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Point de presse de M. Martin Coiteux, ministre responsable de l'Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes

Version finale

Tuesday, June 3, 2014, 15 h 17

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures dix-huit minutes)

M. Coiteux : Alors, bonjour, tout le monde. Alors, merci d'être ici. Écoutez, aujourd'hui, le Vérificateur général du Québec a déposé son rapport sur l'évolution du solde budgétaire 2014‑2015. C'est un rapport qui est extrêmement important, c'est un rapport, surtout, qui nous renseigne beaucoup, énormément, même, sur le manque de transparence et même le cynisme qui a caractérisé le gouvernement précédent.

Avant de parler de 2014‑2015, j'aimerais quand même faire un petit pas en arrière, c'est important. Le gouvernement précédent a été élu en 2012, septembre 2012, et on se rappellera qu'il avait non seulement promis avant d'être élu, mais qu'il a promis des mois durant, à partir de septembre 2012 jusqu'en novembre 2013 — c'est plus d'une année — il a promis qu'en 2013‑2014 il atteindrait l'équilibre budgétaire. Ça, ça veut dire un solde de zéro. Alors, qu'est-ce qu'a fait le gouvernement en novembre 2013? Il annonce un déficit de 2,5 milliards.

Ce qu'on apprend aujourd'hui en lisant le rapport du Vérificateur général, c'est qu'il savait déjà que, pour 2014‑2015, il faisait face à une impasse majeure et que non seulement sa cible de 1,75 était extrêmement ambitieuse, déraisonnable, pratiquement… mais une impasse de 4 milliards de dollars. Donc, après avoir fait un déficit de 2,5 — et on sait aujourd'hui que c'est plus que 3 pour 2013‑2014 — en 2014‑2015, il nous annonçait 1,75, alors qu'il connaissait — qu'il connaissait — une impasse budgétaire de l'ordre de 4 milliards de dollars dès le mois de novembre 2013. Il la connaissait encore au mois de décembre 2013, alors qu'il s'imaginait, si on allait en élection, peut-être… les chiffres, semble-t-il, n'étaient pas à la hauteur de ses attentes. Et c'était encore une impasse de l'ordre de 4 milliards de dollars en février lorsqu'ils ont déposé un budget sans crédits.

Quelle part de cette impasse de 4 milliards avait-il identifiée avant d'aller en élection? Ce qu'on apprend dans le rapport aujourd'hui, c'est : 150 millions. 150 millions sur les 4 milliards, alors que des mois durant, avant décembre, les membres de ce gouvernement se promènent à travers tout le Québec pour lancer des promesses à coups de centaines de millions et de centaines de millions de dollars. Il répète le même exercice par la suite en vue d'aller en élection au mois d'avril 2014.

Alors, dans le fond, quand on est un gouvernement qui sait avoir une impasse de 4 milliards de dollars qui porterait le déficit non pas à 1,75, mais à 5,7 milliards de dollars — c'est ça, la réalité qui est validée par le Vérificateur général aujourd'hui — bien, on ne se promène pas en hélicoptère à travers tout le Québec pour lancer les milliards par-dessus la tête. Ce que ça reflète, essentiellement, c'était un gouvernement qui était animé par le manque de transparence, le cynisme, obsédé par son élection possible, obsédé par la nécessité pour lui d'avoir une majorité. Pourquoi? Pas pour dire l'heure juste aux Québécois. Essentiellement, et on l'a répété pendant la campagne électorale, et je crois que c'est clair pour tout le monde, l'objectif était strictement de lancer la machine référendaire. Alors, 4 milliards d'impasse, 150 millions identifiés. Ne pas révéler cette réalité aux Québécois, un gouvernement qui fuit en avant en élection sans donner la vérité et l'heure juste aux Québécois, c'est inacceptable. Vous allez voir demain toute la différence entre un gouvernement qui fuit en avant pour des motifs électoraux et un gouvernement qui assume ses responsabilités. Demain, vous allez avoir le budget, vous allez avoir le dépôt des crédits, qui va expliquer clairement comment les choix sont faits, pas des promesses de contrôle des dépenses, mais exactement les gestes qu'on va poser pour atteindre nos cibles budgétaires et notamment nos cibles de dépenses. Cette transparence, cette rigueur, cette responsabilité va faire tout le contraste entre notre gouvernement et le gouvernement précédent. Merci.

Mme Prince (Véronique) : M. Coiteux, je me rappelle d'un point de presse, justement, du Parti québécois où ils disaient exactement la même chose que vous à l'endroit du gouvernement libéral les précédant. Est-ce que tous les gouvernements, lorsqu'ils arrivent, effectivement, accusent le gouvernement précédent d'un manque de transparence et de rigueur?

M. Coiteux : Je crois qu'on était à la veille d'obtenir l'équilibre budgétaire en 2013‑2014. Le déficit de 2012‑2013 était très modeste par rapport aux chiffres avec lesquels on doit maintenant se… les chiffres qu'on doit combattre aujourd'hui. Le gouvernement du Parti québécois a hérité d'une situation qui était beaucoup plus facile et il a perdu complètement le contrôle de la situation. Le Vérificateur général parle d'une hausse anticipée des dépenses de plus de 6 % en 2014‑2015. Il y a une perte de contrôle, et cette perte de contrôle, ce qui est pire, c'est qu'elle était connue d'eux. Elle était connue. Il était connu depuis le mois de novembre qu'ils avaient cette impasse de 4 milliards, ils n'ont rien dit à la population. Ils voulaient fuir en avant en élection en décembre, les chiffres n'étaient pas bons. Ils ont eu des chiffres un peu meilleurs, ils ont fui en avant au mois de mars sachant très bien qu'ils n'avaient pris aucune décision pour équilibrer le budget. D'ailleurs, la preuve, c'est qu'ils n'avaient pas déposé les crédits. Ce n'était pas un demi-budget, c'est un faux budget, et conséquemment ils sont partis en élection, et le verdict a été sévère, ils ont été battus. Désormais, il va falloir que le gouvernement assume ses responsabilités. Le premier geste qu'on va poser demain, ça va être tout un contraste : dépôt du budget, dépôt simultané des crédits. Vous allez pouvoir voir noir sur blanc quels sont les choix qui sont faits.

M. Teisceira-Lessard (Philippe) : M. Coiteux, vous parlez d'un gouvernement animé par le cynisme. Est-ce que vous pensez que le discours que vous tenez aujourd'hui correspond à la promesse de changement de ton tenue par M. Couillard depuis le début de la session?

M. Coiteux : Vous me permettrez aujourd'hui d'être choqué, et je pense que l'ensemble des Québécois sont choqués par le manque de transparence dont a fait preuve le gouvernement précédent. Ce n'est pas des petites choses ici. On ne parle pas : La croissance économique a été plus faible, et j'avais promis zéro, genre 2,5. Le 2,5 n'était pas 2,5, il était 3,1. Le 1,75 n'était pas 1,75, le 1,75, il était 5,7, et ils le savaient. Alors, le cynisme et le manque de transparence, c'est de savoir, et de ne pas dire, et de fuir en élection.

M. Bélair-Cirino (Marco) :…ne se reproduise plus?

M. Coiteux : Alors, ça va commencer dès demain, c'est-à-dire que, nous, lorsqu'on va déposer un budget, on va déposer les crédits. Les choix politiques qui sont difficiles, certainement, les choix politiques qui nous permettent d'atteindre les cibles budgétaires vont être clairement identifiés, ils vont être clairement révélés, partagés avec la population. C'est ça, la responsabilité, c'est ça, la transparence.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais, pour permettre à tous les partis politiques et à la population de suivre, d'avoir l'état réel de la situation financière et budgétaire du Québec, qu'est-ce que vous allez faire pour ça?

M. Coiteux : Bien, voyez, on a demandé un rapport au Vérificateur général pour que les citoyens du Québec aient l'heure juste par rapport à l'évolution du solde budgétaire 2014‑2015.Ce ne sont pas les chiffres du gouvernement dont… qu'on est en train de discuter aujourd'hui.

Journaliste : (Question inaudible)

M. Coiteux : Non, mais à l'avenir, ça va être important, à la veille des élections d'avoir le portrait complet.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais, d'ici quatre ans et demi, d'abord, les Québécois vont avoir l'heure juste? La prochaine fois, la seule étude indépendante, c'est celle qu'il va y avoir à l'automne… juste avant les prochaines élections générales? C'est à ce moment-là?

M. Coiteux : Non, on ne va pas fuir en élection, on a un mandat de quatre ans et demi, là. Alors, on va assumer nos responsabilités en toute transparence. Le budget qu'on va déposer demain va vous dire exactement comment on va atteindre nos cibles. Vous allez connaître le budget des crédits. Vous allez savoir exactement comment l'argent des Québécois va être dépensé. Vous allez avoir demain le programme québécois des infrastructures pour les 10 prochaines années, vous allez avoir plus transparence que jamais, et on va répéter le même exercice pendant tout le temps de notre mandat. Lorsqu'arrivera le temps des élections, bien, on aura l'heure juste avec un rapport indépendant aussi avant d'aller en élection.

M. Ouellet (Martin) : Vous insistez beaucoup, M. le ministre, sur le fait qu'il le savait, que le gouvernement précédent savait, connaissait la situation, connaissait l'ampleur de l'impasse.

M. Coiteux :C'est ce que révèle le rapport du VG, oui.

M. Ouellet (Martin) : Allez au bout de votre pensée. Vous ne les accusez pas d'avoir menti, d'avoir voulu duper la population? Allez au bout de votre pensée là-dessus, s'il vous plaît.

M. Coiteux : Bien, le bout de ma pensée, c'est qu'un gouvernement responsable qui sait avoir une impasse budgétaire de 4 milliards de dollars ne se promène pas dans tous les coins du Québec pour des raisons strictement électorales, animé par le désir d'avoir une majorité pour déclencher un référendum sachant qu'il doit trouver 4 milliards de financement. Et ce n'est pas rien, ça, de s'en… ce n'est pas rien, ça, de s'en aller en…

M. Ouellet (Martin) : …de toute façon, ça. Il aurait fallu le trouver. Il n'aurait pas pu le cacher tout le temps.

M. Coiteux : Mais, ce n'est pas rien de s'en aller en élection sans déposer les crédits. Ce n'est pas bénin, cette opération-là. Aller… de faire… déposer un budget, s'en aller en élection sans crédits, c'est révéler qu'on est incapables de révéler, sur la place publique, quels sont nos choix en matière de dépenses, en matière… comment on va s'y prendre pour atteindre ces cibles. Ce que dit le Vérificateur général, c'est que les cibles étaient déraisonnables. Puis pourquoi déraisonnables? Parce qu'aucune décision n'avait été prise pour atteindre ces cibles, et on s'en va en élection comme ça. Moi, je dis que c'est un manque de transparence et je dirais même que c'est cynique parce que l'objectif était électoral.

M. Ouellet (Martin) : Ils nous ont menti?

M. Coiteux : Ce sont vos mots. Ils n'ont pas dit toute la vérité.Et ils n'ont pas dit toute la vérité, c'était sciemment, et ils l'ont fait pour des raisons électorales. Tirez les conclusions.

Mme Biron (Martine) : Est-ce qu'ils ont induit les Québécois en erreur?

M. Coiteux : Ils n'ont pas dit toute la vérité parce qu'ils avaient le désir de gagner les élections sans faire… en fait, sans révéler quels étaient les choix nécessaires à faire aux Québécois. Pourquoi l'ont-ils fait? Bien, tirez vos conclusions.

S'ils l'avaient fait, ils auraient dû — ils auraient dû — déposer les crédits. Ils ne l'ont pas fait. S'ils avaient déposé les crédits, les Québécois auraient su exactement quelle était l'impasse réelle — 4 milliards de dollars — les Québécois auraient su ça, et ensuite ils auraient su quels sont les choix du gouvernement. Le gouvernement n'a fait aucun choix. Il avait fait des choix pour 150 millions sur les 4 milliards.

La Modératrice : Il n'y a pas de question… On va prendre les questions en anglais. S'il n'y a pas de question en anglais…

M. Ouellet (Martin) : Est-ce qu'on pourrait finir en français, s'il vous plaît? Quand même, il y a un petit peu de francophones, ici, là, encore, là.

La Modératrice : Bien oui, mais, c'est à cause qu'on retourne en Chambre aussi, honnêtement, là.

M. Ouellet (Martin) : Non, mais, si ça ne vous dérange pas… Bien, regarde, il y a peut-être eu juste quatre questions, là.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que le dernier budget Marceau était une tromperie, duperie? Est-ce que c'était faux?

M. Coiteux : Le dernier budget Marceau était un exercice qui ne révélait pas toute l'information nécessaire. C'était un exercice qui était fait dans un contexte où il savait qu'il ne pouvait pas atteindre les cibles, et il ne révélait pas l'ampleur des compressions qui étaient nécessaires pour atteindre sa cible, et il le révélait très très bien en ne déposant pas les crédits ... M. Bédard n'a pas déposé les crédits. Alors, M. Bédard peut bien dire qu'il contrôlait les dépenses, il ne nous a jamais dit comment il le ferait.

La Modératrice : C'est bon. Il n'y a pas de question en anglais. On va y aller.

M. Daigle (Thomas) : How will tomorrow's budget reflect the way you think… you do things differently than the previous Government?

M. Coiteux : I will not reveal any particular choices because that's going to be up to Carlos Leitão to do that and, in any way, you don't reveal the budget one day before. But one important thing to say here is that we had to achieve budget balance by 2015 and 2016 and we won't… and have to move decisively in this direction. So the budget is about how we will get to our targets in 2014 and 2015 — they will be revealed tomorrow — and how we will get back to budget balance in 2015 and 2016.

But at the same time… and this is the basic, and the major, and the fundamental difference between the way we do things, transparently, and the way of the previous Government, is that, at the same time, you will see the credits, you will see the spending budget, you will see exactly how we reach our targets, the choices, the tough choices, sometimes, that have been taken. But these are necessary choices, and they are necessary because we have to achieve budget balance. It's our duty, and this is the way that we will be able to preserve programs in the future.

M. Daigle (Thomas) : But, you know, you mentioned the previous Government was driven by electoral choices. How does having a majority Government make it easier for you to make tough choices?

M. Coiteux : We have four years and a half but, at the same time, we don't want to wait four years and a half before restoring budget balance. We've got to restore budget balance by 2015 and 2016, so our time horizon for that is a short-term horizon, and that's very important because we have to get more space to reduce debt, to reduce taxes, and that will support also our program for accelerating economic growth, because the exercise… tomorrow's exercise is also about accelerating, very much about accelerating economic growth. Thank you.

M. Daigle (Thomas) : Merci.

La Modératrice : Merci, tout le monde, merci.

(Fin à 15 h 30)

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