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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Wednesday, May 13, 2015, 13 h 05

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures dix-neuf minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Bien, écoutez, je sais que, cette semaine, on parle beaucoup du PQ puis de Pierre Karl Péladeau, mais il ne faut pas négliger le fait qu'on a la preuve, cette semaine, que les libéraux ont détourné 160 millions de dollars d'Hydro-Québec, c'est-à-dire, pour être bien clair, que tout le monde comprenne, il y avait eu une entente, l'année dernière, entre la Régie de l'énergie et Hydro-Québec pour que, quand il y a des trop-perçus chez Hydro-Québec, ça soit remboursé au consommateur.

Or, le gouvernement de M. Couillard a fait passer le projet de loi n° 28 qui lui permet de rapatrier ces fonds-là sans les donner aux citoyens. Donc, c'est ce qui est arrivé. On a appris, cette semaine, que 160 millions de dollars de trop-perçus ont été détournés vers le fonds général plutôt que d'être remis aux consommateurs, aux citoyens. Moi, je trouve ça effrayant.

On a actuellement… Hydro-Québec, à cause de la température cet hiver, a fait des profits records, et Hydro-Québec, au lieu d'augmenter les tarifs de l'inflation, soit 1,4 %, il augmente les tarifs du double de l'inflation, de 2,9 % pour compenser des pertes sur l'éolien, mais, en même temps, il y a des trop-perçus de 160 millions, mais ça, ils n'en tiennent pas compte, contrairement à ce qu'ils avaient promis l'année dernière.

Donc, les Québécois se font avoir. Après les hausses de taxes scolaires, tarifs de garderie, taxe carbone, on en a actuellement, depuis un an, pour 1 400 $ d'augmentation de taxes et de tarifs. C'est vraiment, là, 50 nuances de taxation libérale depuis un an. Ça vient de partout et c'est inacceptable. Les Québécois sont déjà surtaxés. Donc, on vient ajouter l'insulte à l'injure en rapatriant ce 160 millions de dollars, en détournant l'argent des consommateurs vers le fonds général.

Le Modérateur : On va passer aux questions. Martin Ouellet.

M. Ouellet (Martin) : Oui. Bonjour, M. Legault. Lorsque vous parlez... lorsque vous accusez les libéraux d'avoir détourné des fonds, est-ce que vous utilisez «détourner» dans le sens criminel du terme?

M. Legault : Non, pas dans le sens criminel, mais dans le sens... c'est de l'argent qui appartient aux consommateurs. Ce qui est bon... Vous savez, là, peut-être juste pour expliquer en gros le principe de la Régie de l'énergie : quand les dépenses d'Hydro-Québec augmentent, Hydro-Québec a le droit d'augmenter ses tarifs. Quand les dépenses augmentent moins, comme c'est le cas, là, on a un trop-perçu de 160 millions, les tarifs devraient augmenter moins. Ça, c'est la loi, c'est ce qui a été prévu dans la loi.

Or, le gouvernement Couillard prend de l'argent des poches des consommateurs pour financer son équilibre budgétaire. Donc, alors que M. Couillard avait promis, et durant la campagne électorale, et avant Noël... de dire : Il n'y aura plus d'effort de demandé aux consommateurs puis aux citoyens, ça va être le gouvernement qui va faire des efforts pour réduire ses dépenses, bien, il fait exactement le contraire, il continue de piger dans les poches des contribuables. Ce n'est quand même pas rien, là, 160 millions. Si on regarde les sept dernières années, il y en a pour 1,4 milliard, mais là il y avait eu une entente, l'année dernière, qu'à l'avenir ça serait remboursé via une baisse de tarifs.

M. Ouellet (Martin) : Très rapidement, M. Legault. Vous dites qu'on parle beaucoup de Pierre-Karl Péladeau ces temps-ci, vous avez raison, mais il reste quelques jours, là. Ce matin, M. Fournier a dit que le Parti québécois était en train de se transformer en Parti Québecor. J'imagine qu'il faisait référence aux multiples liens d'affaires que M. Péladeau possède. Est-ce que vous partagez cette analyse-là?

M. Legault : Bien, écoutez, nous, on le dit depuis le début. On a même réussi à rallier les libéraux à une motion en novembre dernier. Moi, je continue à penser que c'est une évidence. Il y aura toujours des journalistes, je ne dis pas tous les journalistes, je ne dis même pas la majorité des journalistes, mais il y aura toujours des journalistes qui se sentiront mal à l'aise de critiquer le propriétaire qui paie leur salaire. Donc, ça met les journalistes dans une mauvaise situation. Moi, je pense que M. Péladeau doit choisir : il veut faire de la politique ou il veut être propriétaire de médias. Il ne peut pas faire les deux.

Ceci étant dit, moi, je pense, ça sert très bien Jean-Marc Fournier puis les libéraux de parler de ça au moment où le gouvernement n'arrête pas d'augmenter les taxes et les tarifs de la classe moyenne. Ça fait son affaire, ça détourne l'attention. Donc, c'est pour ça que je dis : Ce débat-là ne sert pas seulement le PQ, il sert aussi les libéraux, puis évidemment, bien, les libéraux savent que, quand on polarise sur la question nationale, c'est à leur avantage. Donc, ils vont continuer d'en parler…

M. Ouellet (Martin) : Mais il n'y a pas un fond de vérité? Vous ne voyez pas un fond de vérité là-dedans? Est-ce que le PQ est en train de s'inféoder à Québecor?

M. Legault : Écoutez, moi, je pense que la majorité des journalistes font un travail professionnel, mais prenez un jeune journaliste qui vient d'arriver, qui a une longue carrière devant lui, est-ce qu'il ne peut pas avoir un malaise à critiquer son propriétaire? Poser la question, c'est y répondre.

M. Ouellet (Martin) : Mais je ne parle pas de l'indépendance des journalistes, là, je parle des entreprises, le risque de conflit d'intérêts dans lequel pourrait être plongé le prochain chef.

M. Legault : Oui, mais ça, c'est déjà couvert par le code d'éthique. Les politiciens n'ont pas à prendre des décisions qui pourraient avantager une entreprise qu'ils possèdent, c'est déjà couvert. Mais d'avoir un politicien qui contrôle 40 % des médias au Québec, ça, ça ne s'est jamais vu, puis ça, c'est grave, puis je ne pense pas que ça serait toléré dans aucun pays moderne.

Le Modérateur : Davide Gentile.

M. Gentile (Davide) : M. Legault, vous avez dit, bon : Les libéraux en profitent parce que ça polarise. Est-ce que vous vous retrouvez, vous, dans une craque là-dedans? Avez-vous hâte d'en sortir?

M. Legault : Je ne pense pas. C'est sûr que, si on n'avait pas trois ans devant nous avant la prochaine élection, il pourrait y avoir un risque, mais moi, je pense que si vous vous promenez dans les autobus puis dans les rues à Québec ou ailleurs, vous allez voir que les gens ne parlent pas de la question constitutionnelle. Ils parlent des taxes scolaires, des taxes municipales, des tarifs de garderie, des tarifs d'électricité, du coût de l'essence qui augmente à cause de la taxe sur le carbone. C'est bien plus de ça.

Regardez les libéraux, ce qu'ils ont fait, hier. Ils ont reculé, là, hein? Je connais assez bien Gaétan Barrette pour dire, là, il ne devait pas être de bonne humeur, puis on pouvait le voir dans sa face, hier, de reculer sur l'augmentation des taxes... des tarifs dans les CHSLD. Pourquoi ils ont fait ça? Parce qu'ils se rendent compte de la grogne qu'il y a dans la population actuellement sur les taxes et les tarifs.

Donc, moi, je pense, ça va rattraper les deux partis. On a deux vieux partis dépensiers, qui ont toujours la même recette. Les deux vieux partis ont toujours la même recette : piger plus dans les poches des contribuables. Moi, je pense que les gens sont tannés de ça.

M. Gentile (Davide) : Lequel des trois candidats vous pourriez préférer comme vis-à-vis, là…

M. Legault : Peu importe le candidat ou la candidate, l'article...

M. Gentile (Davide) : Non, mais vous devez avoir un favori.

M. Legault : Non, mais l'article 1 va les rattraper. C'est qu'à partir du moment où l'objectif, la priorité, c'est de faire un référendum sur la souveraineté, ça devient un parti déconnecté. Puis que ça soit Pierre Karl Péladeau, Alexandre Cloutier ou Martine Ouellet, ils vont avoir le même problème.

M. Gentile (Davide) : Donc, du menu fretin pour vous, vous avez l'impression que ça va...

M. Legault : Bien, c'est qu'ils sont juste déconnectés, là. Il y a peut-être une petite partie de la population qui y croit encore, mais la grande majorité est passée à autre chose. Donc, au-delà de la lune de miel, de la nouveauté, moi, je pense que ça va les rattraper, puis on va se retrouver avec un débat entre la CAQ puis le Parti libéral.

Le Modérateur : Martin Croteau.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, M. Legault. Pardonnez mon retard.

M. Legault : Oui, bonjour.

M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce que vous attendez de Québec en ce qui concerne les fouilles à nu dans les écoles?

M. Legault : Bien, moi, je pense qu'on n'a pas eu… je n'aurais pas eu besoin d'attendre des semaines, des mois, pour arriver à la conclusion à laquelle on arrive actuellement, c'est-à-dire que ça devrait toujours être fait en présence de policiers. Donc, je pense, c'est le gros bon sens. C'est ce qui semble être maintenant proposé par le gouvernement. Il était temps.

M. Croteau (Martin) : Comment vous expliquez que ça ait pris autant de temps pour le gouvernement, possiblement, d'arriver à cette conclusion?

M. Legault : Bon, on a peut-être voulu sauver la face de M. Bolduc, là. Je ne sais pas pourquoi on a attendu si longtemps, là, parce qu'il me semble, c'est une question de jugement. Il y a quelqu'un qui manque de jugement ou qui ne voulait pas utiliser son jugement pour ne pas déplaire à M. Bolduc puis que M. Bolduc ait l'air encore plus fou, là. Oui?

Le Modérateur : S'il n'y a pas d'autre question en français, on va passer aux questions en anglais. Caroline Plante.

Mme Plante (Caroline) : That was my exact question : Did we need an independent report to tell us that strip searches in schools is not OK?

M. Legault : No. I think that it's only good sense. You should ask and make sure that you have a representative of police to do that because, of course, it can hurt a person, and it's not normal that you ask somebody, a director of a school to do that. So I don't understand why it took so much time to arrive to this conclusion.

Mme Plante (Caroline) : Would you say that it's a waste of taxpayers' money?

M. Legault : It's a waste of taxpayers' money to save the face of Mr. Bolduc.

Mme Plante (Caroline) : Thank you.

M. Legault : Thank you. Merci, tout le monde.

(Fin à 13 h 29)

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