(Neuf heures trente-quatre minutes)
M.
Therrien
:
Alors, bonjour à tous. Nous sommes ici pour parler de l'interpellation et de la
hausse des tarifs consécutive que nous offre le Parti libéral depuis le
7 avril dernier. Écoutez, le Parti libéral nous avait promis, dans la campagne
électorale, de ne pas hausser les taxes et les impôts et de geler les tarifs au
coût de la vie; une autre promesse brisée.
Dans la réalité, le premier budget, on
avait une augmentation de 232 millions au niveau des impôts par rapport au
fractionnement de revenu. Dans la mise à jour, on a rajouté, à bien des égards,
l'augmentation des taxes et des tarifs, des impôts : 193 millions
pour la hausse des tarifs de garderie, 112 millions pour les travailleurs
syndiqués, 116 millions pour les taxes sur les primes automobiles,
29 millions pour les jeunes qui avaient un travail en plus d'étudier.
On rajoute à ça les hausses d'Hydro-Québec
au-dessus de l'inflation. Les municipalités qui se vont vu 300 millions, c'est
un truc, hein? Ils se sont vus dans l'obligation, dans certains cas,
d'augmenter les tarifs, les taxes municipales. La même chose au niveau
scolaire, les taxes scolaires ont augmenté fortement.
Alors, tout ça pour dire qu'en décembre
Philippe Couillard nous disait : Pas d'autres hausses de tarifs, promet
Couillard. Mais, écoutez, ce qu'on a su aujourd'hui, c'est qu'il y avait des
consultations secrètes actuellement menées par Carlos Leitão, et, quand c'est
secret… on sait que les Libéraux, c'est des taxeurs compulsifs, alors ça ne sent
pas bon. Le rapport Godbout parle de plusieurs hausses de tarifs. Alors,
qu'est-ce que l'avenir nous réserve? C'est la question qu'on peut se poser.
Du côté de la CAQ… et je vais vous parler
un peu de François Legault. François Legault, quand il était au Parti
québécois, voulait doubler les tarifs d'hydroélectricité — on parle
d'une hausse de 2,5 milliards — ce dont le Parti québécois a
refusé de faire. Il a démissionné en parlant que le Parti québécois ne voulait
pas s'attaquer à des vaches sacrées. Vous regarderez son point de presse, les
vaches sacrées, c'était ça, c'était de doubler les tarifs d'hydroélectricité
pour nous amener à la moyenne canadienne.
Par la suite, en 2012, le 15 mars, il
va donner son accord à l'augmentation de 0,01 $ du bloc patrimonial
proposé par Bachand, ce qui équivalait, pour les contribuables québécois, à une
augmentation de 1,6 milliard. Il avait donné son accord à ça et il avait
donné son accord à une hausse de 83 % des frais de scolarité.
Le Parti québécois, quand on est arrivés au
pouvoir, on a annulé ces hausses. On agit. Aujourd'hui, le nouveau cheval de
bataille de la CAQ, c'est les tarifs. On parle de geler les tarifs. Pourquoi? Parce
que leur cheval de bataille de couper dans la fonction publique a été volé par
les libéraux. Et donc, pour eux, il leur reste quoi? Que du rêve, alors on
parle de geler les tarifs.
Dans leur programme, dans leur cadre
financier, la CAQ parlait de geler l'effectif de la fonction publique et que ça
ferait économiser 1,1 milliard au trésor québécois. Et là ce qu'on
apprend, c'est que le Conseil du trésor nous a dit récemment que le gel des
effectifs amenait une diminution de 500 millions. Alors, c'est toute la
qualité, la qualité de la perspective économique de la CAQ : on se trompe
de 100 % dans nos évaluations. Et ça, c'était à l'époque où Christian Dubé
était à la CAQ. Il n'est plus là.
Que reste-t-il à la CAQ au niveau
économique? La question se pose. Ils sont désespérés. Regardez, hier, la sortie
de François Legault sur les Nordiques. Tout de suite, le maire Labeaume a nié
cette logique-là. Geoffrey Molson, même chose, et maintenant les Maple Leafs de
Toronto nous disent que ça n'a aucun sens. Les souverainistes Maple Leafs de
Toronto nous disent que ça n'a pas de bon sens de faire une menace qui n'a pas
de sens.
Depuis le début de ce mandat qui nous a
été donné le 7 avril, on est l'opposition officielle, et François Legault
disait : C'est nous, l'opposition officielle. Qu'ont-ils réalisé? Rien.
Ils ont parlé de geler les tarifs, ils se sont scandalisés, des paroles; nous,
des gestes : on a annulé l'augmentation de 4 %... on a fait annuler
l'augmentation de 4 % des frais dans les CHSLD, recul libéral; transport
adapté qui avait été multiplié par six, on a fait reculer le Parti libéral, recul
encore sur les tarifs; repas dans les centres de jour, augmentation de
87 %, on les a fait reculer là-dessus.
Hier, notre collègue Diane Lamarre, vous
le savez, a parlé des primes de Bolduc… à la Bolduc. Qui a découvert le stratagème?
Le Parti québécois. Nous, on agit. Et, quand on parle des primes à Bolduc, tout
simplement, en terminant, vous dire que c'est encore une fois la manière
libérale, les coupures, aux Québécois, l'argent aux médecins, tout simplement. Alors,
voilà, c'est ce que j'avais à dire.
M. Laforest (Alain)
:
M. Therrien, est-ce que le gouvernement, c'est la CAQ?
M.
Therrien
:
Bien, disons qu'ils ont volé la… Disons que le Parti libéral, il faut… on ne
pourra pas dire «volé» parce qu'on ne peut pas… tu sais, on peut emprunter des
idées. Moi, je vous dirais que oui. Le Parti libéral, actuellement, effectue le
programme de la CAQ.
M. Laforest (Alain)
:
Non, non, mais ce n'est pas ça, ma question. Ma question : Est-ce que le
gouvernement, actuellement, c'est la CAQ? Parce que vous avez passé le trois quarts
de votre point de presse à parler de la CAQ.
M.
Therrien
:
Ah! Non, bien non, mais, écoutez, c'est parce que, nous, là, on regarde ce qui
se passe au Parti libéral, et on regarde la réaction de la CAQ, et nous, on se trouve
très seuls, actuellement, parce qu'on s'aperçoit que les vrais combats, c'est
nous qui les faisons. C'est ce qu'on voit, et on va continuer dans ce sens-là.
M. Laforest (Alain)
:
Donc, vous avez peur de perdre votre statut d'opposition?
M.
Therrien
:
Pas du tout. Voyons! Écoutez, on ne perdra pas notre statut d'opposition
officielle. Je vous invite à aller dans les commissions parlementaires voir
comment ça fonctionne, vous allez voir que la véritable opposition, c'est le Parti
québécois. Vous avez juste à visionner ça, vous allez être convaincu, comme
moi.
M. Laforest (Alain)
:
Mais, quand on a besoin de l'affirmer, c'est parce qu'on a l'impression que ce
n'est pas compris.
M.
Therrien
:
Pas du tout, pas du tout. C'est bon, des fois, de répéter les choses. Vous
savez, je suis un ancien professeur, M. Laforest, puis on dit souvent que
répéter des choses, ça permet de mieux comprendre.
Mme Montgomery (Angelica)
:
M. Therrien, le fédéral va éliminer la taxe sur les tampons et les
serviettes hygiéniques. Les libéraux disent qu'ils ne savent toujours pas qu'est-ce
qu'ils vont faire. Est-ce que le PQ appuie ce genre d'élimination de taxe?
M.
Therrien
: Écoutez,
on regardera ce que le gouvernement du Québec va faire par rapport à la
décision que le fédéral a prise. C'est généralement un arrimage qui s'effectue,
mais on n'est sûrs de rien. Ce n'est pas... La décision ne nous appartient pas.
Mme Montgomery (Angelica)
:
Oui, mais le fédéral dit que ce n'est pas juste qu'on taxe quelque chose que c'est
juste les femmes qui ont besoin de l'acheter. Est-ce que vous êtes d'accord
avec ce genre de pensée là?
M.
Therrien
: Là,
écoutez, nous, on n'a pas pris de position encore là-dessus, je vais vous
avouer. On va regarder ça très sérieusement. Parce qu'on a été un peu
surpris... Je dois vous avouer, hier, quand on a appris ça, on était un peu
surpris, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais, avant de prendre une position
éclairée et de la défendre, on va juste réfléchir aux différentes options qui
s'offrent à nous.
M. Ouellet (Martin)
:
Mais, M. le député, les tampons, ce sont surtout les femmes qui s'en servent et
puis...
M.
Therrien
:
Ah! ça, je sais ça. Oui, ça, c'est une affaire que je connais. Ça, je connais
ça.
M. Ouellet (Martin)
: Est-ce
qu'il n'y a pas une discrimination fiscale à leur égard, à ce moment-là?
M.
Therrien
:
Écoutez, quand on arrive avec des exemptions de TPS, là, ou de TVQ, souvent ça
amène ce genre de réflexions là, tu sais, par rapport aux livres, par rapport à
d'autres aspects de la consommation. Tu sais, on peut dire : Bien, on peut
toucher à certains consommateurs. C'est comme ça quand on touche puis qu'on
amène des exemptions de taxes, c'est toujours comme ça. Là, ça s'adresse aux
femmes, les exemptions, oui, mais ce n'est pas quelque chose de nouveau dans
l'idée d'arriver avec des exemptions de TPS ou de TVQ.
M. Ouellet (Martin)
:
Êtes-vous en faveur?
M.
Therrien
:
Bien, pour l'instant, comme je vous dis, écoutez, que les décisions se prennent
à Ottawa par rapport à la TPS, ça, c'est une chose. Est-ce qu'on va arrimer la
TVQ en fonction de la TPS? Bien, moi, je vais vous dire, avant de prendre
position, on va réfléchir là-dessus.
Mme Montgomery (Angelica)
:
Mais est-ce qu'on devrait considérer l'égalité hommes-femmes quand on impose des
taxes?
M.
Therrien
: C'est
une très bonne question. C'est une très bonne question. Vous savez, il y a des
règles fondamentales quand on taxe, hein? On appelle ça l'équité horizontale
puis l'équité verticale. L'équité horizontale, c'est : tous ceux qui sont
dans la même situation de revenus doivent être traités de la même façon. Ça,
c'est l'équité horizontale. L'équité verticale, c'est de dire : Plus tu as
un revenu élevé et plus tu dois payer des impôts et des taxes. Puis la dernière
chose, c'est l'efficacité fiscale, c'est de faire en sorte que le régime fiscal
soit le plus simple possible. À vous de juger.
M. Laforest (Alain)
:
Est-ce qu'au niveau de l'interpellation d'aujourd'hui vous considérez que le
gouvernement a menti?
M.
Therrien
: Par
rapport aux hausses de…
M. Laforest (Alain)
:
Aux hausses de tarifs, et tout ça.
M.
Therrien
:
Bien, écoutez, ils n'ont pas respecté leurs promesses électorales à bien des
niveaux. Est-ce qu'il y a une… J'essaie de réfléchir à voix haute. Est-ce qu'à
un moment donné il y a eu une chose qu'ils ont respectée dans leur programme
électoral? Je pense que non. Vous saurez juger du mot à leur coller. Merci.
(Fin à 9 h 43)