(Huit heures quarante-huit minutes)
M.
Bonnardel
:
Alors, bon matin, tout le monde. Aujourd'hui, c'est un jour sombre pour la
classe moyenne, pour les familles du Québec. C'est aujourd'hui que les libéraux
vont rompre officiellement leur promesse de ne pas hausser les tarifs — on
s'en souvient, lors de la dernière campagne électorale — au-dessus de
l'inflation. C'est aujourd'hui qu'on va voir, donc, des tarifs qui seront
modulés. Ce n'est pas ce que M. Couillard avait annoncé en campagne électorale.
Et ce qui est particulier dans ce projet
de loi n° 28, un projet de loi mammouth, omnibus, on peut l'appeler ainsi,
où on a à discuter d'innombrables changements dans différentes lois, c'est qu'on
a passé à peine — et je suis porte-parole aux finances — on
a passé à peine 20 heures dans ce projet de loi n° 28. Lors du
dernier bâillon, du projet de loi n° 10, plus de 80 heures avaient
été débattues en commission parlementaire avant d'appeler le bâillon.
Alors, pourquoi aujourd'hui, au-delà, là,
de la ligne, là, qu'on perd 35 millions, là, qui est effectif depuis le
1er avril, là? Vous irez écouter les débats de Nicolas Marceau et de
moi-même en étude détaillée. Tout ça s'est fait de façon courtoise pour faire
avancer le projet de loi. On a déposé des amendements. Et aujourd'hui qu'est-ce
qui urge? Je vous pose une question bien sérieuse, là.
Ça, c'est le projet de loi n° 13, qui
n'a pas été adopté encore, qui n'a pas été appelé. On est aussi bien de nous
donner la date du prochain bâillon pour celui-ci. Regardez l'épaisseur du
projet de loi n° 13 versus le 28.
Alors, si c'est une nouvelle façon de
procéder du côté de Parti libéral du Québec, bien, ce n'est certainement pas de
cette façon... En bâillonnant les députés de l'Assemblée nationale, surtout
ceux de l'opposition, on bâillonne aussi les Québécois. Merci. Je suis prêt à
prendre vos questions.
La Modératrice
: Est-ce
qu'il y avait des questions?
M. Laforest (Alain)
:
Est-ce que vous avez l'impression que le gouvernement mérite une suspension
pour agir de la sorte?
M.
Bonnardel
: C'est
inconcevable. Et je vous amène un point, un point important : la
proposition du leader du gouvernement et ministre responsable de la réforme
parlementaire. Ça, c'était Jean-Marc Fournier. Jean-Marc Fournier disait, dans
un document qui date de 2007 quand même, mais c'est un document qui précédait
les changements de 2009 : «Une telle motion — quand on suspend
les articles 182 et 184 pour faire adopter, nécessairement, la procédure et
l'exception — une telle motion soulève chaque fois une vive
controverse de nature partisane à l'Assemblée, surtout lorsque le gouvernement
cherche à faire adopter, d'un même mouvement, plusieurs projets de loi.»
Vous savez très bien, vous êtes des
journalistes d'expérience, qu'avant on pouvait déposer un bâillon et faire
adopter plusieurs lois. Là, aujourd'hui, ce qu'on a décidé de faire, là, bien,
c'est de modifier plusieurs lois, faire adopter un bâillon. Donc, dans les
circonstances, c'est inacceptable qu'on utilise cette procédure d'exception
après si peu de temps en étude détaillée à l'Assemblée nationale. Et, si c'est
ça, faire de la politique autrement, bien, honte au gouvernement de M.
Couillard aujourd'hui.
La Modératrice
:
D'autres questions? Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 51)