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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, et de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Wednesday, February 19, 2014, 14 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures deux minutes)

Mme David : Mesdames, messieurs, bonjour. Québec solidaire veut réagir au rapport du Vérificateur général. Alors, écoutez, c'est simple, le Vérificateur général confirme aujourd'hui les pires craintes de Québec solidaire, des craintes que nous exprimons déjà depuis longtemps.

Ce gouvernement, qui a la prétention de se poser en gouvernement de la prospérité est un gouvernement de l'austérité. La compression, si l'on en croit le Vérificateur général, dans un certain nombre de programmes publics, dans les services publics, va atteindre une ampleur sans précédent depuis les 10 dernières années. Si jamais ce gouvernement était réélu cette année et l'année prochaine, 1,4 milliard de coupures dans les dépenses de l'État.

En fait, le Vérificateur général nous dit ce que le gouvernement actuel s'évertue à nous cacher : les budgets de la santé et de l'éducation vont être durement touchés. Quand on dit, en plus, que le gouvernement compte limiter à 2 % sa croissance de dépenses, il faut bien comprendre qu'on est dans le déni total, ça couvre à peine les augmentations de salaire et les coûts de système. Donc, il va y avoir des coupes. C'est pire, en fait, que ce que faisait l'ancien ministre Raymond Bachand.

Et je peux vous dire que, voyant ce qui se passe dans ma circonscription, voyant toutes les difficultés, déjà, là, avant même le prochain budget, les difficultés auxquelles sont astreintes, par exemple, mon centre de la santé et des services sociaux, voyant que certains postes ne sont pas remplacés, voyant qu'on déplace des gens dans d'autres CLSC, dans d'autres territoires pour des prises de sang, voyant qu'on cherche, par tous les moyens possibles, à ne pas trop couper les services, mais à effectuer des compressions parce qu'elles sont là. Moi, je sais que, s'il y en a d'autres compressions, et c'est ce qu'il va y avoir, si on en croit le Vérificateur général, ce n'est pas vrai qu'on n'atteindra pas la qualité des services aux citoyens. Il faut se mettre ça dans la tête une fois pour toutes. Les parents d'enfants handicapés majeurs qui ne savent plus quoi faire pour trouver des services pour leurs enfants, eh bien, ils vont continuer d'attente, et ça n'est pas vrai non plus que, dans le maintien à domicile, on va donner tous les services nécessaires.

Le problème, nous dit même le Vérificateur général, c'est que le gouvernement ne détermine pas ses dépenses en fonction des besoins des citoyens, il les détermine en fonction de ce que lui estime être le budget qu'il est capable d'allouer à un ministère ou à un autre. Mais cette estimation-là, c'est lui qui la définit, c'est lui qui la décide. Et il la décide comment? Bien, en disant : Il y aura à peu près telle prévision de hausse du PIB. Bon, là-dessus, le VG dit : Vous êtes parfois un peu optimiste, mais ce n'est quand même pas si mal. Mais jamais ce gouvernement ne nous annonce qu'il va aller chercher de nouveaux revenus ailleurs, chez ceux qui peuvent faire leur juste part. Alors, bien entendu, il n'aura aucun autre moyen, s'il veut atteindre l'équilibre budgétaire d'ici deux ans, que d'opérer ces coupes immenses qu'il a déjà commencé à faire depuis 18 mois et qu'il va continuer à faire.

Le VG, d'ailleurs — c'est passé un peu inaperçu — nous apprend que le gouvernement, pour des hausses de revenus, compte sur les tarifs d'hydroélectricité, sur l'augmentation des tarifs, non encore décidés par la Régie de l'énergie, en passant. Il faut croire qu'ils ont passé leur commande et qu'ils s'imaginent, bien entendu, que la régie va être d'accord. Au-delà des conséquences en termes de services pour les citoyens, citoyennes du Québec, les compressions vont plomber l'économie du Québec, et c'est encore le Vérificateur général qui nous le dit, page 36, chapitre 3, précisément : «Une réduction de dépenses de l'ordre de 1 milliard de dollars représente une baisse de 0,25 % du PIB et [prive le gouvernement] de 125 millions de revenus.»

Alors, ça, ce n'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler un gouvernement de la prospérité. Je répète donc qu'on n'est pas devant un gouvernement de la prospérité malgré les prétentions péquistes, que ce soit le ministre Marceau ou que ce soit le ministre Bédard. On n'est pas du tout devant ça, on est devant un gouvernement de l'austérité et un gouvernement qui se refuse catégoriquement d'aller chercher les revenus là où ils se trouvent : chez les contribuables aux revenus très élevés, dans les grandes entreprises financières, dans les mines, etc.; pendant que les hausses de tarifs hydroélectriques, taxes scolaires, transport en commun vont continuer de toucher qui? Les travailleurs, les travailleuses, les gens de la classe moyenne, les gens à revenus modestes. Donc, pas étonnée du tout de ce qu'on a vu aujourd'hui dans ce rapport. En fait, le Vérificateur général confirme nos pires craintes.

M. Khadir : Moi, je voulais attirer votre attention sur les pages du rapport du Vérificateur qui signalent les revenus de l'État, attirer votre attention sur le fait que trois entreprises publiques, Hydro-Québec, la Société des alcools et Loto-Québec, rapportent à l'État presque autant de revenus en impôts que les milliers d'autres entreprises au Québec, tout l'ensemble des autres entreprises privées au Québec, c'est-à-dire, là-dedans, on compte les McDonald's de ce monde, les Couche-Tard, les banques, les minières, les sociétés de génie-conseil. Mettez-les toutes, les entreprises de construction, il y en a pour plusieurs milliers. Les milliers d'entreprises privées au Québec contribuent 5,8 milliards de dollars; trois entreprises publiques au Québec, la SAQ, Hydro-Québec et Loto-Québec, rapportent 5,1 milliards. Il y a un déséquilibre immense qui nous fait dire qu'il y a énormément de place pour aller chercher, comme Françoise l'a dit tout à l'heure, leur juste part aux entreprises qui ne font pas… qui ne contribuent pas adéquatement aux revenus de l'État.

M. Dougherty (Kevin) : Vous parlez de combien d'augmentation, si vous voulez… Mais, pour équilibrer en 2015-2016, on parle de

de 1 milliard, mais avec… mais ça présume que les coupes qu'on a déjà puis encore 1 milliard.

Mme David : Bien, savez-vous quoi, on nous dit, c'est fascinant, que d'aller creuser puis chercher du pétrole sur l'île d'Anticosti, là, grosso modo, là, pour les 30 prochaines années, si tout va bien, avec tous les mirages qu'on nous fait miroiter, là, on pourrait aller chercher 1 milliard par année. 1 milliard par année, au minimum, c'est ce qu'on pourrait aller chercher avec Pharma-Québec. Ça fait des années qu'on le dit, qu'on le démontre et qu'on le redémontre.

Alors, il y a... entre le mirage et des propositions que nous faisons, Québec solidaire, depuis plusieurs années, qui sont claires, qui sont concrètes, qui sont chiffrées, nous invitons le gouvernement du Québec à tenir compte de nos propositions. Une simple taxe sur le capital des entreprises bancaires et financières rapporterait 800 millions par année. Nous l'avons dit au ministre Marceau, nous sommes capables de le démontrer. Qu'est-ce qu'il attend? La Banque Nationale ne déménagera pas au Mexique.

M. Dougherty (Kevin) : Avez-vous des attentes pour le budget de demain?

Mme David : Écoutez, compte tenu de tout ce que nous savons de ce gouvernement, de sa mise à jour économique, de la façon dont il gouverne, du rapport du Vérificateur général, nos attentes sont plus que minimales. Nous croyons qu'ils vont continuer exactement dans la même direction. Ils se sont engagés à ne pas augmenter les taxes et les impôts, et ça, pour eux, ça inclut tout le monde, y compris les entreprises dont mon collègue parlait.

Alors, moi, je m'attends au pire. Je m'attends, en fait, à ce qu'ils renchérissent sur l'idée que, d'ici un an, un an et demi, on aura un autre 1,4 milliard de coupures. Et s'ils essaient de nous dire que, ça, ça ne touchera pas les citoyennes et les citoyens, là, qu'ils viennent voir dans nos comtés. Ça touche des gens, des parents, des enfants, des personnes âgées, des personnes malades. Ce n'est plus possible, là, d'entendre ce discours-là qui est complètement désincarné et qui est faux, qui est faux à sa face même.

M. Khadir : Merci de votre présence.

(Fin à 14 h 11)

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