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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition et Mme Chantal Soucy, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'énergie

Version finale

Tuesday, February 16, 2016, 12 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures vingt-huit minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Bien, écoutez, je veux revenir sur le dossier d'Anticosti. On a le ministre des Ressources naturelles qui vient de dire quelque chose de surprenant. Il nous dit : Si le premier ministre me demande de rencontrer Pétrolia, je serai présent.

Écoutez, là, quand c'est rendu que le ministre des Ressources naturelles, qui est responsable, évidemment, de dossiers comme Anticosti, attend le O.K. du premier ministre pour pouvoir rencontrer l'entreprise partenaire du gouvernement, de toute évidence, là, ça vient juste confirmer qu'il y a un problème de rupture de contrat entre le gouvernement de M. Couillard et l'entreprise Pétrolia. C'était surprenant, en tout cas, quant à moi, du jamais-vu, la conférence de presse, hier, du président de Pétrolia qui vient nous dire qu'il n'est même pas capable de rencontrer soit le ministre des Ressources naturelles, soit le premier ministre, alors qu'on parle de trois forages exploratoires dans l'été qui vient, là, l'été 2016. Donc, ça serait normal, évidemment, qu'on fasse le point puis qu'on regarde comment ça va se dérouler, comment va se dérouler le processus des certificats d'autorisation sans l'ingérence du premier ministre.

Donc, la CAQ va déposer pour demain une motion du mercredi pour voir si tous les ministres et députés libéraux sont d'accord avec cette obsession, cette nouvelle obsession de Philippe Couillard, de s'opposer à tout prix même à l'exploration de l'île d'Anticosti.

Donc, j'ai hâte de voir certains ministres, entre autres des ministres économiques. Vont-ils agir comme des moutons et écouter leur premier ministre ou vont-ils faire preuve de leadership, de principes, de respect l'ADN du Parti libéral, de dire : L'économie, c'est important. Donc, on va le voir demain. J'ai très hâte de voir, entre autres, la position de certains députés et de certains ministres libéraux.

Maintenant, aujourd'hui, j'ai une question très claire pour le premier ministre. Sûrement qu'il s'est rendu compte... en tout cas, au cours des dernières semaines, qu'il est en train de rompre un contrat avec un partenaire. Il a fait des déclarations qui sont, à mon avis, exagérées, mais, quand on est rendus qu'on parle de saccage, quand on est rendus qu'un premier ministre dit : Je ne mettrai jamais ma signature sur ce dossier. J'espère qu'avant de tenir de telles déclarations, il a demandé à ses conseillers juridiques d'évaluer le potentiel de poursuite.

Donc, j'aimerais savoir de la part du premier ministre aujourd'hui : A-t-il des avis juridiques? A-t-il une évaluation des dommages qui pourraient être causés par la rupture du contrat avec Pétrolia et les autres partenaires? Je pense que les Québécois ont le droit de savoir, parce que ce sont les Québécois, en bout de ligne, qui vont payer pour ces dommages, pour ce changement complet, à 180 degrés, de la part du gouvernement de M. Couillard. Donc, je lui demande de nous déposer, là, les avis juridiques et les estimations des dommages suite à la rupture de ce contrat.

La Modératrice : Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M. Legault. Vous dites que vous avez hâte de voir la réaction de certains ministres, certains députés. Qui? Est-ce que vous pouvez les nommer?

M. Legault : Je n'en nommerai pas. J'ai pensé le faire, mais disons que j'en ai deux, trois dans ma tête qu'il me semble que j'ai entendu des conversations en privé où on semblait très d'accord avec le développement d'Anticosti. Donc, j'ai très hâte de les voir. J'ai très hâte de voir. J'espère qu'il n'y aura pas trop d'absents. On le sait, avec la motion du mercredi, on peut demander un vote nominal. Donc, j'ai hâte de voir, là. Ils ont 24 heures pour convaincre leur premier ministre. Peut-être qu'il y aura une surprise et tous les libéraux voteront en faveur de notre motion pour au moins aller au bout de l'exploration sur l'île d'Anticosti pour se faire une idée avant de prendre la vraie décision sur l'exploitation.

M. Lecavalier (Charles) : Juste pour être clair, vous avez entendu des conversations où des ministres libéraux se disaient en faveur du développement d'Anticosti?

M. Legault : J'ai eu des conversations à travers les années. Je veux dire, c'est un dossier qui date de plusieurs années. Je me souviens avoir entendu des ministres libéraux se plaindre du PQ qui n'allait pas assez rapidement sur ce dossier. Donc, j'ai très, très hâte, très, très hâte de voir comment vont voter certains ministres, certains députés du Parti libéral.

M. Lecavalier (Charles) : Et pourquoi vous ne voulez pas les nommer?

M. Legault : Parce que je ne veux pas commencer à pointer, là, certaines personnes concernant des conversations privées.

M. Lecavalier (Charles) : Sur un autre sujet, qu'est-ce que vous pensez de la subvention de, je pense, 26 millions au Zoo de Saint-Félicien. Est-ce que vous trouvez que c'est le bon moment pour faire ça?

M. Legault : Écoutez, je pense que la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean a besoin d'aide. Ça va très mal, le taux de chômage est très élevé. Je suis d'accord pour qu'on verse 26 millions à la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, mais, bien honnêtement, j'aurais souhaité que ce soit les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean qui choisissent leurs priorités.

Est-ce que les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean, les entrepreneurs du Saguenay—Lac-Saint-Jean auraient choisi d'investir complètement ce 26 millions dans le Zoo de Saint-Félicien qui, par hasard, est dans le comté du premier ministre? Est-ce qu'on aurait pu le répartir à travers toute la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean? Est-ce qu'on aurait pu créer plus d'emplois avec d'autres propositions? Moi, j'aurais souhaité, là, que la décision revienne aux gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean plutôt qu'à Philippe Couillard.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous croyez que c'est un hasard que c'est dans le comté du premier ministre?

M. Legault : La question se pose.

La Modératrice : Simon Boivin, Le Soleil.

M. Boivin (Simon) : Bonjour, M. Legault. De la connaissance que vous avez du dossier d'Anticosti, de l'expérience que vous avez dans le monde des affaires, êtes-vous en mesure, vous, de nous dire ce que pourrait être une compensation à Pétrolia sur la base du prix des permis, d'évaluation du coût des permis? Avez-vous l'impression qu'il y a un montant qu'on peut dire : Je ne pense pas qu'on puisse régler en bas de ça, si on s'entend, soit à l'amiable ou même devant les tribunaux?

M. Legault : Moi, j'ai l'impression, là, qu'on parle de centaines de millions de dollars parce que les permis, les permis valent environ 200 millions de dollars. En plus, le président de Pétrolia nous disait hier : Je n'ai plus accès à du financement concernant, là, même d'autres projets. Donc, il y a ce problème-là. Il y a la valeur aussi des actions de Pétrolia qui a diminué. Donc, si on additionne tout ça, moi, je pense qu'on parle en termes de centaines de millions de dollars, donc c'est beaucoup d'argent pour une saute d'humeur de Philippe Couillard.

M. Boivin (Simon) : Est-ce qu'il n'est pas possible par ailleurs qu'il y ait des études dans l'EES qui disent que, bon, l'accès aux marchés extérieurs va être difficile, que le prix de la ressource a baissé beaucoup. Il y a des investissements en infrastructures à faire pour sortir la ressource de là. Alors, est-ce qu'il n'est pas possible qu'en bout de course, peut-être se retirer de ce deal-là, cette facture-là soit quand même moindre que continuer dans le projet?

M. Legault : Écoutez, on pourrait tenir le même discours concernant le Plan Nord. Pourquoi Philippe Couillard ne dit pas : Compte tenu du prix des métaux, je ferme le Plan Nord, j'oublie le Plan Nord? Bien non, on ne sait pas dans 10 ans, 20 ans, 30 ans, ce que seront les prix des métaux, on ne sait pas ce que sera le prix du pétrole.

Il faut, à un moment donné, penser à long terme, on ne règle pas un dossier pour les prochains mois, on règle le dossier pour une longue période. Et justement, si on faisait l'exploration, on pourrait savoir : Parle-t-on de quelques milliards de dollars de pétrole ou parle-t-on, comme le disait le président, de 40, 46 milliards d'évaluation en termes de pétrole? Quel sera le prix du pétrole dans cinq ans, dans 10 ans? Il y a beaucoup d'inconnu, mais il me semble qu'on devrait aller au bout du dossier.

Puis moi, il me semble que de savoir exactement le potentiel, d'être partenaire au moment de l'exploration... Parce que rappelez-vous ce que disait Philippe Couillard. Philippe Couillard, en 2014, disait : Je ne suis pas contre que le gouvernement soit partenaire dans Anticosti, mais je pense qu'il est trop tôt. On devrait embarquer seulement à l'étape d'exploitation. Or, le profit, il se fait à l'étape de l'exploration. Quand on est rendus à l'exploitation, on fait juste un simple calcul combien ça coûte pour le sortir. Tous les profits vont à ceux qui ont confirmé le potentiel.

Donc, si le Québec veut participer, comme la Norvège, comme d'autres pays, à cette profitabilité, il faut qu'il soit là dès le début. Puis il y a beaucoup d'analystes, de spécialistes qui disent : C'est le gisement qui a le plus de potentiel en Amérique du Nord. Donc, je pense, ça vaut la peine d'aller de l'avant puis d'aller au fond du dossier, d'aller explorer.

Écoutez, pour l'instant, ce que demande Pétrolia, c'est de faire trois forages exploratoires, trois trous, là, sur une île qui est 17 fois grande comme l'île de Montréal. C'est six centièmes de kilomètres carrés sur une île qui a 8 000 kilomètres carrés. Donc, quand Philippe Couillard dit : Ça serait un saccage, il est complètement à côté de ses pompes, là. Il exagère, puis on dirait qu'il fait exprès pour se mettre dans une situation où le gouvernement va se faire poursuivre.

M. Boivin (Simon) : Rapidement, vous voulez que le reste du dossier se poursuive sans ingérence, notamment dans le processus d'octroi des certificats d'autorisation. Est-ce qu'il est trop tard pour ça? Est-ce que les propos du premier ministre ont été comme un point de non-retour?

M. Legault : Bien, évidemment, ça va dépendre du résultat du travail des fonctionnaires. Mais je comprends le président de Pétrolia de dire hier : Il semble y avoir ingérence. Quand on a un premier ministre qui dit : Les fonctionnaires vont faire ce qu'on va leur dire de faire, c'est assez clair, là, qu'il y a un problème d'ingérence, qu'il y a matière à poursuite, il y a matière à démontrer que notre partenaire a été de mauvaise foi.

La Modératrice : Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Justement, concernant, bon, Anticosti, le premier ministre a indiqué, je ne sais pas si vous l'avez vu, l'extrait en entrevue de fin d'année à CBC. On lui a demandé carrément : Est-ce que vous êtes prêt à payer le prix, quitte à briser des contrats? Il a répondu oui. Est-ce que, ça, justement, ce n'est pas un peu inquiétant?

M. Legault : Bien, moi, je lui demande, aujourd'hui, s'il est prêt à payer le prix. Je suppose qu'il a fait faire une évaluation, je suppose qu'il a des avis juridiques, je suppose qu'un premier ministre ne fait pas une déclaration comme celle-là sans savoir est-ce qu'on parle de 10 millions, est-ce qu'on parle de 200 millions. De combien parle-t-on? Moi, je voudrais qu'il soit transparent puis qu'il dépose son évaluation des risques de dédommagement qui devront être payés par les Québécois.

M. Vigneault (Nicolas) : Maintenant, concernant un autre dossier, on a annoncé 3 millions de dollars, là, notamment pour la région de Laval et tout ça, pour les centres jeunesse. Comment vous réagissez? Peut-être en lien avec la question de mon collègue tout à l'heure aussi, il y a certaines personnes qui s'élèvent pour dire : Écoutez, on investit 26 millions dans un zoo à Saint-Félicien, et là, bien, on investit 3 millions de dollars alors qu'il y a des besoins en matière de jeunesse. Votre première réaction là-dessus.

M. Legault : Bien, on voit que c'est un gouvernement qui est dans l'improvisation. Ça a pris une crise à Laval pour qu'on décide d'ajouter des ressources. Pourtant, on avait un rapport qui était déjà déposé, on avait déjà des indications. Comment se fait-il qu'on est obligés d'avoir une crise avant de pouvoir injecter de l'argent? Moi, je l'ai dit depuis le début, puis la CAQ a été claire, on ne doit pas couper dans les services à la population. Puis ça s'applique en particulier aux centres jeunesse. Il y a eu des coupures par le gouvernement de M. Couillard.

Maintenant, est-ce que 3 millions, ce sera suffisant? En tout cas, c'est sûrement mieux que rien, mais... c'est un pas dans la bonne direction, mais je ne comprends pas, là, la semaine dernière, la ministre nous disait : Je vais d'abord attendre 30 jours pour avoir le rapport, puis ensuite on vous dira si on ajoute de l'argent. Mais là, de toute évidence, encore une fois, ils ont changé d'idée au gouvernement Couillard.

La Modératrice : Patrice Bergeron, La Presse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour, madame. Bonjour, messieurs. Pour revenir encore au Zoo de Saint-Félicien, donc, hier, le directeur disait notamment que c'était un investissement sans précédent et historique, là. C'était, je pense, au-delà de ce qu'il avait demandé. Comment vous expliquez, justement, qu'on libère une enveloppe de 26 millions tout à coup, comme ça, dans une année qui était très difficile pour les Québécois, sur différents fronts, que ce soit l'éducation ou les CPE? Comment vous vous expliquez un geste aussi surprenant?

M. Legault : Bien, ce que je trouve aussi, c'est qu'actuellement il y a des régions qui ont plus besoin d'aide que d'autres régions. Quand on regarde les taux de chômage, par exemple, en Gaspésie, ou au Saguenay—Lac-Saint-Jean, ou en Mauricie, je pense que ces régions auraient besoin d'aide. Je ne pense pas que 26 millions pour la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, que ce soit exagéré, que ce soit trop.

Maintenant, moi, ce que j'aimerais savoir, c'est, si on demandait aux leaders de la communauté dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, quelle est la meilleure utilisation à faire de 26 millions, de quelle façon on peut créer le plus d'emplois avec 26 millions, est-ce qu'ils auraient répondu : On met tout ça dans le zoo, qui est dans le comté de Philippe Couillard? Moi, je pose la question. Mais le 26 millions, qu'il soit dépensé au Saguenay—Lac-Saint-Jean, on en a bien besoin.

M. Bergeron (Patrice) : Et 26 millions pour une trentaine d'emplois à peu près, justement, j'aimerais vous entendre sur ce ratio-là.

M. Legault : Bien, c'est là qu'on a des questions à se poser. Est-ce qu'on aurait pu créer plus que 30 emplois avec d'autres alternatives? Moi, je pense qu'on a des entrepreneurs créatifs au Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui auraient peut-être pu aller plus loin que de créer seulement 30 emplois ou maintenir 30 emplois. Donc, c'est à la région de décider quel est son plan de développement économique, quelles sont les priorités au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Puis là on a un premier ministre qui vient décider, pourtant après avoir fait une espèce de sommet, quelles sont les priorités pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean. Je suis un peu surpris.

La Modératrice : Martin Croteau, LaPresse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Oui. Bonjour.

M. Croteau (Martin) : Une question sur l'immigration. Qu'est-ce que vous pensez du cafouillage informatique qui paralyse le portail Mon projet Québec et qui place des dizaines de milliers d'immigrants potentiels dans une espèce de zone grise ce matin?

M. Legault : Bien, écoutez, c'est toujours malheureux, là. On n'est pas le premier État à être victime des hackers, là, des gens, là, qui se spécialisent à faire du mal pour du mal via les sites Web. C'est malheureux. Est-ce qu'on aurait pu mieux protéger le site? Bien honnêtement, là, je ne suis pas assez spécialiste pour savoir si on avait suffisamment de protection. Mais il faut au moins se poser la question : Comment on fait pour ne pas que ça arrive à d'autres sites du gouvernement?

M. Croteau (Martin) : Pour vous, c'est clair que c'est un problème de hackers? Ce n'est pas la mise en place du portail qui a été déficiente depuis plusieurs semaines?

M. Legault : Bien, c'est ça qu'il faut voir. C'est ça qu'il faut voir.

La Modératrice : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : M. Legault, madame. Est-ce que vous trouvez que le processus dans Anticosti est vicié? Et M. Couillard a encore rappelé aujourd'hui... Il est en train de vous cataloguer comme étant propétrole avec le Parti québécois.

M. Legault : Bon, d'abord, M. Couillard est bien mal placé pour faire la leçon à qui que ce soit sur l'environnement. N'oubliez pas que c'est Philippe Couillard qui a autorisé le projet le plus polluant, la cimenterie, sans étude environnementale. Donc, très mal placé pour donner des leçons.

Moi, je pense qu'au contraire on avait un processus qui respectait et le développement économique et l'environnement. On a un processus où des fonctionnaires indépendants doivent ou non accepter de donner des certificats d'autorisation. Or, M. Couillard vient vicier le processus en disant : Moi, les fonctionnaires vont faire ce que, moi, M. le Roi, décide de faire. Ça ne se fait pas, ça. Je m'excuse, là, c'est peut-être un manque d'expérience de sa part, ça ne se fait pas. D'aller dire aussi, forer trois trous l'été prochain sur une île qui est 17 fois grande comme l'île de Montréal, que c'est un saccage, je trouve c'est exagéré.

C'est comme une saute d'humeur, c'est comme une obsession, c'est comme si, depuis Paris, là, M. Couillard avait complètement sauté et avait commencé à dire : Le développement économique, ce n'est plus important. Écoutez, je voyais des commentateurs dire en fin de semaine : On ne reconnaît même pas l'ADN du Parti libéral. Le Parti libéral a toujours prétendu être le parti de l'économie. Aujourd'hui, le Parti libéral, c'est le parti contre l'économie.

M. Laforest (Alain) : Si les études lui donnent raison, c'est vous qui n'aurez pas raison, là.

M. Legault : Non. Ce qu'on dit depuis le début, c'est : Respectons le processus. Faisons les études d'abord environnementales avant de donner les certificats d'autorisation, d'une façon indépendante; faisons de l'exploration pour savoir de combien on parle; et ensuite faisons une évaluation avec tous les faits, à savoir : Est-ce qu'on veut exploiter ou non? Est-ce que ça vaut la peine? Est-ce qu'il y a plus de retombées que de risques? C'est ça, gérer d'une façon responsable. À mon avis, Philippe Couillard ne gère pas d'une façon responsable.

La Modératrice : Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. Legault. Bonjour.

M. Legault : Bonjour.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que Québec Cinéma doit changer le nom... l'appellation, en fait, du gala des Jutra? Avec le scandale que l'on apprend, est-ce qu'on doit changer le nom des trophées, entre autres?

M. Legault : Écoutez, les allégations à l'égard de Claude Jutra sont très graves. Maintenant, ce sont des allégations. Je pense que, si jamais, si jamais elles s'avéraient justes, il faudrait se poser cette question-là, mais actuellement, ce sont des allégations. Donc, il faut aller au bout du dossier puis essayer de voir s'il y a des preuves, s'il y a des gens qui sont prêts à venir témoigner. Mais je veux être très clair, là, c'est très, très grave.

M. Lacroix (Louis) : Donc, pour vous, actuellement, il n'y a pas lieu, avec les informations qu'on a, de changer le nom maintenant de...

M. Legault : Bien, moi, je n'ai pas de preuve, là, je n'ai pas personne qui vient dire : Oui, je l'ai vu. Ce sont des allégations, mais des allégations graves.

M. Lacroix (Louis) : O.K. Pour les victimes, les éventuelles victimes ou les présumées, là — on ne les entend pas en ce moment — quel est le message que vous leur lancez?

M. Legault : Bien, je comprends que ce n'est pas facile, là, mais je souhaite qu'elles... si c'est le cas, là, que les victimes, dans tous les dossiers, qu'elles viennent révéler, qu'elles viennent informer les autorités de ce qui s'est passé pour qu'on puisse s'assurer que ces gestes-là soient punis et soient condamnés dans le cas de personnes qui seraient mortes.

La Modératrice : Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : S'il n'y a pas de victimes qui se font entendre, qu'est-ce que vous allez conclure sur le nom des trophées puis...

M. Legault : Bien, ce sera, là, à ceux qui gèrent la Soirée des Jutra d'évaluer : Est-ce que les allégations sont fortes? Est-ce qu'il y a plusieurs personnes? Est-ce que c'est crédible? Mais actuellement, en tout cas, moi, je n'ai pas assez d'information pour répondre à cette question. Pour moi, ça reste des allégations.

M. Robillard (Alexandre) : Le Zoo de Saint-Félicien, à votre connaissance, est-ce qu'un projet de 32 millions, 32,5 ,qui bénéficie d'une subvention de 26, c'est dans les normes, ça? Est-ce que la proportion vous surprend ou pas?

M. Legault : Écoutez, c'est inhabituel. Par contre, ce n'est pas quelque chose qui n'est jamais arrivé. Je veux dire, il y a déjà eu des dossiers qui avaient des proportions comme ça. Et, je le répète, la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean a un taux de chômage élevé, vit des difficultés économiques, a besoin d'aide du gouvernement du Québec.

Maintenant, est-ce que les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean auraient choisi comme priorité de mettre 26 millions sur le Zoo de Saint-Félicien? Moi, j'aimerais entendre les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean.

M. Robillard (Alexandre) : Vous avez mentionné que cet investissement-là était dans la circonscription de Roberval. Est-ce que vous voyez un lien entre la façon dont c'est fait puis l'endroit où c'est investi?

M. Legault : Écoutez, ce n'est pas à moi à répondre à ça, là, à savoir : Y a-t-il un lien? Je vois la même chose que vous, ça s'adonne à être dans le comté de M. Couillard, mais je ne peux pas vous dire si c'est voulu ou non. Je n'en sais pas plus long que vous.

La Modératrice : On va prendre une dernière question de Nicolas Vigneault.

M. Vigneault (Nicolas) : Dans le monde scolaire, il y a évidemment une commission qui s'ouvre cet après-midi. Vous avez été longtemps ministre de l'Éducation, vous-même. Auriez-vous des recommandations à faire à M. Moreau, là, qui fait son entrée aujourd'hui?

M. Legault : Bien, écoutez, pour l'instant, là, le projet de loi qui a été déposé, c'est essentiellement cosmétique. On ne change pas grand-chose. Ce qu'il faut, dans le monde scolaire, c'est de transférer les pouvoirs des commissions scolaires vers les équipes-écoles. Ce sont les enseignants, les directeurs, directrices d'école qui sont les mieux placés pour choisir les moyens les plus appropriés pour faire réussir les enfants. Donc, le défi qu'on a, c'est de transférer le pouvoir des commissions scolaires vers les écoles.

Malheureusement, je ne vois pas ça dans le projet de loi qui a été déposé. Donc, j'espère que M. Moreau va saisir ça rapidement puis qu'on va pouvoir enfin agir. Ça fait quand même deux ans qu'on a le gouvernement Couillard au pouvoir, puis je comprends que c'est le troisième ministre, mais c'est toujours le même gouvernement, puis M. Couillard ne semble pas être capable de donner une direction à son ministre de l'Éducation, à savoir ce qu'il veut faire exactement. Puis il semble, on le constate tous, avoir beaucoup de pression de la part des commissaires d'école anglophone dans son caucus, là, ou… oui, dans son caucus.

La Modératrice : Merci beaucoup à tous.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 12 h 50)

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