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Point de presse de M. Simon Jolin-Barrette, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de justice

Version finale

Thursday, March 31, 2016, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-trois minutes)

M. Jolin-Barrette : Alors, bonjour à tous. Aujourd'hui, je suis en présence de Mme Caroline Fortin, de Mme Diane Poitras, de Mme Raymonde Blouin ainsi que de M. Pierre Morin du Mouvement Retrouvailles.

Aujourd'hui, on fait le point sur l'adoption au Québec. Dans le Code civil du Québec, il n'y a qu'une seule forme d'adoption qui est permise au Québec, c'est l'adoption plénière. C'est ce qui régit l'adoption, qui peut être adopté, qui peut adopter, comment est-ce que les modalités de l'adoption fonctionnent et, dans le fond, toutes les règles entourant sont prévues dans le Code civil du Québec. Par contre, l'adoption plénière prévoit, d'une part, la rupture définitive du lien de filiation entre l'enfant adopté et ses parents biologiques et, deuxièmement, les règles entourant l'adoption plénière... est basée sur la règle générale de la confidentialité des dossiers d'adoption et des renseignements, sauf les exceptions qui sont prévues au Code civil du Québec pour les retrouvailles, mais c'est extrêmement limité.

Donc, en résumé, l'adoption plénière au Québec institue une nouvelle filiation pour les gens qui sont adoptés par leurs parents adoptifs. On vient complètement supprimer du certificat de naissance les parents biologiques. Ça fait en sorte que les gens qui sont adoptés se retrouvent avec une toute nouvelle filiation, et on ne connaît pas ces parents d'origine. Et il y a une très grande confidentialité qui entoure les dossiers d'adoption des gens qui ont été adoptés. Et ça, c'est contraire à certaines autres juridictions au Canada et aussi dans les autres pays où on permet différentes formes d'adoption, où on n'est pas uniquement sur l'adoption plénière, mais on se retrouve avec une adoption qui est parfois ouverte, également avec une adoption où le lien de filiation n'est pas rompu. On parle, à ce moment-là, d'adoption simple.

Donc, il y a plusieurs experts qui confirment que le fait de connaître ses origines est un besoin fondamental de la personnalité humaine. Et nous, à la CAQ, nous croyons qu'une personne adoptée, dans un premier temps, devrait pouvoir connaître son statut d'adopté, qu'elle devrait avoir accès à sa filiation d'origine et qu'elle puisse avoir également accès à ses antécédents médicaux de sa famille d'origine. Et on est très clairs, nous, à la Coalition avenir Québec, on ne souhaite pas remettre en cause la question des vetos de contact, du droit à la vie privée, ni forcer la rencontre entre les personnes adoptées et leurs parents biologiques, mais, par contre, on veut vraiment adapter le cadre juridique de l'adoption à la réalité des besoins des personnes qui ont été adoptées, que ces gens-là puissent connaître leur identité, puissent connaître leurs racines et puissent connaître également les antécédents médicaux de leurs familles d'origine.

Et, vous savez, le temps presse vraiment. Il y a beaucoup de gens qui ont été adoptés dans les années 40, dans les années 50, dans les années 60, qui se retrouvent au crépuscule de leur vie, et qui souhaitent véritablement connaître leurs origines. C'est fondamental, le droit à l'identité, c'est un droit qui doit être respecté au Québec, et la législation doit être changée afin de favoriser le fait de connaître son identité.

Donc, les personnes adoptées doivent avoir les mêmes droits et les mêmes informations que les personnes non adoptées, les gens qui se retrouvent dans leur famille biologique.

Et le Protecteur du citoyen mentionnait aussi et abondait dans le même sens en affirmant que la méconnaissance des antécédents médicaux peut avoir des répercussions sur l'état de santé d'une personne même en l'absence de préjudices, c'est-à-dire même le Protecteur du citoyen a identifié cette problématique-là, le fait de ne pas connaître les antécédents médicaux de sa famille d'origine. Et ça a pour conséquence aussi, vous savez, lorsque vous référez à des antécédents médicaux sans même connaître l'historique de votre famille biologique, bien, vous pouvez vous référer à des mauvais antécédents médicaux, aggravant d'autant plus votre situation médicale. Et pour nous, à la CAQ, c'est un non-sens que les antécédents médicaux ne soient pas divulgués aux individus qui ont été adoptés. Les antécédents devraient être facilement et rapidement accessibles.

Donc, nous, nous croyons qu'on a besoin d'une modernisation du régime juridique de l'adoption au Québec. Et ce n'est plus adapté aux réalités sociales de la société québécoise, à la réalité familiale des familles du Québec.

Donc, la société québécoise a grandement évolué au cours des dernières années, et le cadre de l'adoption ne répond pas aux motifs que l'on pourrait qualifier d'une autre époque, le cadre est adapté à une autre réalité. Et maintenant les gens ont le droit et devraient avoir le droit de connaître leurs origines. Il est temps que ça change véritablement.

Et, vous savez, le dossier de l'adoption, c'est le dossier dont la ministre de la Justice est responsable. Je suis désolé de le dire, mais la ministre de la Justice est dans l'inaction la plus complète. Ça fait maintenant deux ans qu'elle est en poste, la ministre de la Justice. Le dossier était sur son bureau à son arrivée au pouvoir, en 2014, et rien n'a été fait de sa part. Les gens qui sont avec moi aujourd'hui attendent de la part de la ministre de la Justice qu'elle agisse dans les meilleurs délais.

Vous savez, ce n'est pas parce que la ministre de la Justice, Mme Vallée, n'avait pas d'inspiration pour agir et déposer un projet de loi pour régler cette situation-là et pour permettre aux gens qui ont été adoptés de connaître leur origine et de connaître leurs antécédents médicaux.

En 2008, il y a un projet de loi qui avait été déposé par l'ADQ à l'époque, par M. Éric Laporte, le député de L'Assomption de l'époque.

En 2010, la ministre libérale de la Justice, Mme Kathleen Weil, qui est actuellement ministre de l'Immigration, avait déposé un avant-projet de loi et avait tenu des consultations.

En 2012, le ministre libéral Jean-Marc Fournier, à l'époque il était ministre de la Justice, a déposé le projet de loi n° 81 qui établissait un nouveau cadre juridique pour les personnes adoptées. Le projet de loi est mort au feuilleton.

En 2013, le ministre St-Arnaud, un ministre péquiste de la Justice, a déposé un projet de loi, le projet de loi n° 47, qui reprenait les grandes lignes du projet de loi n° 81.

Donc, la ministre de la Justice ne peut pas absolument justifier son inaction. On se retrouve dans une situation où elle se tourne les pouces, et la connaissance des origines est fondamentale pour les personnes adoptées. Il est temps que la ministre de la Justice bouge, il est temps qu'elle agisse, et on attend après elle. Elle peut s'inspirer des différents projets de loi qui ont été déposés. Les gens, les personnes adoptées attendent après la ministre de la Justice.

Et, vous savez, on dirait que c'est symptomatique de la part de la ministre de la Justice au niveau des différents dossiers. On parle aujourd'hui de l'adoption, des dossiers qui traînent en matière d'adoption, que la réforme n'a pas été présentée encore à ce jour, deux ans après... vous savez, ça va être la semaine prochaine que ça va faire deux ans que le gouvernement libéral a été élu, que Stéphanie Vallée s'est fait octroyer ses fonctions de ministre de la Justice, mais on parle également du dossier des délais de prescription en matière d'agressions sexuelles. Au moment où elle est entrée en poste, en 2014, ce dossier-là était sur son bureau, et elle n'a pas agi non plus. Et on parle également du dossier en matière de la réforme du droit de la famille, qui a été déposé en juin 2015, et la ministre de la Justice n'a toujours pas agi.

Donc, on se retrouve dans une situation où il y a une inaction complète de la ministre de la Justice. Les gens attendent, on parle véritablement de leur vie, de leur identité. Les gens qui ont été adoptés ont le droit de connaître leur origine et de retrouver leurs racines.

Donc, maintenant, je vais passer la parole à Mme Caroline Fortin du

Mouvement Retrouvailles. Mme Fortin.

Mme Fortin (Caroline) : Alors, bonjour à tous. Premièrement, j'aimerais remercier M. Simon Jolin-Barrette, député de Borduas, porte-parole en matière de justice du deuxième parti de l'opposition, et toute son équipe pour l'opportunité que nous avons de vous adresser quelques mots aujourd'hui sur l'inactivité de la ministre de la Justice et du gouvernement concernant le dépôt d'un projet de loi apportant de nouvelles dispositions législatives en matière de renseignements personnels dans les dossiers d'adoption.

En tant que présidente du Mouvement Retrouvailles, organisme sans but lucratif qui oeuvre dans le monde du post-adoption et des retrouvailles depuis 1983 et qui se débat pour faire reconnaître le droit à l'identité, je parle au nom des personnes concernées par la clause de confidentialité qui se rattache aux dossiers d'adoption, plus précisément aux adoptions du passé. Au Québec, 1,3 million de personnes sont directement concernées, soit 300 000 enfants devenus adultes, 600 000 parents d'origine et 400 000 parents adoptifs, sans compter les grands-parents, les frères, les soeurs, oncles, tantes et tous les descendants.

Le temps est venu, pour ne pas dire dépassé, de permettre aux milliers de gens en attente d'avoir accès à leur identité d'origine et, pour les parents qui ont confié quelque 300 000 enfants à l'adoption, de savoir la vérité sur cet enfant qu'ils ont dû confier à l'adoption bien malgré eux. Toute personne sur cette terre a droit de connaître son identité, adoptée ou non. Malheureusement, au Québec, ce droit est enlevé par l'adoption. Il est urgent de voir à ce que la divulgation des informations nominatives prime désormais. Malheureusement, force est de constater que ce dossier important semble échapper à Mme Stéphanie Vallée, ministre de la Justice.

Ses prédécesseurs, MM. Fournier et St-Arnaud, ont posé des gestes concrets pour apporter des modifications législatives en matière d'adoption, d'antécédents biologiques et d'identité pour les 300 000 personnes ayant été confiées à l'adoption et pour le double des parents biologiques concernés par cette difficile décision prise dans le passé. Des projets de loi ont été déposés en 2012 et 2013, et, comme l'a mentionné M. Jolin-Barrette, M. Laporte avait également déposé un projet quelques années avant.

Qu'attendez-vous, Mme la ministre, pour déposer celui qui semble d'une très grande importance à vos yeux, lorsque quelqu'un de votre cabinet ou du ministre daigne nous rappeler, mais qui demeure irréalisé? Nous avons eu la chance de vous rencontrer, Mme Vallée, lorsque vous étiez dans l'opposition, et vous étiez très ouverte aux changements. Depuis avril 2014, aucune ouverture possible. Plusieurs personnes concernées vous ont écrit et ont reçu la même réponse, soit que vous êtes très sensible à ce dossier complexe et que les travaux se poursuivent afin de proposer l'adoption d'un projet de loi dès que les circonstances le permettront. Oui, ce dossier est complexe, mais, comme des dizaines de légistes, d'avocats, de comités, et quoi encore, ont révisé plus d'une fois ces lois, quelles sont les circonstances qui vous permettront de déposer ce projet de loi?

Il ne s'agit pas ici de refaire le monde, il s'agit tout simplement de remettre à qui de droit son identité, ses origines. Cette identité a été enlevée automatiquement lors du jugement d'adoption. Des certificats de baptême faussement légalisés ont été émis dans les paroisses où ces enfants ont été adoptés. Des renseignements erronés ont été volontairement inscrits dans certains dossiers pour brouiller les pistes. Il est réellement temps que la vérité soit rétablie. On ne peut refaire le passé, mais on peut corriger les erreurs et prévenir pour l'avenir. Est-il normal de laisser en héritage à nos enfants, nos petits-enfants et à toutes les générations qui suivront de fausses informations concernant notre naissance? C'est apporter bien peu de valeur à la naissance d'un individu.

Dans un premier temps, il faut instaurer un processus administratif plus élargi afin que chacun puisse connaître son statut d'adopté. Encore en 2016, plusieurs personnes ignorent ce fait. Il est urgent d'ouvrir les dossiers d'adoption du passé pour permettre à ceux et celles qui le désirent de connaître leur identité, leurs origines. Ces renseignements sont contenus au dossier d'adoption et, sans le consentement de la partie recherchée, ils demeurent sous scellé. Les centres jeunesse du Québec détiennent des informations, mais la loi ne leur permet pas de les délivrer, comme il est fait ailleurs dans plusieurs provinces du Canada, États américains ou autres pays. Malheureusement, avec toutes ces années d'attente, pour plusieurs personnes adoptées, il est déjà trop tard. Leurs mères sont déjà décédées et leurs fratries d'origine quittent les unes après les autres. Dans bien des cas, plusieurs adoptés ne pourront même pas compter sur leur fratrie pour entendre parler de leur famille.

L'histoire d'un peuple commence avec la naissance de chaque être humain. L'identité d'un individu, c'est la base de tout, l'ADN est là pour le prouver. Il est certain qu'une éventuelle loi pourrait prévoir une période moratoire d'environ 12 mois pendant laquelle les gens pourront placer un veto d'information et de contact si désiré. Mais, après cette période, seul un veto de contact pourrait être placé au dossier. Différentes autres dispositions législatives devront être prévues en cas de décès, en cas de personne introuvable ou en cas de refus et en... de refus enregistré antérieurement et pour l'accès aux antécédents médicaux dans certains cas. Mais tout ceci a déjà été étudié et commenté. Il s'agit uniquement de dépoussiérer ce qui dort sur une tablette.

En terminant, j'aimerais citer le fondateur de The Gazette, Théophraste Renaudot : «La rétention de l'information est une forme de constipation du savoir.» Il est donc grand temps de relâcher les renseignements pour que tous sachent la vérité. Merci.

M. Jolin-Barrette : Merci. Oui, je vais juste compléter. Merci, Mme Fortin. Donc, juste vous rappeler qu'en juin 2014, en commission parlementaire, la ministre de la Justice, Mme Vallée, avait dit qu'elle ne se sentait pas à l'aise de reporter le projet de loi sur l'adoption et qu'elle ne voudrait pas mettre le dossier de l'adoption sur la glace. Manifestement, ce qu'on constate depuis son arrivée au pouvoir, c'est qu'elle l'a fait, elle l'a mis sur la glace, bien malheureusement. Ses prédécesseurs, ses deux prédécesseurs, même ses trois prédécesseurs avaient travaillé le dossier, ils étaient arrivés avec une pièce législative pour moderniser le régime québécois d'adoption.

Aujourd'hui, vous pouvez le constater, les gens qui sont avec moi veulent savoir, veulent connaître leurs origines. On est dans une société assez mature aujourd'hui pour réussir à en parler, à en discuter en commission parlementaire, et j'invite véritablement la ministre de la Justice à déposer rapidement un projet de loi inspiré des projets de loi précédents de façon à répondre véritablement aux aspirations, aux besoins des gens qui ont été adoptés. Donc, nous, nous serons prêts à travailler en collaboration de façon à adopter un projet de loi qui va répondre aux besoins des gens et de façon à ce que les personnes adoptées puissent connaître leurs origines et leur dossier médical.

Donc, je vais maintenant inviter les gens à vous adresser la parole.

Mme Poitras (Diane) : Mme la ministre, ouvrez nos dossiers, ouvrez votre coeur. Je ne veux pas laisser un héritage d'ignorance à mes enfants et à mes petits-enfants. Ce n'est pas vrai que je viens de nulle part et je ne suis pas un mystère de l'incarnation.

J'ai un message pour vous : Peu importe la vérité, on ne devrait jamais mentir à un enfant à propos de ses origines. Un peu d'humanisme, s'il vous plaît. Mon nom, c'est Diane Poitras. Ma mère est d'origine polonaise, elle est arrivée enceinte au Canada dans la première vague d'immigration suite à la Deuxième Guerre mondiale. J'ai été coupée de mes parents, de mes ancêtres, de ma culture, de mon pays, d'une certaine façon, et je ne peux transmettre à mes enfants la vérité. J'en ai assez des mensonges, des documents falsifiés. Mon coeur est polonais. Je porte dans mon coeur tout l'amour pour mes parents adoptifs. Je les ai adorés, ils m'ont adorée, mais mes racines me manquent.

Si vous étiez adopté, vous, voudriez-vous savoir? Est-ce que les lois sont faites seulement pour les gens qui les connaissent, qui les font et qui savent les contourner? Nous sommes des simples citoyens, nous payons des impôts. Mes origines, c'est à moi; ma naissance, c'est à moi. S'il vous plaît, ouvrez votre coeur.

M. Morin (Pierre) : Oui, Mme Vallée, je pense qu'il est temps que le Québec s'occupe de la loi aussi pour les adoptés, parce que tout le monde vieillit, il y a beaucoup de nos parents qui sont décédés, puis, si on ne veut pas être une des dernières provinces à lever le voile sur l'adoption, sur les secrets de l'adoption, je pense qu'il faut vous presser de le faire. Merci.

Mme Blouin (Raymonde) : Rendez aux adoptés ce qui appartient aux adoptés : leur véritable identité de naissance. Je veux connaître mon histoire pour la laisser à mes enfants, à mes petits-enfants et à mes arrière-petits-enfants. J'ai 82 ans, il est temps que je sache. Merci.

Une voix : On va passer à la période des questions.

Mme Fletcher (Raquel) : Mme Fortin, in English. Can you explain why it's so important that this law be changed?

Mme Fortin (Caroline) : OK. Well, it's very important because a lot of people in the Province of Québec don't know their identity, OK? It's a right that each human have. And, if you are an adoptee, an adopted… adoptee, sorry, if you are an adoptee, you can't have this information if you don't have the consent of the birth parents.

Mme Fletcher (Raquel) : And what are you asking for today?

Mme Fortin (Caroline) : What we are asking for today is to have open adoption files. That's it.

Mme Fletcher (Raquel) :You said that you've been fighting since 2008. Why do you think it's taking so long for the Government to…

Mme Fortin (Caroline) : I really would like to give you an answer, but I don't know the answer. Seriously, I don't know. In other provinces of Canada… We are, with Nova Scotia and New Brunswick, the only provinces that it's still with sealed adoption records. So it's not right to keep this information in sealed files.

M. Jolin-Barrette : Maybe, if I can add something, you know, there were three legislations that were put on the floor of the Chamber. So now we can all work together with Mrs. Justice Vallée to really go forward and make our legislation, our Québec legislation be on the will and on the behalf of the people who live with that situation. So it's now time to make some action, and we ask Mrs. Justice Vallée to make justice and also to make some action right now. It's time.

Mme Fletcher (Raquel) : Can you also comment on the sale of St-Hubert? This morning, we heard about that. Do you have a comment?

M. Jolin-Barrette : Mr. Legault will comment later today. So I will leave you with the declaration of Mr. Legault.

Mme Fletcher (Raquel) : And does anyone else speak English?

Une voix : Parlez-vous anglais?

Une voix : Non, pas assez pour ça.

Des voix : Merci.

(Fin à 10 h 53)

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