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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, et Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Tuesday, March 24, 2015, 13 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures trente-cinq minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse de Mme Françoise David et Mme Manon Massé de Québec solidaire sur les attentes du parti concernant le budget 2015.

Mme David (Gouin) : Alors, bonjour, on va faire ça rapidement. Nous avons rencontré M. Leitão il y a déjà plusieurs semaines pour lui faire part de nos demandes en rapport avec le budget, ma collègue Manon Massé va vous en parler de façon plus précise. Évidemment, on ne s'attend pas vraiment, hein, à ce qu'entre le moment de notre rencontre et aujourd'hui M. Leitão soit devenu un vrai solidaire, mais on l'invite quand même à quitter, en quelque sorte, son habit de banquier pour se transformer en ministre des Finances travaillant avec un gouvernement dans le sens de l'intérêt collectif, dans le sens du bien commun et, je dirais, avec un objectif clair dont on n'entend jamais parler ni au gouvernement ni dans les autres partis politiques, mais qui nous est cher, à Québec solidaire, c'est la question de la réduction des inégalités économiques et sociales. Le rapport Godbout n'en parle pas, M. Leitão n'en parle jamais, le gouvernement n'en parle jamais, M. Coiteux n'en parle jamais, et pourtant les inégalités sociales, quoique moins importantes au Québec que dans beaucoup de pays du monde, sont là, demeurent, s'agrandissent, des inégalités entre les hommes et les femmes, des inégalités entre les riches, la classe moyenne et les pauvres, des inégalités dans la réception des services publics. Plus on est riche, plus on a les moyens de se payer le privé; plus on est pauvre, plus on a des services pour lesquels on attend très longtemps. Ça, on n'en entend pas parler, et j'essaie d'espérer encore que le ministre des Finances aura une pensée, jeudi, pour les populations vulnérables de notre société.

Je voudrais rappeler aussi que M. Leitão, bien sûr, jeudi, va se targuer qu'au terme de l'exercice 2015‑2016 le déficit aura été résorbé. Je lui rappelle qu'il l'est déjà. Le déficit budgétaire du Québec est déjà résorbé. La raison pour laquelle M. Leitão nous dit : Non, il faut faire encore des efforts, c'est qu'il met 1,6 milliard dans le Fonds des générations pour payer une partie des intérêts sur la dette. C'est un choix, c'est son choix, ce n'est pas celui de Québec solidaire parce que ce choix-là se fait au détriment, je le répète, la plupart du temps, des familles de travailleuses et de travailleurs, au détriment aussi et beaucoup des populations les plus pauvres du Québec.

Maintenant, ma collègue Manon Massé va vous parler des trois priorités de Québec solidaire en rapport avec le budget.

Mme Massé : Bonjour, tout le monde. Alors, effectivement, si Québec solidaire était au pouvoir, il y aurait d'autres choix qui se feraient, notamment, par exemple, comme premier choix, toute la question des médicaments. C'est 1,5 milliard qu'annuellement on verse directement, collectivement, dans la poche des pharmaceutiques parce que notre gouvernement ou nos gouvernements successifs se sont refusé de négocier le prix des médicaments. À Québec solidaire, ça, c'est le genre de choix qui nous éviterait de faire des coupes dans le système public et auprès de la population, les plus vulnérables.

Le deuxième choix qu'on ferait si on était… et qu'on espère que M. Leitão fera, puisque ce n'était pas une très grande suggestion, mais, quand même, qui nous permettrait, collectivement, de récupérer 800 millions de dollars annuellement, c'est la taxe sur le capital des institutions financières et des banques. Là, il y a quelque chose qui est totalement indécent, de laisser, annuellement, 800 millions de dollars, une taxe qui existait jusqu'en 2011, laisser ce 800 millions de dollars là retourner dans les poches de banquiers, j'insiste, ou des banques, plutôt, et de faire en sorte, donc, qu'encore là on doit priver la population du Québec du filet social qu'on s'est donné à travers les années. Alors, ça, c'est des choix politiques qui font en sorte que, pour nous, à Québec solidaire, le gouvernement, sous le ministre Leitão, doit se réajuster.

Et là on l'invite, parce qu'il a été sensible — et c'est notre troisième priorité — à cesser de calculer les pensions alimentaires pour enfants auprès des personnes à l'aide sociale, à l'aide juridique, à l'aide financière et le calcul en logements sociaux. Les enfants... Ce 40, 50 millions-là qui est, année après année, pris dans les poches, seulement à l'aide sociale, des personnes les plus pauvres nous apparaît, à Québec solidaire, complètement indécent.

Alors, dans ce sens, il est clair qu'il y a du gaspillage au Québec, on en convient, mais c'est fou comment on ne le voit pas à la même place que M. Leitão et les gens qui travaillent avec lui. Alors donc, aller vers les médicaments, négocier le prix, mettre un gain... une taxe sur le capital des banques et des institutions financières, et bien sûr l'austérité, ça fait mal, l'austérité ça fait mal à l'économie, et ça, il me semble que le ministre devrait en être sensible.

La Modératrice : Je vous invite à avancer. Pour la période des questions, je vous invite à vous présenter. On va commencer par le micro à ma gauche, ici… à ma droite.

Journaliste : Bonjour, Mme David, Mme Massé. Le gouvernement veut comprimer l'augmentation des dépenses à 0,7 % dans son prochain budget. Quel effet pensez-vous que ça va avoir sur les services et sur l'économie?

Mme David (Gouin) : Sur les services qui composent... en fait, hein, services publics et privés, c'est 75 % de notre économie, il faut savoir ça, là, donc ça va avoir des effets directs. Moi, je vais vous parler davantage de services publics. Quand des groupes représentant des personnes handicapées viennent à mon bureau pour m'expliquer que, désormais, ce qui est offert à des personnes handicapées vivant à domicile, c'est un bain par semaine au lieu des trois bains que les personnes avaient avant parce qu'il y a des coupes dans les services de santé et les services sociaux, bien, vous avez là un effet direct qui touche une catégorie de gens parmi les plus vulnérables, les plus invisibles, peut-être, mais, franchement, dont on devrait se préoccuper, comme société. Et moi, je suis certaine qu'à peu près tout le monde au Québec considère qu'on devrait s'occuper des gens les plus mal pris. Je ne connais pas grand monde, moi, qui pense le contraire. Mais c'est ça que ça a comme effet, l'austérité.

L'autre effet, on l'a vu dans les derniers mois, quand on abolit des structures, les CLE, je pense aux CLE, je pense aux CLD… aux CLD, pardon, et aux CRE, aux conférences régionales des élus, ces organismes qui s'occupaient de développement économique, social, culturel local et régional, on coupe tout ça, on coupe dans les forces vives des milieux, on leur coupe les ailes, on leur dit : Organisez-vous si vous voulez, mais vous n'aurez pas l'argent pour le faire, mais là ce qu'on fait, c'est que, premièrement, on coupe de vrais emplois. On parle de 1 200 emplois qui disparaissent, au Québec, dans toutes les régions, mais deuxièmement on coupe dans la capacité des milieux à se prendre en main et à mettre en place des projets économiques. En fait, c'est l'envers du bon sens.

Journaliste : Bonjour. Dans le prochain budget, est-ce qu'il y a des mesures rapidement concrètes qui pourraient être mises de l'avant, justement, pour réduire les inégalités sociales, puisque c'est ce que vous souhaitez?

Mme David (Gouin) : Ce qu'on tente de dire, c'est qu'en allant chercher 1 milliard, 1,5 milliard au niveau du gaspillage qui est fait pour les médicaments, en allant chercher 800 millions dans la taxation des banques et institutions financières, on en ramasse, de l'argent, et avec ça, là, bien évidemment qu'on peut améliorer les services. On peut augmenter, par exemple, le nombre de professionnels, dans les écoles, qui aident les enseignantes et enseignants à s'occuper de classes où il y a beaucoup d'enfants en difficulté.

On devrait augmenter très sérieusement le maintien à domicile, le budget pour le maintien à domicile de façon à ce que les personnes qui veulent être le plus autonomes possible, qui veulent rester chez elles le plus longtemps possible puissent le faire parce que, là, on a un objectif qui est le maintien à domicile, mais on ne se donne pas les moyens de nos ambitions.

Alors, ce sont des choses qu'on pourrait faire et, bien sûr, abolir cette discrimination flagrante, reconnue, d'ailleurs, par tous les partis politiques ici à l'Assemblée nationale, qui est d'aller couper les prestations de l'aide sociale aux mères monoparentales qui reçoivent une pension alimentaire pour leurs enfants. Ça, c'est une pure discrimination, et on devrait franchement la régler. Ça fait des années qu'on le demande, à Québec solidaire, et en fait les autres partis, d'un air un peu gêné, nous disent que, sur le fond, ils sont d'accord, mais qu'on n'en a pas les moyens. Oui, on en a les moyens.

La Modératrice : M. Lavallée.

M. Lavallée (Hugo) : Bonjour, Mme David. En ce qui concerne le rapport Godbout, je pense que vous avez émis une réaction préliminaire, là, la semaine dernière. Il y a des mesures qui trouvent grâce à vos yeux, là, dans ce rapport, j'imagine, notamment en ce qui concerne la lutte à l'évasion fiscale. M. Godbout, par contre, nous dit : Il faut prendre le rapport comme un tout, là, on ne peut pas juste sélectionner des mesures ici et là parce que c'est un bloc, tout ça, il y a une certaine cohérence. Mais, sur le fond, lorsqu'on parle, par exemple, d'augmenter la TVQ et de baisser les impôts, j'imagine que vous avez des réserves. Donc, est-ce qu'à ce jeu-là, là, où il faut tout prendre ou tout laisser, vous préférez complètement écarter et remiser ce rapport-là?

Mme David (Gouin) : Deux choses, là-dessus, assez simples et rapides. La première, c'est que, je l'ai dit tout à l'heure, je le répète, le rapport Godbout ne se préoccupe pas vraiment de la question des inégalités sociales grandissantes au Québec, et moi, je trouve qu'il y a là un problème majeur. Ça aurait été, en tout cas, en ce qui concerne Québec solidaire, notre tout premier angle de prise.

Deuxième considération, justement parce qu'il faut prendre le rapport comme un tout — là-dessus, je suis assez d'accord avec M. Godbout — nous allons prendre le temps de l'analyser très, très sérieusement, et je ne ferai pas d'autre commentaire, à ce stade-ci, sur le rapport Godbout outre ce que nous avons dit en réaction préliminaire.

M. Lavallée (Hugo) : En ce qui concerne le droit de grève des étudiants, le Parti québécois a dit un peu plus tôt : Ce serait peut-être le temps de poser certaines balises parce qu'à chaque fois qu'il y a un mouvement de protestation il y a des personnes dissidentes qui disent que ce droit-là n'existe pas, on assiste à des débordements, il y a de la violence. Pour tout le monde, autant ceux qui sont pour que contre ces mouvements-là, il faudrait, une fois pour toutes, clarifier un peu le cadre dans lequel la démocratie étudiante s'exerce. Est-ce que vous partagez cet avis-là?

Mme David (Gouin) : Encore, là-dessus, une couple de choses. La première, c'est qu'on a la mémoire courte, hein? Ça fait 50 ans que les associations étudiantes existent, que les étudiants s'organisent. On n'en est quand même pas à nos premières mobilisations — en tout cas, pour les gens qui ont un certain âge, y compris le ministre de l'Éducation — donc il faudrait se rappeler que c'est normal, c'est dans notre culture, c'est inscrit dans nos gênes, au Québec, je pense. Oui, la jeunesse se mobilise, et c'est une bonne chose.

Maintenant, est-ce que les associations étudiantes voudront, voudraient elles-mêmes — et certaines le font — baliser davantage leurs exercices démocratiques? Ça leur appartient. Ça n'appartient pas, je pense, à la classe politique, ça n'appartient surtout pas au ministre de l'Éducation, qui dit que, quant à lui, il ne devrait pas y avoir de grève étudiante. Je pense que M. Blais est bien loin de sa jeunesse quand il dit ça, de la sienne et de celle qu'il a devant les yeux. Donc, je pense que les jeunes sont capables de trouver par elles-mêmes et par eux-mêmes les meilleures façons de s'organiser.

Je pense aussi que, comme adultes ayant un certain âge, en tout cas, le mien, il faut être content quand des jeunes se mobilisent et surtout quand elles et ils le font sur un enjeu comme l'austérité, hein? On reproche souvent aux mouvements sociaux d'être centrés sur eux-mêmes, sur ce qu'on appelle souvent leurs intérêts corporatistes. Et là on a des jeunes qui disent : Nous, là, au-delà des problèmes qu'on vit en éducation, on se sent concernés par, mettons, les problèmes des malades, des gens qui vivent dans la pauvreté, des familles, etc. Bien, bravo! Bravo!

M. Lavallée (Hugo) : Mais est-ce à dire que vous voyez une contradiction entre, justement, le fait que les jeunes veuillent s'exprimer, se mobiliser et tout encadrement? Parce que ce n'est pas nécessairement incompatible.

Mme David (Gouin) : Ce n'est pas du tout ce que je dis. Je vous rappellerai que plusieurs associations — j'en connais quelques-unes — se sont donné des règles, même, dans certains cas, extrêmement strictes, extrêmement sévères. Il y en a qui fonctionnent par référendum, il y en a qui fonctionnent par vote électronique, il y en a qui fonctionnement par scrutin secret. Alors, ce que je dis, tout simplement, c'est qu'il leur appartient de se donner les règles qu'ils et elles jugent nécessaires.

Journaliste : Bonjour. Pouvez-vous développer là-dessus? Pourquoi est-ce que les politiciens n'ont pas la légitimité d'intervenir dans cette question, à vos yeux?

Mme David (Gouin) : Je ne dis pas que les politiciens n'ont pas de légitimité. Quand il s'agit de discuter de façon générale du vivre-ensemble et de comment on s'organise en société, c'est évident que nous faisons partie de la discussion. Mais ce qui m'embête, c'est que je sens, en ce moment, vraiment, après deux petites journées de grève, une sorte d'appétit chez plusieurs politiciens, là, de vouloir tout encadrer, tout diriger. Ce que je leur dis, c'est : Regardez, est-ce qu'on pourrait commencer par écouter cette jeunesse, par comprendre comment elle fonctionne, juste… Éventuellement, oui, on pourrait s'asseoir avec les associations étudiantes, là; pas maintenant, là, ce n'est pas le temps de faire ça. Là, les associations étudiantes, en ce moment, se sont donné des règles, se sont donné des méthodes de fonctionnement, ont pris des décisions. Ce n'est pas le moment, là, là, de leur dire : Savez-vous quoi? Ce n'était pas bon, on recommence tout. Non, non, non.

Laissons aller les choses en autant que, tu sais, tout se passe bien, que la police ne soit pas aussi nombreuse que les manifestants — ça, ce serait déjà une bonne chose — tu sais, que tout fonctionne correctement. Laissons la jeunesse s'exprimer. Est-ce que, par après, il y aurait lieu d'avoir un débat social, un débat collectif qui pourrait toucher les jeunes, les moins jeunes, sur les façons de s'organiser collectivement? Moi, je ne dis pas que je suis contre, là, mais là le jupon dépasse cette semaine.

Journaliste : Sur un autre sujet, si vous permettez. Où logez-vous sur la question de la prolongation de la mission militaire du Canada en Irak et son expansion en Syrie?

Mme David (Gouin) : On loge dans un endroit qui n'est pas du tout celui de M. Harper. Il n'y a rien de clair dans tout ça. On nous dit : Non, non, nous ne sommes pas au combat, mais il y a des soldats canadiens qui meurent : aberrant. Tout ça se fait sans objectif clair. Et ne voyez pas en moi, évidemment, une défenseure ni d'al-Qaida ni du groupe État islamique, là. Je pense que je n'ai même pas besoin de le dire, c'est assez évident. Je pense que… qu'il y ait une aide canadienne aux sociétés qui tentent d'instaurer la démocratie, oui, mais, en Syrie, je vous ferai remarquer que ce n'est pas le cas du gouvernement actuel de Bachar al-Asad. On n'est pas du tout devant un gouvernement démocratique. Donc, la question que je pose à M. Harper, c'est : Au juste, qu'est-ce qu'on fait là? Et je pense que le grave problème qui sévit au niveau du gouvernement fédéral, c'est que M. Harper n'a pas la moindre intention d'en discuter vraiment avec le Parlement. Ça, c'est absolument dramatique. C'est trop grave, là, comme situation.

Journaliste : Lorsque la mission a débuté, M. Couillard, ici, s'était montré favorable à cette mission. Quelle attitude attendez-vous du premier ministre face à la prolongation et à l'expansion de la mission?

Mme David (Gouin) : Moi, je voudrais que M. Couillard pose de vraies questions à M. Harper. Je voudrais qu'on sache clairement qu'est-ce qu'on fait là, pourquoi on est là, combien de temps on est là, avec combien de gens on est là, est-ce qu'on est au combat, est-ce qu'on n'y est pas, et quels sont nos objectifs. Puis je voudrais qu'il y ait un véritable débat large là-dessus, puis c'est ça que M. Couillard devrait demander. Les Québécois, en général, ne sont pas très, très militaristes, hein, et M. Couillard est sensé représenter les Québécoises et les Québécois.

Journaliste : Bonjour, mesdames. Concernant le groupe PEGIDA, qui projette tenir une manifestation à Montréal en fin de semaine, je sais que vous allez présenter une motion à ce sujet-là, mais, au-delà de dénoncer les positions de ce groupe-là, est-ce qu'on doit l'empêcher de sévir au Québec?

Mme David (Gouin) : La grande question! Vous savez, c'est toujours compliqué, ces questions-là parce qu'on parle ici de liberté d'expression. Donc, malheureusement, peut-être, pour vous et pour les gens qui nous lisent ou qui nous écoutent, ma réponse ne sera pas très simple.

D'un côté, on a eu, on a encore des extrémistes religieux, et, dans certains cas, je pense à l'imam Chaoui, on l'a empêché d'ouvrir un local de prêche et de prière. D'un autre côté, on a un autre groupe que moi, j'appelle d'extrémistes, d'extrême droite, petit frère de PEGIDA Allemagne, qui sévit là-bas et mobilise des dizaines de milliers de personnes contre les musulmans, tous musulmans confondus. Et là on se dit : Qu'est-ce qu'on fait? Les empêcher de parler? C'est probablement un peu inutile et, de toute façon, contraire à nos chartes. Mais je pense que ce qu'il faut faire, par contre — et c'est pour ça qu'on présente une motion cet après-midi — c'est que toute la classe politique, à tous les niveaux — municipal, provincial, fédéral — soit extrêmement claire sur le rejet sans ambages de toutes les positions d'extrême droite antisémites, islamophobes, contre les minorités religieuses et culturelles.

C'est un travail d'éducation qu'on doit faire, puis c'est un travail de dénonciation extrêmement clair. Il faut que ce petit groupe — pour le moment, on parle d'un petit groupe — il faut qu'il sache que le Québec n'en veut pas. C'est probablement la meilleure façon de l'empêcher de se développer. J'irais plus loin : Si ce groupe, comme d'autres, franchissait la ligne de l'incitation à la haine et à la violence, interdite par le Code criminel canadien, à ce moment-là, bien sûr, il faudrait l'interdire.

Journaliste : La CAQ… M. Legault a dit qu'il allait appuyer votre motion, mais il dit cependant qu'avec ce que lui propose, c'est-à-dire cette espèce de disposition sur le déni des valeurs québécoises, un tel groupe ne pourrait pas sévir au Québec.

Mme David (Gouin) : Bien, j'ai bien peur pour… Je comprends l'intention de M. Legault, mais j'ai bien peur qu'il se trompe. C'est tellement facile pour un groupe d'exister, ne serait-ce que sur Facebook. Même si M. Legault dit… Si je comprends bien, il fait référence. Puis je ne le sais pas, là, est-ce qu'il fait référence au fait qu'il veut faire passer des tests aux immigrants au bout de trois ans? Non?

Journaliste : Non, il fait référence surtout à sa proposition d'interdire les prêches ou la propagande qui touchent le déni des valeurs québécoises.

Mme David (Gouin) : Oui, mais attendez. O.K. Alors, je me rappelle bien de sa proposition, mais, dans sa proposition, on parle de lieux de culte. Alors, il dit : Bien il faudrait que, dans les lieux de culte où il se tient des propos haineux, intolérants, etc., on ne donne plus d'avantages fiscaux. Bon, je veux bien, mais d'abord il va falloir déterminer qu'est-ce que sont des propos haineux, et, je pense, c'est ça tout le débat qu'on doit faire, là. On doit vraiment se pencher là-dessus, la classe politique. Mais deuxièmement qu'est-ce que vous faites de Facebook, d'Internet, du Web? Alors, vous comprenez qu'il n'y a pas que les lieux de culte, là. Ça, c'est vraiment réducteur. PEGIDA , ce n'est pas un groupe religieux, là.

Journaliste : …question on the budget in English. Earlier… or Mme Massé.

Mme Massé : I think it's going to be me.

Journaliste : Earlier, the CAQ was saying Québec should compare itself to Ontario and create wealth like Ontario is creating jobs and wealth, etc. But am I understanding that you're saying : No, Québec is really quite unique and has unique social programs that we need to keep.

Mme Massé : Yes. But I think the point is that austerity, it's not good for health, it's not good for all our social «filet» and what it's… and maybe what we want, really, to say to Mr. Leitão : You can go and get money and that's how we're going to keep track on the way that we can fight the inequalities. So, that's what we said. Go and get the money, let's say by negotiate… «médicaments»… «médicaments»?

Journaliste : Drugs.

Mme Massé : Drugs? Oh, thank you! Merci. So, to negotiate drugs, you know, we can save $1 billion on that one. This is very important. And with this money, if you put this money in the public services, that's how we're going to still create prosperity, and that's what we want.

Journaliste : The students are taking to the streets this week, but, apart from the students, do you really feel that there's a movement that is… you know, an anti-austerity movement that is really growing and that the majority of Quebeckers are against austerity? Would you say that? Do you feel that?

Mme Massé : Yes. I think students are in the streets to say that, but, remember, there's only… there are not only students. We have unions, a few weeks ago, we had social workers, people who work in day care and parents, so there's a lot of people who begin to understand what happens. When you cut in public services, there is a specific impact for everyone, for… especially for the poor people and middle class people, and, I think, with students, people are going to be outside to tell our Government that there's a way to not use austerity measurements, and that way, it's… and this is exactly what Québec solidaire said, it's called : Go and get money where it is.

Journaliste : You're right, we've seen many groups protesting here and there, but is there really a concerted effort, do you think, to defend these social programs that we have in Québec?

Mme Massé : So, we'll see, because, you know, what we saw, it's… Let's say, in a few weeks, it's a big demonstration called all around Québec, so we're going to see. But, for us, it's very important that, if people, as us, understand what happens now, they have to go out and say something. They are «légitimes» to go out and say something. Merci.

Journaliste : Merci.

(Fin à 13 h 59)

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