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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, et Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Wednesday, November 5, 2014, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente minutes)

Mme David (Gouin) : Mesdames, messieurs, bonjour. Un bref point de presse ce matin, avant que la période de questions commence, au nom de Québec solidaire, avec ma collègue Manon Massé.

Écoutez, un seul mot, là, il va falloir se tenir debout, et tout le monde ensemble, parce que ce à quoi on assiste cet automne, c'est à une opération sans précédent — il y a peut-être des précédents lointains — mais sans précédent de charcutage de l'État québécois et des services aux populations. J'aimerais que le présent gouvernement cesse de mentir, cesse de dire : On va juste chercher de l'argent un petit peu dans la bureaucratie, là, ne vous inquiétez pas, dans le gaspillage. Ce n'est pas vrai.

Quand on voit que des personnes aînées sont mises dans des résidences privées où ça leur coûte plus cher que si elles étaient dans des résidences publiques; quand on voit les projets du gouvernement pour faire payer davantage la classe moyenne pour des services de garde; quand on voit l'abolition de toutes les structures — je sais que le mot «structures» en rend un certain nombre allergiques; moi, je vais vous parler d'organismes — des organismes de développement local, de développement régional, 1 300 professionnels — ça, c'est des jobs, c'est des emplois dans toutes les régions — 3 000 personnes, acteurs, actrices du milieu bénévole, qui concourent à la mise en place de nouveaux emplois dans nos quartiers et dans les régions; quand on voit que, même dans les écoles, les services de garde pourraient augmenter, moi, il me semble, là, que ce que la population est en droit de dire, c'est : Non, M. Couillard, nous n'avons pas voté pour ça. Nous avons voté, bien sûr, pour une certaine rigueur dans les finances publiques. Qui s'en plaindra? Même pas Québec solidaire.

On a proposé, la semaine dernière, de reporter d'un an l'atteinte de l'équilibre budgétaire parce que c'est ce qu'il faut faire. Ça n'a aucun sens, toutes ces coupes qu'on voit, on les dénonce, nous, depuis des semaines : personnes handicapées, personnes appauvries, les gens du monde de la culture, les petits organismes de la relève. Non, on n'a pas voté pour créer de la pauvreté plutôt que de l'emploi. On n'a pas voté pour ça. Et je rappelle qu'il y en a un parti, il y en a une formation politique, qui le dit depuis le début que l'austérité, ça n'est pas la solution aux problèmes du Québec, que de l'argent neuf, on peut aller en chercher. On peut taxer davantage les banques, par exemple, ça ne les fera pas fuir au Mexique. Il y a différents moyens que l'on peut prendre, mais en préservant la solidarité sociale.

Les jeunes familles, oui, peuvent payer pour qu'une personne aînée ait une place décente dans une résidence décente, et les personnes plus âgées, oui, peuvent payer pour des parents qui ont des enfants en service de garde, même si eux n'en ont plus. C'est ça qui s'appelle la solidarité sociale. C'est une sorte de contrat qu'on signe entre nous tous, entre nous toutes, là, pour dire : O.K., on veut que ça marche. On veut que ça marche pour tout le monde, les enfants, les jeunes, les familles, les travailleurs et travailleuses et puis les aînés. On s'entraide plutôt que ce principe de l'utilisateur payeur, là, tu vas payer plus pour ta garderie, puis l'aîné va payer plus pour sa chambre, puis ça, indépendamment des revenus des gens, même s'il y a une petite modulation annoncée. Non. Le meilleur système, c'est celui où on s'entraide, c'est celui où on utilise l'impôt, l'impôt, pour avoir davantage de solidarité sociale et davantage de justice au Québec.

Je lance donc vraiment un appel à ce que les familles soient présentes dimanche dans tous les rassemblements organisés par l'Association québécoise des centres à la petite enfance, des rassemblements familiaux. Je sais qu'il y aura bien d'autres marches au mois de novembre. Il faut qu'on soit ensemble, les familles, les aînés, les gens des régions, les gens qui se préoccupent de développement économique local, les syndiqués, les étudiants, ensemble.

Mme Dufresne (Julie) : Qu'est-ce qui vous préoccupe le plus, Mme David? Parce que, dans l'hypothèse, à ce moment-ci, qui est sur la table actuellement, les personnes ou les familles à plus faibles revenus semblent un peu plus épargnées. Est-ce que vous craignez que ce soit la classe moyenne, par exemple, qui écope cette fois-ci?

Mme David (Gouin) : Vous savez, le gouvernement est assez habile. Dans un premier temps, il dit : Bon, on ne touchera à personne qui a un revenu familial net de moins de 100 000 $. J'ai l'âge et l'expérience pour savoir ceci : ce n'est que la première étape. Quelques mois plus tard, une année ou deux plus tard, on va abaisser ce plafond-là. Alors, oui, ça va toucher de plein fouet la classe moyenne.

Puis il y a quelque chose d'ironique aussi, hein, à voir que, là, on veut, entre guillemets, taxer les plus riches, là, qui veulent mettre leur enfant en service de garde. Le gouvernement nous dit toujours qu'il ne peut pas imposer les plus riches, que ça ne se fait pas, ça, ça va faire fuir les cerveaux, et toute l'élite, et tous ces gens, mais n'hésite pas à leur demander davantage pour les services de garde. Bien, à ce compte-là, M. Couillard, augmentez les impôts des plus riches, là. Ils contribueront aux services de garde, à l'éducation publique, aux services de santé, aux services sociaux. C'est ça, la solidarité sociale, c'est tout le monde pour tout le monde.

Mme Dufresne (Julie) : Mais est-ce que c'est vraiment riche, un revenu familial de 100 000 $?

Mme David (Gouin) : Ce n'est pas ce que je suis en train de vous dire. C'est que l'habileté de M. Couillard, c'est qu'à 100 000 $, là, on augmente de 8 $ à 12 $ par jour. Je vous rappelle que pour deux enfants, ça fait 500 $ par mois, ça. C'est quand même des sous, hein? Mais, après, il augmente jusqu'aux gens qui gagnent 250 000 $, puis ces gens-là, là, qui gagnent 250 000 $, il ne veut pas les imposer davantage.

Alors, il y a quelque chose de cousu de fil blanc. C'est vraiment le principe de l'utilisateur-payeur. Vous avez des enfants en service de garde, vous êtes riches, vous paierez plus cher, mais on ne vous en demandera pas plus, par contre, pour les services sociaux, les services de santé, les transports collectifs, l'aide à la jeunesse. Ah non, bien ça, on ne vous en demandera pas plus.

Non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, une société où on est ensemble, où on veut que ça soit plus juste. Tu sais, une société de projets collectifs, là, qui a un peu de sens, où les gens sont heureux ensemble, de contribuer au bien-être commun, M. Couillard est en train de tout déconstruire ça. Merci.

La Modératrice : Avez-vous des questions en français.

Mme Plante (Caroline) : I have a few questions in English, if that's OK. So why isn't increasing day care fees according to revenue a good idea?

Mme David (Gouin) : OK, I will try to speak my best English. It's not a good idea because the Government attacks middle-class by doing that. Yes, we can say the very rich persons can pay more for day care, but, if they can pay more day care, why not taxing — c'est ça — taxing…

Mme Massé : …income.

Mme David (Gouin) : …ask them better income, general income, not only for day care, but for health services, for schools, for public transportations, etc. And my feeling is : it is the middle-class who will pay, really. In the beginning, the Government say : families who have income less than $100,000 won't pay more, but you will see. My experience says you will see, in a couple of years, it will be $80,000. You know, it is always the middle-class who pays and it is unfair.

Mme Plante (Caroline) : What about the argument that people, Quebeckers, voted for this. What about the argument that Quebeckers voted in for Liberal Government because it was promising the streamline democracy and make…

Mme David (Gouin) : Do you really think Quebeckers voted for increase on day care, vote for the abolition of all these organisms who work together for a better local economical development? Really? Do they vote... voted for less services for handicapped people? I am sure not. I am sure not.

Mme Plante (Caroline) : So the Liberals are not delivering on their promises. They are not doing what they said they would do in the campaign.

Mme Massé : Yes. I am pretty sure that they did what they didn't say. I mean, you are right, they said that they want to make a big «ménage» in public finances, but, at the same time, they never said what going to be the impact of that. And this is what we see now, it is… You know, they talk all about structure, but structure, it is some organism who are working, for some of them, for 20, 25 years, helping people in day care, in economical, local development everywhere in the society.

And what Françoise said, it is really important that social solidarity means that everyone contribute for everyone. And this is the difference between… if you have children, you pay for your children; if you are an elder people, you pay more. No. We go with our system of income. It's the way that we want solidarity in Québec.

Mme Plante (Caroline) : What would be the impacts specifically on the day care, potential day care fees increase? What would be the impact on families?

Mme David (Gouin) : What I saw in the '90s, when day care fees in day care were… there was a modulation, and I had my child in a daycare, some husbands, some men, fathers said to their wives : Listen, when you add what it costs to work, to go to work, you add transportation, food, clothes and fees in day care, finally, is it a good thing to have women at work? And sometimes they said no, and women stayed at home.

That is a risk, and it's not a good thing because, as a feminist, I think the better way for a woman, and I say that respectfully for women who decide to stay at home, but I know that many of them will be poor if, one day, there is a separation, a divorce. If the woman has no autonomy, no financial autonomy, it's a problem.

Mme Montgomery (Angelica) : Actually, I'm wondering about the fact that Québec spends about $49 million a year subsidizing tuition toward the French students who come and study here. What is your position on that?

Mme David (Gouin) : We have to think about that. I think, in the beginning, it was a good deal. Today, we have look at the difference between the French students who come here and a few «Québécois» students who go there. So we have to think about that, but not forget that we have sort of a… lien privilégié…

Mme Plante (Caroline) :Special relationship.

Mme David (Gouin) : Special relationship, thank you. We have a special relationship with France for evident reasons and we have to… I think we have to find a good deal. And we'll see, we have no… I would say, we have no real position on how much a French student has to pay, how much a «Québécois» student has to pay. But we can't say we just put the deal in the garbage, you know. We have to think about that.

Mme Montgomery (Angelica) : And just as the devil's advocate, why would we have this special relationship with France as opposed to another member of the Francophonie? Shouldn't students from Haïti also get this? Shouldn't students from developing countries also get… ? Why would we expect charging them four times more when they come from poorer countries than people from France that are getting this special subsidy?

15421 12205 Mme David (Gouin) :It's a very, very good question.

M. Gagnon (Marc-André) : Si je peux me permettre de revenir en français, plutôt que d'aller chercher de l'argent dans les poches de ceux qui envoient leurs enfants dans les garderies, ne croyez-vous pas qu'il y aurait peut-être des efforts à faire sur le plan de ce qu'on appelle le bordel informatique? Ce matin, dans les pages du journal, on révélait, là, qu'on déboursait près d'un milliard de dollars pour réorganiser les communications d'urgence, et il y a la Coalition avenir Québec, là, qui demande maintenant une commission d'enquête publique sur l'informatique au Québec. Êtes-vous d'accord avec cette idée-là?

Mme David (Gouin) : Je pense que ce serait une excellente idée. Ça fait assez de fois qu'on entend parler de ce que vous appelez le bordel informatique. Il serait peut-être temps de savoir comment ça se fait qu'année après année on nous révèle que les services informatiques ou, enfin, les changements informatiques, là, réclamés à Québec coûtent si cher. On a fait des enquêtes, là, sur le milieu de la construction, hein, et sur les liens qui pouvaient exister entre les politiciens, puis peut-être des personnes au ministère des Transports, et puis les municipalités, et puis le monde de la construction. Moi, j'aimerais bien qu'on aille regarder, effectivement, du côté de l'informatique. Il y a probablement de l'argent à aller économiser là.

Je rappelle aussi que de plus en plus de voix s'élèvent pour nous dire qu'on gaspille de l'argent en médicaments, que la proposition de Québec solidaire — ça s'appelle Pharma-Québec — d'un pôle centralisé d'achat de médicaments par le gouvernement serait une très bonne chose et qu'on économiserait beaucoup d'argent. Je rappelle aussi qu'on serait capables de réimposer davantage le capital, le gain en capital des banques. Oui, il y en a, des façons d'économiser de l'argent, soit par la lutte au gaspillage — et ce dont vous parlez en est une — soit par carrément l'instauration de nouveaux revenus ou par le fait d'opérer des économies, ce qui est le cas du prix des médicaments. Donc, des milliards peuvent être allés trouver, et ça éviterait qu'on aille encore piger dans les poches de la classe moyenne.

(Fin à 9 h 44)

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