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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Tuesday, October 28, 2014, 13 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente-neuf minutes)

M. Khadir : Bonjour. Nous sommes ici pour rappeler, d'abord, l'importance de se pencher sur le dossier de la construction de deux supercentres hospitaliers à Montréal en mode PPP, c'est-à-dire partenariat public-privé. J'aimerais lancer un appel au gouvernement, au ministre Barrette, pour lui demander d'examiner avec attention la proposition qui a été lancée hier par l'Institut de recherche en informations socioéconomiques sur la nécessité de revoir les contrats, parce que ce qui devait nous coûter 2,5 milliards de dollars au départ est en train de littéralement exploser en termes de coûts. On est rendus à 7 milliards de dollars.

Donc, nous demandons au gouvernement, pour le bien des deniers publics, parce qu'on parle de rigueur budgétaire, parce qu'on a une énorme dette à combler, parce que le gouvernement a des difficultés à balancer son budget… il est plus que nécessaire de faire le ménage dans ce contrat qui, de toute évidence, n'est pas à la hauteur des attentes, parce que, je vous rappelle, les PPP nous ont été vendus parce que, supposément, ça allait contenir les coûts pour les deniers publics. Les PPP, leur seul avantage qui nous avait été assuré, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait plus les dépassements de coûts habituels qu'il y avait dans les modes de réalisation conventionnels. À tel point, en fait, que nous avons accepté collectivement de se lancer dans ces projets, et le contrat pour les deux hôpitaux était supposé se conclure avec, au total, 2,3 à 2,5 milliards de dollars pour les deniers publics. On est rendus à 7 milliards.

Il faut rouvrir les contrats, faire comme la Grande-Bretagne et la France l'ont fait. La direction générale des Finances françaises a réexaminé un ensemble de contrats en PPP offerts en France pour se rendre compte que ça coûtait 25 % de plus que si ça avait été fait suivant le mode conventionnel. Si les mêmes règles s'appliquent ici, malheureusement, il faut en arriver à l'évidence que, peut-être, c'est dans notre intérêt de rouvrir les contrats et même payer des pénalités.

Parce qu'en fait, là-dessus, on ne fait que constater, au Québec, les mêmes phénomènes qu'on a constatés un peu partout dans le monde déjà. Je vous rappelle qu'on a appris, au début du mois d'octobre, qu'une machine à glace, au CUSM, allait coûter 1,2 million de dollars aux contribuables. On a appris qu'un ascenseur qui n'avait été… pas prévu dans les plans initiaux va coûter 8 millions de dollars en construction, en coûts pour les deniers publics. Je vous rappelle, 8 millions de dollars, c'est ce que ça a coûté récemment pour construire toute une unité supplémentaire de salles d'opération qui vont servir le public dans le réseau public, fait de manière conventionnelle.

La même chose est observée de manière systématique ailleurs. 500 $ pour changer une ampoule dans un PPP britannique, 90 $ pour remplacer une clé, voilà le genre de dérive qu'on constate avec ces contrats, qui sont malheureusement hermétiques, qui sont cachés du public. Personne ni même les ministres ne connaissent la valeur exacte de ces contrats. Il n'y a aucun moyen de vérifier, actuellement, ce que ça va nous coûter à long terme. Mais ce qu'on recueille cependant, ce qui est certain, c'est la facture qu'on nous présente, qui aujourd'hui dépasse de 4,5 milliards de dollars les coûts initiaux, c'est-à-dire près de 200 % de surfacturation. Pour ces raisons, je rappelle à M. Barrette qu'il faut absolument ouvrir les contrats en PPP.

Je lui ai posé une question la semaine dernière, bon, en Chambre. Bon, il y a toujours le jeu parlementaire qui a fait en sorte que M. Barrette n'a pas répondu à la question comme il faut. Je pense que la question est trop importante pour les deniers publics. Je lui lance un appel solennel de réexaminer ce contrat à tête froide, sur la base des observations faites en Grande-Bretagne, en France et l'étude qui vient d'être publiée hier.

Et je rappelle à M. Barrette qu'il était le premier à être opposé, en 2009, aux contrats en PPP à cause de leur rigidité. Il rejoignait, en ce sens, les critiques qu'on formulait, les prédictions qu'on faisait à l'époque, nous, à Québec solidaire, que les PPP n'étaient pas dans l'intérêt public.

Merci de votre attention.

(Fin à 13 h 43)

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