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Point de presse de M. Alain Therrien, député de Sanguinet

Version finale

Tuesday, February 10, 2015, 15 h 55

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures cinquante-six minutes)

M. Therrien : Alors, merci. On est ici aujourd'hui… Je suis porte-parole pour les régimes de retraite, pour le Parti québécois, l'opposition officielle. On est ici pour réagir, justement, à la nouvelle qu'on vient d'apprendre, que les déficits des régimes de retraite des employés municipaux seraient moins élevés que ce que prévoyait le ministre, soit 2,6 milliards au lieu de 3,9 milliards.

Écoutez, ça va dans le sens de ce qu'on a depuis le 7 avril : un gouvernement qui maquille les chiffres, qui les manipule pour arriver à ses fins, pour faire en sorte d'établir son idéologie, une idéologie qui mène justement le Québec dans une destruction du modèle québécois. Et évidemment on regarde ce qu'ils ont fait avec la politique d'austérité. Ils ont utilisé un concept qui n'existait pas dans la littérature économique, le concept de déficit potentiel, pour — et ont mis un chiffre collé après ça de 5,7 milliards — pour justement justifier le fait qu'on devait utiliser des politiques d'austérité afin de remettre le Québec sur les rails. C'étaient des chiffres qui étaient faussés au départ.

Ils ont amplifié le déficit des régimes de retraite de 50 %, ils ont noirci le portrait des régimes de retraite pour justement faire un véritable assaut contre les travailleurs et les retraités, pour justifier leur assaut. Et, quand on parle d'un assaut, on parle entre autres du bris de contrat que ça a amené chez les employés municipaux et les retraités. Ils ont eu à subir les affres de la décision du ministre à travers le projet de loi n° 3.

Nous, on a voulu avoir un portrait juste pour justement apporter un remède qui est justifié. Alors, on a demandé à plusieurs reprises d'avoir ces chiffres-là. Plusieurs intervenants, quand ils sont passés en commission parlementaire, nous mentionnaient que les chiffes du 3,9 milliards utilisé par le gouvernement étaient des chiffres erronés. À plusieurs reprises, les participants à la commission parlementaire nous ont dit que la situation s'améliorait, qu'on n'avait pas besoin d'aller aussi loin contre les régimes de retraite, et les travailleurs, et retraités.

Nous, on a exigé à maintes reprises d'avoir ces chiffres-là pour travailler correctement. Entre autres, le 18 septembre, on a déposé une motion qui exigeait d'avoir ces chiffres pour travailler le projet de loi. La CAQ et les libéraux ont voté contre. On a aussi, la même journée, demandé une motion de report, de faire en sorte que l'étude détaillée commence seulement à partir du moment où on a les chiffres. La CAQ et les libéraux ont voté contre. Les chiffres étaient censés être sortis le 30 septembre, selon les dires du gouvernement, du ministre de l'époque et qui est encore ministre des Affaires municipales. Ils n'ont jamais divulgué les chiffres qu'ils ont obtenus à partir du 30 septembre, jamais. Et même, plus loin, ils n'ont… finalement, parce que, dans le cadre de la loi, les gens étaient obligés… les villes étaient obligées de déposer les chiffres, ils ont suspendu les sanctions qui les amenaient et les obligeaient à déposer les chiffres au 30 septembre.

Alors, toute cette opération de maquillage a justement servi à cacher la vérité et faire en sorte de justifier un projet de loi, une loi éventuellement, qui ne correspond pas du tout au remède qu'on aurait dû appliquer à ces travailleurs et retraités là du Québec. On a tout simplement fait une entorse grave au processus démocratique.

M. Lavallée (Hugo) : Est-ce que vous pensez, M. Therrien, que c'était volontaire de la part du ministre de gonfler les chiffres de cette manière-là?

M. Therrien : Absolument. Absolument parce que tout le long, quand on mentionnait au gouvernement que, de briser des contrats, que c'était inadmissible… Moi, à plusieurs reprises, je leur disais : Faites confiance aux travailleurs, assoyez-vous avez les travailleurs, négociez avec eux. Et, à chaque fois, il nous mentionnait, il disait : À 3,9 milliards, on a une situation qui est presque désespérée, il faut passer à l'action. On ne peut pas attendre, on ne peut pas faire en sorte de faire confiance dans la négociation. Et, dans le fond, ce qu'on voit avec les chiffres, c'est que, oui, ça s'est amélioré grâce au climat économique, mais aussi grâce à la participation des syndicats qui se sont assis et qui ont négocié des ententes.

M. Lavallée (Hugo) : Est-ce que c'est par ignorance ou parce que les estimations n'étaient pas bonnes ou il a vraiment tripoté les chiffres?

M. Therrien : Écoutez, le 30 septembre, il était censé d'avoir tous les chiffres entre les mains et il en avait, des chiffres, ils en avaient plusieurs. Il n'a jamais voulu nous divulguer les chiffres qu'il avait obtenus, jamais. Je l'ai demandé à plusieurs reprises, jamais il ne les a mis sur la table. En aucun temps, il les a mis sur la table. Il ne voyait pas l'utilité de faire ça. Pourquoi, vous pensez? Pour aggraver... pour faire en sorte d'assombrir le portrait pour qu'on arrive, justement, à ce qui est inadmissible, briser des contrats.

M. Lavallée (Hugo) : Et donc, si on avait eu les chiffres, le projet de loi ne serait pas le même. C'est ce que je comprends.

M. Therrien : Bien, absolument vrai. Si on avait eu les chiffres... Ils ont surestimé de 50 %. C'est gros, là, c'est 50 % du déficit des régimes de retraite qu'ils ont surestimés. Alors, si on avait eu les chiffres comme on a aujourd'hui, ça aurait montré quoi? Deux choses, d'abord la tendance est vers l'amélioration à cause du climat économique qui s'est amélioré. Pourquoi? Parce qu'on a vécu une crise, en 2008, très grave, et ça a fait en sorte, après 2008, qu'on a amélioré la situation. C'est un cas exceptionnel, et la situation s'est améliorée.

Deuxième des choses, ça prouvait ce que les gens venaient nous dire en commission, que les travailleurs s'étaient assis avec les élus municipaux pour faire en sorte de donner et de mettre des concessions sur la table et de montrer qu'avec des négociations on pouvait améliorer le portrait. C'était la preuve que ça se faisait et que ça se serait fait, tout dans un cadre de négociation, comme nous, on proposait avec le projet de loi n° 79. C'est un cadre de négociation qu'on proposait parce qu'on faisait confiance aux travailleurs, et ces chiffres-là nous le prouvent qu'on avait raison de faire confiance aux travailleurs. Merci.

(Fin à 16 h 2)

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