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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Tuesday, February 18, 2014, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-six minutes)

M. Khadir : Bonjour, tout le monde, merci d'être là. Cette semaine, on va être en commission parlementaire pour étudier le projet de loi n° 37 pour un moratoire sur les gaz de schiste dans certaines parties du Québec.

Nous, ça nous inquiète. Ça nous inquiète pour plusieurs raisons, d'abord à cause de notre ministre de l'Environnement. En novembre dernier, j'ai appris qu'à l'émission Deux hommes en or l'animateur lui avait posé la question très clairement en demandant au ministre : Est-ce que vous pouvez vous engager à ne pas devenir lobbyiste pétrolier ou gazier? Et on m'a dit qu'il avait refusé de répondre. Je me demande si ceci peut expliquer pourquoi on a l'impression qu'au Québec aujourd'hui on n'a pas de ministre de l'Environnement. Y a-t-il un ministre de l'Environnement aujourd'hui au Québec ou un promoteur industriel en la personne du ministre Blanchet? S'il y avait un véritable ministre de l'Environnement, il serait le premier à reconnaître que le moratoire qu'il s'apprête à nous faire voter est incohérent. Le projet de loi n° 37, si vous l'avez suivi, sur le moratoire, en fait, concerne les basses-terres du Saint-Laurent et ça ne concerne que le gaz de schiste, en écartant la question du pétrole de schiste qui a besoin, tout comme le gaz de schiste, de fracturation pour procéder. Alors, même dans le territoire du Bas-Saint-Laurent ou dans la vallée du Richelieu, bien, s'il y a du pétrole de schiste, ce moratoire n'empêchera pas des pétrolières, éventuellement, de procéder à de l'exploration.

Alors, en plus de tout ça, ce ministre vient d'annoncer, pendant le moment qu'on s'en va en commission, qu'il va donc tenir un moratoire… je m'excuse, un BAPE sur les gaz de schiste sur l'ensemble du Québec, avec une indication claire comme quoi, dans le fond, pourvu que vous ne dérangiez pas mes électeurs dans la vallée du Richelieu, pourvu que vous ne touchiez pas, donc, à mes circonscriptions électorales, que ça soit sur Anticosti pour le pétrole, vous êtes autorisés de saccager, ou que ça soit tout le reste du territoire, vous êtes autorisés à faire comme bon vous semble pour de l'exploitation gazière et pétrolière.

Nous, on trouve que c'est inadmissible. Ce que la population demande, c'est d'abord interdire l'exploration et l'exploitation du… Ce que la population demande, c'est une interdiction de l'exploitation des gaz de schiste sur l'ensemble du territoire du Québec, et ce que la population demande devant les doutes sur les dangers de la fracturation, qui viennent d'ailleurs d'être confirmés par l'étude environnementale stratégique, qui montre qu'il y a au moins trois produits, si ce n'est pas plus, qui représentent de dangers de toxicité, d'accumulation dans les tissus biologiques, dont notamment dans les tissus humains, les gens demandent une interdiction de la fracturation hydraulique, ce qui n'est pas le cas, bien sûr, de ce moratoire.

Donc, très bientôt, en fait demain, nous, on va déposer un projet de loi qui démontre qu'est-ce que serait un projet de loi sur les gaz de schiste, sur la fracturation hydraulique dans une perspective d'abord de respect de la volonté des citoyens dans une perspective environnementale, mais aussi dans une vision cohérente du bilan énergétique du Québec et de ce que nous avons besoin. Et je rappelle que, de toute façon, d'un point de vue économique, l'étude environnementale stratégique aussi, qui a été dévoilée hier, montre qu'il n'y a aucune, aucune précipitation sur le plan de la valeur économique au marché actuellement. Il n'y a aucune urgence à s'aventurer dans ces eaux-là.

Je voudrais aussi mentionner qu'en fait l'annonce d'Anticosti la semaine dernière, l'annonce que le gouvernement va investir dans des projets d'exploration et d'exploitation du pétrole d'Anticosti, prouve, en fait, que l'objectif du gouvernement est tout autre que vraiment s'assurer qu'à long terme on rencontre nos objectifs en matière environnementale et, en fait, démontrent le pourquoi de la faiblesse du projet de loi n° 37. Dans le fond, ce qu'on assiste, c'est que le PQ veut donner feu vert à l'industrie pétrolière et gazière, à l'industrie des hydrocarbures.

Et, pour nous, c'est indigne, à tout le moins, de la fonction d'un ministre de l'Environnement d'embarquer comme ça dans la promotion de cette industrie... quand on les voit dans les mêmes estrades, là, on voit le ministère de l'Environnement dans les mêmes tribunes que des P.D.G. d'entreprises pétrolières et gazières, il est vraiment à se demander si ce ministre comprend son rôle comme ministre de l'Environnement. Il disait qu'il allait suivre les... en fait, qu'il va rentrer dans les bottes de l'industrie gazière et pétrolière. Moi, j'ai l'impression qu'il a déjà embarqué dans les culottes de l'industrie gazière et pétrolière et qu'il fait la job à leur place. Merci de votre attention.

M. Journet (Paul) : Est-ce que vous avez des... C'est assez lourd comme accusation, quand vous dites qu'il pourrait être en train d'utiliser son poste de ministre pour préparer un passage au privé après. Est-ce que vous êtes capable d'appuyer ça sur quelque chose?

M. Khadir : C'est une question qu'il faut lui poser. On lui a posé la question : Est-ce que vous pouvez vous engager? Vous êtes ministre de l'Environnement.

On a déjà trop vu ça, d'anciens ministres de l'Environnement, d'anciens premiers ministres devenir lobbyistes des pétrolières et gazières. Et vous avez vu, comme nous, le poids que représente aujourd'hui, au Québec, malheureusement, comme en Angleterre, comme aux États-Unis où c'est dénoncé… Et nous, nous l'avons montré dans notre rapport, et même un de ses collègues au ministre Blanchet le reconnaît, le ministre… votre ancien collègue le ministre Duchesne reconnaît que le lobby, le poids du lobby actuellement, au Québec, écrase la classe politique.

Or, de manière très adéquate et appropriée, on lui a demandé : Est-ce que vous vous engagez, comme ministre de l'Environnement, aujourd'hui à ne pas devenir lobbyiste minier, gazier ou pétrolier? Et il a refusé de s'engager. Je ne comprends pas.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, concernant le BAPE sur l'ensemble du gaz de schiste… pour l'ensemble du territoire plutôt, est-ce que vous… c'est quand même un moyen d'accumuler de la connaissance sur ce procédé-là, sur la fracturation. Vous êtes contre cette accumulation de connaissances là ici?

M. Khadir : M. Dutrisac, il y a déjà une industrie gazière et pétrolière lourdement implantée chez nos voisins, aux États-Unis, et ces connaissances vont être accumulées pour le plus grand malheur, peut-être, de ceux qui sont affectés, que ça soit au Dakota, que ça soit au Texas. Quelle est la raison? Pourquoi ne pas… Pourquoi est-ce qu'on a…

M. Dutrisac (Robert) : Est-ce qu'on ne doit pas justement faire cette étude-là nous-mêmes pour…

M. Khadir : Mais pourquoi nous mettre en danger, alors que tous les experts indépendants affirment qu'il risque d'y avoir de graves dangers? Pourquoi multiplier le danger et le risque? Je crois que c'est inutile. Je crois que c'est un faux débat.

Il y a des connaissances scientifiques qui sont disponibles et qui vont être rendues disponibles, puisque cette industrie est déjà très active, comme je vous l'ai dit, peut-être pour le plus grand malheur des citoyens du Dakota, de l'Est des États-Unis ou du Texas. Alors, nous pouvons toujours compter sur cette expertise.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, sur le plan politique, le PQ a quand même marqué des points, semble-t-il. On voit le dernier sondage. Qu'est-ce que vous pensez, justement? Ça semble favoriser, la faveur populaire, pour le PQ, là, ces politiques-là.

M. Khadir : Sur la question du sondage, je suis très prêt à revenir si on a terminé sur la question du projet de loi n° 37 et du gaz de schiste.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais le ministre Blanchet disait ce matin aussi qu'il allait de l'avant avec Anticosti, parce que ce projet-là, d'exploration tout d'abord, jouit d'une certaine acceptabilité sociale. Vous n'êtes pas d'accord avec lui? Contrairement à l'exploration, à l'exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, dans les basses-terres du Saint-Laurent.

M. Khadir : Écoutez, l'acceptabilité sociale, d'abord, ce n'est pas tout. Un gouvernement qui est responsable regarde aussi l'ensemble des dimensions. Et l'acceptabilité ou le refus social vient à partir aussi du leadership que démontre le gouvernement pour donner une perspective claire, c'est quoi les besoins du Québec, quelles sont les retombées réelles dont va jouir le Québec de tout ça, et quelles sont les conséquences qui pourraient rentrer… Si le gouvernement, même le ministre de l'Environnement du gouvernement, joint sa voix aux promoteurs du pétrole et du gaz, c'est sûr qu'on n'aura pas l'heure juste, c'est sûr que la population du Québec ne peut même pas compter sur une information exacte, sur une information claire sur les conséquences économiques et écologiques de ça. Alors, c'est sûr que, là, on a un joyeux problème, c'est comme un cercle vicieux.

Ensuite, d'après ce que j'ai vu moi-même dans d'autres projets d'envergure, prenons le cas de la Romaine, il s'installe, dans des régions qui sont, sur le plan économique, vouées à elles-mêmes, laissées à elles-mêmes, sans vraiment des alternatives, bien, il s'installe une espèce de, je dirais, de fatalisme qui fait en sorte que, lorsqu'il y a un projet comme ça, qui peut créer des emplois, les gens, bon, se rangent derrière ce projet-là faute de mieux. Nous, ce qu'on dit au gouvernement, c'est que vous avez en main, déjà depuis presque 20 ans, le plan Pour un Québec efficace, qui était sous un gouvernement du PQ et qui démontre que l'avenir énergétique du Québec commence par un vaste chantier de rénovation domiciliaire et des immeubles du Québec qui créerait des milliers d'emplois partout au Québec. C'est sûr que ça ne ferait pas le bonheur des actionnaires de Pétrolia et de quelques membres de l'élite québécoise qui ont investi dans le pétrole, dans le ciment, dans la construction, mais ce seraient des milliers d'emplois et des milliers de contrats à des petits entrepreneurs partout au Québec, créateurs d'emplois dans un des secteurs qui dynamisent l'économie du Québec.

Donc, si un gouvernement avait la volonté… n'était pas voué uniquement au lobby des pétroliers et des gaziers, mais avait le bien commun en perspective, bien, on créerait les conditions de l'acceptabilité de projets beaucoup plus prometteurs, beaucoup plus créateurs d'emplois et qui garantiraient la prospérité partagée de tout le Québec.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Concernant le programme législatif de la semaine, craignez-vous que le projet de loi n° 52 sur les soins de fin de vie ne soit pas adopté d'ici à la relâche?

M. Khadir : J'espère que non. Moi, j'en appelle aux libéraux, j'en appelle à ma collègue Maryse Gaudreault qui pilote ce dossier-là pour le caucus libéral. Nous avons tous un devoir devant de travail accompli depuis trois ans et tous les gens au Québec qui se sont prononcés, qui ont travaillé très fort. Il faut s'arranger pour que ça passe, quelle que soit la mécanique électorale engagée par le gouvernement. Donc, moi, j'ai bonne confiance que la raison va prévaloir là-dessus, même chez les libéraux.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, vous invitez les députés libéraux qui souhaitaient prendre la parole…

M. Khadir : Non, de prendre la parole, mais pas d'en faire, je dirais, une manoeuvre pour bloquer et pour retarder les choses. Bon, les sondages.

M. Dutrisac (Robert) : C'est ça. Donc, les stratégies du gouvernement semblent...

M. Khadir : Oui, bien sûr. Depuis le début, M, Dutrisac, Québec solidaire a bien dit que c'est là la gravité de l'approche péquiste sur les questions d'abord de laïcité puis ensuite d'identité, d'en faire des instruments électoralistes, parce que, c'est bien certain, il y a des recettes pour ça, éprouvées en Europe. On lance un débat, on crée des peurs, on alimente une espèce de patriotisme dans certains cas ou de repli identitaire puis on gagne des voix. Et c'est malheureux, ce n'est pas ça, ce n'est pas…

M. Dutrisac (Robert) : Mais, sur le plan économique…

M. Khadir : Je comprends. Et ce n'est pas ça que le Québec de René Lévesque était supposé être. Ce n'est pas ça que le Parti québécois de René Lévesque était supposé être, de tomber dans la démagogie et dans l'électoralisme de bas étage.

Ensuite, c'est sûr que lancer des bonbons sans perspective, à la pièce, annoncer des millions ici pour une cimenterie, des millions là pour l'industrie pétrolière sans penser à une vision d'avenir pour le Québec, pour qu'on sorte de l'économie du XIXe puis du XXe siècle, c'est sûr qu'à brève échéance, pour des régions laissées à elles-mêmes, c'est une illusion qui peut marcher et qui peut entraîner un appui populaire, et ça marche, et c'est malheureux que ce soit comme ça. Moi, j'en appelle à mes concitoyens à être vigilants devant ça.

M. Dutrisac (Robert) : Êtes-vous d'accord avec M. Couillard qui dit que la charte va encourager, alimenter l'intégrisme religieux?

M. Khadir : Bien, écoutez, pas la charte elle-même, mais on sait que dans les pays où… Je prends l'exemple de la France, je prends l'exemple aussi de la Turquie. À chaque fois qu'on veut imposer par la loi, par la force, l'identité, ça produit malheureusement, et c'est des phénomènes sociaux complexes que d'autres sauraient expliquer mieux que moi, ça produit malheureusement l'effet contraire. En fait, l'Iran et la Turquie, c'est deux exemples un peu en effet de miroir. En Turquie, une laïcité très radicale imposée depuis 80 ans, et il y a une majorité de femmes aujourd'hui en Turquie, malheureusement pour moi… veulent porter le voile. En Iran, c'est le contraire; par loi, par la force, le gouvernement théocratique et obscurantiste de Khomeini veut imposer le voile, une majorité de femmes veulent l'enlever.

En France, depuis 2004, il y a eu une accentuation, si vous voulez, une radicalisation des règlements et des lois soi-disant pour imposer un certain nombre de codes vestimentaires dans les écoles, sur la place publique. Ouis qu'est-ce qu'on observe? C'est que, dans les quartiers populaires, dans les quartiers où il y a une forte présence des communautés immigrantes, surtout maghrébines, bien, les filles et les femmes portent de plus en plus le voile, parfois même sans attachement à l'islam lui-même, mais juste comme une espèce de symbole pour dire non au pouvoir qui veut leur imposer quelque chose.

Et on l'a vu au Québec, Micheline Carrier, animatrice du site Sisyphe, écrivait en octobre dernier son étonnement de voir, depuis que l'histoire de la charte a été mise au débat par le Parti québécois de la façon qu'on sait, à son étonnement, dans un quartier qu'elle habite depuis plus de 15 ans, qu'il y a des filles et même des Haïtiennes qui portent le voile en sympathie à leurs amies de classe qui se sentaient dans ce... au début du débat, là, attaquées par cette manière d'aborder les choses par le PQ.

Donc, si on veut avoir une lutte contre l'intégrisme, d'abord, la solution, ce n'est pas nécessairement la laïcité, c'est d'autre chose. Ensuite, c'est sûr qu'on pourrait obtenir malheureusement, comme résultat, le contraire de ce qu'on cherche en faisant les choses tout croche, comme le PQ l'a fait.

M. Lavallée (Hugo) : Pour revenir au sondage, comment vous expliquez que vous ne soyez pas capables de tirer parti de la situation? Puisque là vous dites : Le gouvernement prend des mauvaises décisions, a une vision à courte vue. Vous, vous représentez l'alternative à ça, et pourtant je pense que vous êtes à, quoi, 7 % ou 8 %, là. C'est à peu près la même chose qu'aux dernières élections. Ce n'est pas tellement encourageant pour vous. Est-ce qu'on ne voit pas un peu les limites de ce que vous êtes capables de faire?

M. Khadir : Écoutez, depuis 2003, jamais les sondages n'ont prédit nos résultats. Je me rappelle les sondages, dans une discussion que j'avais quelques jours avant le scrutin avec votre collègue Vincent Marissal, à l'époque, mais me donnaient en bas de 10 % dans mon comté, et j'ai eu 18 %. En 2008, personne ne prédisait l'élection de Québec solidaire dans Mercier; on a gagné, Québec solidaire. En 2012, c'était pareil pour Françoise David. On disait : Si Khadir peut passer; Mme David, ça va être très difficile.

Donc, c'est sûr qu'on ne peut pas compter sur les sondages pour prédire l'émergence d'un petit parti contre lequel tout joue en ce moment : d'abord, le système électoral puis le vote stratégique, ensuite... C'est sûr qu'actuellement la polarisation du vote alentour d'un débat démagogique lancé par le Parti québécois ne laisse pas beaucoup de place aux nuances et aux tierces parties. Donc, c'est sûr que, dans les sondages, à tout le moins pour le moment, on écope. Mais moi, je suis confiant que, dans une vraie campagne électorale, sur le territoire de Montréal comme dans d'autres comtés au Québec où on est forts, à Québec, à Sherbrooke, dans la région... en Abitibi, à Rouyn-Noranda, nous avons des équipes qui vont montrer à la population qu'il y a véritablement une alternative. Puis je suis persuadé que, comme à chaque élection depuis 2003, la gauche au Québec va progresser.

M. Lavallée (Hugo) : Mais à quels comtés vous pensez, là? Parce que vous évoquez des régions. Avez-vous un peu…

M. Khadir : Bien, nous comptons certainement gagner deux, trois comtés, à tout le moins, si ce n'est pas 63. Évidemment, c'est le souhait de tout le monde. Souhaitons que...

M. Lavallée (Hugo) : Mais, réalistement, qu'est-ce que vous ciblez comme comtés?

M. Khadir : Bien, écoutez, il n'y a rien de plus réaliste que ce qui est souhaitable pour le Québec. Alors, réalistement, ce que je souhaite pour le Québec, c'est 63 députés Québec solidaire.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais vous avez dit deux, trois, là. Donc, vous dites...

M. Khadir : Bien, il y en a deux, trois au minimum, sur lesquels on a des bonnes chances.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...Mercier, Gouin, Sainte-Marie—Saint-Jacques...

M. Khadir : Regardez, bien, vous pouvez aussi bien que moi les trouver. Sainte-Marie—Saint-Jacques, on était deuxième, d'accord? Hochelaga-Maisonneuve, on était deuxième. À Laurier-Dorion, où notre président Andrés Fontecilla, va faire une très belle campagne, on était à égalité avec le PQ, donc en deuxième position pour battre le candidat libéral, en fait le député libéral actuel.

Donc, c'est sûr qu'il y a au moins ces endroits-là où on a de très fortes chances, mais qui sait, hein, tout peut arriver lors d'une élection.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais vous dites que vous n'avez pas nécessairement l'appui des opposants à la charte comme elle est présentée présentement. Est-ce que les indépendantistes anticharte…

M. Khadir : Bien, on en retrouve, bien sûr. Bien sûr.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis est-ce qu'ils… ils n'appuient pas Québec solidaire?

M. Khadir : Bien, on va se faire entendre. J'espère que les indépendantistes qui sont pour une laïcité inclusive… Ils ne sont pas anticharte de la laïcité, ils sont anticharte… antiprojet de loi du PQ. Ensuite, que les environnementalistes, hein… beaucoup de gens ont fondé des espoirs sur Daniel Breton, sur Martine Ouellet, mais aujourd'hui ils sont forcés de constater que les écologistes du gouvernement ont dû avaler des couleuvres et accepter à peu près tout contre les principes les plus élémentaires pour lesquels ces gens-là s'étaient battus au cours de leur carrière d'environnementaliste. Donc, dans ces contextes-là, c'est sûr qu'on va compter, en cours de campagne, sur leur appui.

Une voix : Merci.

M. Khadir : C'est moi qui vous remercie.

(Fin à 10 h 55)

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