(Douze heures cinquante minutes)
M. Legault
:
Bonjour tout le monde. Bien, écoutez, on vient
d'avoir la liste du ministre Bolduc pour les commissions scolaires qui vont
avoir des augmentations de taxe de plus que 8 %. Donc, il y a neuf régions
qui vont être affectées : Québec, Estrie,
Outaouais, Côte-Nord, Chaudière-Appalaches, Laval, Laurentides et Montérégie.
Donc, évidemment, là, ce qu'on se rend compte, c'est
qu'on a beau changer les acteurs, passer du Parti québécois au Parti libéral,
la fin du film est toujours la même, c'est le
contribuable qui paie plus, et évidemment, là, une augmentation de 8 %,
bien, c'est beaucoup plus que l'augmentation
moyenne des salaires au Québec. Donc, ce que
ça veut dire, c'est
qu'il y a des gens, là, qui vont être, encore
une fois, obligés de restreindre certaines
dépenses. On le sait déjà que les familles sont étouffées, ça va nuire à l'économie,
mais ce qui est surtout choquant, c'est de
voir, encore une fois,M. Couillard, comme Mme Marois à l'époque, là, ne pas respecter sa
promesse. Il avait été pourtant très clair
durant la campagne électorale qu'il
n'augmenterait pas le fardeau fiscal des Québécois, pourtant c'est exactement ce qu'il
fait. Puis là je veux qu'on se comprenne bien, là, ce qu'on apprend, donc, c'est que
le fardeau fiscal, en moyenne, les taxes scolaires vont augmenter de 8,6 %, mais ce qu'ils nous disent, c'est que, dans neuf régions, il va y avoir, en plus, des
augmentations dues à l'élimination de la péréquation,
donc ça veut dire qu'on peut s'attendre, là, à ce qu'il y ait des
augmentations autour de 12 % dans ces neuf régions-là.
M. Caron (Régys)
: M. Legault, est-ce que l'impôt
foncier et scolaire, ça a encore sa place?
M. Legault
:
Bien, c'est pour ça que la Coalition avenir Québec propose d'abolir les taxes scolaires, les taxes foncières, parce que ce qu'on
voit, c'est que ce n'est pas parce que la valeur d'une maison augmente de
5 % ou de 10 % que le salaire des personnes qui habitent cette
maison-là a augmenté de 5 % ou 10 %. Donc, ce n'est pas la bonne
façon, selon nous, de financer l'éducation, puis ça vient étouffer certains
contribuables, encore plus ceux qui habitent proche de lacs ou dans des régions
où il y a des fortes augmentations. Mais, écoutez, toute augmentation de taxe
ou de tarif qui est supérieure à l'inflation, c'est une augmentation du fardeau
fiscal.
M. Caron (Régys)
: On finance l'éducation comment, avec
quoi?
M. Legault
:
Bien, nous, on pense qu'on doit financer avec des impôts et des taxes, et ça
devrait être à même le fonds général et, nous, ce qu'on pense, là, c'est que les économies
doivent être faites en réduisant les dépenses d'informatique, en coupant dans
les structures comme les commissions scolaires, les agences de santé. C'est là
qu'il faut faire le ménage. Mais il n'a jamais été question,pendant la campagne
électorale, là, moi, je n'ai entendu dire de
la part de M. Couillard qu'il atteindrait l'équilibre budgétaire en
taxant plus les contribuables, mais c'est exactement ce qui se produit encore
une fois. Puis je me rappelle encore, il y a quelques mois en Chambre, les
libéraux dénonçaient le PQ, qui faisait ça,
puis là ils font exactement la même chose.
M. Laforest (Alain)
: M. Couillard…
M. Couillard! Excusez! Je pense qu'on a besoin de vacances, hein, M. Legault? Est-ce
que vous demandez la démission de la ministre?
M. Legault
:
Bien, écoutez, il y a eu beaucoup de cafouillage.
J'étais content de voir que M. Couillard a repris le dossier en
main. Il a tout de suite accepté la suggestion que la ministre a refusée hier,
que j'avais faite, c'est-à-dire déclencher une enquête à l'interne. Mais c'est
clair qu'il y a eu tout un cafouillage, là, de la part de Mme Thériault. Heureusement, on va avoir une
enquête interne, mais il y a aussi des questions à se poser par rapport à
l'ex-ministre Bergeron, parce qu'encore une fois, là, si Lise Thériault nous
dit la vérité, c'est qu'il n'y a aucune mesure qui a été prise, depuis mars 2013, par le gouvernement du PQ pour s'assurer qu'il n'y
ait pas d'autre évasion par hélicoptère. Donc, il y a des blâmes, là, des deux
côtés à avoir, mais effectivement le dossier n'a pas
été bien géré par Mme Thériault.
M. Corbeil (Michel)
: C'est suffisant, une enquête
administrative interne?
M. Legault
:
Bien, ce qu'on demande, nous autres, c'est deux choses.
Vous avez vu ce matin, M. Couillard n'a pas exclu notre deuxième
suggestion, c'est-à-dire d'amener en commission parlementaire le rapport et les
enquêteurs pour qu'on puisse poser des questions, parce que c'est quand même
grave, là, ce qui est arrivé. On a eu trois
bandits, là, trois accusés de meurtre, qui se sont sauvé parce qu'il y a des
lacunes dans le système, parce que, un, on n'a pas réagi suite à l'évasion de
mars 2013 à Saint-Jérôme, deux, on avait même des informations à l'effet que
ces trois personnes-là planifiaient une évasion, on a eu ces informations-là de
la SQ, puis il semble ne s'être rien passé. Donc, écoutez, là, c'est assez sérieux pour qu'il y ait une enquête,
mais qu'on s'assure que l'enquête soit bien faite. Puis, je pense, c'est notre responsabilité,
comme élus, de questionner les conclusions de
cette enquête-là. Mais moi, je m'attends, là, à ce qu'on identifie c'est qui, les
responsables. Est-ce que c'est Stéphane
Bergeron, qui n'a pas… qui a refusé des
mesures? Est-ce que c'est un haut dirigeant à la Sécurité
publique? C'est qui qui est responsable? Ça va
faire, au Québec, de ne jamais avoir de responsable, là!
Je veux dire, il y a eu des graves lacunes, ce n'est
pas normal ce qui s'est produit, il faut
savoir c'est qui pour être certains que cette personne-là, qui, de toute évidence, a
fait une erreur de jugement, bien, qu'elle ne
recommence pas.
M. Gagnon (Marc-André) : On devrait savoir, d'ici vendredi, à qui
sera confiée cette enquête-là. Quel profil de personne, là, devrait diriger ça?
M. Legault
:
Bien, écoutez, là, d'abord, il y a une certaine urgence d'agir, donc je
souhaite surtout qu'on nomme une personne rapidement — M. Couillard, ce matin, en période de
questions, a parlé d'une période de six mois, je pense que ça devrait être vraiment le maximum — mais,
écoutez, là, une personne qui connaît bien ce milieu-là, qui doit venir d'un corps
policier ou quelqu'un qui a une expérience dans le milieu carcéral, mais
quelqu'un, là, qui est capable, de façon indépendante, d'aller poser les bonnes
questions, puis d'aller jusqu'à très haut, là. Parce que, écoutez, il reste que
le ministre Bergeron, quand il y a eu la première évasion par hélicoptère, a
dit : C'est
tellement exceptionnel que ça n'arrivera jamais, puis c'est
arrivé. Est-ce que c'est lui qui a refusé les
propositions, par exemple, d'avoir des câbles au-dessus de certaines prisons? On
a besoin de savoir ça, là. Donc, la personne doit avoir toute la latitude pour
aller questionner ce qui s'est passé, du
ministre jusqu'à ceux qui gèrent, entre autres, les cotes de sécurité à la
prison d'Orsainville. Puis entre les deux, là, il faut que rien ne soit
épargné, là, qu'on regarde comme il faut ce qui s'est
passé. Mais c'est quand même très sérieux.
M. Corbeil (Michel)
: Sur le rapport du vérificateur,
est-ce qu'on peut vous entendre sur le dossier des haltes routières? Vous avez
toujours trouvé que c'est un modèle crédible,
les PPP, on n'a pas la démonstration contraire avec les haltes routières?
M. Legault
:
Bien, écoutez, moi, je ne suis pas… ce n'est
pas une religion, ça, les PPP, là. Des fois ça
peut être une bonne chose, parfois ce n'est
pas une bonne chose. Là, il semble que ça a été mal
géré. Je ne suis pas certain que c'est à cause
que c'est un PPP, je pense qu'il y a un mauvais contrôle sur la façon dont ça a été encadré.
M. Caron (Régys)
: Un autre mot sur le VG, M. Legault. Les
ristournes versées par les pharmacies, soit aux pharmacies d'hôpitaux ou encore
même à des CSSS, est-ce qu'il n'y a pas quelque chose là qui est questionnable?
Il y a même des écarts, pour le même
médicament, des écarts abyssaux, pour le même
médicament, payé d'un institut à l'autre, ma
foi…
M. Legault
:Bien, effectivement, là,
quand on voit des écarts de 800 % sur le prix des médicaments au
moment où on se demande comment réduire les dépenses,
bien, c'est de la mauvaise gestion, c'est des exemples de mauvaise
gestion. Ce qui est fâchant aussi, c'est de voir que le VG n'a pas eu accès à
toutes les informations chez Hydro-Québec. C'est-u l'État dans l'État,
Hydro-Québec? Comment se fait-il qu'Hydro-Québec peut refuser de fournir des
informations au Vérificateur général? Je pense que
M. Arcand a des questions à répondre de
ce côté-là.
M. Caron (Régys)
: Pour ce qui est
des médicaments, est-ce que Pharma-Québec — c'est la solution de Québec solidaire — ça
pourrait s'appliquer? Est-ce qu'on pourrait réaliser
des économies importantes?
M. Legault
:
Moi, je ne crois pas beaucoup…
M. Caron (Régys)
: Vous ne croyez pas à ça?
M. Legault
:
Je ne crois pas beaucoup à la nationalisation. Par contre, ce que je dirais, c'est que… Est-ce qu'il ne
devrait pas y avoir des personnes compétentes, responsables des achats pour l'ensemble
des hôpitaux? Ça, je pense que, ça, ça peut être intéressant,
mais de penser que, nous, on va faire mieux que ce qui se fait ailleurs
aux États-Unis, par exemple, je pense que c'est un
peu utopique, là. Mais mieux contrôler nos achats pour s'assurer qu'on
ait les prix les plus bas… La preuve, bien,
c'est qu'il y a certains hôpitaux qui ont réussi à obtenir des prix plus bas, pourquoi pas les autres?
Mme Plante (Caroline)
: Mr. Legault, did
Mr. Couillard come and save Mme Thériault today?
M. Legault
: I think that Mr. Couillard
took the right decision today to have an internal
inquiry. And unfortunately Mrs. Thériault
refused that yesterday, but I think that it's an accumulation of mismanagement from Mme Thériault. I think we've
seen that she first talked about cables that have been ordered. After that, she said it wasn't true. She changed her version
regarding the security code, who changed it. On
Monday, she was able to give a lot of information. Two days after, she said that
she didn't have the right to give information, so… And Nav Canada, she said clearly that it was
settled, that we had a deal, but it wasn't the case. So, I think, the matter
was not managed well, and I think that it's a very
serious case.
It's not normal that, first, we didn't have any measures
after what happened in Saint-Jérôme, and second, with all the information about the possibility of this happening at Orsainville
from the SQ, I think that some measures should have been taken. And, for sure,
you shouldn't have released or reduced the security codes knowing that. So, I'm happy to see that there is an inquiry, but we would
like, at the CAQ, to have the report tabled in a commission where we can ask questions to make sure that we identify who's the responsible. Because very often, in
Québec, there is never anybody responsible. I want to
know : Is it Minister Bergeron who refused measures? Is it somebody at a high level at the Security Public Ministry
who refused measures? I think the population has the right to know.
Mme Plante (Caroline)
: Do you think that an inquiry is
really the best solution? Do you think that you'll get all the answers to your
questions? Will we find out more?
M. Legault
: Bien, I think
that, if you put in place two things, an inquiry
but also a report and a possibility for us to ask people who did the enquiry
some questions in order to have the right… and make sure we have the right
answers, that's the best way to do that, because, right now, it's clear Mrs. Thériault doesn't know what happened, and
she even had some information that were not the same, day after day.
M. Daigle (Thomas) : The Government seems to think, though, that…
they're pointing the finger at four public agencies in this case, that's why
the information was incomplete so far. Do you buy that?
M. Legault
: No, I don't
buy that. And I think, again, that we also need to know that happened with the
PQ Government, because we had the same problem in March 2013, in Saint-Jérôme, so how come nothing
happened? So, I think we have a major problem, and it's serious, and we have to
change things in the way we manage all this, hein?
M. Harrold (Max) :Mr. Legault,
on the Auditor General's report, in terms of pharmaceutical drugs, can
you suggest a better way to control the costs… you know, to manage them?
M. Legault
: Bien, for sure, it doesn't make sense
that the same drug can have a difference so large in the price, we're talking about 800 % of difference. So it's clear
that, now that we're looking for expenses that
we can cut, we must look at a way to make that buyers at hospitals that, first, they are competent, and maybe we can
regroup those…
M. Harrold (Max) : Well, isn't
that a form of… not nationalization, but making… putting more power into…
M. Legault
: No. I don't
believe in nationalization. I don't think it's the right way to be efficient.
But I think that we have to have purchasers that are more accountable for the
results of what they are doing.
M. Harrold (Max) :
May I ask you about the private religious schools? Are
you satisfied with the interministerial committee… six schools, they said,
they couldn't… they didn't know which schools were the illegal ones. Now La Presse has a full page telling
us exactly where they are, what their address is.
M. Legault
: I think that Mr. Bolduc and
the Couillard Government is just pushing
the problem to next year. Because we are in June, so it's the right time
to make sure that everything is done correctly for September. But it looks like
they are trying to find a way not to do that for September. So I think,
unfortunately, it looks like if they were trying to push the problem, shovel
the problem. Merci, tout le monde.
(F
in à 13 h 4)