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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et d’accessibilité aux soins

Version finale

Tuesday, September 27, 2016, 13 h 32

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente-deux minutes)

Mme Lamarre : Bonjour. Alors, ce matin, l'actualité nous révèle des résistances par rapport au rôle des infirmières praticiennes spécialisées, ce qu'on appelle les IPS ou les superinfirmières. Depuis plusieurs années maintenant, je demande qu'on élargisse le rôle des IPS, surtout qu'on leur donne plus d'autonomie, c'est-à-dire qu'on leur permette de poser des gestes par elles-mêmes. Et le ministre, qui habituellement ne se gêne pas pour prendre des décisions, pour imposer des réformes, tout à coup, devient beaucoup plus souple, refuse, en fait, là, de s'impliquer dans ce dossier-là.

Moi, je pense qu'il doit absolument le faire. Pourquoi? Parce qu'il y a un éléphant dans la pièce dans ce dossier-là entre les infirmières et les médecins dans la répartition de l'autonomie, et c'est une mesure de rémunération qui a été consentie aux médecins, dans les GMF entre autres, lorsqu'ils supervisent des infirmières.

Alors, quand, sous le gouvernement libéral, à l'époque du ministre Bolduc, on a consenti à ce qu'un GMF reçoive 60 000 $ pour accueillir une IPS dans ses murs, 30 000 $ pour le local et 30 000 $ pour la supervision d'une infirmière praticienne spécialisée qui, rappelons-le, a l'équivalent de cinq années d'université, a donc l'équivalent d'une maîtrise et d'un diplôme d'études supérieures spécialisées, quand on a consenti ça, on a créé un biais. On a créé une résistance qui s'explique par ce mode de rémunération là et cette valorisation-là, donc, d'avoir une supervision sur une IPS. Alors, c'est certain que le dossier peut difficilement se régler spontanément parce qu'il y a vraiment un enjeu de rémunération qui est omniprésent dans ce dossier-là.

Moi, je pense qu'on est vraiment rendus au Québec à permettre aux IPS... le ministre actuel a fait beaucoup de choses depuis qu'il a été élu, mais pas ce qu'il avait dit qu'il ferait. Alors, il avait dit deux choses en campagne électorale. Il avait dit qu'il garantissait 2 000 IPS en 10 ans et qu'il y aurait des supercliniques. C'est les deux seuls engagements publics qu'il avait pris par rapport au système de santé. Or, celui des 2 000 IPS en 10 ans, eh bien, il ne prend pas les moyens pour que ça se concrétise. Il y a quelques postes à peine, une dizaine de postes qui s'ajoutent à chaque année. Donc, il faut qu'il finance les universités pour permettre, donc, qu'il y ait un plus grand nombre, vraiment massif, là. En Ontario, on en a 2 300; au Québec, on en a à peu près 350. Alors, on doit faire ce rattrapage-là.

Et quand on dit : On a de la difficulté avec nos urgences, on a de la difficulté avec nos premières lignes, on a de la difficulté avec le guichet d'accès où les gens ont tous mis leur nom et on a des centaines de milliers de personnes qui attendent, bien, une des solutions concrètes, réalistes, et ce n'est pas compliqué, là, ce sont les IPS, et ça, le ministre, tout à coup, se voit dans une situation, là, où il ne veut pas intervenir, il n'est pas sûr. Alors, vraiment, on se demande qu'est-ce qui l'inquiète, qu'est-ce qui l'effraie tant dans ce dossier-là.

En ce qui concerne l'enjeu de la compétence, je vous dirais que la compétence, vous savez, ça se définit par plusieurs choses, mais ça se définit par des connaissances, ça se définit par de l'expérience, c'est-à-dire qu'il faut poser des gestes. Et ce n'est pas vrai que parce qu'on est médecin... je vais vous dire, si on a un gynécologue, il n'est certainement pas très bon pour diagnostiquer des otites, O.K.? Alors, il y a une partie qui est l'exposition fréquente à une situation clinique avec la connaissance.

Et le troisième élément, donc connaissance, expérience et connaissance de ses limites. Et, dans une formation comme celle que les IPS reçoivent, comme celle d'ailleurs que beaucoup d'autres professionnels reçoivent, que ça soit les physiothérapeutes, les psychologues, les pharmaciens, il y a cette connaissance des limites. On l'a vu avec la clinique SABSA qui a traité 95 % des situations qui se sont présentées à elle, et, dans 5 % des cas, les infirmières ont dit : Non, ça, ça dépasse mes limites, je réfère à un médecin.

Alors, il faut élargir l'accès, il faut permettre un accès beaucoup plus vaste et après faire en sorte que progressivement, selon la complexité de la situation, eh bien, pour les patients, on aille finalement voir le médecin au bon moment, mais commençons par libérer les IPS.

M. Vigneault (Nicolas) : Qu'est-ce que le ministre aurait dû faire dans le contexte actuel? Vous parlez de cette lettre, c'est ce que vous qualifiez, j'imagine, de geste peut-être un peu plus souple de la part du ministre, lui qui est ferme habituellement. Qu'est-ce que vous auriez fait, par exemple?

Mme Lamarre : Bien, moi, je pense que le ministre, il doit absolument permettre... il doit s'immiscer dans cette négociation-là et il doit trancher. Il doit trancher. S'il prend la part des patients, c'est la part des patients qu'il doit prendre. Il n'a pas à prendre la part ni des infirmières ni des médecins. Il doit parler au nom des patients et, s'il prend la part des patients, eh bien, il doit définitivement trancher en faveur d'une ouverture et d'une plus grande autonomie au niveau des IPS. Maintenant...

M. Vigneault (Nicolas) : Mais trancher de quelle façon, là? Parce que quand même, il y a des leviers, il y a des mécanismes qui existent, il y a des diagnostics qui sont établis, qui sont réservés aux médecins au Québec. De quelle façon il peut trancher dans le contexte actuel?

Mme Lamarre : Bien, il peut baliser, là. Il y a les impressions diagnostiques qui ont été confirmées. Alors, il y a des diagnostics : hypertension, diabète, cholestérol et suivi de maladies respiratoires. Je pense qu'il y a vraiment des contextes cliniques où les infirmières praticiennes spécialisées de première ligne, là, elles sont formées. Elles ont vraiment des connaissances, des compétences, de l'expérience et elles connaissent leurs limites.

Alors, moi, je crois que clairement, il doit offrir des ouvertures à ce niveau-là. Maintenant, les conditions mineures, les... on parlait d'otites, on parle de zona, on parle de plein de conditions qui sont des conditions assez urgentes, mais mineures, et là pourquoi on ne permettrait pas aux IPS de vraiment agir de façon autonome?

Et moi, je les placerais... Et moi, j'ouvrirais des places dans les CLSC et dans les CHSLD. Actuellement, les CSLC, le ministre, on le voit bien, il tend à vouloir les fermer, là. Il les vide littéralement de toutes les ressources professionnelles, il transfère des travailleurs sociaux, transfère des psychologues. Alors, ces CLSC, ils viennent offrir une répartition, donc, des points de service qui élargissent ceux qui sont prévus par les GMF et qui couvrent beaucoup mieux l'ensemble du territoire du Québec.

Alors, il y a des besoins, et les infirmières praticiennes spécialisées peuvent très bien se retrouver en CLSC. Elles peuvent aussi se retrouver en CHSLD. Le projet de loi n° 20 a fait en sorte que les médecins qui travaillaient dans les CHSLD, souvent, étaient à vacation, étaient dans des contextes de rémunération particuliers et là ils ne se reconnaissent pas du tout dans le modèle du projet de loi n° 20 du ministre. Ils ne savent pas où est-ce qu'ils se retrouvent.

Alors, il y a un exode actuellement des médecins en CHSLD, déjà qu'il en manquait, déjà qu'on en a beaucoup qui étaient des médecins en fin de carrière qui prenaient leur retraite. Les IPS incarnent vraiment des professionnels qui peuvent agir très, très bien. Alors, s'il lui faut faire un projet de loi, qu'il fasse un projet de loi. S'il faut qu'il règle ça... Mais il y a des moyens... Donc, certainement, qu'il impose, qu'il impose l'autonomie aux... qu'il reconnaisse l'autonomie des infirmières praticiennes spécialisées dans certains diagnostics. On ne parle pas de tous les diagnostics, mais dans certaines conditions qui sont très fréquentes, soit des conditions urgentes mineures ou des conditions chroniques où les infirmières peuvent intervenir, qu'il augmente le financement des facultés d'éducation supérieure et qu'il fasse en sorte de garantir des postes à ces femmes et à ces hommes qui font cette formation, que ce soit dans les CLSC, dans les CHSLD.

Actuellement, dans Lanaudière, il y avait une clinique où on attendait une IPS, et finalement ça a été tellement coupé partout sur le territoire que l'IPS n'a pas été reconnue à cet endroit-là. C'est un désert actuellement en termes d'offre de services de santé. Et ce qui se produit, c'est que des cliniques privées vont engager ces infirmières patriciennes spécialisées et les patients vont être obligés de payer 60 $ pour avoir une consultation.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que vous êtes... Bonjour.

Mme Lamarre : Bonjour.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que vous êtes prête à ce qu'on reconnaisse légalement le recours aux mères porteuses?

Mme Lamarre : Le recours...

M. Chouinard (Tommy) : Aux mères porteuses. Les mères porteuses.

Mme Lamarre : Ce n'est pas le sujet de...

M. Chouinard (Tommy) : Non, non, non. Je comprends bien, mais ça fait partie des sujets qui quand même concernent le monde de la santé en particulier.

Mme Lamarre : À ce moment-ci, je n'ai pas de position. En fait, je ne comprends pas bien votre question précise.

M. Chouinard (Tommy) : La ministre Stéphanie Vallée a dit qu'elle était prête à reconnaître légalement le recours aux mères porteuses. Bon, on est au début d'une définition de grandes orientations pour en arriver à un projet de loi sur le sujet. Évidemment, il y aurait balises et etc.

Mme Lamarre : Il faut des balises. C'est ça. Moi, je pense que jusqu'à maintenant, ce qu'on a dit au Parti québécois, c'est que c'est un dossier qui méritait d'être balisé parce qu'il y a vraiment... on arrive dans de nouvelles façons de faire. On sait que ça existe, par contre. Alors, je pense qu'il faut vraiment les baliser, et on contribuera certainement à l'étude d'un projet de loi dans ce dossier-là.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. Aviez-vous consulté le rapport du comité Roy sur le sujet ou l'avis du Conseil du statut de la femme, peut-être?

Mme Lamarre : Pas récemment, non.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 13 h 42)

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