(Quatorze heures trente et une minutes)
Mme Massé : Alors, bonjour, tout
le monde. Merci d'être là. Alors, vous vous rappelez, il y a quelques semaines
de ça, j'ai déposé une motion pour une augmentation du salaire minimum à 15 $
de l'heure et qu'on se donne les moyens d'adopter un projet de loi qui nous
permettrait d'y arriver; la date exacte, le 28 avril. Malheureusement, le 28
avril, les autres partis ne l'ont ni appuyée et ne m'ont pas donné
l'opportunité, et nous n'avons pas pris collectivement l'opportunité, d'en
débattre.
Alors, aujourd'hui, ils n'ont pas le
choix, je vais forcer le débat. Je vais forcer le débat parce qu'à Québec
solidaire on a décidé d'utiliser notre seule motion du mercredi annuelle. On a
droit qu'à une seule motion du mercredi, donc on a décidé de l'utiliser pour
forcer le débat sur la question du salaire minimum à 15 $ et l'adoption
d'un projet de loi sur le salaire minimum d'ici la fin de la législature.
Alors, sur le fond, rappelons-nous que
15 $ de l'heure, là, ce n'est pas ça qui permet de vivre convenablement.
Même si tu as travaillé 37,5, 40 heures durant ta semaine, tu n'as
définitivement pas assez d'argent pour répondre à tes besoins de base.
D'ailleurs, les deux tiers de la population au Québec, dans un dernier sondage,
nous disaient qu'ils étaient en faveur d'un salaire minimum à la hauteur de
15 $. Pourquoi? Bien, parce qu'au Québec c'est plus de 1 million de
personnes qui gagnent moins de 15 $ de l'heure et qui travaillent pour
gagner leur vie.
Alors, les études démontrent que les
catastrophes annoncées par les instituts économiques de droite, que ce soit au
niveau des pertes d'emploi, l'écroulement de l'économie, les études démontrent
que ce n'est pas ça qui arrive. Peut-être qu'il y a un petit peu moins de
profit qui va dans les poches des actionnaires et les hauts dirigeants, mais il
y a définitivement une richesse qui se partage par la base, il y a une économie
qui se relance par la base, il y a des gens qui, après avoir travaillé 37
heures, ne sont pas obligés d'aller faire la file dans une banque alimentaire
pour être capables de nourrir leur famille.
Et ça, je pense que dans un Québec prospère
comme le Québec l'est — et, à preuve, il s'agit de voir les écarts de
salaires entre les hauts dirigeants, par exemple, de Couche-Tard ou de
Dollarama, et le salaire moyen de leurs employés — c'est odieux, des
différences comme ça, qu'on accepte, dans ce pays-là, des différences comme ça,
que ces inégalités-là continuent de s'agrandir.
Alors, on offre donc l'opportunité
aujourd'hui à nos collègues des autres partis de venir nous dire qu'est-ce
qu'ils pensent du salaire minimum, qu'est-ce qu'ils pensent de l'idée de se
doter d'une loi qui ferait en sorte qu'on atteindrait le 15 $ l'heure pour
permettre aux gens de vivre avec un revenu viable, hein, qui nous permet de
sortir la tête de l'eau. Et aussi, est-ce que ces gens-là sont prêts à
s'engager à adopter, d'ici la fin de la législature, donc il reste environ
un an et demi, à adopter un projet de loi sur le salaire minimum pour que
plus jamais au Québec, après qu'on ait travaillé 37 heures, 40 heures, on se
retrouve à vivre en dessous du seuil de pauvreté?
Alors, je souhaite qu'ils seront au
rendez-vous de ce débat-là. J'imagine que oui puisque c'est une motion du
mercredi, donc tous les partis vont s'exprimer. Et j'espère que, si toutefois
leur argument allait en faveur de ne pas soutenir cette motion du mercredi,
bien, qu'ils sauront s'en expliquer devant vous, les électeurs et électrices,
qui gagnez 15 $ de l'heure et qui voyez comment, par exemple, les hauts
dirigeants de Couche-Tard, eux, gagnent plus de 850 fois la moyenne de votre
salaire. Inacceptable? C'est ce qu'on verra dans le débat dans les prochaines
minutes. Merci.
(Fin à 14 h 35)