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Étude des crédits du ministère
des Travaux publics
et de l'Approvisionnement
(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, messieurs!
Nous allons commencer les travaux de la commission élue permanente des
travaux publics et de l'approvisionnement qui a le mandat de faire
l'étude et l'adoption des crédits des travaux publics.
Sont membres de cette commission: M. Baril (Arthabaska), M. Bertrand
(Vanier), M. Bordeleau (Abitibi-Est), M. Guay (Taschereau), Mme Ouellette
(Hull), M. Rancourt (Saint-François), M. Russell (Brome-Missisquoi), M.
Samson (Rouyn-Noranda), M. Vaillancourt (Orford), M. Verreault (Shefford).
Pourraient aussi intervenir: M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. Couture (Saint-Henri), M. Gratton (Gatineau), M. Lavigne
(Beauharnois), M. Lessard (Saguenay), M. Mailloux (Charlevoix), M. Tardif
(Crémazie).
Avant de commencer, il faudrait nommer un rapporteur des travaux de
cette commission. On suggère M. Bordeleau (Abitibi-Est). Est-ce que la
commission est d'accord? Ce n'est pas notre habitude, mais on peut toujours le
faire une fois. M. Bordeleau agira comme rapporteur de cette commission. Je
laisse à Mme le...
M. Vaillancourt (Orford): Ne pourrait-on pas en nommer un
autre?
Le Président (M. Dussault): Je laisse à Mme le
ministre le soin de commencer les remarques préliminaires. Mme le
ministre.
Remarques préliminaires Mme Jocelyne
Ouellette
Mme Ouellette: La commission permanente des travaux publics et de
l'approvisionnement est réunie ce matin pour voter et approuver les
crédits du ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement pour l'exercice financier 1979/80.
Pour exercer ses activités, le ministère a besoin de $233
454 600, alors que l'an dernier son budget était de $214 989 900. La
hausse prévisible des salaires qui sera accordée aux
fonctionnaires, les nouveaux projets de construction qui seront entrepris,
l'augmentation des tarifs postaux imposée par le gouvernement central,
la hausse des coûts de la consommation énergétique, le
coût des nouveaux équipements requis, la croissance des prix des
loyers et d'autres éléments nécessitent des crédits
supplémentaires de $18 464 700 à ceux qui nous avaient
été alloués l'an dernier.
En regard de l'exercice financier écoulé, il m'est
agréable de porter à l'attention de cette commission qu'en
réponse aux besoins de la population du Québec, le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement a utilisé
$213 197 100, soit 99,2% du budget qui lui avait été
alloué. Compte tenu de la vocation particulière d'intendance
qu'il assume, le ministère a réalisé une performance
exceptionnelle et je me dois de féliciter tous les gestionnaires et
fonctionnaires pour leur efficacité et leur collaboration soutenue.
Avant d'entreprendre l'étude détaillée des
crédits, permettez-moi de faire le point sur certains chantiers qui ont
été ou qui seront mis en oeuvre, sur quelques dossiers qui ont
retenu l'attention pendant l'année écoulée et de vous
faire part d'objectifs réalisés par mon ministère qui font
corps avec l'ensemble des objectifs mis de l'avant par le gouvernement du
Québec.
Au cours de l'année écoulée, le ministère a
été maître-d'oeuvre d'un projet dont la réalisation
peut être constatée et appréciée partout à
travers le Québec. Le 3 octobre, malgré l'ampleur et la
complexité des travaux et l'échéancier serré, la
volonté du gouvernement québécois de rendre accessibles
à la communauté du Québec les débats qui se
déroulent au salon de la race s'est concrétisée.
Après avoir révisé son plan directeur pour les
édifices A, B, C, D et E, le ministère a procédé
à des travaux de rajeunissement à l'édifice de
l'Assemblée nationale, où sont vécus des moments
importants de notre histoire, et a continué de s'intéresser aux
édifices voisins de l'édifice A.
À Granby, les travaux de construction d'un projet mixte de
regroupement régional et de Palais de justice ont débuté
en août dernier. La réalisation de ce projet, en plus de regrouper
les effectifs de l'ensemble des ministères oeuvrant dans cette
région, met en évidence le caractère de permanence du
gouvernement, la participation qu'il désire apporter à la
revalorisation du centre-ville et active un dossier ouvert depuis
déjà longtemps.
Il y a un autre projet de regroupement régional, cette fois,
à Trois-Rivières, dont les travaux de construction ont
débuté le 5 septembre dernier et qui se termineront l'an
prochain. À cet endroit, 17 ministères ou organismes seront au
service de la population sous le même toit...
À l'automne 1982, la ville de Montréal sera dotée
du premier palais des congrès à caractère international au
Québec. (10 h 15)
Implanté au centre du quartier des affaires, à
proximité des grands hôtels, dans l'axe de la Place des Arts et du
Complexe Desjardins, le palais des congrès de Montréal permettra
la tenue de congrès scientifiques et professionnels, de congrès
de récompense, de foires et d'expositions et propulsera l'image du
Québec partout dans le monde.
Le ministère réalisera, à l'intérieur des
coûts prévus, le palais des congrès de Montréal et
il s'est assuré qu'on y incorporera des matériaux
québécois et des oeuvres d'art conçues et
réalisées par des gens de chez nous. Autres
temps, autres moeurs, n'est-ce pas? Le Palais de justice de
Québec sera construit dans le quartier Saint-Roch, sans
démolition ni expropriation.
Depuis le 7 mai, le ministère tient la deuxième
étape du concours pour choisir les professionnels qui concevront les
plans et devis de cet ouvrage. Dans quelques instants, j'apporterai quelques
décisions sur cette nouvelle procédure de justice distributive
tant réclamée par le Parti québécois et maintenant
appliquée par le gouvernement du Québec.
Il y a à peine plus d'un mois, les clefs de l'édifice
administratif de la Sûreté du Québec à Québec
ont été remises à l'usager. Il s'agit d'un édifice
d'une superficie de 21 360 mètres carrés, dont les travaux de
construction avaient débuté le 27 octobre 1977.
Selon la nouvelle politique de répartition des effectifs du
gouvernement dans la ville de Québec, le ministère, le 3 novembre
1977, s'est porté acquéreur, au prix de $10 400 000, de
l'édifice connu sous le nom d'édifice Delta nord à
Sainte-Foy, d'une superficie locative de 213 000 pieds carrés. Il s'agit
de la dernière concentration d'importance dans cette région de la
ville de Sainte-Foy.
Le ministère a entrepris les travaux d'aménagement de cet
édifice au début de juin 1978, et le ministère de la
Justice l'occupe déjà depuis quelque temps. Les fonctionnaires du
ministère de la Justice regroupés à cet endroit
proviennent de onze édifices différents.
Le ministère a également entrepris des travaux
d'aménagement dans l'édifice du 225 Grande-Allée, à
Québec, où étaient situés quelques-uns des bureaux
du ministère de la Justice et où seront localisés tous les
employés du ministère des Affaires culturelles.
Cette année, nous comptons investir $1 900 000 pour des
améliorations à la climatisation, à la ventilation,
à l'électricité, à la structure et à
l'architecture de cet édifice. Le ministère a également
mis de l'avant la construction d'un palais de justice à Alma, en
conjonction avec un projet de la Fédération des caisses
d'entraide économique du Québec. En effet, en juxtaposition
à cet édifice, la Fédération des caisses d'entraide
économique du Québec, qui regroupe présentement 200 000
membres, construira un complexe immobilier abritant son siège
social.
Le gouvernement a décidé de s'associer, dans ce cas, aux
efforts de groupes locaux qui revalorisent leur centre-ville et de favoriser le
développement coppératif. Je pourrais ainsi
énumérer un bon nombre de projets entrepris ou qui seront
complétés.
Toutefois, puisque mon exposé préliminaire se veut bref,
je pourrais apporter plus de précisions lorsque nous procéderons
à l'étude détaillée des crédits relatifs
à l'administration des différents programmes.
Au cours de l'année écoulée, certains dossiers ont
retenu l'attention. Le fichier central des founis-seurs du gouvernement du
Québec fonctionne depuis le 1er mai 1978. À cette date, les
directives du Conseil du trésor autorisèrent la mise en marche du
fichier central aux professionnels reliés à l'administration, au
fichier relatif à l'audio-visuel et aux arts graphiques et au fichier
relatif à la publicité, fichiers qui fonctionnent tous sur une
base québécoise.
Le 16 octobre dernier, le fichier relatif aux professionnels de la
construction, celui relatif aux services auxiliaires et celui relatif à
la sécurité ont démarré, tenant compte de
l'implantation régionale des firmes.
Le 1er février dernier, le fichier des entrepreneurs en
construction, compte tenu des amendements apportés à la Loi des
travaux publics, commençait à fonctionner.
Le 31 mars dernier, 4392 fournisseurs du Québec s'étaient
inscrits au fichier. Les noms de tous ces fournisseurs sont répartis
dans 31 854 listes qui tiennent compte de la spécialité, du
niveau du contrat et de la région, soit environ neuf listes par
fournisseur. Du 1er octobre 1978 au 31 mars 1979, 1946 réquisitions ont
été traitées, pour un montant estimé de contrats
d'environ $31 230 000 et ce, en tenant compte que le fichier des entrepreneurs
en construction n'a fonctionné que depuis deux mois.
Les professionnels du ministère ont aussi apporté leur
contribution. De ce fait, la standardisation des postes de la
Sûreté du Québec a aussi retenu l'attention, je pense.
Après avoir procédé à une étude
exhaustive des besoins de la Sûreté du Québec, le
ministère a constaté une grande similitude de besoins d'un poste
à l'autre et fait établir, par ses architectes et
ingénieurs, des programmes types répondant aux besoins
spécifiques de la Sûreté du Québec. Les postes de la
Sûreté du Québec sont construits sur une base modulaire de
telle façon qu'il est possible d'avoir un bâtiment plus ou moins
grand en conservant les mêmes modules structuraux. Toutefois, deux postes
de mêmes dimensions ne seront pas tout à fait identiques puisque
les ajustements techniques, la plomberie, les fondations et la structure sont
ajustés en fonction du site d'implantation du poste
désiré.
Les avantages de la standardisation des postes de la Sûreté
du Québec permettent au ministère des Travaux publics d'avoir
à sa disposition une banque de plans, de réaliser plus rapidement
la préparation des plans et devis, de faire, bien sûr, une
économie d'argent et de donner aux postes locaux de la
Sûreté du Québec une image institutionnelle.
À partir de cette volonté de planification, le
ministère a réalisé des postes de la Sûreté
du Québec standardisés à Matane, Saint-Romuald, Lachenaie,
Candiac, Tracy, Weedon, Saint-Raymond. Ainsi, des architectes et
ingénieurs à l'emploi du ministère ont vu revaloriser
leurs capacités techniques de réalisation.
Un autre projet qui a retenu l'attention, c'est la procédure de
concours introduite par le gouvernement du Québec dans les moeurs du
gouvernement. Depuis l'adoption par le Conseil des ministres du
règlement sur les contrats de services
du gouvernement, en octobre 1977, l'octroi des contrats aux architectes
et ingénieurs qui devront concevoir les plans et devis des
édifices du gouvernement d'une valeur estimée supérieure
à $10 millions est soumis aux exigences d'un concours.
Deux concours ont été lancés par le
ministère, l'un pour le Palais des congrès de Montréal et
l'autre pour le Palais de justice de Québec. Ce sont deux projets
considérés comme structurants dans le contexte urbain dont les
valeurs respectives sont estimées à $60 millions et $45 millions.
Le concours se tient en deux étapes et s'adresse à tous les
professionnels nécessaires à la réalisation du projet; la
première les invite à se regrouper et à soumettre leur
candidature selon certaines règles précises. La seconde permet
aux équipes sélectionnées de présenter des projets
concrets à partir desquels un jury identifie le meilleur projet.
Pour le projet du Palais des congrès de Montréal, 27
équipes professionnelles se sont présentées et les cinq
qui sont apparues les plus aptes à participer à la
deuxième étape du concours ont été retenues. Ce
choix a été fait par un comité de sélection
composé de sept personnes qui ont arrêté leur
décision à partir des feuilles de route présentées
par les équipes et des critères préalablement
établis. Un jury de dix membres a procédé au choix de la
meilleure proposition, compte tenu d'une série de critères
reliés à la qualité architecturale, au génie, au
contenu québécois, à la conservation de l'énergie
et à l'intégration de l'édifice à
l'environnement.
Ce jury a été assisté dans son travail par sept
comités techniques chargés de faire l'évaluation de chacun
des projets sous des aspects techniques différents. De la conception des
propositions jusqu'au dévoilement du nom de l'équipe gagnante,
celles-ci sont demeurées dans le plus strict anonymat. C'est d'ailleurs
en respectant cet anonymat que le Conseil des ministres, à sa
réunion du 6 septembre dernier, a décidé d'octroyer le
contrat pour les plans et devis du Palais des congrès de
Montréal, à l'équipe identifiée par le jury comme
offrant le meilleur projet sans en connaître l'identité.
Pour le Palais de justice de Québec, selon la même
procédure, nous avons noté la participation de 55 firmes de
Montréal, 48 firmes de Québec et 7 firmes des autres
régions du Québec regroupées en 17 équipes
participantes. Les dix membres du comité de sélection et du jury
pour ce concours, ont été choisis après consultation
auprès des ministères clients de l'Ordre des architectes du
Québec et de l'Ordre des ingénieurs du Québec.
Un autre dossier qui a retenu l'attention et la retient encore, c'est le
dossier de la colline parlementaire. Avant même que le rapport de la
Commission d'aménagement de la Communauté urbaine de
Québec ne soit transmis, le ministère avait amorcé le
processus de rajeunissement des édifices A, B, C, D et E, situés
dans les limites de la colline. En juin dernier, nous avons reçu copie
du rapport de la CACUQ et nous en avons pris connaissance. En ce qui concerne
l'aménagement paysager extérieur, les décisions
pertinentes seront précisées sous peu.
Pour le quadrilatère de ce qui est maintenant
considéré comme l'ancien édifice de la Sûreté
du Québec, le Jeffery Hale, le 5 avril dernier, j'ai informé la
population du quartier Saint-Jean-Baptiste que cet édifice serait
conservé et recyclé. Cédé au ministère des
Affaires sociales, il sera transformé en centre d'accueil pour personnes
âgées et une partie du terrain a été mise à
la disposition de la Société d'habitation du Québec afin
qu'elle y construise des unités de logements. Le ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement verra à l'aménagement
paysager.
Par cette réalisation, le ministère a vu à la
concrétisation de la décision du Conseil des ministres du 13 mars
1979, concernant l'utilisation de certains immeubles appartenant au
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement sur la colline
parlementaire. À notre façon, nous essayons de recréer une
trame urbaine intégrée à la vie des travailleurs et des
résidents.
En ce qui concerne d'autres éléments de la colline
parlementaire, des décisions seront prises et annoncées dans un
avenir prochain.
Quant à la localisation de l'effectif du gouvernement sur la
colline parlementaire, aucun accroissement n'est prévu à court
terme.
Le ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement, en
plus de réaliser un mandat général d'intendance
auprès des différents ministères du gouvernement, traduit
les vues du gouvernement sur un large ensemble de politiques publiques. Je me
permets, et ce brièvement, de commenter certaines politiques mises de
l'avant par le gouvernement du Parti québécois et à la
réalisation desquelles le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement concourt.
Depuis que le Parti québécois a pris en main
l'administration du Québec, la dépolitisation de l'adjudication
des différents contrats conclus par le Québec a été
identifiée comme étant l'une de ses politiques prioritaires. Le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement, autant pour les
contrats de construction que pour les contrats de location, d'achat et de
services, c'est-à-dire ceux alloués par l'intermédiaire du
fichier central des fournisseurs, veut donner une chance égale à
tout Québécois de transiger avec son gouvernement national.
Le ministère, conscient de la nécessité de
faciliter l'accès des édifices publics aux handicapés,
commence, cette année, la mise en application de son programme
d'accessibilité des immeubles publics aux handicapés.
Ce programme sera réparti sur une période de cinq ans,
pour les immeubles avec services au public, et sur dix ans pour les
édifices à bureaux. Cette année, le montant affecté
par le ministère à la réalisation de cette politique est
de $250 700.
Également, le ministère, par le support logistique qu'il
apporte au Nord du Québec assure, en plus de la présence du
gouvernement dans le nord du Québec, l'approvisionnement de tous les
villages du Nouveau-Québec en nourriture, énergie et produits
domestiques. De plus, actuellement, il coordonne la construction de
l'hôpital de Fort Chimo et, en attendant leur prise en charge par la
corporation de Katimavik, administre et entretient les unités de
logements que la Société d'habitation a implantées
à Fort Chimo.
Quant à l'apport du ministère en ce qui a trait à
la conservation de l'énergie, celui-ci a été
autorisé par le Conseil du trésor à entreprendre,
dès cette année, l'application de son programme d'économie
d'énergie. Ce programme prévoit traiter les édifices qui
sont la propriété du gouvernement du Québec de deux
façons, selon qu'il s'agit d'un édifice important ou d'un petit
édifice.
Pour les édifices importants, une étude globale est
entreprise par des firmes de professionnels; les autres mesures retenues seront
implantées immédiatement ou confiées à une firme de
professionnels pour la préparation des plans et devis, selon qu'elles
sont simples ou complexes à réaliser. Il faudra compter de quatre
à cinq années budgétaires à partir du début
de l'étude jusqu'à la fin des travaux.
Dans le cas des petits édifices, l'étude se fait par
élément et ils seront traités en série, au cours de
deux à quatre années budgétaires, selon l'importance des
modifications entraînées et la capacité d'absorption du
personnel en place.
Depuis le lancement de l'opération solidarité
économique par le gouvernement du Québec, le ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement a injecté quelque $2 400 000
dans 212 projets, procurant ainsi de l'emploi à 810 hommes-mois ou 69
hommes-année.
La participation du ministère à l'opération
solidarité économique a consisté en
l'accélération de travaux de construction, d'entretien et de
rénovation de propriétés gouvernementales.
Également depuis quelques années, le ministère
s'implique dans le secteur social, particulièrement en ce qui concerne
la réadaptation ou la réinsertion sociale d'individus
défavorisés. Au cours de l'année écoulée, le
ministère a privilégié, en retour de services
contractuels, des organismes à but non lucratif comme les
Établissements du Gentilhomme Inc., à Québec, organisme
dont l'objectif est de venir en aide aux ex-détenus ainsi qu'à
toute personne ne pouvant acquérir une stabilité d'emploi en
raison de son passé. (10 h 30)
Le Conseil des ministres, lors de sa réunion du 26 janvier 1977,
a adopté la politique d'achats du gouvernement du Québec. Au
cours de l'année financière 1978/79, la Direction
générale de l'approvisionnement du ministère des Travaux
publics a appliqué cette politique et les statistiques démontrent
qu'au cours du premier trimestre de cette année, le contenu
québécois des commandes remplies par cette direction était
de 74%.
J'aborderai maintenant la présentation des crédits et de
l'effectif du ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement
pour l'année financière 1979/80. En 1979/80, le ministère
des Travaux publics et de l'Approvisionnement dépensera $233 454 600,
soit $18 464 700 de plus qu'au cours du dernier exercice financier.
Le ministère répartira ses disponibilités
budgétaires entre quatre directions générales, de la
façon suivante: Pour la location de l'espace et de l'équipement:
$130 897 600; pour l'exploitation des immeubles: $93 832 900; pour
l'approvisionnement: $3 914 800; et pour la gestion interne et le soutien du
ministère: $4 809 300.
La Direction générale de l'allocation de l'espace et de
l'équipement, au cours de l'année, aura besoin de $67 464 900
pour l'acquisition des espaces existants; $39 670 700 pour la construction
d'immeubles; $12 838 100 pour l'aménagement fixe de l'espace; $9 169 200
pour la fourniture d'ameublements et d'accessoires; et de $1 754 700 pour la
gestion interne et de soutien. Pour l'acquisition des espaces existants, je
note une augmentation de $6 millions au poste loyer, augmentation
justifiée par l'indexation des baux existants, le renouvellement des
baux, des clauses "escala-trices" contenues aux baux et des nouvelles
initiatives. Parmi les nouvelles initiatives, mentionnons le bail de
l'Industrielle.
En ce qui concerne la construction d'immeubles, je note au poste
services une augmentation de $1 892 800 nécessaire pour payer, entre
autres, les honoraires des professionnels qui réalisent actuellement les
plans et devis du palais des congrès de Montréal. Pour la
construction d'immeubles également, je note une inscription de $39 670
700 pour réaliser des projets de construction dont le palais de justice
de Québec, le poste de la Sûreté du Québec à
Rimouski, l'ancien palais de justice d'Arnos et d'autres projets
localisés à travers le Québec.
À l'élément aménagement fixe de l'espace, je
note, pour cette année, une diminution de $3 millions, puisque certains
projets inscrits à la programmation budgétaire de l'an dernier
sont complétés. Pour l'édifice du 1200, route de l'Eglise,
nous avions inscrit $2 099 200 l'an dernier. À l'élément
fourniture d'ameublement, je note une augmentation de $3 700 000 par rapport
à l'an dernier. En effet, cette année, l'édifice de
l'Industrielle sera aménagé pour être occupé par
notre client, le ministère du Revenu. Une autre partie importante du
budget du ministère est allouée à la Direction de
l'exploitation des immeubles.
Pour la conservation et la réparation des immeubles, je note une
augmentation au budget de $1 516 900 par rapport à l'an dernier, et
cette augmentation est justifiée pour réaliser le programme
d'économie d'énergie mis de l'avant par le ministère.
Pour les autres éléments de ce programme, les budgets sont
comparables à ceux de l'an dernier, si ce n'est une augmentation de $219
900 pour les fournitures et $609 500 pour réaliser le programme
d'économie d'énergie dans les édifices à faible
superficie.
En ce qui concerne les budgets des directions de l'approvisionnement et
de la gestion interne et du soutien, ils sont donc comparables à ceux de
l'an dernier.
Le Président (M. Dussault): Merci, Mme le ministre.
M. le député d'Orford, toujours sur le plan des remarques
préliminaires.
Mme Ouellette: J'aimerais, M. le Président, avant qu'on ne
commence l'étude des crédits, présenter les gens qui
m'accompagnent, en plus de mes deux collègues ministériels.
Mon sous-ministre, M. Angers; M. Carreau, M. Montpetit, M. Ouimet, et
non le moindre; M. Demers, M. Dumas et M. Fortier, notre nouveau.
Également, des membres de mon cabinet, M. Jean Talon... Jean Taillon, je
me trompe toujours avec Jean Talon, le sous-ministre adjoint; mon chef de
cabinet, Normand Saint-Pierre; le secrétaire particulier adjoint, Michel
Lapointe. Je pense que je n'en ai pas oublié... Ah bon, l'attaché
de presse également, Pierre Bérubé.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Orford.
M. Georges Vaillancourt
M. Vaillancourt (Orford): Merci, M. le Président.
Il me fait plaisir de souhaiter la bienvenue parmi nous ce matin aux
fonctionnaires du ministère des Travaux publics. Je pense que ce sont
des hommes très importants dans l'administration du
ministère.
M. le Président, ce matin, nous entreprenons l'étude des
crédits du ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement. Le ministère a dépensé, l'an dernier,
comme le disait tout à l'heure Mme le ministre, $214 989 900, alors que
cette année vous demandez des crédits de $233 454 600, soit une
augmentation d'environ $21 636 000 ou un pourcentage d'environ 10%, donc, une
augmentation, M. le Président, légèrement
supérieure à l'inflation.
C'est au niveau de l'exploitation des immeubles et de
l'approvisionnement que les augmentations sont les plus sensibles. Dans le
premier cas, une augmentation de $13 482 300, soit 16,78% alors que dans le
second cas elle est de $458 300, soit 13,3%.
À l'analyse du programme 1, celui qui accapare près de 60%
du budget total, il y a des écarts avec l'an dernier qui méritent
que l'on s'y arrête un peu. Par exemple, il sera intéressant de
savoir ce que sous-entend à l'élément 1 l'acquisition
d'espaces existants; l'augmentation des crédits est de $6 915 100, soit
11,4%.
À l'élément 2, construction d'immeubles: un budget
de près de $40 millions, qui n'est augmenté que de 5,78% par
rapport à l'inflation.
C'est à l'élément 3, aménagement fixe de
l'espace, que la diminution du budget est la plus importante, une diminution de
$6 512 500, soit 33,66%. Cela mérite, pour le moins, certaines
explications. Alors que l'aménagement de l'espace voit son budget
coupé de 33,66%, l'élément 4, fourniture d'ameublement et
d'accessoires, voit son budget augmenté de 85,8%, soit $4 233 100. Y
a-t-il, M. le Président, du référendaire
là-dessous?
Soudainement, est-ce que le personnel, ayant besoin d'ameublement et
d'accessoires, augmenterait sensiblement ou s'agit-il tout simplement de
renouveler du matériel désuet?
Au programme 2, exploitation des immeubles, le budget passe de $80 350
600 à $93 832 900, soit une augmentation de $13 482 300 ou 16,78%.
À ce programme, M. le Président, deux
éléments attirent notre attention, les éléments 3
et 4.
À l'élément 3, sécurité et
stationnement: une augmentation de 19,51%, soit $2 184 600. Quelle est la part
de la sécurité et quelle est la part du stationnement? Quel sort
réserverons-nous aux utilisateurs de stationnements?
Votre collègue, le ministre de la Fonction publique et
député de Charlesbourg, parlait d'efforts pour inciter les gens
à voyager par transport en commun ou à se regrouper par
automobile. Quant au transport en commun, vous connaissez le peu
d'intérêt manifesté par votre gouvernement et, vu le peu de
facilités, de fiabilité de ce service, étant donné
trois grèves en trois ans, il serait illusoire de penser que les
fonctionnaires pourraient en faire une habitude. Quant au stationnement, il
plane sur la tête des utilisateurs depuis déjà un bon bout
de temps une augmentation du taux mensuel. Quand l'annoncerez-vous? De quelle
nature sera-t-elle? Est-ce une question de stratégie, attendre que la
convention collective des fonctionnaires soit signée?
Quant au programme 3, Approvisionnement et 4, Gestion interne et
soutien, nous nous y attarderons plus spécifiquement lors de
l'étude de ces programmes.
Mme le ministre, au cours de la prochaine année, vous avez
été très active, sillonnant le Québec pour lever
plusieurs premières pelletées de terre, principalement au niveau
de la construction de postes pour la Sûreté du Québec. Vous
avez aussi annoncé une grande chose pour l'année en cours, pour
ne parler que du Centre des congrès ou du Palais de justice de
Québec. C'est donc l'année de la mise en route. Il était
temps, au niveau de ces projets, puisque cela aurait viré en
déroute et vous vous imaginez les conséquences en cette
année référendaire!
M. le Président, l'année écoulée a
donné la chance au ministre de réparer des positions
intransigeantes, probablement attribuables un peu à son
inexpérience, prises au sujet du projet de loi 22. Cela prouve, Mme le
ministre, que vous avez évolué dans le bon sens. Je vous en
félicite.
Vous me permettrez de vous lire un court passage du journal d'Argenteuil
du 25 janvier 1978: "Même si le ministre a persisté à dire
que cette obligation est contenue dans le règlement adopté en
vertu de l'article 49 de la Loi de l'administration financière,
l'Opposition officielle a prétendu avec justesse qu'un règlement
peut être abrogé, amendé par simple arrêté en
conseil, sans subir l'examen des députés de l'Assemblée
nationale, alors qu'une loi est la seule garantie du contrôle du
Parlement sur l'administration des deniers publics en matière de travaux
publics."
On connaît la suite, puisque Mme le ministre a
décidé d'apporter les correctifs réclamés par
l'Opposition.
M. le Président, une question à laquelle j'aimerais
recevoir une réponse lors de la réplique de Mme le ministre:
À l'étude des crédits, l'an dernier,
vous aviez demandé l'approbation de crédits de l'ordre de
$205 881 500, alors que vous aviez dépensé une somme d'environ
$211 millions. Vous avez reçu un budget additionnel de $6 millions,
j'aimerais savoir à quelle fin cette somme a été
utilisée.
Donc, année de levées de pelletées de terre,
année de mise en route, année aussi de certaines
déclarations. Dans le journal Le Devoir du 2 mars 1979, sous le titre:
Mme Ouellette pense tout haut, ministère de la construction, on lit: "Le
ministre québécois des Travaux publics et de l'Approvisionnement,
Mme Jocelyne Ouellette, envisage dans une perspective à plus ou moins
long terme la création d'un ministère de la construction qui
serait responsable de tout ce qui s'appelle construction gouvernementale au
Québec tout en prenant bien soin de dire qu'elle pensait tout haut."
Il est à se demander, Mme le ministre, si avant de penser tout
haut, vous aviez réfléchi un peu tout bas. Au moment où
l'industrie de la construction tire le diable par la queue, vous parlez de
devenir un contracteur, un concurrent de tous les entrepreneurs en
construction. Il faut avoir une méconnaissance profonde de la
construction ou être masochiste sur le bord pour vouloir entreprendre une
équipée aussi folle. (10 h 45)
M. le Président, j'ose espérer qu'avant cette
déclaration faite tout haut, vous avez demandé à certains
de vos fonctionnaires de réfléchir tout bas et d'évaluer
ce dossier. Nous attendons avec impatience des éclaircissements sur
cette déclaration pour le moins inopportune.
La Presse du mardi 22 août 1978, sous la plume de Pierre
Bellemare, titrait: "Québec prévoit l'abolition des travaux
publics et, à la place, une société
québécoise d'hypothèques". M. Bellemare disait: "Le
gouvernement Lévesque songe à substituer au ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement une société
d'État chargée d'acquérir, de détenir et
d'administrer tous les édifices publics sur le territoire
québécois. Selon les renseignements obtenus par la Presse
auprès de diverses sources dignes de foi, un comité, formé
de cinq fonctionnaires, dont un sous-ministre, est en train de réaliser
une étude de la praticabilité sur la formation d'une
société d'État pour posséder et administrer les
actifs mobiliers en propriété ou en location du gouvernement du
Québec". Un peu plus loin, il ajoutait: "La création d'une
société nationale d'hypothèques au Québec serait en
position de financer tout nouveau projet d'investissement public, par
l'émission d'obligations et, selon les experts financiers, le
gouvernement pourrait obtenir un taux d'intérêt de quelque 2%
inférieur à celui qu'obtient l'entreprise privée".
Il serait intéressant de savoir de Mme le ministre où en
sont rendues les études de toutes ces déclarations et si le
Conseil des ministres a étudié le principe de tout cela. Quel est
le cheminement critique de ce projet? Entendez-vous faire connaître aux
membres du Parlement les résultats de ces études? Et, plus
spécifique- ment, est-il vrai que la société d'État
serait chargée d'acquérir, de détenir, d'administrer tous
les édifices publics du territoire québécois? Est-il exact
que l'inconvénient majeur serait celui de recycler 1800 des 2600
fonctionnaires à l'emploi du MTPA? Est-il exact qu'au ministère
des Travaux publics et de l'Approvisionnement, 83% des activités sont
centrées sur l'administration immobilière? Est-il aussi exact
qu'en septembre 1978 vous vous êtes rendue à Winnipeg où a
eu lieu la conférence des ministres des Travaux publics et qu'à
cette occasion le porte-parole de la Colombie-Britannique devait faire rapport
devant tous ses collègues canadiens de la première année
d'expérience de la British Columbia Building Corporation, un organisme
semblable à celui que votre gouvernement envisage de créer?
Il y a un autre projet important. Le temps des études
terminées, il serait intéressant de savoir quel sort vous
réservez à la colline parlementaire. Tout à l'heure, vous
en avez parlé un peu, on y reviendra lorsqu'on étudiera le budget
programme par programme.
Vous avez déclaré, le 3 mars dernier, au journal Le
Soleil, que le gouvernement ne créerait pas à court terme de
commission de la capitale nationale chargée de présider au
développement futur de la colline parlementaire du Québec. En
juillet 1978, la création de cette société d'intervention
avait été chaleureusement recommandée au gouvernement par
le comité spécial de la commission d'aménagement et la
Communauté urbaine de Québec, comité mandaté pour
soumettre un schéma d'aménagement dans ce secteur de la vieille
capitale.
Il serait aussi intéressant de savoir du ministre sa
dernière position dans l'affaire Charlebec qui cadre bien avec
l'aménagement de la colline parlementaire et le retour des habitants sur
cette colline.
Parallèlement à tout cela, il y a la restauration, la
rénovation des édifices de l'Assemblée nationale, vous en
avez parlé un peu tout à l'heure, mais on n'a pas su encore le
coût de l'aménagement au complet. Nous nous proposons de vous
poser des questions sur ces points: au salon bleu, le coût des travaux, y
compris les travaux requis pour la télévision des débats,
le coût du système de sonorisation pour la transcription des
débats, le coût de l'aménagement de la salle audio au
premier sous-sol de l'édifice A, pour recevoir le système de
sonorisation, le coût de l'aménagement de la salle
audio-vidéo dans l'édifice B, l'état des travaux de
restauration aux édifices A, B, C, D et E, le montant total des
dépenses faites jusqu'à maintenant, l'estimation des
dépenses à faire, l'échéance prévue,
etc.
M. le Président, s'il y a deux décisions qui
étaient attendues, c'était certes celle du centre des
congrès de Montréal et celle concernant le Palais de justice de
Québec. Nous ne pouvons que nous réjouir que le dossier du Centre
des congrès soit entre les mains du ministère des Travaux
publics, puisque, chez vous, il risque de perdre le nom qu'avait réussi
à lui faire le ministre du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, soit le palais des confusions. Quant
au Palais de justice de Québec, M. le Président, enfin une
décision a été prise et je pense que nous devons tous nous
en réjouir. Je n'ai pas à juger, pour l'instant, de la valeur du
site. C'est tout à l'honneur de Mme le ministre, puisque ce projet
traînait dans le décor depuis déjà un bon
moment.
Puisque nous parlons de la région de Québec, restons-y,
pour vous parler de la manne électorale qui est tombée sur le
comté de Jean-Talon en avril dernier, avec l'annonce de la
transformation du Jefferey Hale en centre d'accueil. Mme le ministre en a
glissé quelques mots tout à l'heure, mais est-ce que les travaux
sont sur le point de débuter? Qui sont engagés comme
professionnels, est-ce que les travaux seront terminés pour
l'été 1980? Enfin, il y aurait d'autres sujets, mais nous les
aborderons, si nous avons le temps, au cours de l'étude des
crédits, programme par programme.
Donc, M. le Président, une année de mise en route, mise en
route du Palais de justice, du Centre des congrès, du
réaménagement du Jefferey Hale, du ministère de la
construction, de la société québécoise
d'hypothèques, de l'aménagement de la colline parlementaire, de
l'agrandissement du Musée du Québec, du Centre des congrès
à Hull, et aussi du référendum. Tout cela, avec une
augmentation du budget de l'ordre d'environ 10%. Il reste à se demander
si c'est l'année de la mise en route ou de la mise en
déroute.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Merci, M. le
député d'Orford. M. le député de Brome-Missisquoi,
pour les remarques préliminaires.
M. Armand Russell
M. Russell: M. le Président, je voudrais simplement faire
mienne une partie des remarques de mon collègue, le député
de l'Opposition officielle, le député d'Orford, en ce qui
concerne certains aménagements de plusieurs édifices.
Vous me permettrez d'abord de souhaiter la bienvenue aux hauts
fonctionnaires qui entourent le ministre, ceux qui tendent à donner le
meilleur service possible à l'ensemble du gouvernement. On connaît
la vocation du ministère des Travaux publics qui est de servir les
autres ministères. Je pense que le ministre s'est peut-être rendu
compte, comme je connais plusieurs de ses hauts fonctionnaires, qu'il n'est pas
toujours facile de répondre convenablement aux désirs de
plusieurs ministères. Par contre, je voudrais que le ministre soit
préparé à nous répondre sur certaines de ses
déclarations, comme l'a dit tout à l'heure le
député d'Orford, en ce qui concerne ce nouveau ministère,
tant rêvé, de la construction.
Est-ce que cela veut dire que tous les logements à prix modique
vont être sous l'égide, le contrôle du nouveau
ministère de la construction? Je pense bien que c'est un rêve bien
louable que font plusieurs de ses fonctionnaires qui, comme bien d'autres
fonctionnaires, veulent voir leur budget augmenté et un contrôle
plus étendu. C'est bien normal.
Je me pose plusieurs questions, je m'interroge un peu sur cette ambition
qui est bien légitime. On sait que les logements à prix modique
qui sont contrôlés par le Québec sont construits à
des coûts allant jusqu'à $40 000 le logement, tandis que
l'entreprise privée, pour vivre à l'intérieur de cela et
louer à des prix raisonnables et acceptables, qui soient quand
même convenables pour la classe ouvrière, est obligée de
s'en tenir à des coûts ne dépassant pas $15 000 par
logement.
Si cela tombait sous le contrôle d'un nouveau ministère du
gouvernement, je me demande si ce nouveau ministère tant
rêvé de la construction pourrait réussir à maintenir
ou à baisser ce niveau au niveau que maintient l'entreprise
privée actuellement.
Il y a aussi la déclaration de cette étude, qui, je le
présume, est amorcée et peut-être complétée,
de tous les édifices fédéraux qui sont à
l'intérieur du Québec. On a l'ambition c'est très
légitime de la part du ministre d'utiliser ces édifices
après le référendum et, je le présume, après
la séparation. Dans cette déclaration qui a paru dans le Soleil,
on parlait du transfert normal d'environ 50 000 fonctionnaires, ce qui
n'était même pas suffisant pour répondre aux besoins d'un
ministère des Travaux publics ou de la construction dans un
Québec séparé.
Ce sont là quelques questions auxquelles le ministre pourra
répondre lors de sa réplique.
En ce qui concerne le fonctionnement du ministère, on pourra,
à l'étude des crédits, élément par
élément, je pense bien, poser des questions. Je ne veux pas faire
plusieurs questionnaires en deux, trois ou dix volets et poser toutes les
questions à l'occasion de ce bref exposé.
Par contre, j'avertis le ministre que j'aimerais obtenir toutes les
réponses désirées. Je sais qu'on tente de limiter les
heures qui sont à notre disposition pour étudier les
crédits du ministère des Travaux publics. Je sais qu'il s'agit
simplement de quelques centaines de millions de dollars. Ce n'est pas le
ministère des Affaires sociales ou le ministère de
l'Éducation, là où on passe des milliards de dollars. Mais
quand même, c'est assez important, comme ce ministère a un
rôle à jouer à l'intérieur de plusieurs autres
ministères, qu'on ait l'information. Je présume que le ministre
consentira volontiers à nous donner l'information, à nous la
transmettre après que les heures de l'étude des crédits
auront été écoulées, si on n'a pas eu le temps de
les avoir durant l'étude actuelle.
M. le Président, je ne veux pas retarder indûment cette
commission. Je sais que notre temps est drôlement précieux et j'ai
hâte d'entrer dans les détails pour questionner le ministre sur le
fonctionnement et son désir de vouloir améliorer le
ministère. J'aimerais aussi qu'elle nous informe sur les
déceptions qu'elle a pu avoir à l'occasion de certaines ambitions
qu'elle nourrissait. Elle a été déçue, j'en suis
convaincu, à plusieurs reprises. Chaque ministre des Travaux publics,
quand il entre là, son grand désir, c'est d'organiser cela
pour que cela ne coûte rien, de réduire les loyers partout
et de réduire tous les coûts. Quand on commence à gruger
à l'intérieur de cela et qu'on voit l'exigence de ces
collègues, l'exigence de certains de ses fonctionnaires, malgré
nos ambitions, on est obligé, petit à petit, de reculer. Et on
voit que les coûts qui, souvent étaient assumés par nos
prédécesseurs, étaient quand même justifiés
jusqu'à un certain point.
Par contre, si le ministre a bien réussi, je présume
qu'elle va être fière de nous exposer la grande réussite
qu'elle a eue à l'intérieur du ministère dans tous les
domaines où elle nourrissait cette ambition. Je me ferai un plaisir de
poser les questions, l'une après l'autre, et de donner la chance au
ministre de nous exposer son grand succès et sa déception dans
plusieurs domaines. (11 heures)
M. le Président, je conclus sur ces quelques remarques et, comme
je l'ai dit précédemment, avec le désir, comme dans le
passé, que les fonctionnaires qui entourent le ministre nous donnent
toute l'information dont on a besoin et répondent aux questions que se
posent ceux qui ne se sont pas présentés ici et qui ont droit
à des réponses du ministre des Travaux publics. Merci.
Le Président (M. Dussault): II n'y a pas d'autres
interventions sur ce plan. Mme le ministre a-t-elle l'intention de
répliquer à chacun des éléments ou est-ce qu'elle
veut le faire en bloc tout de suite?
Réponse du ministre
Mme Ouellette: On pourrait peut-être prendre les grandes
têtes de chapitres. Pour le reste, on pourrait passer programme par
programme, élément par élément. Au fur et à
mesure, on sera en mesure de répondre, je l'espère, à
toutes vos questions.
Concernant le budget supplémentaire noté par le
député d'Orford, il va sans dire qu'on a utilisé ce
budget-là pour de nouvelles initiatives, de nouvelles constructions. On
y reviendra dans les détails tantôt.
Concernant la politique du stationnement également, on y
reviendra tantôt dans les détails, mais il faut dire que la
politique tarifaire quant aux espaces de stationnement est quand même
édictée par le Conseil du trésor.
Ici, donc, on arrive à ce fameux ministère de la
construction souligné par le député de Brome-Missisquoi et
le député d'Orford. Je dois vous dire que j'ai consenti une
entrevue d'à peu près trois heures à un journaliste du
Soleil qui se donnait la peine d'essayer de connaître ce ministère
d'intendance et de services auprès des autres ministères et, par
souci non seulement d'une saine gestion administrative, mais voulant poursuivre
dans cette ligne-là, c'est évident que je me suis permis
d'émettre des opinions. Ce n'est pas parce qu'on est ministre qu'on doit
s'empêcher de penser tout haut. Souvenez-vous que, quand on a eu
l'intention de mettre sur pied le fichier central des four- nisseurs, on en a
parlé bien avant, on est allé consulter des gens un peu partout,
des ingénieurs, des architectes, des fournisseurs leur demandant de nous
faire des suggestions, parce qu'on ne voulait pas faire cela tout seul. Donc,
le ministère de la construction, comme on s'est plu à l'appeler
c'est évident, j'ai dit à plus ou moins long terme. On sait que,
dans différents ministères, notamment au ministère des
Transports, mais en particulier des ministères qui construisent, par
exemple les Affaires sociales, il y a des professionnels qui sont un peu
partout, si je peux dire, éparpillés dans divers
ministères. Ils ont des mandats de réalisation.
Je n'ai donc pas, pour répondre à votre question,
l'intention de me substituer aux entrepreneurs en construction. Je ne suis pas
un entrepreneur en construction, je suis surtout un ministre d'un
ministère de réalisation de constructions qui dépendent
directement du gouvernement du Québec. Aux Travaux publics, comme vous
le savez si bien, M. le député de Brome-Missisquoi, ayant
déjà occupé mon poste, nous avons la responsabilité
de construire des postes de la Sûreté du Québec, des
centres de la voirie, etc. Je me posais la question à savoir si ce type
de constructions, notamment les centres d'accueil, cela ne devait pas... Encore
une fois, on étudie cela, ce n'est pas rendu plus loin que cela, cela
n'est surtout pas rendu encore au Conseil des ministres, mais nous nous sommes
dit que, peut-être, par souci encore une fois d'efficacité ou de
répondre encore plus rapidement, plus efficacement aux besoins des
Québécois, il y aurait lieu de regrouper éventuellement
ces fonctionnaires-là sous un même toit. Ce n'était pas
plus sorcier que cela. On continue à étudier cette
possibilité sans vouloir se substituer aux décisions et aux
orientations qui incombent aux divers ministres et ministères et sans
vouloir non plus se substituer notamment à l'entreprise
privée.
M. Russell: Alors...
Mme Ouellette: II y avait un autre élément
apporté par le député d'Orford. Je vous soulignerai que la
Conférence fédérale-provinciale qui avait
été prévue et qui devait réunir les ministres des
Travaux publics et de l'Approvisionnement ne s'est pas tenue à Winnipeg
à cause d'une grève d'Air Canada.
Concernant également la formation d'une société
d'aménagement, que vous avez appelée...
M. Vaillancourt (Orford): ... qui est en grève aussi.
Mme Ouellette: Je sais que nous étions invités. On
avait dit qu'on y allait, et, finalement, on n'a pas pu y aller à cause
de la grève d'Air Canada. Cela a été effectivement
annulé deux jours avant la tenue de la conférence.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous voyagez seulement par
Air Canada?
Mme Ouellette: Je dois vous dire que je ne me suis pas rendue
à Winnipeg, comme vous le soulignez. Peut-être une prochaine
fois.
M. Vaillancourt (Orford): Vous auriez fait un beau voyage.
Mme Ouellette: Une prochaine fois. On a souligné
également la possibilité de mettre sur pied une
société d'aménagement que vous avez appelée
commission de la capitale nationale. Cela me rappelle de mauvais souvenirs.
Disons que j'appellerai peut-être cette éventuelle
société une Société d'aménagement de la
colline parlementaire. Effectivement, il y a des représentations qui
avaient été faites et qui sont contenues dans le rapport de la
CACUQ. Il y a un mémoire qui a été présenté
au comité permanent de l'aménagement. C'est à
l'étude présentement. On verra en temps et lieu si,
effectivement, on songe à créer une telle société.
Cela n'a pas empêché pour autant le ministère des Travaux
publics d'aller de l'avant. C'est pour cela que je soulignais dans mon
exposé préliminaire que nous avions amorcé la
rénovation et la restauration dans certains cas, quant à la
fenestration, la "filerie", etc., des édifices A, B, C, D et E.
Concernant Charlebec, vous vous souvenez, parce qu'on en avait
parlé à l'étude des crédits l'an dernier, que nous
avons tenté d'approcher le propriétaire de Charlebec Realties.
Nous lui avons offert un prix assez important, que nous considérions
comme étant raisonnable. Cela n'a pas été possible. Je
vous rappellerai ce que j'ai dit l'an dernier. Je n'ai pas le pouvoir, de par
une loi, de me substituer à la responsabilité des
autorités municipales qui ont, de par leur loi constituante, la
responsabilité d'émettre ou de ne pas émettre des permis
de construction. Il n'en reste pas moins on peut le voir dans le paysage,
c'est tout près de l'édifice où est mon ministère
qu'effectivement, la compagnie Charlebec Realties est en pleine
construction, de logements notamment. Cela répond peut-être en
partie aux préoccupations, aux recommandations contenues dans le rapport
de la CACUQ, qui favorisait justement la construction de logements sur la
colline parlementaire. Encore une fois, nous avons fait tout ce qu'il
était humainement possible de faire en dedans de nos juridictions, en
proposant d'acheter ces espaces, mais le prix était à ce point
déraisonnable, et, compte tenu des priorités, non seulement du
ministère des Travaux publics, mais également du gouvernement du
Québec, il nous a été impossible d'aller plus loin.
Par ailleurs, concernant le Jeffery Hale, j'avais bien souligné,
lors de l'annonce que j'ai faite avec mon collègue des Affaires sociales
et mon collègue des Affaires municipales, que cela faisait partie de la
deuxième tranche. Il y aurait eu élection partielle ou pas dans
Jean-Talon, nous avions notre cheminement critique était
tracé depuis déjà au-delà d'un an
l'intention, à ce moment, d'en faire l'annonce. Dans un premier temps,
j'avais dit: Nous annoncerons à une date X, que nous avions
fixée, la construction ou l'éventuelle construction du Palais de
justice de Québec. Dans un deuxième temps, j'avais annoncé
que nous allions statuer sur le quadrilatère du Jeffery Hale, nous
l'avons fait. Dans un troisième temps, ce que j'ai souligné
également dans mon exposé préliminaire, nous avons
l'intention d'informer la population de Québec en particulier des
intentions du ministère des Travaux publics en ce qui a trait à
l'aménagement de ce qui reste de la colline parlementaire, l'annonce
doit se faire incessamment.
Vous savez, j'ai toujours pris comme principe d'annoncer des choses une
fois que l'échéancier était bien connu, bien
défini, une fois que nous avions les budgets. Les deux premières
étapes ont été franchies; la troisième doit venir,
de sorte que nous aurons vraiment une vue d'ensemble de ce que le ministre des
Travaux publics à l'intention de faire sur la colline parlementaire.
Concernant, encore une fois, le Jeffery Hale, la responsabilité
du ministère des Travaux publics était de concéder le
terrain au ministère des Affaires municipales qui, par la corporation
d'hébergement, doit construire quelque chose comme 169 unités de
logement et également le ministère des Affaires sociales, qui
doit y implanter un centre d'accueil et un centre de jour pour les personnes
âgées. La responsabilité des Travaux publics a
été, à toutes fins utiles, une responsabilité de
coordination, étant le ministère responsable de
l'aménagement de la colline parlementaire et donc, au niveau du Jeffery
Hale, la responsabilité directe du ministère des Travaux publics,
en plus de concéder les édifices, en est une
d'aménagement, une fois que les édifices seront non seulement
rénovés, mais que les logements y seront construits.
Je pense que ça répond un peu... sauf à la
dernière question posée par le député de
Brome-Missisquoi et je note en passant ses conseils et sa sagacité. Je
l'en remercie. Je dois vous dire qu'en ce qui a trait... Parce que vous parliez
des édifices fédéraux et de la perspective, etc., que
j'avais donnée lors de l'entrevue accordée à un
journaliste du Soleil. C'est que vous savez aussi bien que moi, M. le
député, encore une fois, ayant déjà occupé
mon poste, que le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement est un ministère d'intendance et de services; il ne
doit pas se garder le nez collé sur la vitre, mais il doit quand
même avoir une perspective. Alors, c'est évident que j'ai
demandé à mes conseillers les plus proches, les gens de mon
cabinet, de faire l'évaluation de tout ce qu'il y avait de
propriétés sur le territoire, tenant compte de la
responsabilité première du ministère des Travaux publics
qui se doit d'avoir une perspective. On se dit que, bien sûr, il se peut
qu'éventuellement, des fonctionnaires fédéraux oeuvrant
dans la fonction publique fédérale décident, un jour, par
goût, de joindre les cadres de la fonction publique
québécoise, auquel cas le ministère des Travaux publics et
de l'Approvisionnement aura, bien sûr, à répondre à
la demande de ses ministères clients, toujours en gar-
dant dans l'esprit cette perspective. Donc, mes collaborateurs
immédiats ont colligé un certain nombre d'informations qui, de
toute façon, sont de notoriété publique. Si donc, un jour,
ces fonctionnaires oeuvrant dans la fonction publique fédérale
décident de joindre les cadres de la fonction publique
québécoise, on aura à répondre à la demande,
mais disons que ce n'est pas, comme tel, le ministère des Travaux
publics. Ce sont mes collaborateurs immédiats qui travaillent dans cette
perspective. Je pense que c'est tout à fait dans leurs attributs.
Discussion générale
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, ce sont des
perspectives d'avenir assez lointaines?
Mme Ouellette: Non, il peut y avoir des perspectives à
court et à moyen terme. Il peut y avoir des perspectives à plus
long terme aussi, tenant compte du fait qu'on n'a jamais eu la
prétention de vouloir bousculer qui que ce soit.
M. Russell: M. le Président, peut-être que le
ministre pourrait nous dire, étant donné que c'est un
ministère de services, lorsqu'elle a fait cette enquête sur les
édifices fédéraux et les fonctionnaires...
Mme Ouellette: ... l'enquête.
M. Russell: Est-ce que c'est un mandat du ministère des
Affaires intergouvernementales?
Mme Ouellette: Pas du tout, non. J'ai appris... C'est
évident que je suis responsable d'un ministère d'intendance et de
services, mais également on a des perspectives, au ministère des
Travaux publics, et le ministre surtout a une perspective et a également
intérêt, je pense, à répondre à la demande de
ses ministères clients et à prévoir ces demandes.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, vous avez fait
une enquête sur tous les édifices appartenant au gouvernement
fédéral sur le territoire du Québec au cas où,
éventuellement, le Québec aurait besoin de remplacer les services
qui sont donnés actuellement par le gouvernement fédéral.
(11 h 15)
Mme Ouellette: II y a deux volets. D'abord, je dois rectifier, ce
n'est pas une enquête. C'est une étude d'évaluation qui, de
toute façon, va servir au ministère des Travaux publics qui non
seulement a un rôle d'intendance et de service, mais joue aussi un
rôle assez important quant à l'aménagement du territoire.
Je vous soulignais dans mon exposé préliminaire, tantôt,
les diverses constructions qui ont déjà débuté,
donc, qui doivent venir sous peu dans les régions administratives. Je
pense à Trois-Rivières, notamment.
Donc, on a un rôle, comme ministère des
Travaux publics, assez important quant à l'aménagement du
territoire. Il faut savoir ce qu'il y a sur le territoire avant de se lancer
dans toutes les directions et avant de se lancer dans la construction d
édifices.
Cette étude se fait normalement et couramment au ministère
des Travaux publics. On veut connaître les équipements qui
existent sur le territoire. Parallèlement à ça, comme je
vous le soulignais tantôt, j'ai demandé à mes
collaborateurs immédiats de colliger les informations qui existent. Ce
n'est pas nécessaire d'être dans un cabinet pour le faire. Avant
même d'être ministre des Travaux publics, je l'avais fait comme
citoyenne, cet inventaire des équipements qui existent sur le territoire
du Québec.
M. Vaillancourt (Orford): Un inventaire des édifices du
gouvernement fédéral?
Mme Ouellette: Bien sûr.
M. Vaillancourt (Orford): Les inventaires du ministère des
Travaux publics du Québec, je pense que votre ministère a tout
ça?
Mme Ouellette: Oui, c'est ça.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que c'est un rapport qui peut
être rendu public ou est-ce que c est une étude qui ne concerne
que vous et les membres de votre cabinet?
Mme Ouellette: C'est un rapport qui est à l'étude
présentement. Il n'est pas terminé. Ce n'est pas
complété. On travaille présentement à cela.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que c'est un rapport qui
pourrait être rendu public?
Mme Ouellette: Je le jugerai en temps et lieu.
M. Vaillancourt (Orford): Par qui est faite cette
étude?
Mme Ouellette: Je vous l'ai dit, par mes collaborateurs
immédiats, les gens de...
M. Vaillancourt (Orford): Seulement par vos collaborateurs
immédiats?
Mme Ouellette: ... mon cabinet. Essentiellement par mes
collaborateurs immédiats.
M. Russell: M. le Président, seulement une question
là-dessus. Le ministre dit que c'est une étude qui est en cours
actuellement, qui va se terminer prochainement. Est-ce que ça concerne
simplement les édifices ou est-ce que ça concerne
également le transfert possible de fonctionnaires?
Mme Ouellette: Non, ça concerne essentiellement les
édifices. À ne pas confondre avec un autre rapport que j'avais
fait alors que je n'étais pas encore en politique.
M. Russell: Je crois que ça faisait partie du même
article, c'est la raison pour laquelle je mêle les deux. Je ne sais pas
si c'est le journaliste qui avait mêlé ça. De toute
façon, je pense qu'il serait intéressant pour les membres...
Mme Ouellette: Non, le journaliste n'avait strictement rien
mêlé. Il y a eu, comme je vous l'ai dit, une entrevue qui a
duré quand même trois heures. Donc, à l'intérieur de
ça, je parlais des Travaux publics, des réalisations des Travaux
publics, du cheminement des Travaux publics, en tout cas, depuis que j'y suis,
voilà près de deux ans, et du travail, en passant, assez
exceptionnel qui a été accompli par les gens des Travaux publics.
Parallèlement à ça également, je dégageais
mes perspectives personnelles. C'est pour ça que je soulignais au
début que ce n'est pas parce que je suis ministre que je m'empêche
pour autant de penser et de continuer à avoir de l'imagination.
Voilà.
Alors, je lui parlais de mes approches personnelles et des études
sur lesquelles j'avais travaillé, des dossiers sur lesquels je
m'étais déjà penchée, avant même d'être
en politique active. Je lui parlais de ça. Il faut faire attention de ne
pas confondre; le journaliste n'a rien confondu du tout.
M. Russell: Je pense bien, M. le Président, que je
pourrais faire une requête auprès du ministre. Les
députés, s'il était possible de rendre ce rapport public,
seraient certainement intéressés de connaître le nombre
d'édifices fédéraux qui se trouvent à
l'intérieur du Québec, leur valeur et dans quels territoires ils
sont situés.
Mme Ouellette: C'est de notoriété publique, de
toute façon. Toute personne qui s'y attarde un peu peut colliger les
informations qui sont...
M. Russell: Cela ne nous donne rien de dépenser si le
ministère des Travaux publics a déjà fait la
dépense. On pourrait s'alimenter aux mêmes sources.
Mme Ouellette: II n'y a pas de budgets qui sont, comme tels,
affectés à l'étude de ces rapports, compte tenu que ce
sont mes collaborateurs immédiats. Mais je prends votre suggestion en
considération...
M. Russell: C'est un requête, M. le Président.
Mme Ouellette:... votre requête en
considération.
M. Vaillancourt (Orford): Tout de même, vos collaborateurs
sont payés par le gouvernement. C'est le public qui les paie. Si c'est
une étude qui pourrait rendre service à d'autres personnes que
celles à l'intérieur de votre cabinet, je pense que ce...
Mme Ouellette: II n'y a pas de cachette, M. le
député. C'est pour ça que j'ai dit...
M. Vaillancourt (Orford): C'est ce que je pense, qu'il n'y a pas
de cachette.
Mme Ouellette:... que je prenais la requête du
député de Brome-Missisquoi en considération.
M. Russell: M. le Président, avant de poursuivre plus loin
l'étude des crédits, je voudrais savoir si on connaît le
temps dont on dispose ou si on doit terminer demain midi obligatoirement?
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez quelques
secondes. L'information que j'ai reçue à cet effet, M. le
député, c'est que nous devrions siéger ce matin
jusqu'à 12 h 30, selon le règlement, et demain matin pour une
durée analogue. C'est l'information que j'ai jusqu'à
maintenant.
M. Russell: C'est avec l'espérance qu'on termine demain
midi. Si, parfois, on n'avait pas terminé, est-ce qu'on aurait la chance
de continuer ensuite?
Mme Ouellette: Si vous pouvez me permettre! Je pense que si on
procédait élément par élément et programme
par programme, sans vouloir d'aucune façon vous empêcher de poser
des questions, je pense que ça peut se faire relativement vite.
Le Président (M. Dussault): Si je peux me permettre
d'ajouter ceci: Si ce temps-là a été prévu, c'est
fort probablement parce qu'il a été convenu entre les
partis...
Mme Ouellette: C'est ça!
Le Président (M. Dussault): ... comme on a partagé
le temps pour les crédits de chacun des ministères.
Mme Ouellette: On pourrait commencer et on verra en cours de
route.
M. Russell: M. le Président j'ai vu des années
où nous avons passé les crédits des Travaux publics dans
deux heures, mais j'ai vu aussi des années où cela a pris deux
semaines. Il y a une grosse différence.
Mme Ouellette: Si on commençait, peut-être que
ça ne prendrait pas deux semaines.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que dans ce temps-là,
les Travaux publics avaient une importance un peu différente parce qu'il
y avait la construction des ponts...
Mme Ouellette: Des ponts, des routes.
M. Vaillancourt (Orford): ... des approches de pont,
c'était beaucoup...
M. Russell: Les montants mis à la disposition des Travaux
publics étaient beaucoup moins élevés.
M. Vaillancourt (Orford): Peut-être. Mme Ouellette:
Pardon?
M. Russell: Le montant des crédits était beaucoup
moins élevé qu'aujourd'hui.
Mme Ouellette: Cela veut dire que ça suit donc
l'évolution normale.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que je dois comprendre
que la commission est prête à entamer les travaux programme par
programme?
M. Vaillancourt (Orford): Pas tout de suite. Si c'est possible,
j'aimerais poser quelques questions d'ordre général à Mme
le ministre. J'aimerais revenir sur ce que Mme le ministre avait
déclaré concernant l'abolition du ministère des Travaux
publics. Elle avait déclaré, dans le journal La Presse, que le
ministère des Travaux publics serait éventuellement
remplacé par une société québécoise
d'hypothèques. Dans sa réplique, elle ne nous en a pas
parlé. Cette société d'État serait chargée
disait-elle dans sa déclaration d'acquérir, de
détenir ou d'administrer tous les édifices publics sur le
territoire québécois. Elle a dit aussi qu'un comité de
cinq fonctionnaires, dont un sous-ministre, a été formé
pour réaliser une étude de ce projet et qu'un rapport devrait
être remis à l'automne 1978. J'aimerais connaître le nom et
la fonction des membres du comité dont vous avez parlé.
Mme Ouellette: Bon, d'accord, j'y venais, c'était une de
vos dernières questions, ou une de vos premières. C'est vrai
qu'il y a eu un article dans le journal La Presse. On ne parlait pas d'une
société d'hypothèques, je pense qu'on parlait c'est
peut-être la même chose dans l'esprit de bien des gens d'une
société de gestion immobilière. J'ai été
très surprise de voir cela dans les journaux, d'autant plus que ce n'est
pas comme tel le ministre des Travaux publics qui fait l'évaluation de
ces possibilités, ce sont des études. Écoutez, dans un
ministère, vous le savez aussi bien que moi, il y a plusieurs
études qui se font, qui peuvent être portées ou non
à l'attention du ministre et, dans ce cas-là, il y a des gens qui
ont travaillé à...
En réponse en Chambre au chef de l'Union Nationale qui m'avait
posé la question à savoir si on s'en allait directement vers la
constitution d'une nouvelle société d'État. Je lui avais
répondu qu'il y avait des gens qui s'étaient penchés
là-dessus, mais que ce n'était pas pour demain et que, par
ailleurs, si une telle société voyait hypothétiquement le
jour, ce serait surtout en partant du ministère des Finances que ce
serait dirigé. Je dois vous souligner, par ailleurs, que
l'évaluation des avantages financiers d'une telle possibilité est
à l'étude présentement, mais je dois vous assurer que cela
n'a pas été plus loin que ça.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, depuis l'annonce
du comité à être formé, de cinq fonctionnaires, dont
un sous-ministre, le comité n'a pas été formé?
Mme Ouellette: Attention, M. le député d'Orford,
vous prêtez à cet article qui a paru dans la Presse une mauvaise
interprétation dans le sens que ça n'est pas moi qui ai fait une
déclaration à la Presse. Des documents, des études, des
bouts d'études peuvent circuler au ministère, un journaliste peut
avoir la chance de mettre la patte dessus, mais, encore une fois, c'est pour
ça que je voulais vous corriger, ce n'est pas moi qui ai rendu publique
cette étude, si je peux dire.
Encore une fois, si des études dans ce sens sont en cours, ce
serait, je pense, surtout le ministère des Finances qui pourrait y
être intéressé, c'est-à-dire intéressé
à la formation possible d'une société de financement
immobilier.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, il n'y a pas eu
de comité formé. L'article n'était pas exact.
Mme Ouellette: Je vous avouerai qu'il y a des gens qui se sont
penchés là-dessus, mais la formation d'un comité formel
dans le sens que des gens auraient eu un mandat détaillé avec un
échéancier très précis...
M. Vaillancourt (Orford): II n'y en a pas eu.
Mme Ouellette: ... pour aboutir aux Travaux publics, à
quelque chose de très concret, qui irait dans ce sens, je dois vous
avouer qu'on y avait pensé, mais on n'a pas donné suite à
ça.
M. Russell: Sur le même sujet, je sais que, dans le
passé, cela a été un rêve du gouvernement central.
Est-ce que je pourrais croire que le gouvernement actuel est en train de copier
le gouvernement central, pour suivre ces idées émises par
certains hauts fonctionnaires, ou si le ministre a muté certains hauts
fonctionnaires au ministère des Travaux publics du Québec pour
arriver avec ces idées qui pourraient échapper au contrôle
gouvernemental?
Mme Ouellette: II ne faut surtout pas confondre entre les
visées que j'ai écrites à plus d'une reprise, étant
député de Hull, d'une commission de la capitale nationale qui
passe par-dessus toutes les juridictions locales, régionales et
provinciales, Dieu nous en garde. J'ai eu tellement à dénoncer
cette façon de procéder que je n'ai pas l'intention, de mon
côté, de fonctionner de cette façon, parce que ça
lèse, à mon avis, beaucoup trop la population.
M. Russell: Si je comprends bien la réponse du ministre,
elle ne serait pas favorable à un tel projet.
Mme Ouellette: Cela dépend du projet. Étant
donné qu'il n'y a pas de projet précis, il va sans
dire que je ne peux pas vous dire si je suis contre ou si je suis pour,
il n'y a pas de projet précis. Mais j'ai toujours été
contre le projet de la Commission de la capitale nationale dans l'Outaouais.
Vous pouvez en être assuré.
M. Russell: Et celui annoncé par le gouvernement central
d'une corporation de la couronne pour régir les constructions et les
locations d'édifices pour le gouvernement central?
Mme Ouellette: Ce n'est pas du tout la même chose, il ne
faut pas confondre. Parce que ce n'est pas précis comme tel, encore une
fois, je ne peux pas dire si je suis pour ou si je suis contre, dans ce sens,
ce n'est pas allé plus loin.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, c'est tout
simplement une déclaration que vous avez faite et qui a
été, comme vous le disiez, mal interprétée. (11 h
30)
Mme Ouellette: M. le député d'Orford, cela fait
deux fois et, pour la troisième fois, je vous rappelle que je n'ai pas
fait et vous le savez, je vous l'ai dit de déclaration.
C'est un article qui a été publié dans le journal La
Presse, sous la plume de M. Bellemare, qui a peut-être mis la main sur un
document provisoire. Il y a, comme vous le savez, dans plusieurs
ministères, des gens qui font des études, des suggestions, des
propositions qui peuvent ou qui ne peuvent peut-être pas non plus
être retenues.
Ce n'est pas, encore une fois, et pour la dernière fois, une
déclaration que le ministre des Travaux publics aurait faite à la
Presse concernant le sujet invoqué.
M. Vaillancourt (Orford): Cela clarifie la déclaration,
mais il aurait peut-être été préférable de
démentir cette annonce auparavant, étant donné que cela a
paru dans le journal La Presse le 22 août 1978.
Mme Ouellette: II y a effectivement des journalistes qui ont
communiqué avec moi. J'ai dit que c'était un document qui
n'émanait ni du ministre, ni de son cabinet.
M. Vaillancourt (Orford): Donc, cela n'existe pas?
Mme Ouellette: Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu d'étude et
de proposition. Je n'ai pas nié cette possibilité. Mais cela ne
s'est pas concrétisé et cela ne s'est surtout acheminé ni
au cabinet du ministre ni au Conseil des ministres. Je ne nie pas non plus, et
je le répète, que, si une telle proposition s'avérait
rentable pour le gouvernement ou pour les Québécois, ce serait
plutôt le ministère des Finances qui pourrait peut-être
être intéressé.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que c'est à la suite de
cela que vous avez déclaré, dans le Globe and Mail... On dit:
"Mme Jocelyne Ouellette croit que ce serait une bonne idée qu'un
ministère de la construction soit créé, afin de coordonner
tout le secteur de la construction d'édifices publics, bureaux, prisons,
écoles, hôpitaux, etc., excepté les routes."
Mme Ouellette: Vous ne confondez plus avec la
Société de gestion immobilière.
M. Vaillancourt (Orford): Je change, c'est un autre.
Mme Ouellette: Parfait.
M. Vaillancourt (Orford): Je parle du ministère de la
construction. La question a-t-elle déjà été
discutée au Conseil des ministres ou si ce n'est qu'une
déclaration? Premièrement, est-ce qu'il y a eu une
déclaration?
Mme Ouellette: Effectivement, j'ai consenti à une entrevue
téléphonique à un journaliste du Globe and Mail qui,
à la suite de la parution d'un article dans le Soleil, me demandait si
j'étais favorable à la constitution de quelque chose qui pourrait
s'appeler, éventuellement, un ministère de la construction.
À ce moment-là, j'ai dit que oui; je m'étais permise de
penser tout haut et de dire qu'il serait peut-être important d'analyser
la possibilité de confier éventuellement au ministère des
Travaux publics des travaux qui sont sous la juridiction de certains autres
ministères, sauf les Transports, bien sûr. Je pense, par exemple,
au réseau des affaires sociales, à l'Éducation, etc.,
à tout ce qui s'appelle construction et à tout ce qui peut
être construit par le gouvernement du Québec dans son ensemble.
J'y voyais la possibilité de regrouper des professionnels, des experts
de la construction et, à cet égard, je travaillais dans le sens
d'articuler des propositions qui, éventuellement, pourraient être
transmises au Conseil des ministres.
M. Vaillancourt (Orford): Le sens de votre déclaration
concernant le ministère de la construction, est-ce que cela veut dire...
Actuellement, le ministère des Travaux publics est un ministère
à services et aussi un ministère à construction. Cela ne
veut pas dire que le ministère des Travaux publics fait la construction
lui-même. Il donne des contrats à des entrepreneurs de
l'entreprise privée.
Mais le sens de votre déclaration, est-ce que cela veut dire que
vous formeriez une équipe sous la surveillance du ministère de la
construction? Que les travaux de construction seraient exécutés
après demande de soumission à l'entreprise privée? Le
ministère de la construction serait le maître d'oeuvre. Est-ce que
c'est cela?
Mme Ouellette: Ce serait surtout dans le sens de la coordination
des travaux. Vous savez, cela fait plus de cent ans que le ministère des
Travaux publics existe sous diverses formes. Il y a eu, au départ, le
ministère de la Colonisation; ensuite, le
ministère des Travaux publics a eu la responsabilité,
comme vous le souligniez ou comme le député de Brome-Missisquoi
le soulignait tantôt, de construire des routes, des ponts, des
édifices, etc. Il y a eu des changements au fur et à mesure de
l'évolution et des années.
Je voyais le ministère des Travaux publics ou
éventuellement le ministère de la construction comme un
ministère de coordination en ce qui touche la construction dont la
responsabilité incombe à certains ministères, dont le
ministère des Affaires sociales. C'est à l'étude, pour
répondre directement...
M. Vaillancourt (Orford): Mais c'est ce que le ministère
des Travaux publics fait actuellement.
Mme Ouellette: Non, le ministère des Travaux publics peut
construire dans le Grand Nord un hôpital à Fort Chimo, des
habitations, des logements pour infirmières, etc. Tantôt, c'est le
ministère des Affaires sociales qui construit un hôpital ou des
centres d'accueil, tantôt, c'est la SHQ qui construit des centres
d'accueil. Je me posais la question, à savoir si ce ne serait pas
souhaitable, pour accélérer encore davantage la
réalisation de ces constructions, que ce soit coordonné, sans
penser que le ministère des Travaux publics ou le ministère de la
construction pourrait se substituer... Il n'est pas question dans mon esprit en
aucune façon que cet éventuel ministère puisse se
substituer aux décisions incombant aux divers ministères et aux
divers ministres.
M. Vaillancourt (Orford): Mais je voyais que le ministère
des...
Mme Ouellette: Je m'excuse, cela irait essentiellement dans ces
fonctions qui jadis lui étaient dévolues.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, ce serait pour
mettre la construction de tous les ministères sous un même
toit?
Mme Ouellette: Vous dites, pardon?
M. Vaillancourt (Orford): Je dis: Si je comprends bien votre
interprétation du ministère de la construction, tous les
édifices qui sont construits actuellement par divers ministères
seraient construits par le ministère de la construction, mais la formule
serait la même qu'elle est aujourd'hui, la surveillance se ferait par le
ministère de la construction ou des Travaux publics, mais des
soumissions seraient demandées comme aujourd'hui.
Mme Ouellette: Oui, bien sûr, c'est évident.
M. Vaillancourt (Orford): Ce serait l'entreprise privée
qui continuerait à faire la construction?
Mme Ouellette: Bien sûr.
M. Vaillancourt (Orford): Ce serait tout simple- ment de
regrouper sous un même toit toutes les constructions de tous les
ministères.
Mme Ouellette: Sauf les Transports.
M. Vaillancourt (Orford): Sauf les Transports. C'est la
construction des routes.
Mme Ouellette: Présentement, on est en train
d'étudier ces possibilités-là. Je me suis permis d'en
parler. C'est pour cela que je faisais le parallèle avec le fichier
central tantôt. On en parle, on consulte, les gens nous font des
propositions, des suggestions et, partant de là, quand on se sent
suffisamment... Plutôt que d'arriver tout d'un coup comme un cadeau et
dire: Voici ce qu'on a l'intention de faire, je pense qu'il est important de
laisser mûrir la chose et de laisser les gens nous faire des suggestions
et des commentaires. Une fois qu'on se sent suffisamment prêt, on fait
des propositions concrètes et on les achemine là où cela
doit aller.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, le dossier n'est
pas encore complet, c'est seulement...
Mme Ouellette: C'est à l'étude.
M. Vaillancourt (Orford): ... à l'étude.
Mme Ouellette: On est en train d'articuler ces
possibilités-là.
M. Vaillancourt (Orford): Le dossier n'a pas été
présenté au Conseil des ministres encore?
Mme Ouellette: Non, je vous l'ai dit tantôt, le dossier n'a
pas été présenté au Conseil des ministres. Il n'y a
pas encore de mémoire.
M. Vaillancourt (Orford): Non pas le dossier, mais il n'y a pas
eu de consultation au Conseil des ministres.
Mme Ouellette: Non, pas encore, c'est en gestation
présentement.
M. Vaillancourt (Orford): Merci.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, si vous voulez me permettre,
j'ai manqué une partie de votre conversation. Dans les discussions qui
se poursuivent au ministère des Travaux publics, je crois comprendre que
des discussions ont eu lieu pendant plusieurs années, à savoir si
le ministère des Travaux publics ne devrait pas regrouper les
constructions de différents ministères, telles celles des
Affaires sociales, de l'Éducation, etc., si elles ne devraient pas
être regroupées chez vous. Y a-t-il des références
aux Travaux publics quant aux constructions qui sont surveillées par les
effectifs de votre ministère? Je conviens que ce ne sont
peut-être pas des bâtisses qui demandent les mêmes
normes de construction. Elles ne sont pas affectées non plus aux
mêmes fins. Constatez-vous que, quand un édifice est construit
sous la surveillance de l'Éducation, ou sous la surveillance des
Affaires sociales quant aux foyers pour personnes âgées, en ce qui
a trait au pied carré, on peut rejoindre assez valablement les
coûts que vous obtiendrez. Est-ce qu'il y aurait avantage à ce que
les Travaux publics soient maîtres de la surveillance?
Mme Ouellette: C'est tout cela qu'on est en train d'analyser
présentement.
M. Mailloux: Jusqu'à maintenant, vous n'avez pas de
référence, à savoir si les coûts qu'ils obtiennent
pour des édifices donnés... Est-ce que vous avez des exemples,
aux Travaux publics, d'édifices à vocation semblable? Je pense
que c'est un peu différent, quand même, de construire...
Mme Ouellette: Oui, c'est bien différent.
M. Mailloux:... un édifice pour loger des fonctionnaires
qu'un édifice pour loger des personnes âgées. Souvent, les
A-3 ou les A-4, il y a des problèmes particuliers; l'Éducation,
c'est un autre problème. Est-ce qu'il y a des références
directes qui vous permettraient...
Mme Ouellette: Siégeant au Conseil du trésor, on
est en mesure, parce qu'il y a des normes qui ont été
édictées quant à la construction et aux montants qui sont
affectés au budget des Affaires sociales, des Affaires municipales,
quand même de connaître les prix. Présentement, le point que
vous soulignez a déjà été porté à
notre attention, de sorte qu'on est en train de voir si, effectivement, on peut
faire des parallèles tout en soulignant, comme vous l'avez si bien fait,
que ce n'est pas la même chose. Un centre d'accueil pour personnes
âgées, il n'y a pas de commune mesure avec un édifice
administratif, il va sans dire.
M. Mailloux: J'aurais une deuxième question. On a
constaté dans le passé, peut-être pas par mauvaise
volonté, mais devant une volonté d'accéder aux demandes de
personnes qui réclament des loyers à prix modique on a vu
cela ici même, dans l'agglomération québécoise
les supposés logements à prix modique qui ont
coûté une fortune parce que les critères de construction
étaient tels que c'était devenu un non-sens complet. Est-ce
qu'entre les Travaux publics, la Société d'habitation du
Québec et le Conseil du trésor, il y a eu des directives de
données concernant les critères de construction, pour qu'on en
vienne à offrir quelque chose de valable et qui respecte un peu mieux le
sérieux qu'on doit donner à une construction?
Mme Ouellette: Je pense, M. le député de
Charlevoix, que c'est beaucoup plus serré, je pourrais dire beaucoup
plus suivi. Je ne suis pas ministre des Affaires sociales, ni ministre des
Affaires municipales et présidente du Conseil du trésor. Je pense
que les questions devraient être adressées à ces personnes
en temps et lieu, lors de l'étude de leurs crédits.
Par ailleurs, nous, aux Travaux publics, on travaille dans la
perspective d'une cohérence des politiques gouvernementales,
étant un ministère d'intendance et de services, en ce qui a
trait, notamment, aux achats, au fichier, à l'octroi des contrats en
utilisant le fichier central et à l'accentuation ou à
l'accélération des réalisations et des projets qui nous
sont commandés ou demandés.
On me souligne, à juste titre d'ailleurs, qu'au niveau de la
rénovation des bâtiments, on négocie entre autres avec le
ministère du Travail et, également, bien sûr, le
ministère des Affaires culturelles. En ce qui a trait au
ministère du Travail, on négocie avec lui pour adapter ses codes,
comme le Code du travail, pour qu'il n'y ait pas d'exagération. Alors,
il y a une coordination qui est faite avec les divers ministères pour
qu'on colle vraiment au Code du bâtiment et qu'on n'en déroge
pas.
M. Mailloux: Vous mentionniez il y a un instant le
ministère des Affaires culturelles qui vote des budgets pour la
rénovation de certains monuments historiques. Est-ce que vous êtes
maître d'oeuvre si le ministère des Affaires culturelles
décide d'une rénovation donnée? C'est le ministère
des Affaires culturelles, qui par ses propres moyens...
Mme Ouellette: Effectivement, tout à fait.
M. Mailloux: ... en fait la surveillance. (11 h 45)
Mme Ouellette: Là où le ministère des
Travaux publics a fait de la rénovation ou de la restauration, c'est
quand cela touche des bâtiments qui lui appartiennent, notamment la
chapelle du couvent du Bon Pasteur. C'est un édifice qui appartient au
ministère des Travaux publics et nous avons, l'an dernier,
procédé à la rénovation de cette chapelle, comme on
le fait, par exemple, pour les édifices A, B, C, D et E. La raison pour
laquelle on a eu à s'impliquer dans la rénovation, si je peux
dire, du quadrilatère du Jeffery Hale notamment, c'est parce que le
ministère des Travaux publics ou le ministre des Travaux publics est
responsable, au premier chef, de l'aménagement de la colline
parlementaire. Mais on ne se substitue pas aux prérogatives et aux
responsabilités des ministères, notamment du ministère des
Affaires culturelles.
M. Russell: Est-ce que le ministre...
M. Mailloux: Une dernière question. Tantôt, vous
avez mentionné, advenant qu'une décision soit prise dans le sens
que les Travaux publics deviennent responsables de l'ensemble des contruc-tions
pour des ministères donnés, qu'il y avait une
exclusion quant au ministère des Transports. Est-ce que vous
voulez dire par là que, même dans la partie du ministère
des Transports qui concerne la construction des postes dans les
différentes régions, dans les différentes divisions,
même là, il y aurait une exclusion qui serait laissée aux
Transports, étant donné que ce ministère disposerait des
forces nécessaires sur place pour la surveillance de ces
constructions?
Mme Ouellette: Disons que ce qu'on est en train d'étudier
présentement c'est, d'une part, tout ce qui peut toucher comme telle la
construction à partir de mandats dévolus à divers
ministères. Cela a un but bien précis. Je dis, moi, dans mon
esprit, que j'exclus les Transports, a priori; même si on l'étudie
quand même, j'exclus, pour le moment en tout cas, les Transports.
Dans notre esprit et dans mon esprit surtout, les buts ou le but
à poursuivre serait de voir à la régularisation, disons,
de la construction, à la répartition également des projets
dans le temps, le long de l'année financière et,
également, à la répartition selon les besoins de
l'ensemble de la population. Comme je vous le dis, c'est à
l'étude. On est en train de décortiquer tout ça, de
travailler sur diverses hypothèses. C'est en gestation. Je ne voudrais
pas m'allonger plus longuement là-dessus pour ne pas non plus vous
induire en erreur. Si, jamais, on opte, pour tel choix une fois qu'on aura
colligé toutes les informations, toutes les données, qu'on se
sera entendu sur des hypothèses qui deviendront, à ce
moment-là, des propositions, là, vous pourrez... d'abord et avant
tout, j'en informerai mes collègues et le Conseil des ministres et,
après ça, on pourra en discuter.
M. Mailloux: Est-ce que Mme le ministre aurait l'amabilité
de me dire si elle connaît la réponse? Vous avez, aux Travaux
publics, un ensemble donné de professionnels, qui sont habiles à
surveiller la préparation de plans et devis, architectes,
ingénieurs et autres spécialités. Mais quelles sont,
à travers les autres ministères, les forces qui sont en
présence à l'Éducation, au ministère des Affaires
municipales par rapport à la Société d'habitation du
Québec ou à d'autres ministères? Quel est le pourcentage
de l'effectif qui est éparpillé un peu partout ailleurs?
Mme Ouellette: Oui, en fait, on est en train de colliger tout
ça, parce que les noyaux sont d'abord aux Affaires sociales, à
l'Éducation, un peu à l'Agriculture et un peu au ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Les pourcentages exacts, il
faudrait les leur demander, mais on est en train de colliger ça. J'ai
déjà dit que, dans cette perspective, des fonctionnaires
éparpillés aux quatre vents c'est l'expression que j'avais
utilisée à ce moment-là il y aurait peut-être
lieu de les inviter à travailler peut-être sous un même
toit, toujours dans l'esprit de coordonner, de planifier encore davantage,
toujours par souci... C'est peut-être, sans vouloir être
prétentieuse d'aucune façon, quand finalement on sait où
on s'en va dans notre ministère, que les constructions sont en chantier,
qu'on a une perspective, que ça va très bien, qu'on peut se
permettre, à ce moment-là, d'envisager ce genre de
possibilité, si je puis dire, et ce souci qu'on a d'être encore
plus efficace et d'aller encore plus loin.
M. Russell: M. le Président, j'ai quelques questions que
je voulais poser au ministre. On a parlé tout à l'heure de la
construction et de la rénovation de bâtisses par le
ministère des Affaires culturelles. Est-ce que le ministre trouve que
c'est normal que le ministère des Affaires culturelles, est-ce qu'il ne
devrait pas avoir une équipe de fonctionnaires qui se
spécialisent dans la rénovation, qui fassent eux-mêmes
leurs propres rénovations, sans contrôle du ministère
gestionnaire, je veux dire celui de la construction, le ministère des
Travaux publics?
Mme Ouellette: Eux-mêmes s'interrogent présentement.
On a des conversations et des rencontres suivies là-dessus.
Présentement, ça leur est dévolu. Ils s'acquièrent
très bien de leur tâche, mais ils s'interrogent également
sur cette question et nous de même, avec eux.
M. Russell: Actuellement, le ministère des Affaires
culturelles fait l'entretien des bâtisses en plus des parcs.
Mme Ouellette: Oui, Place Royale, vous avez raison. C'est ce
ministère qui gère...
M. Russell: Est-ce que le ministère des Travaux publics
fait du travail pour les Affaires culturelles et quel est le genre de travail,
s'il en fait?
Mme Ouellette: Non, c'est essentiellement du support technique au
niveau de l'évaluation, notamment, des loyers. Quand on a besoin de
nous, on s'y prête; on va leur donner un coup de pouce, un coup de main.
Mais, essentiellement, c'est un support technique.
M. Russell: C'est une information pour notre besoin, pour mieux
faire notre affaire ou la faire à notre manière.
Mme Ouellette: II ne faut pas le prendre comme ça. Il y a
une coordination qui s'effectue d'un ministère à un autre. Si on
peut utiliser les services d'un fonctionnaire qui est dans tel
ministère, vous le savez comme moi, on prête ce fonctionnaire pour
X temps ou X mois et on est capable de travailler en
collégialité.
M. Russell: J'ai ici les documents des engagements financiers qui
me démontrent qu'il y a des contrats de gardiennage qui se donnent par
le ministère des Affaires culturelles à Pointe-du-Moulin,
à l'île Perrot, à Vaudreuil-Soulanges, pour trois ans.
C'est un contrat qui dépasse les $100 000 et qui me permet de me poser
des questions et de m'interroger. Parce que, de mémoire, si
je me rappelle bien, c'était la responsabilité, la
question de garder les bâtisses du gouvernement, du ministère des
Travaux publics.
Mme Ouellette: Comme je vous le soulignais tantôt, ces gens
aussi se posent la question et on travaille ensemble, avec eux et d'autres
ministères, afin que, encore une fois, on puisse coordonner toutes ces
activités, en ne nous substituant pas à la responsabilité
des ministres ou des ministères et qu'on puisse éventuellement
coordonner ce qui normalement devrait être dévolu au
ministère des Travaux publics.
M. Russell: Mais, s'il y a un accord prochain... Il me semble que
c'est assez facile. Il s'agit simplement de l'accord des chefs des
ministères, en l'occurrence des ministres, qui disent: C'est le
ministère des Travaux publics qui va prendre la responsabilité;
on passe devant le conseil et c'est réglé. Il me semble que
ça ne prend que quelques minutes à régler cela.
Mme Ouellette: Mais on a voulu, quand même, travailler de
façon assez sérieuse, parce que ce n'est peut-être pas
aussi simple. L'élément que vous soulignez, bien sûr,
ça peut prendre quelques minutes, quelques heures, mais, quand on a une
vue d'ensemble, il est préférable d'avoir des rencontres
soutenues et après ça d'accoucher passez-moi l'expression
d'un mémoire bien structuré, en bonne et due forme. Si on
en arrive à ça, encore une fois, l'information première
sera transmise d'abord et avant tout au Conseil des ministres pour
discussion.
M. Russell: Est-ce que, dans l'étude de ces grandes
politiques de construction dont on parlait tout à l'heure, on
prévoit également le contrôle de la construction des
écoles en même temps par le ministère des Travaux
publics?
Mme Ouellette: On envisage... Il va sans dire que le
ministère de l'Éducation était, dans le temps, le premier
constructeur au Québec on construisait beaucoup d'écoles
mais, avec la baisse de la natalité et le reste, il en construit
moins. Mais c'est une hypothèse qu'on envisage également.
M. Russell: Le ministère de l'Éducation
subventionnait la construction d'écoles faite par les commissions
scolaires. Dans le temps, les commissions scolaires étaient quand
même responsables. On en est rendu à un point où le
gouvernement paie totalement la construction des écoles dans presque
tous les milieux. Donc, je pense que le gouvernement aurait
intérêt à surveiller les dépenses d'un peu plus
près et je ne vois pas d'organisme mieux qualifié pour le faire
que le ministère des Travaux publics.
Mme Ouellette: Formellement, ce sont les commissions scolaires
qui construisent les écoles. C'est pour ça que je vous disais que
ce n'est pas aussi simple ce n'est pas compliqué ça
ne peut pas se régler en quelques heures ou quelques minutes. Alors, on
fait le tour, l'inventaire de tout ça.
M. Russell: J'aurais une autre question en ce qui concerne la
construction. On a parlé de normes tout à l'heure de conservation
d'énergie, de réaménagement des bâtisses en vue de
la conservation d'énergie. Je voudrais savoir du ministre si c'est
normal que dans les normes de construction il n'y ait pas une loi au
Québec qui exige qu'il y a des normes minimales d'isolation pour
conserver cette énergie immédiatement au lieu d'attendre, de
laisser construire les édifices...
Mme Ouellette: Pour les édifices publics...
M. Russell: ... et de les rénover ensuite?
Mme Ouellette: Oui, dans les édifices publics, vous savez
comme moi que mon collègue à l'énergie, M. Joron, a
présenté un livre blanc. On s'est associé je vous
l'avais souligné lors de l'étude des crédits l'an dernier
à son projet. Le Conseil du trésor a alloué au
ministère des Travaux publics cette année les sommes
nécessaires pour mettre de l'avant sa politique en ce qui a trait
à la conservation de l'énergie dans les édifices publics.
On pourra tantôt, lors de l'étude des crédits, vous donner
en détail toutes les informations et vous parler des édifices sur
lesquels on va surtout axer notre travail et nos études cette
année.
M. Russell: Le ministre n'est pas obligé de me
répondre immédiatement, mais, s'il existe des normes minimales
d'isolation à l'intérieur de la construction des édifices
publics, il pourrait peut-être les déposer cet après-midi
ou demain.
Mme Ouellette: Oui, effectivement, on va pouvoir en parler en
détail.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, j'ai quelques questions
supplémentaires, une d'abord qui concerne le sujet dont vient de parler
mon collègue. Lors des réparations effectuées l'an dernier
au manoir Richelieu par les services du ministère du Tourisme je
n'ai pas assisté aux réparations qui ont été
effectuées sur les murs j'ai reçu un appel anonyme d'un
fonctionnaire de l'Hydro-Québec me demandant, comme
député, pourquoi le ministère venait d'effectuer des
travaux d'importance je pense que c'étaient des travaux de
quelques centaines de milliers de dollars et qu'aucun isolant n'avait
été mis à l'intérieur des murs. La question que je
voulais poser est celle-ci: Est-ce que la politique de la sauvegarde de
l'énergie est à ce point récente, ou il y a un an n'en
voyait-on pas déjà les dangers? Pourquoi de telles erreurs
ont-elles pu être commises? Est-ce que les directives données
quant à la conservation sont très récentes?
Mme Ouellette: Écoutez! Je dois vous dire que ça
relève du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, ça ne relève pas des Travaux publics...
M. Mailloux: Je n'accuse d'ailleurs pas le ministère.
Mme Ouellette: Non, je sais, d'accord.
M. Mailloux: Mais je demande s'il y a une coordination entre les
ministères pour sauvegarder l'énergie.
Mme Ouellette: Effectivement, il y en a une maintenant. Je peux
répondre pour le ministère des Travaux publics. On en a une, on
s'est inscrit dans la politique du ministre délégué
à l'énergie. Et, pour avoir vu des rapports d'autres
ministères, eux également se sont inscrits dans cette politique.
On avait, suivant un cheminement critique assez serré, un certain temps
pour soumettre les travaux devant être effectués et la politique
que les divers ministères devaient suivre tout en s'ins-crivant, bien
sûr, dans la politique de conservation de l'énergie.
M. Mailloux: Une autre question, dans un autre ordre
d'idées...
Mme Ouellette: Je dois vous dire également que le
programme que le ministère des Travaux publics a mis de l'avant, on l'a
vraiment fait circuler dans tous les ministères, et bon nombre de ces
ministères se sont inspirés des recommandations du
ministère des Travaux publics.
M. Russell: Une autre question au sujet de l'énergie. Je
n'en fais pas une question de blâme, c'est simplement une constatation
que je déplore, tant au niveau provincial que fédéral. (12
heures)
On laisse actuellement construire de nouveaux édifices, tant des
gouvernements que de l'entreprise privée, sans qu'il n'existe aucune
loi, ni fédérale, ni provinciale, qui exige un minimum
d'isolation à l'intérieur des bâtisses et, par contre, on
se retourne et on dépense des millions de dollars pour donner de l'aide
à ceux qui veulent isoler à nouveau des vieilles constructions.
Je trouve ça un peu ridicule, on pourrait commencer par instaurer une
loi au niveau fédéral; si le fédéral ne le fait
pas, le provincial devrait agir, avoir une loi qui dise: Dans les constructions
du Québec, vous avez le pouvoir de le faire, la norme minimale
d'isolation devrait être X avant de commencer à isoler les
vieilles bâtisses. C'est ce qu'on ne fait pas et je ne crois pas que ce
serait si compliqué que ça.
Que le ministre fasse diligence dans ce sens, comme s'il était le
ministère de la construction.
Mme Ouellette: C'est sûrement la raison qui animait mon
collègue, le ministre d'État à l'énergie, quand il
a présenté son livre blanc. Vous ne pouvez pas savoir le nombre
de rencontres que le ministre d'État à l'énergie fait avec
ses collègues, il nous sensibilise constamment, nous informe de
ça. Je vais également, parce que je me suis inscrite à
cette politique, transmettre vos propositions à mes collègues qui
ont la responsabilité de divers édifices.
M. Vaillancourt (Orford): Le gouvernement a des inspecteurs qui
sillonnent la province pour surveiller l'électricité, la
plomberie, il pourrait aussi bien y avoir des inspecteurs qui surveilleraient
l'isolation des maisons mises en chantier actuellement.
Mme Ouellette: En fait, on commence presque dès le
début, on ne peut pas faire ça du jour au lendemain; il n'en
reste pas moins qu'on est vraiment animés par ce souci de conservation
de l'énergie et, encore une fois, en ce qui a trait aux Travaux publics,
on en parlera aujourd'hui ou demain, vous allez voir les mesures
concrètes et pratiques que le ministère a mises de l'avant pour
la conservation de l'énergie de ses édifices.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre me dirait s'il arrive,
à quelques occasions, que les employés du ministère
construisent eux-mêmes un édifice quelconque, d'importance
relative, est-ce qu'il arrive parfois que vos propres fonctionnaires fassent
des constructions dans la province?
Mme Ouellette: Non. Les grosses constructions ne sont pas faites
en régie. Ce sont surtout les réaménagements qui sont
faits en régie et...
M. Mailloux: Même de petites constructions.
Mme Ouellette: ... les choses urgentes, bien sûr.
M. Mailloux: Ma question avait pour but le
phénomène suivant: quand il y a eu une modification au
règlement de placement dans la construction l'an passé, deux
ministères avaient été exemptés, quant aux
réparations, de l'obligation de rencontrer les exigences du
règlement de placement pour les employés de la construction, soit
le ministère des Affaires sociales et celui de l'Éducation. Tout
ce qui était considéré comme travaux à
l'intérieur d'un édifice donné, on pouvait en faire
l'entretien sans rencontrer les prescriptions du règlement de placement.
Je n'ai pas entendu dire qu'il y ait eu, aux Travaux publics, une exclusion
pour les travaux d'entretien. Je conviens que pour ce qui concerne les 1000
heures, les employés que vous avez en maçonnerie, en plomberie,
en électricité peuvent rencontrer le règlement, ils ont
les 1000 heures voulues. Mais qu'arrive-t-il des journaliers qui sont
employés à la réparation d'édifices? Est-ce qu'ils
sont exclus également de l'imposition du règlement de votre
collègue du ministère du Travail?
Mme Ouellette: Les employés du ministère ne sont
pas régis par ce règlement, c'est une norme, c'est acquis dans
les conventions collectives, dans
la Loi de la fonction publique et je vais revenir à votre
question précédente, quand vous parliez de constructions
importantes effectuées par des employés de mon ministère.
Je dois vous dire qu'il y a une seule exception, c'est dans le grand Nord, pour
l'hôpital et une vingtaine de maisons d'infirmières qui sont en
construction et cela, bien sûr, c'est fait en régie par les gens
des Travaux publics.
M. Mailloux: Encore là, ils sont exclus de la
directive.
Mme Ouellette: Pour la deuxième partie de votre question,
ils sont exclus par une loi de la fonction publique.
M. Mailloux: Est-ce que j'ai compris que c'était
contesté?
Mme Ouellette: C'est contesté par les gens de la
construction, mais pas au gouvernement. C'était assez clair, parce
qu'ils l'ont repris dans la Loi de la fonction publique.
M. Mailloux: Ayant assisté à la commission
parlementaire, je sais qu'on accusait vertement le gouvernement, comme les
gouvernements précédents, de faire quantité d'exclusions,
quand il s'agissait de ses propres employés, qu'on pouvait employer
à des conditions pas mal inférieures à ce qu'exigent les
décrets de la construction.
Mme Ouellette: Mais c'est peut-être aussi compte tenu du
caractère permanent des emplois dans la fonction publique, à ce
moment-là.
M. Mailloux: Et si vous avez à faire l'entretien et que,
en dehors de vos fonctionnaires permanents, journaliers ou autres, vous devez
engager des occasionnels, est-ce que, à ce moment-là, vous
devenez soumis?
Mme Ouellette: Non, et ils ne sont pas couverts non plus.
M. Mailloux: Ils ne sont pas couverts non plus?
Mme Ouellette: C'est contesté, mais cela n'est pas
couvert.
M. Mailloux: Comme dirait Michel Chartrand, "deux poids, deux
mesures".
M. Vaillancourt (Orford): Cela veut dire que le gouvernement
désobéit.
Mme Ouellette: Non, le gouvernement ne désobéit
pas. Il suit l'application de la Loi de la fonction publique et des conventions
collectives, comme je le soulignais tantôt.
M. Mailloux: II ne la suit pas pour les employés
occasionnels, qui ne sont pas des employés permanents.
Mme Ouellette: Mais ces employés sont aussi
syndiqués. Il y a, bien sûr, des dispositions, dans leur
convention collective. Cela se négocie comme pour n'importe quel
travailleur syndiqué au Québec. C'est ce qu'ils ont
demandé. Ce n'est pas, encore une fois, contesté par eux. C'est
ce qu'ils ont désiré. C'est ce qu'ils ont obtenu lors de la
signature de leur convention collective.
M. Russell: Je ne conteste pas l'affirmation du ministre, mais je
comprends mal que si le ministère des Travaux publics a des
constructions à faire, n'importe quoi, en province, et qu'il engage un
occasionnel pour une, deux ou trois semaines, il ne soit pas soumis
même pour la construction à la réglementation
provinciale.
M. Mailloux: Même pour l'entretien.
Mme Ouellette: C'est très rare qu'on engage des
occasionnels. On en a même diminué le nombre. On fait appel
à l'entreprise privée. On l'a fait dans le Nord, comme je le
soulignais tantôt, et dans le cadre de l'opération
solidarité économique. C'est assez marginal, quand
même.
M. Vaillancourt (Orford): C'est surtout pour les constructions
à l'étendue de la province?
Mme Ouellette: Non. C'est l'entreprise privée.
M. Vaillancourt (Orford): Sur l'entretien, est-ce que vous
appliquez la même politique?
Mme Ouellette: Là aussi, c'est l'entreprise privée.
On signe des contrats et c'est l'entreprise privée qui s'occupe de ces
travaux.
M. Vaillancourt (Orford): Si mes collègues ont
terminé, j'aimerais aborder un autre domaine.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que c'est un domaine
qui est touché spécifiquement par un élément d'un
programme?
M. Vaillancourt (Orford): C'est en général. M. le
Président, Mme le ministre déclarait que le gouvernement ne
créera pas, à court terme, de commission de la capitale
nationale. Si je me souviens bien, en juillet 1978, cela avait
été fortement recommandé au gouvernement, par le
comité spécial qui avait été formé de la
Commission d'aménagement de la Communauté urbaine de
Québec et du comité mandaté pour soumettre un
schéma d'aménagement pour ce secteur de la vieille capitale.
C'était une annonce qui avait paru dans le Soleil du 3 mars 1979.
J'aimerais savoir du ministre pourquoi cette recommandation a
été mise de côté. Est-ce que c'est à cause de
la politique incertaine qui existe actuellement?
Mme Ouellette: Non. Je vous l'ai dit tantôt, M. le
député d'Orford, je ne suis pas réfractaire à la
mise sur pied d'une société d'aménagement de la colline
parlementaire ou de Québec. Je n'ai pas dit
qu'on avait mis le projet de côté. J'ai dit qu'à
court terme...
M. Vaillancourt (Orford): C'est ce que je vous ai
demandé.
Mme Ouellette: J'allais faire part à la population,
notamment de Québec, de la ville de Québec, des divers projets,
du cheminement que le ministère des Travaux publics entendait suivre
dans l'année qui venait. Je vous ai également souligné
tantôt qu'il y a un mémoire qui a été
présenté au comité permanent de l'aménagement, qui
va dans le sens des recommandations de la CACUQ notamment.
C'est en discussion présentement et j'ai tout lieu de croire
qu'un jour, et avant longtemps probablement, on sera en mesure de
présenter un projet de loi bien articulé, parce qu'il faut aller
devant l'Assemblée nationale. Un projet de loi sera probablement
présenté qui ira dans le sens de la formation d'une
société d'aménagement de la capitale nationale. C'est
à l'étude, c'est en pourparler présentement. Quand on sera
prêt, on le présentera.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, ce projet de loi
formerait un organisme qui ne s'appellerait probablement pas la Commission de
la capitale nationale, parce que, comme vous le disiez tout à l'heure,
vous étiez un peu...
Mme Ouellette: Je suis un peu réfractaire à cette
appellation-là, on pourrait l'appeler une société
d'aménagement.
M. Vaillancourt (Orford): ... réfractaire à cette
appellation-là, vous l'appelleriez d'un autre nom, mais il remplirait
les mêmes ou à peu près...
Mme Ouellette: Pas nécessairement, mais enfin, parce que
c'est en discussion présentement, je pense qu'il serait
prématuré de s'allonger plus longuement là-dessus.
M. Vaillancourt (Orford): Mais cela viserait le même
but?
Mme Ouellette: Cela viserait essentiellement l'aménagement
de Québec, de la capitale nationale des Québécois.
M. Vaillancourt (Orford): Et de la colline parlementaire.
Mme Ouellette: Bien sûr, c'est inclus à
l'intérieur de cela.
M. Vaillancourt (Orford): Cela clarifie mon affaire. Est-ce que
vous avez des questions, vous autres?
Le Président (M. Dussault): II semble qu'on soit
prêt à faire l'étude dés programmes, les uns
après les autres. J'appelle donc le programme 1, allocation de l'espace
et de l'équipement, et l'élément 1, acquisition d'espaces
existants.
Allocation de l'espace et de
l'équipement
M. Vaillancourt (Orford): Pour ce qui concerne le programme 1,
est-ce qu'on étudie globalement les trois...
Mme Ouellette: On peut passer programme par programme,
élément par élément et on pourra peut-être
répondre à toutes les questions qui pourraient survenir en cours
de route.
M. Vaillancourt (Orford): Vous préférez
étudier le programme 1, élément 1, élément
2, élément 3, un par un plutôt que le programme
globalement?
Le Président (M. Dussault): J'en avais fait l'appel, M. le
député, puisque j'avais posé la question et Mme le
ministre avait signifié clairement qu'elle souhaitait qu'on fasse
l'étude élément par élément.
M. Vaillancourt (Orford): À l'élément 1,
j'aimerais demander au ministre si le ministère des Travaux publics
songe à acquérir l'immeuble de Dupuis et Frères, à
Montréal.
Mme Ouellette: Non.
M. Vaillancourt (Orford): II pourrait aménager, dans ces
locaux, la bibliothèque et les archives nationales, etc. Est-ce
que...
Mme Ouellette: Non.
M. Vaillancourt (Orford): Qu'est-ce qui se passe?
Mme Ouellette: Conservation de l'énergie.
M. Vaillancourt (Orford): Ce qu'il y a de pire, c'est que nos
débats ne seront pas enregistrés.
Une voix: Non, il y a quand même
l'électricité. M. Vaillancourt (Orford): Ah bon!
Mme Ouellette: Non, j'ai répondu, je pense, directement
à votre question. Le ministère des Travaux publics et le
gouvernement du Québec n'ont pas l'intention d'acheter l'ancien
édifice de Dupuis et Frères.
M. Vaillancourt (Orford): II n'y a aucune...
Mme Ouellette: L'ancien magasin de Dupuis et Frères.
M. Russell: On ne loue pas l'espace du tout? Mme Ouellette:
Pas du tout.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, il y a eu des
pourparlers au début, mais le dossier est fermé?
Mme Ouellette: C'est-à-dire qu'on a évalué
rapidement l'état du bâtiment, etc. et on s'est vite rendu
à la conclusion que ce n'était pas possible d'acheter cet
édifice-là.
M. Russell: On loue beaucoup d'espace à la Place
Desjardins actuellement. Combien a-t-on d'espace de loué?
Mme Ouellette: On est propriétaire... M. Russell:
Copropriétaire.
Mme Ouellette: ... à 49%, copropriétaire à
49% des espaces locatifs.
M. Russell: Cela m'intéresse de savoir le nombre d'espaces
qu'on occupe, si on est copropriétaire. Si on est copropriétaire,
pourquoi paie-ton un loyer?
Mme Ouellette: D'ailleurs, comme vous le savez, notre
sous-ministre adjoint, M. Careau, est président de SODEVIQ.
M. Mailloux: En addition à la question posée par
mon collègue...
Mme Ouellette: Je dois vous dire que le gouvernement loue 619 207
pieds carrés sur 1 500 000 pieds carrés. (12 h 15)
M. Vaillancourt (Orford): 619 000...
Mme Ouellette: 619 207 pieds carrés sur 1 500 000 pieds
carrés. Le reste est occupé par des commerces, comme vous le
savez, l'hôtel, SNC et la CUM.
M. Russell: Quel est le prix payé par le loyer, par le
gouvernement du Québec?
Mme Ouellette: La moyenne est à peu près...
Il y a des espaces situés à différents endroits,
mais la moyenne est d'environ $11.50 le pied carré.
M. Mailloux: Aux questions posées par mon collègue,
vous dites avoir loué quelque 600 000 pieds carrés pour SODEVIQ
sur un total de 1 500 000 pieds. Dans les discussions avec SODEVIQ, je pense
qu'on se rappellera qu'il y avait une philosophie qui avait été
avancée, à savoir... Je devrais poser une question avant: Combien
reste-t-il d'espaces inoccupés à Place Desjardins? 10% ou
20%?
Mme Ouellette: Les espaces à bureaux sont occupés
actuellement à 99%.
M. Mailloux: 99%. La philosophie qui prévalait dans le
temps, à savoir, pour le bénéfice des commerces, de
l'hôtel et de tous ceux qui auraient d'autres vocations, ne pas louer en
entier aux fonctionnaires, est-ce que cela a été suivi ou a-t-il
fallu, pour arriver à 99%, que le gouvernement occupe des espaces?
Mme Ouellette: Non, en fait, le principal espace occupé
par le gouvernement, c'est la tour occupée par le ministère du
Revenu. Elle est occupée entièrement depuis plusieurs
années, depuis le début, par le ministère du Revenu. On a
ajouté après cela l'Editeur officiel dans les espaces
commerciaux, mais dans les autres tours il n'y a pas eu d'invasion de
fonctionnaires. Il y a eu des sociétés autonomes, par exemple, la
Commission des accidents du travail qui a aménagé, mais le reste,
c'est l'entreprise privée et les institutions du mouvement
Desjardins.
M. Mailloux: La philosophie qui se dégageait, vous l'avez
suivie passablement.
Mme Ouellette: Oui.
M. Mailloux: Quand vous avez mentionné tantôt le
montant au pied carré payé pour des bureaux ordinaires, vous avez
fait exception, forcément, de certains prix supérieurs
payés par le ministère de l'Industrie et du Commerce pour des
kiosques internationaux et ces choses-là, où c'étaient des
espaces à prix spécifique.
Mme Ouellette: ... d'accord. Le ministère de l'Industrie
et du Commerce n'occupe pas de locaux d'exposition de façon permanente,
peut-être dans des occasions spéciales. Évidemment,
l'Editeur officiel, qui a un magasin dans les espaces commerciaux, paie des
loyers comparables aux autres commerces.
M. Russell: Est-ce que les loyers payés par l'entreprise
privée actuellement se comparent à ceux payés par le
gouvernement?
Mme Ouellette: II y a certains espaces qui avaient
été loués avec option, dès le début de la
construction et de l'occupation du complexe, qui sont consentis à des
taux inférieurs. Le gouvernement en a quelques-uns, mineurs, et il y a
des entreprises également et des institutions du mouvement qui profitent
de loyers assez bas, qui représentent, en fait, les frais
d'exploitation; l'option doit s'exercer soit en 1980 ou en 1981. Cela avait
été loué pour quatre ou cinq ans à des grosses
entreprises qui ont des planchers, avec option qu'elles peuvent ou non
exercer.
M. Russell: Actuellement, est-ce que ça comprend
l'entretien des locaux, l'aménagement intérieur, est-ce que c'est
facturé au gouvernement ou à la société?
Mme Ouellette: Les frais d'aménagement étaient en
supplément...
M. Russell: L'entretien?
Mme Ouellette: ... comme les autres entreprises.
M. Russell: Et l'entretien, le chauffage,
l'électricité sont payés par la société?
Mme Ouellette: Les taux que nous avons donnés comprennent
les frais d'entretien et d'exploitation.
M. Russell: D'entretien...
Mme Ouellette: C'est-à-dire qu'il y a eu des frais
d'entretien supplémentaires qui ont été consentis pour des
rondes supplémentaires, les besoins additionnels qui ont
été identifiés par les ministères occupant ces
espaces et que le ministère des Travaux publics a payés, mais qui
font maintenant partie du bail, qui sont inclus... Il s'agissait d'un montant
de $167 000 par année, mais qui est inclus dans le montant moyen de
$11.50 que je vous donnais tout à l'heure.
M. Russell: Cela comprend les coûts de gardiennage qui est
fait par le gouvernement.
Mme Ouellette: Non, pas le gardiennage. M. Russell: C'est
l'entretien.
Mme Ouellette: Les frais du gardiennage par le gouvernement sont
payés séparément.
M. Russell: Séparément?
Mme Ouellette: Oui.
M. Russell: Là, vous parlez d'entretien?
Mme Ouellette: D'entretien, de nettoyage, les frais
généralement compris dans un loyer.
M. Russell: Oui. Si je comprends bien, l'entreprise privée
loue actuellement à une moyenne de $11 ou $12 du pied. Les frais de
chauffage, d'électricité, d'entretien sont assumés par la
société. Le gouvernement loue, lui, avec les mêmes
services, mais, il se fait de l'entretien supplémentaire.
Mme Ouellette: Mais non, c'est-à-dire que l'entretien
supplémentaire que j'ai mentionné tout à l'heure, c'est
arrivé dans le cours de l'année quand on a identifié
certains besoins additionnels de nettoyage. Cela a été inclus,
fait partie du prix moyen de $11.50 que nous payons. Évidemment, une
société ou un bureau privé d'avocat qui reçoit
beaucoup moins de gens, qui n'a pas les mêmes besoins que le
gouvernement, peut peut-être s'exempter ces frais qui représentent
une fraction. Au lieu de $11.50, ce serait peut-être $11.25 ou quelque
chose de cet ordre.
M. Russell: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait identifier les services qui ont été payés par le
gouvernement? Ces services supplémentaires dont le gouvernement avait
besoin et qui ont coûté $167 000 comprenaient quoi?
Mme Ouellette: Oui, semble-t-il, c'est possible de le faire.
Évidemment, je n'ai pas le détail ici.
M. Russell: Vous n'avez pas le détail ici.
Mme Ouellette: C'est de l'entretien ménager et c'est
peut-être de lui demander des nettoyages plus fréquents devant les
ascenseurs, dans les corridors. Je me souviens que c'étaient surtout ces
matières qui avaient été examinées.
M. Russell: Je suis convaincu que le ministre n'aurait pas
d'objection à nous déposer la liste de ces
aménagements.
M. Mailloux: Cela rejoint peut-être...
Mme Ouellette: Oui, de toute façon, je n'ai pas
d'objection à déposer le CT. Tout y est inclus.
M. Mailloux: Cela rejoint probablement un autre programme, quant
à vider la question, on n'y reviendra pas par après. Vous
êtes actionnaire à 49% de SODEVIC. On sait que, normalement, de
telles constructions amènent un déficit les premières
années. Je pense que c'est $3 millions dont on a parlé qui
était le dernier déficit.
Mme Ouellette: Vous ne nous avez pas laissé un cadeau en
passant, enfin.
M. Mailloux: Non mais on va voir ultérieurement. L'avenir
nous le dira. Est-ce qu'à 99% d'occupation, SODEVIC espère
boucler la prochaine année financière?
Mme Ouellette: II y a eu, comme vous le savez, dans le courant de
l'année, une opération de refinancement qui a été
rendue possible par deux... enfin, il y a deux arrêtés en conseil
dont vous semblez avoir pris connaissance. Le ministère des Finances
permettait un refinancement. Si vous me le permettez, je vais le lire
exactement. Un arrêté en conseil permettait la participation de
SODEVIC au financement de Place Desjardins et l'arrêté en conseil
3337 autorisait le ministère des Travaux publics à consentir des
augmentations temporaires des taux de location des espaces.
Voici ce qui s'est passé au cours de l'année. À
cause du refinancement, il y a eu des augmentations temporaires de loyer qui
ont été consenties par les locataires majeurs. Ainsi, le
mouvement Desjardins a consenti des augmentations de loyer de l'ordre de $3
millions, $2 900 000, et le gouvernement $1 million.
Le deuxième mouvement à l'intérieur du
refinancement a consisté en une diminution du taux
d'intérêt sur les obligations détenues par le mouvement
Desjardins de 2% pour six mois, ce qui a réduit les dépenses de
Place Desjardins de $1 250 000 pour l'année financière en
1978.
Le troisième, évidemment, le coeur du refinancement, c'est
un rachat de $125 millions d'obligations de première hypothèque
portant intérêt à 10% par année. Place Desjardins a
émis en remplacement des obligations à intérêt
conditionnel pour le même montant, mais dont le taux
d'intérêt est de 6% par année, pour les deux
première» années et, par la suite, ça varie en
fonction du taux préférentiel de prêts de la Banque
provinciale.
M. Russell: 6%, c'est un prêt des Caisses populaires
Desjardins.
Mme Ouellette: Pardon?
M. Russell: Au taux de 6%, c'est sûrement un prêt
consenti par les Caisses populaires Desjardins.
Mme Ouellette: Non, c'est le taux d'intérêt que
Place Desjardins paie maintenant sur $125 millions d'obligations à
intérêt conditionnel détenues par la Banque Provinciale et
pour lesquelles ladite banque a obtenu des garanties de la part des mêmes
prêteurs du Mouvement Desjardins que ceux qu'on avait au début.
Essentiellement, il s'agit d'une réduction d'intérêt de 4%
par année, soit $5 millions par année, seulement au chapitre du
financement.
M. Mailloux: M. le Président, tantôt, j'ai entendu
le ministre faire une observation peut-être amicale, mais qui, au journal
des Débats, dit "qu'on n'a pas laissé un cadeau". Étant
donné que j'ai été le signataire pour la partie
gouvernementale du bail en question, je voudrais lui rappeler certains faits
qui se sont produits à ce moment-là. Le parti dont elle fait
partie a été approché au moment de l'entente avec le
Mouvement Desjardins. On sait comment le Parti québécois a
toujours vertement critiqué l'accumulation d'édifices dans
l'ouest de Montréal, favorisant une clientèle que vous connaissez
au détriment de celle de l'est de Montréal. La bataille qui a eu
lieu à ce moment-là si ma mémoire est fidèle
c'était de tâcher de traverser la barrière entre
l'ouest et l'est et l'on savait pertinemment comme le Mouvement
Desjardins le savait d'ailleurs à ce moment-là qu'il y
aurait des risques calculés à construire un édifice aussi
important dans l'est de Montréal. J'ajoute simplement qu'avant que la
décision finale fut prise, je sais que certains de vos collègues
ont été approchés et mis au courant forcément de la
décision, du voeu exprimé par le Mouvement Desjardins et de
l'appui que voulait accorder le gouvernement du temps à essayer de faire
disparaître la barrière qui existait à ce moment-là.
C'est dans ce sens-là qu'a été mise en projet Place
Desjardins.
Mme Ouellette: Disons, M. le député de Charlevoix,
que la nouvelle construction du Centre ou du Palais des congrès à
Montréal va aider.
M. Mailloux: C'est peut-être dans la même
optique.
M. Russell: M. le Président, on possède 49% des
actions, on doit donc savoir quel est le déficit accumulé et le
déficit annuel projeté malgré la location des
édifices à 99%.
Mme Ouellette: Les pertes avant impôt et aux postes
extraordinaires, c'est le poste principal qui reflète un peu les
états financiers antérieurs, pour huit mois de fonctionnement en
1976, démontraient un déficit de $2 700 000. En 1977, pour douze
mois d'opération, $7187 000. En 1978, douze mois d'opération
également, $7 725 000. À la suite du refinancement, pour les
trois premiers mois de l'exercice 1979, les états financiers de Place
Desjardins démontrent un surplus de $725 000.
M. Russell: Pour les quoi?
Mme Ouellette: Les trois premiers mois de 1979, le 31 mars.
M. Russell: C'est à la suite des baisses
d'intérêt dans certains cas, des garanties
d'intérêts.
Mme Ouellette: Principalement.
M. Russell: À la suite du consentement, de la part du
Mouvement Desjardins, d'augmenter ses taux de location...
Mme Ouellette: Du gouvernement aussi.
M. Russell:... et du gouvernement qui sont les
propriétaires. Donc, c'est un profit plutôt camouflé. Si
j'étais de l'entreprise privée et que j'avais loué... Ce
sont des baux à long terme, je présume, qu'on a avec cette
corporation, je ne dirai pas fantôme, parce qu'elle existe... Ce sont des
baux de vingt ans?
Mme Ouellette: En moyenne.
M. Russell: Une moyenne de vingt ans. Je me demande ce qui
m'aurait convaincu de hausser mon bail de quelques millions pour faire plaisir
à une corporation qui s'est trompée dans ses calculs.
Mme Ouellette: II faut bien retenir une chose, l'opération
principale du refinancement consistait dans le rachat des obligations, ce qui
constitue un manque à gagner de $5 millions par année. Les
augmentations de loyer ne s'étendent pas seulement sur l'année
1979. À ce moment-là, je pense que les $725 000 de surplus
seraient pas mal aléatoires tandis qu'on prévoit, les ententes
actuelles prévoient que l'augmentation du Mouvement Desjardins ira
jusqu'au mois de décembre 1985...
M. Russell: De combien de millions? (12 h 30)
Mme Ouellette: $2 900 000 du 1er octobre 1978 au 31
décembre 1985. Cela donne peut-être
$1 le pied, quelque chose comme cela; ça varie avec le temps, de
toute façon.
M. Russell: Le gouvernement a consenti quelle augmentation?
Mme Ouellette: $1 037 000 du 1er octobre 1978 au 30 septembre
1980. La durée est beaucoup plus courte, il n'était pas requis
d'aller plus loin que ça. Je pense qu'il a été
établi durant ces discussions que le gouvernement avait
déjà fait une part appréciable dans toute
l'opération. La contribution du gouvernement est moins forte,
principalement pour pouvoir démontrer les bénéfices
disponibles, parce qu'il est prévu que toute l'opération... ce
genre de refinancement exige que soient disponibles des bénéfices
avant paiement d'intérêt, toujours tous les trois mois. C'est pour
cela que les périodes d'augmentation ont été
établies comme je vous l'indiquais tout à l'heure. C'est une
démarche volontaire évidemment.
M. Russell: Quel est le coût total de la construction?
Mme Ouellette: Près de $200 millions. Cela dépend
de ce qu'on comprend dans le coût de construction. Il y a beaucoup de
versions, dépen- dant des comptables qui examinent cela, mais les frais
de construction, jusqu'à maintenant, sont de tout près de $200
millions.
M. Russell: Et quel est le nombre de pieds carrés de
plancher?
Mme Ouellette: C'est de l'ordre d'environ 6 millions de pieds
carrés.
M. Mailloux: Le coût de la construction a été
modifié en cours de route, à quelques occasions, alors qu'on
vivait la période inflationniste la plus forte qu'a connue le
Québec. Je me rappelle que M. Alfred Rouleau s'est arraché les
cheveux à quelques reprises à chaque fois qu'il fallait changer
les montants prévus pour terminer les travaux.
Mme Ouellette: Cela a varié d'environ $140 millions
à $200 millions.
M. Mailloux: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Madame et messieurs, il est
passé 12 h 30. Nous devrions normalement mettre fin à nos
travaux. J'ajourne les travaux de cette commission sine die.
Fin de la séance à 12 h 32