(Onze heures quatre minutes)
M. Khadir
:
Bonjour, messieurs. Les chauffeurs de taxi, les chauffeuses de taxi, les petits
propriétaires, les artisans du taxi vont converger bientôt devant l'Assemblée
nationale. Ils et elles sont en colère. Je les comprends. Ils et elles sont en
colère parce que les promesses libérales ont été trahies par le premier
ministre, qui a tassé deux ministres des Transports qui s'étaient pourtant
engagés à ce que toute entente de projet pilote avec Uber respecte les règles
de base, notamment le paiement de l'impôt par cette entreprise, notamment par
le fait qu'on ne pouvait pas s'écarter des règles qui doivent s'appliquer à
Uber tout aussi bien qu'au reste des taxis et notamment le contrôle de l'offre.
Il semble, par ces décisions, ce
gouvernement-là, par tous les moyens, à chercher le désordre social. Ça fait
longtemps que ce gouvernement sait qu'il y a énormément de problèmes liés aux
pratiques d'Uber. Partout où Uber a passé, Uber a semé le désordre, a semé le
chaos, a semé la perte de revenus pour des milliers et des milliers de familles
à faibles revenus. Puis c'est 20 000 familles au Québec qui vont être
touchées, qui sont déjà gravement touchées. Si le premier ministre a des
doutes, il n'a qu'à se déplacer à Toronto pour voir comment des permis qui se
transigeaient aux alentours de 350 000 $ se transigent aujourd'hui à
moins de 100 000 $. Ça veut dire, là, là, qu'il y a des centaines et
des centaines de petits propriétaires dont c'était le fonds de pension qui est
ruiné par les pratiques d'Uber à Toronto. Et les chauffeurs de taxi et
chauffeuses de taxi au Québec ont clairement indiqué qu'ils ne se laisseraient
pas faire. Alors, que cherche le gouvernement, vraiment? Il cherche la
confrontation, il cherche le désordre?
Moi, j'invite le gouvernement... Il n'est
pas encore trop tard, le décret ministériel n'est pas encore annoncé. Le décret
ministériel qui met en application le projet pilote n'est pas encore annoncé,
alors il est temps pour le ministre Laurent Lessard de changer de fusil
d'épaule. Il montrerait enfin qu'il a un peu de jugement sur les questions d'intégrité.
Parce qu'Uber n'est pas une entreprise intègre, Uber est une entreprise
frauduleuse. Martine Ouellet a posé une question, elle a tout à fait raison. Le
ministre qui a répondu semble ne pas être au courant qu'Uber n'est pas tenu par
le projet pilote à payer ni les arriérés d'impôt qu'il n'a pas payé depuis deux
ans qu'il opère sur notre territoire ni à payer d'impôt sur les 20 % de
revenus qu'il va aller cacher dans un paradis fiscal, parce qu'Uber est une
entreprise frauduleuse. Uber commet de la fraude. D'ailleurs, Uber me poursuivrait
si ce n'était pas vrai. Ça fait deux ans que je le dis, Uber est une entreprise
frauduleuse. Et le gouvernement du Québec accepte de transiger avec une
entreprise qui fait de la fraude fiscale.
M. Vigneault (Nicolas) :
Mais le gouvernement dit qu'il a réglé le problème avec son entente parce qu'il
doit payer ses impôts.
M. Khadir
: Ce
n'est pas vrai. Ceux qui disent ça veulent induire le public en erreur. Ce
n'est juste pas vrai. Uber n'est pas tenu par le projet pilote à payer ses
arriérés d'impôt. Uber n'est pas tenu par le projet pilote à payer de l'impôt
sur le 20 % qu'il prélève et qu'il va cacher dans la Barbade.
Alors, qu'est-ce que veut faire exactement
M. Coiteux? C'est induire les gens en erreur, mentir aux journalistes et
au public pour cacher le fait que le premier ministre du Québec a trahi sa
parole envers les chauffeurs et les chauffeuses de taxi et s'apprête à
transiger, à normaliser les opérations d'une entreprise qui fait de la fraude
fiscale, qui sort de l'argent de ce pays et qui ne paie pas d'impôt sur des
activités économiques qui s'opèrent au Québec.
M. Boivin (Simon) :
Est-ce que vous sentez de plus en plus une espèce de désintéressement de la
population vis-à-vis ce dossier-là, qui… plus complexe, plus...
M. Khadir
: C'est
ce que cherche le gouvernement, bien sûr. Bien sûr, le dossier est complexe, et
je comprends très bien. Et je comprends qu'il y a d'énormes améliorations à
apporter à l'industrie du taxi, sur laquelle travaillent, d'ailleurs, les
opérateurs du taxi, que ça soit les chauffeurs, que ça soit les intermédiaires.
Là n'est pas la question. C'est qu'on a une commission, actuellement, là... Et
je pense que les gens ne sont pas fatigués. Ce qu'ils sont fatigués, c'est de
l'inaction du gouvernement contre toutes ces grandes entreprises qui sont
autorisées à ne pas payer d'impôt, alors que vous et moi, les citoyens
ordinaires, eux qui travaillent honnêtement, doivent payer des impôts comme
tout le monde. Et, pendant qu'on met en place une commission qui se penche sur
la question des paradis fiscaux, le gouvernement conclut une entente avec une
entreprise qui fraude le fisc.
M. Gagnon (Marc-André) :
Sur l'affaire Laurent Lessard, Jean-Marc Fournier, en Chambre, ce matin, a dit,
en s'adressant aux partis d'opposition : Honte à vous! Il vous accuse de
nuire à la démocratie, comme si votre objectif était d'empêcher aux conjoints,
conjointes des députés d'occuper un emploi. Est-ce que M. Lessard est une
victime d'acharnement de la part des partis de l'opposition et des médias?
M. Khadir
: Vous
me parlez de Jean-Marc Fournier et non de Laurent Lessard, mais, dans ce cas,
le lapsus, bon, traduit bien sûr une situation dans laquelle le gouvernement se
cache dans le déni. Ça commence pas mal à ressembler à ce qu'on a connu avec le
gouvernement Charest à ses débuts devant le travail acharné... Oui, il y a de
l'acharnement. Il faut qu'on travaille de manière acharnée quand le gouvernement
nie le problème.
Il n'y a sans doute rien de mal — sans
doute, je dis — dans ce que la conjointe de M. Lessard fait et a
fait pour obtenir les subventions avec son organisme pour AccèsLogis. J'en
conviens, c'est probable. Mais le cumul des problèmes qui entachent le bureau
de M. Lessard et ses adjoints fait en sorte qu'il y a des questions d'intérêt
public qui sont posées et qu'il y a des conflits d'intérêts patents et des
apparences de conflit d'intérêts. Et le gros problème de nos ministres, et de
nos gouvernements, puis de la classe politique contemporaine au Québec... Parce
que ça ne commence pas avec ces gens-là. Ça fait huit que je suis ici. À
diverses occasions j'ai amené la question devant diverses personnes, dont
d'anciens premiers ministres. Ils ne semblent pas comprendre que le conflit
d'intérêts et son apparence est primordiale dans la confiance du public.
Alors, tout le monde nie. M. Lessard
ne semble pas comprendre que le fait que sa conjointe soit sur cet organisme et
que, pendant ce temps-là, l'organisme obtient, ça soulève des questions qui
sont simplement légitimes. Ça ne veut pas dire que la personne est accusée ou
la personne a commis une faute, mais ça soulève des questions. Et le cumul de
tout ça entache sa réputation et surtout empêche qu'il exerce sereinement des
fonctions très importantes, dont l'une est de faire le ménage au ministère du
Transport du Québec. Donc, ça fait une semaine. Je lui demande, de son propre
gré, de faire honneur à la fonction et de quitter, de quitter son poste, de
l'abandonner. Comme il ne le fait pas, là il faut vraiment que le premier
ministre le démette. Et, si M. Jean-Marc Fournier ne comprend pas ça, ça
veut dire qu'après toutes ces années, malgré une carrière d'avocat, malgré tout
ce qu'on a dit, de deux choses, l'une : Jean-Marc Fournier est un parfait
incompétent en matière éthique, il ne comprend pas ça, ou, sciemment, il tente
d'induire des gens en erreur et d'intimider l'opposition, sciemment, il tente
d'intimider l'opposition.
M. Boivin (Simon) : Moi,
j'ai une question concernant M. Aussant, M. Nadeau-Dubois, M. Vadeboncoeur.
M. Khadir
:
Est-ce que ça a été annoncé, finalement?
M. Boivin (Simon) : C'est
ça. Tout à l'heure.
M. Khadir
: Moi,
je n'ai pas eu le temps de m'en saisir.
M. Boivin (Simon) : Ils ont
fait leur point de presse, une espèce de groupe de réflexion qui veut faire une
tournée pour aller rencontrer les gens pour comprendre ce que pourrait être un
projet collectif pour les Québécois. Et je me demandais comment vous accueillez
ça dans le contexte où c'est composé par des gens dont on devine, tu sais,
certaines affinités avec des partis souverainistes de gauche. Est-ce que c'est
une critique du travail que peuvent faire les partis comme Québec solidaire ou
le Parti québécois? Est-ce que ça répond à quelque chose pour vous? Est-ce que
ça devient une menace? Est-ce que vous craignez que ça devienne un parti
politique?
M. Khadir
: Bien,
je pense, c'est très positif. Moi, je salue ça. Je ne sais pas où ça va finir,
mais je salue cette initiative, c'est un vent de fraîcheur. Je rappelle que
Québec solidaire s'est construit exactement comme ça, couche par couche,
courant par courant. Je vous rappelle que Françoise David a joint l'Union des
forces progressistes pour faire ce qui est actuellement Québec solidaire,
exactement avec la même démarche. Rappelez-vous, François Saillant, Françoise
David, Bill Clennett, Manon Massé et plusieurs membres, activistes,
personnalités des groupes populaires se sont réunis, ont réfléchi pendant un
an, ont fait la tournée du Québec et en sont arrivés à la conclusion qu'il fallait
une action politique. Et à ce moment-là ils ont choisi l'UFP, qui est devenue
Québec solidaire par la suite. Donc, pour nous, c'est un vent de fraîcheur,
nous accueillons ça à bras ouverts. S'il y a des idées nouvelles, s'il y a un
élan nouveau, s'il y a des audaces qu'on n'a pas encore eues, moi, j'en appelle
à cette audace-là, et nous allons accueillir ça avec ouverture. Nous n'avons
aucune prétention à avoir des réponses à tout, et Québec solidaire, c'est dans
l'humilité et dans la détermination de réunir la base la plus large possible
des progressistes du Québec que ça a été fondé. Et il y a de la place encore à
élargir cette base-là, donc c'est bienvenu.
M. Dutrisac (Robert) :
Bien, justement, pourquoi ces gens-là ne se retrouvent pas, ne militent pas au
sein de Québec solidaire? On dirait que votre parti ne leur convient pas, alors
que ce sont des progressistes, ce sont des...
M. Khadir
: Non,
les gens viennent à la nécessité de l'action politique à diverses étapes de
leur militantisme. Nombre d'entre nous... Je vous ai signalé le cas de
Françoise David. Ce n'est pas parce qu'elle a fait, avec François Saillant ou
avec Manon Massé, ces démarches d'abord pour mûrir la réflexion, pour réfléchir
sur les éléments qui doivent motiver l'action politique, que ça les empêche par
la suite de faire un choix. Ces gens-là n'ont pas dit que Québec solidaire
n'est pas un choix, ces gens-là ont voulu, je pense, d'après ce que j'ai
compris, faire le tour du Québec, entendre, réfléchir sur leurs meilleurs
moyens de politiquement s'impliquer. Est-ce que c'est de s'investir dans un
parti politique ou arriver à la fin, de dire : Non, on va créer un
mouvement? Parce qu'il y a diverses options devant des militants sociaux. Puis
je le connais très bien, M. Dutrisac, ça fait 15 ans... Dès le début,
même le RAP, le Rassemblement pour l'alternative politique, c'était d'abord un
mouvement. Les gens ne sont pas posé la question : Quel parti on choisit?
On s'est dit d'abord, en novembre 1997, quand on s'est réunis au cégep Maisonneuve :
Comment aider le Québec politiquement? Est-ce que c'est un parti politique? Est-ce
que c'est un mouvement? Est-ce que c'est autre chose? Donc, c'est à partir de
cette réflexion qu'on en est venus à la... Donc, j'admire le travail initié
par... Là, je ne sais plus. Qui il y a d'autre, à part M. Aussant et M. Nadeau?
M. Boivin (Simon) :
...Saganash, le Dr Vadeboncoeur.
M. Khadir
:
Excellent, c'est...
Une voix
: Et
Claire Bolduc.
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce que ça ne contribue pas un peu à créer une certaine confusion auprès du
public? Est-ce qu'on ne serait pas mieux de réunir l'ensemble des forces des
gens qui ont un peu le même courant de pensée politique, à ce moment-là?
M. Khadir
: Bien,
absolument, absolument. Il n'y a rien qui interdit qu'au bout de cette démarche
ça aboutisse là, et nous accueillerons favorablement, très ouvertement, en
autant que ça soit compatible avec nos principes. Nous sommes un parti
résolument écologiste, nous sommes un parti résolument pour la justice sociale
et pour la fin des faveurs, et des avantages, et des privilèges accordés aux
plus nantis et aux plus riches ou...
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce qu'on ne dilue pas les forces avec cette façon de faire?
M. Khadir
: Bien
non, ça renforce. Mais je ne vois pas comment ça se fait que vous voyez ça comme
une dilution. Ça renforce.
M. Boivin (Simon) : Est-ce
qu'il y a de la place pour un autre parti souverainiste de gauche? Disons que
ça débouche sur un parti, est-ce qu'il y a de la place pour un autre parti
progressiste souverainiste de gauche?
M. Khadir
: Bien,
on verra. Là, c'est vraiment... Là, on est pas mal dans les supputations, là. C'est
une question hautement... Comment on appelle ça, là?
Une voix
: Spéculative.
M. Khadir
:
Spéculative. Là, c'est... Donnez la chance...
M. Boivin (Simon) : Mais
vous avez vous-même dit que c'est comme ça que Québec solidaire...
M. Khadir
: Donnez
une chance à ces gens-là de faire leur travail. Là, on commence. Ces gens-là ne
disent pas qu'ils rejettent Québec solidaire. Est-ce que vous avez entendu ces
gens-là dire ça? Bon. Alors, pourquoi vous sautez aux conclusions, là, déjà?
Donnez la chance à ces gens de faire leur travail.
Moi, je suis sûr... Québec solidaire est tellement
un parti ouvert, dynamique, qui rejoint l'essentiel de là où logent les
Québécois actuellement, pas seulement les gens qui s'identifient à gauche, tu
sais, que ce soit Énergie Est, tous les dossiers majeurs qui nous occupent
aujourd'hui, l'intégrité, la justice fiscale, un revenu décent pour tout le
monde, l'écologie, l'environnement, le développement de l'emploi. Tout ça, là,
ça rejoint ce que les Québécois veulent. Tu sais, on pense pareil avec à peu
près l'ensemble des Québécois. Alors, moi j'ai confiance, je suis tout à fait
confiant, comme j'étais confiant quand Françoise David, Manon Massé,
François Saillant, Bill Clennett ont lancé Option citoyenne en 2003‑2004.
Il y a des gens qui étaient inquiets ou des journalistes qui nous posaient des
questions. Moi, j'étais confiant, j'ai dit : S'il y a un travail honnête,
intellectuellement rigoureux qui va se faire, il y aura moyen de travailler
ensemble. Est-ce que ça va s'appeler Québec solidaire, ou Québec mieux, ou
Québec total, ou Québec parfait? Je ne le sais pas, mais ça va sûrement être
mieux qu'aujourd'hui.
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce qu'à un certain moment il ne faudra pas unir les forces?
M. Khadir
: Bien,
c'est à ça qu'on travaille patiemment. Et, Québec solidaire, je ne sais pas si
vous avez eu l'occasion de voir un peu nos équivalents ailleurs dans le monde.
Moi, quand je regarde le travail qu'on a accompli depuis 15 ans, je suis
rempli d'une fierté inouïe. À gauche alternative, un parti qui remet en cause le
système, là, le privilège des partis traditionnels, c'est très difficile.
Personne ne nous fait de quartiers. On a contre nous toutes les élites, toutes
les élites et les privilèges, d'accord? Et, ailleurs, ça a été très difficile.
C'est rare, les pays sans crise majeure... Je pense un peu à l'Espagne, avec
Podemos, qui est assez formidable, qui nous inspire, mais la situation économique
de l'Espagne, laissez-moi vous dire, hein, c'est catastrophique. Alors, dans
des conditions exceptionnelles, d'autres ont fait un peu mieux que nous, mais,
quand on se compare, le travail d'unité, de rassemblement des forces de gauche
alternative, la vraie gauche, pas la gauche qui accepte le... enfin, entre
guillemets, comme le Parti socialiste français ou le Parti travailliste
britannique de Tony Blair ou le Parti québécois, qui se pensaient à gauche, qui
ont abandonné leur position progressiste... On ne parle pas de ceux-là, mais on
parle d'une véritable gauche authentique, qui prend résolument la défense de la
société, là, c'est très difficile, et ce que Québec solidaire a accompli est
absolument inouï, par exemple, juste en termes de membership. Lorsque j'ai fait
le calcul il y a à peu près neuf ou 10 mois, il n'y avait que le Parti
Syrisa, en Grèce, qui nous dépassait en termes de nombre de membres par
habitant, en moyenne. Donc, on a réussi, vraiment, sur le plan de l'unité, une
oeuvre qui est remarquable et remarquée par, d'ailleurs, nos partis frères.
M. Vigneault (Nicolas) :
En bout de ligne, l'objectif est donc de les attirer chez vous?
M. Khadir
: Bien
sûr. Je ne serais pas crédible si je vous dis que non, absolument. Mais, comme
je vous dis, je suis confiant et je leur espère, je leur souhaite de faire ce
travail-là avec le plus de rigueur et d'indépendance d'esprit dès le départ, de
ne prendre rien pour acquis. Et nous, nous ne les prenons pas pour acquis non
plus. Et ensuite, si un travail rigoureux est fait, je suis sûr que nous allons
pouvoir travailler ensemble de toutes sortes de manières, qu'ils choisissent de
devenir un parti, de se joindre à nous ou de faire un autre type d'action
politique. Je suis sûr qu'il y a aura moyen de travailler ensemble.
M. Hicks
(Ryan) : Where do things go from here when it
comes to Uber and taxi drivers now that there have been these two injunction
requests rejected by the courts?
M. Khadir
: The fact that the Liberal Party of Mr. Couillard
has just failed to its promises to taxi drivers brings and continues to negate
a big problem. They are dealing with a company who is fraudulent, who is committing
fraud. I have said that over and over and, if it was not true, I would be, now,
you know, under their judicial attack, I would be sued for saying… This
enterprise is committing fraud, is evading taxes, OK? And this Government is
allowing them to operate and betraying its promises to people of Québec. So,
I'm wondering if Mr. Couillard is not looking for a social unrest, you know? Because, sometimes, governments who have problems, like ethical
problems as they have, they're looking for a battle to deviate attention, OK,
to polarize opinion. And I'm wondering if Mr. Couillard is not going after
a fight in order that people forget about his failing economical projects and
his failing credibility in terms of integrity and honesty in administrating
public affairs.
(Fin à 11 h 22)