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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole de l'opposition officielle en matière de culture et de communications

Version finale

Tuesday, November 18, 2014, 15 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures quarante-six minutes)

Mme Hivon : Alors, le gouvernement libéral vient une fois de plus d'envoyer un autre signal très désolant, une autre rebuffade pour le dossier PointQuébec. Nous venons donc de présenter, conjointement avec les deux autres formations politiques, donc Québec solidaire et la CAQ, une motion demandant au gouvernement, donc, de s'engager dans un processus de migration des adresses de ses ministères et organismes vers le suffixe .quebec et d'assumer, donc, un rôle de leadership dans ce dossier fort important pour le déploiement et le rayonnement de l'identité du Québec sur la toile et, bien sûr, pour aussi multiplier les occasions de rayonnement pour nos entreprises, pour nos organisations au Québec.

Donc, malheureusement, le gouvernement libéral vient de refuser son consentement à cette motion, même à l'idée de débattre de cette motion. C'est d'autant plus désolant que c'est aujourd'hui, donc, le lancement officiel sur la toile, donc, du suffixe .quebec, que l'organisme sans but lucratif, donc, PointQuébec a obtenu après avoir travaillé très fort au cours des derniers mois auprès de l'organisation internationale responsable de l'attribution des noms de domaine. Et ces noms géographiques sont très difficiles à obtenir, et, comme certaines entités ont pu l'obtenir par le passé, le Québec a réussi. Et donc aujourd'hui c'est un jour très important et, évidemment, c'est une opportunité extraordinaire. Et malheureusement on doit prendre acte du fait qu'une fois de plus le gouvernement libéral a décidé de ne pas défendre, de ne pas prendre les moyens pour faire rayonner, donc, cette identité québécoise et de, donc, considérer que le Québec doit tenir son rang au sein du Canada comme une province parmi d'autres plutôt qu'une nation qui peut s'exprimer clairement sur la toile.

Donc, c'est une décision, bien sûr, que nous déplorons, et nous demandons que l'unanimité qu'on avait eue à l'Assemblée nationale en 2008, cette unanimité qui avait été portée d'ailleurs par l'ex-ministre des Finances, M. Raymond Bachand, qui lui-même avait mis de l'avant ce projet, qui lui-même avait donc subventionné l'organisme pour qu'il puisse effectuer les démarches pour obtenir .quebec, donc cette unanimité qu'on avait eue pour soutenir cette démarche, soutenir cette initiative, puisse renaître. Donc, on demande, bien entendu, au gouvernement de revoir sa décision et de s'engager dans le processus de migration vers .quebec.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Afin d'atteindre l'équilibre budgétaire au terme de l'exercice financier 2015‑2016, le gouvernement libéral martèle qu'il n'y a pas de petites économies. Il indique que, dans ce dossier-là, il pouvait surseoir à des dépenses d'environ 12 millions de dollars. Pourquoi ce n'est pas une décision justifiée, d'un point de vue budgétaire, alors que le gouvernement s'apprête à sabrer dans des programmes comme celui des services de garde? Pourquoi ce...

Mme Hivon : Ce n'est pas une décision justifiée. Tout d'abord, plusieurs remettent en cause le chiffre de 12 millions qui est avancé. Malheureusement, on n'est pas capables d'avoir des informations. Autant la ministre de la Culture et des Communications que le président du Conseil du trésor ne donnent pas l'information. On n'est pas capables, donc, de savoir comment ils évaluent ce coût de 12 millions.

Mais, vous savez, réserver des noms de domaine, ce qu'ils refusent même de faire pour l'ensemble des domaines concernés, coûte quelques centaines de dollars par adresse. Donc, ce n'est pas ça qui élève la facture. Ce qui peut occasionner des coûts, c'est le fait de transiter, de devoir, donc, changer l'identification sur le papier à lettres, donc la migration des adresses, bon, tout ça, avec ce que ça peut impliquer. 12 millions, donc, est un chiffre qui est mis en cause, mis en doute par les principaux intervenants dans le dossier. On n'est pas capables de le vérifier.

Mais, par ailleurs, cette migration-là, elle peut tout à fait se faire de manière graduelle. On n'est pas obligés, du jour au lendemain, de tout transformer. Mais l'important, à ce moment-ci, alors qu'on lance l'opération, alors que PointQuébec lance aujourd'hui, donc, cette présence du Québec sur la toile, c'est d'assumer un rôle de leadership, de montrer une intention claire de le faire et de se saisir d'abord de l'opportunité de réserver tous les noms de domaine.

C'est quand même assez triste de voir que c'est l'organisme lui-même qui réserve, en ce moment, des noms de domaine que le gouvernement lui-même ne réserve pas en se disant que ça n'aurait aucun sens de les vendre à d'autres. Parce qu'il faut rappeler au gouvernement que si d'autres s'emparent de ces noms de domaine, après, les prix vont monter, donc ça va lui coûter plus cher, donc, de un. De deux, il pourrait tout simplement dire que, quand il y a des nouvelles initiatives qui sont mises de l'avant sur la toile, d'organismes du gouvernement, des consultations, par exemple, on pourrait maintenant utiliser le nouveau suffixe, et nous présenter un plan de déploiement, de migration, donc, vers les nouvelles adresses. Donc, ce serait très simple.

L'important aujourd'hui, ce qu'on demande, c'est vraiment d'assumer un leadership, de démontrer une intention claire pour que cet outil extraordinaire de rayonnement pour le Québec sur la scène internationale, sur l'ensemble de la toile, puisse se déployer avec force et que tous les joueurs importants embarquent, évidemment, dans le train.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Le gouvernement tient à maintenir, selon vous, le .ca dans son adresse, dans le suffixe qu'il utilise présentement, gouv.qc.ca? C'est vraiment une décision idéologique, selon vous?

Mme Hivon : De plus en plus, je suis convaincue que c'est une décision idéologique. Aujourd'hui, la motion qu'on a présentée, c'était une motion qui donnait une souplesse, qui ne donnait pas d'échéancier dans le temps, qui donnait une certaine souplesse au gouvernement. Or, le gouvernement a même refusé d'adhérer à cette motion.

Donc, je pense qu'on invoque des raisons financières, qui, elles-mêmes, sont contestées par des observateurs, pour ne pas faire cette migration-là. Je trouve ça excessivement dommage de, par idéologie, comme on le soupçonne, de prendre une telle décision, alors qu'on s'évertue à faire connaître le Québec par toutes sortes de moyens, de campagnes qui coûtent beaucoup plus cher que l'entreprise qui pourrait être devant nous et qui donnerait une vitrine moderne, une vitrine actuelle, diversifiée sur la toile. Donc, c'est vraiment le sentiment qu'on a de plus en plus, surtout qu'on n'est pas capables d'avoir des réponses. Il semble y avoir un malaise au gouvernement autour de cet enjeu-là, de ce dossier-là.

Et, vous savez, ça fait suite à un nombre de dossiers qui semblent montrer ce malaise-là d'affirmer la voix du Québec, l'identité du Québec. On en a eu un exemple quand M. Couillard a prononcé son discours uniquement en anglais sur la scène internationale. On a différentes manifestations de ça. Je dois dire que je suis assez consternée, par exemple, dans le dossier de Radio-Canada, à la suite de la manifestation, avec des milliers de personnes, qu'on a vue dimanche, que ce soit silence radio de la part de la ministre des Communications, que le premier ministre a dit qu'il comprenait les coupes, qu'il n'allait pas se mêler du dossier et qu'aujourd'hui on a droit, de la part du ministre des Affaires intergouvernementales, à quelque chose qui ressemble beaucoup plus, dans la lettre qu'il signe dans Le Devoir, a un exercice de style que l'affirmation de convictions. Il n'y a aucune offensive là-dedans, il n'y a aucune action. Il n'y a aucune demande auprès du gouvernement fédéral qui est formulée pour que cette décision-là de coupes dramatiques soit revue.

Donc, il n'y a aucun leadership qui est exercé. On semble donc ne surtout pas vouloir déplaire à ce bon grand gouvernement fédéral qui est si gentil avec le Québec. Vous aurez détecté l'ironie. Donc, pour moi, c'est un exemple de plus que le gouvernement a décidé de ne pas se battre sur le front de la défense de l'identité québécoise.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Une dernière question, justement, sur Radio-Canada. Qu'est-ce que vous demandez? Vous demandez au gouvernement libéral de s'opposer avec davantage de force aux décisions successives du gouvernement conservateur de…

Mme Hivon : De couper sauvagement.

M. Bélair-Cirino (Marco) : …couper dans Radio-Canada, ou plutôt le gouvernement du Québec ne devrait pas investir, lui, dans Télé-Québec afin de…

Mme Hivon : Ce sont deux choses différentes. Évidemment, il faut maintenir Télé-Québec et donner les reins solides à Télé-Québec. Mais…

M. Bélair-Cirino (Marco) : …Télé-Québec a les reins solides?

Mme Hivon : Télé-Québec pourrait certainement être renforcée. Il faut être excessivement vigilant par rapport à Télé-Québec. Mais assurément il y a un enjeu majeur, important, qui est la survie, l'avenir d'un diffuseur qui est important pour la production culturelle, mais aussi, bien sûr, pour la qualité de l'information, avec notamment l'information en région, l'information internationale.

Donc, il y a énormément d'éléments qui se jouent en ce moment, et, bien sincèrement, je suis sidérée de voir que, depuis le début du dossier de ces coupes qui s'accumulent, de ces milliers de postes qui vont être coupés et des effets importants que ça va avoir dans l'ensemble du Québec… et oui, de la francophonie, mais on n'a pas entendu un mot de notre ministre québécoise des Communications. On a entendu M. Fournier une ou deux fois, lors de rencontres fédérales-provinciales, parler qu'il fallait faire attention pour les francophones hors Québec. Il n'y a pas eu un mot pour les francophones du Québec et l'impact que ça peut avoir.

Donc, je me questionne sérieusement : Où est le leadership de ce gouvernement face au gouvernement fédéral? Et malheureusement on a encore eu une preuve aujourd'hui qu'il ne s'exerçait pas comme on pourrait le souhaiter. Merci.

(Fin à 15 h 56)

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