L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de Mme Marwah Rizqy, cheffe de l’opposition officielle, M. André Fortin, whip en chef de l’opposition officielle, et M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de Mme Marwah Rizqy, cheffe de l’opposition officielle, M. André Fortin, whip en chef de l’opposition officielle, et M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mercredi 1 octobre 2025, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Sept heures cinquante-neuf minutes)

Mme Rizqy : Bonjour. Alors, hier, nous avons écouté attentivement le discours du premier ministre François Legault et on est tous sortis du salon rouge en se disant : Tout ça pour ça? On a eu droit, évidemment, à du réchauffé, mais j'aimerais juste relever la chose suivante. Un discours inaugural, le premier ministre dispose de deux heures pour nous parler. Donc, il avait amplement le temps, mais il a décidé d'uniquement utiliser 45 minutes pour nous dire quelles étaient ses priorités à lui. Or, il y avait des grands absents. Pas un mot sur les priorités des Québécois qui sont quoi. Pas un mot sur le logement. Pas un mot pour les jeunes familles qui ont carrément abandonné le rêve d'un jour être propriétaires. Pas un mot sur la crise de l'itinérance qui sévit partout au Québec, pas juste à Montréal, là, dans les villes, dans nos villages. Vous avez tous entendu hier le maire Bruno Marchand, à cet effet. Pas un mot pour nos jeunes, pas un mot sur notre jeunesse, là, dont le taux de chômage est plus élevé que la moyenne nationale, pas un mot pour eux. Pas un mot sur la qualité du français de nos jeunes en secondaire V, alors que l'éducation devait être sa grande priorité. Il me semble qu'il aurait pu aussi nous parler de nos régions. Alors, pas un mot sur la réforme du régime forestier. Alors, sincèrement, je me pose la question suivante : Est-ce qu'il n'en a pas parlé parce que ce n'est pas une priorité pour lui? Est-ce qu'il n'en a pas parlé parce qu'il n'y a pas de solution ou est-ce qu'il n'en a pas parlé parce qu'il n'a pas encore trouvé son bouc émissaire? Ou peut-être toutes ces réponses.

Maintenant, je vais céder la parole à mon collègue des régions.

M. Fortin :Merci. Hier, avant le discours de M. Legault, on vous a dit que la CAQ était complètement déconnectée des gens des régions, des besoins en région, mais après le discours de M. Legault, on peut vous dire que les gens des régions sont déconsidérés par la Coalition avenir Québec. En fait, M. Legault n'avait qu'une... un seul exemple à nommer pour ses succès en région. Et ça, c'était l'octroi d'un bloc d'électricité à une minière. On est rendus là, au Québec, là. C'est d'appuyer à travers des blocs d'électricité certaines entreprises. C'est ça, les victoires économiques en région de la Coalition avenir Québec. Mais il n'y avait pas un mot sur des agriculteurs, pas un mot sur la forêt, alors qu'hier encore Donald Trump s'en prenait au secteur forestier, s'en prenait aux travailleurs en région. Et M. Legault a basé une grande partie de son discours en disant : Ah bien, le monde a changé à cause de Donald Trump. Mais pourtant, il ne parlait pas à ceux qui étaient le plus affectés par les politiques de Donald Trump, c'est-à-dire les gens en région. Le but de M. Legault hier, là, c'était de nous faire oublier les sept dernières années. Mais pour les gens des régions, les sept dernières années, c'était des manifestations d'agriculteurs, c'était des pertes d'emplois liés à la foresterie. Ça, ça ne s'oublie pas avec un seul discours. André.

M. Morin : Merci, André. Hier, j'ai écouté le premier ministre. Il nous a parlé de la loi et l'ordre, la lutte au crime organisé, la lutte aux gangs de rue, la lutte aux prédateurs sexuels. Puis ce matin, j'ai lu ça : Absence de procureurs, manque de procureurs. Comment le premier ministre pense qu'il va être capable de faire la lutte au crime organisé, la lutte aux agresseurs sexuels sans procureurs? Moi, je peux vous en parler, autant en province qu'au fédéral, j'ai fait ça pendant 34 ans de ma vie. Vous aurez beau ramasser toute la preuve, si vous n'avez pas de poursuivant pour être capable de la déposer au tribunal, convaincre un juge, convaincre un jury, vous n'aurez pas de condamnation. Les gens vont ressortir. Pire que ça, les procureurs sont tellement débordés qu'il y a des dossiers qui traînent sur leur bureau puis qui ne seront peut-être pas judiciarisés.

Mettez-vous à la place d'une victime d'agression sexuelle qui se fait dire par la procureure : Moi là, je n'y arrive pas, je ne serai pas capable, votre dossier, là, ne sera pas judiciarisé. Pensez-y deux secondes. Une victime de violence conjugale. Pensez-y. Ils sont rendus là.

Bien, moi, ce matin, je tiens à dénoncer ça. Je peux vous dire sincèrement : J'ai mal à la justice au Québec.

Journaliste : Qu'est-ce que vous réclamez, exactement, par rapport aux procureurs, la réembauche de combien de postes, etc. ?

M. Morin : Alors, ce que je réclame, c'est d'abord que le ministre, le DPCP, le Conseil du trésor parlent à leur association de professionnels pour qu'ils soient capables d'embaucher suffisamment de procureurs pour être capables de faire le travail. Les procureurs, présentement, ont de 300 à 400 dossiers par procureur. Il en manque des dizaines, ils n'y arrivent pas. Donc, il faut absolument qu'ils soient capables d'en réembaucher. Puis il n'y a pas juste les procureurs, il y a aussi le personnel des palais de justice. Ils sont exténués, ils sont à bout.

Ça fait qu'il faut aussi être capable de les embaucher, que ce soient des greffiers, des greffiers spéciaux, etc. Ça ne va pas bien en justice au Québec, et c'est ça qu'il faut faire maintenant, mais il y a une chose qui est sûre : il faut remplacer les procureurs parce qu'il y a aussi des temporaires qui ne seront pas remplacés. Ça va accroître la surcharge de travail des autres. Il faut que ça arrête, il faut que ça arrête maintenant.

Journaliste : Est-ce que vous pensez que ces coupes-là, ça montre que, finalement, la priorité de la loi et l'ordre de M. Legault, c'est un peu de la frime?

M. Morin : Ah! d'après moi, c'est totalement de la frime, c'est du n'importe quoi. C'est du n'importe quoi. Si le premier ministre fait une déclaration comme ça, là, il faut d'abord qu'il soit capable de ficeler l'ensemble du dossier. Il faut qu'il soit capable de planifier, puis ça... on sait que la planification puis la CAQ, ça ne va pas ensemble, là, mais vous ne pouvez pas faire une déclaration comme ça puis là, créer des attentes dans la population, puis, après ça... pas capable d'embaucher du monde puis ne pas avoir assez de procureurs pour être capable de faire des poursuites. Ça ne fonctionne pas.

Journaliste : Mme Risky, les boucs émissaires de François Legault, vous avez dit : Dans certains enjeux, il n'a pas trouvé ses boucs émissaires, dans d'autres, il en a trouvé.

Mme Rizqy : Bien, habituellement, la liste est assez simple, pour François Legault, ça a été le Parti libéral du Québec, sinon, le Parti libéral du Canada, sinon, par la suite, c'était... bon, je pourrais continuer, souvent, il a mis les immigrants, par la suite, maintenant, bon, il y a certaines personnes qui ne sont plus dans son caucus. Alors, je ne sais pas, mais habituellement c'est assez circonscrit, ses boucs émissaires. Mais il y a aussi maintenant les syndicats, la guerre avec les syndicats qui s'ajoute à la liste.

Journaliste : C'est quoi votre état d'esprit aujourd'hui?

Mme Rizqy : Moi, je vous dirais qu'il est serein, moi, mon état d'esprit, mais j'ai encore beaucoup de questions pour François Legault. Je pense que... Hier, je l'écoutais, puis je me suis mis à la place de ses propres ministres, puis je me suis dit : C'est quoi, la feuille de route? Parce que je pense que, ce matin, il y en a plusieurs d'entre eux qui ne savent pas du tout qu'est-ce qu'ils doivent faire?

Journaliste : C'était trop vague?

Mme Rizqy : Excessivement vague. C'est quand même aujourd'hui l'anniversaire de François Legault, c'est son huitième... sa huitième année dans son mandat. C'est le député le plus expérimenté de l'assnat, là, c'est lui qui a 24 ans d'expérience et c'est un comptable de formation. Moi, je m'attendais à une feuille de route, mais on a eu des communications encore... Notamment, j'écoute André Morin, ça sonne creux quand on dit : Loi et l'ordre, mais, au même moment, on a le DPCP, on a le procureur de la Couronne qui dit : Oui, mais donnez-nous les moyens, donnez-nous les moyens de ne pas dire à une femme qui a trouvé le courage de porter plainte contre son conjoint, qui désire d'aller au bout du processus puis que le procureur, lui, doit la regarder et lui dire : Je ne peux pas. Je ne peux pas. Pas parce que je ne veux pas, ta cause est bonne, je n'ai juste pas les moyens. Ça ne fonctionne pas. Notre Québec mérite tellement mieux.

Journaliste : Vous n'avez pas voulu faire de l'âgisme hier. Est-ce que, là, vous diriez... quoi, que notre premier ministre est usé par le pouvoir? Il est au bout de son rouleau ou pas? Juste pour comprendre où vous voulez aller.

Mme Rizqy : Non, c'est que je parlais de son expérience. Moi, je m'attendais...

Journaliste : ...huitième année, est-ce que vous voulez dire qu'il est usé, qu'il est...

Mme Rizqy : Ah bien, ce n'est pas moi qui le dis, c'est même dans son... dans... Écoutez, vous étiez... plusieurs d'entre vous étiez au caucus de la CAQ. Dans ses propres rangs, les gens disent qu'il est usé.

Bien, la population, ils auront un choix à faire, mais moi, je peux juste vous dire que, devant nous, on a un homme qui nous recycle... Tu sais, il ne nous a pas parlé d'environnement, là, hier, mais, à quelque part, il y avait de l'environnement dans son discours, là : il nous a recyclé toutes ses promesses de 2014 et de 2018. Donc, c'est clair que moi, je m'attends à ce qu'un gouvernement qui est déjà en place depuis quelques années ait une feuille, là, de route, une feuille de marche puis qu'il dise : Voici où est-ce qu'on s'en va, comment qu'on va le faire. On ne peut pas juste dire : Aïe! on va remettre de l'argent dans les poches des Québécois. D'accord. Comment? On ne peut pas juste dire : Ah! c'est important, la loi et l'ordre. D'accord, mais on n'a pas de procureurs, comment qu'on va s'y rendre? On ne peut pas juste dire : Je donne instruction à mon ministre de se pencher là-dessus. De se pencher là-dessus? On a fermé le Parlement pendant deux semaines. Qu'est-ce qu'ils ont fait pendant deux semaines? Ils nous ont juste réchauffé le discours de 2018 pour nous le resservir sept ans plus tard?

Journaliste : Avez-vous été étonnée de voir M. Legault s'inspirer, là, visiblement, de Mark Carney avec son programme de soutien à des projets d'intérêts nationaux?

Mme Rizqy : Vous parlez de ce qu'il veut appeler le Q5?

Journaliste : Oui. Bien, en tout cas...

Mme Rizqy : De son C5, qui devient Q5, là, que j'ai entendu dans la radio, là? Non, non, je pensais qu'il s'inspirait de lui-même. Parce que je n'ai pas fabulé, là, j'étais en Chambre, décembre 2020, on a adopté le projet de loi n° 66. Il y avait exactement 182 projets accélérés à la demande de François Legault. Savez-vous combien de ces 182 projets accélérés ont été réalisés cinq années plus tard? Même pas le tiers. J'ai tout un tableau pour François Legault.      Donc, non, je pense qu'il s'inspire de lui-même, mais qu'en définitive il est en bout de piste puis il n'a pas été capable de livrer la marchandise. Alors, pourquoi qu'aujourd'hui, nous, les Québécois... pouvons-nous lui faire confiance pour être l'homme de la situation?

Journaliste : Quelle part des... de... du manque de ressources en éducation devrait-on imputer à l'immigration? Ce matin, dans Le Devoir, il y a des experts qui disent que ce n'est pas nécessairement lié, le fait qu'il y ait une augmentation des jeunes de l'étranger dans les classes et le fait qu'on manque de ressources, et tout ça. Ça, c'est quelque chose qui revient régulièrement dans le discours du gouvernement. Selon vous, quelle part doit être associée à ça?

Mme Rizqy : Bien, il faudrait demander d'abord au gouvernement de préciser qu'est-ce qu'il entend par immigration. Donc, par exemple, au ministère de l'Éducation, un enfant dans la catégorie dite immigration, selon le ministère de l'Éducation, ça m'inclut. Or, je suis née ici, je suis née à Montréal, mais, moi, on m'inclut là-dedans et on inclurait mes enfants potentiellement, parce que, dès qu'un des deux parents... Ah! non, pas mes enfants, désolée. Moi, je suis née ici. Donc, un autre exemple, inclut aussi lorsqu'un des deux parents n'est pas né ici... serait aussi issu de l'immigration. Donc, par exemple, une personne qui est mariée avec un Français et qu'ils ont des enfants au Québec, ils seraient aussi considérés dans la catégorie immigrants. Donc, je pense qu'on devrait peut-être resserrer, là, puis nous dire exactement qu'est-ce qu'on veut entendre. Moi, dans... Moi, je pense que, lorsqu'on parle d'immigration, c'est lorsque les deux parents ne sont pas nés au Québec, là. Mais la définition, en ce moment, est très large. Elle m'inclut dans les statistiques.

Journaliste : Mais êtes-vous à l'aise avec le fait que, régulièrement, le gouvernement parle notamment des immigrants temporaires et des enfants des immigrants temporaires, tout ça, qui... en fait, qui sont comme mis de l'avant pour expliquer le fait qu'on manque de ressources? Est-ce que c'est quelque chose qui vous dérange?

Mme Rizqy : Il y a un impact. On ne peut pas nier qu'avec toute la question, par exemple, des demandeurs d'asile, où est-ce que ceux qui ont été acceptés par la suite... il y a un impact, nécessairement, là. Il ne faut pas nier ça, c'est une réalité : il y a eu des effets dans nos écoles. Mais ce n'est pas uniquement ça qu'il y a eu comme effets.

Lorsque le gouvernement a décidé, là, d'aller, là, à fond de train dans les maternelles quatre ans, bien, un, ça a coûté excessivement cher par classe, on était loin du 122 800 $ promis en 2018, ça frôlait le, en moyenne, 1,2 million de dollars. Mais, au-delà d'avoir une classe, ça prenait un enseignant. Et ça, ils ne l'avaient pas budgété correctement. Donc, c'est pour ça que par la suite, Bernard Drainville, alors qu'il était ministre de l'Éducation, a sorti un petit mot, que je ne répéterai pas, au lexique, il a dit : Je ne voudrais pas vous... et il a décidé de dire : C'est terminé, parce qu'il a compris que ça ne fonctionnait pas. Mais je crois que c'est les priorités du gouvernement qui ont fait en sorte qu'on n'est pas capable aujourd'hui, en éducation, d'assurer d'avoir des enseignants qui sont soit qualifiés, soit légalement qualifiés. Ce n'est pas normal que le premier ministre de... François Legault, là, a dit que l'éducation, c'est sa grande priorité puis a dit la chose suivante : C'est correct d'avoir une personne qui a 18 ans ou plus dans une classe. Non. On mérite d'avoir au moins quelqu'un qui a un baccalauréat.

Journaliste : M. Legault veut recentrer le rôle des syndicats, c'est ce qu'il a dit. Est-ce que vous estimez que les syndicats, ils ont le droit de faire de la politique, de prendre des positions sur divers projets de loi ou diverses lois du Québec ou vous pensez qu'il faut qu'ils se recentrent juste sur négocier des conventions collectives?

Mme Rizqy : Nous, là, on ne veut pas commencer à museler les syndicats. S'ils veulent en parler, ils ont des... ils ont des instances, ils ont... ils peuvent voter entre eux. Mais tout ce qui est pour la transparence... on comprend qu'effectivement c'est important, la transparence. Mais, nous, notre rôle aujourd'hui, ça ne sera pas de museler les syndicats.

Journaliste : Mais qu'on utilise, par exemple, des sommes d'argent recueillies auprès des syndiqués, des membres... et pour contester des lois qui ont été dûment adoptées par l'Assemblée nationale... Comme législateurs, vous êtes obligé de défendre les lois adoptées de l'Assemblée nationale. Et là, il y a des syndicats qui les contestent en utilisant des cotisations syndicales. Est-ce que, pour vous, c'est acceptable?

Mme Rizqy : Bien, je ne sais pas comment ça a été adopté dans les instances. Donc, je n'aimerais pas m'insérer dans un débat que je ne connais pas précisément, là, là-dedans, dans leurs instances, si oui ou non les membres ont voté en faveur, comment, quel pourcentage. Je n'ai pas assez de détails pour revenir spécifiquement dans ce dossier-là.

Journaliste : ...deuxième question, là, la décision de Mme LeBel, là, d'éliminer le gel d'embauche, qu'est-ce que vous en pensez?

Mme Rizqy : Très bonne idée. On aurait aimé, dès le départ, qu'on n'aille pas là. Parce qu'il faut se rappeler, il a manqué plus d'un demi-milliard de dollars à cause de SAAQclic. Et au mois de juin, ils ont décidé d'aller piger ça où? Dans l'éducation, en réclamant 540 millions de dollars dans le réseau de l'éducation. Par la suite, Bernard Drainville a essayé de remettre la pâte à dents dans le tube, alors qu'à ce moment-là, les dégâts étaient faits, là. En juin et juillet, là, on est aux embauches, là. Il y a des gens qui n'ont pas été réembauchés, il y a des affectations qui ont été carrément annulées, des offres d'emploi aussi disparues pour les centres... les sites Web des centres de services scolaires. Donc, il y a eu des impacts, là. La rentrée scolaire, là, a été pas mal chaotique cette année parce qu'il nous manquait du monde. Il y a des enfants qui n'ont même pas eu le droit d'aller faire du cross-country parce qu'il n'y avait pas d'enseignant nécessaire pour le faire. Donc, oui, on est contents. On aurait aimé que, dès le départ, il n'ait pas touché à ce qu'on dit qui était le plus précieux, les enfants.

Journaliste : De M. Drainville, vous avez vraiment vu, dans les derniers jours, le gouvernement caquiste a procédé à la nomination d'Hélène Drainville, là, comme déléguée générale du Québec à Bruxelles. Est-ce que, pour vous, c'est une nomination qui est partisane? Elle entre en poste lundi prochain.

Mme Rizqy : Ah! Désolée. Non, j'ai... En tout cas, bien, tu sais, en tout cas, non, celle-là, je n'ai pas su. Je ne sais pas si...

Journaliste : ...c'est la soeur de M. Drainville, mettons. Donc, est-ce que ça soulève un problème en apparence?

Mme Rizqy : Je n'ai pas vu son CV et nonobstant les liens de parenté, c'est d'abord et avant tout une question de CV, là. Je ne commencerai pas à dire qu'une personne est forclose de postuler un poste à cause de ses liens parentaux, là.

Journaliste : Avez-vous l'impression que le premier ministre François Legault fait de la petite politique sur le dos des musulmans.

Mme Rizqy : Faites-vous référence à l'assaut contre l'islamisme radical?

Journaliste : Oui.

Mme Rizqy : J'ai lu le rapport Pelchat-Rousseau. Je l'ai relu hier après le discours inaugural parce que j'étais convaincue de ne pas avoir vu le terme «assaut» ni «islamisme radical». Et je vous reconfirme, après avoir fait une seconde lecture, ce n'est pas dans un rapport qui a été préparé par autant Mme Pelchat que M. Rousseau, qui se sont penchés sur cette question qui est importante, très importante. Et nulle part dans ce rapport, je ne l'ai décelé. Dans un discours inaugural, lorsqu'on dispose de deux heures de temps, on a beaucoup de temps aussi pour élaborer. Pourquoi que le premier ministre n'a pas élaboré sur le terme «assaut»? À quoi faisait-il référence? Qu'est-ce qu'il veut nous nous dire par «islam radical»? Qui il vise précisément? Parce que M. et Mme Tout-le-monde, malheureusement, des fois, ils ont besoin de savoir que le monde, ce n'est pas tous les musulmans. Il l'a dit, qu'il y a... Je ne parle pas des musulmans en général. Mais parle de l'islam aussi. Donc, malheureusement, les gens peuvent faire des amalgames. Qu'est ce que j'aurais aimé d'un premier ministre de tous les Québécois, c'est qu'il en profite aussi, lors de cette allocution, pour parler de tout ce qui est radical. Parce que non, ce n'est pas juste dans l'islam qu'il y a du radical. Il y en a partout, du radical.

Prenons par exemple Radio-Canada qui a sorti dernièrement quelque chose que moi, là, que je trouve... Honnêtement, j'ai trouvé ça surréaliste. Radio-Canada qui sort une vidéo qu'on peut voir sur Facebook, qui a été retirée par Méta, où est-ce qu'il y a 600 personnes qui se sont inscrites pour aller faire une contre-manifestation anti-islamisation le 29 janvier prochain devant la mosquée de Québec. J'aurais aimé entendre le premier ministre dire que, ça, c'est radical et que, ça, il fait un appel au calme à tout le monde, et que dire : Non, ça, ce n'est pas notre Québec. C'est ce que je m'attends d'un chef d'État.

Journaliste : Mais il attise les tensions selon vous entre les Québécois?

Mme Rizqy : Je ne veux pas aller là. Non. Ce que je l'invite à faire aujourd'hui, il va surement passer devant la passerelle devant vous. C'est une occasion, M. Legault, de rappeler que non. On a tous un devoir de mémoire, le 29 janvier. Il y a quand même 600 personnes qui se sont inscrites. Ce n'est pas rien.

Journaliste : Ouais, mais là vous présumez qu'il est favorable à une telle manifestation parce qu'il...

Mme Rizqy : Non. Je lui demande que s'il parle d'un type de radicalisme, il doit parler de d'autres types de radicalisme. Il ne peut pas uniquement viser une communauté.

Journaliste : ...une citation comme ça, c'est la conséquence...

Mme Rizqy : Le radicalisme...

Journaliste : ...qui prouve que M. Legault...

Mme Rizqy : Non. Le radicalisme existe dans différentes formes. On ne peut pas adresser qu'une seule forme de radicalisme.

Journaliste : Et donc, il y a quand même une priorité qui a été identifiée dans le rapport dont vous parlez. Pourquoi il... Pourquoi il en parle dans son discours selon vous?

Mme Rizqy : C'est pour ça que je lui demande de nous préciser sa pensée. Il avait deux heures de temps pour nous dire c'est quoi, un assaut. Quel est l'assaut qu'il voit? Qu'il nous le dise.

Journaliste : Bien, par exemple, est-ce que ce qui s'est passé à l'école Bedford, à votre avis, c'est un assaut contre les valeurs québécoises?

Mme Rizqy : À l'école Bedford, que j'ai moi-même dénoncée ici, que... je me suis levée en Chambre ici, que... j'ai forcé Bernard Drainville à finalement dire qu'effectivement on devait agir et que, finalement, il y a eu des conséquences... Dans l'affaire Bedford...

Journaliste : ...comme un assaut.

Mme Rizqy : Dans l'affaire Bedford, c'était, il faut se rappeler, là... un, c'étaient même des gens de la propre communauté dans l'école qui ont dénoncé. C'était aussi l'action de la direction générale du centre de services scolaire de Montréal, qui, malgré un rapport de 2017, avait décidé de le mettre sur une tablette. C'étaient aussi des gens du syndicat qui ont décidé de ne pas protéger tous leurs membres. Il y a différents volets, dans l'affaire Bedford, puis je ne veux pas dénaturer l'affaire Bedford. On ne peut pas utiliser l'affaire Bedford pour faire de la politique, uniquement, mais...

Journaliste : Je comprends, mais les faits existent quand même.

Mme Rizqy : Bien, les faits aussi sont les suivants : qu'est-ce que M. Drainville a fait par la suite? Suivant le rapport qu'il a eu du ministère, il y a eu une enquête. Les gens ont perdu leur brevet d'enseignant. Alors, quelle est l'urgence, maintenant, d'agir, alors que ça a été réglé, ce dossier-là, et qu'effectivement il y a des directives claires qui ont été envoyées dans tout le réseau de l'éducation? Bernard Drainville, là-dessus, là, il a été impeccable, je dois le dire.

Journaliste : I'll jump in English. Miss Rizqy, about the Minister LeBel that is about to lift hiring limits for school boards, damage is done already, do you think that was like… How do you qualify what Mr. Drainville has done?

Mme Rizqy : It's not only Mr. Drainville. That was a call to action from the Premier Legault. He is the one who after… You saw the disaster with fiasco SAAQclic, that he was missing about half a billion dollars. He turned around, he's like : I need $500 million, and he turned around against whom? Against the students. Against the school boards and he said : I need that money.

And so that's why, in June, while everyone was like, in the school system, trying to hire language therapists, teachers, they said : We cannot hire you. A lot of them just went somewhere else. And then we had like the back to school in late August. Now we are missing again qualified teachers. We are missing again language therapists and we're missing so many staff in the school system. So, yes, this is again another mistake from Mr. Legault trying to make cuts on the back of the students.

Journaliste : And about QS and the PQ who left during the speech of the lieutenant-governor, Miss Jeannotte, yesterday… how did you feel about that, especially that it was taking place… what they were doing on September 30th?

Mme Rizqy : Now, we all voted. There was a motion about the monarchy and the lieutenant-governor, but, on the form, the way they have done it, they chose to do it on September 30th, which was the National Day of Reconciliation… the Truth and Reconciliation… And we have to remind ourselves that she is also from the First Nation. So, it was a lack of respect for her, and despite her title, we have to remind ourselves… we we have to remind ourselves that she is a woman, she's a person, and I think it was a lack of respect for her.

Journaliste : Do we have a radical Muslim problem in Qu.bec? And what did you think of that part of the Premier's speech?

Mme Rizqy : He used the word the «assault» of a radical Islamist, but he did not take the time to elaborate, to explain us exactly what he wants to say about assault, what he's talking about. And, when I read the report of Mrs. Pelchat and Mr. Rousseau, I never found the word «assault», «radical Islamist». That was not an issue that these two… like, these two people who were hired by the Government to produce a report that was in… report that I read, and I read it twice. After his speech, I read it a second time, and no, that wasn't there. So, I would like Mr. Legault to tell us exactly what he wants to say about the «assault». He had a lot of time to talk about it, and I hope that today he will make sure that he can clarify himself.

Journaliste : Did you hear anything yesterday about a group of people in orange who were invited by Mr. Bouazzi to come and listen to the speech that weren't allowed in because of their… shirts?

Mme Rizqy : N° , I didn't hear that.

Journaliste : OK.

Journaliste : And, you know, just your thoughts on him presenting all these plans and goals without much specifics, you know, one year to go before the election and it seems like he's still got a lot on his list.

Mme Rizqy : Well, his own list from 2018, because the only environment touch that he has is to recycle his own ideas, the one from 2018, the one from 2020. I have to remind Mr. Legault that he actually tabled Bill 60... Bill 66, and there were 182 projects in Bill 66. Bill 66 will expire in December, not even one third was completed on his own list, on his own priorities, honestly, like, he's lacking credibility. And I don't think anything can be done now. The damages are done.

Journaliste : Does it help him to create... you know, talking about the assault on... the Islamic assault is, does it help his him politically to create scary things happening out there to get people to vote for him? Is that... What's his intention in talking this way?

Mme Rizqy : I don't know. That's why I would like him to clarify what he was actually talking about. I have no idea. I am not in his head.

Journaliste : Question period today. I'm just wondering how you feel about, you know, being the chief question asker.

Mme Rizqy : Well, you know me, I love to ask questions. So, I'm ready.

Journaliste : Je ne comprends toujours pas si ça existe pour vrai ou pas, le radicalisme religieux au Québec. Pour vous, là, ça existe-tu ou ça n'existe pas ou...

Mme Rizqy : J'ai lu le rapport Pelchat Rousseau, ça n'a pas été mentionné par deux personnes qui ont été mandatées par le gouvernement pour nous en parler. Maintenant, j'aimerais savoir, suivant les mots de François Legault, le premier ministre, là, a fait un discours inaugural et a dit : Un assaut. C'est un terme qui est quand même chargé. Alors, à quoi fait-il référence lorsque nous parle d'assaut de radicalisme musulman... islamiste, pardon.

Journaliste : ...en français, sur les péquistes puis Québec solidaire qui ont quitté, là, devant le discours de la lieutenante-gouverneure.

Mme Rizqy : Bien, vous savez, sur le fond, on a tous voté sur une motion par rapport à la monarchie, le gouverneur, lieutenant gouverneur. Donc, sur le fond, on comprend, c'est sur la forme. Le 30 septembre est une journée nationale de commémoration pour se rappeler des victimes, des sévices. Et c'est une journée de vérité mais aussi de réconciliation. Le terme est important. Or, elle est elle-même, la lieutenante- gouverneure, issue des Premières Nations. Et il faut aussi se rappeler que, nonobstant son titre, ça reste une personne. Alors, je trouve que, sur la forme, ça a manqué de respect pour la personne.

Journaliste : Mais est-ce que ça a manqué de respect pour la personne parce qu'elle est autochtone?

Mme Rizqy : Non. C'est on a une personne qui rentre en chambre pour nous parler. Et, dans son discours, elle mentionne des éléments importants de la vérité réconciliation. Dans son discours, elle nous parle aussi de Joyce... Joyce Echaquan, pardon. Dans son discours, elle nous appelle à la réconciliation. Il me semble que c'était une opportunité pour nous tous d'être présents pour entendre aussi ce message qui se veut de paix, de vérité et de réconciliation.

(Fin à 8 h 26)