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Point de presse de M. Jacques Daoust, député de Verdun

Version finale

Tuesday, September 23, 2014, 12 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures trente-neuf minutes)

M. Daoust : Alors, écoutez, simplement, je voudrais réagir aux déclarations du chef de la deuxième opposition officielle, M. Legault. M. Legault, comme vous le savez, est un CPA, c'est un comptable de formation, et je trouve un peu surprenant que, dans sa déclaration, il ne fasse pas la distinction entre une dépense et un investissement.

Quand je fais une subvention, quand je donne un cadeau, quand je dépense quelque chose, c'est une perte, c'est une perte sèche. Quand on fait un investissement, bien, on s'attend d'avoir un rendement, et, comme je l'ai fait au tout début quand j'ai pris ce dossier-là en main, je me suis assuré que le risque était bien géré à l'intérieur de ça, et ce sont des investissements que nous avons faits.

Il n'y a pas de subvention venant de mon ministère ou venant de la Caisse de dépôt. La Caisse de dépôt a investi, c'était sa décision à elle. Comme investisseur institutionnel, elle a jugé que c'était un bon dossier. Il y en a aussi pour plusieurs centaines de millions dans le secteur privé, dont la famille Beaudoin avec Beaudier qu'on connaît, qui ont investi là-dedans, et nous avons investi de la même façon, avec les mêmes conditions de rendement que tous les autres investisseurs institutionnels, et on l'a fait aussi avec les prêts. Les prêts sont à des taux de marché, et on a des règles de remboursement de ces prêts-là qui suivent les normes standards d'institutions financières.

Alors, 450 millions qui est bien investi, bien, ça va profiter à l'État, et le calcul de risque-rendement que nous avons fait nous donne le chiffre suivant : on a pour 1,03 $ de risque, on a 3,67 $ de rendement sur ce placement-là. En fait, si tous les investissements que le gouvernement du Québec faisait étaient à ce niveau de rendement là, on en sortirait tous beaucoup plus riches.

Alors, simplement pour se rappeler qu'il y a une différence entre un poste, à l'état de pertes et profits, qui est une dépense, et un poste qui est au bilan, qui est un investissement, et M. Legault devrait tout simplement se rappeler de ces bonnes vieilles règles comptables. Un investissement, ce n'est pas une dépense.

Mme Biron (Martine) : M. Daoust, M. Legault s'interroge, à savoir combien ça coûterait pour interrompre ce projet-là. Est-ce que vous pouvez répondre?

M. Daoust : Les engagements qui ont été pris coûteraient… Là, on aurait une dépense et on en aurait une vraie, parce qu'actuellement, ce que je comprends, c'est qu'ils sont dans le processus de coulée continue pour monter les silos, et, de les interrompre, ça veut dire qu'on détruit ces silos-là. Ils ne seront plus opérationnels. Alors, M. Legault peut peut-être parler de cette façon-là. Je pense que c'est de faire peu de cas des citoyens de la Gaspésie et c'est de faire peu de cas de cette cimenterie-là.

Vous savez, une chose que M. Legault semble oublier actuellement, ce n'est pas illégal d'avoir une cimenterie au Québec, et il se comporte comme si on avait fait un acte criminel.

Mme Biron (Martine) : Ça coûterait combien si on arrêtait le projet?

M. Daoust : Écoutez, ça coûterait le... je pense que ça coûterait le plein montant du projet. Ça coûterait, je pense, plus cher pour le gouvernement du Québec... Si on allait devant les tribunaux, là, ça pourrait nous coûter plus cher que l'argent qu'on a investi, et là ce serait une dépense, ce serait une perte.

Mme Biron (Martine) : Donc, ça ne vaut vraiment pas la peine. Autrement dit...

M. Daoust : Bien, vraiment pas. Voyons donc, voyons donc, voyons donc!

Mme Biron (Martine) : ...aussi bien d'y aller, même si le projet a des défauts.

M. Daoust : Exactement.

M. Ouellet (Martin) : M. le ministre, vous dites, là, que Legault se comporte comme si vous aviez commis un acte criminel. Mais les gens sont très sensibles maintenant aux retombées environnementales du projet, et, lorsqu'on fait le bilan ou on dresse... on fait des petits tableaux avec le projet de Port-Daniel, on se rend compte qu'il est, par rapport à son investissement et ses retombées, il est extrêmement polluant, et c'est un projet qui est exclu de l'examen environnemental. Est-ce que vous êtes à l'aise avec ça?

M. Daoust : Bien, moi, ce avec quoi je suis à l'aise, c'est que la technologie qui est mise de l'avant actuellement est une technologie qui est tellement moderne et tellement à l'avant-garde qu'elle excède les normes qui seront exigées aux États-Unis à partir de 2015 pour les nouvelles cimenteries. Et je répète, ce n'est pas illégal d'avoir une cimenterie. Cette cimenterie-là, tonne pour tonne, va polluer beaucoup moins que les cimenteries existantes actuellement au Québec. Et là, ça, on n'en parle pas.

M. Ouellet (Martin) : Elle va polluer beaucoup.

M. Daoust : Elle va polluer moins, tonne pour tonne, que les cimenteries que nous avons actuellement polluent. Et, je vous répète, cette technologie-là, et ce sont des choses qui sont importantes pour nous, je peux vous assurer d'une chose, c'est que le ministère de l'Environnement suit les travaux de construction de cette cimenterie-là au quotidien, et il n'est pas question qu'on soit en porte-à-faux avec les normes environnementales. Vous savez, on est quand même membre du marché du carbone puis on va respecter nos engagements à ce niveau-là, là.

M. Ouellet (Martin) : …justement, d'unités de carbone à la compagnie?

M. Daoust : J'ai ça dans des documents. Écoutez, moi, je suis au ministère de l'Économie. Vous savez, mon collègue est à l'Environnement. Mais, ce que j'ai vu, moi, de mon côté, à partir du moment où les permis sont donnés de l'exploiter, je me suis assuré que la technologie qu'on mettait dans cette entreprise-là n'était pas une technologie qui était dépassée et désuète. Et…

Mme Biron (Martine) : C'est combien de profits que l'entreprise perdra, si on fait le lien par rapport aux unités de crédit qu'il devra utiliser?

M. Daoust : Je n'ai pas le chiffre là-dedans. Vous savez, madame, je suis assez respectueux des balises de mon ministère et de celles de mon collègue aussi là-dessus, mais ce qu'on m'assure, du côté du ministère de l'Environnement, c'est que la technologie qui est utilisée… Je répète, dans un métier qui n'est pas interdit au Québec — on en a quatre autres, des cimenteries, qui, en plus, font du béton, ce qui ne sera pas le cas de celle-ci — ils opèrent, ils opèrent de la même façon, avec des technologies qui polluent plus que celle-là. Et je trouve un peu paradoxal qu'avec un nouvel investissement qui se fait en Gaspésie, avec une technologie de pointe, on décide que : non, non, non, on en a trop, nous, des emplois au Québec puis en Gaspésie. Ça, je ne souscris pas beaucoup à ça.

M. Lecavalier (Charles) : Craignez-vous que des cimenteries au Québec ferment avec cette compétition-là?

M. Daoust : Ma compréhension, actuellement… Et, vous savez, ils ne se confient pas à nous dans ces cas-là, mais vous savez comme moi qu'à l'échelle mondiale Lafarge est en négociation pour faire l'acquisition d'Holcim. On a un Lafarge puis on a un Holcim chez nous. Lafarge est à 38 kilomètres de la frontière américaine, est assez avantageusement positionnée. On aura de grands projets de ciment qui s'en viennent au Québec : le pont Champlain, l'échangeur Turcot et autres, alors il y aura une demande pour ça.

Maintenant, ce que Lafarge a dit, c'est que Lafarge ne voulait pas, semble-t-il, garder sa présence au Canada, voulait se départir de sa présence canadienne et il voulait tout vendre cette opération-là. C'est sûr que, quand tu fais l'acquisition d'un géant comme Holcim, ça coûte très cher, puis tu dois essayer de le financer en partie en disposant de certaines entreprises que tu veux moins. Il est évident que, si tu veux revendre tes cimenteries… parce que Lafarge, si c'est le cas, ne serait pas intéressée à nous… si Lafarge veut revendre ses cimenteries, bien, il est évident que, s'il y a un nouveau joueur sur le marché, il va avoir moins cher pour. Mais de jouer un peu l'opinion publique dans des débats de géants comme ça puis de financiers internationaux, je trouve ça aussi un peu difficile.

M. Lecavalier (Charles) : La cimenterie, pour se construire, a importé son ciment de la Corée du Sud. Dans le marché mondial, est-ce qu'elle va vraiment être capable de tirer son épingle du jeu pour vendre dans la liste des États-Unis si elle-même fait affaire avec un producteur aussi éloigné, là?

M. Daoust : Oui, bien, d'abord, la cimenterie de Port-Daniel a ses propres agrégats où elle se trouve. C'est pour ça qu'elle est installée là. Et, quand on fait une revue des différentes régions du Québec puis on essaie de trouver leurs atouts, on va tous se dire, comme Montréalais ou comme Québécois : C'est loin. Mais, quand vous marchez par rapport à la côte est américaine, c'est proche, et nous, on est loin à ce moment-là. Alors, il faut regarder où elle est positionnée, le marché qu'elle cible.

Et faisons un calcul bien, bien rapide, là. La population du Québec, on est quoi, puis le marché québécois est quoi? Il est à peu près 2 % du marché nord-américain. Bien, moi, si je fabriquais une cimenterie de cette capacité-là, ce n'est pas pour desservir 2 %, c'est pour desservir l'autre 98 %. C'est pour ça que je ne me vois pas en porte-à-faux avec ça. Il y a beaucoup de besoins de ciment, il y a des cimenteries qui sont vieillissantes aux États-Unis, et ils ont perçu qu'il y avait un marché potentiel. Alors, on pense qu'ils vont desservir ce marché-là.

Mme Plante (Caroline) : So, Mr. Daoust, stopping this project isn't an option?

M. Daoust : It is not an option because they are doing things legally for now, they are respecting all the rules, all the law. It's new technology. It's not illegal to have that kind of plant in Québec.

Mme Plante (Caroline) : Also, you're saying it would cost a lot more than you already invested.

M. Daoust : It's not costing money, it's investing money. That's a big, big, big difference. If I was subsidizing for a half billion dollars, I would say : That's terrible. But if I'm investing… Because everybody thinks that they will be making money with this. We will be making money. That's good for Québec.

Mme Plante (Caroline) : I mean, closing the plant or stopping the project would cost more?

M. Daoust : Would cost more than the 450 that's in it from all the recurrent from the Québec government.

Mme Plante (Caroline) : Are you trying… Is it important to reassure Quebeckers that this is a good, viable project especially at a time when they're being asked to tighten their belts?

M. Daoust : Have you seen how fast this project is running now since it has been hot rushed? It's going incredibly fast, you know. So, yes, I think we have to be reassured that that money has been well invested. And, for some confidentiality reason, I cannot explain everything that we've done to make sure that it's a safe investment. But I can assure you that…

Mme Plante (Caroline) : …it's a lot of money.

M. Daoust : A lot of money, and there are projects… Every time we have a smelter, it's almost $2 billion. So, it's always big money for big projects, but they will be there for 40, 50 years.

M. Hicks (Ryan) : So what will the payoff be?

M. Daoust : The payoff? I was just telling earlier that the financing of… There are just two numbers, you know. For a $1.03 risk, we have a return of $3.67. Three for one, three and a half for one. So, it's a very, very good project.

M. Hicks (Ryan) : And Mr. Legault was asking some questions about carbon credits, wanting to know how many carbon credits and how much that cost, how much the government gave this…

M. Daoust : That's part of their cost. They will have to pay for this. We know this and, since we agree to the carbon… we're part of the carbon structure in Québec, we are at the forefront of that issue. So we can say that they will pay what they have to pay, but at the end the day, as a whole for Québec, you can be assured that we will respect the commitment we have, that we will lower carbon in Québec. Thank you very much.

(Fin à 12 h 50)

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