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Point de presse de M. Éric Caire, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports

Version finale

Tuesday, January 14, 2014, 11 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures dix-sept minutes)

M. Caire : Alors, bonjour. Aujourd'hui, on voulait réagir, évidemment, aux événements d'hier. Vous le savez, il y a un morceau de béton qui s'est détaché d'un viaduc, qui aurait pu avoir pour effet de tuer deux citoyennes, deux automobilistes qui ont été extrêmement chanceuses. Tout le Québec a été très chanceux.

Ce que je déplore aujourd'hui, c'est que le ministre n'est pas là pour répondre aux questions. Le ministre se cache, alors qu'il y a une situation qui est une situation dramatique qui s'est produite et qui est sous sa responsabilité. Sylvain Gaudreault nous a habitués à sortir… Ah! Quand c'est le temps de créer une agence qui existe juste dans sa tête, il est là. Quand c'est le temps de mettre des voies réservées sur des autoroutes où il n'y a personne, il est là. Mais quand c'est le temps de répondre aux questions des citoyens, questions légitimes des citoyens dont la sécurité a été menacée par l'état de nos infrastructures, il demeure absent. Et ça, c'est intolérable, c'est inacceptable. Quand on est ministre d'un gouvernement du Québec, du gouvernement du Québec, on se doit de faire face à la musique, ce que Sylvain Gaudreault ne fait pas présentement.

C'est bizarre parce que, sur la charte, vous remarquerez que ce n'est pas difficile d'avoir un ministre qui va au batte, qui va expliquer, qui va défendre cette position-là. Et, à mon avis, la charte est une chose qui est importante. C'est un débat qui doit avoir lieu, oui, mais, quand on parle de la sécurité de nos citoyens, quand on parle de l'état de nos infrastructures, quand rouler sur les routes du Québec devient un sport extrême, oui, je pense que, ça aussi, ça mérite toute l'attention du gouvernement du Québec, ce qui n'est pas le cas présentement.

Ceci étant dit, depuis 2010, c'est le septième événement du genre. C'est la septième fois au Québec qu'un morceau de béton se détache d'un viaduc, tombe sur la chaussée et menace la sécurité des citoyens. On nous dit qu'il faut revoir les protocoles, on nous dit qu'il faut faire des enquêtes, on nous dit qu'il faut analyser ce qui se passe. Pourtant, depuis les événements de la Concorde, on aurait été en droit de s'attendre à ce que le ministère des Transports ait réglé, une bonne fois pour toutes, cette situation-là. Il semble qu'encore une fois ce ne soit pas le cas. Et aujourd'hui il faut bien comprendre, là, que, s'il n'y a pas de mort, s'il n'y a pas de blessé, c'est par chance uniquement.

Mais, vous savez, à force de jouer à la roulette russe, bien, il finit par arriver l'inévitable, et c'est exactement ce qu'on fait au ministère des Transports avec nos infrastructures. Cette négligence, parce qu'il s'agit bien de négligence, cette négligence-là, elle est totalement inacceptable, d'autant plus inacceptable que le ministère… et ce que Le Journal de Montréal nous apprend, c'est que le ministère a entre ses mains un rapport qui lui fait un état de la situation où, à cinq reprises, on dit que ce viaduc-là, cette infrastructure-là, elle menace de façon très importante la sécurité des usagers, et ça, depuis 2012. Et malgré ça, aujourd'hui, on n'a pas été capable de faire ce qu'il faut pour éviter ce qui s'est passé, avec des conséquences qui sont graves mais qui auraient pu être encore plus dramatiques pour la vie de deux citoyennes du Québec.

Donc, j'exige aujourd'hui d'abord que Sylvain Gaudreault, qui se fait appeler ministre puis doit se comporter comme un ministre, qui doit être ici pour défendre… pour répondre à nos questions, c'est-à-dire, pour nous expliquer ce qui s'est passé. Mais surtout, surtout, il doit déposer un plan d'urgence pour faire en sorte que cette situation-là, cette septième fois où un morceau de béton se détache d'un viaduc, c'est la septième et la dernière. Il ne faut pas attendre, là, que l'inévitable se produise avant d'agir.

J'exige de Sylvain Gaudreault qu'il prenne ses responsabilités, qu'il se comporte comme un ministre du gouvernement du Québec et qu'il s'assure qu'au Québec, rouler sur les routes, ce soit sécuritaire. Alors, j'attends vos questions là-dessus.

M. Chouinard (Tommy) : Que contiendrait votre plan d'urgence?

M. Caire : Bien, d'abord, quand on nous dit que la météo a un impact, on nous explique tout le phénomène. Maintenant, ce qu'on ne nous dit pas, c'est comment on peut faire en sorte de contrer ce phénomène-là.

Écoutez, ça fait au-dessus de 400 ans, là, qu'au Québec on vit du gel, du dégel, les hivers, des printemps, des automnes. Vous ne me ferez pas accroire qu'au ministère des Transports on n'a pas eu amplement le temps de trouver une solution pour faire en sorte qu'il n'y a pas de béton… que ce soit du béton de la structure, que ce soit par le délaminage, que ce soit pour quelque raison, en fait, on n'a pas trouvé une solution pour rendre nos infrastructures sécuritaires. Et, si ce n'est pas le cas, bien, il y a quelqu'un qui ne fait pas son travail. Il y a quelqu'un qui ne fait pas son travail.

M. Chouinard (Tommy) : Je ne comprends pas. Le plan d'urgence prévoirait de trouver une recette de béton…

M. Caire : La réfection des infrastructures, de s'assurer que nos infrastructures sont sécuritaires, donc de mettre sur le terrain…

M. Chouinard (Tommy) : …puis le fait qu'il y a eu un rapport en 2012 ça démontre que, quand même, il y a un drapeau qui a été levé à ce moment-là. Bon. Est-ce que ce serait… la solution ne serait pas plutôt de suivre la veille qui existe des infrastructures routières puis d'agir quand il y a un drapeau qui se lève, au lieu de dire : Bien, faisons un plan d'urgence. On dirait qu'il y a des mesures qui existent déjà, mais, si elles ne sont pas suivies, à quoi ça sert?

M. Caire : Mais ce n'est pas ce qui s'est passé, là. Depuis 2012, le ministère a un rapport qui lui dit : À cinq endroits différents… puis je l'ai lu, le rapport, là. À cinq endroits différents, le rapport dit que cette infrastructure-là représente une menace très importante pour la sécurité des usagers. À partir de là, pour moi, il n'y a pas lieu de tergiverser. Il faut apporter les travaux correctifs immédiatement et il faut le faire de façon à ce que ce soit durable et sécuritaire, et, visiblement, ce n'est pas le cas.

Écoutez, là, je vais vous la remontrer, là, ça, c'est le résultat de ce qui s'est produit lundi. La seule raison pour laquelle ces deux citoyennes-là sont encore vivantes, c'est par chance. Alors, ce n'est pas normal que de se promener sur des autoroutes au Québec devienne un sport dangereux. Ce n'est pas normal.

M. Chouinard (Tommy) : J'en conviens, mais que ferait le plan d'urgence qui n'est pas fait actuellement, là? C'est un peu ça, là. Les problèmes ont été signalés…

M. Caire : Bien, ils répareraient les infrastructures pour les rendre sécuritaires. C'est ça qu'ils feraient.

M. Chouinard (Tommy) : Il me semble qu'on a eu une commission là-dessus. Des mesures ont été prises, des veilles sur l'état des infrastructures. On connaît le pourcentage de détérioration…

M. Caire : Oui, on a jasé, on a évalué, on a analysé, on a monitoré. Quand est-ce qu'on va réparer? Quand est-ce qu'on va réparer? Quand est-ce qu'au Québec on va pouvoir passer en dessous d'un viaduc sans faire son signe de croix? Je veux dire, il ne faut pas… Écoutez, là, j'ai plus de chances de recevoir un morceau de béton en roulant sur une autoroute du Québec que de gagner à la 6/49. Les deux ont un impact assez majeur sur ma vie, mais mettons que j'aime mieux la deuxième solution que la première. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal.

Et c'est encore pire quand vous avez entre les mains un rapport qui vous dit : Attention, cette infrastructure-là menace la sécurité des usagers de façon très importante, très importante. Alors, l'explication, c'est qu'on nous dit : Oui, mais l'infrastructure comme telle est en bon état. C'est juste le cosmétique. Ah! Bien oui, aïe, le cosmétique… C'est très cosmétique, ça. Regardez, si c'est cosmétique.

M. Gagnon (Marc-André) : Ce rapport-là a été produit en juillet 2012. Donc, à ce moment-là, on est à la veille d'une campagne électorale. Vous n'avez pas l'impression peut-être que ça a pu tomber dans l'oubli entre deux gouvernements ou…

M. Caire : Écoutez, si c'est le cas, c'est catastrophique. Ça veut dire qu'il n'y a pas, au ministère des Transports, de direction claire, de directive claire sur le fait qu'une infrastructure dont on dit qu'elle menace la sécurité de façon très importante devient une priorité absolue, et ce, indépendamment du parti qui est au pouvoir ou de qui forme le gouvernement. De un.

De deux, vous avez raison, en juillet 2012, on était en campagne électorale. Mais, à partir du 4 septembre, on ne l'était plus, et, depuis le 4 septembre, nous ne le sommes plus. Alors, ce n'est pas parce qu'on a changé de ministre que l'ensemble de la machine, là, a dit : Bon, bien là, ce n'est plus le même ministre, ça fait que, oui, c'est dangereux, mais c'était dangereux seulement sous l'ancien gouvernement. Voyons donc!

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, vous lancez la pierre à la fois au MTQ et aux deux gouvernements.

M. Caire : Moi, je lance la pierre à celui qui est imputable devant les citoyens du Québec, puis celui qui est imputable devant les citoyens du Québec, c'est le ministre des Transports, quelle que soit la couleur de son parti. C'est comme ça que fonctionne notre régime parlementaire. Il y a une responsabilité ministérielle, et maintenant, c'est Sylvain Gaudreault qui doit l'assumer. Si c'est trop lourd pour ses épaules, qu'il fasse d'autres choses. Mais actuellement, là, Sylvain Gaudreault, vous ne le voyez nulle part, ce n'est pas lui qui répond aux questions, ce n'est pas lui qui est ici aujourd'hui à vous dire… à mettre en place un plan qui va faire en sorte que ceci ne se produise plus.

Alors, moi, je veux bien, là, qu'il y ait des chocs vagaux quand il signe des extras à Tony Accurso puis je veux bien qu'il se scandalise d'apprendre que nos infrastructures sont en mauvais état puis… Mais là, là, c'est à lui à répondre aux questions, c'est à lui à mettre en place les mesures pour corriger la situation. Puis, s'il y a des fonctionnaires qui ont des comptes à rendre, bien, c'est au ministre qu'ils doivent rendre les comptes et c'est au ministre à faire en sorte qu'on arrête de trouver des excuses puis on trouve des solutions. C'est ça qu'on demande.

M. Gagnon (Marc-André) : C'est tout un contraste quand même entre… avec la présence que le ministre a assurée dans le dossier du pont Dubuc avant les fêtes.

M. Caire : Oui. Bien, écoutez, comme j'ai dit, Sylvain Gaudreault, quand ça a été le temps de discuter des voies réservées sur Henri-IV, là, où on n'en avait pas besoin, il était là. L'agence, il a mis beaucoup d'énergie sur une agence qui existe juste dans sa tête. Mais aujourd'hui, là, on a besoin d'un ministre qui doit être présent. Puis vous parliez du pont Dubuc, effectivement, dans ça circonscription électorale, mais là, aujourd'hui, là, c'est l'ensemble des infrastructures du Québec. Et là ce n'est pas au député de Jonquière qu'on s'adresse, là, c'est au ministre des Transports, celui qui doit se préoccuper de tous les Québécois, tous sans exception. C'est à lui qu'on s'adresse puis, en fait, on voudrait s'adresser à lui, mais il n'est pas là.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous avez parlé d'Henri-IV, là. Si je peux me permettre une parenthèse sur ce sujet-là, la pétition que vous parrainez, bien, semble stagner quand même depuis le début décembre. On est à 22 000, on était à 20 000 début décembre. Qu'est-ce qui se passe avec… Visiblement, les gens ne l'ont pas signée pendant le temps des fêtes, là.

M. Caire : Non, effectivement. Mais écoutez, là, quand on a une pétition de 22 000 signataires, je vous dirais qu'on se préoccupe plus ou moins : ça s'est-u fait dans trois jours, dans une semaine, dans un mois? Quand vous regardez le nombre de pétitions qui sont déposées à l'Assemblée nationale, en tout cas depuis que, moi, je suis député, là, 22 000 personnes… puis, je vous dirais, c'est encore même plus spectaculaire le fait que ces 22 000 personnes là se soient senties interpellées aussi rapidement, l'aient fait dans un laps de temps aussi court. Puis il faut bien comprendre que c'est un dossier qui touche principalement la ville de Québec, puis on ne parle pas de la population du Québec au grand complet, là. Donc, les citoyens ont répondu massivement et rapidement, c'est la conclusion à laquelle j'en arrive. Maintenant, les délais administratifs de l'Assemblée nationale font en sorte que la pétition reste en ligne jusqu'au 11 février. Mais vous admettrez avez moi que 22 000… au-dessus de 22 000 personnes qui signent une pétition, là, c'est extrêmement significatif.

Ceci étant dit, je ne voudrais quand même pas faire dévier le débat. Il y a aujourd'hui des citoyens dont la vie est menacée parce qu'ils roulent sur des autoroutes du Québec puis parce que nos infrastructures sont monitorées, mais là ce qu'il faut maintenant, c'est les réparer. Merci.

M. Chouinard (Tommy) : Avez-vous des preuves qu'effectivement, quand il y a des problèmes qui sont relevés, ce n'est pas systématiquement réparé, à part le cas présent, là? Est-ce que généralement… là, vous êtes dans le dossier peut-être plus que nous, là, mais est-ce qu'il y a une cause à effet, là? Est-ce qu'il y a vraiment… quand on relève un problème, généralement, une fois qu'il est signalé, il y a des réparations qui sont faites. Est-ce que vous avez constaté ça, et que là, ce cas-là, c'est une exception ou…

M. Caire : Bien, écoutez, ce cas-là n'est pas une exception. Je vous rappelle pour mémoire que, depuis 2010, c'est le septième cas répertorié.

M. Chouinard (Tommy) : …peut-être pas tous fait l'objet d'un signalement, là.

M. Caire : Bien, écoutez, si… Mais admettons, là… puis je n'ai pas l'information, est-ce qu'il y a eu des rapports à chaque fois. Mais admettons que c'est vrai, c'est encore pire, parce que ça veut dire que ces ponts-là, on nous dit qu'ils sont inspectés régulièrement et donc ça veut dire que l'inspection n'a pas été bien faite. Alors, si c'est de la négligence parce que les inspections ne sont pas bien faites ou si c'est de la négligence parce que les inspections sont bien faites, mais on ne donne pas suite aux inspections, le résultat final, c'est que cette négligence-là, elle met en péril la sécurité des usagers.

Donc, pour moi, là, je vous dirais que ce qui vient en amont est plus ou moins important. Ce qui m'intéresse, c'est la conclusion, puis la conclusion, c'est qu'au Québec on n'est pas en sécurité quand on passe en dessous d'un viaduc, puis ça, pour moi, c'est inacceptable, et j'exige que le ministre s'attaque à ce problème-là de toute urgence, nous dépose un plan d'urgence, qu'il mette en place de façon urgente… Je l'ai-tu assez dit, là? C'est urgent, parce que, s'il y a quelque chose qui devrait retenir toute l'attention du ministre des Transports, c'est la sécurité des usagers du réseau routier, là.

M. Gagnon (Marc-André) : Le fameux rapport, ce sont du personnel de la firme BPR qui l'avaient réalisé. Est-ce qu'il ne serait pas plus efficace si le ministère des Transports avait ses propres inspecteurs qui s'assureraient de faire son propre suivi sur les inspections des structures?

M. Caire : Écoutez, votre question nous amène à élargir le débat. Est-ce que le ministère devrait… Ceci étant dit, je ne critique pas la qualité du rapport et je pense, puis je vous le dis d'entrée de jeu, là, je pense que personne ne critique la qualité qui a été faite… la qualité du rapport qui a été produit. Ce qui est critiquable, c'est l'absence de suivi réel. Mais, ceci étant dit, sur une question plus vaste, est-ce que le ministère devrait mettre plus d'énergie à rebâtir son expertise qu'il le fait présentement? La réponse à ça, c'est : bien évidemment.

J'ai eu l'occasion, à la fin de la dernière session, de signaler au ministre, là, qu'il était loin de ses objectifs en termes d'embauche d'ingénieurs et surtout de techniciens en travaux publics. Là, on parle de plus 76 ingénieurs, moins huit techniciens en travaux publics. Donc, c'est clair que le ministère actuellement n'a certainement pas toute l'expertise, tout le personnel et l'expertise du personnel pour réaliser l'ensemble de ses mandats. Puis on a une commission Charbonneau qui nous fait la démonstration de ça à tous les jours, là.

Mais, encore une fois, sur le cas qui nous préoccupe, je pense que personne ne conteste la qualité du rapport qui a été produit, personne ne conteste l'expertise. Donc, que ce soit un ingénieur d'une firme privée ou un ingénieur du ministère, sur le résultat final, ça n'a aucun impact. Le ministère a été avisé, il était averti, il était bien conscient que cette infrastructure-là représentait un risque très important pour les usagers, et malheureusement on a attendu que le pire se produise… puis je dis «le pire», ça aurait pu être encore pire, là, mais, dans les circonstances, on a attendu que cet événement-là se produise avant de réagir, et c'est extrêmement malheureux.

(Fin à 11 h 32)

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