(Huit heures deux minutes)
M. Fortin :Merci. Bien, bonjour, tout le monde. Merci d'être là tôt ce
matin, encore une fois. On est ici essentiellement, mon collègue André Morin et
moi, ce matin, pour vous parler des services publics qui sont offerts et du
fait que, ces jours-ci, là, le système, entre autres le système de santé
québécois, bien, il craque de partout.
Vous avez vu au cours de l'été, il y a eu
beaucoup de discussions autour des délais en chirurgie, autour des problèmes du
8-1-1 et de l'accès en première ligne. On a vu des reportages sur les maisons
des aînés qui sont toujours vides par manque de personnel. Il y a eu des
histoires d'horreur, comme celle de Benoît Lauzon qu'on a vue hier, de patients
complètement abandonnés par le système de santé québécois. On a entendu des
histoires sur les soins à domicile inadéquats, insuffisants, où les
travailleurs passent une grande majorité de leur temps à faire des travaux plus
administratifs plutôt que de soigner les patients qui, pourtant, en ont
tellement besoin. Mais si au moins on allait dans la bonne direction, on serait
rassuré, mais c'est le contraire qui se passe en ce moment. Et on dirait qu'à
chaque fois que le ministre de la Santé nous présente un plan, parce qu'il aime
ça, il aime ça donner l'impression d'être très actif, il présente régulièrement
des plans d'action, des mesures, mais à chaque fois qu'il nous présente un
plan, les choses empirent.
Et là je veux vous parler des chirurgies
ce matin. Voici le tableau des chirurgies en attente. Il y avait, au moment où
le ministre de la Santé a présenté son tout premier plan, son plan de
rattrapage, 145 000 patients au Québec en attente d'une chirurgie. Au
moment où il nous a présenté son dernier plan, donc, son troisième plan de
rattrapage au printemps, il y avait 155 000 patients en attente d'une
chirurgie au Québec. Et aujourd'hui, il y a 158 000 patients en
attente d'une chirurgie au Québec. Pourtant, l'objectif cité par le ministre de
la Santé, c'est de revenir à 100 000. Tout ce qu'il a fait, c'est
repousser son propre échéancier dans le temps.
Si je vous parle des chirurgies
oncologiques, ce n'est pas mieux. Et ça, ça, c'est les chirurgies oncologiques
hors délais au Québec. Ceux, là, qui ont eu l'appel de leur spécialiste, qui
ont eu la nouvelle comme quoi il y avait un cancer, qui devaient être opérés,
et au moment où le ministre de la Santé... et qui sont présentement hors délais.
Donc, ça fait deux mois qu'ils attendent.
Au moment du dépôt du premier plan de
rattrapage, il y avait 353 patients atteints de cancer au Québec qui
attendaient une chirurgie depuis plus de deux mois. Au moment du dernier plan
de rattrapage présenté par le ministre de la Santé, il y en avait 591. Aujourd'hui,
il y en a 898. À chaque fois que le ministre de la Santé nous présente un plan
de rattrapage, la situation empire. C'est ça, le problème en ce moment.
S'il y a un symbole de l'échec du
gouvernement de la CAQ, c'est bien celui-là. S'il y a une chose sur laquelle on
doit absolument s'attarder, s'il y a une chose qu'on doit absolument améliorer
dans le réseau de la santé, et ça, c'est de l'aveu même du ministre de la
Santé, c'est que personne au Québec ne devrait attendre pour leur chirurgie
oncologique pendant plus de deux mois. L'objectif, c'est qu'il n'y en ait pas.
L'objectif médical, c'est que personne au Québec n'attende plus de deux mois,
que la situation continue de s'empirer comme ça. Au fur et à mesure qu'on
présente des plans d'action, c'est impensable, inacceptable et c'est un symbole
de l'échec de la CAQ. Mon collègue a une proposition à vous faire également.
M.
Morin :Alors, bonjour, tout le monde. Merci, merci d'être là.
Écoutez, ce matin, moi aussi, je voudrais vous parler du gouvernement qui est
incapable de remplir sa mission. La mission de l'État n'est pas remplie puis,
s'il y a quelque chose, je pense, qu'il faut retenir, c'est que ça craque de
partout, puis, évidemment, moi, je vais vous en parler, mais dans le domaine de
la justice, parce que ça ne fonctionne pas. Vous l'avez vu, lu, rapporté, quand
il y a plus de 100 arrêts de procédure qui sont décrétés devant les
tribunaux, bien, ça veut dire que, dans des dossiers importants, dans des
dossiers où il y a des victimes, notamment des victimes d'agression sexuelle,
ça veut dire qu'il n'y aura pas de procès.
Moi, j'ai été procureur, j'en ai déposé
des arrêts de procédure à la cour. Je sais ce que c'est, je sais ce que ça fait
puis j'ai été aussi en mesure d'accompagner des victimes. Ça demande déjà assez
de courage à une victime d'agression sexuelle dans notre société de dénoncer,
après ça, de se préparer pour passer à travers le processus, puis d'aller
témoigner. Hein, ce n'est pas évident, là, témoigner à la cour. Bien, quand il
y a un arrêt de procédure, ces gens-là ne pourront jamais témoigner. Puis on ne
saura pas, évidemment, ce qui arrive avec la cause.
Donc, moi, j'ai décidé qu'on n'allait pas,
dans l'opposition officielle, se croiser les bras. Puis ce que j'ai décidé de
faire, c'est d'écrire au président de la Commission des institutions pour qu'il
y ait un mandat de reddition de comptes qui soit envoyé, et que la Commission
des institutions puisse se pencher sur l'état de la justice au Québec
maintenant. Et c'est un des instruments que les parlementaires ont à leur
disposition pour qu'on soit capable de faire la lumière. Le gouvernement nous
dit tout le temps : Donnez-nous des propositions. Bien, moi, je suis prêt
à faire la lumière, à travailler avec la commission pour qu'on soit capable
d'en apprendre davantage et, après ça, évidemment, qu'on soit capable de régler
le problème une fois pour toutes, au niveau du criminel, du civil, du familial.
Rappelez-vous, hein, rappelez-vous la
rentrée judiciaire. C'était quoi, la semaine dernière? Puis le ministre
semblait blâmer tous les juges en chef, sauf lui-même. Bien, moi, là, j'en ai
une idée ce matin, j'en ai un projet. Donc, allons devant la commission,
entendons des témoins et assurons-nous qu'avec ça il va y avoir des
propositions concrètes pour que la justice fonctionne mieux au Québec. Puis la
justice, là, c'est sûr que des juges, c'est hyperimportant, mais ce n'est pas
uniquement les juges, c'est les greffiers, c'est des huissiers, c'est tout le
personnel judiciaire, qui sont souvent, malheureusement, oubliés. Merci.
M. Lacroix (Louis) : M.
Fortin, vous qui maintenant vous êtes retiré de la réflexion sur la course à la
chefferie, qu'est-ce que vous pensez de Marwah Rizqy qui dit, elle, elle y songe?
Elle dit que l'idée n'est pas loin derrière, puis que c'est une coureuse, puis
qu'elle a envie de courir, puis... Qu'est-ce que vous pensez d'une possible
candidature de Marwah Rizqy?
M. Fortin :Bien, je comprends son tiraillement. D'abord, c'est le même
qui m'a habité, là, au cours des derniers mois, des dernières années, la
volonté de servir un maximum de sa capacité, mais de le faire à l'intérieur du
contexte familial qu'on a. Alors, je comprends tout à fait son tiraillement.
Marwah, c'est une députée de grande qualité, tout le monde le reconnaît, et
c'est quelqu'un qui, je le sais, veut servir le Québec, son parti, notre parti,
du mieux de ses capacités. Alors, je comprends exactement là où elle se trouve
en ce moment.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que c'est une candidate pour qui vous pourriez... que vous pourriez appuyer?
M. Fortin :Bien, je vais la laisser prendre ses propres... arriver à
ses propres conclusions et décider si, oui ou non, elle veut se présenter. Mais
je suis convaincu que Marwah Rizqy aurait énormément d'appuis dans le Parti
libéral.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous, vous êtes retiré de la réflexion pour des questions familiales, hein? Vous
avez dit : Famille d'abord.
M. Fortin :Oui.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que c'est possible de le faire avec un bébé qui a, quoi, un an, maintenant, à
peu près, un an et demi? Et elle est en processus, également, pour avoir un
deuxième enfant. Dans ce contexte-là, à votre avis, est-ce que c'est réaliste?
M. Fortin :Moi, je ne suis pas en mesure de dire à qui que ce soit que
c'est réaliste, que c'est une bonne chose pour leur famille, leur contexte
familial. C'est une réflexion que tous les députés qui considèrent se lancer
dans une course à la chefferie doivent avoir. Il y a des candidates à Québec
Solidaire, je pense à Christine Labrie, qui, de toute évidence, vivent bien
avec ça. Ils considèrent que, dans leur contexte à eux, ça fonctionne, ça peut
fonctionner. Moi, c'est autre chose. Mais moi, je ne suis pas à même de dire
les contextes familiaux de tous et chacun, comment ils diffèrent.
M. Bergeron (Patrice) : Elle
aurait énormément d'appuis, vous dites. Est-ce qu'elle ferait une bonne cheffe,
selon vous?
M. Fortin :Bien, je suis convaincu qu'elle ferait une bonne cheffe,
oui.
M. Desrosiers (Sébastien) : Vous
avez parlé... vous êtes porte-parole de l'opposition officielle en matière de
santé. Vous avez parlé des problèmes dans le réseau. L'un des problèmes, c'est
qu'il y a une pénurie d'infirmières, de préposés aux bénéficiaires. Québec,
depuis quelques années, s'est tournée vers l'étranger pour combler ses besoins.
Là, l'Organisation mondiale de la santé déplore que Québec recrute dans des
pays vulnérables, notamment en Afrique. Qu'est-ce que vous pensez de cette
stratégie-là?
M. Fortin :Ça nous prend une... d'abord, ça nous prend une stratégie
agressive de recrutement en santé, hein? Quand on regarde ce que l'Ontario
fait, quand on regarde ce que le Nouveau-Brunswick fait à l'intérieur de nos
frontières québécoises, où ils sont particulièrement agressifs pour recruter
nos professionnels de la santé, disons que je trouve notre gouvernement plutôt
passif au niveau de sa stratégie de recrutement. Mais si, en plus d'avoir
une... disons, d'avoir des manquements évidents à l'intérieur de notre
stratégie, de ne pas être assez agressifs, on va recruter à des endroits qui,
selon l'Organisation mondiale de la santé, disons, ont des besoins massifs,
importants et où il y a une population vulnérable particulière, je ne pense pas
que ça nous fait honneur.
M. Desrosiers (Sébastien) : Au
Québec, quand on regarde les chiffres de l'Ordre des infirmières et infirmiers
du Québec, on se rend compte qu'on n'en a jamais eu autant. On en a plus en
fonction de la population que dans les autres provinces canadiennes. Alors,
qu'est-ce qui ne fonctionne pas?
M. Fortin :Ah! bien, il y a toutes sortes d'enjeux autour de ça. Ça
prend... et il y a des enjeux qui vont être discutés, là, dans le cadre de la
convention collective. Je pense qu'il y a beaucoup d'infirmières, entre autres,
mais de professionnels de la santé, de façon générale, qui attendent les
conclusions de cette entente-là pour savoir les prochaines étapes pour eux, c'est-à-dire,
est-ce qu'elles vont rester dans notre système de la santé actuel. Il y en a
beaucoup qui arrivent à l'âge de la retraite au cours des prochaines années et
qui vont avoir des décisions à se poser. Alors, quand on dit qu'il faut
valoriser, à l'intérieur de nos moyens, la profession infirmière, ce n'est pas
juste une question de salaire, oui, mais regardons les revendications des
infirmières, regardons ce qui se fait ailleurs. La première revendication,
entre autres, de la FIQ, là, c'est d'avoir un ratio raisonnable de patients-infirmières.
La Colombie-Britannique avait le même problème que nous, exactement le même
problème au niveau du manque de ressources. Eux ont choisi d'adopter cette
méthode-là quand même, mais d'envoyer un signal au personnel infirmier, mais au
personnel de la santé, de façon générale, que les choses allaient changer dans
leur système. J'ose espérer qu'on va faire la même chose ici, au Québec.
M. Laforest (Alain) : M. Fortin,
est-ce que vous trouvez que les partis politiques, vous et Québec solidaire, en
occurrence, avez des valeurs élastiques et que vous risquez de placer un peu
tout le monde dans une situation délicate par le fait que vous prenez des
publicités sur Meta pour Jean-Talon et que, là, le premier ministre a dit hier :
Bien, si les autres le font, moi, je vais le faire aussi? Alors, ça place un
peu tout le monde dans une situation délicate, alors que vous avez crié à hauts
cris, vous et Québec solidaire, que les GAFAM devaient payer leur juste part,
respecter les règles, arrêter d'être des compagnies délinquantes.
M. Fortin :Moi, je vais laisser les autres partis politiques prendre
leurs propres décisions par rapport à ça. Nous, ce qu'on veut, dans le contexte
électoral actuel, dans Jean-Talon spécifiquement, c'est d'être en mesure de
parler aux gens de Jean-Talon. C'est un outil pour être en mesure de rejoindre
ces électeurs-là. Et on a été très clair hier, on a...
M. Laforest (Alain) : ...c'est
des valeurs élastiques que vous avez, là.
M. Fortin :...on a été très clair hier, c'est une publicité qui va
avoir lieu dans un contexte très précis, celui de Jean-Talon. Ce ne sera pas en
Outaouais, ce ne sera pas à Laval, ce ne sera pas à Saguenay, ce ne sera pas
ailleurs. Et ça n'aura pas lieu après le 2 octobre. En même temps, on va
se rallier à tout le monde pour la journée du 15...
M. Laforest (Alain) : Pour
aller chercher des votes, vous êtes prêts à plier sur vos valeurs. C'est ça que
vous faites, là.
M. Fortin :Pour rejoindre nos électeurs, pour rejoindre les gens de
Jean-Talon, pour que les électeurs, les citoyens puissent entendre le message
de notre formation politique, nous allons utiliser cette façon de faire.
M. Lacroix (Louis) : Sur les
toilettes mixtes, hier, là, M. Drainville a fermé la porte carrément des
toilettes mixtes. D'abord, sur cet aspect-là, est-ce que vous croyez que c'est
une bonne décision et croyez-vous que ça prend un débat sur l'ensemble des
questions entourant l'identité de genre?
M. Fortin :Sur la décision de M. Drainville, on respecte la
décision. Pour nous, c'est la bonne et on est prêt à passer à un autre sujet.
Sur la question du débat, de façon
générale, la commission parlementaire que M. Plamondon a demandée hier,
là, je voudrais que, du point de vue des écoles, si on est pour se pencher sur
un mandat bien particulier, il y a bien d'autres sujets qui seraient, pour nous,
plus prioritaires de débattre, c'est-à-dire la question de la réussite
scolaire, c'est-à-dire la question des enseignants dans nos classes. Et, si on
veut parler de la question d'identité de genre, je regardais les données ce
matin, entre autres, qui ont été publiées, de transgenres, de gens transgenres
qui se disent incapables d'obtenir des services de santé nécessaires, alors si
on veut se pencher sur cette question-là, ça nous apparaît bien plus
prioritaire.
M. Lacroix (Louis) : ...que
le débat serait plus large que ça, selon la volonté de M. Saint-Pierre-Plamondon.
Puis Mme Biron également, hier, a dit : À chaque fois qu'il va y avoir
une question qui va survenir sur les identités de genre, on ne veut pas être
pris dans un débat au cas par cas. Donc, est-ce que vous croyez que ça prend
une commission parlementaire sur l'ensemble des questions, pas juste à l'école,
qui sont liées aux identités de genre?
M. Fortin :J'entends le point de vue de M. Plamondon, j'entends
le point de vue de Mme Biron, mais il y a une question d'évolution
là-dedans. On ne peut pas prévoir aujourd'hui la question qui va venir dans six
mois, dans un an, dans deux ans. Ces questions-là vont continuer d'arriver.
Pour nous, là, pour nous, la commission parlementaire, c'est non. Parce que, si
on veut parler de ce qui se passe dans les écoles, la priorité, c'est de parler
de la réussite scolaire, c'est de parler des enseignants, c'est de parler du
personnel qualifié. Si on veut parler des questions d'identité de genre, pour
nous, là, il y a des soins qui ne sont pas donnés en ce moment à des gens qui
se posent des questions ou à des gens qui ont un cheminement à faire. Et
c'est... il est là le vrai enjeu au niveau des services publics qui doivent
être offerts aux citoyens.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous avez peur de retomber dans un débat sur les accommodements
raisonnables, comme on a connu? Ça n'a pas été long, là, à partir des
années 2000 jusqu'à maintenant, là. Alors, est-ce que vous craignez de
retomber dans un débat semblable?
M. Fortin :Non, là n'est pas la question, là. Pour nous, là, et pour
moi, pour moi, comme père de famille, là, les questions que j'entends de mes
enfants quand ils reviennent de l'école, là, et les questions que je me pose
comme parent, c'est : Est-ce qu'ils ont les outils pour réussir? Est-ce
que le personnel leur enseigne la bonne matière? Est-ce que le personnel est
qualifié? Est-ce qu'ils sont heureux à l'école? Les questions d'identité de
genre, pour nous, la question de la commission parlementaire sur l'utilisation
des pronoms et tout le reste, là, ce n'est pas la question prioritaire par
rapport au scolaire.
M. Bergeron (Patrice) : Qu'est-ce
que ça dit, par contre, la décision de M. Drainville sur l'autonomie des
écoles? Parce qu'on n'arrête pas de dire : Les écoles devraient être
autonomes, prendre leurs décisions, les centres de services scolaires aussi. Tout
à coup, le ministre n'arrête pas de dicter au réseau quoi faire. Ça ne serait
pas une décision qui devrait revenir aux écoles, ça?
M. Fortin :Non, pour nous, on est prêt à passer à d'autre chose. La
décision, elle est prise, il n'y a pas de... on n'a pas l'intention de revenir
là-dessus.
M. Bossé (Olivier) : Qu'est-ce
que vous pensez du cégep Garneau, un cégep francophone, qui fait une semaine où
on parle en anglais?
M. Fortin :C'est important d'enseigner l'anglais dans nos cours, dans
un cadre, comme il faut, mais la décision du cégep Garneau de demander à tout
le monde de parler au cégep en anglais pendant une semaine, là, pour nous,
c'est mal avisé. Alors, on demande au cégep de revenir sur sa décision. Si on
veut faire une semaine... si le département des langues du cégep veut faire une
semaine, faisons une semaine sur la qualité du français, faisons une semaine
sur l'orthographe, faisons une semaine sur tout autre sujet. Mais de faire une
semaine où tout le monde parle anglais au cégep, pour nous, c'est mal avisé.
Alors, on leur demande de revenir sur leur décision.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'il y a un risque pour la langue française?
M. Fortin :Qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Lacroix (Louis) : Bien,
est-ce que le fait de faire une espèce de promotion de la langue anglaise peut
nuire au français?
M. Fortin :Je trouve que de faire une semaine sur la qualité du
français serait bien mieux avisée.
M. Desrosiers (Sébastien) : Ça
va être le sommet sur l'itinérance vendredi. Il y a un rapport de l'UMQ qui
prétend que ce serait plus avantageux, financièrement parlant, de donner un
logement permanent ou temporaire à un itinérant plutôt que de le laisser à la
rue. Qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que le Parti libéral du Québec
serait favorable à donner un logement temporaire ou permanent aux personnes
sans abri?
M. Fortin :Bien, je pense qu'il faut regarder tout ce qui peut être
fait pour sortir les gens de l'itinérance et prévenir l'itinérance. Quand on
parle des questions du coût de la vie, et ce n'est pas pour rien qu'on a
commencé la session parlementaire en parlant de question du coût de la vie
hier, là, c'est parce qu'il y a des gens qui, en ce moment, se tournent vers
les banques alimentaires, il y a des gens qui perdent leur logement, il y a des
gens qui se tournent vers l'itinérance. Et je m'excuse, mais moi, j'ai entendu
M. Carmant la semaine dernière nous dire que c'est un choix, pour bien du
monde, l'itinérance, c'est un choix d'être sans abri. Oui, il y a des gens qui
ont des enjeux de santé mentale. Oui, il y a des gens qui ont des enjeux
financiers. Oui, il y a des gens qui ont des enjeux de dépendance, mais je ne
connais personne, moi, qui aime mieux coucher dehors qu'à l'intérieur.
Mme Senay (Cathy) : Bonjour. Good morning.
M. Fortin :
Bonjour.
Mme Senay (Cathy) :
Regarding the committee at the National
Assembly on transgender identity issues, basically, you're saying that it's not
MNAs to have that debate.
M. Fortin :
We're saying no to the committee study
that Mr. Plamondon asked for yesterday. To us, if we want to look at
what's going on in schools, there are way more pressing issues than this. The
issue of our kids failing in school, the issue of having qualified teachers in
school is way more important. And, if we want to talk about gender identity
issues, this morning in the paper, there were obvious data on people with… or
transgender people not being able to access health care services that they need.
That's a way more pressing issue to us than having a parliamentary debate on
the pronouns we want to use.
Mme Senay (Cathy) :
So, it should be an experts debate on
transgender identity, it's not for politicians to discuss about this?
M. Fortin :
To us, it's just not the priority issue
right now, and I honestly, frankly, don't understand why Mr. Plamondon is
trying to make it such an issue. If he wants to focus on what's going on in
schools, there are way more pressing issues.
Mme Senay (Cathy) :
And don't you think Mr. Drainville went
to far yesterday on mixed bathrooms in schools, since there are schools that do
have mixed bathrooms already?
M. Fortin :
The one thing we appreciate about Mr.
Drainville's position is that, for us, it puts a cap on the issue and we're
ready to move and talk about the pressing issues that Quebeckers are asking us to talk about.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
On the
World Health Organization coming out speaking against Québec's hiring nursing staff
from certain countries, what do you make of that? Do you share the same
concern?
M. Fortin :
Obviously, those are real concerns.
Generally, in Québec, we don't do a very good job with our recruiting and
retention strategy for our health care professionals, whether they are nurses
or other types of health care professionals. We see other jurisdictions in
Canada being way more aggressive and targeting our own professionals, and we
fail to respond to that on a regular basis. We are not flexible enough in our
approach, we let other provinces come here and recruit and give signing bonuses
to our health care professionals that we have trained in our education system
here, in Québec, and that's a big problem. And to know that we are not being
aggressive enough here, nationally, across Canada, is a problem and to know
that we are targeting countries that have an extremely vulnerable population,
it's not something to be proud of.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
On Bill
32, we heard the College of Physicians come out yesterday saying how necessary
it is for the province to recognize systemic racism within the health care
system. What's your stance on that?
M. Morin : I had the opportunity yesterday to ask questions to all the groups,
not only the Collège des médecins, about the Joyce's Principle, to recognize it
and to insert it into the bill, and I will continue to ask the minister to
amend the bill to include that principle in it. As you know, it's something
that the Liberal Party has already moved forward for, pushed forward for, and
yesterday there was a consensus about the group that testified that it is
something that is needed in order to move forward in truth and reconciliation
with the aboriginal nations in Québec.
Mme Mignacca (Franca G.) : But why is it so necessary in your opinion? We've heard the Government say repeatedly that it's just a
matter of words, you know, and they just don't agree on a definition. Why is it
so important, in your opinion, to include Joyce's Principle?
M. Morin : It's more than words, it's something that you will admit and then,
after that, you will be able to build on that with the natives, the aboriginal
nations, to move forward. And that's why it is so important. And this is
exactly what the groups that testified yesterday told us during the commission
hearings.
Des voix : Merci.
M. Morin : Merci.
M. Fortin : Merci.
(Fin de la séance à 8 h 24)