notamment exiger du demandeur une garantie, bon, le paiement de la
compensation». Et il y avait... il n'y avait pas d'autres éléments dans la
version précédente. O.K.
Maintenant, d'abord, je vais poser la
question concernant l'article comme il est aujourd'hui proposé, est ce qu'il
pourrait ne pas imposer, le ministre?
M. Charette : Ça dépend
quelle est la nature de l'atteinte et la nature de la compensation, parce qu'il
peut y avoir une compensation autre que financière si on arrive à rétablir un
site de valeur équivalente avec l'espèce en question, il pourrait ne pas y
avoir de compensation financière, effectivement.
Mme Dufour : Mais là, à ce
moment-là, on ne serait pas dans l'exécution de mesures nécessaires pour la
conservation.
M. Charette : C'est une
énumération de possibilités, donc, selon l'atteinte, selon... selon l'atteinte,
c'est l'option la plus valable, là, qui va s'appliquer, tout simplement.
Mme Dufour : C'est ça, c'est
l'option la plus valable qui va s'appliquer. Mais ma question, c'est qu'ici on
dit : «le ministre peut imposer», est-ce qu'il pourrait ignorer d'imposer
même si ça devrait s'appliquer.
M. Charette : Non. Bien, en
fait, quand... et je pense, oui, on a abordé à cet article-ci déjà la question,
à partir du moment qu'il y a une autorisation, l'autorisation, elle est
accompagnée de conditions en quelque sorte. Donc, la condition peut être de... d'y
aller d'une compensation financière, mais sinon de minimiser l'atteinte, sinon
de compenser l'atteinte, mais il n'y a pas... il va y avoir des conditions qui
vont accompagner l'autorisation. C'est encadré puis c'est encadré notamment par
ce qui est mentionné, là, plus loin, là, dans les amendements proposés.
Mme Dufour : Oui. En fait, ce
qui est... ce qui a été soulevé puis qui est la crainte de certains, c'est de
dire : Bien, il peut autoriser la réalisation d'activités, et puis ça, on
l'a vu, là, c'était au début de l'article, mais sans imposer de conditions.
M. Charette : Et c'est là où
la réglementation va venir le préciser. Là, je comprends mieux la question de
la collègue. Il y aurait une atteinte, il y aurait une autorisation et pas de
suivi, pas de conditions ni rien. Non, ce n'est pas la perspective dans
laquelle...
M. Charette : ...travaille,
là.
Mme Dufour : Je comprends que
ce n'est pas la perspective dans laquelle le gouvernement travaille
actuellement. Mais l'article, la façon qu'il est écrit, ce que je veux savoir,
c'est est-ce qu'il pourrait permettre une telle situation.
• (14 h 10) •
M. Charette : Qu'il n'y ait
pas du tout de... Non. L'autorisation va être accompagnée d'un encadrement.
Donc, il va y avoir des... Ce ne sera pas vous : Faites ce que vous voulez
quand vous voulez à la grandeur que vous voulez, là. Il va y avoir... Il va y
avoir des conditions posées.
Mme Dufour : Mais c'est parce
qu'on dit : «Il peut imposer les conditions». On ne dit pas : «Il
doit imposer les conditions». Donc, il pourrait ne pas y en avoir, de
conditions. Tu sais, admettons qu'on est dans quelques années, là, et il y a un
autre ministre, et qui ne partage pas la même vision. Est-ce que cette
personne-là pourrait dire : Bien, j'autorise l'activité, même s'il y a
dommages causés ou peu importe, sans compensation, sans condition?
M. Charette : L'autorisation
va venir préciser les obligations du... et les conditions et les... en fait,
les conditions, on l'a mentionné à quelques reprises tout à l'heure, ça peut
prendre plusieurs formes. Puis c'est un accompagnement qui pourrait... Et un
exemple pour qu'il n'y ait pas de compensation financière, par exemple, si, sur
la demande initiale, c'est la portion y du terrain qui était... qui était visée,
mais qu'on amène le promoteur à revoir la réalisation du projet, sa conception,
et que la partie plus sensible, elle est protégée, où elle n'est pas atteinte,
c'est là où il ne sera pas nécessaire de verser une compensation financière. Et
on disait tout à l'heure aussi il y avait la possibilité de déplacer l'espèce
floristique. Si, sur un même terrain, tout en garantissant sa survie, on arrive
à déplacer l'espèce en question, il est possible qu'il n'y ait pas de
conditions... de contribution financière exigée, mais il va y avoir quand même
des conditions au niveau de la réalisation. Mais, dans tous les cas, on est en
présence d'une espèce floristique qui est identifiée, qui est... qui est
listée, donc ça ne pourra pas se faire de n'importe quelle façon, là. Il y aura
des balises à travers l'autorisation qui sera donnée par le ministère.
Mme Dufour : Oui. L'exemple
que vous avez donné, où il y a un y, puis là, le projet finalement est déplacé
sur une autre portion qui n'a pas d'atteinte, d'une certaine façon, on peut
dire que c'est une... c'est une mesure nécessaire pour la conservation. Donc,
je pense, ça rentre dans l'énumération des possibilités ici. Mais ma question,
là, ça ne concerne pas juste la compensation financière, là. C'est plutôt que,
s'il y a atteinte, est-ce qu'il va y avoir automatiquement des conditions?
M. Charette : Il va
forcément... parce qu'il faut qu'il y ait une autorisation, donc l'autorisation
va déterminer dans quelles conditions ça va pouvoir se faire.
Mme Dufour : Mais, ça...
C'est ça. Mais ce n'est pas automatique. C'est ça que je...
M. Charette : L'autorisation,
elle est automatique.
Mme Dufour : L'autorisation.
M. Charette : Parce qu'en 56,
on s'en souvient, c'est à la base interdit. Donc, pour que ça... À la base,
c'est interdit. Donc, pour que ça devienne possible, puis il faut avoir une
autorisation. Et, pour avoir une autorisation, il faudra avoir rencontré un
certain nombre de critères. Et c'est là où l'autorisation va pouvoir préciser
les obligations du promoteur.
Et on va plus loin que ça. S'il y a une
compensation financière... ce n'est pas uniquement le seul scénario possible,
mais s'il y a une compensation financière la compensation financière devra être
versée avant même que l'autorisation soit émise.
Mme Dufour : Excusez-moi.
Oui, avant même... Oui, ça, je l'avais lu effectivement. Je pense... je ne sais
pas à quel article, là.
M. Charette : On avait une
disposition similaire, là, dans des articles étudiés hier, je pense.
Mme Dufour : O.K. Donc, le
«peut» ici ne laisse pas place à... le choix arbitraire de l'appliquer ou pas,
là?
M. Charette : Il va y
avoir... À partir du moment qu'il y a une autorisation, il y a un encadrement
sur ce que pourra faire ou pas le promoteur.
Mme Dufour : O.K. Je veux
aller aussi... O.K. Dans ce qui est enlevé, toujours... je suis toujours ici,
là, dans le même paragraphe, là. On dit... Bon. Ce qui est biffé, là, on
dit : «Le paiement d'une compensation financière qui correspond aux sommes
nécessaires pour compenser l'atteinte aux espèces floristiques menacées», on
remplace par «le paiement d'une compensation financière nécessaire à ces
fins»...
Mme Dufour : ...et ses
fins, c'est l'exécution de mesures nécessaires pour la conservation et la
gestion des espèces floristiques. Il y a quand même une distinction entre les
deux. Auparavant, on parlait que ça devait être les sommes nécessaires pour
compenser, alors qu'on est plutôt ici dans des... une compensation financière
nécessaire pour la conservation. Ça fait que c'est une distinction, là, puis ce
n'est pas... C'est... Ça peut être subtil, mais ce n'est pas la même chose.
Dans un cas, ça peut donner l'impression en fait que peut-être qu'on va avoir
moins d'argent, ou en tout cas qu'on couvre... qu'on ne couvre pas les mêmes
éléments. Et j'aimerais savoir comment on est arrivé avec ce nouveau libellé là
puis pourquoi qu'on n'a pas préservé l'ancien, là.
M. Charette : On me
confirme que c'est pour des fins de simplification, là, au niveau de la
lecture, mais c'est la réglementation qui va venir établir les modalités par la
suite, là. Mais la compensation était... financière était possible selon
l'article actuel. On le voit dans la colonne de gauche, et on a un texte qui se
veut simplifié, là, dans la colonne de droite.
Mme Dufour : Mais je ne
sais pas si c'est simplifié. En fait, c'est modifié, mais je ne sais pas si
c'est simplifié. Puis c'est pour ça que je voudrais savoir, tu sais, parce que
l'objectif c'était de simplifier, parce que ça ne couvre pas exactement les
mêmes choses
M. Charette : Ce qu'on
m'indique aussi, c'est qu'on a repris un libellé semblable à une modification
qui a été apportée hier dans une loi différente. Donc, il y a un caractère
d'uniformité et je pense que c'est à ce moment-là qu'on parlait d'une
formulation un petit peu plus englobante.
Mme Dufour : Oui, mais
c'est ça, en fait, que je veux savoir. C'est-tu vraiment plus englobant ou pas?
Parce qu'on parle, comme je dis, dans la portion qu'on enlève, on parle de
sommes... les sommes nécessaires pour compenser l'atteinte aux espèces alors
que, là, on parle d'un paiement, d'une compensation financière pour des mesures
nécessaires pour la conservation. Je ne sais pas si vous comprenez. Dans un cas
on parle d'atteinte et qu'il faut compenser pour l'atteinte. Dans l'autre cas
c'est, bien, qu'est-ce que ça coûte pour conserver. Ce n'est pas la même chose,
là. Atteindre puis conserver, c'est deux choses différentes.
M. Charette : J'ai
mentionné tout à l'heure, là, avec la confirmation du collègue, que les
critères de compensation vont être précisés dans la réglementation. Et à partir
du moment où on a ça en tête, on voit, là, que le paiement d'une compensation
financière nécessaire à ces fins, parce que ça va être en fonction des
critères, là, établis dans la réglementation. Mais à la base, on est dans une
formulation, là, qui se veut semblable d'une loi à l'autre, là. Il y a cette
volonté-là de reprendre une terminologie semblable.
Mme Dufour : Donc, ça va
être dans la réglementation qu'on va venir déterminer finalement qu'il faut
compenser l'atteinte aux espèces.
M. Charette : Et c'était
aussi dans la réglementation. Si on regarde la colonne de gauche, avec le texte
actuel, on avait la possibilité de demander, par exemple, une garantie ou un
paiement, là, pour une compensation financière. Cependant, la réglementation
n'a jamais été développée à ce moment-là. Donc, on n'a pas pu y aller des
précisions requises, étant donné, là, que ça ne s'est jamais appliqué, là.
Mme Dufour : Non,
c'est... Je le comprends. Mais tu sais, précédemment, c'est ça, on compensait
l'atteinte. Puis là on dit : Bien, ça va être une compensation financière
pour les mesures de conserve... de conservation. Ça fait que c'est un peu
différent. Et l'atteinte, elle, à mon avis, n'est plus, comment dire, c'est ce
qu'il faut le moins encourager, là.
M. Charette : Et ce n'est
pas qu'une compensation financière, là, comme on peut le lire, ça peut prendre
d'autres formes aussi. Donc, il y a un volet qui peut être compensé
financièrement. Il y a des compensations sous forme de rétablissement qui
peuvent être exigées aussi. Donc, la réglementation va venir préciser les
modalités, mais l'autorisation va venir confirmer aussi les obligations du
promoteur.
Mme Dufour : Je vais
peut-être aller un petit peu plus bas dans le paragraphe suivant où... Le
paragraphe suivant, c'est biffé. Je veux dire, on dit...
Mme Dufour : ...avant de
délivrer une autorisation, le ministre tient compte», puis là on a remplacé ça
par d'autres éléments, mais il y avait quelque chose qui s'appelait les
objectifs poursuivis par le demandeur», il y avait aussi la nature de
l'activité projetée. On a préservé la nature de l'activité projetée, mais on a
enlevé les objectifs poursuivis par le demandeur. Je veux juste comprendre
pourquoi.
• (14 h 20) •
M. Charette : ...les
objectifs... juste relire pour ne pas induire la collègue en erreur. Donc,
tient compte de... notamment des objectifs poursuivis par le demandeur, oui, de
la nature de l'activité projetée, mais, si on regarde plus bas, on vient de...
on vient, sous six picots différents, préciser : «Avant de délivrer une
autorisation, le ministre tient compte notamment des éléments suivants :»,
et on a une description qui est plus... qui est plus précise. La nature de
l'activité projetée s'y retrouve, les conséquences de l'activité projetée sur
toute espèce floristique menacée ou vulnérable. Donc, la... Ce que doit tenir
compte l'autorisation, à travers le ministre, c'est plus... c'est plus élaboré
que ce qui prévalait, là, dans la formulation qui fait office d'article adopté,
là, à ce moment-ci.
Mme Dufour : Bien, je vais
reposer ma question. On a enlevé les objectifs poursuivis par le demandeur. Et
je n'ai pas... je ne fais pas de jugement, je veux juste savoir pourquoi on l'a
enlevé, tout simplement.
M. Charette : À partir du
moment où je vois, moi, la nature de l'activité projetée... L'activité
projetée, elle est projetée par le demandeur, là, c'est le projet du demandeur,
c'est les objectifs de l'activité de... en fait, l'activité projetée, ça
inclut, c'est le projet du demandeur et de... ses objectifs, pour moi, c'est
couvert, là, à travers ce picot-là.
Mme Dufour : C'était dans la
version précédente aussi, la nature de l'activité projetée, là. Les deux
étaient là. Là, on n'en a retenu qu'un seul.
M. Charette : Oui, parce
qu'on l'englobe. À partir du moment où on vient détailler l'activité projetée,
bien, c'est aussi ses objectifs, là, en quelque sorte.
Mme Dufour : Bien, pas tout à
fait, là.
M. Charette : Et pour un
petit complément, là, qui peut peut-être rassurer la collègue, et ça, c'est
courant, là, lorsque ce n'est pas une liste exhaustive, c'est aussi mentionné
«notamment». Donc, on se dit, dans le projet qui est projeté à travers
l'activité projetée, on a ce type de détail là, mais c'est un «notamment»,
c'est une énumération avec un «notamment». Donc, on peut couvrir plus large
aussi. Donc, c'est le minimum qui se retrouve là, mais il n'y a strictement
rien qui empêche, là, d'avoir d'autres éléments, là, considérés.
Mme Dufour : Non, je
comprends, mais on a fait quand même le choix délibéré de retirer des objectifs
poursuivis par le demandeur. Comme j'ai dit, je ne fais pas de jugement, je
veux juste comprendre pourquoi on l'a enlevé. Est-ce que quelqu'un s'est
dit : Ah non, ce n'est pas... c'est trop large, c'est... En tout cas , je
ne sais pas, là, en fait. Parce que la nature de l'activité projetée et les
objectifs poursuivis par le demandeur, ce n'est pas la même chose. En tout cas,
un juge vous dirait : Ce n'est pas la même chose.
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
que vous souhaitez continuer votre intervention, Mme la députée, où ça termine?
Mme Dufour : Bien non, mais,
en fait, j'ai soulevé le point que ce n'était pas la même chose. C'est que je
voulais savoir si on avait fait... tu sais, est-ce que quelqu'un s'était
dit : Bien, c'est trop large, c'est pour ça qu'on le retire?
M. Charette : Bien, j'ai, je
pense, répondu. Dans la nature de l'activité, on va avoir un certain nombre
d'informations pertinentes. Ce n'est pas exclusif, mais, en même temps, si on
s'arrête au seul respect de la loi, l'objectif du promoteur n'est pas l'élément
qui va déterminer l'impact sur le milieu floristique que l'on souhaiterait
protéger. Le promoteur peut le faire valoir, mais ce n'est pas ça qui va
déterminer si on est en respect ou non de la loi. Ce qui va le déterminer,
c'est si les conditions sont remplies, si le ministère... si le ministre, à
travers le ministre, a pris en considération le minimum qui doit être pris en
considération.
Mme Dufour : Bien, moi, ça me
convient, mais c'est quand même une approche différente par rapport à...
Mme Dufour : ...d'autres...
disons, d'autres autorisations qu'on donne, comme par exemple les... je pense,
c'est les travaux préalables plus loin qu'on va voir, qui seraient permis dans
le cas où est-ce que ce serait un projet d'intérêt public, ou transition
énergétique, ou quelque chose comme ça. Là, on... Là, à ce moment-là, on se
dit : L'objectif poursuivi par le demandeur.
M. Charette : Mais, même pour
les travaux préalables, on aura effectivement l'occasion de s'en reparler, mais
c'est une condition d'admissibilité, que ce soit, un, un organisme public et,
deux, pour lutter contre les changements climatiques. Donc, ce n'est pas tant
les objectifs du promoteur qu'une condition pour rendre cette possibilité-là
effective.
Mme Dufour : Reste qu'on a
une philosophie différente, disons, d'approche entre celle-là... les travaux
préalables puis ici. Alors, vous avez souligné que le «notamment» pouvait
inclure autre chose. C'était une question que j'avais justement :
Qu'est-ce que ça pourrait inclure d'autre?
M. Charette : À partir du
moment où il y a eu une énumération, étant donné qu'on l'a dit à quelques reprises,
l'avenir, c'est long, on peut... on peut ouvrir à d'autres possibilités sans
que cette possibilité-là soit connue ou arrêtée aujourd'hui.
Mme Dufour : Parfait. Bon.
Bien, O.K., j'aurais aimé voir s'il y avait des exemples déjà qu'on avait en
tête.
M. Charette : Si on avait eu
quelque chose de précis en tête, on l'aurait ajouté à travers soit un nouveau
picot ou à travers un picot existant avec une précision supplémentaire, mais,
non, c'est tout simplement pour ne pas être prisonnier, là, d'une énumération
qui, un jour, ne serait pas considérée comme complète.
Mme Dufour : O.K. Bon,
parfait. Il y a un élément qui est mentionné qui a été soulevé, puis là je ne
retrouve pas le mémoire, mais on dit... c'est le... justement, l'énumération
qu'on referait, le trois... le troisième élément qui dit qu'on doit tenir
compte de la situation générale de toute espèce floristique menacée ou
vulnérable, affectée par l'activité projetée. Donc, la situation générale, ça,
ça a été soulevé. Là, je le cherche en ce moment, mais j'y vais de mémoire,
mais c'était que ça ouvrait la porte finalement à ne pas... tu sais, en prenant
en compte, c'est ça, de façon générale, bien, ça veut dire que, sur ce
site-là... là, je ne le retrouve pas, c'est comme si ailleurs, c'est au... de
façon... Mettons, on va le prendre, là, sur un site. Si ailleurs, au Québec, ça
va bien, bien, c'est correct sur ce site-là, mais, en en faisant ça, on... tu
sais, on appauvrit finalement la biodiversité d'un site, là.
M. Charette : Ou le contraire
si, de façon générale, ça va mal, et que, sur les sites en question ou dans le
secteur en question, il y a beaucoup de cette espèce-là, et que, par exemple,
le projet ne fait pas table rase, mais va porter atteinte à quelques individus
seulement. Donc, c'est là aussi où il y a une certaine discrétion, j'ai des
projets, là, en tête par le passé, mais c'est là où il y a plusieurs... il y a
plusieurs déclencheurs ou éléments à considérer. Si on est sur un site et qu'on
doit en éliminer quelques-unes, de ces têtes-là, mais que le reste du site
n'est pas compromis et que, dans la région, il y a plusieurs autres individus,
c'est là où ça pourrait être... ça pourrait être un élément à considérer, là,
pour une autorisation, parce qu'il peut y avoir une espèce menacée ou
vulnérable dûment inscrite. Donc, de façon générale, au Québec, cette espèce-là
est soit menacée, vulnérable, mais cette espèce-là peut se retrouver en grand
nombre dans le secteur où le projet se réaliserait, et le projet pourrait ne
pas les éliminer entièrement. Donc, c'est des éléments qui devront être
démontrés, et je... c'est le type de projet qu'on reçoit au ministère. Donc,
c'est l'autorisation qui viendrait déterminer : O.K., dans ce secteur-là,
effectivement, il y en a passablement. Le projet en question ne les élimine pas
entièrement sur le site lui-même. Donc, c'est une évaluation qui va se faire
sur l'état général de l'espèce par la suite.
Mme Dufour : O.K. On va voir
à l'usage qu'est-ce que ça va...
Mme Dufour : ...mais disons
que... c'est sûr qu'avec toute la gestion des milieux humides et hydriques on
est, disons... on a certaines craintes, là.
M. Charette : Mais, encore...
et c'est bien correct de les exprimer, mais, encore une fois, à ce jour et
aujourd'hui, c'est aussi possible d'éliminer avec autorisation. Donc, ce n'est
pas comme si c'était impossible et on le rendait possible, c'est possible
aujourd'hui, mais passablement moins bien encadré, là, que ce que... que ce qui
est proposé, là, à travers l'article 58.
• (14 h 30) •
Mme Dufour : On dit :
C'est possible, mais tout à l'heure on parlait du fait qu'il n'y ait pas de
règlement encore. Qu'est-ce qui est possible à ce moment-là?
M. Charette : En fait, il y a
des... Bien, justement, on a la possibilité de... mais ce n'est pas balisé par
règlement, notamment la fameuse question des compensations. Donc là, ce sera
non seulement... Bien, en fait, là, on change de prémisse. La prémisse de... du
56 dit : C'est interdit, mais il y a des autorisations qui pourraient être
données de façon mieux encadrée que ce qu'il est possible de faire aujourd'hui.
Mme Dufour : On... Je vais
reposer ma question. Qu'est-ce qu'il est possible actuellement d'autoriser? Là,
on a dit la compensation. Ça veut dire que, si... La compensation, on ne peut
pas le faire présentement parce qu'on n'a pas de règlement, compensation
financière. Ça veut dire que, s'il y a une autorisation aujourd'hui...
M. Charette : Ça peut être
autorisé de détruire des espèces floristiques qui sont soit menacées ou
vulnérables. Ça peut être possible, et la loi le permet. Mais, avec tout ce qui
est compensation, c'est là où ce n'est pas... où ce n'est pas établi par
règlement à l'heure où on se parle. Mais il y a des projets où il y a eu
atteinte au milieu floristique, dans certains cas, menacé et vulnérable, mais
l'encadrement n'est pas celui que l'on propose d'établir maintenant.
Mme Dufour : Donc, s'il y a
eu... si c'est possible actuellement puis qu'une autorisation de destruction
est faite, à ce moment-là quelles sont les conditions?
M. Charette : Bien, c'est là
où on a moins de moyens pour établir des conditions, notamment les
compensations financières, parce que la réglementation n'est pas... elle n'est
pas... non seulement elle n'est pas adaptée, mais elle n'est pas adoptée, donc
pas en vigueur.
Mme Dufour : Oui.Mais
je vais reposer ma question. Quel genre de conditions actuellement, quand on
l'autorise, on met?
M. Charette : Le même type
d'accompagnement qu'on peut proposer dans d'autres contextes, essayer de
minimiser la perte avec un réaménagement de la réalisation du projet. Ça, c'est
possible de le faire et ça se fait, mais c'est moins balisé qu'avec les
différents critères, là, qui sont maintenant proposés. Il y a tout le temps...
L'autorisation, elle vient généralement avec un encadrement, et ça peut amener
le promoteur à revoir son projet, là, par rapport à la version initiale, là,
qu'il avait en tête.
Mme Dufour : Mais on l'a vu
avec les milieux humides et hydriques, les promoteurs vont préférer, presque la
plupart du temps, payer plutôt que de modifier le projet ou de trouver des
sites de remplacement. Donc, est-ce qu'on n'ouvre pas la porte en... tu sais, en
ajoutant la compensation financière à ce même...
M. Charette : Même pour les
milieux humides, ce qu'on a dit hier, je pense, c'est vrai que beaucoup de
demandes sont acceptées, mais beaucoup sont acceptées avec des conditions
d'aménagement posées et qui deviennent conditionnelles à l'autorisation. Je ne
me souviens plus, là, c'est un pourcentage, c'est admis, c'est reconnu, assez
élevé de projets autorisés, mais avec un pourcentage non négligeable où le
projet autorisé versus le projet initialement déposé est changé, que ce soit...
et là je me répète, là, mais, si c'est sur un terrain d'une dimension x, ça
peut être dans l'emplacement du bâtiment souhaité, ça peut être sur la
superficie du bâtiment souhaité, ça peut être sur... Donc, ce n'est pas parce
qu'il y a une autorisation, même dans les milieux humides, qu'il n'y a pas eu
de condition posée, là, pour la délivrance de cette autorisation-là.
Mme Dufour : Mais la
compensation financière pourrait venir sans autre condition aussi.
M. Charette : Dans certains
cas, s'il n'y a pas d'alternative, effectivement, ce n'est que la compensation
qui est exigée actuellement. Mais, tout à... tout à l'heure... je ne pense pas
qu'on aborde ces articles-là aujourd'hui, mais, lorsqu'on viendra aborder la
question des milieux humides, on va se donner des moyens, là, on va inciter
encore davantage pour que le promoteur redouble d'efforts...
14 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...pour limiter
ou carrément éviter la destruction qui est envisagée.
Mme Dufour : Mais
actuellement, si j'ai bien compris, une compensation financière ne peut pas
être imposée pour les espèces floristiques parce que le règlement n'est pas...
M. Charette : Le règlement n'est
pas...
Mme Dufour : ...en vigueur.
M. Charette : Exact.
Mme Dufour : Donc, si des
conditions il y a, ça ne peut pas être des compensations financières. Donc, c'est
nécessairement quelque chose qui est physique, c'est-à-dire de réduire,
déplacer le projet, etc.
M. Charette : Actuellement, à
l'heure où on se parle, c'est le type d'accompagnement qu'on peut offrir en
vertu de la loi. On ne peut pas exiger de compensation financière parce que le
règlement n'est pas adopté, mais on se donne clairement de meilleurs outils
avec l'article 58, dans la mesure où il est adopté et que la loi est
adoptée.
Mme Dufour : Mais, c'est des
meilleurs outils pour le ministère, mais la crainte que les groupes ont, c'est
que ça ouvre la porte à aller vers davantage la compensation financière et
beaucoup moins la réduction des impacts, là.
M. Charette : Et c'est tout à
fait correct, exprimer une crainte, mais aux groupes qui sont inquiets, et c'est
dommage, ils n'ont pas tous le cahier que nous avons sous les yeux, mais ces
gens-là qui expriment la crainte, je leur dirais, et je leur partagerai notre
cartable au besoin, de regarder la colonne de gauche versus la colonne de droite,
et on a beaucoup plus de balises dans la colonne de droite qui est le texte
proposé versus le texte existant.
Mme Dufour : Oui, c'est
clair, mais le fait qu'on met de l'emphase davantage sur la compensation
financière, je pense que c'est ce qui inquiète parce que l'expérience avec les
milieux humides nous a démontré que ça se peut que ça ne marche pas bien, là.
M. Charette : Encore une
fois, pour les milieux humides, le constat et le mot «échec» est peut être trop
fort, mais le constat qu'il y a une problématique, c'est au niveau du
décaissement, ce n'est pas au niveau du prélèvement. Mais dans le cas présent,
on a une colonne de gauche, qui est le texte actuel versus ce qui est proposé,
et c'est une avancée, là, qui est digne de mention, là, quant à moi.
Mme Dufour : La Vérificatrice
générale, ce n'était pas tout à fait les constats qui étaient arrivés, là, ce n'était
pas tant dans le décaissement que plutôt dans l'analyse des projets, mais on va
venir en parler tout à l'heure abondamment.
M. Charette : De nature, je
ne parle pas fort, donc si je suis loin du micro, ça donne l'impression que je
parle encore moins fort, ça fait que je vais essayer de me rapprocher, mais il
y a comme un truc à terre qui fait en sorte que je ne peux pas trop me
rapprocher, mais je vais me rapprocher de vous, Mme la députée, ça va donner l'impression
d'une conversation entre amis, ce qui n'est jamais désagréable.
Mme Dufour : Bon, je vais changer
de...
M. Charette : Et là je vois
mon collègue d'Hochelaga qui est désolé. Je changerai de micro au besoin pour
être tout aussi proche de vous tout à l'heure.
Mme Dufour : Si tu veux y
aller, Alexandre, tu me le dis, mais sinon je vais continuer. O.K. Ensuite, on
a la situation de l'espèce et l'état de son environnement à l'endroit où l'activité
projetée aura lieu. Ça, c'est... Encore une fois, j'avais posé une question
similaire, mais est-ce que c'est le ministère qui évalue ça? Est-ce que c'est
le promoteur? Comment on détermine, c'est ça, la situation de l'espèce? Parce
que, tu sais, moi, je connais plus les milieux humides et hydriques, là, j'ai
vu des analyses de ça, mais la situation de l'espèce.
M. Charette : La situation
générale de l'espèce, c'est le ministère qui a ces données-là, donné, mais
lorsqu'il y a un projet qui est déposé, qui est présenté, c'est aux promoteurs
à faire valoir les impacts de son projet, d'où le recours à différents experts
qui vont réaliser des études, donc là autant autant en faunique qu'en
floristique. Donc, le promoteur doit fournir ces études-là. Mais si c'est une
évaluation par rapport à la situation générale du Québec, on ne demandera pas
aux promoteurs de cartographier le Québec en entier. Donc, c'est le ministère,
là, qui sera en mesure de déterminer cet impact-là.
Mme Dufour : Excusez-moi, j'ai
manqué les deux dernières phrases.
M. Charette : Le promoteur a
la responsabilité du site sur lequel le projet doit s'implanter, démontrer quel
sera l'impact de son projet sur le terrain. Il ne doit pas cartographier le
Québec en entier. La situation générale au Québec, c'est des informations, là,
qui sont colligées par le ministère.
Mme Dufour : O.K. Ça fait que
le ministère a une situation de l'espèce. Le promoteur doit...
Mme Dufour : ...faire un état
de situation du terrain. Celui qui fait l'état de situation du terrain c'est
qui, c'est-à-dire quel professionnel?
• (14 h 40) •
M. Charette : Bien, ça dépend
quel est l'objet de l'évaluation. Si on est au niveau des milieux humides
versus floristique, ce n'est pas toujours les mêmes spécialistes, mais on va
parler tantôt de biologistes, on va parler tantôt d'hydrographes, on va parler
tantôt... là, ça dépend quel type d'analyse ou d'évaluation, là, qui est
nécessaire.
Mme Dufour : Ici, on parle de
la situation de l'espèce et de l'état de son environnement.
M. Charette : Ça peut...
Bien, l'espèce, oui, mais ça peut être dans un... ça peut être dans un cadre
particulier. Le ministère est en droit de demander des compléments
d'information lorsqu'une évaluation qui est faite, qui n'est pas jugée
suffisante, ou pour laquelle des informations nécessaires supplémentaires,
c'est-à-dire sont nécessaires, le ministère est en droit, là, de préciser ses
attentes. Donc, je ne peux pas dire : c'est uniquement les biologistes.
C'est souvent des biologistes, mais pas exclusivement des biologistes, ça dépend
quelle est l'évaluation, là, qui est requise.
Mme Dufour : Il y a... pour
certaines études, souvent, il faut que ce soit effectué sur quatre saisons.
Est-ce que c'est le cas ici quand on parle de l'état de son environnement?
M. Charette : C'est à dire on
l'a aussi au niveau faunique. Ça peut être pour l'exemple qui est facile à
illustrer, là, au niveau faunique, davantage, c'est la période de nidification
par exemple. On ne peut pas faire une évaluation ou on ne peut pas procéder à
des travaux pendant une période donnée de l'année. Ça peut être une période de
reproduction aussi. Ça peut être... C'est la raison pour laquelle, là, dans
certains cas, il faut attendre un moment précis, là, de l'année.
Mme Dufour : Je croyais qu'on
était dans une section qui parlait surtout du floristique, c'est bien ça?
M. Charette : Ici, on est
dans le floristique, effectivement.
Mme Dufour : Oui. Donc, je
fais reposer ma question : Dans le cas de l'état, tu sais, d'évaluer
l'état d'un environnement de floristique, est-ce que c'est nécessaire, dans un
cas comme ça, de faire une évaluation sur quatre mois comme le faunique le fait
ou pour les milieux humides?
M. Charette : Pour le?
Mme Dufour : Pour le
floristique, pour évaluer l'état de l'environnement d'une espèce floristique,
dans le fond, l'endroit où l'activité est projetée, est ce qu'il faut le faire
sur un an ou quatre saisons, comme, tu sais, ça doit être fait pour les milieux
humides ou pour la faune?
M. Charette : ...le faunique,
ce n'est pas... assurément, ce n'est pas... forcément, c'est-à-dire sur, sur
une année complète, ça dépend des cycles. Mais, pour le floristique, qu'est ce
que j'ai? Non, c'est ça, je ne pourrais pas dire c'est 12 mois. La réponse
simple, c'est de dire : ça doit se faire dans la bonne période
phénologique. Ça, c'est un terme avec lequel je suis moins familier, mais qui
est bon pour les exercices de diction. Donc, ça dépend. Il n'y a pas de... il
n'y a pas de moment... Ça dépend de l'espèce, ça dépend... Donc ce n'est pas
forcément 12 mois d'évaluation, là.
Mme Dufour : Et là, à ce
moment-là, le ministère, j'imagine, s'assure que l'étude qui est fournie par le
promoteur du projet s'est faite dans la bonne saison pour avoir le bon
résultat, la bonne représentation.
M. Charette : Exact. Et,dans
certains cas, c'est précisé, la période de nidification, au niveau faunique,
elle est établie pour certaines espèces. La... Bien, en fait, la période de
reproduction, elle est aussi... elle est connue. Donc, il n'y a pas de réponse
unique, là. C'est en fonction des espèces si le ministère est en mesure de
préciser les attentes à ce niveau-là. Mais lorsqu'un promoteur a une analyse à
fournir, les spécialistes qu'il retient sont généralement au fait, là, de ce
type d'exigences ou de critères là.
Mme Dufour : O.K. Oui,
effectivement... Bien, en fait, quand ce sont des biologistes, ils sont au fait
de ces exigences.
M. Charette : C'est-à-dire
tout expert reconnu en la matière est au fait, là, de ces exigences-là.
Mme Dufour : Bien, je vais
passer...
M. Charette : ...si on
insiste, mais si on insiste seulement, je pourrais donner la définition de
phénologique. Je sens que le député d'Hochelaga aimerait beaucoup l'avoir. Et
est-ce que vous voulez que je change de micro ou ma position actuelle vous
convient? C'est bon? Excellent! Donc, la phénologie est l'étude...
M. Charette : ...l'étude de
l'apparition d'événements périodiques dans le monde vivant, déterminée par les
variations saisonnières du climat. Voilà. Nous sommes tous mieux instruits.
M. Leduc : Là, je défie le
ministre de dire ça à la période des questions.
M. Charette : En fait, selon
la question posée, je pourrai répondre avec la définition, et, si ce n'est que
ça, donner une définition, moi, je prends des questions comme ça à tous les
jours.
Mme Dufour : O.K. Le
cinquième élément de cette liste, c'est la disponibilité d'autres emplacements
pour réaliser l'activité projetée. Alors, comment concrètement on... ça va
s'opérer, ça?
M. Charette : Encore là, il
n'y a pas de réponse unique. Si, par exemple, je donne l'exemple, là, d'une
école qui doit desservir un quartier en particulier ou un secteur en particulier,
c'est certain que cette école-là, je ne peux pas la mettre 30, ou 50, ou
60 kilomètres plus loin, là. Mais, si c'est un projet dont l'emplacement
n'est pas exclusif et qu'il y aurait d'autres alternatives, on va inviter le
promoteur à considérer un autre... un autre emplacement.
Mme Dufour : Là, c'est là que
je peux faire le parallèle avec les milieux humides et hydriques. Pour avoir vu
beaucoup de projets à Laval où le promoteur était absolument convaincu qu'il
n'y avait absolument aucune alternative à son terrain, comment... Et c'est un
des écueils d'ailleurs que la Vérificatrice générale a mentionnés que les
projets étaient plus avec une démonstration que c'est pourquoi il fallait faire
le projet là, plutôt que l'exercice réel d'avoir vu s'il y avait des terrains
ailleurs. Tu sais, des fois, il y a des terrains alternatifs qui impliquent des
coûts supérieurs, puis c'est normal, les coûts ne sont pas tous équivalents,
là. les terrains n'ont pas tous le même coût aux pieds carrés, etc. Donc...
donc comment vraiment on va opérer ça? Parce qu'ici, là, c'est le nœud de ce
qui pourrait achopper, là.
M. Charette : Un élément
parmi... parmi d'autres effectivement. C'est sûr que si ça vient augmenter
sensiblement le coût du projet, ce n'est plus le même projet, là. Donc, ça peut
être un facteur qui... qui devient contraignant et qui empêcherait la
réalisation du projet, donc ça fait partie des éléments dans la balance
également.
Mme Dufour : Donc, on ne
parle pas de disponibilité, on ne parle pas juste de disponibilité, là, on est
rendus qu'on dit que finalement les éléments financiers du projet vont aussi
être considérés, là.
M. Charette : Tu sais, oui,
c'est la disponibilité. S'il n'y a pas d'équivalent, il n'y a pas disponibilité
parce que... dit autrement, un terrain qui... qui a une valeur x et un autre
qui est... qui est passablement plus... plus dispendieux, ce n'est pas... ce
n'est pas juste une question de disponibilité, là, ça devient... En fait, c'est
une disponibilité théorique parce que le prix à payer pour cet autre terrain-là
serait un critère pour empêcher, là, le promoteur d'aller de l'avant. Mais
c'est tous des éléments qui sont considérés dans la balance des... des... de
l'attrait de la description du projet, là, tout simplement.
Mme Dufour : Je dois vous
dire que ce que vous venez de dire, c'est pour moi un élément majeur et qui me
perturbe parce que dans les faits...
M. Charette : Je n'aime pas
savoir ma collègue perturbée. Je vais essayer de la rassurer.
Mme Dufour : Je sais, je
sais. Les terrains les moins dispendieux sont bien généralement, du moins au
sud du Québec, ceux qui ne sont pas encore développés et donc ceux qui ont
encore des milieux naturels dessus. Si on peut le faire, l'exercice, là, je
connais bien l'Île de Laval, là, puis il y a les terres agricoles, les milieux
naturels puis, après ça, il y a tous les autres, puis on est dans des échelles
complètement différentes. Et d'ailleurs, c'est quelque chose que j'ai déjà mentionné
que lorsqu'il y a un C.A. 22 qui est octroyé pour détruire des milieux humides
et hydriques, le terrain vient d'augmenter de façon importante sa valeur.
Alors, si on met... si on vient dire qu'un terrain... que le prix du terrain va
être dans la balance parce que ça ne sera pas le même projet, mais presque
automatiquement on va autoriser des... des destructions parce
qu'automatiquement tout autre terrain qui n'a pas de milieu naturel va coûter
plus cher, à moins que ça soit une terre agricole, là.
M. Charette : C'est... c'est
difficile par contre de faire un parallèle avec les milieux humides, ce n'est
pas la même loi, ce n'est pas les mêmes... les mêmes réalités non plus. Et il
ne faut pas oublier...
M. Charette : ...les
premiers picots, là, c'est tous des éléments qui doivent être considérés et pas
exclusivement dire : Est-ce qu'il y a un autre terrain disponible ou
réalistement échangeable, là? Ce n'est pas que... Ce n'est pas ça, la variable
unique. Là, il n'y en a presque pas de variable unique, c'est de considérer le
portrait de la situation avec les premiers picots qui sont très importants,
sinon encore plus conséquents, c'est-à-dire les conséquences de l'activité
projetée sur toute espèce floristique menacée ou vulnérable. Donc, c'est un
critère, là, qui ne peut pas... qui ne peut pas être exclu.
• (14 h 50) •
Mme Dufour : Mais... Mais
par contre je vous ai entendu mentionner que, si le terrain coûte...que le
terrain alternatif coûte substantiellement plus cher, bien, ce n'est plus... ce
n'est plus le même terrain, ce n'est plus le même projet. Donc, ça peut jouer
en faveur de maintenir sur le terrain actuel, même s'il y a des conséquences
sur l'espèce floristique menacée, là.
M. Charette : Je peux
peut-être pouvoir rassurer les collègues. Il y a d'autres articles, là. Je vais
juste attendre un instant avant de pouvoir préciser les numéros, mais des
articles qui précisent aussi les conditions. Ça ne sera pas tellement long. Naturellement,
c'est un... Ça semble très disparate d'un article à l'autre. Et de les intégrer
dans la loi, par moment, c'est difficile à figurer, là, mais à la fin, c'est un
tout qui est cohérent, et on a des articles qui abordent cette question-là de
façon aussi spécifique. Ici, on va à l'article 123.
Une voix : ...
M. Charette : 123. Et on
est dans quelle loi ce moment-ci? Là, on est dans la LQE directement.
Des voix : ...
M. Charette : Tout à
l'heure, je sais que les articles qu'on étudiait n'étaient pas ceux qui
touchaient les milieux humides. Le 123, c'est le cas, puis je le fais juste à
titre... pour faciliter la réflexion, là. On voit qu'on ajoute des éléments à
considérer, là, pour les milieux humides, qui ne sont pas présents
actuellement. Donc, ça va aider à corriger un petit peu, là, les lacunes que la
collègue présente, là, dans son plaidoyer ou à tout le moins dans son
intervention.
Mme Dufour : Oui, quand
on va y arriver... les milieux humides et hydriques, je vais devoir dire qu'on
n'est pas du tout rassurés avec les changements qui sont proposés.
M. Charette : On aura la
discussion sans problème à ce moment-là.
Mme Dufour : Je ne suis
pas sur que l'exemple du 123 ça vient me... ça vient me rassurer sur l'article
qu'on est en train d'étudier. Donc, je vais continuer sur la question des
valeurs des terrains, parce que sincèrement, ça, ça m'a allumé. Et je ne m'en
allais pas là du tout, mais parce que vous m'en avez parlé, là, j'ai... Ça
m'a... Ça m'a allumée parce qu'il y a des exemples de terrain. Dès qu'il y a
des milieux naturels, le terrain une moins grande valeur financière, marchande,
là, on parle de valeur marchande. Mais c'est sûr que quand... que dès que le
terrain a été, je ne sais pas comment le dire en français, mais bullé, là,
qu'il a été aménagé pour la construction, ça vient de faire monter... Surtout,
en tout cas, dans le sud du Québec, là, le long du Saint-Laurent, les valeurs
explosent pour quelque chose qui est constructible. Et l'autre élément, c'est,
puis ça m'amène aussi d'autres questions, c'est que des fois il y a des
projets, tu sais, puis je vais revenir sur l'exemple du projet qu'on... qu'on
s'est déjà parlé, mais au coin de la 440 puis Curé-Labelle, qui est un
projet... Dans le fond, il y avait un projet qui était de faire un... C'était,
je pense, un genre de centre commercial industriel, mais il y avait
énormément... Le projet prévoyait beaucoup de stationnements tout autour.
Finalement, la ville a finalement acquis le terrain à coût beaucoup plus élevé
que la valeur initiale. Mais ça reste que le projet aurait pu réduire son...
son...
Mme Dufour : …en faisant, par
exemple, du stationnement souterrain, du stationnement étagé, etc., mais là on
était… Puis on le voit, le même… la même chose, ça se passe aussi avec les
projets d'école. Ça coûte plus cher de faire du stationnement souterrain ou
étagé que de faire un immense parc de stationnement. L'Hôpital de Vaudreuil,
c'est le dernier exemple en lice. Ça fait qu'après ça, quand on compare, puis on
dit : La disponibilité d'autres emplacements, bien, c'est sûr que, si le
projet prévoit sa plus grande étendue, bien, ça va limiter les options d'autres
alternatives. Ça fait que comment on va regarder ça puis comparer vraiment les
projets alternatifs.
M. Charette : Je comprends
tout ça, mais je rappelle juste qu'on est au niveau floristique. Ici, c'est un
contexte différent, là, pour les milieux humides, notamment.
Mme Dufour : Je ne parle pas
des milieux humides, là.
M. Charette : Non, non, parce
que je voulais… parce que l'exemple à Laval, il était davantage, là, en lien
avec le… avec les milieux humides.
Mme Dufour : C'est un
exemple.
M. Charette : Non, parce que,
là, je donne suite à l'exemple, justement, de la collègue, mais, dans le cas…
dans le cas présent, moi, je dis qu'il y a clairement quelque… quelques picots,
là, qui donnent les éléments, là, à considérer, la nature de l'activité, donc
indirectement son impact… pas indirectement, spécifiquement son impact sur
l'espèce elle-même, la situation générale de l'espèce. Donc, c'est tous les
éléments, là, qui doivent… qui doivent… Je ne peux pas dire : On va ne
tenir compte que la disponibilité d'autres emplacements. C'est un… c'est un
tout.
Et je donne l'exemple, là, complètement,
complètement imagé suivant : l'érable noir, c'est une espèce qui est sur
la liste. Si, sur un terrain, il n'y en a qu'un seul, érable noir, et que le
projet n'a pas la possibilité de… c'est-à-dire, le bâtiment ne peut pas contourner
le seul… le seul… le seul érable noir qui est sur le terrain, bien, c'est là
qu'on va se dire : Est-ce qu'il y a possibilité de le transplanter? Si
c'est malheureusement une coupe qui est nécessaire, quel est l'impact de cette
perte d'un érable noir sur l'espèce au Québec? C'est ça qui doit être
considéré. Ça fait que tous les… Je ne peux pas à travers le texte de loi, puis
la réglementation ne pourra pas tout… tout, tout illustrer les cas d'espèce,
c'est une évaluation du projet à travers ces différents critères là, qui va…
qui va déterminer si l'autorisation, elle est possible ou pas.
Mme Dufour : Oui.
Excusez-moi, j'étais… j'étais dérangée sur autre chose.
M. Charette : Pas de souci.
Mme Dufour : Mais ça reste que
j'ai quand même une inquiétude immense, parce que la valeur va vraiment
différencier, et ça… et je le dis, ce n'est pas… milieu humide ou pas, là.
M. Charette : Je reprends
l'exemple suivant, qui est tout à fait théorique, là, je n'ai pas de projet
déposé qui correspond à cette… à cette illustration-là, selon moi, mais si, si
jamais il y en avait qu'un, seul érable noir, on comprend que le déplacement ou
la coupe d'un seul érable noir ne changera pas la donne à l'échelle du Québec
par rapport à l'espèce. C'est là où on pourra se questionner : Est-ce que
c'est nécessaire de changer de terrain pour la présence d'un érable noir?
Est-ce que le déplacement est possible? Est-ce que la coupe, elle est… est la
seule alternative? Il faut considérer tous ces éléments-là. Et je ne peux pas,
à travers un article de loi et même un règlement, dire : Tout ceci est
possible et tout ceci ne l'est pas. C'est réellement, réellement l'évaluation,
l'appréciation… l'appréciation générale, qui va… qui va dire ou qui va
déterminer si l'autorisation est d'octroyer ou pas par le ministère.
Mme Dufour : Bien comment on
va établir le poids de chacun de ces critères-là à ce moment-là? Tu sais, s'il
y a des éléments, comme je disais tout à l'heure, les conséquences seraient
tragiques pour l'espèce, mais, ah! le projet ne peut pas se réaliser parce que
le promoteur juge qu'ailleurs il y a… ça lui couterait trop cher.
M. Charette : Je vais à
l'extrême de ce que j'ai mentionné, puis, encore là, c'est complètement,
complètement théorique. Si le projet est… comment… comment le dire, là, je le
pousse à l'extrême, là, on a une espèce, peu importe laquelle, elle ne se
retrouve qu'à un seul endroit au Québec, et le projet se propose de tout raser
le terrain en question. Je vous rassure, c'est complètement, complètement
théorique…
M. Charette : ...une espèce
qui disparaîtrait avec la réalisation du projet, bien là, on n'a pas besoin de
se poser bien des questions sur les autres critères, c'est assez prépondérant
et assez fort pour dire : Bien là, vous allez trouver un autre terrain
parce qu'on ne procédera pas à l'éradication d'une espèce à travers un projet.
Tout à l'heure, l'exemple du seul érable noir sur un terrain était extrême,
tout comme celui d'une seule espèce sur un seul terrain est à l'extrême, mais
c'est réellement l'analyse qui sera faite par le ministère, à travers les
informations fournies par le promoteur, notamment, qui permettra de juger si le
projet peut être accepté ou pas, et, si oui, dans quelles conditions il peut
l'être.
• (15 heures) •
Mme Dufour : Là, on est
vraiment dans le floristique, hein?
M. Charette : Oui, on est
dans le floristique.
Mme Dufour : Parce que, si
vous disiez la même chose puis qu'on parlait du caribou, est-ce qu'on aurait la
même réponse?
M. Charette : Bien, le
caribou, c'est très différent parce que l'habitat du caribou est sur plusieurs
dizaines de milliers de kilomètres. Alors, on n'est pas... Je ne peux pas faire
le parallèle du tout, du tout avec le caribou, on parle de dizaines de milliers
de kilomètres carrés qui constituent son habitat, alors que, là, on serait
vraisemblablement plus dans des milliers de pieds carrés ou des milliers de
mètres carrés, là, donc il n'y a pas de parallèle, là, que je pourrais établir.
Mme Dufour : Mais si on
est... Le caribou en Gaspésie, il n'est pas dans des dizaines de milliers de
pieds carrés.
M. Charette : Bien, c'est des
milliers de kilomètres carrés.
Mme Dufour : Disons qu'il n'en
reste pas beaucoup. Ils sont confinés, là.
M. Charette :
Bien,
c'est-à-dire, l'habitat... Je ne parle pas du nombre de têtes. L'habitat du
caribou, en Gaspésie, c'est des milliers de kilomètres carrés, comme l'habitat
sur la Côte-Nord ou au Saguenay-Lac-Saint-Jean, c'est des milliers de
kilomètres carrés. Et c'est là où les contraintes... Et on aura l'occasion,
après avoir jasé du loup de l'Est, de parler de la loi fédérale sur les espèces
menacées. Cette loi-là, elle est, à mon sens... j'allais dire mal faite, oui,
je peux dire ça, c'est qu'elle ne tient pas en compte l'étendue de l'habitat.
Je ne peux pas réglementer un habitat sur une aussi grande superficie sans
prendre en compte les impacts sur les populations locales. La rainette
faux-grillon, à Longueuil, avec cette même loi fédérale, c'était facile à
configurer ou à concevoir parce que c'étaient quelques centaines de mètres
carrés, quelques milliers, tout au plus, de mètres carrés, mais versus
plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés, cette loi-là n'offre pas
la souplesse nécessaire, là, pour mesurer les impacts sur d'autres aspects, là,
de la société.
Mme Dufour : Je vais
peut-être aller, finalement... moi, je descends, mais je ne sais pas s'il y en
a qui ont encore des questions sur les éléments qu'on discute en ce moment.
Non? O.K. Là, tout à l'heure, on a parlé des... les quatre, dans le fond...
l'avis devait se baser sur quatre... comment on dit ça, là, je ne sais pas
c'est quatre critères, là, mais là on a dit «aux conditions suivantes», là, ce
qui a été l'amendement du collègue.
Il y a, par contre, dans une de ces
conditions-là, qui... on dit : L'activité--c'est la première--l'activité
projetée n'est pas susceptible de nuire à la survie au Québec de l'espèce
floristique menacée ou vulnérable. La société... la SNAP-Québec nous dit que
ces recommandations... Attendez, comment qu'on nous dit ça? Ah! c'est ça :
«Ces recommandations respectent la volonté du gouvernement d'ajouter plus de
flexibilité dans l'encadrement environnemental, mais permettent de baliser
cette discrétion et de réduire les risques de pertes...» Non, excusez-moi, je
ne vous lis pas la bonne chose. Je cherche. En fait, je vais le dire en un mot,
là, c'est que, pour eux, il y a la... une des missions... c'est pas juste... la
mission de cette loi-là, ce n'est pas juste de s'assurer de la survie de
l'espèce, mais plutôt d'aussi s'assurer de son rétablissement. Je ne sais pas
exactement c'est où qu'ils en parlent, là, je ne l'ai pas ici, mais j'aurais aimé
ça, vous le lire tel quel. Voilà, c'est ça. Ici, ils disent... Voilà. Désolé,
là, j'étais... ce n'était pas dans le bon endroit dans notre tableau.
Donc : «Faire référence à la survie ou au rétablissement de l'espèce
rendrait ce critère plus pertinent d'un point de vue de conservation, puisque
l'objectif de la loi sur les espèces menacées ou vulnérables n'est pas
seulement d'assurer la survie d'une espèce...
15 h (version non révisée)
Mme Dufour : ...mais de
travailler à son rétablissement. Une activité susceptible de nuire de façon
significative à cet objectif ne devrait pas être autorisée.» Donc, je suis
certaine que vous l'avez vue, cette... ce commentaire. J'aimerais peut-être
vous entendre là-dessus.
M. Charette : Encore une
fois, en précisant qu'on est au niveau floristique, à partir du moment où, dans
les premiers critères on dit «les conséquences de l'activité projetée sur toute
espèce floristique menacée ou vulnérable et, le cas échéant, sur son
habitat»... mais l'élément suivant, «la situation générale de toute espèce
floristique menacée ou vulnérable affectée par l'activité projetée», bien, sur
le territoire québécois, donc le rétablissement, au niveau floristique, n'est
pas forcément sur les quelques milliers de pieds carrés ou mètres carrés d'un
projet, là. C'est de voir l'état général de l'espèce, puis voir comment cette
espèce-là se rétablit à la grandeur du Québec.
Mme Dufour : Voilà. Mais ce n'est
pas indiqué, ça ne fait pas partie des critères, le rétablissement. On parle
juste de survie, puis survie, on s'entend que ça peut être... ça peut être très
limité.
M. Charette : Mais l'état
général au Québec va faire état ou non d'un rétablissement. Si on voit qu'à la
grandeur du Québec la situation, elle s'améliore ou se détériore, ça va faire
partie de l'état général ou de l'impact général sur l'espèce.
Mme Dufour : Mais la
situation générale, ça, c'est : «Avant de délivrer une autorisation, le
ministre tient compte notamment des éléments suivants». Mais, par la suite, on
dit : Le ministre peut autoriser une activité s'il est d'avis que ça
respecte les conditions suivantes. Et là, à ce moment-là, on ne parle pas de
rétablissement, on parle juste de survie de l'espèce.
Bref, je vais déposer un amendement...
M. Charette : Oui... vous
avez tous les droits de le faire.
Mme Dufour : ...pour ajouter
le rétablissement, de SNAP Québec. Donc, c'est en train de partir, là.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, nous allons suspendre quelques
instants, le temps de recevoir l'amendement déposé. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 07)
(Reprise à 15 h 16)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
la commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension, Mme la députée
de Mille-Îles, vous avez déposé un amendement qui apparaît à l'écran. Je vous
cède la parole.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. Alors, bien, vous l'aurez compris, que c'était pour ajouter le
concept de rétablissement de l'espèce et ne pas se limiter à la survie. Je
comprends que ça fait partie des objectifs quand on regarde les éléments, là,
qui doivent être pris en compte, qui est la situation générale de toute espèce,
mais ça ne dit pas vraiment que l'activité en tant que telle ne doit pas être
susceptible de nuire à son rétablissement. Présentement, la façon que l'article
est écrit, on parle : «l'activité projetée n'est pas susceptible de nuire
à la survie». Donc, c'est ce que... c'est ce que ça dit, «la survie au Québec
de l'espèce». Alors, moi, je... et c'est une recommandation, là, de la société
de la nature, SNAP, et des parcs...
Des voix : ...
Mme Dufour : Désolée, à ceux
qui m'écoutent, la SNAP. Donc, l'article 58 : Ajouter, au
sous-paragraphe 1° du cinquième alinéa de l'article 18 de la Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables proposé par le paragraphe 3° de
l'article 58 du projet de loi, après «nuire à la survie», de «ou au
rétablissement».
Donc, l'article modifié se lirait comme
suit, puis je vais lire juste la ligne, là, qui est concernée, là, si ça vous
va, qui est : «1° l'activité projetée n'est pas susceptible de nuire à la
survie ou au rétablissement au Québec de l'espèce floristique menacée ou
vulnérable;».
Donc, c'est pour venir mettre dans le
projet de loi ce qui, semble-t-il, est l'intention qui était visée par la
situation générale qui était mentionnée plus plutôt dans l'article.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Merci à collègue de permettre de poursuivre l'échange plus tôt étant
donné qu'on l'a initié. Donc, fidèle à la tradition, là, j'indique rapidement
si c'est possible ou pas. On ne retiendra pas l'amendement, mais je vais
pouvoir expliquer, là, le pourquoi assez simplement. Et je comprends tout à
fait la logique de la SNAP, partenaire, là, avec qui on travaille sur bon
nombre de projets, donc un partenaire que l'on connaît bien au niveau du
ministère de l'Environnement, c'est une approche très fédérale, que de
distinguer les deux. Donc, on reconnaît peut-être une influence, là, de la loi
ou de certaines dispositions de la loi fédérale qui distingue «survie» et
«rétablissement», mais, dans l'interprétation que l'on en fait, au ministère,
la «survie» inclut ou prend en compte le rétablissement. Et la logique, elle
est facile à comprendre, à partir du moment où une espèce se développe de façon
intéressante, sa survie n'est plus... n'est plus menacée. Donc, lorsqu'on parle
d'analyser la survie, ça prend en compte le rétablissement de l'espèce. Donc,
ça, c'est l'explication, là, précise. Mais, de façon générale, on ne souhaitera
pas ajouter à chacune des fois...
M. Charette : ...le mot
«rétablissement» au niveau du texte de loi lui-même. Je rassure la collègue,
dans l'interprétation québécoise de la loi, la survie prend compte... prend en
compte le rétablissement de l'espèce.
• (15 h 20) •
Mme Dufour : Oui. Bien,
d'abord, je veux dire : La SNAP, c'est la division Québec, évidemment, là,
qui a fait ces recommandations.
M. Charette : Et se réfère
souvent à la loi fédérale.
Mme Dufour : ...et je crois
qu'ils connaissent quand même très, très bien la situation au Québec. Mais je
vais lire ce qu'ils ont dit par rapport à cette recommandation-là. Ils ont dit
que «ça respecte la volonté du gouvernement d'ajouter plus de flexibilité dans
l'encadrement environnemental mais permet de baliser cette discrétion et de
réduire les risques de perte d'habitats d'importance pour les espèces menacées
ou vulnérables. C'est également — et ça, c'est important — un
signal de compromis envers les critiques légitimes en lien avec certains
éléments du projet de loi, ajouter le critère du rétablissement à celui de la
survie de l'espèce pour autoriser une activité interdite à l'égard d'une espèce
floristique menacée ou vulnérable.» Dans le fond, ce n'est quand même pas rien,
là, on est dans des activités qui normalement sont interdites aussi. Donc, de
montrer qu'on se soucie du rétablissement de l'espèce... La situation générale,
ça ne dit pas... ça ne dit pas qu'on va viser le rétablissement de l'espèce,
c'est juste le portrait. Là, c'est... on est dans un élément à un autre niveau,
à mon avis, que ce qui est prévu précédemment. Donc, moi, je maintiens, là, que
c'est... que c'est un amendement qui est... qui est nécessaire.
M. Charette : Sans répéter
tout ce que j'ai mentionné, un, je réitère que la SNAP est un partenaire du
ministère, donc du gouvernement. Quand je dis qu'elle se réfère à la loi
fédérale, ce n'est pas de dénigrer la SNAP que de dire ça, mais effectivement,
dans les représentations qu'ils font, il y a beaucoup de références à la loi
fédérale, et ce n'est pas un reproche, ce n'est pas un défaut, là, je ne fais
que le mentionner.
Et je vais le dire autrement : À
partir du moment où une espèce n'est plus... dont la survie n'est plus
questionnée, ça veut dire que c'est une espèce dont le rétablissement a été
confirmé. Donc, lorsque je dis que «rétablissement», c'est inclus dans
«survie», c'est dans cette logique-là. Mais le ministère, dans sa façon de
l'interpréter, inclut le rétablissement dans la survie.
Mme Dufour : Bien, écoutez,
M. le Président, je pense, j'ai dit ce que... Je ne partage pas l'opinion, là,
du ministre. Et donc j'aimerais peut-être qu'il y ait un vote par appel
nominal.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, nous allons procéder à la mise aux voix par appel nominal. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Pour.
La Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire
: Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Donc, l'amendement tel que déposé est rejeté, ce qui nous ramène à
l'article 58. Y a-t-il d'autres interventions?
Mme Dufour : Oui. Il y avait
une question qui avait été soulevée, je l'avais... j'en avais parlé, mais on ne
l'a pas abordée, c'est le Conseil patronal de l'environnement du Québec qui
constate que les articles... bien, je vous lire ce qu'ils écrivent, là, «18 et
19, tels que proposés par le projet de loi n° 81, ne prévoient pas la même
méthode de compensation dans les cas où le ministre ou le gouvernement autorise
la réalisation d'une activité dans l'habitat d'une espèce floristique menacée
ou vulnérable». Là, on est dans... comme je disais, on est dans le cas que
c'est le ministre. Puis là je suppose que, dans le cas suivant... En tout cas,
peut-être... peut-être s'il y a moyen de répondre à cette... à ce
commentaire-là, là.
Des voix : ...
M. Charette : ...petite
vérification.
Des voix : ...
M. Charette : Le
questionnement du CPEQ, il est pertinent, et on a l'article suivant, 59, pour lequel
un amendement est présenté et disponible aux collègues. Donc, l'élément de
réponse est sans doute à travers l'amendement au 59.
Mme Dufour : Ah! O.K.,
parfait. Donc, il y a... définitivement, il y avait un enjeu dans ce cas-là.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, «enjeu»... on est à l'écoute et on donne suite...
M. Charette : ...lorsqu'il y a
des possibilités de le faire.
Mme Dufour : Bien, peut-être
nous préciser quand il nous dit : Ce n'est pas la même méthode de compensation.
Moi, je vous avoue, quand j'ai lu ça, je n'étais pas sûre de comprendre. Parce
que la méthode de compensation n'est pas précisée. On dit que ça va se faire
par règlement. Donc, visiblement, il y a quand même une distinction entre le 58
et 59.
M. Charette : Le 59, bien, on
prend un petit peu d'avance, là, pour l'amendement qu'on aura à traiter et les
questions. Je lis, là, les différents ajouts qui sont faits, donc «aux
conditions qu'il détermine, dont l'exécution de mesures nécessaires pour la
conservation, la gestion des espèces floristiques menacées ou vulnérables,
notamment l'aménagement d'habitats de remplacement.» Ça, c'est un bout qui
est... qui est ajouté à l'article 59, mais l'amendement fait aussi état de
«paiement d'une compensation financière nécessaire à cette fin». Et, dans 59,
on parle aussi, là, «des activités qui découlent d'un projet pour lequel le
gouvernement a pris une décision à l'égard de mesures de compensation en vertu
du troisième alinéa de l'article 31.5.1.» Bref, on pourra le lire en
entier tout à l'heure, là, mais c'est un ajout, là. On fait référence au
paiement d'une compensation financière pour l'autorisation gouvernementale pour
se rapprocher, là, du libellé que l'on peut retrouver pour l'autorisation ministérielle.
Mme Dufour : O.K. O.K. Bien,
on va... on va évidemment le voir, là, l'autre, tout de suite après. Dans le
58, j'ai une... je pense, une dernière question. On verra selon les réponses.
C'est un peu semblable, là, au questionnement que j'avais précédemment. Quand
on dit, dans les conditions, que «des solutions de rechange ont été évaluées»,
qu'est-ce qu'on... c'est quoi qu'on a en tête par ça?
M. Charette : J'allais dire,
à la blague, je vais demander à la collègue de me guider. Plus ma réponse est
longue, plus c'est susceptible de générer d'autres questions. Ou, plus ma
réponse est courte, plus... C'est une blague naturellement. On parle
d'évitement ici.
Mme Dufour : Je comprends
qu'il y a une réponse courte. Mais là, là, elle me génère une question!
M. Charette : J'ai manqué mon
coup!
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Charette : En fait, on
s'assure de prendre en compte les options d'évitement au niveau de
l'emplacement, au niveau du temps et de la technique.
Mme Dufour : Mais
concrètement, comment ça va être évalué, ça? Parce que là, ici, on parle que
c'est le ministre, là... ou le ministère, plutôt, qui va analyser les quatre
conditions qui sont... qui vont être cumulatives par... suite au... bien, en
fait, avec l'amendement du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Donc, comment on
va concrètement, là, regarder les solutions de rechange qui ont été évaluées?
Est-ce que c'est... c'est ça, c'est le promoteur qui les présente? C'est...
C'est le ministère qui les... qui analyse les solutions de rechange? Parce que
là, on a dit «évitement», mais «évitement»... tout à l'heure, on parlait aussi
de «minimiser». Ça fait que là, je vous avoue que je ne suis pas certaine, là.
M. Charette : Les... Tout ça,
c'est, j'allais dire, une «danse». C'est presque trop imagé, là. Mais, entre le
ministère et le promoteur, il y a des échanges qui se font. Il y a des études
qui sont attendues, il y a des questions complémentaires qui peuvent être
posées. Donc, c'était à travers ces échanges-là ou à travers cet
accompagnement-là qu'on peut identifier, là, justement des mesures
raisonnables, là, pour limiter les conséquences. Mais, les aspects, c'est...
c'est de voir comment l'évitement est aussi possible à travers la petite précision,
là, que j'apportais un petit peu plus tôt.
Mme Dufour : O.K. Bon. On
va... On va continuer à jaser de tout ça, je pense, dans l'article suivant, là.
Parce que je suis encore pas convaincue qu'on... comment exactement ça va
s'opérer. Ça, ce que je comprends, c'est, ça ne s'est jamais fait, là. C'est
tout du nouveau, ici, là?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, je reviens à ce que j'ai mentionné à quelques reprises, on a un
texte actuel qui est... qui est adopté, là.
Mme Dufour : C'est ça, qui
n'avait pas ça, là.
M. Charette : Qui n'avait pas
la réglementation applicable. Mais il y a tous les ajouts. Donc là, on est dans
les ajouts, effectivement, donc dans des éléments à considérer...
M. Charette :
...supplémentaire puis qui n'était pas balisé, là, par le passé ni même évoqué.
• (15 h 30) •
Mme Dufour : O.K. Je suis
curieuse. J'aimerais ça voir un dossier. Je serais tellement curieuse de voir
un dossier qui va être monté puis comment ça se ferait l'analyse des solutions
de rechange qui ont été évaluées.
M. Charette :
C'est-à-dire, je n'ai pas une expérience d'un dossier en tête en particulier,
mais ce jeu-là d'accompagnement, c'est la norme, là, dans à peu près toutes les
évaluations que fait le ministère. Autant là on est au niveau floristique, la
même chose au niveau, littéralement, là, des projets qui sont étudiés en vertu
de la procédure d'évaluation environnementale, de la LQE. Tu sais, c'est
rarement un projet est déposé et c'est un oui ou un non. Il y a des échanges
entre le promoteur et le ministère, là, pour s'assurer d'une compréhension
commune. Puis le ministère est là pour donner aussi l'heure juste au promoteur?
Si on sait qu'à terme c'est pour être un non, on ne fera pas une demande
constante de complément d'information, là. Donc, c'est l'accompagnement que
l'on souhaite assurer et que l'on souhaite même, je dirais, généraliser autant
que possible, là, pour que le promoteur ait l'heure juste le plus rapidement
possible et que le ministère, en contrepartie, ait l'information juste le
plus... le plus rapidement possible.
Mme Dufour : Est ce que
des projets pourraient ne pas se faire parce qu'ils s'inscriraient dans un
milieu qui n'aurait pas de possibilité de préserver autrement?
M. Charette : Est-ce
qu'un projet peut être refusé?
Mme Dufour : Oui.
M. Charette : Oui. Oui.
Et on refuse des projets, que ce soit... Et encore là, je reviens à l'exemple
des milieux humides. Au final, la proportion, on peut conclure qu'il s'en
refuse peu, mais il s'en refuse et il s'en accepte beaucoup, avec des
modifications tantôt très importantes par rapport au projet initialement
déposé. Mais oui, des refus, c'est possible. Et même au niveau de la procédure
d'évaluation environnementale classique, il y a des projets qui se refusent. Et
là je vais, je sais très, très, très périlleux de mentionner ce que je
m'apprête à mentionner, mais GNL Québec, on l'a refusé. Et là vous allez me
dire : Oui, mais vous l'avez dit les dernières semaines. Ce que j'ai dit,
les dernières semaines, je peux le répéter : Un projet est évalué à son
mérite. Donc, il peut y avoir un autre projet semblable qui est déposé. S'il
est en tout point semblable, la réponse va être là, on va le refuser de
nouveau. Mais si on arrive avec un projet qui prend davantage en compte les
impacts sur l'environnement, il pourrait être accepté. Donc, oui, un projet
peut être refusé. GNL est un bel exemple. C'est un projet qui a été refusé en
2021, si je me souviens bien. Et il y en a d'autres, là, mais c'est sans doute
le plus médiatisé auquel je peux référer.
Mme Dufour : Est-ce qu'il
a été refusé à cause de l'empiétement sur les espèces floristiques?
M. Charette : Non. On
était dans la LQE. On était dans la procédure d'évaluation environnementale. On
était dans, on se souvient, dans la procédure d'évaluation. Le BAPE est une
étape. Ce n'est pas la dernière étape. Ensuite, il y a un complément
d'information qui a été demandé à l'entreprise pour que le ministère puisse
faire sa propre évaluation. C'est à ce moment-là qu'il a été refusé. Mais on
n'était pas sur la base, là, d'espèces floristiques.
Mme Dufour : Est ce qu'il
y a eu des projets qui ont été refusés sur la base des espèces floristiques?
M. Charette : On peut
poser la question. Est ce que vous voulez...
Le Président (M. St-Louis) :
Avec le consentement de la commission, l'intervention de M. Laniel.
M. Laniel (Jean-Pierre) :
Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) :
Nom et fonction, s'il vous plaît, juste pour le bénéfice.
M. Laniel (Jean-Pierre) :
Jean-Pierre Laniel, directeur général des écosystèmes, des espèces menacées ou
vulnérables. Effectivement, il y a plusieurs dossiers depuis quelques années
qui ont fait l'objet de refus, pour lesquels on est en discussion à la cour.
Mme Dufour : Sans donner
de détails sur les entreprises, là, tu sais, comment peut-être ça s'opère dans
ce temps-là, quand il y a un refus? Ce que je comprends, là, on ne veut pas
nommer aucune entreprise, mais tu sais, c'est... Il y a une proposition d'un
projet où c'est un empiétement total? Et comment on arrive à cette...
M. Laniel (Jean-Pierre) :
...dans cas plus particulier, mais c'est... qui est quand même encore actif,
c'est plus... La procédure, c'est qu'on reçoit une demande d'autorisation qui
est analysée en fonction, évidemment, des documents produits par le promoteur
qui fait ses inventaires, caractérisations, etc., propose...
15 h 30 (version non révisée)
M. Laniel (Jean-Pierre) : ...son
projet, parfois, il nous dit qu'il ne peut pas le faire autrement ou ailleurs.
Il nous explique ça. Il y a une analyse qui est faite au niveau du ministère,
évidemment, puis là on évalue, donc, l'impact du projet sur l'espèce qui est
visée. Dans ce cas-ci, il y avait un impact sur l'espèce, sur une... sur une
partie du territoire, donc, qui pouvait toucher plusieurs individus d'une
espèce. Et puis on a discuté avec le promoteur pour qu'il modifie son projet, l'ajuste,
le déplace, et finalement, le projet qu'il a resoumis ne satisfaisait pas, puis
on a fait un refus. À ce moment-là, le promoteur peut aller au TAT pour
faire... demander une révision. Donc, on est... c'est un processus qui est
assez habituel. Donc, on l'a fait... on l'a fait à quelques occasions.
Mme Dufour : Donc, il y a eu
quelques refus... refus pour des espèces forestières.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Pas
autant de demandes de projets en vertu des espèces menacées ou vulnérables qu'en
vertu de la LQE puis les milieux humides, parce qu'on n'est pas dans le même
genre de régime. Ici, on est dans un régime très sévère de protection des
espèces qui sont en danger, donc, tandis que la LQE, elles sont... c'est plus
pour des milieux qui ne sont pas nécessairement des milieux... c'est des
milieux sensibles, des milieux importants, et tout ça, mais ce n'est pas des
milieux menacés ou vulnérables, comme le veut la Loi sur les espèces menacées,
où on a vraiment un régime d'interdiction très fort. Là, on vient l'adapter en
mettant encore plus de barèmes pour s'assurer que, même si on émet une
autorisation, elle va être bien encadrée, puis qu'on va s'armer devant les
tribunaux pour éviter des allers-retours.
Mme Dufour : Et quand...
quand ça a été... ça a été refusé, si on regardait, là, les quatre critères qu'on
a devant nous les projets auraient été tout de même refusés, là, ce que je
comprends, là, avec cette même... ces mêmes critères-là.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Ça
a inspiré, mettons, la réflexion pour mettre des choses dans le projet de loi.
Mme Dufour : Parfait. Et
est-ce qu'on avait affaire, à ce moment-là, à des espèces qui étaient seulement
disponibles sur ces terrains-là? Tu sais, c'est par rapport à la question de la
situation générale.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Non,
il y en avait ailleurs au Québec, il y en avait ailleurs au Québec. Mais c'était
la localisation, en partie, mais c'était... on mentionnait des critères :
la situation de l'espèce, l'état de son environnement à l'endroit où l'activité
projetée a lieu. Ça fait que ça, ça a été un facteur important, parce qu'il y
avait quand même une bonne colonie, on va dire, de cette espèce-là qui était
présente.
Mme Dufour : O.K. Je vous
remercie des détails.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Merci, M. Laniel. Comme il n'y a pas d'autre intervention, je
vais mettre l'article 58 aux voix, par appel nominal, s'il vous plaît. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Pour.
La Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Abstention.
La Secrétaire : Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Abstention.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Donc, l'article 58 est adopté. Nous allons maintenant étudier l'article 59,
pour lequel, M. le ministre, vous avez un amendement. Donc, je vous cède la
parole.
M. Charette : Donc, je fais
la lecture de l'article original, dans un premier temps :
L'article 19 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion après «détermine»,
de «, dont l'exécution de mesures nécessaires pour la conservation ou la
gestion des espèces floristiques menacées ou vulnérables, notamment l'aménagement
d'habitats de remplacement»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Cependant, dans le cas d'une activité
découlant d'un projet pour lequel le gouvernement a pris une décision à l'égard
de mesures de compensation en vertu du troisième alinéa de l'article 31.5.1 de
la Loi sur la qualité de l'environnement, le gouvernement doit, lorsqu'il
exerce le pouvoir prévu au premier alinéa du premier article, le faire
conformément avec cette décision.»
Le commentaire. Cet article modifie le
premier alinéa de l'article 19 de cette loi pour permettre au gouvernement d'imposer
d'autres formes de compensation que la compensation financière à titre de
condition d'autorisation d'une activité.
De plus, il ajoute un deuxième alinéa pour
permettre notamment au gouvernement d'autoriser le projet qu'il ne serait pas
possible d'autoriser en vertu de l'article 18, vu les éléments qui doivent être
pris en compte lors de l'exercice de son pouvoir mais qui seraient dans l'intérêt
de la collectivité. Ce pouvoir s'exerce après la tenue d'une audience publique.
Et l'amendement se lit ainsi :
Insérer, à la fin du paragraphe 1° de l'article
59 du projet de loi, «ou le paiement d'une compensation financière nécessaire à
ces fins...
M. Charette : ...amendement a
pour objectif de s'assurer que le gouvernement aussi peut exiger des
compensations financières lorsqu'il... lorsqu'il autorise, pardon, la
réalisation d'une activité qui modifie l'habitat d'une espèce floristique
menacée ou vulnérable.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, je vous cède la
parole... Mme la députée de Mille-Îles.
• (15 h 40) •
Mme Dufour : Oui, c'est ça,
j'en avais parlé, à l'article précédent, là, qu'il y avait une différence.
Donc, si je comprends bien, puis je vais tenter de résumer, c'est que, précédemment,
l'article 58 qu'on a vu ça prévoyait une compensation financière possible, mais
dans l'article ici, où c'est le gouvernement qui peut... qui peut autoriser la
réalisation d'une activité, bien là, ce n'était pas prévu, la compensation
financière. Mais, au départ, pourquoi on ne l'avait pas prévue ici, la
compensation financière? Alors, avant de voter là-dessus, il faudrait
comprendre pourquoi on ne l'avait pas incluse.
M. Charette : En fait, on
insiste sur l'aspect financier, mais c'est aussi l'aménagement d'habitats de
remplacement. C'est les... c'est les... c'est un article qui devient plus
complet, l'article... Ah! vous ne l'avez pas à l'écran?
Mme Dufour : ...je m'excuse,
l'amendement ne parle que de compensation financière.
M. Charette : Non,
effectivement, mais il faut lire tout de même le 19 en entier. Donc, il y a,
dans le 59, tel que proposé au départ, là, l'ajout de l'aménagement d'habitats
de remplacement comme mesure de... comme condition qui peut être posée, et...
en fait, ou le paiement d'une compensation financière. Donc, c'est deux
possibilités supplémentaires, là, qui sont précisées avec l'article original et
l'amendement proposé.
Mme Dufour : Mais ma
question, c'est : Pourquoi on ne l'avait pas prévue, à l'origine, dans
l'article 59, la compensation financière? Est-ce que c'est un oubli?
M. Charette : Et on rappelle
qu'on en a... et, désolé, je vais revenir à la question plus précise ensuite...
mais il y a quelques minutes, on rappelait l'inquiétude du CPEQ sur la
distinction entre l'autorisation ministérielle et gouvernementale. Donc là, on
se colle aussi pour éviter, là, qu'il y ait trop de différences entre
l'autorisation ministérielle et gouvernementale. Donc, on répond, là, à la
question qui était posée, là, tout à l'heure, à travers le mémoire du CPEQ.
Mme Dufour : ...poser encore
ma question : Pourquoi on ne l'avait pas inclus, à l'origine, dans
l'article 59? Est-ce que c'est un oubli ou c'était prévu comme ça?
M. Charette : Ça n'avait pas
été pensé comme ça au départ. Mais c'est là où on se convainc de la pertinence
des échanges, des consultations, des mémoires. Donc, on a retenu, là, cette
suggestion, là, qui nous a été faite.
Mme Dufour : O.K., mais,
concrètement, ça aurait fait quoi s'il n'y avait pas eu la possibilité d'un
paiement d'une compensation financière? Ça aurait été... Tu sais, je comprends
qu'il y a des groupes qui... En fait, les groupes ont souligné qu'il y avait
une distinction entre les deux. Ils n'ont pas dit : On préfère un ou
l'autre. Donc, ça aurait, concrètement, fait quoi ici? Je ne sais pas si ça
arrive souvent que c'est le gouvernement, là, qui octroie les... excusez, je
cherche le verbe, là... qui autorise, voilà, qui autorise la réalisation, là.
M. Charette : ...là qu'il y a
une autorisation donnée sans qu'il y ait...
M. Charette : ...qu'il y ait
possibilité, là, d'ajouter une compensation ou une condition. Si la
compensation en habitat de remplacement n'est pas possible, là, on se donne la
possibilité de l'exiger, là, à travers une compensation financière.
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui. Donc,
justement, des groupes... C'est sûr qu'il y a des opinions qui sont partagées
sur les articles 58, 59. Les groupes qui avaient des préoccupations par
rapport à 58, 59, c'est... c'est justement sur cet enjeu-là de compensation
financière. Donc, si je comprends bien, avec cet amendement, on va plus dans
cette direction de façon plus explicite. Et, justement, il y avait des groupes,
dont le comité... pardon, le Comité consultatif pour l'environnement de la Baie
James qui disait : Bien, on applaudit, on trouve que c'est bien, que,
l'article 59, on introduit la possibilité d'imposer des mesures plus
spécifiques pour la conservation ou la gestion des espèces menacées ou
vulnérables, y compris l'aménagement d'habitats de remplacement est également
une mesure positive. Et par la suite, justement, ils disaient que ce qui est
bien, c'est que ces changements encouragent les promoteurs à adopter des
mesures concrètes plutôt que de recourir systématiquement au paiement de
compensation financière. Alors là, si je comprends bien, avec cet amendement,
on est plus explicite sur la compensation financière.
M. Charette : Deux, trois
petites choses rapides. On vient se coller sur l'autorisation ministérielle,
donc, le pourquoi d'une compensation financière, là, on l'a déjà abordée
largement, mais, l'élément qui doit être appelé, ici on est au niveau d'une
autorisation gouvernementale, donc un projet d'une envergure vraisemblablement
beaucoup plus grande, avec un réel impact sur la collectivité. Donc, la
compensation financière, on l'a abordée au niveau de la décision... de
l'autorisation ministérielle. J'ai le même principe ici, mais dans un contexte
qui n'est pas le même. Et on ajoute même un élément nouveau qu'on n'a pas au
niveau de l'autorisation ministérielle, on le lit, là, plus bas, c'est que
c'est un pouvoir qui s'exerce après la tenue d'une audience publique, donc
c'est réellement parce que c'est un gros projet, audience publique, et des
conditions, là, qui peuvent être posées sous forme de compensation financière.
Mais, la possibilité ou non de compenser financièrement, on l'a largement
abordée, là, aussi, là, au niveau de l'autorisation ministérielle.
Mme McGraw : C'est vrai. Par
contre, SNAP Québec, on vient juste de parler de SNAP Québec dans le contexte
de l'article 58, et on salue une avancée, un peu comme le comité consultatif
Baie James... mais recommande, comme le ministre le sait, que de rendre
obligatoire pour avoir... l'autorisation, c'est de rendre obligatoire
l'exécution de travaux de remplacement en amont, en amont de l'autorisation.
Donc, je sais que ça a été déjà discuté, mais quand même, au niveau de
l'article 59, ces préoccupations demeurent. Donc, j'imagine que la réponse
du ministre...
M. Charette : Je vais
répondre par un exemple qu'on a déjà donné, je ne me souviens plus, en début de
semaine, je pense. C'est rare, des autorisations gouvernementales, là, de cette
nature-là. L'exemple qu'on illustrait, c'est celui des Îles-de-la-Madeleine,
avec un projet d'éolien. Le bénéfice était, aux yeux du gouvernement, plus
important que la conséquence. Le bénéfice était de permettre aux îles de
diminuer leur dépendance au mazout, aux énergies fossiles, étant donné qu'ils
ne sont pas alimentés, là, à travers le continent pour leur électricité. Donc,
oui, une espèce floristique qui était affectée par le projet, mais le bienfait
présumé où... dans lequel le gouvernement se retrouvait était plus grand que
l'impact. Mais, malgré tout, c'est une autorisation gouvernementale qui s'est
tenue et non pas une autorisation ministérielle. Ça fait que c'est
exceptionnel. Là, il ne faut pas penser que ça devient une échappatoire et qu'à
chaque fois que...
M. Charette : …le sujet
délicat ou sensible, on va d'abord davantage s'en remettre au… à une décision
ministérielle. C'est le seul exemple que je suis en mesure de vous donner.
• (15 h 50) •
Mme McGraw : Et juste pour
revenir au point qu'on a soulevé au tout début, c'est d'avoir une approche
holistique, c'est-à-dire qu'on comprend qu'il faut aller vers la transition
énergétique, mais on comprend qu'il y a un calcul à faire et l'impact sur la
biodiversité, sur l'environnement, c'est important. Puis aussi ça peut avoir un
effet pervers sur la… sur les changements climatiques, parce que la nature et
la biodiversité, les changements climatiques sont très interreliés. Donc, je
rappelle aussi que, du début, notre formation, aussi beaucoup de groupes qui
l'ont souligné… mais on comprend qu'il faut faire cette transition énergétique,
mais il faut être vigilant puis comprendre que les impacts environnementaux
sont… sont quand même importants aussi.
M. Charette : Bien, je vais
le formuler autrement. Toute activité humaine… en fait, je vais aller plus
loin, toute activité vivante a un impact sur l'environnement, et c'est de
mesurer les avantages versus les inconvénients. Le seul exemple que je peux
vous donner, la conclusion a été que les avantages étaient plus grands que les
inconvénients, c'est-à-dire aider les Îles-de-la-Madeleine à diminuer en
partie… parce qu'on est loin du compte au final, là, mais diminuer en partie la
dépendance des îles aux énergies fossiles, donc un avantage plus grand que
l'inconvénient.
Mme McGraw : C'est tout sur
cet amendement-là.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Dufour : …des questions.
Le Président (M. St-Louis) :
Allez-y.
Mme Dufour : Oui. Qu'est-ce
qu'on… On dit ici que le gouvernement, donc, peut autoriser la réalisation s'il
estime que la non-réalisation entraînerait pour la collectivité un préjudice
plus grand que l'altération. Je sais qu'on a… vous venez de parler des îles,
là, de la Madeleine, mais «collectivité», est-ce que ça peut porter à
interprétation? C'est plus là mon questionnement.
M. Charette : …«collectivité»,
c'est plus… C'est plus près du lieu du projet, donc c'est la collectivité ou…
bien, ça peut être présenté comme étant un projet aussi de plus grande ampleur.
Bien, c'est une mesure, encore une fois, quel est l'avantage versus
l'inconvénient? Je ne saurais répondre autrement.
Mme Dufour : Bien, en fait,
mon questionnement va que parfois, les collectivités, il peut y avoir
différentes collectivités, hein? On regarde une ville, à l'état d'un quartier,
du Québec. S'il y a des… Puis, tu sais, on va parler de Blainville, tiens, on
est dedans, ça fait qu'on va parler de Blainville. Blainville, pour la
collectivité, ce n'est pas un projet souhaitable. Et là le gouvernement a
décidé que ce serait bon pour la collectivité du Québec. Et comment on juge de
laquelle des collectivités a préséance?
M. Charette : Je comprends
que, là, c'est d'actualité, de parler de Blainville, mais je ne peux pas faire
de parallèle à ce… à ce niveau-là. Ce n'est pas la même… la même loi,
naturellement, là, qui est en cause, mais c'est… Moi, je vais le résumer très,
très simplement, c'est quand l'avantage est plus grand que l'inconvénient. Mais
je ne peux pas faire de parallèle à ce moment-ci avec Blainville, il y a
peut-être d'autres articles qui s'y prêteraient mieux, mais avec cet
article-ci, là, je ne serais pas en mesure de faire le parallèle.
Mme Dufour : Puis, quand on
dit : Quand l'avantage est plus grand que les inconvénients, mais les…
l'avantage pour qui puis les inconvénients pour qui? Parce que c'est ça,
l'élément. Des fois, il y a des projets qui, pour une petite collectivité, ça
peut être positif ou non, puis, pour le Québec en entier ou pour une plus
grande collectivité, ça peut être positif ou non. Puis je pourrais donner
l'exemple des municipalités versus les MRC, par exemple. Il y a souvent les
visions différentes de voir qu'est-ce qui est bon pour la collectivité. Donc,
dans le cas des projets comme ça, comment on…
Mme Dufour : ...distinct un de
l'autre.
M. Charette : ...on s'éloigne
du... de l'article lui-même. Je vais me référer aux seuls cas que l'on peut
citer des éoliennes aux Îles-de-la-Madeleine, donc les premiers bénéficiaires
étaient les gens des Îles-de-la-Madeleine, mais on peut extrapoler et dire
qu'au final on a diminué nos émissions de gaz à effet de serre. Et le Québec
est aussi gagnant. Mais c'est la collectivité, là, ici. Mais, encore là, je ne
peux pas faire de parallèle avec d'autres projets. Ici, au niveau floristique,
c'est le seul exemple qu'on peut donner et la collectivité, la première
gagnante a été les Îles-de-la-Madeleine. Et ce n'est pas une disposition qui
est nouvelle, l'autorisation gouvernementale, et on a qu'un seul exemple, ce
qui veut dire que ce n'est pas quelque chose qui même dans l'avenir va arriver
fréquemment, là, c'est plutôt... en fait, c'est exceptionnel, mais le projet de
loi prévoit cette éventualité-là.
Mme Dufour : Est ce qu'un
projet comme TES Canada pourrait entrer... pardon, dans cette catégorie là? Là,
on parle d'éoliennes aussi, mais pour produire...
M. Charette : non, on n'est
pas... Ce n'est pas... Encore une fois, on venait diminuer la dépendance d'une
collectivité aux énergies fossiles à travers... Non, si je peux rassurer la
collègue, là, ce n'est une porte pour TES Canada, parce que si c'était le cas,
encore une fois, je rappelle, c'est déjà possible, et on n'est pas... je veux
dire, ce n'est pas l'avenue, là, qui était possible, là, pour un projet comme
celui-là.
Mme Dufour : Si on est dans
des éoliennes, projet d'éoliennes, il y en a plusieurs qui sont sur la table
présentement, qui sont en train d'être étudiés, par le BAPE notamment, pour les
collectivités qui sont touchées, ce n'est pas nécessairement... parfois, c'est
positif, parfois ce ne l'est pas, mais ces projets-là ont un intérêt plus
collectif, global pour l'ensemble du Québec puis peut-être même pour alimenter
des entreprises. Donc, comment on... tu sais, ça revient, ma question, c'est
quelle échelle... Comme on privilégie une échelle versus une autre, collective?
M. Charette : ...d'un premier
élément de réponse, puis ce sera plus complet, là, de par notre collègue expert
en la matière. Je veux juste rappeler qu'on est au niveau du floristique, donc
on est sur des étendues beaucoup, beaucoup plus petites que... Je disais non
pour TES Canada qui est sur des étendues énormes, donc ce n'est pas le
floristique qui est en cause, ce n'est pas une espèce sur un terrain de
quelques milliers de pieds ou de mètres carrés, là, donc ce n'est pas... TES
Canada n'a pas utilisé cette avenue-là parce que cette avenue-là n'était pas...
n'était pas celle que l'entreprise pouvait retenir. Donc, ça, c'est pour la
précision au niveau floristique. Et peut-être davantage de précisions, là, de
notre expert.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Jean-Pierre
Laniel. Peut-être juste renforcer ce que le ministre vient de dire, on est
vraiment dans la partie... la Loi sur les espèces menacées et vulnérables
floristiques, donc ce n'est pas... ce n'est pas un processus de la LQE pour une
évaluation environnementale, on est vraiment dans un cas où il y a une demande
d'autorisation qui est faite pour un projet particulier qui vient directement
affecter une espèce. Et dans ce cas là, et c'est exceptionnel, c'est la
première fois qu'on le faisait, parce que le projet avait des bénéfices
beaucoup plus importants pour la collectivité des îles. Le ministre n'a pas
voulu approuver, il a plutôt choisi d'aller vers l'article 19 pour avoir
une décision du gouvernement et surtout une audience publique pour venir
valider la notion de bénéfice pour la collectivité, ça fait que l'audience
publique fait ça aussi, elle vient confirmer que ce n'est pas juste les gens
du... du pâté de maisons à côté de la forêt qui décident, là, c'est vraiment un
aspect d'audience publique qui est apporté dans cette décision-là. Et, par la
suite, il a été décidé, mais il n'y avait pas juste l'autorisation,
l'autorisation était aussi attachée avec de la relocalisation de l'espèce, la
réduction du projet, la compensation par la protection d'autres sites où est-ce
que l'espèce se trouvait sur les îles. Donc, c'est un processus d'analyse et de
mécanisme de... là, il n'y avait pas de restauration, là, c'était...
M. Laniel (Jean-Pierre) : ...d'autres
sites de conservation qui ont été protégés, donc une compensation en nature, si
on veut, là, de sites à protéger. Donc, ce qui est important là-dedans, ce
n'est pas tellement qu'on arrive à un moment donné ou non à la compensation
financière, parce que l'idée dans ces espèces-là, c'est surtout de ne pas en
perdre. Ça fait que la compensation financière viendrait si c'est des petites
pertes isolées où est-ce qu'il n'y a pas de gain à aller faire certains types
de restauration ou de protection où il peut y avoir une certaine compensation
financière qui va permettre de financer d'autres activités de conservation des
espèces sur le même territoire ou des choses comme ça. Donc, l'esprit reste
toujours, où on veut conserver les espèces, les protéger. Donc, ce n'est pas...
Il y a plusieurs étapes, là. Il ne faut pas s'imaginer qu'on arrive tout de
suite en disant : Ah! ça, ça va être mieux pour la collectivité, là, c'est
vraiment exceptionnel.
• (16 heures) •
Mme Dufour : Est-ce qu'on
parle bien des éoliennes qui sont déjà en place aux Îles ou celles qui sont...
qui vont être à l'étude?
M. Laniel (Jean-Pierre) : Celles
qui sont en place.
Mme Dufour : Celles qui sont
en place, qui sont autour du site d'enfouissement, là, dans le fond.
Mme McGraw : Je me demande...
je me demande, donc, juste avec l'explication, est-ce que l'amendement, donc,
pourrait mieux refléter cette intention puis l'esprit, comme on dit...
c'est-à-dire, dans un dernier... comme dernier recours ou être plus clair que
c'est vraiment séquentiel ou ce n'est pas égal avec les autres, si je comprends
bien. C'est parce que, là, avec cet ajout là, ça met l'emphase, justement, sur
«compensation financière» qui, je comprends bien... Parce que, ce que l'expert
nous dit, c'est que ce n'est vraiment pas le... Mais c'est ça, c'est comme un
dernier recours si on n'arrive pas... mais dans le texte, l'intention est moins
claire.
M. Charette : En fait, c'est
là où on n'est pas obligé d'être d'accord. Un, on voulait se coller sur... et
le Conseil du patronat en environnement relevait justement la distinction. Un,
on voulait se coller avec l'amendement sur ce qui prévaut pour l'autorisation
ministérielle. Et ce n'est pas vrai qu'on favorise, quant à moi, à la lecture
du texte, la compensation financière. On lit clairement, «notamment,
l'aménagement d'habitat de remplacement ou le paiement d'une compensation
financière». Donc, on ne dit pas que la compensation financière est préférable
à l'autre. Donc, on ne met pas l'emphase. C'est une option, oui, mais l'emphase
n'est pas orientée, là, vers la compensation financière.
Mme McGraw : Et justement,
parce qu'on ne le favorise pas et on favorise les autres moyens, si je
comprends bien, si j'ai bien compris, pourquoi on mettrait au même niveau que
les autres...
M. Charette : On va toujours
préférer l'aménagement de l'habitat de remplacement, mais quand ce n'est pas
possible, c'est là où il y a d'autres options. Mais, encore une fois, tout à
l'heure, à juste titre, vous notiez qu'il faudrait se calquer sur ce qui
prévaut pour l'autorisation ministérielle. C'est ce que l'on fait avec
l'amendement, on se rapproche de la même logique que pour l'autorisation
ministérielle.
Mme McGraw : Oui, lors de la
discussion sur l'autorisation ministérielle, on a discuté des préoccupations
justement de certains groupes, dont les premières... certaines Premières
Nations. Donc, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas eu de préoccupations. Mais
là, l'intention, si je comprends bien, l'esprit souligné par le collègue, c'est
comme un dernier recours, la compensation. Mais la façon que c'est écrit, c'est
comme égale avec les autres méthodes.
M. Charette : Oui, mais là on
en revient à ce qu'on a mentionné à quelques reprises. Lorsqu'une autorisation
qui est sur le point de délivrée, un, il y a des échanges avec le promoteur et,
deux, il y a des conditions qui peuvent être posées. Donc, c'est à ce niveau-là
qu'on... si le ministère arrive à la conclusion que l'aménagement d'un habitat
de remplacement est réaliste, bien, ça peut faire partie des conditions posées.
Mme McGraw : Je ne fais que
souligner ce que le ministre nous dit et l'intention exprimée. Je trouve
qu'elle n'est pas reflétée avec cet amendement. Voilà.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre
l'amendement aux voix. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
L'amendement étant adopté, nous sommes de retour à l'étude...
16 h (version non révisée)
Le Président (M. St-Louis) : ...de
l'article 59. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Dufour : Juste un
instant, M. le Président.
Des voix : ...
Mme Dufour : Bon. Bien, je
vais... je vais y aller, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Allez-y.
Donc là, on va y aller justement avec les
compensations financières. L'Association d'exploration minière du Québec
mentionnait que «l'une des lacunes réside dans l'absence de barèmes clairs et
uniformes pour évaluer les compensations financières. Cette imprécision
engendre une incertitude financière importante pour les promoteurs qui peuvent
se retrouver confrontés à des montants imprévus ou disproportionnés. Cela crée
un climat de méfiance et limite la capacité des entreprises à planifier
efficacement leurs projets. Les charges financières alourdies peuvent également
dissuader les entreprises d'entreprendre des activités d'exploration, ce qui
pourrait ralentir l'identification de nouveaux gisements essentiels pour les
filières stratégiques.»
Je me souviens d'éléments semblables qui
avaient été mentionnés lors de l'étude du projet de loi n° 63 sur les
mines, tu sais, comment... comment on compte les baliser, justement, ces
compensations financières là. Dans le projet... Tu sais, pour les milieux
humides, il y avait un taux... un taux établi. Comment ici... Ici, ça laisse
place à beaucoup, beaucoup de possibilités. C'est quoi, l'intention
réglementaire, là-dessus?
M. Charette : La question est
pertinente. On l'avait abordée. C'est un... C'est un projet de règlement, là,
qui est... qui est... qui est travaillé actuellement. Naturellement, le détail,
là, viendrait avec le projet de règlement. Mais je ne suis pas en mesure d'y
aller d'indications précises pour une simple et bonne raison. On travaille en
cocréation, donc les groupes, notamment les groupes environnementaux, sont ou
seront interpelés avant qu'il y ait une consultation en bonne et due forme.
Donc, à ce moment-ci, je ne peux pas donner de balises précises, sinon que ça
va faire l'objet, là, de préconsultations et de consultations, là, des groupes
pour arriver à retenir, là, les principes qui guideront la rédaction.
Mme Dufour : Mais on n'a
aucune idée si ça va être au pied carré, selon la... quelle... tu sais, l'espèce
selon... Tu sais, il y a beaucoup, beaucoup de possibilités, là.
M. Charette : Là où on est au
niveau floristique et non pas, par exemple... Milieu humide, c'est facile à
calculer, c'est une superficie. Là, on est au niveau d'espèces, donc il y a
plusieurs critères. Ça peut être le nombre d'espèces ou d'individus qui est...
qui est... qui est potentiellement affecté, ça peut être la rareté de l'espèce,
ça peut être la présence de... la proportion de l'espèce sur le territoire donné.
Ce sont tous des éléments, là, qui pourraient être considérés, quel serait le
coût de remplacement pour un habitat de remplacement... c'est-à-dire le coût de
réalisation d'un habitat de remplacement, ce sont tous des critères, là, qui
pourraient être considérés, là, dans la réglementation qu'on envisage
actuellement. Mais comment les qualifier et comment le calculer, là, c'est
des... c'est un exercice, là, qui est en... qui est en élaboration
actuellement.
Mme Dufour : C'est
intéressant. Parce que vous avez dit : La rareté, et les milieux humides,
vous avez dit : Bien, c'est... c'est plus simple, c'est... c'est une
superficie. Mais les milieux humides ne sont pas tous équivalents. Et ce
serait... ça pourrait être intéressant d'inclure aussi la rareté dans le
secteur ou les fonctions écologiques. Mais, ça, on va y revenir, là, mais,
parce que c'est évoqué ici. Tu sais, on est conscients ici que les espèces
floristiques, ce n'est pas tout équivalent non plus, eh bien, c'est la même
chose pour les milieux humides et hydriques, là.
M. Charette : Nous aurons
effectivement l'occasion d'en discuter dans les prochains articles.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 59 tel qu'amendé. Est-ce que l'article 59, tel qu'amendé,
est adopté? Adopté. Nous allons donc poursuivre avec l'article 60. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Charette : Merci, M. le
Président...
M. Charette : ...donc
l'article 39 de cette loi est modifié dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, après le paragraphe 5,
du suivant :
5.0.1. Déterminer les modalités
applicables pour établir les mesures nécessaires pour la conservation et la
gestion des espèces floristiques menacées ou vulnérables, notamment
l'aménagement d'habitats de remplacement, qui peuvent être exigées en vertu des
articles 18 et 19.»;
2° par l'insertion, dans le paragraphe 5.1
et après l'article 18, de «ou le gouvernement en vertu de l'article 19, selon
le cas»;
3° par le remplacement, dans le paragraphe
5.2, de «par le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs, en vertu de l'article 18 pouvant être réduite dans le cas où une
compensation ou une contribution d'un autre type est exigée par ce ministre en
vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement lorsqu'une activité est
réalisée dans un milieu humide ou hydrique, ou dans les cas où elle est exigée
par le ministre des Ressources naturelles et de la Faune lorsqu'une activité
est réalisée dans un habitat faunique» par «en vertu des articles 18 ou 19
pouvant être réduite dans les cas où une compensation ou une contribution d'un
autre type est exigée en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement ou
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune».
• (16 h 10) •
Et le commentaire se lit ainsi : Cet
article ajoute au paragraphe 5.0.1 un premier alinéa de l'article 39 de cette
loi pour accorder au gouvernement le pouvoir de déterminer par règlement
certaines modalités applicables à la détermination de mesures de compensation
autres que financières qui peuvent être imposées par le ministre ou par le
gouvernement dans le cadre de l'autorisation d'une activité.
De plus, il modifie le paragraphe 5.1 du
premier alinéa en concordance avec la modification apportée à l'article 19 de
cette loi par l'article 59 du projet de loi qui permet au gouvernement
d'imposer une compensation financière à titre de condition d'une autorisation.
Également, il modifie le paragraphe 5.2 du
premier alinéa afin d'accorder au gouvernement le pouvoir de déterminer par
règlement la proportion d'une compensation financière exigée dans le cadre
d'une autorisation pouvant être réduite dans les cas où une compensation ou une
contribution d'un autre type est exigée de manière générale, en vertu de la Loi
sur la qualité de l'environnement ou de la Loi sur la conservation et la mise
en valeur de la faune.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Bien,
merci, M. le Président. D'abord, je note que, dans cet article, c'est comme si
on avait prévu déjà qu'il y ait des compensations financières qui soient
imposées. Donc, l'amendement qu'on a approuvé à l'article précédent, 59, il
était déjà inclus ici, là, il n'y a pas eu de concordance, là, nécessaire. Ça
fait que, visiblement, c'était un oubli dans l'article 59, parce qu'on disait,
ici, «déterminer les modalités applicables»... non, ce n'est pas ici, c'est
plus loin, c'est la compensation financière, voilà, le 5.1, «établir le montant
de la compensation financière que peut exiger le ministre».
Puis là on dit «en vertu de l'article 18
ou le gouvernement en vertu de l'article 19». Donc, c'était déjà inclus ici, ça
fait que, finalement, c'était un petit oubli, là, avant. Je veux juste
savoir... bien, en fait, je ne veux pas juste savoir ça, mais une des
questions, c'est : Est-ce qu'il existe déjà un règlement en vertu de
l'article 39 de la Loi sur les espèces menacées et vulnérables?
Des voix : ...
M. Charette : ...donc, oui,
pour ce qui est de l'existence d'un règlement.
Mme Dufour : O.K., donc...
déjà un règlement. À l'alinéa 5, on parle qu'on peut exiger d'une personne
qu'elle fournisse une garantie. Et là on dit que le règlement peut prévoir de
fixer la nature et le montant de la garantie selon la catégorie de personne ou
d'habitat ou selon le type d'activité. Mais je vous avoue que, un, catégorie de
personne, je peux imaginer que c'est personne morale ou personne...
Mme Dufour : ...personne
individuelle, mais la nature de l'habitat. Et aussi même fixer la nature de la
garantie, ça, ça m'a... ça m'a un peu intrigué parce qu'on n'est pas juste dans
le montant d'une garantie, mais aussi dans la nature de la garantie.
Des voix : ...
M. Charette : M. le
Président, plus le temps passe, plus j'aime me référer à des gens plus
compétents que moi. Donc, c'est l'heure de me référer à nettement plus
compétent que moi, avec consentement, naturellement, des membres.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
consentement de la commission pour l'intervention? Comme nous avons
consentement, je vais vous demander de vous présenter, nom et fonction, s'il
vous plaît.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Giulia
Côté-Bioli, avocate au ministère de la Justice. Donc, oui, c'est un règlement
qui est... qui existe, là, qui prévoit principalement certaines modalités, là,
d'activités qui peuvent se tenir sans autorisation. On peut prendre l'exemple,
là, de la cueillette d'ail des bois dans certaines circonstances bien balisées,
mais, en ce qui a trait au reste du paragraphe, là, on n'est pas dans les
garanties, là, il n'y a rien à cet égard-là, là, dans les règlements. En ce
moment, ce n'est pas un outil qui est utilisé dans la réglementation.
Mme Dufour : O.K. Mais
qu'est-ce qu'on avait en tête quand on disait : Fixer la nature de la
garantie, le montant... la nature et le montant de la garantie? C'est quoi, la
nature de la garantie?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Il
y a différents outils financiers qui peuvent servir de garantie, parce que, là,
on parle vraiment de sommes qui doivent être disponibles pour... Ça dépend des
situations, là, mais par exemple, là, des remises en état ou différents travaux
qui devraient être faits, là, où est-ce qu'on veut s'assurer d'avoir des sommes
disponibles pour couvrir les frais relatifs à ces travaux-là, donc, ce serait
un règlement qui pourrait venir, bien, détailler les différentes modalités
financières, là, de ces garanties-là.
Mme Dufour : Et pourquoi le
règlement ne le prévoit pas encore? Est-ce que c'est parce que ce n'était
pas... ce n'est pas utilisé, des garanties, ou?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Ce
n'est pas utilisé pour l'instant, justement parce que le règlement ne prévoit
pas, là, il faut le règlement pour pouvoir les utiliser, là. Donc, c'est une
question d'utiliser ou pas cette habilitation-là.
Mme Dufour : O.K. Bon.
Maintenant qu'on va prévoir des... peut-être, des compensations financières,
est-ce qu'on va prévoir aussi des garanties dans le règlement?
Des voix : ...
M. Charette : Les pouvoirs...
Merci. Les pouvoirs, là, qui seront possibles sont énumérés là. Et, oui, ce
sera... c'est une intention, là, de les intégrer dans la réglementation à être
développée.
Mme Dufour : Donc, on prévoit
d'intégrer des garanties? Parce qu'un enjeu qu'on a vu... puis ça, ce n'est
peut-être pas réglé au ministère de l'Environnement, mais il y avait un
reportage intéressant cette semaine dans le Journal de Montréal, je crois, sur
les pénalités, finalement, qui étaient impayées, là, au gouvernement, des fois
c'étaient des millions de dollars, mais, quand il y a une garantie, il y a
quelque chose, au moins, pour aller rechercher de l'argent.
M. Charette : Et peut-être
juste référer à une conversation qu'on a eue hier ou avant-hier. Lorsqu'il est
question de garantie, c'est une forme de caution, donc on a déjà l'argent à ce
moment-là. C'est une garantie de capacité de réalisation. En quelque sorte,
on... il n'y a pas... il n'y a pas de souci de recouvrement avec la garantie
elle-même étant donné que l'argent est déjà versé.
Mme Dufour : Et c'est là mon
intérêt pour la garantie, c'est que, là, on veut prévoir des compensations
financières, mais, si le règlement ne prévoit rien pour les garanties, bien,
les compensations ne seront peut-être pas versées. Mais là je comprends qu'il
faut qu'elles soient payées, les compensations, avant l'autorisation.
M. Charette : La garantie,
elle est payée... dans le processus d'autorisation, la garantie, elle est
payée. Mais, encore là, c'est dans la réglementation à venir. Ce n'est pas dans
la réglementation existante. On n'a pas cette... Pour l'article ici présent,
là, ce n'est pas dans la réglementation actuelle, je ne veux pas commettre
impair en disant ça, donc c'est dans celle qui sera développée. Et la garantie,
elle est versée, là, dans le processus d'autorisation.
Mme Dufour : O.K. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
que nous avons d'autres interventions sur l'article...
Le Président (M. St-Louis) :
...Alors, comme il n'y en a pas, je vais mettre l'article aux voix. Est-ce que
cet article est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
L'article étant adopté, nous allons poursuivre à l'article 61. M. le
ministre, la parole est à vous.
• (16 h 20) •
M. Charette : Merci, M.
le Président. Donc : Les articles 39.2 et 41 de cette loi sont
modifiés par la suppression de « par le ministre ».
Commentaire. Cet article modifie les
articles 39.2 et 41 de cette loi afin de prévoir une sanction
administrative pécuniaire à une infraction pour le défaut de respecter toute
condition d'une autorisation délivrée par le gouvernement et non seulement pour
une autorisation délivrée par le ministre.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 61?
Mme McGraw : Parce que
juste pour comprendre, M. le Président, pratiquement. Ah! Donc, ça serait au
gouvernement, délivré par le gouvernement, donc à l'extérieur du ministère.
Juste comprendre l'effet pratique de cet amendement.
M. Charette : C'est juste
pour rendre applicable cette possibilité-là, autant pour les autorisations
gouvernementales que pour les autorisations ministérielles. Parce que, si on le
lit, comme c'est le cas présentement, «toute condition d'une autorisation
délivrée par le ministre en vertu de la présente loi», mais en ne mentionnant
pas «par le ministre», étant donné qu'il y a deux types d'autorisations, fait
en sorte que ça couvre, et l'autorisation ministérielle, et l'autorisation
gouvernementale. Donc, c'est... On dit les deux, en simplifiant le texte au
lieu de dire délivré par le ministre et par le gouvernement, en ne précisant
pas par le ministre, ça couvre les deux.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Allez-y, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Juste de
façon générale parce que, là, on est dans la loi sur sur les... la sécurité des
barrages, il y a eu quand même des enjeux avec certains barrages dans le passé,
malheureusement. Hein? Ah! Ce n'est pas sur ça.
Le Président (M. St-Louis) :
Non, on est sur 61.
Mme Dufour : Ah! Mon
Dieu! J'ai tourné une page de trop. Excusez-moi. Excusez-moi, j'ai manqué
celle-là, visiblement. O.K. C'est les sanctions administratives. O.K. Ma
question, je la garde pour le prochain article.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, Mme la députée. Donc, nous allons mettre l'article 61 aux voix.
Est-ce que cet article est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
L'article étant adopté, nous allons poursuivre à l'article 62. M. le
ministre.
M. Charette : Merci, M.
le Président. Donc là, on en est effectivement à la Loi sur certaines mesures
permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des
barrages.
62. L'article 17 de la Loi sur
certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et
de sécurité des barrages est modifié par l'insertion, après le quatrième
alinéa, du suivant :
«Celui qui a la garde d'un terrain visé
par un avis d'exécution doit en permettre le libre accès à toute heure
raisonnable au tiers qui y accède ou qui y réalise des travaux pour se
conformer à l'avis, à charge toutefois pour celui-ci de remettre les lieux en
état et de réparer le préjudice subi par le propriétaire du terrain ou par
celui qui en a la garde, le cas échéant.»
Et l'explication, le commentaire. Cet
article ajoute un nouveau... un cinquième alinéa à l'article 17 de la Loi
sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages, qui porte sur l'avis d'exécution.
Ce nouvel alinéa oblige celui qui a la garde d'un terrain visé par un avis
d'exécution d'en permettre le libre accès, selon certaines conditions, par celui
qui doit y accéder ou y réaliser des travaux pour se conformer. Toutefois,
celui-ci devra remettre les lieux en état et réparer le préjudice qu'aurait pu
subir le propriétaire du terrain ou celui qui en a la garde.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Donc,
je reviens à ma question des barrages. Donc, il y a... Il y a eu des enjeux
avec certains barrages dans les... dans les dernières années, parfois
d'entretien, parfois, donc, malheureusement, on ne sait pas qu'est ce qui s'est
passé, mais ils ont cédé, notamment dans votre secteur où, là, il y a eu un
barrage qui appartenait, je crois, au gouvernement. Donc là, ici, le libre
accès...
Mme Dufour : …je suis surprise
de voir que ce n'était pas déjà quelque chose de permis. Parce que c'est quand
même… ça a un usage qui peut… en fait, on parlait d'intérêt collectif, mais un
barrage qui ne fait pas son travail, ça peut avoir… ça peut créer un désastre
réel. Donc, de un, je comprends que c'est nécessaire, mais est-ce qu'il y avait
déjà moyen d'intervenir si on constatait qu'un barrage était à… à risque?
M. Charette : Petite
précision, dans un premier temps, et c'est vrai que le titre peut référer
instinctivement au barrage, mais ce n'est pas que ça. Si on regarde la loi, là,
c'est sur… ça s'applique au niveau des lois en matière d'environnement en
général. Donc, oui, il y a l'aspect barrage, mais ça concerne dans le fond les
mesures de contrôle des lois en environnement. Donc, la question de l'accès,
là, n'est pas propre à l'accès à un barrage, là, c'est pour le contrôle à
travers les différentes lois en environnement.
Mme Dufour : O.K., donc c'est
une loi qui a été adoptée, à l'époque, qui parlait de sécurité des barrages,
mais qui… mais qui incluait… bien, en fait, les lois en matière
d'environnement, c'était un genre d'omnibus, ça?
M. Charette : L'historique de
cette loi-là en particulier, je ne pourrais pas dire… Oui, on me dit… on me
confirme, là, que c'était un omnibus, mais, en fait, peut-être pas un omnibus.
Nous, on l'avait modifié à travers le 102, dans le 102, c'est ça. Donc, c'est
un projet de loi qui a été adopté il y a… Je me souviens…
Des voix : …
M. Charette : Pas 2016, je
n'étais pas là, 2000... Il y a quelques années, mais, oui, qui touchait
notamment les barrages avec des dispositions spécifiques aux barrages, mais
aussi sur… un petit peu comme l'omnibus actuel, là, sur une série de lois qui
relevaient, là, et qui relèvent du ministère de l'Environnement.
Mme Dufour : O.K., donc là on
modifie une loi qui modifiait d'autres lois.
M. Charette : En fait,
c'était… c'était une loi, à l'époque, qui modifiait plusieurs lois, un petit
peu comme celle-ci. Donc, on vient modifier cette loi 102, là, adoptée il
y a quelques années maintenant.
Mme Dufour : O.K… cet
article-là, l'article 17 de la Loi sur certaines mesures permettant
d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages, ne
modifiait pas une autre loi.
M. Charette : Bien, ça
modifiait plusieurs lois.
Mme Dufour : Non, non, mais
l'article 17, précisément.
M. Charette : L'article 17.
Bien, c'était… c'était… Est-ce que l'article 17 était un article complètement
nouveau à l'époque? Oui. On me dit que oui.
Mme Dufour : O.K. O.K. C'est
quand même qu'on ne l'ait pas intégré dans une autre loi existante. Ça fait
que, là, c'est devenu comme une loi qui modifie d'autres lois, mais qu'on
modifie elle aussi. En tout cas.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, c'est un… c'est un nouvel article dans la loi, là, qui a été… là,
il n'est plus nouveau, là, c'est un article qui existe.
Mme Dufour : Hum-hum. C'est
ça, mais, tu sais, plus tard, la loi qu'on est en train d'étudier actuellement,
s'il y a des modifications à faire, on va les faire dans la Loi sur la qualité
de l'environnement, dans la Loi sur les espèces vulnérables, on ne la fera pas
dans la loi dans notre omnibus, là.
M. Charette : En fait… et
c'est bon, le rappel. Les années passent effectivement. C'est une loi qui avait
été créée pour regrouper l'ensemble des lois de contrôle, l'ensemble des
modalités de contrôle, d'où… d'où le nouveau nom en quelque sorte, mais
c'étaient des dispositions qui pouvaient exister dans certains cas ailleurs,
mais qui ont été regroupées dans une seule et même loi.
Mme Dufour : O.K. Et puis,
là, le changement qu'on fait… puis là je ne sais pas si on va avoir le temps,
là, d'entendre la réponse, mais pour….
M. Charette : Mais il ne fait
pas beau dehors, on peut prolonger jusqu'à ce soir, si la collègue le souhaite.
Mme Dufour : Non, j'ai des
enfants que j'aimerais aller voir.
M. Charette : Je pense que je
n'aurai pas le consentement de mes collègues. Non? 9 heures, ce serait
raisonnable.
Des voix : …
Mme Dufour : On n'a… on n'a
pas tous des chauffeurs, M. le ministre.
Le Président (M. St-Louis) : Ceci
dit, comme le temps ne permettra pas la réponse.
Mme Dufour : Bien, ni même la
question, ni même la question.
Le Président (M. St-Louis) : Je
vais vous remercier pour votre collaboration, pour vos échanges, à certains
moments, teintés d'humour.
Donc, je suspends nos travaux. La commission
suspend ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 30)