Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures cinquante et une minutes)
M. Morin : Alors, bonjour. Ce
matin, je demande au premier ministre Legault de retrouver son humanité, celle
qu'il avait en 2019, et d'accorder une clause de droits acquis pour les
citoyens et les citoyennes en ce qui a trait au programme du PEQ. Vous vous
rappellerez, l'ancien ministre de l'Immigration, M. Jolin-Barrette, avait déjà
tenté de modifier le programme. Il a été obligé de reculer à cause de l'impact.
On vit présentement la même chose.
Moi, il y a des gens qui m'appellent, je
rencontre des personnes, des familles qui sont venues au Québec, qui ont suivi
des cours. Je pense entre autres à la famille Le Dentec, qui d'ailleurs a donné
une entrevue aux médias. Monsieur a obtenu deux DEP, monsieur est soudeur. Il
veut travailler, il a un emploi, son employeur veut le garder. Ils ont quatre
enfants. Ils sont partis de la France. Ils sont ici, ils sont bien intégrés, ils
parlent français. Quand monsieur a terminé son cours et qu'il a voulu appliquer
pour le PEQ, le PEQ était suspendu, maintenant le PEQ est disparu. Alors, monsieur,
là, est pris dans une situation où il n'y a pas d'issue, et c'est un véritable
drame pour la famille, je tiens à le souligner. Les enfants veulent rester ici,
les parents aussi. Et on a besoin de soudeurs au Québec, on a besoin de
machinistes. On nous l'a dit pendant la planification en immigration. On a
besoin... Nos manufacturiers, nos compagnies en ont besoin. Il faut arrêter de
nuire à l'économie.
Et donc je demande au premier ministre de
faire preuve d'humanité et de donner une clause de droits acquis pour les gens
qui sont déjà sur le territoire. Et, quand ils sont partis, les règles étaient
là. Comme j'ai déjà dit, on ne change pas les règles d'un match de hockey en
troisième période. Merci.
Je cède maintenant la parole à mon collègue
André Fortin.
M. Fortin :Merci. Merci, André. Le dossier du Programme de l'expérience
québécoise, là, il est symptomatique de ce gouvernement-là. C'est un
gouvernement qui connaît les conséquences de ses actes, qui connaît les
conséquences négatives dans ce cas-ci sur l'économie, connaît les conséquences
négatives sur le financement de nos universités, mais qui choisit quand même d'aller
tout droit dans un mur. Et c'est vrai en matière d'immigration, mais c'est vrai
en matière de santé.
Le gouvernement du Québec, le premier
ministre connaît l'impact de la loi n° 2, on la voit
à tous les jours. Il y a des médecins qui quittent à tous les jours, il y a des
patients qui reçoivent des lettres comme quoi ils n'ont plus de médecin à tous
les jours, mais il choisit d'aller de l'avant quand même.
C'est vrai en foresterie aussi. Le
gouvernement connaît l'ampleur de la situation, mais il choisit de l'ignorer, il
choisit d'arriver avec des demi-mesures qui ne donneront pas l'aide
structurante dont l'industrie a besoin pour sauver les emplois partout en
région. C'est un gouvernement qui fait de l'aveuglement volontaire.
Journaliste : M. Fortin, c'est
une arrivée assez spectaculaire que vous vivez comme chef parlementaire. Il y a
à peine cinq minutes, Paul St-Pierre Plamondon a répété que le Parti libéral, c'était
une culture de la corruption.
M. Fortin :Oui. Juste un commentaire pour M. St-Pierre Plamondon. Tout
ce qui est exagéré est insignifiant, et c'est particulièrement vrai dans ce cas-ci.
Mais j'ai un commentaire également pour
Simon Jolin-Barrette, dont j'ai entendu les propos hier. D'abord, M.
Jolin-Barrette devrait se souvenir que le seul parti qui a été forcé de
suspendre son financement public pendant une année complète à cause de ses
pratiques douteuses, c'était la Coalition avenir Québec. Mais, surtout, il
devrait se rappeler son rôle, le rôle de Procureur général du Québec. Hier, je
l'ai vu conclure à l'illégalité. Le Procureur général du Québec doit être à la
hauteur de ses fonctions, ce qu'il n'a pas fait hier.
Journaliste
: ...il est
allé trop loin en parlant de pratiques illégales?
M. Fortin :Bien, veux-tu... vu que tu connais très bien le rôle d'un
procureur général, André?
M. Morin : Ce que j'ai retenu
de son intervention hier, c'est qu'il a déjà conclu. Alors, moi, j'invite le
procureur général à la prudence. Il y a, effectivement, là, vous l'avez vu...
il y a des... il y a des... l'UPAC pose des questions à un témoin, il va y
avoir... il va y avoir une enquête qui va... qui a été demandée par le PLQ. On
est en train de regarder tout ça, tout ce qui se passe, il y en a différentes
enquêtes. Que le Procureur général du Québec, qui est celui qui représente le
gouvernement devant les tribunaux, conclue déjà à de l'illégalité, il devrait
se garder une petite gêne, il a conclu trop rapidement. Il a un devoir de
réserve, puis un devoir de réserve aussi, puis il doit faire attention, il a un
code de déontologie comme avocat, comme tous les avocats, alors qu'il... qu'il
prenne le temps de bien regarder, puis il a un devoir de réserve, alors voilà.
Journaliste : ...
M.
Morin :Écoutez, il a fait une déclaration comme ça en sortant,
là. Moi, ce que je... moi, moi, ce que je dis...
Journaliste : ...selon vous,
il n'y a pas d'immunité, là.
M.
Morin :
Moi... Non, non, je comprends, M. Laforest. Moi, ce que je lui dis ce
matin : Là, comme procureur général, qu'il se garde une petite gêne, qu'il
fasse attention à ses propos, il a un devoir de réserve. On va s'en tenir à ça.
Journaliste : ...ce n'est pas
assez grave pour déposer une plainte?
M.
Morin :Bien, écoutez, moi, là, je n'irai pas... je n'irai pas
là-dedans ce matin. Je lui rappelle simplement qu'il est avocat, qu'il fasse
attention de ne pas conclure trop vite, là, parce que, quand il conclut trop
vite, on ne sait pas où ça va mener. Mais s'il y a des litiges devant les
tribunaux, lui, il a déjà pris position. Voyons donc! Alors, qu'il se garde une
petite gêne, qu'il fasse un devoir... qu'il fasse son devoir de réserve, puis
on verra pour la suite.
Journaliste : M. Fortin,
l'UPAC qui s'implique dans... dans le dossier, au Parti libéral, vous prenez ça
comment? C'est quoi votre position là-dessus? Parce que, là, ils ont parlé à
Mme Rizqy, ils ont sa version de l'histoire. Est-ce que vous vous attendez à
être interrogés par l'UPAC?
M. Fortin :Bien, d'abord sur le... sur le témoin en question, là,
toute personne, qui a de l'information qu'il croit utile à un corps policier, a
le devoir de partager cette information-là.
Maintenant, pour... pour ce qui est de
l'UPAC comme telle, on a bien pris note de leur déclaration hier, et je vous la
rappelle : Nous confirmant être en validation d'informations concernant
les... les allégations et, suite à l'analyse, nous pourrons prendre une
décision à savoir si nous voulons aller plus loin avec une enquête ou pas.
Donc, moi, ce que je comprends de l'UPAC, là, en ce moment, c'est qu'ils ont de
l'information puis ils sont en train de faire les validations pour savoir si ça
mérite d'aller plus loin ou pas, si ça mérite de déclencher une enquête, et ça
me dit qu'ils font leur travail, qu'ils font un travail d'analyse comme ils
devraient le faire.
Journaliste
: Est-ce
queM. El-Noury devrait s'expliquer?
Journaliste
:
El-Khoury, El-Khoury.
Journaliste : El-Khoury,
pardon.
M. Fortin :Mais bien sûr, bien sûr. C'est un... de ce que... de ce
qu'on en comprend, là, M. El-Khoury, c'est un solliciteur. Il avait un
certificat de sollicitation dans la campagne... dans la campagne, à la
chefferie et il doit... il doit s'exprimer sur cette... sur cette question-là,
à savoir qu'il a fait les choses dans les règles de l'art.
Journaliste
: Lorsque
la...
Journaliste
: La
première... Est-ce que vous étiez au courant des textos, la première batch, là,
de textos? Vous étiez dans un autre camp pendant à la chefferie.
M. Fortin :Oui.
Journaliste
: Mais ce
que l'on entend, c'est que tout le monde était un peu au courant de ses textos.
M. Fortin :
Moi... moi, j'avais eu des... j'avais eu ouï-dire, là, des textos non pas sur
de financement, mais uniquement sur la question d'une députée d'une autre
formation politique qui donnerait un coup de main, mais ce n'était rien qui
portait à croire à un agissement irrégulier.
Journaliste
: ...de M.
El-Khoury.
M. Fortin :Moi, je n'ai pas... je n'ai pas eu connaissance de cette
partie-là des échanges.
Journaliste : Mais est-ce que
votre chef, après qu'il soit entré en poste, n'aurait pas dû être mis au
courant de cette situation-là, n'aurait pas dû poser davantage de questions?
M. Fortin :J'essaie juste de bien comprendre ce que vous voulez dire.
Journaliste : Et est-ce
que... est-ce que votre chef n'aurait pas dû s'intéresser à ça? Est-ce qu'il
n'y a pas des gens dans son entourage qui auraient dû l'aviser que ces
textos-là existaient?
M. Fortin :Mais là, vous faites référence... vous faites référence à
un échange potentiel de... ou un échange de textos, là, sur... sur quoi exactement,
sur le fait qu'une députée d'un autre parti aurait peut-être contribué.
Journaliste : ...solliciteur
était mentionné dans les textos selon ce qui a été rapporté, là. Donc...
M. Fortin :Oui, mais qui les avait ces... qui avait ces textos-là?
Journaliste : ...c'est ce
qu'on a vu dans... dans LaPresse que vous vous mettez en
question la véracité de ça aussi.
M. Fortin :Non, non, mais je vous demande : Qui avait ces
textos-là? Alors, vous me dites : Est-ce qu'on aurait dû informer?
Journaliste
: ...
M. Fortin :Ce que vous nous dites, c'est...
Journaliste : ...parce qu'il
a déjà dit qu'il a été mis au courant qu'il les avait vus les textos.
M. Fortin :Oui, exact, mais qu'il avait vu une... une...
Journaliste
: ...
M. Fortin :Mais qu'il avait vu une partie. Moi, je vous dis...
Journaliste
: ...
M. Fortin :Mais oui, exactement, mais c'est des... des ouï-dire quant
à la participation. Là, on n'est pas... on n'est pas dans le financement, le
financement illégal, on n'est pas dans l'ensemble des textos, là.
Moi, j'étais... j'ai fait partie d'une
campagne à la chefferie d'un autre candidat. Si on avait eu en notre possession
quelconque information qui nous mènerait à croire que, dans une campagne ou un
autre, il y avait des irrégularités, c'est sûr qu'on en aurait parlé. Mais
est-ce que je vous dis c'est que les les ouï-dire, les... les échanges potentiels
dont on avait eu connaissance, c'était simplement qu'il y avait potentiellement
une députée d'une autre formation politique qui aidait.
Journaliste
: Est-ce
qu'il a une bonne gestion de crise, le chef?
M. Fortin :Bien, moi, je... moi, je vous dis, M. Rodriguez, il a ma
pleine confiance parce qu'il veut avoir la vérité. Moi, je veux la vérité. Les
militants à qui je parle veulent la vérité. J'ai vu M. Milliard sortir en
disant qu'il voulait la vérité, M. Blackburn également. Et M. Rodriguez fait
preuve de transparence, là, il l'a passé je ne sais pas... Si on accumule
toutes les heures qu'il a passées en conférence de presse au cours des... des
deux dernières semaines, il fait preuve de transparence. Il a lancé une enquête
indépendante avec l'aide du juge Fournier pour aller au fond des choses, et avec
ses actions, il mérite la confiance.
Journaliste
: ...quelle
sorte d'image que ça envoie dans la population, là, les gens qui ne suivent pas
comme nous? Ça fait 10 jours que M. Rodriguez dit : Bien, moi, je
n'étais pas au courant, je n'étais pas au courant, je ne le savais pas, je ne
sais pas encore. Il peut-tu se relever de ça, M. Fortin?
M. Fortin :Bien, moi, je vous le dis, là, M. Rodriguez, il a ma pleine
confiance parce qu'il veut aller au fond des choses. Il veut comprendre ce qui
s'est passé, comme tous les membres du Parti libéral, et comme lui, quiconque
aurait contribué à une irrégularité, à un... à une méthode de travail qui
n'était pas conforme aux exigences éthiques, cette personne-là, cette
personne-là, ces personnes-là, s'il y a lieu, doivent être exclues du parti. Et
M. Rodriguez a été très clair sur cette question-là.
Journaliste : C'est quoi, le
moral, au deuxième, actuellement?
M. Fortin :Bien, je ne vous mentirai pas, là, c'est une semaine...
c'est une semaine difficile, c'est une semaine... M. Rodriguez l'a dit
lui-même, qui fait mal au Parti libéral. Cependant, quand je parle... quand je
parle aux députés, quand je parle à mon collègue André, leur volonté d'agir
pour le bien des Québécois est inébranlable. Les questions qu'on va continuer
de poser sur la santé pour le bénéfice des patients, les questions qu'on va
continuer de poser sur l'immigration pour le bénéfice de notre économie, de
notre système d'enseignement supérieur... Moi, je n'ai vu personne qui est
moins motivé à s'assurer qu'on talonne le gouvernement pour qu'il offre des
bons services publics.
Journaliste : ...convenir
avec moi, il y avait une embellie, vous étiez en train de remonter dans les
sondages, vous aviez mis derrière vous, là, des années difficiles. Est-ce que,
là, tout ça, ça va freiner votre élan, selon vous? Il reste 11 mois, là.
M. Fortin :Bien, ça fait mal au Parti libéral. Ça fait mal au Parti
libéral, ça, il n'y a aucun doute là-dessus. Ça fait mal aux militants, ça fait
mal aux élus, ça fait mal au chef, mais ceci étant, le Parti libéral est
capable de revenir de toutes ces situations-là.
Journaliste : ...peut-être
juste essayer, là, de nous éclairer sur ce que vous savez. Parce que vous
comprenez, là, qu'il y a comme deux histoires, la question des textos puis la
question de Mme Rizqy qui a licencié sa cheffe de cabinet. On est d'accord
là-dessus? Là, on commence à avoir des rapprochements entre les deux, mais il
n'y a pas de lien... Est-ce que vous avez une idée c'est quoi, le lien entre
ces deux histoires-là?
M. Fortin :La question que vous posez, là, c'est la question qu'on se
pose tous, et il y a une seule personne qui a réponse à ces questions-là, et
elle refuse de nous la livrer.
Journaliste : C'est toujours
ça votre ligne? Vous n'avez aucune idée, hypothèse?
M. Fortin :Sur le lien entre les deux, sur le lien entre les deux
situations, il y a une seule personne qui détient ces réponses-là.
Journaliste : Il n'y a pas un
moment où... Parce que, depuis le début, M. Rodriguez est en mode très
défensif, il y a eu des mises en demeure, et tout ça, il n'y a pas un moment où
il aurait intérêt peut-être à faire le début d'un commencement de mea culpa
parce qu'il n'a rien vu, n'a rien su?
M. Fortin :Bien, une enquête, là, une enquête indépendante comme celle
qui a été demandée par M. Rodriguez, ça sert à aller au bout des choses, ça
sert à comprendre exactement ce qui s'est passé. Et le juge Fournier, pour
nous, est la personne tout indiquée pour le faire. Est-ce qu'on pourrait
s'attarder sur une partie de l'information, ici, une rumeur, ici, un ouï-dire
là? Oui, mais ce ne serait pas faire... ce ne serait pas rendre justice à la
situation. Nous, ce qu'on veut, c'est aller au fond des choses, la comprendre
dans son entièreté et, à partir de là, être capables de porter jugement.
Journaliste : Mettons de
côté, là, l'histoire des textos, l'UPAC, les différentes enquêtes. Est-ce qu'il
ne devrait pas y avoir le début d'un mea culpa lorsque l'on sait que M.
Rodriguez a apparemment appris que Mme Rizqy et Mme Hinse étaient à couteaux
tirés le jour où, finalement, elle a été congédiée? Est-ce que c'est normal
qu'il n'ait pas été informé de ça, comme chef, qu'il ne se soit pas intéressé à
savoir comment ça se passait au sein de son cabinet, alors que Mme Hinse devait
être ses yeux puis ses oreilles?
M. Fortin :
Bien, moi, je vais vous dire ça : Des conflits, là, ici, à l'Assemblée
nationale, là, dans tous les partis politiques... des conflits de
personnalités, entre autres, là, il y en a dans toutes les formations
politiques.
Journaliste
: ...
M. Fortin :
Non, mais laissez-moi terminer.
Journaliste
: ...
M. Fortin :
Oui, oui, mais il y en a dans les cabinets politiques. C'est un lieu de débat,
ici, alors d'avoir des débats entre, par exemple, une cheffe de cabinet et une
cheffe de l'opposition officielle ou un chef de cabinet et un ministre, ça
arrive régulièrement, mais il n'y a rien de ce que moi, j'ai vu au deuxième
étage, là, qui ne laissait présager une crise de cette ampleur-là.
Journaliste
: Est-ce
que M. Jolin-Barrette doit aller de l'avant avec sa volonté d'inscrire dans la
loi la liberté de se faire avorter au Québec?
M.
Morin :Moi, ce que je peux vous dire là-dessus, là, c'est que
j'ai... évidemment, on a reçu un nombre important de mémoires, il y a des
femmes qui ont pris la parole mais vraiment forte, sur ça, elles lui ont toutes
dit : Monsieur, ne faites pas ça, ne faites pas ça, s'il vous plaît, vous
allez créer le chaos, vous allez probablement donner l'opportunité à des gens
de contester, alors que le débat, le dossier sur l'avortement, présentement,
là, il est réglé. On a des décisions, plusieurs décisions de la Cour suprême
là-dessus. C'est un soin de santé. Les femmes y ont accès. Ce n'est pas parfait
partout, je vous le concède, mais ce débat-là, là, personne n'en parle.
D'ailleurs, sa collègue avait songé à faire ça. Il y a eu un tollé, elle a
reculé. Maintenant, il travaille sur une politique. Alors, il faudrait que
M. Jolin-Barrette parle à sa collègue puis il faudrait que
M. Jolin-Barrette écoute aussi les femmes parce que ça les... ça relève
d'elles. Et c'est ça que je retiens.
Journaliste : Comment vous
expliquez sa décision d'aller de l'avant dans le contexte que vous venez de
décrire, justement?
M. Morin : C'est vraiment à
lui qu'il faut poser la question parce que moi, je ne me l'explique pas. Quand
vous avez un débat qui est réglé, qui peut... tout peut être perfectible et
amélioré, mais le débat juridique, il est réglé, il va le repartir. Écoutez, ce
n'est pas sérieux puis ce n'est pas du tout ce que les femmes demandent.
Journaliste : M. Fortin,
juste préciser, là, Mme Rizqy peut rester dans les limbes pendant encore
combien de temps dans cette situation-là?
M. Fortin
:
Qu'est-ce que vous voulez dire?
Journaliste : Mais là elle
est comme suspendue, mais pas exclue du caucus, mais là elle ne parle pas?
Est-ce qu'à un certain moment il va y avoir un ultimatum? Je veux dire, si elle
ne parle pas, elle est exclue totalement du caucus.
M. Fortin :
Ça, ce n'est pas à moi à répondre à ces questions-là. Je
sais que le... m. Rodriguez a été très disponible. Je pense qu'il a déjà
répondu à cette question-là. Et là, aujourd'hui, il est avec les chefs des
autres formations politiques sauf un, si je comprends bien, à la FTQ, pour
aller rencontrer les travailleurs. Il est disponible pour répondre à vos
questions.
Journaliste : ...mais vous
êtes quand même chef de l'opposition.
M. Fortin
:
Non, c'est une... Ça, c'est des décisions qui appartiennent au chef, au
chef d'un parti politique.
Journaliste : ...
M. Fortin : C'est
une décision qui appartient au chef d'une formation politique.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous allez faire avec le projet de laïcité de M. Roberge présenté
aujourd'hui? Qu'est-ce que vous allez faire avec ça?
M. Morin : Premièrement, on
va le lire attentivement, n'est-ce pas? Et on va demander...
Journaliste : Mais qu'est-ce
qu'il y a dedans.
M. Morin : Bien, en fait, on
ne sait pas tout ce qu'il y a dedans. En tout cas, si vous, vous le savez, vous
savez des choses que moi je ne sais pas, là. Mais ceci étant, hein, on va
demander des consultations, c'est important, parce que là, effectivement, je
n'ai pas lu le projet de loi, mais je peux vous dire qu'autour de moi il y a
déjà plusieurs groupes, associations qui sont inquiets : des écoles, des
écoles privées. Alors, ça soulève une inquiétude. Donc, ce qu'il faut faire,
c'est le regarder le plus rapidement possible, demander des consultations,
parce que, vous savez, dans notre Parlement, c'est excessivement important
d'écouter, d'entendre les gens puis après ça apporter des mesures appropriées.
Et là on va voir, parce que moi, je ne l'ai pas lu, mais on va voir s'il va y
avoir encore une clause dérogatoire préemptive parce qu'on sait que la CAQ, ils
sont très forts là-dessus. Alors, ça, on va... on va voir.
Journaliste : ...
M. Morin : Ça a été confirmé?
Bon, alors, écoutez.
Journaliste : ...en fait, à
TVA, Cogeco. Après ça, ça a été confirmé par Radio-Canada...
M. Morin : Bon, bien,
écoutez, vous savez, en soi, en soi, en soi, c'est un petit peu...
Journaliste : C'est comme un
striptease.
M. Morin : Oui, bien,
écoutez, tu sais, c'est... pour l'opposition officielle, là, c'est moi, le
porte-parole en laïcité. Puis effectivement j'apprends des nouvelles à gauche
et à droite, là, vous m'en dites ce matin, mais par la voie des médias alors
que le projet de loi n'est pas encore déposé, OK? Donc, ça, c'est un enjeu.
Après ça, bien, évidemment, vous
connaissez notre position là-dessus. L'utilisation d'une clause dérogatoire
d'une façon péremptoire pour empêcher des gens de s'adresser aux tribunaux, on
est contre. Et ça, là-dessus, on a toujours été clairs. Alors, on va le lire,
mais, avec ce que vous me dites, c'est la réponse que je vous donne.
Journaliste :
Mr. Morin, can I jump in English on
this?
M. Morin :
Yes. Yes, you can. Yes, you can.
Journaliste :
Okay. So, do you think in 2025 it was
necessary? Because you had Bill 94 to reinforce secularism in schools that
became law. And then you have this new secularism bill 2.0. Was it necessary?
M. Morin :
Well, to answer your... your question,
frankly, I'll have to read the act. There is one thing that I will look at when
the bill will be tabled in the House in a few minutes, what is he going to do,
the minister, with the street prayers? If I can call it that way. Because if
it's in there and if it's forbidden, remember, remember the Pelchat-Rousseau
report, for them it was not an issue, okay?
So, again, what is...
what's the objective of... of the minister, of the Government to ask experts to
draft a report to assist them, okay? They... I mean, there was a cost to this
report. And now the first thing that we may see is a clause or a section that
is not even in the report, and those experts have decided that it was not a
real issue. And... and frankly, frankly, I mean, because we've heard about this
and... and we've talked about it, I don't remember seeing significant numbers
of people praying in the streets of Tadoussac, or La Malbaie, or Baie-Comeau. So, is it really an issue?
Journaliste :
And the other thing that I would like
to ask you is, basically, we let...
M. Morin : Yes, yes.
Journaliste
: The Government may use the notwithstanding clause again. So, we
kind... It's kind of as if they want to revive the flame with citizens, the
support that they had, the popularity that the CAQ had back in 2018. Is it a
recipe that will work this time?
M. Morin :
When it's not going well for the
Government, they... if I can say it, they want to look at their militants,
their... their base, and hope that it will change something, hein? At the
beginning of this press conference, I referred to a very significant issue:
workers that are here. And, because of the PEQ which is no longer in force,
they may have, or they will leave eventually. That will...
Journaliste
: ...
M. Morin : They're using secularism to me as a distraction. And... depending
of what's in the bill. We'll see. We will debate with the Government. And, if
the notwithstanding clause is in the bill pre-emptively, we are against it.
People should have the right to see redressment from the court if they think
that their rights are infringed. So, that's my position.
Journaliste :
What message do you think the CAQ is
trying to send to Quebeckers with this bill?
M. Morin :
Oh well, they're very good at dividing
people. So, that might be the end result of this bill. But again, we'll see. I
haven't read it.
Journaliste : Je prendrais en
français, moi, sur les prières de rue à Tadoussac. C'est ça, en avez... je vous
laisse aller.
Journaliste : La Malbaie.
M. Morin : Oui. Moi, je n'en
ai pas vu. Moi, je n'en ai pas vu, je n'en ai pas vu à...
Journaliste : ...
M. Morin : ...des prières de
rue, à Tadoussac, je n'en ai pas vu à La Malbaie. Puis je vais... Là, je vais
le répéter en français. Le gouvernement a demandé à deux experts, M. Rousseau,
Mme Pelchat, de rédiger un rapport pour avoir un éclaircissement sur la
situation. Ma compréhension, c'est que les experts du rapport ont dit :
Écoutez, ça, là, ce n'est pas... ce n'est pas un enjeu, là. Le ministre a sauté
là-dessus, puis c'est ça qu'il veut faire. Essayez de comprendre, essayez de
comprendre.
Mais je reviens aussi à ce ministre-là,
parce qu'il est aussi le ministre de l'Immigration, n'est-ce pas? Quand on a
étudié le projet de loi n° 74, toutes les universités et les cégeps, ils
ont dit : M. le ministre, ne faites pas ça, vous allez nous nuire. Il l'a
fait pareil. Quand on a fait la planification en immigration, les associations,
les manufacturiers, l'industrie, les universités sont revenus, ils ont
dit : M. le ministre, faites attention, c'est fragile. Bien, il ne les a
pas écoutés.
Alors, on est toujours confronté à cette
attitude de ce gouvernement-là. Puis j'en parlais plus tôt, ce matin, avec le
PEQ. Moi, là, sincèrement, j'ai vu des gens pleurer dans mon bureau. Ils sont
au désespoir. Puis c'est pour ça que je disais : M. Legault, si vous nous
entendez, là, en 2019, vous avez changé d'idée, vous avez fait preuve
d'humanité, bien, là, là, pour ces gens-là, c'est le temps. Parce que, comme je
l'ai dit à plusieurs reprises, l'immigration, là, ce n'est pas juste des
chiffres, c'est du vraiment monde.
Journaliste :
UPAC going to Marwah's house,
potentially getting involved in the dossier. What do you... What did you think
of that?
M. Fortin :
Well, first of all, anybody who has
information that could be useful to the police has a duty to disclose that
information to the police. And, second of all, I read the UPAC statement last
night, what I understand is that they are looking into the information they
have to see if it warrants further action or not. So, we're not yet at an
inquisition by the... by the UPAC. They are very much just looking at the
information they have to see if it's... if it's worth their time or not.
Journaliste :
The new Pallas poll shows that this is,
you know, specifically hurting, hurting Pablo. What did you think of that?
M. Fortin :
Well, what I've... what I've seen is a
leader, in the... in the last two weeks, who is immensely transparent, who
provides all of his time to the media and the public to make sure that his
version is known, what he understands of the situation is known, somebody who
wants to get to the bottom of things, who is willing to launch an external or
an independent inquiry into it, presided by a very reputed... reputable judge,
so that we all understand. And that's in perfect alignment with what I'm
hearing from members of our party, that they want to understand what happened.
It's in perfect alignment with the other leadership candidates' position, that
they want to understand what happened. And it's in perfect alignment with what
our caucus members want, is to understand what happened. And, once we have that
in our hands, then we'll go from there.
Journaliste :
I understand. You're saying, Paul
St-Pierre Plamondon was kind of crossing a line when he said there's a culture
of corruption within your party. I mean, QS... but do you understand, at least
there is some sort of perception that there's corruption in your party, and
this reminds people of that?
M. Fortin :
Here's what I'll say about Paul St-Pierre Plamondon. There's an old
expression in French, I don't know if it translates very well, but everything
that's exaggerated is insignificant. And that's what... And that's what…
Journaliste
: …he said himself.
M. Fortin : But that's what Mr. St-Pierre Plamondon did this morning. And what Simon Jolin-Barrette did yesterday was… was
not respectful of the position… the position that he holds. He is the Attorney
General of Québec. He cannot conclude what he concluded if he takes his
position seriously. But those are things that feed into what the public hears as
well. And so, these… Mr. Simon Jolin-Barrette, among other… among others, has a
responsibility with the positions that they hold, and they do have an impact on
public perception.
Journaliste :
…this perception of corruption in the
party does exist in the public?
M. Fortin :
No, I think… I think this situation as
a whole, the situation that's been in the public eye in the last two weeks, it
hurts the party. Having… Having situations where caucus members have to be
suspended hurts parties. Having situations where information is not fully known
by everybody, it hurts political parties. And, when you hurt a political party,
you hurt its members, you hurt its elected officials, you hurt... you hurt its
leader, and that's what we're seeing right now.
Journaliste :
Is it fair to say that one person, Mme
Rizqy, is the reason that we don't know this information, or should be taking a
bit more accountability here?
M. Fortin :
The question we all ask ourselves
is : What is the link between these two different situations? And the only
person who has that information is Mme Rizqy.
M. Morin : Merci.
(Fin à 9 h 18)