(Neuf heures quarante-trois minutes)
M. Pagé
: Alors,
bonjour à tous et à toutes. Comme vous l'avez vu aujourd'hui dans La Presse,
la saga des CPE se poursuit encore une fois. Et malheureusement on avait dit,
il y a quelque temps, qu'on demanderait aux parents de payer plus cher pour
avoir moins de services, maintenant on apprend que le fameux 41 millions
qui devait servir à offrir un minimum de services pour l'année de transition...
que de ce 41 millions, 18 millions devraient servir pour se payer des
consultants, se payer des consultants quand pourtant les associations peuvent
faire ce travail, quand pourtant les gens qui administrent les CPE sont en
place depuis souvent 10 ou 20 ans — on sait que le réseau existe
maintenant depuis 20 ans.
Donc, nous, ce que l'on dit, c'est que
cette directive n'est pas nécessaire. Cette somme d'argent doit servir à autre
chose. Cette somme d'argent doit servir, effectivement, à offrir des services
aux enfants et non à payer des consultants. Et à cet égard, si aujourd'hui on
est pris dans cet imbroglio, dans cette saga qui se poursuit à l'égard des CPE,
c'est tout simplement que, dès le départ, le ministre et le cabinet du ministère
de la Famille n'a pas été transparent avec l'entente dont on... l'entente qui
s'est passée entre la fédération québécoise, le conseil québécois et le ministère...
et le ministre. Alors, cette entente en catimini fait en sorte aujourd'hui
qu'on se retrouve avec des directives dont personne n'avait vu venir et qui
horripilent tout le monde.
Alors, ce que l'on demande aujourd'hui au ministre,
c'est de rendre cette entente transparente, de la rendre publique pour qu'on
sache exactement vers quoi on s'en va pour que les gens connaissent de quelle
façon on pourrait utiliser correctement cet argent pour offrir du service aux
enfants. Et, d'autre part, ce que l'on dit, c'est que ces gens font déjà un
excellent travail, ils ont l'expérience suffisante, ils ont leur association à
qui ils peuvent se référer pour mieux gérer leur entreprise et à tous égards,
tant pour le service de la cuisinière, le service-conseil pédagogique ou encore
le service de... pour une meilleure gestion. Donc, on demande au ministre
d'être plus transparent, de rendre publique cette entente et que cet argent, ce
18 millions n'aille pas pour des services de consultants, mais aille directement
pour le service aux enfants. Je vous remercie.
M. Vigneault (Nicolas) : Dans
le contexte de la saga, justement, est-ce que c'est décevant de voir ça, que, finalement,
on aille du côté des consultants plutôt que d'offrir les services aux enfants?
M. Pagé
: Bien, tout à
fait, c'est assez insultant parce que déjà qu'on a coupé plus de
400 millions au cours des 10 dernières années, on nous impose un
nouveau 120 millions dont 60 sera réparti dans les différentes associations
pour la prochaine année pour atténuer cette coupure de 120 millions. Et
là, du 60, on nous dit : Bien, il y en a 18 qui va aller pour payer des
consultants. Nous, on dit : Cet argent-là ne doit pas aller vers des
consultants, doit aller vers le service aux enfants, d'autant plus qu'on
demande aux parents de payer plus cher pour moins de services.
M. Vigneault (Nicolas) : Est-ce
que vous voyez cette entente-là ou cette volonté-là du gouvernement comme un
désaveu au réseau, à savoir qu'on n'est pas capable de se gérer? Ça semble
être...
M. Pagé
: Je pense
qu'il faut comprendre que le gouvernement a fait un choix du privé, a fait un
choix des garderies commerciales, et c'est comme s'il désavouait, effectivement,
son réseau quand pourtant son réseau fait un excellent travail. On est cités
partout à travers le monde. Les gens sont compétents, ils sont en place,
souvent, depuis 10, même 20 ans, alors je pense qu'ils ont toutes les
compétences requises. Ils ont les références requises également avec leur association
pour assurer une saine gestion de leurs centres de la petite enfance. Et je
vous rappellerai à la fois que les centres de la petite enfance sont aussi
gérés par une organisation très démocratique qui s'appelle les conseils
d'administration gérés par des parents. Et je vais vous dire que, quand on
regarde qui sont autour de ces conseils d'administration, c'est souvent des
gens très, très, très compétents. Alors, on remet en cause une gestion qui
fonctionne bien, un exercice démocratique qui fonctionne bien. Merci.
(Fin à 9 h 47)