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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Thursday, February 25, 2016, 8 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-quatre minutes)

M. Legault : Oui. Bien, écoutez, ce matin, on apprend, entre autres dans le Globe and Mail, que Philippe Couillard a demandé à Justin Trudeau que le gouvernement fédéral investisse seulement dans la division de la CSeries de façon telle à ce que le gouvernement du Québec posséderait un tiers des actions de la division CSeries, le gouvernement fédéral posséderait un autre tiers de la division CSeries et les autres actionnaires auraient seulement un tiers. Écoutez, là, juste d'imaginer une division de la CSeries présidée par Daniel Johnson, où le contrôle de l'entreprise serait entre les mains de Justin Trudeau et Philippe Couillard, moi, j'ai froid dans le dos de voir une situation comme celle-là.

Je ne comprends pas pourquoi Philippe Couillard insiste tant pour ne pas investir entre autres dans la division Transport de Bombardier. On le sait, au Québec, sur 17 700 emplois, il y en a seulement 1 700 dans la division CSeries. Donc, on parle de seulement 10 % des employés de Bombardier au Québec dans la division dans laquelle ils veulent investir. La division, là, qui est prometteuse pour l'avenir, c'est la division Transport, la division qui fabrique des métros, des trains. L'avenir, c'est le transport en commun. Je ne comprends pas que notre premier ministre, là, qui est de plus en plus vert, ne comprenne pas que l'avenir, c'est le transport en commun. Je ne comprends pas que le premier ministre vert soit en train de dire : On va investir seulement dans les avions qui consomment du pétrole, plutôt que d'investir aussi dans des trains, des wagons de métro, de regarder les trains électriques. Je ne comprends pas, là, son incohérence.

Et peut-être aussi, en terminant, un petit mot. Je viens d'entendre Pierre Karl Péladeau dire que le programme économique de la CAQ était proche de celui du PQ... Je suis surpris. Je suis content, donc, de déduire que Pierre Karl Péladeau est maintenant d'accord avec notre proposition de réduire les impôts, dès cette année, de 500 $ par personne. Pourtant, lorsqu'on a annoncé cette proposition, Nicolas Marceau avait ridiculisé notre demande. Donc, je suis content de voir qu'en économie Pierre Karl Péladeau se rallie à la position de la CAQ puis est maintenant avec nous pour demander à Philippe Couillard, dans le budget du 17 mars, de réduire les impôts de 500 $ par personne pour aider la consommation, pour aider à relancer l'économie du Québec.

La Modératrice : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Justement, c'est quoi, votre priorité, pour ce budget-là?

M. Legault : Première priorité, il faut réduire les impôts des Québécois. Actuellement, les Québécois sont étouffés. Depuis l'arrivée de Philippe Couillard, les taxes et les tarifs des familles québécoises ont augmenté en moyenne de 1 500 $, donc les familles québécoises ont 1 500 $ de moins dans leurs poches. La consommation des ménages, c'est 60 % de l'économie. Donc, la première chose que devrait faire le gouvernement Couillard, c'est de réduire les impôts, pas en 2017 en commençant à éliminer la taxe santé, mais dès 2016, dès le 1er avril, ça sera possible étant donné que le budget aura lieu le 17 mars.

La deuxième priorité, bien, c'est d'avoir enfin un plan économique, un plan économique où, oui, on accepte d'investir dans des entreprises comme Bombardier, mais en échange de garanties de création d'emplois. Puis l'autre priorité, bien, c'est l'éducation. M. Couillard semble vouloir faire un bout dans la lutte au décrochage, dans la rénovation des écoles. Donc, on espère que ça va se concrétiser dans le budget du 17 mars.

M. Laforest (Alain) : Justement, l'engagement du gouvernement, parce qu'on le sait, là, la revue des chiffres des dernières semaines qui ont été publiés laisse entendre un surplus qui ne sera pas de 1,8 milliard, là, mais peut-être autour de 900 millions. L'engagement du gouvernement, c'est d'abolir la taxe santé. Pour vous, ce n'est pas suffisant, là?

M. Legault : Bien, abolir la taxe santé en 2017, c'est trop peu, trop tard. D'abord, ce n'est pas beaucoup d'argent, là, on parle d'à peu près 400 $ par famille, alors qu'on vient d'augmenter le fardeau fiscal des familles de 1 500 $. Nous, on pense que la réduction devrait plus être autour d'au moins 1 000 $ et donc... puis c'est en 2017. Donc, pourquoi perdre un an? C'est maintenant que l'économie va mal.

La Modératrice : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Bonjour, M. Legault. J'aimerais revenir à ce que vous disiez, justement, sur cette transaction souhaitée entre le gouvernement fédéral et Bombardier. M. Daoust confirmait ce matin, donc, si Ottawa acceptait la proposition sur la table, il y aurait une majorité de sièges sur le conseil d'administration de cette entreprise créée autour de la CSeries, donc, qui seraient détenus soir par le gouvernement du Québec ou le gouvernement fédéral. Donc, je comprends de ce que vous dites que ça ne vous semble pas acceptable qu'ils occupent tous ces sièges-là autour de la table même s'ils investissent lourdement.

M. Legault : Moi, contrairement à M. Couillard, j'aurais préféré avoir un plus petit pourcentage dans l'ensemble de Bombardier parce que la CSeries c'est 10 % seulement des emplois de Bombardier au Québec. Puis moi, je pense que l'avenir, puis la division qui va bien, c'est la division Transport qui fabrique des wagons de métro, qui fabrique des trains. Puis sincèrement, là, je suis un peu inquiet de voir Justin Trudeau et Philippe Couillard avoir le contrôle d'une compagnie qui fabrique la série C puis que Bombardier n'investisse pas un sou.

M. Lavallée (Hugo) : Pourquoi?

M. Legault : Bien, c'est un peu achalant de voir que, oui, dans le passé, Bombardier a beaucoup investi dans la série C, mais là, dans ce qui est proposé, ils ne rajoutent pas un sou. Donc, est-ce qu'ils y croient? Les vrais connaisseurs, là, dans le domaine de l'aviation, est-ce qu'ils y croient à la série C? Comment se fait-il que ça serait seulement Philippe Couillard puis Justin Trudeau qui mettraient de l'argent dans cette division-là puis qui contrôleraient la compagnie avec Daniel Johnsoncomme président? Écoutez, là, c'est un bon médecin, M. Couillard, je l'ai dit, là, un homme intelligent, mais de penser qu'avec Justin Trudeau il va avoir le contrôle d'une compagnie qui fabrique des avions de la série C, là, moi, ça me donne froid dans le dos.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant votre conférence de presse hier avec M. Péladeau, il y a déjà des libéraux qui se moquent un peu de l'affaire, qui parlent d'une convergence, qui disent : Bon, on a toujours su que M. Legault était souverainiste de toute façon. Et là vous avez vu M. Péladeau ce matin dire qu'il n'y avait presque pas de différence entre votre programme économique et le sien. Vous n'avez pas peur que ça ait semé une certaine confusion, cette apparition conjointe?

M. Legault : Moi, je suis... D'abord, si j'étais à la place de Philippe Couillard, là, je serais plus préoccupé de mes députés puis de l'ADN du Parti libéral parce que de se peinturer en vert, d'être contre l'exploration à Anticosti, de négocier des ententes avec Bombardier, avec Air Canada où on n'obtient rien, là, moi, à sa place, là, je passerais du temps avec mes députés puis avec les militants libéraux.

Maintenant, concernant M. Péladeau et moi, bien, d'abord, en économie, comme je le disais tantôt, à ce que je sache, le PQ est contre des baisses d'impôt. Pour moi, c'est très important, dès 2016, de réduire les impôts des Québécois. Donc, ou il a changé d'idée, là, ou on a un grand différend de ce côté-là. Puis évidemment, l'élément le plus important, c'est que nous, on est en total désaccord avec l'article 1 du PQ. Le PQ crée un institut de la souveraineté avec un nom très long, là. Je ne sais pas... En tout cas, je ne donnerais pas de prix à l'équipe de marketing qui a trouvé le nom. Mais, ceci étant dit, est-ce que M. Péladeau veut mettre toutes ses énergies à mousser un référendum sur la souveraineté ou si sa priorité, c'est l'économie? Nous, c'est l'économie, à la CAQ. Et nous, on a un projet constitutionnel qui est à l'intérieur du Canada.

Donc, à moins, encore là, que M. Péladeau, là, change d'idée, pour l'instant, je vois des très grandes différences. Et je le répète, j'ai assisté à la conférence de presse hier à la demande des employés d'Aveos parce qu'ils sont en train de se faire avoir, là. Ils se sont fait sacrifier par le premier ministre Couillard qui veut aider sa nouvelle entreprise, là, qu'il va gérer avec Justin Trudeau puis Daniel Johnson. Écoutez, là, il y a 1 800 employés à 35 $ de l'heure qui vont perdre leur emploi ou, en tout cas, qui ne retrouveront pas leur emploi à cause de M. Philippe Couillard. Donc, je pense que ça valait la peine de faire le compromis, d'une certaine façon, là, d'être au même endroit que M. Péladeau.

Le Modérateur : Patrick Bellerose, Huffington Post.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Bellerose (Patrick) : Alors, on voit ce matin qu'il y a un nouvel incident qui implique M. Charkaoui au collège Maisonneuve. J'aimerais vous entendre là-dessus. Est-ce que vous êtes encore... Est-ce que vous êtes surpris que ce genre d'événement se répète à nouveau?

M. Legault : C'est très inquiétant, très, très inquiétant. En plus, moi, j'ai un des mes fils qui est allé au collège Maisonneuve. Donc, c'est vraiment proche de moi. Et je ne peux pas croire que le collège Maisonneuve va permettre à quelqu'un comme M. Charkaoui de continuer à aller prêcher contre les valeurs québécoises, d'aller indirectement essayer attirer des jeunes vulnérables dans des positions radicales. On l'a déjà demandé, nous. On demande qu'il y ait une enquête de la SQ et qu'on prenne les événements au sérieux.

M. Bellerose (Patrick) : Une enquête de la SQ sur M. Charkaoui ou sur le collège Maisonneuve?

M. Legault : Sur ce qui se passe au collège Maisonneuve.

M. Bellerose (Patrick) : Parfait. Un peu dans la même veine, on a vu aussi d'autres événements au collège Maisonneuve récemment, par exemple, des élèves qui occupent des locaux de façon illégale. Est-ce qu'on doit s'intéresser à la direction du collège Maisonneuve, que ce soit envoyer un observateur ou la mise en tutelle?

M. Legault : Bien, écoutez, il ne faut rien exclure à ce moment-ci, là, mais de toute évidence, il y a un problème. Puis la directive doit être très claire de la part de la ministre de l'éducation supérieure. Elle doit être claire aussi de la part des policiers. Nous, on pense que la SQ doit aller intervenir puis peut-être aider à fixer les balises. Quand c'est rendu qu'un gymnase est utilisé par M. Charkaoui pour venir prêcher, là, au lieu de pratiquer un sport, c'est inquiétant. Donc, moi, je pense qu'il y a une intervention qui doit avoir lieu auprès de la direction du collège et avec les policiers.

M. Bellerose (Patrick) : Dernière petite question. Est-ce que c'est acceptable que le ministre de l'Éducation envoie ses enfants à l'école privée?

M. Legault : C'est un choix personnel.

La Modératrice : Martin Croteau, LaPresse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Croteau (Martin) : Toujours sur M. Charkaoui et le cégep Maisonneuve, est-ce que vous considérez que la direction du cégep gère bien le dossier ou, enfin, les nombreux dossiers qui semblent apparaître sur son radar concernant les altercations, la présence de M. Charkaoui? Comment vous décririez ou qualifieriez la manière dont la direction gère ce dossier-là?

M. Legault : Bien, écoutez, de toute évidence, là, ils n'ont pas réussi à reprendre le contrôle. Quand on apprend qu'il y a quelques jours M. Charkaoui s'est retrouvé dans un gymnase à prêcher, moi, j'ai un problème avec ça, là. Donc, de toute évidence, ils n'ont pas pris le contrôle. Est-ce qu'ils sont capables de le faire? Est-ce que... parce que ce n'est pas simple, là, on va tous s'entendre, on ne peut pas commencer à contrôler toutes les portes du cégep. Mais, en même temps, on voit que la direction n'a pas réussi à reprendre le contrôle de la situation.

M. Croteau (Martin) : Est-ce qu'il y a du laxisme de sa part?

M. Legault : Écoutez, je ne suis pas rendu à cette étape-là. Ce n'est pas simple, sauf qu'on a besoin de l'aide de la police, puis il va falloir intervenir parce que là ça se poursuit et puis ça se poursuit depuis longtemps.

M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce qu'il faut faire avec un homme comme Adil Charkaoui?

M. Legault : Bien, il faut clairement, là... puis, encore là, c'est M. Couillard qui se traîne les pieds. Il faut qu'on adopte une loi pour interdire de prêcher contre les valeurs québécoises, c'est aussi simple que ça. Puis il faut se méfier des intégristes, des islamistes. Il faut oser nommer le problème, mais M. Couillard a un malaise avec ça. Il va falloir qu'il légifère puis qu'il légifère d'une façon un peu plus serrée que l'espèce de patente, là, qu'il a déposée, qui s'appelle la loi n° 59.

M. Croteau (Martin) : Mais en quoi est-ce que cette loi empêcherait M. Charkaoui de se retrouver impliqué dans une altercation avec des gardiens au cégep Maisonneuve? Ce n'est pas clair pour moi.

M. Legault : Bien, si, d'abord, on envoie un message clair aux directions de cégep, aux dirigeants de nos municipalités, que c'est maintenant interdit, au Québec, de prêcher contre les valeurs québécoises, bien, on leur donne des outils. Actuellement, là, ce n'est pas facile, je me mets à la place de la directrice du cégep, à la place des maires, comment intervenir, on n'a pas de loi à utiliser. Si je me souviens bien, M. Charkaoui même veut poursuivre Denis Coderre. Est-ce que c'est lui ou un autre, en tout cas...

Donc, on voit qu'il est temps que M. Couillard mette ses culottes, puis agisse, puis arrête de traîner. Je comprends son malaise, on comprend qu'il est allé en Arabie saoudite, on comprend qu'il est multiculturaliste, mais là il y a une inquiétude pas juste au Québec, partout dans le monde. Il faut lutter contre l'intégrisme, il faut lutter contre les islamistes.

La Modératrice : Régys Caron, Le Journal de Québec.

M. Caron (Régys) : Oui. Bonjour, M. Legault. Justement, vous venez de suggérer l'adoption d'une loi interdisant de prêcher contre les valeurs québécoises, mais la Charte canadienne des droits interdit ce genre de chose. Est-ce qu'il faut défier la charte canadienne?

M. Legault : Bien, il ne faut rien exclure à ce moment-ci. Il va falloir que M. Couillard… Déjà, il va avoir un problème, là, parce que toute la question des prestations à visage couvert, supposément, selon M. Trudeau, ce n'est pas un problème puis ça respecte la charte. Selon M. Couillard… il ne veut pas. Donc, il y a déjà un problème avec la charte fédérale. Puis M. Couillard va devoir prendre le dossier à bras-le-corps, puis aller voir Justin Trudeau, puis, si c'est nécessaire, d'utiliser la clause «nonobstant» ou, idéalement, d'amender la charte canadienne, bien, il faut le faire. Mais les Québécois actuellement, avec raison, sont inquiets.

M. Caron (Régys) : Est-ce qu'on est en présence d'un commando musulman au cégep Maisonneuve?

M. Legault : Je n'en sais pas plus que vous, là, mais… sauf qu'on a des cas à répétition, à répétition depuis un an. Ce n'est pas rien, là, c'est inquiétant.

M. Caron (Régys) : Autre sujet, M. Legault, le gouvernement s'achemine vraisemblablement vers un surplus budgétaire, 1,8 milliard après huit mois d'exercice. C'est une bonne nouvelle, ça, M. Legault.

M. Legault : Oui. Écoutez, par contre, il faut comprendre que ce surplus vient des poches des contribuables. M. Couillard a augmenté le fardeau fiscal des familles québécoises, en moyenne, de 1 500 $ par famille. Donc, actuellement, là, ceux qui ont permis d'avoir ce surplus-là, ce sont les familles québécoises. Mais les familles québécoises, actuellement, n'épargnent pas, ne consomment pas, puis la consommation, c'est 60 % de l'économie. Puis la croissance économique, à chaque révision, là, c'est à la baisse, la croissance prévue du PIB.

Donc, M. Couillard, de façon urgente, doit donner un répit aux familles. Les familles sont essoufflées. Il faut réduire les impôts des familles dans le budget dès 2016, mais surtout que maintenant il y a un surplus.

M. Caron (Régys) : Le gouvernement fédéral s'achemine vers d'importants déficits prétextant qu'il faut stimuler l'économie, alors que le gouvernement du Québec fait le contraire. Comment voyez-vous la dichotomie entre les deux, là?

M. Legault : Bien, écoutez, je pense que M. Couillard n'a pas compris l'urgence d'agir en économie.

La Modératrice : Merci beaucoup. Alexandre Robillard, LaPresse canadienne. Dernière question en français.

M. Robillard (Alexandre) : J'aimerais ça vous entendre, M. Legault, sur les craintes que vous avez concernant le contrôle potentiel de la série C par deux gouvernements. S'ils sont majoritaires autour de la table, est-ce que vous pensez que ça va envoyer un mauvais signal au marché? Est-ce que vous avez des craintes pour l'expertise de gestion des gens qui vont être autour de la table? Est-ce que vous pouvez préciser un peu votre pensée?

M. Legault : Bon, je pense d'abord, pour ce qui est du marché, là, ce que je comprends en lisant les rapports des différents analystes, c'est qu'on accorde une valeur de zéro à la division CSeries dans le marché. Quand on évalue la valeur des actions de Bombardier, là...

M. Robillard (Alexandre) : Et des clients, disons, là...

M. Legault : Non, les actionnaires. Ceux qui font les propositions, là, d'acheter ou vendre des actions de Bombardier, ils considèrent que la division CSeries ne vaut rien. Donc, quand on dit que la valeur marchande, là, ce qu'on appelle le «market cap» de Bombardier, qui est autour de 3 milliards, c'est pour les autres divisions, division des avions d'affaires puis division Transport.

M. Robillard (Alexandre) : Mais je me suis mal exprimé, là, j'aurais peut-être dû préciser pour les clients potentiels de la série C.

M. Legault : Ah! pour les clients potentiels, bien, écoutez, c'est sûr que, pour les clients potentiels, de voir que 2 milliards sont injectés, ça peut être positif. Par contre, quand on fouille un peu puis qu'on voit que la famille Beaudoin de Bombardier n'ajoute pas un sou dans la division CSeries, habituellement, les gens d'affaires n'aiment pas beaucoup, là, des entreprises qui sont contrôlées...

M. Robillard (Alexandre) : Mais que la gestion soit entre les mains des gouvernements...

M. Legault : Bien, c'est ça, là. C'est qu'on dit dans le fond : Daniel Johnson va être président du conseil d'administration, puis là on va avoir Justin Trudeau puis Philippe Couillard qui vont être en contrôle, là, sur le nombre d'actions...

M. Robillard (Alexandre) : Mais c'est quoi, le problème? C'est parce qu'ils ne connaissent pas assez ça, selon vous? C'est quoi le...

M. Legault : Bien, je ne sais pas. Je ne pense pas que M. Trudeau puis M. Couillard aient une grande expertise en aviation, là.

M. Robillard (Alexandre) : D'accord. Qu'est-ce que vous pensez du fait qu'hier Mme la ministre de l'Économie, Mme Anglade, a fixé à 300, comme un minimum, 300 commandes fermes, le nombre de... d'ici aux premières livraisons de la série C, alors que M. Bellemare, l'été passé, avait dit que cet objectif-là n'était pas nécessairement aussi clair que ça?

M. Legault : Bon, d'abord, là, remettons les choses en perspective, hein? À ce que je sache, là, pour l'instant, il y a 238 commandes chez Bombardier pour la série C. Chez les deux compétiteurs, Boeing 737 puis Airbus 319, il y en a à peu près 3 000 dans chacun des cas. O.K.? Donc, 300, là, c'est un dixième des deux compétiteurs.

Moi, je continue à penser qu'en mettant tous nos oeufs dans cette division-là on prend des grands risques parce qu'on se bat contre des entreprises qui vendent des avions de 100 places, 200 places, 300 places, 400 places, puis Bombardier a juste un avion de 120 places. Donc, ça aussi, ça joue quand on vient pour vendre les avions. Donc, moi, je pense actuellement, là, qu'avec 300, là, on n'est pas sortis du bois, là.

M. Robillard (Alexandre) : Mais qu'elle mette la barre plus haut que Bombardier...

M. Legault : Bien, moi, je peux comprendre que le président de Bombardier ne veut pas mettre de barre du tout, là, mais je ne trouve pas qu'elle met la barre si haut que ça, là, à 300, là, qui est 10 % des deux compétiteurs, là.

M. Robillard (Alexandre) : ...qui ne disent pas la même chose.

M. Legault : Bien, je comprends, j'ai déjà été président d'une compagnie. On ne fait pas exprès pour créer des attentes. C'est comme en politique, on ne fait pas exprès pour créer des attentes ou on les met les plus basses possible pour essayer de les dépasser. C'est la même chose avec les dirigeants de Bombardier.

La Modératrice : Merci. On va prendre une petite dernière question en français. Raquel, je m'excuse, juste après... Régys Caron...

M. Caron (Régys) : ...

La Modératrice : Ah! O.K. Bon, parfait.

Mme Fletcher (Raquel) : Now that the March 17th budget is confirmed, can you just comment on what you'd like to see in the budget?

M. Legault : OK, I would like to see three things. First, I would like to see cuts in income taxes of people. Right now, since Mr. Couillard is Prime Minister, we have seen an increase of... average of $1,500 per family. So it's about time we decrease income taxes, not in 2017, right now, starting on April 1st 2016.

Second, we need to have an economic plan where clearly we agree to help some companies in Québec, but in exchange for requirements to have a certain number of employees or adding a certain number of employees. And thirdly, we need an important reinvestment in education, first to fight against the dropout rates and, second, for the maintenance of our schools.

Mme Fletcher (Raquel) :Do you think that the Government should take on a deficit in order to stimulate the economy?

M. Legault : I think, right now, we have to remember first that we plan, for next year, a surplus of $2.2 billion. We plan to use 100% of this surplus to reduce the debt via the Fonds des générations. We think at this time, with the actual situation of the Québec economy, we should take a part of this surplus to reduce income taxes, because it's urgent that we help our economy and we have to remember that consumption represents 60% of the Québec GDP. So it's important, and clearly, right now, in the retail business, right now, they are in problem.

Mme Fletcher (Raquel) :OK, but you do think that the government should maintain a balanced budget. You're not asking that the…

M. Legault : Yes, but when I say a balanced budget, it's not taking into consideration the Fonds des générations. So when you look at revenue minus expenses, it should be balanced. Right now, we're planning to have a surplus of $2.2 billion that'll be put to reduce the debt. We think, at this time, that we first have to create wealth before reducing the debt. At this time, it's urgent that we help Quebeckers in reducing their income taxes. C'est beau?

La Modératrice : Merci. Régys Caron, Journal de Québec.

M. Caron (Régys) : Merci, M. Legault. Le gouvernement… le ministre de l'Énergie envisage ou a signifié que la cimenterie McInnis pourrait avoir accès au Fonds vert si elle veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Est-ce que la CAQ… parce qu'ils ont déjà beaucoup d'argent du gouvernement. Est-ce que c'est admissible?

M. Legault : Non. Écoutez, déjà, le gouvernement puis la Caisse de dépôt ont investi 450 millions dans un projet qui va créer environ 200 emplois. Déjà, ça n'a pas de bon sens, c'est disproportionné. En plus, investir dans une nouvelle construction pour atteindre ou faire des changements environnementaux, je ne vois pas la raison qui justifierait l'utilisation du Fonds vert. Ce que ça me démontre, là, c'est que la famille Beaudoin-Bombardier, encore une fois, là, sont des très bons négociateurs.

M. Caron (Régys) : En terminant, M. Legault, je veux bien vous comprendre, en lien avec la question de ma collègue. Est-ce que vous venez de dire que le gouvernement du Québec devrait faire un budget équilibré, mais en empruntant au Fonds des générations? Je veux bien vous comprendre, là.

M. Legault : Non. Ce qu'on dit, c'est que l'année prochaine on prévoit un nouveau versement au Fonds des générations, donc on ne touche pas à l'argent qui est déjà dans le Fonds des générations. Nous, on propose, puis c'est ce qu'on a proposé lors de notre caucus, d'utiliser 1,7 milliard du 2,2 milliards de surplus qui est prévu pour être versé au Fonds des générations, de l'utiliser pour réduire les impôts des particuliers de 500 $ par personne, pour relancer l'économie, pour augmenter les revenus. Et on croit que ça sera plus facile d'atteindre l'objectif en 2025 d'avoir 45 % de la dette en pourcentage du PIB. Actuellement, on n'atteindra pas cet objectif qui est dans le Fonds des générations parce que c'est la dette en pourcentage du PIB. Or, actuellement, le PIB augmente beaucoup moins vite que ce qui était prévu dans le Fonds des générations. Donc, on ne peut pas juste agir sur le numérateur, il faut agir aussi sur le dénominateur puis il faut le faire en réduisant les impôts.

M. Caron (Régys) : Donc, il faut réduire les paiements au Fonds des générations.

M. Legault : Pour l'année qui vient, oui.

M. Caron (Régys) : D'accord.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 9 h 8)

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