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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Wednesday, May 18, 2016, 8 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt minutes)

M. Legault : Bien, écoutez, ce matin, on a, dans un article de Louis Lacroix, des révélations qui sont très troublantes, qui sont très préoccupantes. On apprend, donc, qu'au ministère des Transports, encore une fois, il semble y avoir des problèmes de transparence, des problèmes de gestion. On parle d'abord d'un problème d'organigramme, où des personnes qui vérifient leur propre patron, évidemment, sont en conflit d'intérêts. On parle aussi d'une espèce de comptabilité créative des extras. Donc, l'idée, là, ce n'est pas de changer la comptabilité pour éliminer les extras, ça devrait être vraiment d'éliminer les extras.

On parle aussi de contrats très importants qui sont donnés à des anciens employés, et je pense, la question qu'on doit se poser, c'est pourquoi Philippe Couillard a mis Robert Poëti dehors du Conseil des ministres. Je pense qu'on a le droit de savoir pourquoi exactement M. Poëti a été mis de côté. Est-ce que c'est parce qu'il posait des questions trop embarrassantes à propos des façons de faire du ministère des Transports? Je crois que M. Couillard, là, nous doit des explications ce matin, là, sur les vraies raisons qui ont amené au départ de Robert Poëti comme ministre des Transports.

La Modératrice : On va prendre les questions, commencer par Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. Legault. Qu'est-ce qu'il faut faire au ministère des Transports, à votre avis, pour régler la situation, pour régler le problème? Parce qu'il semble que ce que Jacques Duchesneau avait noté en 2011 se perpétue encore. Ça existe aujourd'hui encore au ministère des Transports.

M. Legault : Bien, exactement. Écoutez, moi, je me serais attendu qu'avec toutes les révélations qu'on avait eues de Jacques Duchesneau, entre autres, que ça soit réglé aujourd'hui, mais là ce qu'on apprend, c'est que Robert Poëti nous dit : Je n'ai pas eu le temps de faire ce ménage-là. Ça ne semble pas clair, ce que Jacques Daoust a fait depuis qu'il est en poste, mais, si ce qui est rapporté est vrai, c'est totalement inacceptable puis ça vient confirmer que le ménage n'a pas été fait, ni dans les pratiques de vérification, ni dans les pratiques comptables.

Et actuellement, bien, je pense qu'avec tout l'argent qui est dépensé chaque année par le ministère des Transports, c'est urgent que M. Couillard fasse enfin preuve de leadership et d'abord s'assure exactement de ce qui s'est passé au ministère des Transports depuis deux ans, depuis qu'il est premier ministre. Il ne peut pas mettre ça sur le dos de personne d'autre que lui-même, et moi, je pense qu'on a le droit de savoir pourquoi que Philippe Couillard s'est débarrassé de Robert Poëti.

Pourquoi M. Couillard a décidé de tasser Robert Poëti, de mettre à sa place Jacques Daoust, qui avait déjà eu des difficultés au ministère de l'Économie? Est-ce que c'est parce que Robert Poëti posait des questions trop embarrassantes à propos des révélations de Jacques Duchesneau, de la comptabilité, parce qu'il voulait revoir l'organigramme, que ce ne soit plus imputable? Est-ce que la sous-ministre au ministère des Transports protège le gouvernement face à l'UPAC? Je pense qu'il y a beaucoup de questions, là, ce matin, puis M. Couillard, là, nous doit des réponses. Puis c'est très grave, c'est très préoccupant.

M. Lacroix (Louis) : Il n'y a pas juste M. Poëti, il y a aussi le député de Jean-Lesage, André Drolet, qui va demander aujourd'hui en commission parlementaire qu'il y ait une enquête de l'UPAC et une vérification de la Vérificatrice générale sur un important contrat qui a été accordé à la STO et dont le ministère des Transports doit payer 85 % de la facture. Qu'est-ce que ça vous dit sur le fait qu'il y ait deux libéraux qui semblent, en fait, dire au gouvernement : Il y a des choses pas correctes qui se passent en ce moment?

M. Legault : Bien, exactement. Quand c'est rendu qu'un député libéral utilise une commission parlementaire pour faire faire une enquête, parce que le premier ministre ne veut pas le faire, bien là, ça en dit beaucoup.  On se retrouve dans une situation, là, où il ne faut pas juste faire une enquête sur le contrat de la STO, il faut faire une enquête sur tous les contrats au ministère des Transports, sur tout l'organigramme du ministère des Transports, sur toute la comptabilité du ministère des Transports, sur tous les contrats qui sont donnés à des anciens employés du ministère des Transports.

Et je voudrais aussi qu'on trouve une façon de poser des questions à Robert Poëti. Je pense que Robert Poëti aussi doit nous dire la vérité et puis doit nous dire ce qu'il a vu pendant qu'il était là. Puis, quand il nous dit qu'il n'a pas eu le temps de finir son travail, bien, exactement quel travail il voulait faire, quels sont les problèmes qu'il a identifiés.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'il faudrait lui demander qu'il vienne en commission parlementaire?

M. Legault : Bien, moi, je pense qu'il faut trouver une formule, là, pour qu'il y ait une enquête puis que tout le monde soit rencontré, que ça soit Robert Poëti, que ça soit la sous-ministre au Transport, que ça soit... tous les intervenants importants dans le dossier.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que la Vérificatrice générale — une dernière, s'il vous plaît...

La Modératrice : C'est bon.

M. Lacroix (Louis) : ...pourrait être la bonne personne pour faire une enquête de ce genre-là?

M. Legault : Je pense qu'il ne faut pas exclure que ça soit nécessaire, effectivement, d'avoir la Vérificatrice générale pour avoir une approche qui est vraiment indépendante, là, parce que moi, j'ai de la difficulté à faire confiance à Philippe Couillard, là. Quand c'est rendu qu'on se débarrasse d'un ministre qui pose trop de questions, je pense qu'on a besoin, effectivement, d'avoir une source indépendante.

La Modératrice : Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : Robert Lafrenière de l'UPAC, qui est un ancien sous-ministre qui a travaillé dans des cabinets de ministres libéraux, pensez-vous que les faits qui nous sont exposés concernant des plaintes au ministère des Transports montrent qu'il peut être en conflit d'intérêts quand il y a des appels à enquêter sur des pratiques du gouvernement?

M. Legault : Écoutez, on n'a aucune preuve, mais ce qui est rapporté dans l'article de M. Lacroix, c'est qu'il y avait une espèce de compétition entre les anciens qui travaillaient pour Jacques Duchesneau puis les nouveaux qui travaillent pour M. Lafrenière.

Bien, écoutez, il faut que M. Couillard, là, fasse preuve de leadership puis regarde, effectivement, est-ce que M. Lafrenière est la bonne personne. On avait suggéré, puis le PQ aussi, que ça soit un vote des deux tiers pour nommer le responsable de l'UPAC. Ça n'a pas été accepté par le gouvernement, donc, pour l'instant, on n'a pas... en tout cas, moi, je n'ai pas de preuve, mais je pense qu'on doit aller au fond du dossier puis ne rien exclure à ce moment-ci.

M. Robillard (Alexandre) : Mais, sur le plan des apparences, est-ce que vous pensez que c'était une bonne idée? On sait quand même que les sous-ministres sont nommés par le Conseil des ministres, donc par le gouvernement. Donc, est-ce que vous pensez qu'au départ ça ne pouvait pas prêter flanc à des perceptions qui aujourd'hui pourraient être accentuées par les faits nouveaux, là?

M. Legault : Comme je vous dis, on n'a pas de preuve, pour l'instant, qu'il y a un problème de conflit d'intérêts, mais c'est préoccupant. Si c'est vrai, ce qu'on voit dans l'article, puis il n'y a pas de raison de croire que ça ne soit pas vrai, là, que l'UPAC n'a pas fait d'enquête sur le MTQ à la demande de la sous-ministre, c'est très, très, très troublant.

M. Robillard (Alexandre) : Petit truc sur Anticosti, Pétrolia dit qu'ils ont tout soumis les informations, ils ont répondu à toutes les demandes du ministère de l'Environnement dans les délais que... le ministère de l'Environnement confirme que ça devait être avril où il y aurait une réponse. Donc, ce n'est plus seulement l'entreprise qui dit que la réponse à la demande de certificat d'autorisation devait être donnée à la fin avril. Donc, qu'est-ce que vous pensez de ça? On est devant des versions contradictoires, donc j'aimerais vous entendre là-dessus.

M. Legault : Bien, écoutez, vous avez vu comme moi, hier, à la période de questions, on a un député du PQ, M. Therrien, qui pose une question au ministre Arcand, puis c'est notre premier ministre géant vert qui se lève pour dire : Écoutez, là, le PQ a accepté de faire de la fracturation hydraulique, c'est effrayant.

Écoutez, là, moi, je pense qu'actuellement, sur une île où il y a 250 habitants, c'est possible de regarder des façons de faire qui n'affectent pas la population. Et actuellement, ce qui semble clair, c'est que M. Couillard, là, comme il l'a déjà dit, il ne veut pas même explorer sur Anticosti. C'est comme s'il avait peur de trouver du pétrole, peur que les Québécois fassent de l'argent. Moi, je ne reconnais pas le Parti libéral, puis actuellement il y a un très mauvais message qui est envoyé par M. Couillard.

Maintenant, est-ce que M. Couillard a donné des directives aux fonctionnaires comme il l'avait promis? On ne le sait pas. Mais une chose qui est sûre, c'est qu'il envoie un très mauvais message, non seulement pour ceux qui travaillent sur Anticosti, mais pour tous les investisseurs éventuels au Québec dans le secteur pétrolier.

La Modératrice : Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Bonjour, M. Legault. Pouvez-vous nous dire l'impact de ce récit-là, de cette nouvelle-choc de L'Actualité sur la perception qu'ont les Québécois de la politique québécoise?

M. Legault : Bien, écoutez, ça vient ajouter au cynisme de la population à l'égard de la classe politique, quand on a un ancien ministre des Transports, qui a été tassé, qui nous dit qu'il n'a pas eu le temps de finir de faire les changements qu'il voulait faire. Quand on apprend qu'il y a une comptabilité pour ne pas montrer d'extras, quand on apprend que ceux qui vérifient en région les dossiers au ministère des Transports se font chicaner par leur patron pour ne pas se faire critiquer, ça vient juste ajouter au cynisme de la population.

Puis moi, je ne comprends pas que M. Couillard n'ait pas eu sa leçon. Il me semble qu'avec la commission Charbonneau il aurait dû faire preuve de leadership puis de s'assurer qu'on soit plus blanc que blanc. Or, là, ce qu'on voit, c'est qu'on a un gouvernement qui est très opaque, et puis c'est possible que les anciennes pratiques soient encore en place actuellement.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que Robert Poëti avait la responsabilité de témoigner, disons, publiquement de ce qu'il a observé, de ce qu'il a aussi eu comme information de la part de sa sous-ministre avant qu'il ne le fasse à L'Actualité?

M. Legault : Bon, ce que je comprends de Robert Poëti, c'est qu'il nous dit : Il y avait des pratiques qui n'étaient pas exemplaires au point de vue gestion, autant au point de vue de l'organigramme, des responsabilités des vérificateurs que de la comptabilité.

Maintenant, ce qu'on n'apprend pas dans l'article, c'est est-ce qu'il y avait une série de dossiers sur lesquels il y a eu, effectivement, corruption, collusion, dépassements de coûts cachés et autres. Moi, je pense que c'est là, là, qu'on pourrait peut-être poser des questions à M. Poëti puis d'essayer de savoir un peu plus. Est-ce qu'il a vu des choses qui n'étaient pas correctes au ministère des Transports? Et actuellement, écoutez, ça vient un peu ajouter a ce que Jacques Duchesneau dit depuis longtemps.

La Modératrice : Régys Caron, Journal de Québec.

M. Caron (Régys) : Oui. Bonjour, M. Legault. Bonjour, M. Bonnardel. Le ministre aurait-il parlé... En fait, M. Poëti aurait-il parlé s'il était resté ministre? On peut conjecturer, mais est-ce qu'il...

M. Legault : Oui, ce qu'on comprend...

M. Caron (Régys) : S'agit-il d'une vengeance de quelqu'un qui a perdu son poste de ministre?

M. Legault : Bien, écoutez, ce qu'on comprend, c'est qu'il était en train de corriger la procédure, là, les façons de faire pour éliminer les conflits d'intérêts, pour revoir la comptabilité. Il était en train de le faire. Donc, on ne sait pas à quel niveau il était rendu. Est-ce qu'il avait découvert des affaires croches?

Mais moi, ma grande question ce matin, c'est : Pourquoi M. Couillard a expulsé M. Poëti du Conseil des ministres? Est-ce que c'est parce que M. Poëti, justement, voulait faire des changements avec lesquels la haute direction du Parti libéral n'était pas d'accord? C'est très troublant.

M. Caron (Régys) : La crédibilité du gouvernement est attaquée par un député libéral.

M. Legault : Moi, je pense qu'actuellement, là, la crédibilité de M. Couillard puis du Parti libéral est attaquée ce matin par deux députés libéraux, un ancien ministre puis un député, qui nous parlent précisément d'un contrat où il y a un problème.

La Modératrice : D'autres questions en français? On va passer aux questions en anglais. Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. What kind of explanations are you hoping for from the Premier in light of what has been revealed or alleged in the article?

M. Legault :So what we can read this morning in the article of Mr. Lacroix is that the Minister of Transport… they had a creative accounting, they had also an organigram that didn't make sense. People responsible for the audit were reporting to the ones taking decisions.

So what we see and what we read from what Mr. Lacroix said about Mr. Poëti is that Mr. Poëti was trying to correct these problems. But the real question this morning is : Why Mr. Poëti has been thrown off of the Minister Cabinet by Mr. Couillard? Was it because Mr. Poëti was asking too many questions about the ways of doing business at the Ministry of Transport?

I think that Mr. Couillard has to tell us clearly this morning what are the real reasons why he fired Mr. Poëti.

Mme Johnson (Maya) : So you think it's possible Mr. Poëti was being punished?

M. Legault : It's possible because it looks like ways of doing business that were reported that the Charbonneau commission were still in place while Mr. Poëti was minister. So he was trying to correct that and, before he was able to do so, he was fired by Mr. Couillard.

La Modératrice : Merci. Ryan Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : Good morning. What kinds of questions do you think this story raises?

M. Legault : You know that, about every three of six months, the CAQ is tabling some examples of extras that are paid by the Ministry of Transport. Today, we learn that there was a creative accounting at the Ministry of Transport to make sure that we reduce the extras that are showed publicly. So I worry about this way of doing business and I think we have to have an audit, maybe and independent audit from the General Auditor.

M. Hicks (Ryan) : Should Mr. Poëti have told the Premier about his concerns?

M. Legault : We don't know at this point, but maybe that's why we has fired. That is the real question this morning, because those facts are really «troublants». Merci.

(Fin à 8 h 36)

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