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Point de presse de Mme Christine St-Pierre, ministre des Relations internationales et de la Francophonie

Version finale

Tuesday, August 25, 2015, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures quatre minutes)

Mme St-Pierre : Bon, bien, bonjour, mesdames et messieurs les journalistes. C'est un grand plaisir, évidemment, pour moi d'être ici ce matin pour faire cette annonce importante, et je suis contente d'être avec vous aujourd'hui afin de vous présenter le nouveau directeur des bureaux du Québec en Chine, M. Jean-François Lépine.

Avec cette annonce aujourd'hui, le Québec envoie un signal clair quant à sa détermination à faire de la Chine un élément central de sa présence en Asie. Il est dans notre intérêt de porter à ce pays toute attention appropriée afin de saisir les occasions qui s'y présentent, à court comme à long terme, pour le bénéfice du développement économique et social de l'ensemble du Québec.

Fort de sa longue feuille de route, le choix de M. Lépine est on ne peut plus approrié alors que la Chine devient un acteur incontournable dans l'économie mondiale et que les défis qui nous attendent là-bas sont grands et aussi très prometteurs. Pour ce faire, la diplomatie québécoise doit pouvoir faire appel à des personnes qui, grâce à leur parcours professionnel et personnel exceptionnel, sauront apporter une dimension particulière à nos relations internationales, aussi promouvoir et défendre nos intérêts de façon efficace et stratégique.

Grand reporter à Radio-Canada pendant de nombreuses années, M. Lépine a été correspondant à Beijing, à Paris et à Jérusalem. Il fut d'ailleurs le premier correspondant francophone du Canada en Chine. Citoyen du monde, communicateur hors pair et fin connaisseur de la Chine, il a fait connaître au peuple québécois les balbutiements de ce pays qui s'ouvrait au monde. À travers ses mots et ses images, nous avons pu suivre l'impressionnante émergence de la République populaire de Chine. Les distinctions qu'il a reçues au cours de sa carrière, dont le prix Raymond-Charrette du Conseil supérieur de la langue française du Québec et l'Ordre du Canada, témoignent de l'appréciation à l'égard de son professionnalisme.

À titre d'ancienne collègue journaliste à Radio-Canada et ancienne collègue de M. Lépine, que je connais depuis longtemps, je peux personnellement vous confirmer que le Québec peut compter sur une des meilleures personnes pour le représenter en Chine et je suis certaine qu'il pourra mettre à profit toute son expérience et ses connaissances au bénéfice de l'État québécois et de nos entreprises également d'ici. Basé à Shanghai, il veillera au bon fonctionnement de nos bureaux à Beijing, à Shanghai et bientôt, comme vous le savez, dans la province du Shandong.

Plus précisément, dis-je, le mandat de notre nouveau directeur sera notamment d'établir des liens étroits avec les dirigeants gouvernementaux, consolider et accroître nos liens commerciaux, de promouvoir les investissements et de développer la coopération dans plusieurs secteurs. L'éducation ainsi que la science et la technologie, deux domaines dans lesquels le Québec et la Chine sont liés par d'importantes ententes de coopération, ne seront pas en reste, tout comme la valorisation des industries culturelles québécoises en Chine et la promotion de notre société aussi et également de notre langue, la langue française.

De plus, il s'assurera de faire connaître nos grands projets comme le Plan Nord, la stratégie maritime et également électrification des transports. L'économie mondiale est instable, celle-ci est en train de vivre des soubresauts, et le continent asiatique n'y échappe pas. L'économie chinoise est en mutation, passant graduellement d'une économie basée sur les exportations à une économie où le marché intérieur et la classe moyenne alimentent la croissance. J'ai la conviction que le Québec sera bien placé pour tirer son épingle du jeu lorsque les nuages se seront dissipés.

Vous le comprendrez, les défis sont nombreux, mais sont aussi très stimulants pour moi et pour toute l'équipe du ministère des Relations internationales et de la Francophonie. Ces défis, nous voulons ensemble les relever avec M. Lépine car nous voulons tous que les générations qui nous suivent puissent vivre dans un Québec prospère et, bien sûr, ouvert sur le monde.

Déjà, le premier ministre du Québec s'est rendu en Chine en octobre dernier. Celui-ci a dirigé une importante délégation composée de plus de 140 gens d'affaires et représentants d'institutions d'enseignement et de recherche du Québec, de même que du milieu de la culture. Plusieurs dizaines d'ententes ont été signées à ce moment et de nombreuses opportunités d'affaires ont été ciblées. Résultat tangible de cette mission, le Québec aura enfin une liaison aérienne directe avec la Chine, c'est-à-dire Montréal-Pékin.

Je terminerais en vous disant que cette journée marque le renouveau de notre présence en Chine. C'est la volonté de notre gouvernement d'aller saisir les opportunités là où elles sont, là où elles se présentent. Il faut savoir être aux bons endroits au bon moment. C'est en ayant cela en tête que nous accomplissons notre travail quotidien.

M. Lépine, Jean-François, votre mandat, au cours des prochaines années, sera certainement intense et diversifié et s'inscrira dans une relation que le Québec et la Chine ont établie dès les années 70 et n'ont cessé de faire croître depuis. Au nom du gouvernement du Québec, je vous remercie d'avoir accepté notre invitation à diriger l'action internationale du Québec en République populaire de Chine et je vous souhaite le meilleur des succès dans vos nouvelles fonctions. Merci.

M. Lépine (Jean-François) : Merci beaucoup. Merci beaucoup.

Mme St-Pierre : Alors, je vous cède la parole.

M. Lépine (Jean-François) : Merci beaucoup, Mme la ministre, merci, Christine. D'abord, imaginez, pour moi, à quel point c'est important, cette journée-ci, parce que le mandat qu'on me donne, vous l'avez entendu, est un mandat d'augmenter le rayonnement du Québec en Chine avec, à court terme, l'ouverture d'un nouveau bureau, d'une nouvelle antenne du gouvernement du Québec dans la province du Shandong, une province de près de 100 millions d'habitants, quand on y pense, donc une région de Chine extrêmement dynamique et extrêmement importante.

Donc, un mandat d'ouverture, un mandat, vous l'avez dit, qui sera exigeant, mais qui est un mandat passionnant, qui est d'augmenter, au fond, notre présence dans ce pays qui est notre deuxième marché en importance. Ces temps-ci, on voit beaucoup de difficultés provenir de Chine. C'est un pays qui est dans un tournant, vous l'avez évoqué, extrêmement important sur le plan économique, mais c'est en même temps notre deuxième marché, je le répète. Les Québécois ne peuvent pas ne pas être présents là.

Mon rôle sera à la fois de, justement, convaincre les Québécois d'être davantage en Chine et puis d'ouvrir pour eux des portes dans ce pays qui constitue, au moment où on se parle, quand même, le plus grand marché de la planète. Donc, c'est un défi extrêmement fascinant.

Maintenant, simplement pour l'anecdote, parce que vous l'avez évoqué un peu, imaginez, pour ceux qui ne le savent pas, que j'étais correspondant en Chine en 1984, quand René Lévesque a été le premier premier ministre du Québec, donc il y a 30 ans, à se rendre en Chine. J'étais là en 1985, quand Jean Drapeau est allé entériner, à Shanghai, l'entente de jumelage dont on va profiter, dont le Québec profite beaucoup, avec Shanghai, la plus grande… le plus grand hub économique de Chine. Il y a donc une continuité dans ça.

L'automne dernier, j'ai accompagné le premier ministre Couillard dans sa visite lui-même en Chine. Donc, il y a une continuité, pour moi, d'attachement à ce pays. Je l'ai fait en reportages aussi pendant des années, et c'est fantastique aussi que cette continuité-là se matérialise par ce défi que vous m'offrez aujourd'hui. Ça correspond aussi, et je terminerai là-dessus, sur ce que je fais depuis deux ans. En fait, depuis que j'ai quitté le métier de journaliste, j'ai démarré une entreprise, que je devrai quitter, forcément, mais qui avait justement pour but d'accompagner ou d'offrir un accompagnement aux entreprises et aux organisations du Québec pour se développer dans les pays émergents, parce que je pense que c'est fondamental que le Québec s'ouvre encore davantage au monde pour profiter des opportunités de la croissance internationale. Alors, merci beaucoup, Christine, de cette opportunité qui est vraiment extraordinaire. Merci.

Le Modérateur : On va prendre quelques questions. Si vous voulez bien, en français tout d'abord.

M. Bergeron (Patrice) : Bien, Patrice Bergeron, La Presse canadienne. Bonjour, M. Lépine. Vous avez été, durant toute votre carrière, journaliste assez autonome et libre-penseur, et maintenant on va vous demander de suivre une ligne, de vous conformer. Comment vous allez réconcilier ça, finalement? Est-ce que vous allez... ou tout homme a un prix? Ou vous avez accepté, donc, de renoncer à votre liberté de pensée?

M. Lépine (Jean-François) : Bien, j'ai été au service de l'information toute ma vie. Dans ça, il y a des contraintes aussi. Et, encore une fois, on m'offre un mandat qui est absolument ouvert, stimulant. On me demande de donner beaucoup de moi-même dans ça, de... J'ai proposé, quand on a commencé les discussions sérieuses, moi-même un plan d'action. Avec le ministère et avec la ministre, on a travaillé ensemble sur un plan d'action qui servira, pour moi, de modèle, en fait de plan de travail, en fait, et ça illustre à quel point je reste un être libre, je reste un être qui pense et qui a des idées. Beaucoup de mes idées ont été acceptées, je dirais la plupart.

Alors, je ne me vois pas du tout limité dans ce rôle-là. Au contraire, on me dit : Vas-y et va développer quelque chose. Qu'est-ce qu'il y a de plus stimulant que de se faire dire ça dans la vie? Et je l'ai fait à Radio-Canada. On m'a donné beaucoup de mandats pendant 42 ans, je les ai accomplis. Je le fais dans le même esprit. Puis, ne vous en faites pas, si je ne suis pas d'accord avec des choses, je le dirai. Je ne vous le dirai pas nécessairement à vous...

M. Bergeron (Patrice) : Vous pouvez m'appeler, oui.

M. Lépine (Jean-François) : ...mais je le dirai aux personnes concernées.

M. Bergeron (Patrice) : La question des droits de la personne est assez délicate en Chine. L'année dernière, le premier ministre avait un peu trébuché sur cette question. Est-ce que vous avez l'intention d'aborder la question avec vos interlocuteurs chinois?

Une voix : Est-ce que vous voulez répondre ou...

Mme St-Pierre : Je pense que...

M. Lépine (Jean-François) : Bien, je peux répondre après, si vous voulez.

Mme St-Pierre : ...Jean-François peut compléter ma réponse. Mais, pour nous, c'est important, évidemment, d'aller là-bas, parce qu'on veut montrer aux Chinois nos valeurs, et c'est une façon aussi de faire en sorte qu'on puisse apporter là-bas ce qui se passe ici, chez nous, nos valeurs. Dans le domaine de la justice, par exemple, il y a une relation très étroite, depuis plusieurs années, sur les questions de droit. Alors, je pense qu'on est capables de travailler et de leur démontrer que ce que nous faisons ici, avec les valeurs que nous avons, ça peut être gagnant également. Alors, je peux laisser Jean-François compléter.

M. Lépine (Jean-François) : Bon, donc, je serai le représentant du Québec, c'est évident que je vais adopter l'attitude que le Québec a adoptée au cours des années, hein? D'ailleurs, c'est le propre aussi du gouvernement canadien en général sur les questions de droits de l'homme et droits de la personne. Il ne s'agit pas, pour nous — c'est comme ça, en tout cas, que je l'analyse — d'entrer dans une confrontation ouverte, directe, sur la place publique avec le gouvernement chinois sur ces questions-là, comme on le fait d'ailleurs avec d'autres gouvernements où les questions des droits de l'homme peuvent être soulevées, qu'on pense à d'autres gouvernements dans le monde comme en Afrique, par exemple, en Amérique latine ou ailleurs.

Et donc l'idée n'est pas de confronter, mais, au contraire, de ne jamais abdiquer nos valeurs et de transmettre, à travers nos fonctions, dans des échanges, justement, comme on le fait dans le domaine de la justice, où le Québec a contribué à former des juges chinois, donc, pour que les tribunaux chinois aient beaucoup plus de transparence, fassent preuve de transparence. On a contribué à ça et ça a été extrêmement profitable en Chine sur le plan des droits de la personne et des droits de l'homme. Je pense que ces questions-là doivent évoluer. Les Chinois nous disent : Oui, on va évoluer dans ce domaine-là. Je pense que confronter ouvertement, ce n'est pas notre rôle, mais intervenir chaque fois qu'on a l'occasion auprès de ministres, d'intervenants, de politiciens chinois, de journalistes chinois… je vais m'adresser souvent à la presse chinoise, j'ai l'intention de le faire. Je pense qu'il y a là des ouvertures pour transmettre, comme la ministre l'a dit, nos valeurs les plus profondes, et il n'est pas question d'abandonner ces valeurs-là, au contraire.

Mme Prince (Véronique) : Bonjour, Véronique Prince, à TVA. Je ne peux pas passer à côté de ce qui se passe ces jours-ci à la bourse en Chine et tout ça. Donc, alors que certains analystes croient que la Chine va peut-être un peu limiter, par exemple, son achat de matières premières, ce qu'on a à leur vendre, et sa croissance, donc, risque d'être limitée, la croissance de son économie, quels seront vos principaux défis par rapport à ça, justement?

M. Lépine (Jean-François) : C'est très intéressant. Écoutez, c'est sûr qu'on annonce la nouvelle aujourd'hui, au moment où, ouvertement, là, vous le voyez — les Chinois ne peuvent rien cacher de ça tellement l'ampleur est importante — l'économie chinoise passe par une période extrêmement difficile. La ministre l'a dit tout à l'heure, c'est vraiment une transition que la Chine essaie de faire pour être moins dépendante de ses exportations et stimuler la croissance interne de son marché interne. 1,4 milliard d'habitants, c'est énorme. Cette transition-là, elle est difficile. La Chine connaît une décroissance de sa croissance, et c'est un phénomène qui va probablement se stabiliser un petit peu au niveau où il est actuellement, donc une croissance plus faible que les 10 % qu'on a vus pendant 30 ans et qui ont permis à la Chine de sortir 600 millions d'individus de la pauvreté.

Mais ce pays-là va continuer, va… Moi, j'ai confiance. De toute façon, je ne suis pas le seul à avoir confiance, les analystes ont confiance. La Chine est une immense économie. La Chine va continuer ses progrès à cause de ce qu'elle est, à cause de son génie aussi. Les Chinois sont des gens d'affaires extrêmement brillants. Et je pense que, donc, le gouvernement a un devoir, là, de stabiliser la croissance à un niveau peut-être inférieur, mais va continuer à être un acheteur de matières premières. Le Québec, donc, va avoir des débouchés là importants. Je pense que la Chine va continuer à s'intéresser, les investisseurs chinois, au Plan Nord. Est-ce que ça va repartir maintenant? Mais certainement, à moyen terme, il y a un espoir de ce côté-là.

Mais ce qui est important aussi, c'est que la Chine fait face à des défis majeurs, par exemple, dans le domaine de l'urbanisation. Il y a une migration vers les villes en Chine qui est absolument fabuleuse. Les villes se développent, avec des problèmes de développement urbain où, par exemple, nous, les Québécois, on a un «know-how» en termes de technologie, en termes de créativité, qu'on peut exporter. Ce n'est pas seulement les matières premières qu'il faut exporter, justement, en Chine, il faut aller là où il y a des besoins extrêmement spécifiques et où nous, dans nos spécificités québécoises, on l'a dit, hein, la haute technologie et les technologies environnementales, les technologies de l'information, l'agriculture ou l'industrie agroalimentaire, il y a énormément de choses qu'on peut vendre aux Chinois, des domaines dans lesquels on peut coopérer avec eux et qui vont faire que notre commerce va prendre de l'expansion.

Mme Prince (Véronique) : Donc, vous n'avez pas de crainte d'avoir plus de difficulté à vendre le Québec dans le contexte économique?

M. Lépine (Jean-François) : Bien, je vous l'ai dit, si vous me parlez d'aujourd'hui, c'est difficile, hein? Je pense que les Chinois ont d'autres préoccupations. Ça ne sera pas facile. Je suis confiant, moi, que le monde émergent, qui passe une période difficile, hein… Ce n'est pas que la Chine, l'Inde, le Brésil, ne répondent pas aux attentes de croissance que les économistes avaient faites, ou avaient eues, ou avaient élaborées au cours des dernières années. Mais c'est sûr que c'est un monde en expansion pour toutes sortes de raisons. Je ne veux pas vous faire un cours d'économie, ce serait trop long. Il y a un espoir là de croissance, ne serait-ce que parce que, dans beaucoup de ces pays-là, il y a une jeunesse qui monte, il y a une jeunesse importante. Les Chinois, dans le domaine de l'éducation, investissent des fortunes. Donc, il y a là un potentiel pour l'avenir, duquel on doit profiter. On ne peut pas être à l'extérieur de ce marché-là. Quand on aura développé encore plus le marché chinois, on sera encore plus habiles pour aller en Inde, pour aller ailleurs en Asie et pour aller en Afrique, où, là aussi, il va y avoir du développement.

Mme Prince (Véronique) : J'aurais juste…

Mme St-Pierre : Nous avons… J'ajouterais que nous avons des échanges quand même très importants. On parle de 12,5 milliards de dollars. Ces échanges ont cru entre 2004 et 2013; les exportations, de 30 %; globalement, les échanges, de 7,8 %. Alors, il y a certainement une lancée. Nous voulons poursuivre, bien sûr. Et notre volonté d'ouvrir un troisième bureau est là aussi pour faire en sorte qu'on puisse commercer davantage. La province de Shandong, c'est 100 millions d'habitants, alors il y a un potentiel énorme là. Il y a une délégation qui vient la semaine prochaine, je pense, à Montréal ou au Québec, alors qu'ils sont venus l'année dernière ici. Donc, il y a des choses vraiment importantes qui se passent avec la Chine.

Mme Prince (Véronique) : Bien, justement, je voulais vous demander, puisque c'est un marché si important, pourquoi, à ce moment-là, ne pas ouvrir une délégation avec un délégué? Pourquoi, à ce moment-là...

Mme St-Pierre : C'est intéressant, parce que, dans le mandat de M. Lépine, il y a cette volonté d'accroître nos échanges avec la Chine, mais les accroître également sur le plan politique. Pour le moment, nous sommes basés dans l'Ambassade du Canada à Pékin, nous sommes, à Shanghai, au consulat, mais c'est bien sûr que ça pourrait et ça devrait faire partie de nos plans à moyen et à long termes. Cependant, pour le moment, nous travaillons sur cette base-là et nous allons continuer de faire en sorte que nos échanges et nos communications avec le gouvernement chinois soient encore plus importants et plus grands.

Le Modérateur : Mme Biron.

Mme Biron (Martine) : Bonjour, Mme la ministre. Félicitations, M. Lépine.

M. Lépine (Jean-François) : Merci. Merci beaucoup.

Mme Biron (Martine) : Je comprends que vous allez être basé à Shanghai, vous déménagez à Shanghai et vous allez travailler de l'ambassade. Je veux aller un petit peu plus loin que ce qu'a dit… sur les questions qu'a posées Véronique sur la situation économique de la Chine.

Du point de vue du Québec, votre arrivée, vous, en poste, est-ce que cette situation-là qui, quand même… ces tumultes qui risquent de se poursuivre encore quelque temps, quel impact vous pensez que ça va avoir sur votre travail, vous, comme représentant du Québec?

M. Lépine (Jean-François) : D'accord. Comme je vous l'ai dit, c'est une période difficile pour la Chine, mais, encore une fois, la Chine croît encore à un rythme de 7 % par année. Je ne sais pas si vous imaginez, c'est le triple de notre croissance. Donc, il y a là un marché qui progresse dans toutes sortes de secteurs. Et moi, je vous l'ai dit, mon rôle, c'est ce qu'on m'a demandé de faire, sera aussi de communiquer autant ici que là-bas pour inciter les gens à justement profiter davantage de chacune des deux économies pour que le commerce et les échanges, autant dans le domaine culturel que le monde de l'éducation, par exemple, continuent. Vous savez qu'il y a une demande énorme de places en université, ne serait-ce que sur le marché chinois, donc c'est une demande qu'il faut aller satisfaire. On a des places, nous, dans nos universités. C'est un revenu pour nous, c'est aussi une occasion d'échange encore plus profonde avec le peuple chinois.

Donc, c'est sûr qu'à court terme, si on voit vraiment le court terme, il y a une crise économique en Chine, qui va être résorbée, j'en suis extrêmement confiant. On n'aura plus les niveaux de croissance qu'on avait connus pendant, encore une fois, presque trois décennies, 10 % de croissance par année. De toute façon, c'est impossible. La Chine devait stabiliser son économie à une croissance plus modeste, mais c'est encore un marché qui va être énormément en expansion. Et moi, ce que je dis, c'est que disons que la Chine n'a plus autant, au cours des prochaines années, besoin de ressources naturelles au même rythme de croissance qu'avant, mais on a l'occasion d'ouvrir plein d'autres portes sur d'autres besoins du marché chinois, et qui sont là, et qui ne demandent qu'à être ouvertes.

Je ne dis pas que le marché chinois est un marché facile. C'est un marché extrêmement difficile. Moi, je veux aller aider à l'ouvrir encore davantage parce que je suis convaincu qu'il y a moyen de le faire. Et comme on ne peut pas ignorer l'importance de ce marché-là, je vous rappelle, c'est le plus grand marché commercial au monde actuellement, le premier marché de l'automobile, par exemple, le… sinon le premier, mais, en tout cas, il y a une demande dans le domaine, par exemple, de l'avionnerie qui est extrêmement importante pour des compagnies comme Bombardier. Il y a là, donc, énormément d'opportunités qu'il faut aller travailler, et moi, c'est un défi que j'adore, hein? Ça ne sera pas facile. C'est peut-être pour ça d'une certaine façon qu'on m'a choisi, parce qu'on me connaît, on sait que je ne suis peut-être pas un être, en tout cas, qui se… je ne suis pas un personnage qui, devant l'adversité, a tendance à plutôt s'enlever, mais, au contraire, c'est un défi auquel je crois parce que je pense qu'il y a un potentiel énorme, malgré la crise temporaire que traverse l'économie chinoise. Et je vous l'ai dit, si on devient aguerris dans ce marché-là, nous, en tant qu'économie québécoise, si on devient aguerris dans un marché aussi difficile que la Chine, ce que je crois qu'on va être, à ce moment-là, on est très bien placés pour aller au Vietnam, pour aller en Birmanie, pour aller ailleurs dans le monde asiatique où il y aura des possibilités de croissance, encore là, tout aussi importantes.

Mme Biron (Martine) : Une question pour Mme St-Pierre. Vous avez dit, dans votre présentation, c'est le renouveau de notre présence en Chine. On connaît, dans les dernières années, les relations quand même assez tendues et difficiles qu'a connues le gouvernement fédéral avec la Chine. Est-ce qu'il y a un espace que les provinces comme le Québec doivent occuper?

Mme St-Pierre : Bien, en fait, il y a notre espace à nous. On a abondamment parlé des échanges en termes de commerce, en termes d'éducation, en termes de santé, en termes d'échanges sur les questions de droit. Ce que je veux dire par là, c'est que la personnalité de M. Lépine, c'est quand même une personne qui a une notoriété importante au Québec. Je pense que ça envoie un signal très, très fort le fait qu'on ait pu avoir… faire appel à ses services, qu'il ait accepté. Ça envoie un message très fort aux autorités chinoises de ce que nous voulons faire. Nous ouvrons un bureau dans le Shandong. J'ai parlé ce matin avec la consule pour lui annoncer la bonne nouvelle.

Alors, ça démontre notre volonté d'aller plus loin, d'aller plus fort et aussi d'être vraiment dans notre mandat qui est celui de développer l'économie du Québec. Alors, pour développer l'économie du Québec, ça nous prend des personnes fortes en poste et avec une équipe aussi. Il y a toute une équipe là-bas, et c'est un peu ce que ça veut dire aussi, comme... Le message, il passe aussi par la personne que nous envoyons là-bas.

Mme Biron (Martine) : Est-ce que le Québec doit être plus fort, plus autonome compte tenu des relations difficiles qu'entretient le gouvernement fédéral avec la Chine depuis quelques années?

Mme St-Pierre : Bien, nous, vous savez, avec tout ce... la doctrine Gérin-Lajoie, qui a 50 ans, nous travaillons dans nos champs de compétence. Alors, nous travaillons dans nos champs de compétence et, lorsque nous sommes à l'extérieur, nous faisons des affaires, nous signons des ententes, nous sommes là. Mais on a une très bonne collaboration, il faut dire, aussi, avec l'ambassade du Canada. L'ambassadeur est un ami personnel de M. Lépine. Alors, nous avons de bons échanges avec les ambassades lorsque nous sommes sur les territoires.

Et moi, je ne vois pas d'obstacle. Tout ce que je vois, c'est vraiment un horizon qui est formidable pour le Québec, pour l'ensemble des Québécois. M. Lépine s'en va là pour travailler pour tous les Québécois, j'aimerais bien le répéter aussi. Nous sommes le gouvernement de tous les Québécois, il va là pour travailler pour tous les Québécois et faire en sorte qu'on augmente nos échanges qui sont, comme je l'ai dit tout à l'heure, vraiment en nette croissance.

M. Dutrisac (Robert) : Oui. Robert Dutrisac du Devoir. Est-ce qu'essentiellement, compte tenu du contexte budgétaire du gouvernement, est-ce que le Québec a les moyens de ses ambitions en Chine? Est-ce que ce n'est pas une goutte d'eau dans l'océan, ce qu'on fait là-bas? Et quelle est l'évolution, finalement, des budgets que vous entrevoyez, là, pour accroître la présence du Québec en Chine?

Mme St-Pierre : Bien, vous le voyez avec les chiffres. Évidemment, nous avons, au ministère des Relations internationales comme tous les autres ministères, nous avons eu des défis. Nous sommes très solidaires, les ministres. Nous avons évidemment, au ministère des Relations internationales, eu également à faire certaines compressions, mais les budgets en Chine sont là. C'est un budget de 1 340 000 $ qui est à la disposition des bureaux là-bas. Nous avons… Avec l'ajout de M. Lépine, nous aurons 17 personnes sur le terrain.

Moi, je pense qu'on peut avoir notre place. Bien sûr, nous ne sommes pas le seul joueur. Il y a bien d'autres joueurs sur la planète qui veulent faire des affaires avec la Chine, mais la Chine, c'est un immense marché. Nous avons des relations depuis 1970. Je pense qu'on est capables de continuer et de continuer à les accroître.

Je reviens encore sur mes statistiques de tout à l'heure. 2004 à 2013, les échanges ont augmenté de 7,8 %, et, en termes d'exportation, on parle de 31 %. Alors, il y a quelque chose d'important pour nous, il y a un potentiel, il y a un marché, puis on va continuer à le faire.

M. Dutrisac (Robert) : Mais le fait qu'on n'ait pas de délégation générale, là, en bonne et due forme là-bas, est-ce que ça fait très sérieux, là, vis-à-vis les autorités chinoises?

Mme St-Pierre : Le Québec est toujours pris au sérieux à l'étranger, et ce n'est pas parce que nous n'avons pas de délégation générale que nous n'en aurons pas un jour.

M. Dutrisac (Robert) : O.K. À quand la délégation générale, Mme la ministre?

Mme St-Pierre : C'est un projet, évidemment, que nous caressons, mais nous ne donnerons pas de date, bien sûr, parce qu'il y a des discussions à y avoir, il y a des choses à faire. Mais, pour le moment, nous travaillons avec deux bureaux, nous allons en ouvrir un troisième. Je pense que le signal est très fort.

M. Lépine (Jean-François) : Je voudrais juste ajouter un petit détail. Dans la vision que j'ai du rôle que j'aurai, je pourrais vous dire aussi que je compte, moi, mettre beaucoup à contribution, et c'est ça qui est important aussi, tous les autres acteurs québécois qui sont en Chine actuellement et qu'on oublie souvent : la Caisse de dépôt, Investissement Québec. Il y a énormément de moyens qui sont, par ailleurs, déployés par ces organisations-là. La ville de Montréal, qui a une relation privilégiée avec la ville de Shanghai, je l'ai évoqué tout à l'heure. Le gouvernement du Québec, depuis 2011, a une entente, aussi, spécifique avec la ville de Shanghai.

Et je compte bien aussi, et ça, c'est très important, quand j'ai parlé de communication entre le Québec et la Chine… Je compte bien aussi, et c'est le mandat que j'ai, de mettre en commun aussi les efforts du secteur privé, et ça, c'est très important. Je pense que, dans la nouvelle diplomatie, quand, effectivement, on a des problèmes de moyens, comme beaucoup de diplomaties dans le monde, je vous le signale, quand… dans la nouvelle diplomatie, il y a une option qu'on peut utiliser, c'est aussi d'utiliser la société civile, d'utiliser l'entreprise privée qui est sur place en Chine, qui est extrêmement dynamique et, avec l'entreprise privée, lancer des campagnes, faire des opérations qui sont souvent extrêmement rentables quand c'est fait en commun. Alors, ça, c'est un objectif aussi.

Journaliste : Bonjour. Dans les pays totalitaires, les journalistes, souvent, de l'étranger questionnent et même parfois se lient d'amitié avec des adversaires, des opposants au régime. Donc, ça, ça arrive souvent. Est-ce que, donc, envoyer quelqu'un comme M. Lépine en Chine… Vous avez dit : C'est un signal fort auprès des autorités. Est-ce que ce n'est pas un signal malhabile? Donc, est-ce qu'il n'aurait pas été mieux d'envoyer quelqu'un du secteur privé, du secteur des affaires?

Mme St-Pierre : Bien, je vous avoue que j'ai un peu de difficulté à vous suivre dans votre question. Moi, je pense que…

Journaliste : Je peux la répéter, je peux la reformuler.

Mme St-Pierre : Je pense que la nomination… M. Lépine a été basé en Chine comme journaliste, bien sûr, il a une longue carrière de journaliste. Également, depuis qu'il a quitté la profession journalistique, il est dans le domaine du développement et de consultation, et je pense que c'est un signal fort, dans le sens qu'il a une grande notoriété ici. Il a une notoriété, il est connu là-bas, il y a des gens qui font affaire avec lui, et je pense que c'est, pour nous, une façon de dire : Voici ce que nous voulons faire, nous voulons continuer à accroître nos échanges avec vous. Nous allons ouvrir un troisième bureau. Nous voulons poursuivre dans plusieurs domaines, autant sur le domaine du commerce que dans des domaines de... universitaire ou dans le domaine des questions juridiques. Et moi, je le vois vraiment comme quelque chose de... un message puissant.

Journaliste : ...de la méfiance de la part du gouvernement, une personnalité comme ça qui s'est employée à faire toutes sortes de reportages sur... et qui s'est peut-être lié d'amitié avec des opposants?

Mme St-Pierre : Enfin, la consule générale, à qui j'ai parlé ce matin, semblait très heureuse de la nomination.

Journaliste : Deuxième question. Le projet de loi n° 59 est décrié actuellement. Vous, vous aviez dit, dans le temps, sur la charte des valeurs, que c'était un projet de loi qui risquait de ternir la réputation du Québec à l'étranger. Ce projet de loi n° 59, il est considéré par plusieurs comme étant liberticide. Est-ce que vous faites... n'êtes-vous pas amenée à faire la même analyse?

Mme St-Pierre : Vous m'avez posé cette question-là la semaine dernière.

Journaliste : Oui, puis vous êtes partie...

Mme St-Pierre : C'est le dossier de ma collègue Mme Stéphanie Vallée. Et, si vous voulez faire parler du projet de Bernard Drainville et du Parti québécois sur la charte des valeurs, s'il y a un projet de loi qui a fait mal au Québec sur le plan de la réputation, c'est ce projet de loi là.

Alors, pour ce qui est du projet de loi n° 59, ma collègue est en commission parlementaire, elle est en consultation, et c'est à elle de répondre à vos questions et c'est à elle de voir... S'il y a des choses à corriger, elle sera, j'en suis sûre, très ouverte à corriger certaines choses. Le projet de loi est là, il est là en discussion, il est en commission parlementaire, il va aller article par article. Alors, il a tout l'espace pour faire en sorte que le projet de loi soit le meilleur possible. Mais une chose est certaine, nous, notre gouvernement, on respecte les chartes des droits et libertés.

Journaliste : Une petite technique pour commencer. Vous avez parlé de 1 340 000 $, tout à l'heure, 17 personnes, mais l'augmentation de budget que cette ouverture de bureau là entraîne, que...

Mme St-Pierre : L'augmentation à venir? Parce qu'il y a eu, dans tous les... dans tous nos bureaux, il y a eu des compressions. Ça, c'est clair. Je pense que vous l'avez vu dans l'étude des crédits. Évidemment, il y a un effort à faire, mais, bien sûr, à un moment donné, il va falloir... Et on est très conscients qu'on va éventuellement revenir et pouvoir avoir une croissance. M. Lépine a été mis... il est tout à fait, parfaitement au courant de la situation, il a ce budget, et je pense qu'on est capables de travailler à l'intérieur des budgets que nous avons. Pour le...

Journaliste : ...le même budget, c'est le même budget que l'année précédente. Il n'y a aucune nouvelle somme associée à l'ouverture d'un nouveau bureau?

Mme St-Pierre : Il y a eu des… Non, il n'y a pas eu de... Bien, c'est sûr qu'il va falloir qu'on aménage notre budget, mais il n'y a pas eu d'augmentation de budget cette année.

Journaliste : O.K. Ni de personnel. Les 17, ce sont les 17 ou... Ils étaient 16 puis on arrive avec le 17... Parfait. Merci. Par ailleurs, vous perdez deux collègues sous peu, Mme Blais et M. Ouimet. Au Parti québécois, on tend à penser que signe d'une division au caucus sur les mesures d'austérité mises de l'avant par votre gouvernement. Est-ce que c'est une analyse que vous partagez?

Mme St-Pierre : Moi, je pense que mes collègues ont décidé de prendre un autre chemin. Ils ont expliqué leur décision en long et en large, et, pour ce qui est du caucus, je peux vous dire que nous sommes un caucus très uni et que tout le monde croit à l'importance de l'équilibre budgétaire et de la croissance économique du Québec. C'est là-dessus que nous travaillons, et, ce matin, la conférence de presse, elle porte sur cette question-là : Comment, au Québec, comment les différents ministères peuvent faire en sorte que le Québec puisse avoir une meilleure croissance économique? Et nous allons y arriver parce que nous sommes unis de notre côté. Et, pour ce qui est du Parti québécois, bien, je les laisse à leurs analyses qui n'ont aucun fondement.

Journaliste : Mais vous êtes à l'aise avec le fait que vos collègues qui ont sollicité un mandat quittent en cours de mandat, ce qui entraîne des dépenses pour la tenue d'élections complémentaires, empochent aussi une prime de départ, alors qu'un projet de loi pourrait venir baliser la rémunération des députés? Est-ce que vous êtes à l'aise avec la situation dans laquelle vous placent ces deux départs?

Mme St-Pierre : C'est une discussion qui a eu lieu déjà. On a demandé à Mme L'Heureux-Dubé de faire un rapport sur cette question-là, comment on pouvait faire en sorte... revoir la rémunération des députés, comment on fait lorsque les députés quittent.

Dans le cas de mes deux collègues, ils vont me manquer parce que c'est des gens que j'aime énormément. Ils vont me manquer, mais je pense que leur décision relève plus d'une décision personnelle, leur situation personnelle que de nos décisions. Et dans la vie, parfois, il nous arrive des choses qui font en sorte qu'il faut qu'on change de chemin, et je pense que les Québécois sont tout à fait capables de comprendre ça.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour. Charles Lecavalier du Journal de Québec. Une question technique, M. Lépine : Est-ce que vous retirez une pension de Radio-Canada? Est-ce qu'elle va s'additionner à votre salaire de représentant du Québec en Chine?

M. Lépine (Jean-François) : Écoutez, j'ai signé un contrat de travail avec le gouvernement du Québec. Je pense que mes finances personnelles ne sont pas d'intérêt public, alors je pense vraiment que cette question-là n'est pas pertinente. C'est mes affaires personnelles.

Mais le contrat que j'ai signé avec le gouvernement du Québec, qui est encore une fois un contrat de travail — c'est très particulier comme statut — c'est un contrat qui est extrêmement transparent, puis je suis sûr que, si vous voulez voir les conditions, vous pouvez les voir.

M. Lecavalier (Charles) : O.K. Donc, vous ne serez pas un employé du gouvernement du Québec. C'est un contrat, quoi, temporaire?

M. Lépine (Jean-François) : C'est un contrat de trois ans qui est... On m'a dit vraiment... on m'a expliqué la différence, là. C'est un contrat de travail, c'est-à-dire que je deviens temporairement... je suis intégré dans les normes de la fonction publique avec les échelles salariales, etc., les bénéfices, s'il y en a, par exemple, sur le plan des assurances sur le terrain, mais je n'ai pas de pension, je n'ai pas de permanence, je n'ai rien. Il y a même des clauses où mutuellement on peut décider de mettre fin à notre entente dans un délai x. Alors, c'est là-dessus que je parle aujourd'hui.

Pour le reste de mes finances personnelles, je ne suis pas un élu, je ne suis pas… Je pense que je peux avoir une certaine réserve dans ce domaine-là. Je peux vous dire que Mireille, ma femme qui est ici aujourd'hui, sera avec moi, et qu'on va vraiment faire de cette expérience-là une expérience absolument extraordinaire.

M. Lecavalier (Charles) : Et je me demandais, à votre avis, quel sera l'impact sur le Plan Nord, disons, à court terme, sur la situation économique qui est difficile en Chine?

M. Lépine (Jean-François) : Je pense, là-dessus, je le dis même presque comme observateur au moment où on se parle, je pense que le gouvernement, qui en a fait vraiment un cheval de bataille important, a toujours été clair sur le fait que le Plan Nord, c'est de bâtir les infrastructures pour répondre à la demande en ressources naturelles qui va venir en grande partie des pays émergents. C'est évident et ça a toujours été clair dans cette stratégie-là, c'est pour ça que certains la contestent d'ailleurs, qu'on investit de l'argent, comme actuellement par exemple, souvent pour l'avenir, et que ça ne donne pas des résultats immédiats.

Mais je pense que ça fait partie d'une vision du Québec. On veut profiter de ce territoire immense, extrêmement riche en ressources, en l'aménageant mieux, en tenant compte d'ailleurs beaucoup mieux qu'avant des questions environnementales, hein, on force maintenant beaucoup plus les entreprises minières à réparer, à mettre des fonds à l'avance pour réparer les dégâts qu'elles auront causés. Donc, il y a là une préoccupation d'aménagement du territoire qui peut apparaître, à court terme, coûteuse, parce qu'il va y avoir… on passe une période un peu difficile sur le plan des ressources naturelles, on l'a dit, mais le but à long terme c'est d'être là quand il y a une demande en ressources et d'exploiter ces ressources-là au bénéfice des Québécois le mieux possible. Merci.

Mme St-Pierre : Merci beaucoup. Bonne fin de journée.

(Fin à 11 h 41)

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