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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins

Version finale

Tuesday, April 26, 2016, 13 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures vingt-sept minutes)

La Modératrice : Bonjour à tous. Alors, on va commencer avec une déclaration de Mme Diane Lamarre, députée de Taillon, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins. Il va y avoir Mme Line Bélanger, membre du forum citoyen du Commissaire à la santé et au bien-être et initiatrice de la coalition; le Dre Yun Jen, de l'Association médicale du Québec; Ginette Plamondon, de l'AREQ; Donald Tremblay de l'AQRP; Claire Montour, de la CSQ; et Ginette Langlois, de la CSN.

Mme Lamarre : Merci. Alors, bonjour. Vous constatez que plusieurs organismes, plusieurs personnes se sont mobilisés aujourd'hui pour soutenir le maintien du Commissaire à la santé et au bien-être. Cette institution, elle est vraiment une sentinelle pour le système de santé. Elle a, de façon transversale, la responsabilité de mesurer la performance de différentes initiatives, de différents programmes au niveau de notre système de santé. Et on ne peut trouver, dans les raisons que le ministre évoque, une justification appropriée pour l'abolition de l'indépendance du Commissaire à la santé et au bien-être, qui a été, rappelons-le, créé par l'actuel premier ministre parce qu'il jugeait justement qu'on avait besoin d'avoir des voix qui étaient plus neutres, des voix qui étaient objectives par rapport au système de santé.

Alors, je veux souligner la présence de toutes les personnes qui m'entourent, la diversité également de leurs représentations. Ces personnes représentent des organismes de la société civile, mais également des groupes de citoyens, de patients, des groupes de médecins, des groupes de différents professionnels, parce que d'autres professionnels sont également préoccupés.

Quand on regarde les mandats sur lesquels le Commissaire à la santé travaillait, eh bien, c'est encore plus nécessaire de se poser des questions. Il avait sur sa planche à dessin la perspective d'évaluer les CHSLD, d'évaluer les urgences et d'évaluer la rémunération des médecins. Alors, les arguments du ministre ne sont pas là pour justifier et expliquer sa décision. Et, puisque le ministre a une immense confiance dans la performance de ses réformes, on s'étonne de le voir abolir systématiquement tous les organismes qui sont susceptibles de mesurer l'impact de ces réformes. Et, si c'était si bon que ça, bien, il pourrait nous donner de bons résultats, il pourrait nous démontrer la valeur ajoutée de sa réforme. Alors, pourquoi cette résistance du ministre?

Je pense qu'on a tout lieu de s'inquiéter, de se poser des questions, et je pense qu'on est nombreux à le faire et que le ministre doit écouter la population du Québec, qui est très bien représentée par les différentes personnes qui m'accompagnent aujourd'hui.

Alors, je laisse tout de suite la parole à Mme Line Bélanger, qui a eu l'initiative de créer cette coalition pour exprimer clairement au ministre le désaccord par rapport à l'abolition du Commissaire à la santé et au bien-être. Mme Bélanger.

Mme Bélanger (Line) : Donc, dès que j'ai pris connaissance du projet du gouvernement du Québec d'abolir le poste de Commissaire à la santé et au bien-être, je suis littéralement tombée en bas de ma chaise. Sachant que le commissaire a pour mission d'apporter un éclairage pertinent aux débats publics et à la prise de décisions gouvernementales dans le but de contribuer à l'amélioration de l'état de santé et de bien-être des Québécois et Québécoises, je suis en droit de m'inquiéter de la disparition imminente de celui que je considère comme le Vérificateur général, mais pour la santé, et même plus qu'un simple vérificateur général. Bien, la fonction est importante, mais, celle-là, elle est encore bonifiée par rapport au Vérificateur général.

Alors que bientôt près de la moitié du budget du Québec sera investi en santé, il est inacceptable de nous passer de la seule personne qui puisse s'assurer que l'argent que nous versons en santé et services sociaux par nos taxes et nos impôts soit utilisé de façon judicieuse. À mon avis, c'est une décision bâclée, prise sur des arguments très discutables.

Premièrement, on nous dit qu'il y aura des économies. Or, puisque la plus grande dépense reliée au commissaire représente le salaire des employées et que celles-ci... parce qu'habituellement la plupart... en fait, la majorité, ce sont des femmes, encore une fois. Elles ont une sécurité d'emploi et elles seront replacées à l'intérieur de la fonction publique. Donc, pour moi, il s'agit d'économie de bouts de chandelles.

Ensuite, on nous dit que d'autres organismes peuvent faire le même travail. Encore selon moi, c'est tout faux. À ce jour, personne ne jouit des compétences, de l'indépendance et des moyens nécessaires pour mener à bien les activités du commissaire. Et le ministre de la Santé n'a donné aucune explication supplémentaire, aucun plan réaliste pour le remplacer.

Après avoir lu beaucoup de communiqués de presse, de lettres ouvertes, d'éditoriaux à ce sujet et voyant que rien ne bouge, j'ai décidé de mettre sur pied cette coalition. Rapidement, et avec enthousiasme, et malgré le peu de temps mis à notre disposition, plusieurs ont joint la coalition et beaucoup d'autres ont offert leur appui au commissaire ou leur collaboration à la coalition, et je les en remercie du fond du coeur.

En abolissant le commissaire, le gouvernement élimine également le Forum de consultation formé de citoyens de toutes les régions du Québec. Nulle part ailleurs qu'au Forum de consultation, dans l'administration publique québécoise comme dans l'ensemble du Canada, les citoyens que nous sommes peuvent délibérer avec une telle liberté d'enjeux de société aussi graves que la santé et le bien-être de tous.

Je voudrais maintenant m'adresser au Dr Philippe Couillard. Non, je ne veux pas m'adresser au premier ministre parce que, selon les témoignages que j'ai recueillis dans les derniers jours, lorsqu'on s'adresse au Dr Couillard, on est devant un homme qui fait preuve d'empathie, un homme qui est à l'écoute. Dr Couillard, écoutez bien. Notre coalition représente plus d'un demi-million de Québécoises et de Québécois de tout le territoire, de tous les milieux, citoyennes et citoyens, contribuables, travailleuses et travailleurs de la santé, les sages, nos aînés, les professionnels et utilisateurs de la santé. Ces gens vous demandent de garder le Commissaire à la santé et au bien-être sous sa forme actuelle et de lui accorder le budget nécessaire à son bon fonctionnement. Merci.

Mme Jen (Yun) : Bonjour. Je suis Dre Yun Jen, présidente de l'Association médicale du Québec et, au nom de la profession médicale, je demande au gouvernement que le bureau du Commissaire à la santé et au bien-être soit maintenu et que la décision d'abroger la loi sur le commissaire à la santé soit annulée.

L'Association médicale du Québec considère que le commissaire à la santé est la seule instance qui peut porter un regard global et faire des études objectives sur l'ensemble du système de santé québécois. Avec les transformations majeures qu'on vit actuellement, qui découlent des lois n° 10 et n° 20, le point de vue neutre du Commissaire à la santé est essentiel pour évaluer en toute indépendance l'effet réel de ces transformations et pour permettre à la profession médicale de mieux répondre aux besoins de la population.

M. Philippe Couillard, qui était ministre de la Santé lors de la création du bureau du commissaire, a lui-même déclaré, en 2003, que ce poste était, et je le cite, «fondamental pour l'analyse des décisions du ministère et du gouvernement». Le gouvernement actuel passe donc de cette nécessaire indépendance dans l'évaluation à l'élimination de tout regard critique sur ses politiques. Alors, il y a eu un revirement, et ce revirement vient après une série d'autres mesures qui ont été mises de l'avant avec le même objectif : éviter la critique.

Et ici, on fait référence aux mesures suivantes qui ont été mises en oeuvre dernièrement. On parle de l'élimination de toutes les associations d'établissement, dont l'Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux. On parle de la réforme du financement des groupes communautaires qui vise à taire certaines organisations parmi les plus critiques envers le gouvernement, comme l'Alliance des patients pour la santé et le Conseil pour la protection des malades. On parle de la réduction des budgets alloués aux instituts et aux autres groupes de même nature, qui donne au ministre un certain contrôle sur ces organismes. On parle de l'entrée en vigueur de nouvelles normes qui force désormais les organisations communautaires en santé à faire des rapports réguliers au Registre des lobbyistes. Et finalement on vient d'avoir l'abolition du Commissaire à la santé, qui est le dernier rempart.

Donc, au nom de l'Association médicale du Québec, je réitère l'importance de maintenir les activités du bureau du Commissaire à la santé et au bien-être. C'est la seule instance qui peut poser un regard objectif sur la transformation majeure qu'on vit actuellement dans le système de santé. Je vous remercie de votre attention.

Mme Plamondon (Ginette) : Bonjour. Je me présente. Donc, Ginette Plamondon, pour l'AREQ, l'AREQ étant l'Association des retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec. Notre association représente 57 000 personnes retraitées qui sont réparties sur l'ensemble du territoire québécois.

Nous sommes ici aujourd'hui parce que la santé des personnes aînées et la défense du système public de santé et de services sociaux constitue une de nos grandes priorités. C'est pourquoi nous avons été extrêmement déçus et surpris lorsque nous avons appris l'abolition du poste du Commissaire à la santé et au bien-être et du Forum de consultation qui y est rattaché.

Nous avons été surpris car il nous semble que la décision a été annoncée un peu en catimini, puisqu'elle était enfouie dans les renseignements additionnels du discours du budget, l'un des très nombreux et volumineux documents relatifs au budget provincial.

Nous avons aussi été déçus parce que le Commissaire à la santé constituait une source indépendante d'information et de pistes de solution à l'égard du réseau de la santé. Au cours des 10 dernières années, le commissaire a publié de nombreux rapports et mémoires, dont plusieurs jetaient un regard critique sur les décisions et les orientations gouvernementales. Jusqu'à récemment, il poursuivait des travaux sur la qualité de l'hébergement des personnes aînées. Il s'est aussi penché sur les soins à domicile, soit des enjeux extrêmement importants pour les aînés du Québec.

Le Commissaire à la santé réalisait un bon travail d'évaluation de notre système de santé en toute indépendance et à faible coût. Pour nous, son abolition est un non-sens, tant au plan administratif que budgétaire. Cette décision donne l'impression que le gouvernement n'apprécie guère les critiques et les remises en question. Pourtant, nous croyons qu'il est essentiel de mener des évaluations, surtout dans le secteur de la santé qui représente près de la moitié du budget du gouvernement du Québec.

Les investissements dans les soins à domicile, par exemple, font l'objet de beaux discours. Presque chaque année, on nous annonce 10 millions de plus ici, 60 millions par là, etc., mais, dans les faits, il est complexe de savoir si l'argent promis est au rendez-vous. On entend régulièrement les travailleurs du milieu de la santé déclarer que les budgets des services à domicile ont diminué. Il est donc difficile d'avoir un portrait juste de la situation.

Nous avons absolument besoin du regard neutre et indépendant du Commissaire à la santé et au bien-être pour nous éclairer. On voit mal comment le ministère de la Santé pourrait faire une évaluation objective et critique de son propre travail. Nous tenions donc à être ici en coalition pour dénoncer d'une même voix l'abolition du poste de commissaire et pour demander au gouvernement de revenir sur sa décision. Merci.

La Modératrice : M. Donald Tremblay.

M. Tremblay (Donald) : Alors, bonjour. Donald Tremblay, je suis le président de l'AQRP. Je représente 31 000 membres retraités de la fonction publique et parapublique. Notre mission : défendre les droits des aînés et des retraités.

Je ne répéterai pas ce que mes collègues viennent de dire, mais je veux rappeler cependant que le Commissaire à la santé a été créé par le premier ministre lui-même alors qu'il était ministre de la Santé. Comment se fait-il qu'en 2005, alors qu'il chantait les vertus, il vantait les vertus du Commissaire à la santé et de sa mission qui est d'apprécier, de consulter, d'informer et de recommander certaines choses par rapport à la santé et aux services sociaux, comment se fait-il qu'en 2005 c'était bon et qu'en 2016 ça ne devient plus bon?

On a été désolés de voir l'abolition du Commissaire à la santé, d'autant plus que ça s'est fait dans les recoins d'un budget, mais, en même temps, je dirais, pas tellement surpris compte tenu du type de gouvernance auquel le ministre Barrette nous a habitués depuis deux ans.

Alors, c'est un appel au premier ministre que nous faisons, oui, M. le Dr Couillard, mais aussi le premier ministre, de rappeler son ministre à l'ordre concernant le Commissaire à la santé et au bien-être et lui demander de revenir sur sa décision en maintenant les services tels qu'ils étaient actuellement.

La Modératrice : Mme Claire Montour.

Mme Montour (Claire) : Bonjour. Écoutez, je pense que, pour la Centrale des syndicats du Québec, la CSQ, c'est un net recul démocratique de vouloir abolir le poste de Commissaire à la santé et au bien-être. En ce sens, écoutez, le milieu de la santé, avec l'annonce... de nombreuses réformes très importantes ont des conséquences pour les travailleuses de la santé, les membres qu'on représente, infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes, entre autres, mais surtout pour les patients aussi dans les milieux, qu'on pense au communautaire, en santé mentale, en chirurgie, à l'urgence, partout, CHSLD. Ces réformes-là ont beaucoup, beaucoup d'impacts pour toutes ces personnes-là.

En ce sens, le poste de Commissaire à la santé est plus que nécessaire pour surveiller les conséquences, mais évaluer les impacts. On sait que comme premier ministre, le Dr Couillard et Dr Barrette ont annoncé haut et fort à la transparence. Bien, il y a un geste à cette transparence-là, c'est de maintenir le poste de Commissaire à la santé et au bien-être. En ce sens, les deux fédérations de la CSQ, la FSSSS et la FSQ, ont initié une pétition, qui est toujours en ligne, pour le maintien de ce poste-là.

Donc, s'il vous plaît, révisez votre position pour le maintien d'un secteur de la santé fort et public. Et il faut continuer les recherches, la surveillance et les impacts de toutes ces décisions-là.

Mme Langlois (Ginette) : Oui, bonjour. Je suis ici pour représenter la CSN. Pour nous, effectivement, se joindre à cette coalition et demander le maintien du Commissaire à la santé et au bien-être est un incontournable. Plusieurs l'ont nommé, on ne peut pas remplacer le commissaire par le Vérificateur général. Ils ne sont pas du tout, du tout dans les mêmes mandats. Le Commissaire santé et bien-être est là pour faire des recommandations neutres et indépendantes après analyse de différents secteurs, des spécialistes, des gens qui travaillent dans le réseau, des forums citoyens, pour voir comment améliorer notre réseau.

Donc, pour nous, à la CSN, le maintien des services publics de qualité à la population, c'est une priorité. Donc, évidemment, il faut garder cette fonction-là neutre. Et le prétexte d'économie d'argent, en prétendant que le Vérificateur général va faire le travail que le commissaire faisait, est, pour nous, uniquement un prétexte pour abolir toute source de dissidence. Ça a été nommé, le ministre n'aime pas la dissidence. On le voit, il s'ingère même dans la recherche. Certains chercheurs sont critiqués parce qu'ils ne disent pas comme le ministre. Donc, il y a une réforme qui est dangereuse, à notre avis, pour le maintien de services de qualité à la population.

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer à la période de questions.

Journaliste : Mme Lamarre, le ministre, ce matin, a évoqué, en répondant à une question d'un député de la CAQ, qu'il avait amené le programme de santé de la CAQ au gouvernement. Les gens qui vous accompagnent aujourd'hui demandent au premier ministre de ramener son ministre à l'ordre. Avez-vous l'impression que le ministre de la Santé fait ce qu'il veut, qu'il a carte blanche pour agir à sa guise comme ministre de la Santé?

Mme Lamarre : On a l'impression qu'actuellement le premier ministre, effectivement, lui donne carte blanche, parce que, presque systématiquement, le ministre Barrette déconstruit ce que le premier ministre avait mis en place. Et je rappelle que, dans le discours d'ouverture, le 21 mai 2014, le premier ministre avait clairement confirmé que nous serions dans un processus dorénavant d'évaluation continue. C'est ce qu'il avait affirmé.

Et on le voit, le ministre Barrette évacue, fait taire, muselle toute critique, tout organisme susceptible d'apporter un regard différent. Peut-être que ce serait un regard même commun, peut-être qu'il y aurait des commentaires favorables. Moi, j'ai un peu de difficulté avec le fait que le ministre rejette tout commentaire. C'est comme s'il avait vraiment la conviction que tous vont avoir des commentaires négatifs sur lui. Ce n'est pas normalement ce à quoi on s'attend. Il devrait y avoir des gens qui sont capables de prendre la mesure, en particulier quand il cible même les chercheurs. Il devrait y avoir des gens qui sont capables de prendre des mesures objectives, des données probantes et de démontrer.

Il est certain que c'est très difficile de le faire parce que le ministre impose des réformes à la pièce, sans nous présenter jamais son plan d'organisation. L'exemple de ses supercliniques qu'il a présenté hier, où clairement il est déjà en contradiction avec la Fédération des médecins omnipraticiens qui, eux, ne sont pas d'accord pour ouvrir le samedi soir et le dimanche soir pour être disponibles... Il y a énormément, donc, d'informations qui semblent venir tout simplement de l'initiative du ministre. Et il n'y a certainement pas de référence à des modèles qui existent actuellement, ne serait-ce que partiellement ailleurs au monde. Alors, la moitié du budget du Québec est un peu laissé à la bonne volonté d'un seul homme actuellement.

Journaliste : Mais que le ministre dise aux médecins : Vous devrez livrer la marchandise, vous devrez travailler selon les besoins des gens, est-ce que ce n'est pas souhaitable que le ministre de la Santé dise ça et ordonne aux médecins de travailler les fins de semaine, les soirs, selon les besoins des gens?

Mme Lamarre : Absolument, on est tout à fait d'accord avec ça. Ce qu'on ne comprend pas, c'est comment se fait-il qu'il n'ait pas convenu de ça avec la FMOQ avant de l'annoncer. Et je vous dirais qu'il existe déjà actuellement des cliniques-réseaux. Il en existe une cinquantaine, des mêmes cliniques qu'il prétend créer, là, actuellement, à qui on donne autour de 20 millions de dollars par année et qui ne rendent pas les services. Alors, nous, ce qu'on dit, c'est : Quels sont les mécanismes de suivi différents que le ministre va imposer actuellement à ces nouvelles cliniques?

Moi, ce que je vois spontanément, c'est qu'il y a de l'argent encore qui est envoyé, beaucoup d'argent, là. On parle de 60 000 $ au départ et puis ensuite de montants entre 80 000 $ et 320 000 $ par superclinique. On donne encore de l'argent avant d'avoir des résultats. Et quand est-ce qu'on va avoir la confirmation que les 20 000 visites ont eu lieu?

L'autre question qu'on peut se poser : D'où vont venir toutes les infirmières? Il y a entre six et 12 infirmières par superclinique. Alors, il va encore déshabiller les établissements publics, les hôpitaux, les CLSC, pour transférer ces professionnels dans le système privé. Il n'a pas répondu à ça.

Journaliste : Vous évoquez la disparition du Commissaire à la santé, mais il reste quand même le Vérificateur général qui peut porter un regard très critique sur ce qui se décide dans le réseau de santé, non?

Mme Lamarre : Ce sont deux excellents organismes. En fait, la Vérificatrice générale fait un travail colossal, mais il faut bien comprendre qu'elle prend un portrait. Elle prend un portrait, à un moment donné, de certains indicateurs davantage, habituellement, d'ordre financier, et le commissaire, lui, avait un mandat beaucoup plus organisation des soins et performance du système. Alors, cette performance, elle peut se qualifier en termes d'économie, ou de dépenses, ou de sommes moins bien utilisées, mais elle se qualifie aussi en termes d'accessibilité, de réponses à des besoins de la population. Quand on parle de soins à domicile, ce n'est pas la Vérificatrice générale qui va pouvoir nous donner les bons indicateurs.

Or, le ministre ne nous donne pas de cible, et je vous fais remarquer qu'il reporte tout ce qu'il annonce à 2018. Or, en 2018, il ne sera peut-être plus là. Alors, il ne sera pas là pour témoigner s'il a réussi ou non.

Une voix : ...

Mme Lamarre : C'est une année électorale, exactement. Merci.

(Fin à 13 h 49)

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