(Onze heures trente-neuf minutes)
Journaliste
: À
M. Bergeron, vous répondez quoi?
M. Barrette : Bien,
manifestement, M. Bergeron, encore une fois, fait des assertions qui sont
non fondées, là. Il parle du conseil d'administration, il n'y en a pas, de conseil
d'administration; il parle de la loi, il n'a pas compris la loi ou bien il n'a
pas compris ce qu'on lui a coulé. Moi… C'est n'importe quoi, là, ce qu'il a
dit, là.
M. Chouinard (Tommy)
: Mais
vous, vous maintenez que vous pouvez nommer des observateurs externes en
quantité, donc, à un nombre équivalent au nombre de membres du comité de direction
et que ça, ça respecte en tous points la loi, selon vous.
M. Barrette : Attention! Ce
que je dis est très simple. Il y a des règles qui sont prévues dans la loi pour
faire une nomination, c'est prévu. Là, on se retrouve dans une situation où,
manifestement, il y a une situation de crise, ce sont les mots du président du
CMDP. Le président du CMDP, Dr Paul Perrotte, m'envoie une lettre, à
la fin mars, me disant : Le CHUM est en situation de crise. Le président
du CMDP et le président-directeur général me demandent de nommer des
observateurs. On ne spécifie pas le nombre, mais on me demande de nommer des
observateurs pour résoudre une crise qui, à la base, est une crise de confiance
dans une procédure, la procédure de nomination d'un chef.
En partant, c'est sûr qu'on sort des
règles standard prévues à la loi, mais, oui, je peux répondre à ça, ce que j'ai
fait selon une modalité qui est celle que vous connaissez : un nombre égal,
à la case départ, extérieurs, intérieurs. Pourquoi? Pour que… pour ceux qui
sont dans le milieu, les employés, les médecins, les patients et le grand
public, qui regardent ça par votre lunette, et c'est correct, bien, aient au
moins l'impression, au moins l'impression — parce qu'ici on est dans
la perception — qu'au départ c'est neutre, l'égalité étant un signe
ou un gage de neutralité. C'est ça, l'idée, là. L'idée n'est pas d'avoir le
pouvoir ou non, l'idée est qu'on me demande quelque chose. Je réponds à la
demande avec des paramètres qui vont dans le sens de la résolution de la crise,
qui, elle, provient d'une perception de partialité.
M. Chouinard (Tommy)
: Mais
je comprends que la demande qui vous a été faite, c'était peut-être des
observateurs, mais il n'était pas dit que ces observateurs-là devaient avoir un
droit de parole puis un droit de vote.
M. Barrette : Alors, à quoi ça
sert d'avoir… La perception actuelle est une perception de partialité. C'est ça
qui est la perception. Alors, par définition, si j'envoie un observateur, par
exemple, unique, bien, il devient minoritaire. Si en plus il n'a pas le droit
de parole, il est encore plus minoritaire.
Et en plus, rappelons l'historique de ça,
rappelons-la. J'ai envoyé… c'est-à-dire l'agence de Montréal a envoyé deux inspecteurs — on
va dire ça comme ça, ce n'est pas vraiment des inspecteurs, mais deux personnes
qui sont allées analyser la situation — ils n'ont pas rapporté
d'éléments qui auraient pu leur faire comprendre ou me faire comprendre la démission
du chef intérimaire, Dr Conrad Pelletier, qui a démissionné dans le fracas
que vous connaissez, avec courriels qui ont été divulgués, et ainsi de suite. Ça
laisse quoi, comme impression à ceux qui regardent la procédure? Ça laisse
l'impression qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.
M. Chouinard (Tommy)
: Les
inspecteurs n'ont pas fait leur travail…
M. Barrette : Non, ce n'est
pas ça que je vous dis. Ce que je vous dis, c'est qu'il y a des choses qui,
pour une personne qui va dans un milieu, peuvent être pas visibles parce
qu'elles ne sont pas montrées. Je n'accuse personne, je ne fais aucune
affirmation. Tout ce que je dis, je ne dis qu'une seule chose :
Actuellement, on me demande de l'aide dans un contexte qui est celui que je
viens de vous décrire, une question de perception de manque d'impartialité ou
de partialité, je propose un chemin, tout simplement, pour le bien de
l'hôpital, pour le bien du public.
Mme Plante (Caroline)
:
Vous dites que vous voulez rétablir la confiance, mais vous n'êtes pas plutôt
en train de miner l'autorité de M. Turgeon en disant : Il n'a rien
compris, il fait référence à des choses qui n'existent pas?
M. Barrette : Ah! Ça, c'est
votre interprétation. Ça, c'est votre interprétation. Je vous rappelle qu'on me
demande de l'aide. On ne me demande pas… Si demander de l'aide, ça veut dire :
Bien, je vous demande de faire ce qu'on vous dit de faire, ça va nous aider,
faites ce que je vous dis, bien, ça, ce n'est pas de l'aide, là. Moi, je ne
suis pas la marionnette de personne, là. On me demande de l'aide dans une
situation que j'ai déjà vécue dans d'autres milieux et qui se règle par ce
genre de geste là.
Alors, les gens sont autonomes, là. Le
CHUM, c'est une entité, là, qui a le pouvoir légal de prendre ses décisions. Qu'elle
le prenne, mais, à partir… qu'elle les prenne. À partir du moment où on me
demande de l'aide, qu'on ne vienne pas critiquer la formule de l'aide que je
propose, qui, elle, ne va pas à 90 %, pas à 95 %, à 100 % dans
la direction de l'objectif qui m'est demandé.
Dr Turgeon, là, actuellement, là, qui
est P.D.G. du CHUM, clairement il a les mêmes intentions que moi : il veut
régler la crise, il veut la régler, moi aussi. Alors, il me demande de l'aide,
je la lui propose, selon la formule que vous connaissez. S'il conclut que, pour
lui, ce n'est pas viable, bien, c'est son choix. L'objectif est le même.
M. Chouinard (Tommy)
: Mais
vous avez dit qu'il ne prenait pas la bonne direction, tantôt, que ce n'est
clairement pas la bonne décision.
M. Barrette : Bien,
c'est-à-dire que moi, je pense que ce que je propose est un bon choix, lui
propose de ne pas prendre ça. Ça veut dire qu'on revient à la case départ. Bon,
écoutez, le CHUM vivra sa vie, là, c'est tout. Ça va? Merci.
(Fin à 11 h 46)