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Point de presse de M. Simon Jolin-Barrette, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de justice

Version finale

Thursday, September 22, 2016, 11 h 18

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures dix-huit minutes)

M. Jolin-Barrette : Alors, bonjour. Nous avons appris ce matin que M. Plante a démissionné de ses fonctions de directeur des enjeux stratégiques du bureau du premier ministre. Nous prenons acte de sa démission. Ceci étant dit, il y a tout de même quelque chose qui demeure préoccupant, c'est le fait que M. Jean-Louis Dufresne est toujours à l'emploi, est toujours chef de cabinet du premier ministre du Québec, parce que M. Dufresne a toléré le fait que M. Plante s'était approprié sans droit des documents. Hier, nous avons appris que, dès le 9 septembre, le bureau du premier ministre avait été informé par une lettre que M. Plante avait eu des documents. Est-ce qu'il les avait détruits ou non? Ça, on ne le sait pas vraiment. La version des libéraux change constamment.

Ceci étant dit, à partir du moment où le chef de cabinet de Philippe Couillard savait que M. Plante avait ce genre de documents là, qu'il a été informé par lettre, il se devait de prendre les mesures appropriées à l'endroit de M. Plante, et le premier ministre ne peut pas tolérer d'avoir un chef de cabinet qui tolère des situations comme celle de Frédéric Schautaud, qui tolère une situation comme celle de M. Plante dans l'entourage du premier ministre. Alors, le premier ministre doit retirer sa confiance de son chef de cabinet parce que c'est un manque d'intégrité et de loyauté de tolérer ce genre de situations là à l'intérieur du cabinet, d'autant plus que, le 14 septembre dernier, le bureau du premier ministre avait affirmé avoir fait toutes les vérifications requises à propos de M. Plante. Donc, ce qui est important, c'est que les gens puissent avoir confiance dans le bureau du premier ministre, et, manifestement, cette confiance est affectée.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que vous abandonnez, à ce moment-ci, tout recours judiciaire à l'endroit de M. Plante, puisqu'il a démissionné ce matin?

M. Jolin-Barrette : Non, nous n'abandonnons pas. Nous avons envoyé une mise en demeure. Nous souhaitons avoir la réponse à cette mise en demeure par le biais d'une déclaration assermentée d'ici demain 17 heures.

M. Boivin (Simon) : Est-ce que la lettre du 9 septembre doit être rendue publique, selon vous?

M. Jolin-Barrette : Oui, la lettre du 9 septembre doit être rendue publique. Le gouvernement, hier, avait annoncé qu'elle allait être déposée en Chambre, il l'avait annoncé aux journalistes. Elle n'a pas été déposée en Chambre. Je pense que, pour faire toute la lumière sur le dossier, surtout pour M. Dufresne, c'est important que la lettre soit déposée en Chambre par le premier ministre parce que c'est important de savoir que le bureau du premier ministre était au courant de cette situation-là et qu'ils ont toléré, ils ont toléré l'affaire Schautaud, ils ont toléré l'affaire Plante, et le premier ministre ne peut pas avoir confiance en un chef de cabinet qui lui cache ce genre d'information là, si d'aventure il lui a caché.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que la lettre du 9 septembre, elle est un peu un aveu de culpabilité de la part du cabinet du premier ministre dans la mesure où M. Plante aurait avisé qu'il avait en sa possession des documents de la Coalition avenir Québec?

M. Jolin-Barrette : Bien, on constate, là, que, si la lettre a été transmise le 9 septembre... dans laquelle M. Plante disait avoir obtenu des documents, c'est un cruel manque de jugement de la part du bureau du premier ministre, de la part de Jean-Louis Dufresne de n'avoir rien fait et surtout d'avoir informé le reste du cabinet le 14 septembre, de dire que toutes les vérifications avaient été entreprises. Concrètement, là, ils n'ont pas dit la vérité, le 14 septembre, lorsque les journalistes ont posé la question à savoir s'il y avait eu des documents. Donc, ça, c'est la première chose.

Le deuxième élément, également, c'est le fait que vous ne pouvez pas tolérer ce genre de situations là. Le député de Marguerite-Bourgeoys l'a dit tout à l'heure ce matin, hein, c'est préoccupant. On ne peut pas tolérer le vol de documents. L'entourage du premier ministre doit être intègre, et, à ce moment-ci, on se pose de sérieuses questions et surtout sur le jugement du premier ministre parce que, toute la journée hier, il a défendu M. Plante, toute la journée, et là, manifestement, il a lâché M. Plante.

M. Lavoie (Gilbert) : Techniquement, qu'est-ce qui peut se passer s'il n'y a pas réaction à une mise en demeure...

M. Jolin-Barrette : En fait, tous les recours sont ouverts. La mise en demeure, c'est pour les recours civils. Donc, on consulte nos procureurs et on va évaluer la situation. La mise en demeure donnait un délai jusqu'à vendredi 17 heures, ensuite nous allons évaluer toutes les possibilités.

M. Lavoie (Gilbert) : Mais quels pourraient être les différents scénarios...

M. Jolin-Barrette : Il y a plusieurs scénarios qui peuvent être envisagés. Il y a des recours en matière civile, en matière de dommages et intérêts, des recours de nature injonctive qui peuvent être entrepris, puis vous avez tout l'aspect également du volet criminel également qui peut être envisagé. À ce stade-ci, il n'y a rien qui est exclu.

M. Boivin (Simon) : Les interactions que vous avez eues avec la SQ jusqu'ici puis où vous vous en allez par rapport à la police... Pouvez-vous nous faire un petit topo, là, d'où vous en êtes puis ce que vous avez fait jusqu'à maintenant avec la SQ?

M. Jolin-Barrette : La Sûreté du Québec a été rencontrée à deux reprises par des gens chez nous. Il y a d'autres rencontres qui sont prévues avec eux au cours des prochains jours, et puis, pour la suite, là, ça va être avec la SQ.

M. Lavoie (Gilbert) : Est-ce que vous avez remis à la SQ la chronologie des transferts de documents, là, sur son courriel? Est-ce que la chronologie, la journée, tout ça, est-ce qu'ils ont actuellement tout ça en main, la SQ?

M. Jolin-Barrette : Je ne peux pas répondre à cette question-là présentement, là, je l'ignore.

M. Gagnon (Marc-André) :  Comme il est question de la Sûreté du Québec, il y a aussi eu dépôt d'une motion en lien avec la perquisition que la Sûreté du Québec a menée auprès d'un journaliste du Journal de Montréal. Qu'est-ce que vous en pensez?

M. Jolin-Barrette : Bien, j'ai déposé la motion parce que c'est important, dans notre société, de protéger les sources journalistiques. Le travail journalistique, c'est le quatrième pouvoir de notre société, et c'est important de s'assurer, si on veut avoir une société qui est libre et démocratique, de protéger la confidentialité des sources journalistiques. Donc, notre motion allait en ce sens-là, de rappeler l'importance de l'indépendance du travail des journalistes.

M. Gagnon (Marc-André) :  Concernant Laurent Lessard, il y a Québec solidaire qui demande à ce que M. Lessard démissionne. Maintenant, le Parti québécois, ce matin, a demandé à ce qu'il se retire temporairement de ses fonctions le temps que toute la lumière soit faite sur l'histoire qu'on connaît. Qu'en est-il de la CAQ?

M. Jolin-Barrette : Nous, nous avons fait une demande au Commissaire à l'éthique de faire enquête. Nous avons demandé au Commissaire au lobbyisme de faire enquête. Et j'ai également proposé mardi que le Vérificateur général se saisisse du dossier pour vérifier, dans le dossier de Pyrobiom, si la subvention avait été accordée en fonction de tous les paramètres. Est-ce que tout a été respecté? Donc, nous, à ce stade-ci, nous allons attendre les résultats de l'enquête du Commissaire à l'éthique et du Commissaire au lobbyisme.

M. Gagnon (Marc-André) : Il y a quand même des faits nouveaux qui s'ajoutent, là, à toute l'histoire qui concerne le mont Adstock. Ça, ça ne vous pousse pas, donc, à aller plus loin?

M. Jolin-Barrette : Ce sont des faits extrêmement préoccupants, mais je pense que, pour l'instant, il faut vraiment se concentrer sur l'enquête du Commissaire à l'éthique, du Vérificateur général. Nous souhaitons, et nous le réitérons, une enquête du Vérificateur général dans le dossier de Pyrobiom et également du Commissaire au lobbyisme pour évaluer est-ce que tout a été fait selon les règles. C'est des faits qui s'ajoutent également. Mais, pour ce qui est du dossier de Pyrobiom, je pense qu'on doit attendre le résultat des enquêtes.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, M. Lessard peut rester en poste de façon très confortable à la tête du plus gros donneur d'ouvrage du Québec?

M. Jolin-Barrette : Je pense que ça soulève des questions sur le jugement de M. Lessard. Le premier ministre doit réfléchir sérieusement relativement à M. Lessard. Mais, pour l'instant, nous croyons que nous avons... C'est pour ça que nous avons demandé au Commissaire à l'éthique et au Commissaire au lobbyisme de faire enquête. C'est ça.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Concernant l'affaire Plante, est-ce que le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a induit en erreur la Chambre hier en indiquant que ni le gouvernement ni le Parti libéral du Québec n'avaient obtenu des documents de la CAQ? Et, si oui, est-ce que vous y voyez un potentiel outrage au Parlement?

M. Jolin-Barrette : Nous allons évaluer la situation. À ce stade-ci, il faudrait que je réécoute les réponses de M. Fournier avant de pouvoir vous donner une réponse.

Le Modérateur : Question en anglais.

Mme Johnson (Maya) : Can you just give us your reaction to the resignation of Mr. Plante?

M. Jolin-Barrette : Yes. So, we see that, this morning, with the resignation of Mr. Plante, Mr. Couillard let him go and he didn't support Mr. Plante in his… «dans sa version». So, what does it prove? It's that there is a lack of judgment of Prime Minister Couillard because, yesterday, all the day, he made some statements to say that what we were saying, that was not true. And we have big questions about the judgement of Mr. Couillard and also about his chief of staff, Jean-Louis Dufresne, because Mr. Dufresne apparently knew for a long time that Mr. Plante had some documents with him, some confidential documents and some strategic documents of the CAQ. So, as chief of staff, you cannot tolerate a situation like that with your employee. And Mr. Dufresne tolerated that with Mr. Schautaud, when he came, during 24 hours and, after that, he tolerated that with Mr. Plante during a large scope of weeks.

So, we think that Mr. Dufresne has to give his resignation too because, when you are at the Prime Minister's Office, you have to get all the integrity that goes with the job. And, as we see, we see a difference between what the caucus, the liberal caucus, the MNAs are thinking in front of the cabinet of Prime Minister Couillard. So, that's really not a good situation.

Mme Johnson (Maya) : And you believe that these documents that were allegedly stolen were consulted by the Liberal Party even though yesterday Mr. Fournier said they never received any document, they didn't use them?

M. Jolin-Barrette : That's why we ask, in our «mise en demeure», that says who's seen these documents, who got these documents. So, we want an answer from Mr. Plante and from Mr. Dufresne. That's really important. They have until tomorrow 5 :00 o'clock to give us an answer dans une déclaration assermentée. So, we need to know if they consulted these documents or not.

But there is still a lack of judgement of Mr. Dufresne to give a job to Mr. Plante. And when he knew that… Because we learned that there was a letter from September 9 that said Mr. Plante has taken some documents from the CAQ, and, on September 14, the Prime Minister's Office said : We made some verification about Mr. Plante and everything is OK, he never took some documents. So, we have two versions. So, how can you merge these two versions? The Quebeckers say that what is saying at the Prime Minister's Office is not true, and that's the responsibility of chief of staff Mr. Dufresne.

Mme Johnson (Maya) : And the SQ is involved?

M. Jolin-Barrette : We met the SQ two times and we will meet la Sûreté du Québec again in the next few days.

Des voix : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 24)

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