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Point de presse de M. Philippe Couillard, chef de l'opposition officielle

Version finale

Thursday, February 6, 2014, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-deux minutes)

M. Couillard : Alors, bonjour à tous. Il y a quelques jours à peine, j'ai dénoncé fortement la répétition du scénario de 2003, l'incapacité du gouvernement à générer la croissance d'emploi, l'incompétence manifeste dans la gestion des finances publiques et surtout l'impact de cette mauvaise gestion sur les patients, les citoyens, les familles et les personnes vulnérables.

L'histoire continue, se répète, puis on en rajoute encore. Les masques tombent encore une fois. Il est clair maintenant que le PQ ne gouverne que pour lui-même et son obsession unique : la séparation du Québec.

Mon obsession, à moi, à nous, c'est l'emploi et la prospérité des Québécois. Dans son discours d'hier, Mme Marois a encore masqué le fait qu'il lui est impossible de dresser un portrait juste des finances publiques. On le voit maintenant, les dépenses sont hors de contrôle. Souvenez-vous, on avait projeté 1,8 % d'augmentation au budget de novembre 2012 puis 2,5 % à la mise à jour d'automne, puis, dans les jours qui ont suivi, puisqu'on vient de publier un état des lieux, on est rendu à 3 %.

De plus, comme le PQ l'a fait avec la charte, on fait encore diversion. On change le sujet pour tenter de faire oublier la réalité. Ce que nous dit Mme Marois, c'est que sa seule solution pour les Québécoises et les Québécois, c'est de leur retirer leur citoyenneté canadienne. On le sait maintenant, on le voit, l'agenda caché est dévoilé, et le choix sera très clair. Nous, les libéraux, sommes la seule alternative crédible pour mettre ce gouvernement à la porte. La menace qui pèse sur le Québec, ce n'est pas les autres, ce n'est pas les étrangers, ce n'est pas le Canada, c'est plutôt la prolongation de ce régime toxique pour le Québec, le régime péquiste.

Oui, le choix sera clair. Nous, les libéraux, qui priorisons l'économie et l'emploi, le bien-être des citoyens, de nos familles et de nos jeunes, ou le PQ, qui n'a qu'un seul intérêt : la division des Québécois pour séparer le Québec et, au bout du chemin, l'appauvrissement, la taxation, la dette et l'exclusion. Il est de plus clair que le PQ entend aller en élection sans un budget en bonne et due forme, alors que, depuis près de 18 mois, le Québec est sans budget. Je veux dénoncer fortement cette manoeuvre grossière qui est indigne d'un gouvernement qui prétend pourtant gouverner dans l'intérêt commun. Il est maintenant clair que ce n'est pas le cas. Cela, d'ailleurs, n'a jamais été le cas. Merci.

Mme Richer (Jocelyne) : M. Couillard, pourquoi ça ne serait pas légitime, pour un gouvernement, de consulter les Québécois sur leur avenir politique?

M. Couillard : Ce n'est pas de ça dont il est question. Alors que le Québec est en déficit pour au moins deux ou peut-être trois ans, alors que l'emploi est en panne, alors que le revenu familial est en panne, alors que les PME ont arrêté d'investir dans l'économie, voilà qu'on nous ramène, comme d'habitude, c'est toujours le même jeu du Parti québécois, l'idéal ou l'ambition de la souveraineté et de la séparation du Québec pour faire diversion. On a fait diversion avec la charte, maintenant on va faire diversion avec un référendum. Il faut que les Québécois sachent très bien que, sur ce sujet, on ne peut pas être sur la clôture. Il faut qu'on sache très bien et très clairement que le PQ nous amène vers un autre référendum au cours des prochaines années, encore plus de division qu'ils ont pourtant créée.

M. Journet (Paul) : Vous les accusez de faire diversion. Est-ce que vous estimez qu'ils ne sont pas sincères dans leur croyance et dans leur volonté de faire la souveraineté? C'est...

M. Couillard : Leur premier rôle, leur premier rôle comme gouvernement, c'est de veiller à la qualité de vie des citoyens, des familles, des personnes vulnérables. Bien sûr, on connaît leur agenda séparatiste, il est bien connu, mais il est caché, en général. Là, on nous l'annonce, on nous le dévoile avant même le début de la campagne électorale. En général, on essaie de le dissimuler. Rendons-leur au moins cette grâce-là, ils le montrent maintenant en plein jour. Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas d'autre sujet sur lequel ils peuvent essayer de convaincre les Québécois sans vouloir les diviser comme ils l'ont fait avec la charte, comme ils font avec cet enjeu.

M. Laforest (Alain) : J'essaie de vous suivre, là. Vous dénoncez le jeu ouvert de Mme Marois?

M. Couillard (Philippe) : Non, je dénonce le fait qu'elle ne s'occupe pas de façon prioritaire et presque comme obsession, ce qui serait notre cas, de la prospérité et de l'emploi des Québécois. J'étais en Mauricie l'autre jour, pendant la pluie d'annonces, là, presque envoyée du haut du ciel, que le gouvernement a faite au cours de la dernière semaine, on ne me parlait là-bas que d'une chose : on me parlait des 12 000 emplois perdus en Mauricie, on me parlait de l'industrie forestière, on me parlait des PME, on me parlait des familles. C'est de ça dont il est question, c'est de ça que les Québécois et les Québécoises veulent entendre parler, pas de la division entre nous à travers ces manoeuvres franchement cousues de fil blanc, là, qu'ont été la charte et maintenant ce fameux livre blanc sur l'indépendance du Québec.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que ça prend un budget avant le déclenchement des élections?

M. Couillard (Philippe) : Oui, ça prend un budget en bonne et due forme, mais il est clair que ça fait maintenant près de 18 mois qu'on n'a pas de budget au Québec. On a rarement vu ça, rarement vu ça, quoique ça rappelle des souvenirs. Souvenez-vous, en 2003, à peu près à la même période de l'année, Mme Marois, qui était alors ministre des Finances, a déposé un budget, et ils sont partis tout de suite en élection, et, surprise, le Vérificateur général… l'ancien Vérificateur général, M. Breton, qui en a fait l'examen, il a trouvé de 4 milliards par la suite. C'est le même film. D'ailleurs, il y avait eu des annonces multiples non budgétées également avant le déclenchement en 2003, il y avait eu le délabrement du système de santé dans les années qui avaient précédé. C'est exactement le même film.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais, M. Couillard, est-ce qu'il y a des chances que vous votiez en faveur de ce budget?

M. Couillard (Philippe) : D'abord, il faut qu'il y ait un budget. Ce que j'entends, c'est…

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais est-ce qu'il y a des chances que vous votiez en faveur de…

M. Couillard (Philippe) : On va lire le budget, mais je vous dis qu'à la lumière de ce qu'on voit dans l'économie, et dans les finances publiques, et dans l'emploi au Québec, il est hautement improbable qu'on soutienne le budget. Maintenant, qu'ils en déposent un. Qu'ils en déposent un, c'est une question de respect non seulement envers les parlementaires, mais envers la population. Si un gouvernement n'est pas capable de donner l'heure juste sur les finances publiques, sur son plan détaillé pour l'économie, il ne mérite pas de gouverner le Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous avez parlé de division, je vais prendre la balle au bond. Pourquoi avez-vous décidé seul de ne pas vouloir appuyer la CAQ dans sa volonté de vouloir convoquer M. Blanchet en commission parlementaire? Visiblement, ça ne fait pas l'unanimité dans vos troupes.

M. Couillard (Philippe) : On est clairement, clairement derrière un seul objectif, c'est dans ce dossier de BLF, un investissement du Fonds de solidarité de la FTQ. Ce n'est pas de M. Blanchet dont il est question ici, à l'Assemblée nationale, c'est de Mme Marois. C'est elle qui doit répondre aux questions, et les questions, de notre part, vont continuer sans relâche. On n'arrêtera pas de poser des questions. C'est à elle à répondre aux questions.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais pourquoi avez-vous pris seul la décision? Mme Houda-Pépin vous avait reproché aussi d'avoir pris seul certaines décisions, de ne pas vouloir débattre de certains sujets. Pourquoi avez-vous pris seul cette décision-là?

M. Couillard (Philippe) : On a un caucus très uni, on en est sortis très unis, de Saint-Félicien. On est, nous, directement enlignés vers la croissance économique, l'emploi.

Cette question est, encore une fois, une question de diversion. D'ailleurs, M. Legault, qui en fait la demande, pourrait être appelé lui-même à commenter le fait qu'il a été pendant près de 10 ans au Parti québécois, qu'il connaît très bien les liens entre le PQ et la FTQ et qu'il a été pendant un an, si je ne m'abuse, responsable de la campagne de financement du PQ.

Alors, ce n'est pas de M. Blanchet dont il est question ici, à l'Assemblée nationale, c'est de Mme Marois. Elle, c'est à elle que les questions vont être dirigées par nous et, je le suppose, par vous également.

M. Laforest (Alain) : Tous vos députés vous supportent là-dedans?

M. Couillard : Absolument. Absolument. Il n'est pas question de faire une commission Charbonneau parallèle à l'Assemblée nationale, là. Il faut quand même rester dans les limites du raisonnable.

Le Modérateur : Est-ce qu'il y a d'autres questions sur le sujet?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bien, une question, une précision concernant la demande que se tienne... que soit déposé un livre blanc sur l'avenir du Québec. Est-ce que vous seriez favorable, si l'économie se portait mieux? Est-ce que je dois comprendre... Est-ce que le gouvernement ne peut pas mener ces deux projets-là, relancer l'économie et consulter la population sur l'avenir constitutionnel...

M. Couillard : La véritable préoccupation des Québécois aujourd'hui, c'est l'état très inquiétant de l'économie, de l'emploi et des finances publiques parce que ça a un impact direct sur les familles. Sans économie qui croît, sans finances publiques bien gérées, on peut moins bien soigner les gens, moins bien éduquer nos jeunes, moins bien prendre soin des personnes vulnérables. Ça, c'est les enjeux quotidiens de la réalité de vie des Québécois.

On les amène sur un autre terrain, et, c'est normal, le PQ fait toujours ça pour rallier sa base séparatiste, là, à la veille d'une élection. C'est une technique qui est bien connue, mais c'est à eux maintenant d'en parler. Qu'ils en parlent. Nous, on va continuer à parler d'économie, d'emploi et de prospérité pour le Québec.

M. Lafille (Julien) : Mais donc vous seriez contre cette consultation? Juste pour être clair, là.

M. Couillard : J'ai toujours dit que, sur cette question, on aurait une conversation avec tous les Québécois.

Ce n'est pas de ça dont il est question. Il est question de cette manoeuvre grossière de non seulement vouloir aller en élection sans budget, mais, en plus, faire une double diversion d'abord avec la charte, puis on voit que le mouvement s'essouffle; donc on trouve un autre sujet, le livre blanc sur la souveraineté ou l'indépendance du Québec. Alors, c'est un classique qui est encore là devant nous, et le choix est clair. Je vous ai déjà parlé, il y a quelques jours, de la division très nette entre les deux versants, les deux choix de société qui seront devant les Québécois, on en a encore la preuve aujourd'hui.

M. Laforest (Alain) : Mais ce livre blanc et cette consultation-là, est-ce que ce ne serait pas le moyen également pour vous de savoir si les Québécois veulent signer la Constitution?

M. Couillard : Certainement pas quand c'est fait par un gouvernement dont l'unique agenda est de briser le Canada et de retirer, surtout de retirer leur citoyenneté canadienne aux Québécois. C'est de ça dont il est question.

Nous, on croit que le meilleur levier de progrès, de développement pour le Québec, c'est la fédération canadienne. On croit que les Québécois sont en grande majorité attachés à leur citoyenneté canadienne. Il faut que le PQ leur dise : On veut vous l'enlever, cette citoyenneté, on trouve qu'il y a un gros problème avec ça. Bien, qu'il leur explique. Nous, on va parler d'économie, d'emploi et de finances publiques.

M. Journet (Paul) : Mais est-ce que vous êtes contre mener une consultation pour savoir s'il faudrait ratifier la Constitution canadienne?

M. Couillard : On a établi clairement notre position là-dessus. D'abord, on ne participera pas à des conversations constitutionnelles sans que l'agenda du Québec soit sur la table et, lorsqu'on en sera là, si un jour on y est, on verra à s'assurer que tous les Québécois aient l'occasion de se prononcer. C'est trop tôt encore pour aller dans la mécanique, là. Aujourd'hui, on est, encore une fois… et on sera là toute la campagne électorale, tous les jours, parce qu'il est clair que cette manoeuvre de diversion va continuer quotidiennement pendant la campagne électorale lorsqu'elle aura lieu, on va être, tous les jours, sur l'économie, l'emploi et les finances publiques.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais vous n'en ferez pas une question électorale. Mme Marois propose la tenue d'un livre blanc…

M. Couillard : Pas plus que la charte. Pas plus que la charte. Alors, ils vont vouloir parler de ça. Bien, nous, on va dire : O.K., c'est intéressant, expliquez aux Québécois pourquoi vous voulez leur enlever leur séparation… leur citoyenneté canadienne, expliquez en quoi ça va améliorer leur qualité de vie, expliquez en quoi nous, les Québécois, sommes opprimés au Canada et dans un état tel d'oppression qu'on doit retirer cette citoyenneté-là. Mais expliquez-nous aussi pourquoi on a perdu des emplois, pourquoi il y a juste 2 000 jobs de créées au Québec puis 100 000 dans le reste du Canada, pourquoi le revenu familial est en panne, pourquoi les finances publiques sont délabrées, pourquoi le système de santé est encore en train d'être saccagé, comme la dernière fois que vous étiez au gouvernement. C'est de ça dont on va parler. Il y en a en masse pour 33 jours.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Mme Verville (Marie) : What you're saying in French is that the white paper is just a tactics of diversion.

M. Couillard : It's another call, it's a red herring. White paper, red herring. It's another way to shift people's attention away from the true reality, the reality of Québec, which is a very weak economy, public finances that are very badly managed. We have at least two, if not three years of deficit ahead of us. The debt is increasing. There's no job creation. Why? Because there is no private investment, because the businesses, the small and medium businesses in Québec do not trust its government to grow the economy. That's the real issue.

Mme Verville (Marie) : You're putting it on the same level as the charter?

M. Couillard : Yes, the same maneuver. A different theme, but same objective : to divide people, shift their attention away from the real day-to-day preoccupations, which I heard in Mauricie when I was there, while the Government was making, I think, 65 or 85… I don't remember the precise number of announcements they made, where people are only talking there about jobs, about factories, small and medium businesses, forestry industry. This was their only subject of discussion. And, of course, given the fact that the public finances are so badly managed, that the economy is so weak, we see it's a very obvious maneuver to shift the attention away from the economy.

Mme Verville (Marie) : Your message track has been a little bit… that they call you «Philippe-flop»…

M. Couillard : Frankly, I leave this comment to other people. We've always been very firm on our orientations, both on the charter and also on the economy.

Mme Verville (Marie) : I think the real question : Was it because of the lack of visibility that you had? And do you think that will improve now that you're…

M. Couillard : Well, being the Leader of the Opposition is an important challenge, you know, particularly when you're not at the National Assembly, although during those months, I was criss-crossing Québec and meeting people, workers in factories, farmers, fishermen. Everywhere in Québec, I met Quebeckers who told me about the real issues that they're facing.

Now I will be here more frequently with you, which will be a pleasure for me, and also debating with the PQ for the time they want to stay here until they call an election, which seems to be announced now, even without a budget, which is totally unacceptable.

Mme Verville (Marie) : Yes, that's the other thing I wanted to ask you. You think we absolutely need a budget before we… Tell me why.

M. Couillard : It's a total lack of respect. It's a total lack of respect towards the citizens of Québec. We haven't had a budget for the last, at least, 18 months. There is no way we can know exactly the state of the public finances. The Auditor General will table its report next week, so, hopefully, we'll have a clearer picture then. We need to know from this Government what is their assessment of the situation and what is the plan they are putting forward to take Québec out of the slump, start creating jobs again, managing our public finances, return to budget balance and then go forward towards prosperity. That's our agenda, not other things.

Mme Verville (Marie) : And you think this added visibility in the House will buffer your poll…

M. Couillard : You know, polls are very unreliable. Really, if every comment on them, which is, I think, a very good habit that all politicians should follow, they are photographs taken at various moments. And it's a cliché but I'll say it again : The only real one is the day of the election. And you had the example across Canada in the recent years of how unreliable they can be.

Mme Verville (Marie) : Are your internal polls more reliable?

M. Couillard : We manage the way… manage our business internally, as you said, internally, so I'm not going to comment on anything today, but we are very, very confident. I am very confident that, when we hit the campaign trail, and day, after day, after day, we'll be speaking of jobs, health care, education, innovation, small and medium businesses, tax burden. This is what people want to hear about, hear us talk about, not other things like artificial issues like the charter, for example.

Le Modérateur : Merci.

M. Couillard : O.K.? Merci.

(Fin à 11 h 47)

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