(Huit heures dix-huit minutes)
M. Gaudreault
:
Alors, bonjour à tous et à toutes. Écoutez, ce matin, je voudrais revenir sur
le rapport de la Vérificatrice générale, particulièrement concernant RONA, la
vente de RONA. Je suis estomaqué de voir que, finalement, M. Daoust a été
informé et il a donné son accord. C'est la Vérificatrice générale elle-même qui
nous le dit.
Alors, vous savez, les problèmes
s'accumulent pour M. Daoust et de façon importante. On a passé de la maxime des
trois singes à la maxime des trois mensonges dans le cas de Jacques Daoust.
Alors, le mensonge du faux document déposé à l'Assemblée nationale, le mensonge
de la clé USB, et là, bien, maintenant c'est le mensonge de RONA.
Alors, moi, je pense que, dans ces
circonstances-là, il devient particulièrement difficile pour M. Couillard de
garder une confiance à l'égard de M. Daoust, son ministre, qui accumule les
faux pas puis les bourdes, là, et plus on avance, plus on en apprend. Alors,
voilà.
M. Vigneault (Nicolas) : Vous
ne le croyez pas quand il dit qu'il n'a jamais été informé, et tout ça? Je
comprends que la VG le contredit, mais le président, l'ex-président du conseil
d'administration dit que le conseil n'a pas informé justement le ministre
Daoust.
M. Gaudreault
: Écoutez,
c'est sa version, mais il est quand même le ministre, alors il doit être
responsable de ce qui s'est passé à l'intérieur de son ministère. Puis, s'il
dit que c'est le p.-v. qui est mal foutu, bien il avait juste à le regarder, le
p.-v., avant de l'envoyer, là. Moi, je les ai toujours regardés, les p.-v.,
dans mes réunions, là, quand j'étais responsable, alors là... De toute façon,
c'est un problème au point de départ.
Donc, moi, je pense que M. Daoust a
fortement ébranlé la confiance que la population doit avoir à son égard.
M. Lacroix (Louis) : M.
Gaudreault, vous dites que M. Daoust est responsable, même s'il n'avait pas été
mis au courant par le conseil d'administration. Ce que je comprends, c'est que
vous dites qu'en tant que ministre il est tout de même responsable. C'est bien
ça?
M. Gaudreault
: Bien,
la responsabilité ministérielle, ça veut dire quelque chose, là.
M. Lacroix (Louis) : Mais lui
dit qu'il n'avait pas à donner son approbation à Investissement Québec, Investissement
Québec prend ses décisions elle-même.
M. Gaudreault
: Oui,
mais Investissement Québec, considérant la grande participation d'Investissement
Québec à l'intérieur de RONA, ne se sentait pas vraiment légitimée, c'est ce
que dit Mme Leclerc, de faire l'intervention seule sans aller se faire valider,
entre guillemets, par le ministre, c'est ça que dit la VG, et ils l'ont fait.
Donc, maintenant, ça veut dire qu'il a été au courant. Au fond, là, ce que ça
veut dire, c'est qu'on a un ministre du gouvernement libéral qui a laissé
partir nos billes dans une entreprise québécoise qui appartenait à des intérêts
québécois, dont le siège social était au Québec. O.K., au-delà de tous les problèmes
administratifs, au-delà du fait qu'il a peut-être dit oui, il a peut-être dit
non, il ne s'en souvient pas — quant à ça, probablement qu'il a
allumé dans un déjeuner lui aussi, là, c'est la session des petits-déjeuners,
là, au Parti libéral, cette session-ci, là — peu importe ça, là, au
net, là, par son manque de responsabilité, qu'il ait regardé le p.-v. ou pas,
au net, c'est que ça a fait en sorte qu'on a perdu encore un siège social
important.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Hier, vous avez demandé des explications, M. Drainville a demandé des
explications à M. Daoust. Les explications sont venues, il maintient sa
version. Est-ce que vous demandez, vous aussi, la démission de M. Daoust?
M. Gaudreault
: Bien,
moi, ce que je dis, c'est que M. Daoust n'a certainement plus... ne devrait
plus recevoir la confiance du premier ministre, là. Donc, moi, je pense que les
problèmes sont trop nombreux autour de M. Daoust. Que ça soit quand M.
Daoust était ministre de l'Économie que ça soit M. Daoust ministre des
Transports, que ça soit M. Daoust n'importe où, on a un problème avec M.
Daoust. Donc, moi, je pense qu'il y a un sérieux problème concernant la
confiance sur ce ministre-là.
M. Bellerose (Patrick) : Pourquoi
est-ce que M. Daoust mentirait dans ce dossier-là?
M. Gaudreault
: Pardon?
M. Bellerose (Patrick) :
Pourquoi est-ce que M. Daoust mentirait sur la vente des actions de RONA?
M. Gaudreault
: Bien,
là, pourquoi il mentirait, écoutez, vous lui poserez la question pourquoi il
ment, là. Mais, moi, ce que je constate, c'est qu'il nous a toujours dit qu'il
n'avait pas donné son autorisation. Finalement, la VG nous dit : Il l'a
donnée, son autorisation. Puis là, il met ça sur la faute d'une secrétaire ou
sur la faute d'un p.-v. mal fait. Je veux dire, tu es responsable ou tu ne l'es
pas. Alors, quand tu dis quelque chose, quand tu es ministre, bien il faut que
ça soit conforme à la réalité. Et ce n'est pas conforme à la réalité. Appelez
ça un mensonge, appelez ça un maquillage, appelez ça comme vous voulez, pour
moi, ce n'est pas conforme à la réalité.
M. Lecavalier (Charles) : M.
Daoust, juste pour être bien clair, M. Daoust, lui, hier, dit qu'il y a
erreur dans le p.-v. où il y a quelqu'un chez Investissement Québec qui a
prétendu que le gouvernement était informé, mais lui dit : Je n'ai pas été
informé, je n'ai pas donné mon autorisation. Ensuite, il rajoute que,
personnellement, s'il avait été informé, il aurait dit à Investissement Québec
de ne pas vendre. Alors, vous croyez qu'il ment quand il dit ça?
M. Gaudreault
: Oui,
mais c'est toujours facile de dire ça après coup. Vous savez, vous pourriez
dire n'importe quoi, puis, moi, après coup, je pourrais dire : Ah oui,
mais avoir su... Là, on est dans la politique-fiction puis dans les hypothèses.
Mais là on n'est pas dans la politique-fiction, on est dans la réalité. Puis la
réalité, c'est qu'on a un p.-v., qu'il ait été bien ou mal fait, il reste que
c'est un p.-v. qui dit que M. Daoust a donné son autorisation. Alors là, il
aurait dû s'en apercevoir avant que la VG regarde ça.
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce que vous croyez qu'il a menti hier en disant qu'il n'a pas été informé?
Est-ce qu'il ment?
M. Gaudreault
: Bien,
c'est ça que je disais tout à l'heure à votre collègue, les informations ne
concordent pas. Alors, quand il nous dit qu'il ne l'a pas donnée, son
autorisation, puis le p.-v. donne son autorisation... Vous savez, en droit, la
preuve la plus forte, c'est l'écrit. Alors là, on a un écrit, un p.-v., un
procès-verbal d'Investissement Québec. Ce n'est pas un p.-v. d'un club scout,
là, c'est le p.-v. d'Investissement Québec, puis qui dit que le ministre a
donné son accord. Alors là, il aurait dû le regarder avant.
Mme Plante (Caroline) : Mais
qu'Investissement Québec ressente le besoin de valider auprès d'un ministre, ce
n'est pas un plus gros problème, ça?
M. Gaudreault
: Bien,
c'est-à-dire qu'Investissement Québec avait pris des parts de façon importante
dans RONA sous l'ancien gouvernement libéral. Et là il faudra voir le
fonctionnement à l'intérieur d'Investissement Québec, mais le fait que,
considérant que la participation d'Investissement Québec dans une entreprise québécoise
soit à risque et que ça, ça a été quand même un choix délibéré qu'Investissement
Québec prenne des parts dans RONA, que, par après, Investissement Québec, quand
vient la question de le vendre, se dit : Bien, on va aller se faire
valider, comme on l'avait fait quand on l'a acheté, moi, je pense que c'est une
attitude qui est correcte.
Mme Plante (Caroline) : Mais
il n'est pas censé d'avoir d'intervention politique, là.
M. Gaudreault
: Non,
mais je veux dire, ils sont allés chercher un avis. Alors, ça n'enlève pas
l'indépendance d'Investissement Québec. Mais le problème, c'est qu'en bout de
ligne M. Daoust nous avait dit : Je n'ai pas donné mon autorisation. On
s'aperçoit par un p.-v. qu'il l'a donnée, son autorisation. Alors
là, ça veut dire qu'il a laissé partir les billes du Québec à l'intérieur d'un siège social important. Je reviens sur le fond des
choses. C'est ça qui est le problème fondamental.
M. Bélair-Cirino
(Marco) : Le gouvernement est-il en crise?
M. Gaudreault
: Oui, en tout cas, ça
commence à ressembler à ça. Quand on fait le tour des dossiers, que ce soit
Premier Tech, que ce soit le MTQ... Écoutez, ça fait combien de temps ? Ça fait deux semaines qu'on est là-dessus, là, sur le MTQ, presque à chaque jour.
Pas parce que ça nous plaît, là, c'est parce que c'est énorme. Puis là, on a ça
en plus qui s'ajoute. Alors moi, je trouve que ça va très, très mal du côté du gouvernement.
Mme Plante
(Caroline) : Est-ce que vous connaissez Paul
St-PierrePlamondon?
M. Gaudreault
: Bien, je ne le connais pas personnellement, non.
Mme Plante
(Caroline) : Est-ce que c'est surprenant, son
arrivée comme ça?
M. Gaudreault
:
Bien, moi, ce que je constate, c'est que le Parti québécois attire, attire des
jeunes professionnels, des jeunes de qualité qui veulent s'engager en
politique. M. St-PierrePlamondon avait fait une réflexion sur les orphelins politiques. La réponse qu'il y trouve, c'est de
venir au Parti québécois. Alors moi,
je suis très satisfait.
Une voix
: Merci.
Journaliste
: Êtes-vous
prêt à...
M. Gaudreault
: À...
Journaliste
: À
l'adopter?
(Fin à 8 h 26)