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Point de presse de M. Pierre Moreau, ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire

Version finale

Wednesday, March 11, 2015, 15 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quinze heures cinq minutes)

M. Moreau : Merci. Alors, merci à tous. Mme Roy, M. Lehoux, M. Perreault et Mme Giguère, on va vous présenter plus tard. Représentants des médias, chers invités, mesdames, messieurs, bonjour à tous. Depuis nombre d'années déjà, la simplification de la reddition de comptes fait partie des priorités ciblées par les municipalités du Québec. Cette question faisait partie des objectifs du pacte fiscal transitoire 2015 conclu avec nos partenaires municipaux en novembre dernier.

De fait, lors de la signature du pacte, nous nous sommes engagés formellement à simplifier et à rendre plus efficientes les méthodes de reddition de comptes des municipalités. Le gouvernement a demandé aux 1 133 municipalités de faire des efforts importants pour réduire leurs coûts et leurs dépenses et, partant, le fardeau fiscal de leurs concitoyens. Et l'une des façons d'y arriver, c'est de leur donner des outils adéquats.

J'annonce donc aujourd'hui la création du groupe de travail sur la simplification de la reddition de comptes des municipalités. L'annonce d'aujourd'hui s'inscrit en droite ligne avec notre volonté, notre engagement de redéfinir sur de nouvelles bases, et en collaboration avec le milieu municipal, la relation entre le gouvernement du Québec et les municipalités.

La reddition de comptes est l'une des bases de notre système de gouvernance démocratique. Elle permet de vérifier si les fonds publics sont sainement gérés et de comprendre les décisions qui sont prises. La transparence qui en découle renforce le lien de confiance entre les gouvernements et les administrations publiques et le citoyen. Mais toujours il faut tenir compte de la réalité que vivent de nombreuses municipalités du Québec qui disposent souvent de moins de ressources ou pour qui les méthodes actuelles de reddition de comptes peuvent paraître plus lourdes. Et j'ajouterais des fonctions publiques municipales qui sont très compétentes dans certains cas et qui peuvent très bien se substituer à du travail qui est fait à d'autres niveaux. Bref, des questions légitimes se posent, et il importe de dresser un portrait réel et réaliste de ce qu'on peut faire pour améliorer et surtout simplifier nos façons de faire.

Le mandat que je confie au groupe de travail est donc de faire l'inventaire des diverses formes de reddition de comptes que les ministères et organismes gouvernementaux exigent des municipalités et d'en faire l'analyse afin de proposer des moyens de les alléger ou de les regrouper. Ce mandat a été défini avec et en collaboration avec le milieu municipal, et c'est dans un esprit de collaboration que nous souhaitons le mener à bien pour simplifier l'administration municipale.

J'ai demandé à M. Jean Perrault de présider le groupe de travail et je dois vous dire que, dès que son nom a été suggéré, de façon spontanée, les représentants et nos collègues signataires du pacte fiscal ont souscrit à cette candidature. On connaît son parcours : conseiller municipal à Sherbrooke de 1982 à 1994, maire de cette ville pendant 15 ans, président de l'Union des municipalités du Québec de 2005 à 2008 et président de la Fédération canadienne des municipalités en 2008‑2009. M. Perreault est un acteur important, je dirais même un joueur incontournable du monde municipal. Sa candidature, comme je l'ai mentionné, a rallié spontanément l'accord de tous les partenaires. Ce que l'on sait peut-être moins, c'est que M. Perreault a été membre de l'équipe canadienne de ski. Il a skié avec Nancy Greene. Il a été professeur au cégep de Sherbrooke pendant de nombreuses années. Alors, Jean, comme professeur, tu vas faire de la pédagogie, puis, comme skieur, tu vas pouvoir prendre des virages et imposer des virages nécessaires. Merci donc, M. Perrault, d'avoir accepté de relever ce défi. Je vous réitère ma pleine collaboration et celles des officiers du ministère des Affaires municipales dans l'exécution du mandat.

Le groupe de travail devra présenter son rapport en juin prochain. Nous souhaitons agir rapidement afin de fournir aux municipalités les outils nécessaires pour assumer pleinement leur autonomie et nous souhaitons aussi vivement inclure les recommandations du groupe de travail aux travaux qui mèneront au prochain pacte fiscal pluriannuel, travaux qui commenceront sous peu. Ensemble, nous allons moderniser nos façons de faire pour répondre aux besoins des municipalités du XXIe siècle et aujourd'hui nous franchissons un autre pas vers une véritable redéfinition des relations entre le gouvernement du Québec et les municipalités. Merci à tous.

La Modératrice : Merci, M. Moreau. J'invite maintenant M. Lehoux à prendre la parole.

M. Lehoux (Richard) : M. le ministre des Affaires municipales, de l'Occupation du territoire, M. Moreau; Mme Suzanne Roy, présidente de l'Union des municipalités du Québec; M. Jean Perrault, président du groupe de travail. Depuis plusieurs années, la Fédération québécoise des municipalités demande au gouvernement du Québec d'entamer un grand chantier pour réduire le nombre incalculable de redditions de comptes envers le gouvernement afin d'alléger la lourdeur administrative des municipalités. Le chantier démarre enfin, et nous sommes très heureux d'y prendre part. La FQM n'a cependant pas attendu l'annonce du comité pour entamer le travail. Nous avons déjà commencé le recensement de multiples redditions de comptes existantes, incluant des problématiques identifiées et les solutions possibles.

Les principales associations de cadres municipaux ont été consultées : l'ADMQ, l'ADGMQ, l'ADGMRCQ, la COMAQ ainsi que des trésoriers et directeurs généraux de plusieurs municipalités et MRC. À ce jour, nous avons identifié plus de 70 processus de reddition de comptes imposés aux municipalités par, bien sûr, le ministère des Affaires municipales, mais également par les ministères de l'Environnement, de la Sécurité publique, de la Famille, de l'Éducation, de la Culture, des Transports et de la Justice, ainsi que le Directeur général des élections. Par exemple, les trésoriers d'élections doivent fournir au DGE annuellement un rapport de dépenses électorales, même s'il n'y a aucune élection ou dépense électorale n'a eu lieu dans la municipalité. Les municipalités doivent produire une déclaration annuelle de maintien de l'équité salariale alors que l'exercice est obligatoire aux cinq ans.

Les municipalités doivent produire une déclaration mensuelle obligatoire au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs pour le registre des événements concernant les animaux à déclaration obligatoire tués accidentellement. Le programme du MTQ d'aide à l'amélioration du réseau routier local ou l'autre programme, qui est d'aide financière à l'entretien du réseau routier local, qui obligent les municipalités à faire une comptabilité parallèle tout au cours de l'année, c'est des sommes, des fois, qui sont très importantes, qui y sont rattachées.

Il est important de rappeler que nous ne sommes pas contre la reddition de comptes. Il va sans dire que la reddition de comptes est indissociable de l'exercice démocratique. En tant qu'élus, nous devons prendre… nous devons rendre, pardon, des comptes à la population et à nos commettants. C'est essentiel, mais, au cours des années, des couches successives de reddition de comptes se sont accumulées au fil de nouveaux programmes gouvernementaux et de nouvelles ententes entre les ministères et les municipalités. Cette lourdeur administrative engendre des coûts pour les municipalités. Un ménage s'impose pour le bien des contribuables. Le citoyen doit être au coeur de nos actions et non la paperasse.

Alors, d'ici le 15 juin, à la lumière des travaux du comité, nous espérons que ce qui pourra être élagué par l'administratif sera fait sans tarder. Par la suite, la reddition pouvant impliquer... des changements législatifs seront soumis à la table sur les relations Québec-Municipalités. Alors, nous sommes donc très heureux de pouvoir enfin commencer, avec le MAMOT et l'Union des municipalités du Québec, ce travail si important. Alors, merci.

La Modératrice : Merci beaucoup, M. Lehoux. Mme Suzanne Roy.

Mme Roy (Suzanne) : Alors, M. le ministre, M. le président de la Fédération québécoise des municipalités, M. Perreault, mesdames messieurs des médias, je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui pour cette annonce de la création de ce groupe de travail et aussi pour la nomination de son président. C'est une réponse concrète aux préoccupations maintes fois exprimées par les membres de l'Union des municipalités. Vous pouvez être assurés, M. le ministre, M. le président du comité, de toute notre collaboration et de la collaboration de tous les membres de l'Union des municipalités du Québec.

La lourdeur réglementaire, la complexité dans la reddition de comptes pour les municipalités, ça se calcule en pertes de temps, en pertes d'argent. Les travaux de ce comité pourront, j'en suis certaine, permettre aux municipalités d'être encore plus efficaces. Ce travail va apporter une meilleure efficience pour les municipalités, mais, j'en suis aussi convaincue, pour le gouvernement du Québec. Les municipalités sont des gouvernements de proximité pleinement autonomes, imputables devant leurs citoyens. Il faut changer nos façons de faire. Le carcan réglementaire administratif dans lequel les municipalités évoluent est d'une autre époque. Il faut maintenant travailler de façon plus efficace et en respectant l'autonomie des municipalités. Je suis persuadée que le groupe de travail annoncé aujourd'hui fera ses analyses sous cette loupe, sous cette loupe d'autonomie et d'efficience, et de là découlera de nouvelles façons de faire qui seront au bénéfice de tous les citoyens partout au Québec, dans toutes les villes, dans tous les villages.

Le ministre a nommé, à la tête de ce groupe, un homme qui a fait ses preuves, un homme de résultats, un homme qui a une vaste expérience du monde municipal et de sa diversité, comme l'a dit le ministre, en plus de tout le côté pédagogique très important. Il a d'ailleurs été président de l'Union des municipalités du Québec et il a marqué lors de son passage au sein de l'union.

Une voix : Ce n'est pas sa seule qualité.

Mme Roy (Suzanne) : Voilà. Alors, j'offre toute la collaboration de l'Union des municipalités, bien sûr, à M. Perrault, pour la réalisation de son mandat ainsi qu'à toute son équipe, et nous offrons aussi toute notre collaboration avec les membres, avec les municipalités. D'ailleurs, je veux saluer la volonté du ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire de mettre en place ces chantiers si importants pour les municipalités. Là aussi, M. le ministre, je peux vous assurer de notre pleine collaboration pour que nous puissions collectivement travailler à ces enjeux qui sont si chers au monde municipal.

On le sait, en 2015, nous avons quelques rendez-vous importants pour l'avenir des municipalités : le dépôt d'un projet de loi sur la reconnaissance des gouvernements de proximité, la signature d'une entente fiscale financière pluriannuelle. Demain, l'Union des municipalités du Québec lance une série de cinq grands rendez-vous sur la fiscalité. Nous allons interpeller toutes les municipalités, partout au Québec, pour travailler ensemble à contribuer à cette nouvelle ère des municipalités. Bien sûr, l'Union des municipalités oeuvre, depuis plusieurs années, sur des sentiers qui sont prioritaires pour ses membres : l'autonomie, la fiscalité. Et aujourd'hui, avec cette annonce, M. le ministre, M. le président du groupe de travail, c'est un premier pas dans la bonne direction.

L'union consulte, documente, propose, bref nous sommes fin prêts, fin prêts à travailler avec le ministre des Affaires municipales, avec M. Perrault comme président du groupe de travail, à collaborer en étroite collaboration avec la Fédération québécoise des municipalités, la ville de Montréal, la ville de Québec, pour la mise en oeuvre, la mise en oeuvre des réformes qui sont nécessaires pour l'avenir des municipalités, ce qui veut dire aussi pour la qualité de vie des citoyens et citoyennes partout au Québec et dans toutes les régions. Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci beaucoup, Mme Roy. Maintenant, nous allons entendre le président du groupe, M. Jean Perrault.

M. Perrault (Jean) : Alors, M. le ministre, M. le président de la FQM, Mme la présidente de l'Union des municipalités du Québec, représentants des médias, mesdames et messieurs, c'est avec grand plaisir que j'accepte ce mandat que me confie le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, la présidence d'un groupe de travail sur la simplification de la reddition de comptes des municipalités. Je remercie le ministre et le milieu municipal pour la confiance que vous m'accordez.

Vous savez, on l'a dit tantôt, j'ai été conseiller municipal pendant 12 ans, et 15 ans maire de la ville de Sherbrooke, président de l'UMQ, président de la Fédération canadienne des municipalités. J'ai la prétention de croire que je suis bien au fait de la réalité avec laquelle les municipalités doivent composer, dont la reddition de comptes.

Le groupe de travail aura pour tâche de repenser complètement ce processus, de trouver des façons novatrices de s'améliorer. Concrètement, le groupe servira de lieu d'échange et de concertation. Nous avons eu une rencontre ce matin de presque deux heures, 2 h 30 min, avec les deux unions, et de faire, avec la Fédération québécoise des municipalités et l'Union des municipalités, l'inventaire des différentes formes de reddition de comptes que les ministères, les organismes gouvernementaux exigent des municipalités. À la mi-avril, les deux groupes, l'union et la FQM, devront présenter au comité leurs projets de reddition de comptes qui les fatiguent avec justesse. On va examiner ça de près et on va formuler des recommandations pour simplifier, alléger et regrouper afin de les rendre plus simples et plus efficientes.

C'est un mandat important. Je ne doute pas que les résultats de nos travaux auront un effet bénéfique sur le milieu municipal, mais avant tout aussi sur la population. Je ne suis évidemment pas seul pour faire le travail et je serai accompagné de Jacques Demers, qui est maire de Sainte-Catherine-de-Hatley, qui est vice-président de la Fédération québécoise des municipalités; M. Jasmin Savard, qui est directeur général de l'Union des municipalités du Québec, s'il veut se joindre à nous; et également Mme Suzanne Giguère, ici présente, secrétaire générale associée au ministère du Conseil exécutif du Québec, qui agira aussi comme secrétaire du groupe de travail.

Je salue donc la volonté du gouvernement, M. le ministre, d'ouvrir le chantier de la reddition de comptes, une question d'extrême importance pour toutes les municipalités du Québec, et je peux vous assurer que je vais faire tout en mon pouvoir pour livrer un travail fait en consultation, en concertation avec le milieu pour faire la différence. Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci. Alors, nous allons maintenant passer à une période de questions. On va prendre les questions sur le sujet d'aujourd'hui. Je vais vous demander de vous nommer.

M. Ouellet (Martin) : Oui. Bonjour. Martin Ouellet de La Presse canadienne. Messieurs, mesdames, si j'ai bien compris, vous avez dénombré et vous avez recensé 70 mécanismes de reddition de comptes. C'est bien ça?

M. Lehoux (Richard) : Oui. Actuellement…

M. Ouellet (Martin) : Vous pouvez répondre ou M. le ministre, là, c'est à votre choix. Quel est votre objectif? Est-ce que vous voudriez ramener ça… le réduire de moitié? Est-ce qu'il pourrait y avoir un seul mégamécanisme de reddition de comptes? Comment ça peut se décliner tout ça?

M. Moreau : O.K. Alors, je vais donner un coup de pouce et aller dans le sens de M. Lehoux. La FQM en a dénombré 70, il y en a probablement plus que ça, et une partie du mandat de M. Perrault et du groupe de travail, ça sera précisément d'en faire le recensement parce qu'on le voit, avec les années, ça s'est multiplié au gré des programmes gouvernementaux…

M. Moreau : ...en a dénombré 70, il y en a probablement plus que ça, et une partie du mandat de M. Perrault et du groupe de travail, ce sera précisément d'en faire le recensement, parce que, on le voit, avec les années, ça s'est multiplié au gré des programmes gouvernementaux. Et ce matin M. Perrault me disait que, dans sa discussion avec M. Demers, qui est le maire de Sainte-Catherine-de-Hatley, qui va être le représentant de l'UMQ sur... de la Fédération québécoise des municipalités sur le groupe de travail, Sainte-Catherine-de-Hatley, c'est 2 500 de population, et en reddition de comptes, dans cette petite municipalité là, lui, il calcule que ça lui coûte environ 20 000 $ par année, sans compter quand il arrive à la MRC qui, elle aussi, a des redditions de comptes à faire. Et quand j'ai fait une tournée du Québec, notamment en Gaspésie, il y a des maires qui disaient : Vous savez, on nous exige, dans certains cas, de faire affaire avec des firmes de vérification externes, ce qui nous coûte 3 000 $ à 4 000 $, alors qu'on a un secrétaire-trésorier. Puis je le disais tantôt à Mme Roy, dans certaines villes, le travail peut être fait par des professionnels à l'interne sans recourir à des services externes, un travail qui va être très bien fait par des professionnels qui ont des mandats et des serments d'allégeance à l'autorité constituée.

Alors, l'idée derrière ça, c'est de dire : On demande aux municipalités de contrôler leurs dépenses, comme le gouvernement du Québec se donne le mandat de contrôler les siennes. Il faut créer un environnement qui est propice pour leur permettre d'y arriver, et un des éléments qui est dans le discours des municipalités depuis de nombreuses années — je pense, M. Perrault était président de l'UMQ, puis déjà on avait ça — c'est de dire : Écoutez, simplifiez la reddition de comptes. Alors, c'est vraiment dans ce sens-là qu'on va. On veut y aller rondement. Je pense qu'autant l'Union des municipalités...

M. Ouellet (Martin) : Mais ma question, M. le ministre, en tout respect...

M. Moreau : C'était quoi?

M. Ouellet (Martin) : ...c'était : Quel est le nombre de mécanismes de reddition de comptes qui pourrait être acceptable pour les municipalités.

M. Moreau : On va laisser... Ce n'est pas tellement le nombre que la façon de le faire. La réduction du nombre, on va laisser M. Perreault travailler puis on va s'inspirer de son travail, mais il n'y a pas d'objectif prédéfini. L'idée, c'est le moins possible, le plus simple.

M. Ouellet (Martin) : Est-ce que je peux me permettre aussi… Est-ce que... c'est quoi, les économies escomptées par cet allègement-là?

M. Moreau : Bon. Les économies escomptées, c'est pour ça que je me suis permis de vous donner l'exemple de Sainte-Catherine-de-Hatley, pour une petite municipalité de 2 500 de population, on parle de 20 000 $, multipliez ça par 1 133 municipalités au Québec, dont certaines qui ont une population fort importante, je pense que les économies sont très importantes, et, en tout cas, c'est certainement une opinion partagée par l'union et la fédération québécoise.

Mme Prince (Véronique) : Véronique Prince, TVA. Bonjour à tous. Pour aller un peu dans le même sens de la question de mon collègue, est-ce que déjà il y a des suggestions qui sont faites par les municipalités? Probablement que vous avez déjà une idée de ce qui pourrait être fait.

M. Moreau : Oui. Bien, M. Lehoux le mentionnait dans son allocution, il y a certains éléments déjà qui ont été ciblés. Il y a du travail qui a été fait également par l'Union des municipalités du Québec, et, je l'apprenais pendant la conférence de presse, M. Perrault a déjà fait une réunion de deux heures et demie ce matin, puis ils ont commencé à mettre sur la table des éléments. Alors, quand vous mettez les bonnes personnes aux bons endroits, ça produit généralement des résultats. Les résultats escomptés, c'est simplifier, économiser puis faire bénéficier de cette réduction de coût là aux administrations municipales et donc à l'ensemble des contribuables du Québec.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce qu'on peut avoir un exemple concret de ce qui va être mis sur la table comme proposition?

M. Moreau : Bien, M. Lehoux, il en avait des bons, là. Il y en a une sur les animaux morts, là, je ne me souviens pas c'est quoi, ça. Alors, on a des animaux, quand…

Une voix :

M. Moreau : Alors, avec le ministère de la Forêt. Bon. Alors, quand il y a un animal qui meurt, il faut qu'on le dise, c'est ça?

M. Lehoux (Richard) : Effectivement. À chaque mois, normalement, les municipalités doivent déclarer, là, s'ils ont ramassé un, ou deux, ou trois animaux, en fin de compte, là, à déclaration obligatoire, que ce soit des chevreuils, ou peu importe, là. On doit les déclarer au ministère. Est-ce que cet exercice-là ne pourrait pas être fait juste une fois par année au lieu de le faire au mois? Déjà là, il y aurait peut-être une économie de temps puis qui signifierait une économie de sous aussi en même temps. C'est une, là, parmi d'autres, là.

M. Moreau : Le Directeur général des élections qui exige des… les élections dans le monde municipal, c'est aux quatre ans, alors on exige des rapports annuels. Est-ce que ça, ça ne peut pas être simplifié? Suzanne en a évoqué d'autres également, où, dans certains cas, on se pose la question : Pourquoi cette reddition de comptes là est exigée? Puis souvent elle est exigée parce qu'on ne s'est pas posé la question.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce qu'il y a un budget qui est prévu pour ce groupe de travail là?

M. Moreau : En fait… et là je trouve qu'on donne bien l'exemple, merci de poser la question. La commission va fonctionner… le groupe de travail fonctionne avec un budget réduit, de moins de 30 000 $. On nous dit qu'on en a suffisamment pour entrer dans le travail. Mme Giguère, qui est au secrétariat du Conseil exécutif, continue, et sa rémunération est assumée par l'État, comme elle l'était. M. Perrault recevra des émoluments, je pense qu'on est à 150 $ de l'heure ou quelque chose du genre, pour un maximum de 25 000 $ pour le mandat, et les représentants de la Fédération québécoise et de l'Union des municipalités du Québec, leur coût est assumé par l'une et l'autre des unions.

Alors, l'idée, c'était de dire : on veut avoir un groupe efficace, on a nommé les bonnes personnes. Ça va être un groupe qui va travailler avec un budget réduit, mais qui va, sans aucun doute, avoir un impact significatif sur le coût des redditions de comptes au Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Marc-André Gagnon du Journal de Québec.

M. Moreau : Ah! M. Perrault voulait dire un mot.

M. Perrault (Jean) : Je voulais juste, madame, pour compléter… Ce matin, on a regardé trois secteurs. Il y a les argents municipaux, c'est-à-dire, quand un conseil municipal dûment élu prend un budget de capitalisation, par exemple, la municipalité est obligée de faire approuver son règlement d'emprunt à Québec, et ça prend un certain nombre de temps. Souvent, on arrive pour refaire l'asphalte dans les rues ou les trottoirs, on est rendu à l'hiver.

Alors, on veut essayer de regarder tout le mécanisme de reddition de comptes, si on pourrait trouver des façons différentes de faire les choses pour des argents qui sont où les élus municipaux, dans leurs municipalités, sont responsables de la reddition de comptes par rapport à leurs citoyens. Vous avez, après ça, des argents subventionnés qui peuvent venir de Québec ou d'Ottawa, alors il y a la reddition de comptes à ce niveau-là. Et le troisième volet, toute l'organisation avec des organismes paramunicipaux, si vous voulez, ou avec d'autres instances qui… on va analyser les trois volets, les trois secteurs.

Et pour les municipalités, là, le premier volet d'argent ciblé par les élus municipaux, ces retards-là, c'est beaucoup d'argent. Des fois, ce n'est pas de l'argent en piastres, mais en temps, et, dans ce sens-là, je pense qu'on se doit de trouver des façons simples d'accélérer le processus pour que, quand on fait un investissement dans une ville, dans l'année 2015, qu'à la fin de l'année 2015, que les investissements décidés par le conseil municipal soient réalisés et qu'ils ne sont pas reportés d'un an supplémentaire, etc. Alors, je pense qu'on a un gros défi à ce niveau-là.

M. Gagnon (Marc-André) : Juste pour être sûr de bien comprendre, donc, vous parlez d'un budget de 30 000 $ puis d'une rémunération maximale de 25 000 $, là, un va dans l'autre ou on les…

M. Moreau : Un va dans l'autre.

M. Gagnon (Marc-André) : Un va dans l'autre et…

M. Moreau : C'est 27 000 $ en fait, c'est 25 000 $ de rémunération plus les frais de déplacement, s'il y a des déplacements, mais M. Perrault connaît bien les unions, alors il va profiter des regroupements des unions municipales pour faire venir les gens vers lui puis dire : Bien, écoutez, faites-moi la liste de ce que vous estimez qui doit être corrigé.

M. Gagnon (Marc-André) : Et, M. Moreau, les gens risquent de se dire : Bon, encore un autre groupe de travail. Est-ce qu'il n'y a pas des gens assez compétents dans votre ministère pour faire le recensement de la quantité de redditions de comptes que les municipalités ont à faire envers votre ministère notamment?

M. Moreau : Le message le plus important aujourd'hui, c'est de dire que nous sommes à redéfinir les relations entre le gouvernement du Québec et les municipalités. Et ce n'est pas au ministère des Affaires municipales de dire aux municipalités : Voici ce qui devrait être fait. On veut travailler en collaboration avec les unions, on veut travailler en collaboration avec les municipalités parce que, pour nous, ce sont des gouvernements de proximité qui doivent être traités comme des partenaires, et donc c'est avec eux, et principalement ce sont eux qui subissent, dans un grand nombre de cas, les coûts inhérents à la reddition de comptes.

Alors, on dit : Vous avez fait du travail, assoyez-vous avec nous. D'ailleurs, le mandat a été défini en collaboration avec le monde municipal, et je pense qu'il va falloir s'habituer, à l'avenir, à voir le gouvernement du Québec travailler de concert avec les élus municipaux. C'est ce que l'on souhaite, c'est le mandat que j'ai reçu et c'est celui que je vais exécuter.

M. Gagnon (Marc-André) : J'entends : Il y a d'innombrables redditions de comptes à l'heure actuelle. Est-ce que ça ne risque pas d'être interprété comme une façon de dire : Bien, il y aura moins de reddition de comptes et peut-être moins de transparence?

M. Moreau : Il y aura une meilleure reddition de comptes. Alors, l'idée c'est… vous savez, des fois, quand on simplifie, on améliore les choses, souvent. Alors, l'idée ici, c'est, un, de simplifier les choses pour réduire les coûts, mais d'assurer en même temps la transparence qui est nécessaire à la confiance du public dans les administrations municipales. Et, vous savez, les maires seront les premiers à vous dire que, la vitrine, elle est très, très transparente déjà, au niveau municipal. On souhaite qu'elle le soit encore plus, puis l'exercice d'aujourd'hui va dans ce sens-là.

Mme Roy (Suzanne) : Si vous me permettez, M. le ministre, peut-être juste sur la transparence et la reddition de comptes, parce qu'évidemment, au niveau des municipalités, comme le soulignait justement le président du groupe de travail, il y a des argents qui sont propres à la municipalité et qui sont des taxes municipales, et on pense que, oui, il doit y avoir reddition de comptes, mais, quand c'est dans le cas d'une taxe autonome aux citoyens, c'est aux citoyens que doit se faire la reddition de comptes. Quand c'est dans le cas d'une subvention, d'une aide financière gouvernementale, à ce moment-là, il est normal que la reddition de comptes se fasse vis-à-vis celui qui fournit l'argent.

Alors, c'est vraiment de s'assurer que la reddition de comptes se fasse au bon endroit, et je pense que ça va apporter plus de transparence parce que beaucoup moins complexe et, de façon structurée, qu'il y aura un lien d'où origine l'argent.

La Modératrice : Merci. Merci beaucoup.

M. Moreau : Merci.

(Fin à 15 h 31)

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