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Point de presse de M. Jean-François Roberge, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'éducation, d'enseignement supérieur, de recherche et de science

Version finale

Thursday, February 18, 2016, 11 h 10

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures dix minutes)

M. Roberge : Je vous remercie d'être ici. C'est important pour moi de venir faire cette présentation devant les médias parce que, comme on l'a vu, j'ai été interrompu en Chambre alors que je présentais des images, oui, qui sont des images tirées des écoles du Québec. C'est dur à croire, je vais les remontrer à nouveau. Il me semble que le gouvernement ne voulait pas les voir, mais malheureusement les enfants, eux, les voient tous les jours.

Ici, on a un fond de casier, où une petite fille a déposé ses chaussures, extrêmement rouillé. Comme je l'ai dit, j'espère qu'elle a eu sa piqûre contre le tétanos parce qu'il y a de la rouille en masse, c'est clairement dangereux, c'est insalubre. Ici, on voit une cage d'escalier, c'est tellement tacheté, on dirait que c'est de l'impressionnisme, on dirait un Monet. Non, non, c'est le mur de la cage d'escalier, mais il y a tellement de peinture écaillée qu'on voit la peinture d'en avant, d'en arrière. Ça a de l'air d'une toile impressionniste, mais c'est une cage d'escalier tellement mal entretenue qu'on ne peut plus savoir quelle était la peinture d'origine.

M. Caron (Régys) : C'est où, cette école-là, M. Roberge?

M. Roberge : Je vais devoir vous les chercher, honnêtement, c'est dans plusieurs écoles différentes, on va pouvoir vous les dire tout de suite après.

Ici, bien, oui, je n'ai pas eu le temps de la montrer tout à l'heure, mais c'est le contour d'une fenêtre qu'on a refaite avec du «duct tape» parce que l'eau s'infiltrait, puis même le «duct tape» ne collait pas parce qu'il y a trop d'eau. Alors, ça, c'est... Je dépose le plan d'infrastructures de la province du Québec pour les écoles, c'est le «duct tape», mesdames et messieurs. C'est vrai, c'est tiré d'une école au Québec.

Et ici c'est vraiment des toilettes dans une école au Québec, n'en déplaise au gouvernement. Il y en a une qui est carrément condamnée, et celle-là, croyez-le ou non, elle est utilisable. Moi, j'aurais le goût de la condamner, mais elle est utilisable et utilisée encore par des enfants, par des membres du personnel. Quel manque de respect! Et ça en dit beaucoup sur le peu d'importance qu'accorde le gouvernement libéral aux écoles, parce que, si on en est venu là, c'est parce que, depuis 10 ans, depuis 12 ans qu'on laisse les écoles se délabrer. On est rendus qu'il y en a 55 au Québec qu'on va devoir démolir parce que ça va coûter moins cher en démolir, les construire à nouveau plutôt que de les rénover. Et il y en a 478 qui sont dans un état de délabrement qui peut être illustré par les photos que je vous ai montrées.

Mais il y a des solutions, j'en ai proposé une au ministre, qu'il n'a même pas daigné relever, c'est de faire appel au nouveau gouvernement fédéral, qui a fait une place — je pense que c'est une première fois — qui ouvert une porte pour permettre que la réfection des écoles, les constructions des écoles soient incluses dans le plan d'infrastructures fédéral. Il y a des milliards qui sont là, et nous, on a une crise nationale ici, on a des écoles en état de délabrement incroyable. Je pense que c'est du devoir du ministre, d'abord, de se lever puis de faire entendre la voix des enfants au Conseil des ministres, mais ensuite de se lever puis de faire entendre la voix des enfants au gouvernement fédéral. Il faut qu'il y ait une part du butin du fédéral dans le programme d'infrastructures qui soit allouée pour la réfection et la construction de nouvelles écoles.

On a un manque à gagner de 3,5 milliards pour remettre nos écoles en état. 3,5 milliards, c'est énorme. Ça, c'est le fruit du laisser-aller des dernières années, et ça nous dit qu'on va devoir réinvestir massivement. Le ministre Moreau, le nouveau ministre, me fait penser au précédent, le ministre Blais. Le ministre Blais sortait des tableaux pour nous montrer que, finalement, ça allait bien dans les écoles.

Le ministre Blais, lui, il a l'air à aimer beaucoup les crédits. Les crédits, là, c'est formidable. Chaque fois que je pose des questions sur la réalité des écoles, lui, il m'invite à aller poser des questions à l'étude des crédits. Mais les élèves, là, ils ne vivent pas au parlement dans les salles de commission où je vais poser des questions sur les crédits, les élèves, ils vivent dans nos écoles. Puis moi, je pense qu'il n'y a pas beaucoup d'enfants des ministres, là, en ce moment, qui ont des conditions comme ça dans leurs écoles. Je ne pense pas qu'il y a beaucoup d'enfants des ministres du gouvernement libéral qui vont dans des écoles dans un tel état de délabrement. Puis je me demande : Comment se fait-il que lui, il abandonne les familles du Québec puis les enfants puis qu'il tolère l'intolérable en disant : Tout va bien, tout va bien, vous allez voir aux crédits, on a augmenté un petit peu l'investissement. Ce n'est pas suffisant.

M. Caron (Régys) : Ces écoles-là, M. Roberge, est-ce qu'il faut les jeter à terre ou les... Est-ce qu'il y a moyen de les rénover, à votre connaissance?

M. Roberge : Mais il faut y aller cas par cas, puis, justement, ça prend un plan du gouvernement, il faut savoir où on s'en va. Il y a des écoles qui peuvent être rénovées. La plupart peuvent être rénovées, retapées et repeintes... changer les fenêtres, réparer les toits. Il y en a 55 au Québec qui, selon les dires du gouvernement... parce que ce que je cite, là, c'est des chiffres obtenus suite à une demande d'accès à l'information, et, selon même les documents obtenus auprès du gouvernement, il y en a 55 que ça ne vaut même pas la peine de rénover, de retaper, il va falloir les jeter à terre pour les reconstruire.

M. Caron (Régys) : Les 3,5 milliards de dollars, ça, c'est le déficit d'entretien des écoles?

M. Roberge : C'est le déficit d'entretien dans notre parc-école, là, si on peut dire, là, dans nos infrastructures scolaires, 3,5 milliards. Ça, ça ne s'est pas fait en un an, ça s'est fait peut-être en une décennie, puis c'est la décennie où le gouvernement libéral a sévi ici, avec un petit intermède du Parti québécois. Et, si vous regardez, le seul budget du Parti québécois, qu'il a fait, il n'y avait rien pour augmenter les infrastructures dans les écoles. Le Parti québécois a contribué à ce qu'on a aujourd'hui.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Les photos que vous avez montrées, c'est quelles écoles, ça?

M. Roberge : De nombreuses écoles dans la région de Montréal, mais aussi ailleurs. On va vous envoyer la liste des écoles qui sont ici, là, je ne les ai pas.

M. Caron (Régys) : ...compris, il y a 55 écoles qui sont irrécupérables, qui doivent être...

M. Roberge : Qui sont irrécupérables.

M. Caron (Régys) : ...puis qui sont encore occupées par des élèves.

M. Roberge : Il y en a certaines qui sont placardées, sont fermées, là, c'est... sont abandonnées. Il y en a dans lesquelles... qui sont occupées par des élèves aussi.

M. Caron (Régys) : Combien sur les 55?

M. Roberge : Je ne peux pas vous répondre, je n'ai pas ce chiffre-là en ce moment. On va pouvoir le trouver, on a... C'est un document avec 478 écoles, là, je n'ai pas retenu le détail de chacune.

M. Caron (Régys) : Bien, écoutez, le ministre Moreau, en Chambre, vous a dit : Nous reconnaissons qu'il y a des écoles qui sont vétustes, nous augmentons les investissements dans la réfection des écoles. Qu'est-ce qu'il peut faire de plus, là? Les investissements augmentent, dit-il. Il y a un effort de rattrapage qui est en cours.

M. Roberge : Bien, d'abord, il faut qu'il s'assure qu'il n'y a aucun enfant qui est dans une école vétuste, délabrée dans laquelle il y a un problème de qualité de l'air, dans laquelle il y a un problème de champignons. Moi, je pense que, lui, là, il a l'air passionné par les crédits, là, ça fait qu'il dit : Ah oui! Selon les crédits, tout va bien, on investit plus cette année que l'an passé. Mais il ne nous dit pas s'il investit assez, il ne nous dit pas si, l'an prochain, il va y avoir des élèves qui vont aller dans des écoles vétustes. Il semble... je ne sais pas, une vision très, très froide, comptable, mathématique, mais, moi, je pense qu'il faut qu'il aille sur le terrain puis il faut qu'il prenne des décisions pour les élèves.

M. Caron (Régys) : Vous avez montré, en Chambre, une classe où il y avait une polythène, un plastique, là, qui était... où on dérivait la pluie. C'est-u ça que l'on doit comprendre, là?

M. Roberge : Oui. Ah mon Dieu! Je pense que je ne l'ai pas ici.

M. Caron (Régys) : Vous ne l'avez pas.

M. Roberge : Non, ce n'est pas celle-ci, c'est la fenêtre avec le «duct tape». Ah! c'est celle-ci, oui. C'est quelque chose, ça, quand même. La plus petite, là, alors, on voit que l'eau rentre à l'intérieur des murs, et là il y a du polythène, il y a du plastique, on a collé...

M. Caron (Régys) : Ça, c'est dans une classe, là?

M. Roberge : Je pense que c'est dans un local attenant à une classe, enfin, il y a un panneau électrique à côté. C'est tiré dans une école du... On va donner la liste des écoles tout à l'heure. Je ne peux pas vous dire que celle-ci, c'est dans une classe, il faudra voir.

(Fin à 11 h 18)

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