To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Bernard Drainville, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éthique et d'intégrité

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Bernard Drainville, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éthique et d'intégrité

Version finale

Tuesday, November 24, 2015, 13 h 46

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures quarante-sept minutes)

M. Drainville : Alors, bonjour tout le monde. Je vais mettre mon iPhone en mode silencieux. Vous comprenez qu'il y a une période des questions dans une dizaine de minutes, donc je vais devoir être bref, quitte à revenir vous voir dans les prochains jours.

D'abord, évidemment, on accueille favorablement le rapport de la commission Charbonneau. Il est indéniable que cette commission-là a fait oeuvre utile et qu'elle a contribué, je dirais, à installer au Québec une prise de conscience très grande et elle a contribué aussi à faire en sorte que la lutte contre la corruption et la lutte contre la collusion deviennent une espèce de valeur nationale. Je pense que ça, c'est une très bonne chose.

Sur le spécifique maintenant, je dois vous dire qu'on a regardé les recommandations de la commission et je peux vous dire qu'on pense qu'il y a plusieurs recommandations de la commission qui sont d'excellentes recommandations et on est prêts à y travailler rapidement. Je vous donne des exemples en rafale : créer une instance nationale d'encadrement des marchés publics, c'est une bonne idée; un comité d'experts indépendant qui approuveraient la programmation du ministère des Transports du Québec, donc mettre à l'abri les contrats du ministère des Transports, les mettre à l'abri de toute influence politique, de toute pression politique, donc, une autorité indépendante pour décider quel bout de route ou d'autoroute on fait, quel viaduc on reconstruit, etc., c'est une bonne idée; améliorer le régime de protection des lanceurs d'alerte pour les protéger, pour faire en sorte de les mettre à l'abri de pressions indues, c'est une bonne idée, bonne recommandation de la commission, on est prêts à travailler là-dessus; assurer le confidentialité des membres des comités de sélection, donc, qui donnent des contrats, ça, c'est une bonne idée, on se demande même comment ça se fait que ce n'est pas déjà fait; créer une infraction pénale pour sanctionner toute tentative d'un soumissionnaire d'entrer en communication avec un membre d'un comité qui donne un contrat, ça aussi, c'est une bonne idée, donc, il faut mettre les membres des comités qui donnent les contrats, les membres des comités de sélection à l'abri des pressions des entrepreneurs; ajouter les municipalités de moins de 100 000 habitants aux champs de compétence du Vérificateur général du Québec, c'est une bonne idée, donc, on élargit le mandat du VG; alors, modifier la loi pour que le prochain commissaire à l'UPAC soit nommé selon la procédure qui nomme le DPCP, alors...

Vous savez, la Directrice des poursuites criminelles et pénales, de la façon dont elle est nommée actuellement, elle est nommée par le gouvernement suite à une recommandation d'un comité indépendant qui établit un certain nombre de candidatures, et, à partir de cette liste de candidatures, la ministre de la Justice décide qui sera la commissaire. Nous, on pense que c'est une bonne recommandation, mais on va plus loin, on souhaite que le prochain commissaire à l'UPAC soit nommé aux deux tiers de l'Assemblée nationale, comme c'est le cas, par exemple, pour le Vérificateur général ou la Directrice générale des élections. Donc, on va plus loin, mais la base, l'esprit de la recommandation, c'est une bonne idée.

D'autres recommandations qui sont intéressantes : interdire aux associés d'une société de faire des contributions politiques dans une municipalité où cette personne n'est pas domiciliée, c'est intéressant, et je termine avec une autre bonne idée, mettre en place un processus de consultations publiques sur la limitation du mandat des maires, ça aussi, c'est une recommandation intéressante qu'il vaut la peine de regarder et possiblement de faire adopter.

Deux autres commentaires avant de prendre vos questions. Il y a des bonnes recommandations, on espère que le Parti libéral qui est au pouvoir est prêt à avancer, à les mettre en oeuvre le plus rapidement possible, mais je dois vous dire que, depuis qu'ils sont au pouvoir, le Parti libéral n'a pas fait la preuve que la lutte à la corruption, c'était prioritaire pour eux.

Ils ont coupé de 40 % les procureurs qui sont affectés à la lutte contre la corruption. Il me semble que le premier geste que le Parti libéral devrait faire pour marquer sa volonté de continuer à lutter contre la corruption, il me semble que ça... Le premier geste que le Parti libéral devrait faire s'il veut faire la preuve que la lutte à la corruption, c'est important, là, pour lui, là, ce serait d'annuler les coupes dans les procureurs qui sont affectés à la lutte à la corruption, donc, éliminer les coupures qui diminuent... qui ont diminué de 40 % le nombre le nombre de procureurs affectés à la lutte contre la corruption. Parce que, vous l'aurez compris nous, on est inquiets, on se pose la question : Est-ce que c'est à cause de ces coupures-là qu'il y a autant d'enquêtes pour lesquelles les accusations n'ont pas été déposées?

Je vous rappelle qu'il y a des enquêtes de l'UPAC qui sont terminées. On attend que les accusations soient portées, et ces accusations-là ne viennent pas. Et, bizarrement, certaines de ces enquêtes-là visent le Parti libéral et visent en particulier un député libéral qui siège présentement à l'Assemblée nationale. Alors, si le Parti libéral veut faire la preuve que la lutte à la corruption, c'est important, là, bien, qu'il rétablisse les effectifs de procureurs qui luttent contre la corruption, qu'il s'assure que l'administration de la justice ait tous les moyens pour bien faire son travail, pour que, notamment, les accusations soient déposées dans les enquêtes concernant le Parti libéral et qu'on adopte aussi rapidement un nouveau régime de financement des partis politiques municipaux.

Je vous rappelle que le Parti québécois a adopté un régime temporaire pour les dernières élections municipales, mais il n'y a toujours pas de régime permanent. Sylvain Gaudreault avait déposé un projet de loi pour s'assurer qu'il y ait un régime permanent, un régime à 100 $ dans les municipalités. Le projet de loi a été déposé, il est tout écrit. Pourquoi les libéraux ne le votent-ils pas?

Je termine en vous disant ceci : M. Couillard a dit, a déclaré : Notre société s'est endormie; bien, il appartient aux partis politiques de la réveiller et il appartient en particulier au Parti libéral de la réveiller, puisque c'est lui qui est au gouvernement.

Le Parti québécois a fait plus que sa part pour nettoyer le système, avec le projet de loi n° 1 sur les contrats publics, le projet de loi n° 2 sur le financement des partis politiques, le projet de loi n° 10 sur les maires qui sont inculpés. En 18 mois, le Parti québécois a fait plus que le Parti libéral en plus de 10 ans au pouvoir. On est très fiers de notre bilan, nous, dans la lutte contre la corruption et pour l'intégrité. Il serait temps que les libéraux fassent la preuve maintenant qu'eux autres aussi sont capables de lutter contre la corruption, et je vous ai donné quelques exemples de fronts sur lesquels il devrait agir.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous respirez mieux aujourd'hui, M. Drainville, par le fait que, dans le rapport de la commission, il n'y a personne qui est identifié, qui est blâmé? Lors de la commission, le Parti québécois avait été visé aussi.

M. Drainville : Moi, je vais vous dire, M. Laforest, on a posé plus de 300 questions pour demander la création de la commission. Si on avait eu peur de quoi que ce soit, on ne l'aurait pas demandée comme on l'a demandée. On a toujours voulu la commission Charbonneau. Le Parti québécois a été le parti qui s'est battu le plus pour l'obtenir, et c'est la preuve qu'on n'avait rien à cacher.

Et d'ailleurs j'attire votre attention sur le fait qu'on a fait faire une vérification indépendante des contributions versées au Parti québécois — et ce rapport-là, il est public, il fait partie des documents de la commission rendus publics aujourd'hui — et cette vérification-là fait la preuve que 98 % du financement du Parti québécois est démocratique, légitime, respecte les règles. Il y a un 2 % sur lesquels il y a un questionnement. Nous, on a toujours dit, depuis le départ, que notre financement, il est essentiellement démocratique, essentiellement populaire et on continue de maintenir que notre financement a été essentiellement démocratique et populaire.

Mme Lajoie (Geneviève) : Que pensez-vous de la dissension entre M. Lachance, le commissaire Lachance, et Mme Charbonneau?

M. Drainville : On en prend acte, on en prend acte. C'est un immense débat. Moi... nous, en tout cas, au Parti québécois, on a toujours dit qu'il n'y avait aucun lien entre le financement au Parti québécois et l'octroi de contrats publics. On ne pouvait pas dire tout à fait la même chose dans le cas du Parti libéral. Alors là, il y a un débat entre Mme Charbonneau et M. Lachance. On prend acte de ce débat-là.

Je veux juste vous dire, en passant, puis c'est une information qui est importante : Le Parti québécois a ouvert tous ses livres à la commission Charbonneau sur la question du financement, autre preuve qu'on n'avait rien à cacher, on a ouvert tous nos livres.

M. Laforest (Alain) : Est-ce qu'il y a quelqu'un qui avait quelque chose à cacher? Selon la dissidence de M. Lachance, il n'y a pas de preuve évidente, et pourtant, pendant quatre ans et même, je dirais, six ans, vous avez martelé le contraire.

M. Drainville : Bien, ce qu'on a dit, nous autres, depuis le début, c'est qu'il y en avait, de la collusion et il y en avait, de la corruption. Et effectivement la preuve a été faite qu'il y en avait, de la collusion et de la corruption sur une très grande échelle dans le domaine municipal. Ça, ça a été démontré.

M. Croteau (Martin) : Est-ce qu'il est clair pour vous que la commission est allée au fond des choses sur le volet provincial de ses travaux?

M. Drainville : Écoutez, si on a... Moi, je vais vous dire, s'il y a une réserve que nous avons, c'est sur les témoignages à huis clos. Moi, je vais vous dire, sur les témoignages à huis clos, on a vraiment un questionnement. Franchement, on aurait aimé ça entendre Marc Bibeau témoigner publiquement devant les citoyens du Québec pour qu'il vienne s'expliquer. Même chose avec Jean Charest, je pense que ça aurait été très utile que M. Charest vienne témoigner publiquement, je pense que les Québécois auraient aimé l'entendre. Je pense que M. Vaillancourt, l'ex-maire de Laval, aurait dû également...

M. Croteau (Martin) : Je veux dire, sur l'analyse, sur les conclusions, vous pensez que les Québécois peuvent dormir sur leurs deux oreilles en sachant que cette commission a étudié à fond les problèmes qui touchaient la politique provinciale?

M. Drainville : Je vais vous dire une chose, les Québécois peuvent dormir sur leurs deux oreilles si on prend la commission, le travail qu'elle a fait, si on prend le travail le travail que les partis politiques — et en particulier le Parti québécois — ont fait pour amender la loi, proposer des nouvelles lois beaucoup plus sévères sans attendre les recommandations de la commission, donc prendre acte des lois qu'on a votées, et, troisièmement aussi, si les recommandations ne restent pas lettre morte. Alors, il y a un constat, il y a des lois qui ont été votées par le Parti québécois avec l'appui des autres partis, mais à l'initiative du Parti québécois, qui ont beaucoup contribué à nettoyer le système, ça il faut en prendre acte. Et il y a des recommandations pour en faire plus et il y en a de très bonnes. Puis je vous ai donné 10 exemples de recommandations qui sont franchement intéressantes et sur lesquelles on pourrait bouger, je pense, rapidement. L'addition de ces éléments-là, je pense, devrait contribuer à rassurer le citoyen québécois.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Sur la vérification indépendante que vous avez effectuée, vous dites que 2 % des sommes collectées par le Parti québécois suscitent des questionnements.

M. Drainville : Qui suscitent des questionnements, voilà.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Qu'est-ce que vous allez faire, là? Est-ce que vous allez tenter de trouver des réponses à ces questionnements-là, j'imagine?

M. Drainville : Oui, bien, écoutez, le travail d'identifier les contributions qui ne respectent pas la loi, c'est un travail qui relève, ultimement, du Directeur général des élections, et, nous, ce qu'on a dit, toujours, depuis le départ, c'est, si le Directeur général des élections identifie des contributions qui sont illégales, le Parti québécois les remboursera, comme il l'a toujours fait

La Modératrice : En anglais.

M. Hicks (Ryan) : What's your reaction to what you've read so far and what's your reaction to what the Premier said after he read the report?

M. Drainville : Well, the Premier said : Québec society fell asleep at the wheel — that's a rough translation of what he said — and my answer to that is that it's up to us to as political parties to awake our society, and particularly the Liberal Party which is in Government right now. And there is a way for the Liberal Government to prove to the Québec citizens that fighting against corruption is a priority, and they should do so by insuring that crown corporations have the means to pursue the investigations that have been concluded by the UPAC.

We're very, very concerned about the fact that some investigations have been concluded on the Québec Liberal Party and no charges have been pressed so far. And we find it very, very strange that investigations relating to the Liberal Party are sitting on the desk of crown corporations… crown prosecutors… I'll give you that one again : We find it very strange that some investigations on the Liberal Party are sitting on the desk of crown prosecutors and no charges are being laid. And, bizarrely enough, some of these investigations relate to the Liberal Party. Is that the reason why it is stalled? We're wondering.

We should be also moving ahead with a new political system to finance municipal parties. There's no permanent system to finance the municipal parties. A bill was drafted, was tabled under the PQ. Why isn't the Québec Liberal Party moving ahead with it? There are some very interesting recommendations that are made by the commission, and we're willing to go ahead with implementing quite a few of them, so that's very positive. I would say the overall work is very positive, as long as we move ahead with the recommendations, as many as possible. And the Québec Liberal Party has the first responsibility to move on this because they're in the Government. OK?

Il paraît qu'il faut que j'aille à la période des questions, mon ami. Merci beaucoup.

(Fin à 14 h 1)

Participants


Document(s) Related