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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Tuesday, May 10, 2016, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente-deux minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Donc, mes premiers mots vont aller pour les victimes de la tragédie de Fort McMurray. Écoutez, les images qu'on a vues sont troublantes, surtout quand on pense aux résidents qui ont dû quitter rapidement leur maison sans espoir, dans certains cas, de revoir cette maison debout. Donc, on a vu, les Québécois sont sensibles à ce qui se passe là-bas, sont généreux. Puis évidemment, bien, toutes nos pensées sont avec les victimes. On est de toute solidarité et sympathie avec eux.

Je veux aussi profiter de l'occasion pour remercier Pierre Karl Péladeau pour sa contribution politique. Vous le savez, j'avais mes désaccords avec Pierre Karl, mais il reste que Pierre Karl Péladeau avait un passé d'entrepreneur, connaissait bien le monde des affaires. Et malheureusement il n'y en a pas assez à l'Assemblée nationale qui ont ce genre de profil.

Dans un autre ordre d'idées, bien, écoutez, course au leadership encore une fois au Parti québécois dans un contexte où, il faut bien le dire, le deux tiers des Québécois ne veulent pas d'un référendum sur la souveraineté. Donc, le PQ aura beau changer de chef régulièrement, la réalité va les rattraper. On est dans une situation où on va vivre encore, pendant les cinq prochains mois, des débats interminables sur la souveraineté du Québec. Et, pendant que le PQ se regarde le nombril, bien, on a un gouvernement libéral qui est sans ambition et on a un Québec qui tourne en rond, qui n'avance pas.

Donc, la CAQ ne va pas se laisser distraire par cette course au leadership. On va se concentrer sur trois priorités : l'éducation, l'économie puis défendre notre identité.

D'abord, vous l'avez vu au cours des dernières semaines, on a proposé un projet très concret : l'école de quatre à 18 ans. On veut que l'éducation redevienne une priorité. Ça n'a pas été la priorité du gouvernement Couillard depuis qu'il est là. Quand vous regardez les augmentations de budget à l'éducation depuis l'arrivée du gouvernement Couillard, bien, il n'y a pas eu, au-delà des coûts de système, d'investissement en éducation. Donc, c'est vraiment la résignation du gouvernement Couillard en éducation.

En économie, bien, écoutez, c'est le désastre. On l'a vu encore avec les résultats de vendredi dernier. Depuis un an, le Québec a perdu 9 500 emplois, puis, pendant la même période, l'Ontario en a créé 95 000. Donc, on ne peut pas mettre ça sur le dos du contexte économique. C'est vraiment un problème qui est propre au Québec. Le gouvernement de M. Couillard n'a pas de stratégie économique. Au-delà du papier puis des nominations, il ne se passe rien, puis les résultats ne sont pas là en économie.

Troisième dossier, l'identité. Bien, on l'a vu, M. Couillard continue, dans tous les dossiers qui touchent l'identité québécoise, à avoir un malaise, un malaise profond. Et il y a une urgence d'agir dans les trois dossiers : éducation, économie et protection de l'identité.

Donc, la CAQ va continuer de faire des propositions concrètes en éducation. La CAQ va continuer de proposer un nouveau modèle économique pour avoir plus d'investissement privé, plus d'emplois de qualité et une meilleure protection de nos sièges sociaux parce que, on voit, là, ça ne semble vraiment pas intéresser le gouvernement libéral, la protection des sièges sociaux. Puis évidemment on va revenir à la charge avec des propositions concrètes pour mieux défendre le français, pour mieux intégrer les nouveaux arrivants.

Donc, je termine en vous disant que, pendant que le PQ va se regarder le nombril puis parler de souveraineté, bien, nous, on va parler d'éducation, d'économie et de protection concrète de notre identité. On va continuer de proposer un projet qui est ambitieux mais réalisable. Donc, c'est ça que la CAQ va proposer au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

La Modératrice : Merci. Gilbert Lavoie, Le Soleil.

M. Lavoie (Gilbert) : Oui, bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Lavoie (Gilbert) : À partir du moment où deux tiers des Québécois ne veulent pas de référendum, est-ce que ça veut dire qu'il faut oublier l'objectif de souveraineté pour toujours?

M. Legault : Il y aura toujours, au Québec, des gens qui vont être souverainistes mais pas assez pour aspirer au pouvoir, pas assez pour espérer battre le monopole libéral. Puis on a un monopole libéral qui est en place depuis 2003, sauf pour une petite parenthèse attribuable au scandale de la construction. Et c'est ça qui doit être notre priorité, de battre le monopole libéral. Si on continue de se concentrer sur seulement le tiers des Québécois, on n'y arrivera pas.

M. Lavoie (Gilbert) : Mais le mot «toujours» est lourd de conséquences, mais est-ce que ça veut dire que, même s'il y aura toujours des souverainistes au Québec, il faut oublier l'idée d'un travail ou d'un collectif pour y parvenir pour toujours?

M. Legault : Bien, on a le choix de travailler sur un mirage, sur un rêve qui n'est pas réalisable, ou travailler de façon pragmatique, comme le propose la CAQ, à défendre notre identité. Vous savez, déjà, on choisit 70 % de nos immigrants. Il n'y a rien qui nous empêche d'exiger le français chez ces 70 %. Il n'y a rien qui nous empêche d'aller demander les pouvoirs pour l'autre 30 % des immigrants qui sont choisis par Ottawa. Moi, je suis convaincu, si on regroupe les nationalistes québécois, on est capables d'y arriver.

Donc, c'est ça, le choix qu'ont les Québécois. Est-ce qu'ils veulent travailler sur un mirage ou ils veulent travailler sur un projet pragmatique, ambitieux, comme celui que propose la CAQ?

M. Lavoie (Gilbert) : Une dernière, si vous permettez, ce ne sera pas long.

M. Legault : Oui.

M. Lavoie (Gilbert) : Pour l'école obligatoire jusqu'à 18 ans, là, qu'est-ce qu'on fait avec certaines clientèles? Je pense aux autochtones, par exemple, où les gens décrochent beaucoup plus jeunes. Est-ce qu'on les envoie en prison s'ils ne vont pas à l'école?

M. Legault : Ce qu'on dit, là, c'est : L'école obligatoire jusqu'à 18 ans ou jusqu'à l'obtention d'un diplôme; un diplôme pas nécessairement de secondaire V. Ça peut être un diplôme d'études professionnelles. Donc, il y a des métiers qui sont accessibles et, à part rares exceptions... Écoutez, quand je vois que, dans certains pays, on arrive à diplômer 99 % des enfants, on devrait être capables de viser le même genre d'objectif au Québec.

La Modératrice : Merci. Patrick Bellerose, Huffington Post.

M. Legault : Bonjour.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Legault. Est-ce que vous considérez que le Parti québécois est affaibli avec le départ de M. Péladeau?

M. Legault : Bien, écoutez, c'est certain qu'en économie c'est plus difficile, hein? Ça a toujours été difficile au PQ. Je me suis longtemps senti seul au PQ à parler d'économie. Mais le vrai problème, ce n'est pas le chef. Le vrai problème, c'est l'article 1. Puis je ne vois pas comment, dans une course à la chefferie, on va être capable de rallier des militants du PQ en disant qu'on ne fera pas un référendum. Je veux dire, c'est irréconciliable.

M. Bellerose (Patrick) : On sait que vous avez parlé à M. Péladeau. Pouvez-vous nous résumer un peu ce que vous lui avez dit après son départ?

M. Legault : Bien, écoutez, c'était une conversation d'une quinzaine de minutes, plutôt personnelle. Je voulais d'abord lui dire que j'ai eu plaisir, avec lui, de travailler sur certains dossiers économiques. Je voulais lui dire, évidemment, que je lui souhaitais de passer du bon temps avec sa famille, avec ses enfants, que je comprenais sa décision familiale. Mais c'est à peu près ça, là, qu'on a discuté.

La Modératrice : Merci. Julie Dufresne, Radio-Canada.

Mme Dufresne (Julie) : Bonjour, M. Legault. Pour reprendre votre expression, est-ce que vous allez devoir songer à vous remettre au yoga étant donné qu'il y a une nouvelle course qui est en place au Parti québécois?

M. Legault : Non, je ne pense pas, là. Je pense qu'on a eu une course il y a un an, là. Je ne pense pas que les Québécois ont le goût d'entendre parler de souveraineté au cours des prochains mois. Et, bon, en plus, bon, on nous dit que ce sera une course qui aura lieu essentiellement durant l'été, donc au moment où on parle déjà un peu moins de politique. Mais je pense que les gens, ce qu'ils ont le goût d'entendre parler actuellement, c'est d'économie, c'est d'éducation, puis c'est ça que la CAQ va avoir comme sujets.

Mme Dufresne (Julie) : Donc, d'aucune façon vous ne craignez d'être éclipsé par cette course?

M. Legault : Bien, je ne pense pas, là, parce que, écoutez, on n'a pas une situation avec un couple célèbre comme on a connu l'année dernière. C'est une situation, là, où on va débattre d'à quelle vitesse on va faire la souveraineté du Québec, là. C'est le sujet qui est privilégié par les militants au PQ. Puis, quand on fait une course à la chefferie, on parle aux militants du PQ d'abord.

Mme Dufresne (Julie) : Parmi les candidats qui semblent intéressés, qui vous fait le plus peur?

M. Legault : Il n'y a personne qui… Écoutez, actuellement, là, le problème, ce n'est pas la personne, c'est vraiment l'option, les deux tiers des Québécois qui ne veulent pas de référendum sur la souveraineté. Donc, je ne vois pas comment le parti, même en changeant de chef à tous les ans… qu'ils peuvent être capables de se rapprocher des préoccupations des Québécois.

La Modératrice : Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M. Legault. Est-ce que vous iriez jusqu'à dire que la présence du Parti québécois sur la scène politique nuit au Québec?

M. Legault : Bien, le débat fédéraliste-souverainiste, depuis 40 ans, a nui à l'avancement du Québec, entre autres en économie. Le Parti libéral ne s'est jamais senti obligé de déposer un projet économique ambitieux. Il se contentait d'avoir comme seul programme économique d'être contre la souveraineté du Québec. Moi, ce que je souhaite, et puis j'ai confiance d'y arriver, c'est qu'en 2018 on fasse porter la campagne électorale sur l'économie, sur l'éducation.

M. Lecavalier (Charles) : Par sa présence, est-ce que le Parti québécois ne force pas ce jeu-là, là? Est-ce que vous croyez que le Parti québécois devrait disparaître pour le bien du Québec?

M. Legault : Je pense qu'il y aura toujours des gens qui vont rêver au pays. Par contre, la population ne suit pas. Donc, on peut bien continuer de rêver, mais on a le choix aussi de stopper le déclin tranquille du Québec. Puis on le voit, là, avec les résultats économiques. Écoutez, ce n'est quand même pas rien, là, de perdre 9 500 emplois depuis un an au Québec, alors que nos voisins, en Ontario, en créent 95 000. Il y a un problème grave qui nécessite une action urgente. Et, dans ce sens-là, bien, le projet souverainiste n'est pas en réponse avec les vraies préoccupations des Québécois.

M. Lecavalier (Charles) : Je reprends la question de mon collègue Bellerose. Est-ce que vous croyez que les candidats à la direction du Parti québécois n'ont pas d'envergure économique? Ils vous laissent le champ libre sur l'économie avec le départ de M. Péladeau?

M. Legault : Bien, écoutez, je dirais que, de façon générale, à l'Assemblée nationale, puis ça s'applique aussi au gouvernement, il n'y a pas d'entrepreneurs, il n'y a pas de gens d'affaires, tu sais, qui connaissent bien le monde des affaires. Il n'y en a pas assez, en tout cas. Bien, je n'en vois pas, là, dans les candidats au Parti québécois. Je pense qu'il y a une différence entre être un professeur puis être un homme d'affaires ou un entrepreneur comme Pierre Karl Péladeau.

La Modératrice : Merci. Robert Dutrisac, Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert) : Donc, au PQ, ça leur prendrait une espèce de Donald Trump pour se relancer, si j'ai bien compris, un homme d'affaires, là, d'envergure?

M. Legault : Je pense que même Donald Trump n'y arriverait pas. Je pense qu'à partir du moment où le PQ garde son article 1, puis il n'aura pas le choix, face aux militants, de garder son article 1, je ne vois pas comment il peut être capable d'aller aspirer à gouverner dans deux ans.

M. Dutrisac (Robert) : Qu'est-ce que vous pensez de l'initiative de Jean-Marc Fournier qui demande aux autres provinces, dans le reste du Canada, d'ouvrir la porte à l'école française plus largement, aller au-delà des obligations constitutionnelles?

M. Legault : Bien, moi, je veux être très clair sur une chose : il n'est pas question, au Québec, d'ouvrir la porte plus large pour ce qui est de la fréquentation de l'école anglaise. Donc, je veux bien qu'on fasse des efforts, puis la situation est peut-être différente dans le reste du Canada parce que l'anglais n'est pas, évidemment, vulnérable comme le français au Québec, mais je veux que ça soit bien clair, là, que ce n'est pas une première étape pour faire l'opposé ici, au Québec.

M. Dutrisac (Robert) : Oui, mais est-ce que, justement, M. Fournier, en faisant ça, il n'ouvre pas la porte à ce qu'on demande une espèce de réciprocité pour la minorité anglophone ici, au Québec?

M. Legault : Je lui demanderais d'être plus clair puis de s'assurer qu'effectivement, là, le contexte est complètement différent au Québec puis qu'il est hors de question d'avoir une espèce de réciprocité.

La Modératrice : Merci. On va passer aux questions en anglais. Ryan Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : Are you worried about getting overlooked with another PQ leadership race? Are you worried that the Coalition avenir Québec might become, you know, second place, third place in the media and…

M. Legault : No. I think that last year was very different. First, it was a long, long leadership race, more than a year. Second, we had somebody special, almost a special couple being in the race. Right now, first, people are really fed up to talk about sovereignty of Québec. Second, we're talking about a short period that will be essentially during the summer period. So, I don't expect that we talk so much about this race and I think right now people, they want to talk about economy, about good jobs, about education, how do we reduce dropout rates. These are the priorities of Quebeckers, not the sovereignty of Québec.

M. Hicks (Ryan) : On your Facebook page yesterday, you wrote : The premier is insensitive and ignores too often the opinion of the francophone majority. What do you mean by that?

M. Legault : I mean, we saw, in the different matters, where… When we discuss, for example, about immigration, I think that our questions and my questions were quite fair to say : Are we ready to integrate 10,000 more immigrants per year? And he's really upset when we discuss about integration of the immigrants, about giving some French courses to immigrants. So, it looks like he's not sensible to the vulnerability of French in Québec, in North America.

M. Hicks (Ryan) : I guess… How do you see the opinion of Francophones being different from non-Francophones?

M. Legault : Bien… Of course we see that the Francophones, they worry about the future of French in Québec. More than that, they worry, and it's true also for the English community, about our values. I think that all important countries in the world, they worry right now about the impact of some religious groups trying to match their interests with governments. So, I think it's normal that everybody asks questions about integration of immigrants.

M. Hicks (Ryan) : O.K. Merci.

M. Legault : Merci.

La Modératrice : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. Are you trying to or are you planning on capitalizing on the leadership race to kind of bring attention to the fact that Quebeckers aren't as interested in separation as they were and that they should consider the CAQ as opposed to the PQ?

M. Legault : I think that, right now, the case is already studied, if I can say. We had Mr. Péladeau, who was a star, a supposed star, and he wasn't able to raise the support to sovereignty of Québec. So, I don't see how anybody else can raise the support to sovereignty of Québec. And people, they want to hear about education, about economy. These are the two priorities of the CAQ, so I expect that people will more listen to our proposals than to the debate about when do we do a referendum.

Mme Fletcher (Raquel) :Merci.

M. Legault : Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 49)

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