(Dix heures trente-six minutes)
M. Khadir
: Bonjour, tout
le monde, merci d'être là. Cette semaine, on va être en commission
parlementaire pour étudier le projet de loi n° 37 pour un moratoire sur
les gaz de schiste dans certaines parties du Québec.
Nous, ça nous inquiète. Ça nous inquiète
pour plusieurs raisons, d'abord à cause de notre ministre de l'Environnement.
En novembre dernier, j'ai appris qu'à l'émission Deux hommes en or
l'animateur lui avait posé la question très clairement en demandant au ministre :
Est-ce que vous pouvez vous engager à ne pas devenir lobbyiste pétrolier ou
gazier? Et on m'a dit qu'il avait refusé de répondre. Je me demande si ceci
peut expliquer pourquoi on a l'impression qu'au Québec aujourd'hui on n'a pas
de ministre de l'Environnement. Y a-t-il un ministre de l'Environnement aujourd'hui
au Québec ou un promoteur industriel en la personne du ministre Blanchet? S'il
y avait un véritable ministre de l'Environnement, il serait le premier à
reconnaître que le moratoire qu'il s'apprête à nous faire voter est incohérent.
Le projet de loi n° 37, si vous l'avez suivi, sur le moratoire, en fait,
concerne les basses-terres du Saint-Laurent et ça ne concerne que le gaz de
schiste, en écartant la question du pétrole de schiste qui a besoin, tout comme
le gaz de schiste, de fracturation pour procéder. Alors, même dans le
territoire du Bas-Saint-Laurent ou dans la vallée du Richelieu, bien, s'il y a
du pétrole de schiste, ce moratoire n'empêchera pas des pétrolières,
éventuellement, de procéder à de l'exploration.
Alors, en plus de tout ça, ce ministre vient
d'annoncer, pendant le moment qu'on s'en va en commission, qu'il va donc tenir
un moratoire… je m'excuse, un BAPE sur les gaz de schiste sur l'ensemble du
Québec, avec une indication claire comme quoi, dans le fond, pourvu que vous ne
dérangiez pas mes électeurs dans la vallée du Richelieu, pourvu que vous ne
touchiez pas, donc, à mes circonscriptions électorales, que ça soit sur
Anticosti pour le pétrole, vous êtes autorisés de saccager, ou que ça soit tout
le reste du territoire, vous êtes autorisés à faire comme bon vous semble pour
de l'exploitation gazière et pétrolière.
Nous, on trouve que c'est inadmissible. Ce
que la population demande, c'est d'abord interdire l'exploration et l'exploitation
du… Ce que la population demande, c'est une interdiction de l'exploitation des
gaz de schiste sur l'ensemble du territoire du Québec, et ce que la population demande
devant les doutes sur les dangers de la fracturation, qui viennent d'ailleurs
d'être confirmés par l'étude environnementale stratégique, qui montre qu'il y a
au moins trois produits, si ce n'est pas plus, qui représentent de dangers de
toxicité, d'accumulation dans les tissus biologiques, dont notamment dans les
tissus humains, les gens demandent une interdiction de la fracturation
hydraulique, ce qui n'est pas le cas, bien sûr, de ce moratoire.
Donc, très bientôt, en fait demain, nous,
on va déposer un projet de loi qui démontre qu'est-ce que serait un projet de
loi sur les gaz de schiste, sur la fracturation hydraulique dans une
perspective d'abord de respect de la volonté des citoyens dans une perspective
environnementale, mais aussi dans une vision cohérente du bilan énergétique du
Québec et de ce que nous avons besoin. Et je rappelle que, de toute façon, d'un
point de vue économique, l'étude environnementale stratégique aussi, qui a été
dévoilée hier, montre qu'il n'y a aucune, aucune précipitation sur le plan de
la valeur économique au marché actuellement. Il n'y a aucune urgence à
s'aventurer dans ces eaux-là.
Je voudrais aussi mentionner qu'en fait
l'annonce d'Anticosti la semaine dernière, l'annonce que le gouvernement va
investir dans des projets d'exploration et d'exploitation du pétrole
d'Anticosti, prouve, en fait, que l'objectif du gouvernement est tout autre que
vraiment s'assurer qu'à long terme on rencontre nos objectifs en matière
environnementale et, en fait, démontrent le pourquoi de la faiblesse du projet
de loi n° 37. Dans le fond, ce qu'on assiste, c'est que le PQ veut donner
feu vert à l'industrie pétrolière et gazière, à l'industrie des hydrocarbures.
Et, pour nous, c'est indigne, à tout le
moins, de la fonction d'un ministre de l'Environnement d'embarquer comme ça
dans la promotion de cette industrie... quand on les voit dans les mêmes
estrades, là, on voit le ministère de l'Environnement dans les mêmes tribunes
que des P.D.G. d'entreprises pétrolières et gazières, il est vraiment à se
demander si ce ministre comprend son rôle comme ministre de l'Environnement. Il
disait qu'il allait suivre les... en fait, qu'il va rentrer dans les bottes de
l'industrie gazière et pétrolière. Moi, j'ai l'impression qu'il a déjà embarqué
dans les culottes de l'industrie gazière et pétrolière et qu'il fait la job à
leur place. Merci de votre attention.
M. Journet (Paul)
:
Est-ce que vous avez des... C'est assez lourd comme accusation, quand vous
dites qu'il pourrait être en train d'utiliser son poste de ministre pour
préparer un passage au privé après. Est-ce que vous êtes capable d'appuyer ça
sur quelque chose?
M. Khadir
: C'est une question
qu'il faut lui poser. On lui a posé la question : Est-ce que vous pouvez
vous engager? Vous êtes ministre de l'Environnement.
On a déjà trop vu ça, d'anciens ministres
de l'Environnement, d'anciens premiers ministres devenir lobbyistes des
pétrolières et gazières. Et vous avez vu, comme nous, le poids que représente aujourd'hui,
au Québec, malheureusement, comme en Angleterre, comme aux États-Unis où c'est
dénoncé… Et nous, nous l'avons montré dans notre rapport, et même un de ses
collègues au ministre Blanchet le reconnaît, le ministre… votre ancien collègue
le ministre Duchesne reconnaît que le lobby, le poids du lobby actuellement, au
Québec, écrase la classe politique.
Or, de manière très adéquate et
appropriée, on lui a demandé : Est-ce que vous vous engagez, comme ministre
de l'Environnement, aujourd'hui à ne pas devenir lobbyiste minier, gazier ou
pétrolier? Et il a refusé de s'engager. Je ne comprends pas.
M. Dutrisac (Robert)
:
Maintenant, concernant le BAPE sur l'ensemble du gaz de schiste… pour l'ensemble
du territoire plutôt, est-ce que vous… c'est quand même un moyen d'accumuler de
la connaissance sur ce procédé-là, sur la fracturation. Vous êtes contre cette
accumulation de connaissances là ici?
M. Khadir
: M.
Dutrisac, il y a déjà une industrie gazière et pétrolière lourdement implantée
chez nos voisins, aux États-Unis, et ces connaissances vont être accumulées
pour le plus grand malheur, peut-être, de ceux qui sont affectés, que ça soit
au Dakota, que ça soit au Texas. Quelle est la raison? Pourquoi ne pas…
Pourquoi est-ce qu'on a…
M. Dutrisac (Robert)
: Est-ce
qu'on ne doit pas justement faire cette étude-là nous-mêmes pour…
M. Khadir
: Mais
pourquoi nous mettre en danger, alors que tous les experts indépendants
affirment qu'il risque d'y avoir de graves dangers? Pourquoi multiplier le
danger et le risque? Je crois que c'est inutile. Je crois que c'est un faux
débat.
Il y a des connaissances scientifiques qui
sont disponibles et qui vont être rendues disponibles, puisque cette industrie
est déjà très active, comme je vous l'ai dit, peut-être pour le plus grand
malheur des citoyens du Dakota, de l'Est des États-Unis ou du Texas. Alors,
nous pouvons toujours compter sur cette expertise.
M. Dutrisac (Robert)
:
Maintenant, sur le plan politique, le PQ a quand même marqué des points,
semble-t-il. On voit le dernier sondage. Qu'est-ce que vous pensez, justement? Ça
semble favoriser, la faveur populaire, pour le PQ, là, ces politiques-là.
M. Khadir
: Sur la question
du sondage, je suis très prêt à revenir si on a terminé sur la question du projet
de loi n° 37 et du gaz de schiste.
M.
Bélair-Cirino (Marco) : Mais le ministre Blanchet disait ce matin
aussi qu'il allait de l'avant avec Anticosti, parce que ce projet-là,
d'exploration tout d'abord, jouit d'une certaine acceptabilité sociale. Vous
n'êtes pas d'accord avec lui? Contrairement à l'exploration, à l'exploitation
du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, dans les basses-terres du
Saint-Laurent.
M.
Khadir
: Écoutez, l'acceptabilité sociale, d'abord, ce n'est
pas tout. Un gouvernement qui est responsable regarde aussi l'ensemble des
dimensions. Et l'acceptabilité ou le refus social vient à partir aussi du
leadership que démontre le gouvernement pour donner une perspective claire, c'est
quoi les besoins du Québec, quelles sont les retombées réelles dont va jouir le
Québec de tout ça, et quelles sont les conséquences qui pourraient rentrer… Si
le gouvernement, même le ministre de l'Environnement du gouvernement, joint sa
voix aux promoteurs du pétrole et du gaz, c'est sûr qu'on n'aura pas l'heure
juste, c'est sûr que la population du Québec ne peut même pas compter sur une information
exacte, sur une information claire sur les conséquences économiques et
écologiques de ça. Alors, c'est sûr que, là, on a un joyeux problème, c'est
comme un cercle vicieux.
Ensuite,
d'après ce que j'ai vu moi-même dans d'autres projets d'envergure, prenons le
cas de la Romaine, il s'installe, dans des régions qui sont, sur le plan
économique, vouées à elles-mêmes, laissées à elles-mêmes, sans vraiment des
alternatives, bien, il s'installe une espèce de, je dirais, de fatalisme qui
fait en sorte que, lorsqu'il y a un projet comme ça, qui peut créer des
emplois, les gens, bon, se rangent derrière ce projet-là faute de mieux. Nous,
ce qu'on dit au gouvernement, c'est que vous avez en main, déjà depuis
presque 20 ans, le plan Pour un Québec efficace, qui était sous un
gouvernement du PQ et qui démontre que l'avenir énergétique du Québec
commence par un vaste chantier de rénovation domiciliaire et des immeubles du Québec
qui créerait des milliers d'emplois partout au Québec. C'est sûr que ça ne
ferait pas le bonheur des actionnaires de Pétrolia et de quelques membres de
l'élite québécoise qui ont investi dans le pétrole, dans le ciment, dans la
construction, mais ce seraient des milliers d'emplois et des milliers de contrats
à des petits entrepreneurs partout au Québec, créateurs d'emplois dans un des
secteurs qui dynamisent l'économie du Québec.
Donc, si un gouvernement avait la volonté…
n'était pas voué uniquement au lobby des pétroliers et des gaziers, mais avait
le bien commun en perspective, bien, on créerait les conditions de
l'acceptabilité de projets beaucoup plus prometteurs, beaucoup plus créateurs
d'emplois et qui garantiraient la prospérité partagée de tout le Québec.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Concernant
le programme législatif de la semaine, craignez-vous que le projet de loi n° 52
sur les soins de fin de vie ne soit pas adopté d'ici à la relâche?
M. Khadir
: J'espère
que non. Moi, j'en appelle aux libéraux, j'en appelle à ma collègue Maryse
Gaudreault qui pilote ce dossier-là pour le caucus libéral. Nous avons tous un
devoir devant de travail accompli depuis trois ans et tous les gens au Québec
qui se sont prononcés, qui ont travaillé très fort. Il faut s'arranger pour que
ça passe, quelle que soit la mécanique électorale engagée par le gouvernement.
Donc, moi, j'ai bonne confiance que la raison va prévaloir là-dessus, même chez
les libéraux.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Donc, vous invitez les députés libéraux qui souhaitaient prendre la parole…
M. Khadir
: Non, de
prendre la parole, mais pas d'en faire, je dirais, une manoeuvre pour bloquer
et pour retarder les choses. Bon, les sondages.
M. Dutrisac (Robert)
:
C'est ça. Donc, les stratégies du gouvernement semblent...
M. Khadir
: Oui, bien
sûr. Depuis le début, M, Dutrisac, Québec solidaire a bien dit que c'est là la
gravité de l'approche péquiste sur les questions d'abord de laïcité puis ensuite
d'identité, d'en faire des instruments électoralistes, parce que, c'est bien
certain, il y a des recettes pour ça, éprouvées en Europe. On lance un débat,
on crée des peurs, on alimente une espèce de patriotisme dans certains cas ou
de repli identitaire puis on gagne des voix. Et c'est malheureux, ce n'est pas
ça, ce n'est pas…
M. Dutrisac (Robert)
: Mais,
sur le plan économique…
M. Khadir
: Je
comprends. Et ce n'est pas ça que le Québec de René Lévesque était supposé
être. Ce n'est pas ça que le Parti québécois de René Lévesque était supposé
être, de tomber dans la démagogie et dans l'électoralisme de bas étage.
Ensuite, c'est sûr que lancer des bonbons
sans perspective, à la pièce, annoncer des millions ici pour une cimenterie,
des millions là pour l'industrie pétrolière sans penser à une vision d'avenir
pour le Québec, pour qu'on sorte de l'économie du XIXe puis du XXe siècle, c'est
sûr qu'à brève échéance, pour des régions laissées à elles-mêmes, c'est une
illusion qui peut marcher et qui peut entraîner un appui populaire, et ça
marche, et c'est malheureux que ce soit comme ça. Moi, j'en appelle à mes
concitoyens à être vigilants devant ça.
M. Dutrisac (Robert)
:
Êtes-vous d'accord avec M. Couillard qui dit que la charte va encourager,
alimenter l'intégrisme religieux?
M. Khadir
: Bien, écoutez,
pas la charte elle-même, mais on sait que dans les pays où… Je prends l'exemple
de la France, je prends l'exemple aussi de la Turquie. À chaque fois qu'on veut
imposer par la loi, par la force, l'identité, ça produit malheureusement, et c'est
des phénomènes sociaux complexes que d'autres sauraient expliquer mieux que
moi, ça produit malheureusement l'effet contraire. En fait, l'Iran et la
Turquie, c'est deux exemples un peu en effet de miroir. En Turquie, une laïcité
très radicale imposée depuis 80 ans, et il y a une majorité de femmes aujourd'hui
en Turquie, malheureusement pour moi… veulent porter le voile. En Iran, c'est
le contraire; par loi, par la force, le gouvernement théocratique et
obscurantiste de Khomeini veut imposer le voile, une majorité de femmes veulent
l'enlever.
En France, depuis 2004, il y a eu une
accentuation, si vous voulez, une radicalisation des règlements et des lois
soi-disant pour imposer un certain nombre de codes vestimentaires dans les
écoles, sur la place publique. Ouis qu'est-ce qu'on observe? C'est que, dans
les quartiers populaires, dans les quartiers où il y a une forte présence des communautés
immigrantes, surtout maghrébines, bien, les filles et les femmes portent de
plus en plus le voile, parfois même sans attachement à l'islam lui-même, mais
juste comme une espèce de symbole pour dire non au pouvoir qui veut leur
imposer quelque chose.
Et on l'a vu au Québec, Micheline Carrier,
animatrice du site Sisyphe, écrivait en octobre dernier son étonnement
de voir, depuis que l'histoire de la charte a été mise au débat par le Parti
québécois de la façon qu'on sait, à son étonnement, dans un quartier qu'elle
habite depuis plus de 15 ans, qu'il y a des filles et même des Haïtiennes qui
portent le voile en sympathie à leurs amies de classe qui se sentaient dans
ce... au début du débat, là, attaquées par cette manière d'aborder les choses
par le PQ.
Donc, si on veut avoir une lutte contre
l'intégrisme, d'abord, la solution, ce n'est pas nécessairement la laïcité, c'est
d'autre chose. Ensuite, c'est sûr qu'on pourrait obtenir malheureusement, comme
résultat, le contraire de ce qu'on cherche en faisant les choses tout croche,
comme le PQ l'a fait.
M. Lavallée (Hugo)
:
Pour revenir au sondage, comment vous expliquez que vous ne soyez pas capables
de tirer parti de la situation? Puisque là vous dites : Le gouvernement
prend des mauvaises décisions, a une vision à courte vue. Vous, vous
représentez l'alternative à ça, et pourtant je pense que vous êtes à, quoi, 7 %
ou 8 %, là. C'est à peu près la même chose qu'aux dernières élections. Ce
n'est pas tellement encourageant pour vous. Est-ce qu'on ne voit pas un peu les
limites de ce que vous êtes capables de faire?
M. Khadir
: Écoutez,
depuis 2003, jamais les sondages n'ont prédit nos résultats. Je me rappelle les
sondages, dans une discussion que j'avais quelques jours avant le scrutin avec
votre collègue Vincent Marissal, à l'époque, mais me donnaient en bas de
10 % dans mon comté, et j'ai eu 18 %. En 2008, personne ne prédisait
l'élection de Québec solidaire dans Mercier; on a gagné, Québec solidaire. En
2012, c'était pareil pour Françoise David. On disait : Si Khadir peut
passer; Mme David, ça va être très difficile.
Donc, c'est sûr qu'on ne peut pas compter
sur les sondages pour prédire l'émergence d'un petit parti contre lequel tout
joue en ce moment : d'abord, le système électoral puis le vote
stratégique, ensuite... C'est sûr qu'actuellement la polarisation du vote
alentour d'un débat démagogique lancé par le Parti québécois ne laisse pas
beaucoup de place aux nuances et aux tierces parties. Donc, c'est sûr que, dans
les sondages, à tout le moins pour le moment, on écope. Mais moi, je suis
confiant que, dans une vraie campagne électorale, sur le territoire de Montréal
comme dans d'autres comtés au Québec où on est forts, à Québec, à Sherbrooke,
dans la région... en Abitibi, à Rouyn-Noranda, nous avons des équipes qui vont
montrer à la population qu'il y a véritablement une alternative. Puis je suis
persuadé que, comme à chaque élection depuis 2003, la gauche au Québec va
progresser.
M. Lavallée (Hugo)
:
Mais à quels comtés vous pensez, là? Parce que vous évoquez des régions.
Avez-vous un peu…
M. Khadir
: Bien, nous
comptons certainement gagner deux, trois comtés, à tout le moins, si ce n'est
pas 63. Évidemment, c'est le souhait de tout le monde. Souhaitons que...
M. Lavallée (Hugo)
:
Mais, réalistement, qu'est-ce que vous ciblez comme comtés?
M. Khadir
: Bien,
écoutez, il n'y a rien de plus réaliste que ce qui est souhaitable pour le
Québec. Alors, réalistement, ce que je souhaite pour le Québec, c'est 63
députés Québec solidaire.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais vous avez dit deux, trois, là. Donc, vous dites...
M. Khadir
: Bien, il y
en a deux, trois au minimum, sur lesquels on a des bonnes chances.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
...Mercier, Gouin, Sainte-Marie—Saint-Jacques...
M. Khadir
: Regardez,
bien, vous pouvez aussi bien que moi les trouver. Sainte-Marie—Saint-Jacques,
on était deuxième, d'accord? Hochelaga-Maisonneuve, on était deuxième. À Laurier-Dorion,
où notre président Andrés Fontecilla, va faire une très belle campagne, on
était à égalité avec le PQ, donc en deuxième position pour battre le candidat
libéral, en fait le député libéral actuel.
Donc, c'est sûr qu'il y a au moins ces
endroits-là où on a de très fortes chances, mais qui sait, hein, tout peut
arriver lors d'une élection.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais
vous dites que vous n'avez pas nécessairement l'appui des opposants à la charte
comme elle est présentée présentement. Est-ce que les indépendantistes
anticharte…
M. Khadir
: Bien, on
en retrouve, bien sûr. Bien sûr.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Puis est-ce qu'ils… ils n'appuient pas Québec solidaire?
M. Khadir
: Bien, on
va se faire entendre. J'espère que les indépendantistes qui sont pour une laïcité
inclusive… Ils ne sont pas anticharte de la laïcité, ils sont anticharte…
antiprojet de loi du PQ. Ensuite, que les environnementalistes, hein… beaucoup
de gens ont fondé des espoirs sur Daniel Breton, sur Martine Ouellet, mais
aujourd'hui ils sont forcés de constater que les écologistes du gouvernement
ont dû avaler des couleuvres et accepter à peu près tout contre les principes
les plus élémentaires pour lesquels ces gens-là s'étaient battus au cours de
leur carrière d'environnementaliste. Donc, dans ces contextes-là, c'est sûr
qu'on va compter, en cours de campagne, sur leur appui.
Une voix
: Merci.
M. Khadir
: C'est moi
qui vous remercie.
(Fin à 10 h 55)