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Point de presse de Mme Agnès Maltais, leader parlementaire de l'opposition officielle

Version finale

Tuesday, December 2, 2014, 16 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures quatorze minutes)

Mme Maltais : Merci. Alors, vous avez vu aujourd'hui l'aboutissement de six semaines de travail entre les leaders des trois partis représentés officiellement et la députée de Gouin : deux motions, deux motions qui ont une nuance près, mais les deux ont le même contenu en général, c'est qu'on demande au Centre d'études sur les médias de l'Université Laval de produire un document, une analyse d'experts sur les liens entre les actionnaires des médias et le milieu… les débats politiques, et médiatiques, et démocratiques. La différence entre les deux, c'est que la nôtre donne ce mandat de façon très ouverte au Centre d'étude sur les médias sans cibler un individu, sans cibler un élu, tout en permettant à la chaire d'études sur les médias… au Centre d'études sur les médias de pouvoir analyser la situation de qui ils veulent, tous les cas de figure.

Malheureusement, les trois autres partis ont voulu ajouter, je dirais, à la fin de nos débats, cette idée qu'il fallait aller notamment dans le cas d'un élu. Depuis le début du début du début, nous disons que nous refuserons toute motion qui ciblerait spécifiquement un élu. Alors, dans ce cas-là, il n'y a qu'un seul élu à l'Assemblée nationale qui soit concerné par ce cas, c'est le député de Saint-Jérôme.

Je suis désolée si on n'a pas réussi à s'entendre à cette fin. Moi, je pense que c'était possible, mais j'ajouterai quelque chose : Qu'est-ce qui empêche le gouvernement de donner un contrat au Centre d'études sur les médias de l'Université Laval concernant ce débat? Pourquoi est-ce que le gouvernement ne donne pas tout simplement le mandat au Centre d'études sur les médias? Pourquoi est-ce qu'on a traversé tout ça?

Je pense qu'il y a une opération qui, malheureusement, continue à être fondée sur la partisanerie. Je pense que l'objectif, dès le départ, c'était de provoquer l'expulsion du député de Saint-Jérôme, c'était d'ailleurs ce qu'aurait donné le résultat de la première motion qui avait été déposée par la CAQ, appuyée par le Parti libéral et Québec solidaire, et que le gouvernement vise encore cet objectif. C'est malheureux.

Moi, je pense que, s'ils avaient voulu adopter notre motion aujourd'hui, le Centre d'études sur les médias pourrait décider s'il veut aborder cette question et tous les cas de figure. Voilà.

M. Boivin (Simon) : Les libéraux sont furieux, disent que vous aviez donné votre parole à ce qu'on puisse débattre de la deuxième motion, que ça n'a pas été…

Mme Maltais : Pas du tout. Vous irez voir le verbatim, d'ailleurs, il est très clair. Ce qui est étonnant, c'est que, voyez-vous, j'avais demandé un cinq minutes, et les libéraux l'avaient accordé. Pourquoi, tout à coup, ce débat de la part du leader du gouvernement sur : On va raccourcir le débat, on va le tenir à simplement deux à trois minutes? Pourquoi?

Parce qu'il a voulu aborder la notion du cinq minutes et il dit bien, le leader du gouvernement : O.K., prenez votre cinq minutes, nous autres, on va prendre notre cinq minutes tantôt. Mais, moi, le tantôt, c'est là, là. Après moi, là, sur notre motion, tout le débat, à ce moment-là, est sur la motion de l'opposition officielle. Et immédiatement le président, oui, dit : Oui, d'ailleurs allons-y pour la motion de l'opposition officielle. C'est donc cinq minutes. C'était très clair pour moi. C'est qu'ils peuvent peut-être avoir compris qu'on donnait notre consentement, mais ils le savaient très bien, d'ailleurs, ils savaient très bien, je l'ai expliqué maintes et maintes fois au leader du gouvernement, jamais nous ne donnerions notre consentement à une motion qui viserait un élu, tout simplement. Nous ne refusons pas que le Centre d'études sur les médias étudie cette situation, nous ne voulons pas qu'une motion de l'Assemblée nationale pointe un élu. C'est ça, la différence.

Sur le consentement, là, soyons très clairs, tout le débat était sur le cinq minutes sur notre motion.

Mme Tremblay (Marie-Hélène) : Mais est-ce que vous…

Mme Maltais : Écoutez, j'ai 18 ans de théâtre dans le corps, là, je sais reconnaître une bonne mise en scène. C'en était une bonne.

Mme Tremblay (Marie-Hélène) : Mais est-ce que le Parti québécois ne risque pas de se retrouver isolé? Parce que M. Fournier a été clair tout à l'heure : il veut poursuivre les négociations avec la CAQ, avec Québec solidaire pour trouver un terrain d'entente, et peut-être trouver un autre véhicule qu'une motion, justement, pour en arriver à ce que, justement, le centre… ou qu'il y ait étude de cas. Est-ce que vous ne risquez pas de vous retrouver isolés?

Mme Maltais : Mais, depuis le début, nous n'avons pas de… Au contraire. Regardez, on a même fait cheminer le gouvernement, la CAQ et QS. Rappelez-vous qu'ils voulaient une commission parlementaire spécifique pour modifier notre code d'éthique et de déontologie, qui visait le député de Saint-Jérôme, là. C'était direct, direct, direct. On a discuté ensemble, et ils ont bien compris qu'il fallait demander à des experts. Et un grand sage, choisi à l'unanimité, est venu nous dire : Une commission parlementaire, ce n'est pas le bon véhicule. J'ai la phrase exacte, là : «Je ne suis pas non plus convaincu qu'une commission parlementaire soit le forum idéal pour s'occuper de ce dossier.» Et là il en parle. C'est quelqu'un qui a été choisi par tout le monde pour ça. On avait même pensé le faire présider la commission parlementaire, une commission parlementaire ad hoc, spéciale : «Je ne me vois pas présider la commission parlementaire envisagée. Ce n'est pas bon, une commission parlementaire, pour ça.»

Depuis le début, on dit : Ça nous prend un comité d'experts, ça nous prend un rapport d'experts. Alors, ils se sont rangés, au moins, au rapport d'experts. On est contents. Le Centre d'études sur les médias de l'Université Laval, moi, je le connais, j'en avais parlé depuis le début, je pense que le leader du gouvernement aussi. Très bon véhicule, des gens qui ont une bonne crédibilité dans le milieu. Alors, de ce côté-là, tout le monde a avancé, mais il y a une base. Au départ, on leur a dit : Nous n'adopterons pas une motion qui vise un élu de l'Assemblée nationale. Ils le font encore. Alors, pour le reste, on est… Si vous voulez dire qu'on est isolés, je vous dirais… c'est que nous sommes… depuis le début, nous ne voulons pas jouer la partisanerie là-dedans, pas du tout.

M. Lecavalier (Charles) : Mme Maltais, vous dites qu'il ne faut pas viser un député en particulier, mais il y a toujours bien juste un député qui est aussi un baron de la presse, là. Alors, pourquoi ne pas analyser le cas particulier de M. Péladeau?

Mme Maltais : Demandez à la… au Centre d'études sur les médias d'analyser tous les cas de figure, probablement qu'ils passeront au travers du cas de M. Péladeau, mais la motion de l'Assemblée nationale ne visera pas un élu, ce n'est pas vrai. C'est la… C'est ça, là, fondamentalement, là : laisser faire son travail au Centre d'études sur les médias. Puis je vous disais que, si… et je dis ça, là, bien solide, appuyée sur, véritablement, et les recommandations, et les propos que nous a tenus le sage que tout le monde a choisi, puis là tout le monde à l'air d'être en train d'oublier.

M. Lecavalier (Charles) : M. Péladeau a voté sur votre motion…

Mme Maltais : Oui, tout à fait.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce qu'il a gaffé?

Mme Maltais : Non, pas du tout.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que c'est juste, de faire ça? Parce qu'il était sorti la dernière fois.

Mme Maltais : Oui, mais la dernière fois, la motion visait spécifiquement un élu. Dans ce cas-ci, la nôtre ne vise pas d'élu, ne vise pas un élu. Donc, il pouvait rester, sans aucune… Je peux vous garantir, là, il avait toutes les… tous les avis lui permettant de rester.

M. Boivin (Simon) : Malgré l'ensemble de ses propriétés médiatiques, vous, vous faisiez une motion qui analysait le tableau large des influences entre les médias et la politique?

Mme Maltais : Tout à fait. C'est ce que tout le monde dit, d'ailleurs, qu'il faut analyser l'influence des médias sur la politique. Tout à fait. Si vous ne voulez pas parler de ça, vous voulez parler de quoi? D'un élu? Voulez-vous parler d'un élu ou voulez-vous parler vraiment de l'influence des médias sur la vie politique? Moi, je pense que c'est un débat extrêmement important. J'ai nommé, par exemple, Radio Nord, comment est-ce qu'on… Si vous voulez parler de ça, quelle est l'influence… Et je parle encore à partir de discussions qu'on a eues avec des experts, que tous les partis ont eues avec les mêmes experts, il faut parler de l'influence des médias aussi sur le débat démocratique, de quelle façon ça s'exerce, et une des façons, c'est par l'actionnariat. Et puis, à partir de là, les cas de figure, bien, ils les développeront en toute liberté. Nous ne voulons pas cibler un élu. Nous ne voulons pas éviter le débat, nous ne voulons pas cibler un élu. C'est juste cela.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous reconnaissez la situation exceptionnelle de M. Péladeau?

Mme Maltais : Je reconnais qu'il ne faut pas viser un élu dans une motion à l'Assemblée nationale. Est-ce qu'il est une exception dans l'Assemblée? Oui. Il faut d'autant plus être prudents pour ne pas le viser, tout à fait, mais il faut être prudents pour ne pas le viser dans une motion. C'est vraiment, là… Nos chartes nous invitent à ça, nos droits nous invitent à ça, et je vous dirais que tous les avis d'experts qu'on a eus, tous les partis nous invitent à ça. Merci.

(Fin à 16 h 23)

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