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Point de presse de M. Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services sociaux

Version finale

Tuesday, October 4, 2016, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quatre minutes)

M. Barrette : Alors, bonjour, mesdames et messieurs. Bonjour au public qui nous écoute pour cette conférence de presse qui vise à faire le point sur l'état d'avancement de l'entente que nous avons, le gouvernement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.

Hier, s'est terminée une course à la chefferie du Parti québécois et ça a été une course triste parce qu'on s'est chicané, on a parlé de beaucoup de choses, on a même commencé à dépenser des sommes d'argent que l'on n'a pas. À entendre les propositions qu'on a entendues hier, à la fin de cette course à la chefferie du Parti québécois, on voit qu'on s'en va encore vers des déficits. Mais, s'il y a une chose qui est certaine, c'est qu'en santé on n'a pas parlé de vous, Mmes et MM. les citoyens. La santé a été absente du débat, de la course à la chefferie du Parti québécois. C'est dommage.

Nous, au Parti libéral, quand on est arrivé en poste, évidemment, nous avions des objectifs très clairs en santé, et ces objectifs-là, comme vous le savez, devaient passer par le retour à l'équilibre budgétaire. Pourquoi? Pour réinvestir en santé, en éducation, faire en sorte qu'au lieu de payer de l'argent sur la dette, comme nous le proposent les trois partis d'opposition, à toutes fins utiles, aujourd'hui, particulièrement le Parti québécois, bien, au lieu de payer de l'argent sur la dette, on veut investir en santé.

Dans les dernières semaines, rappelons-le, je pense que ça vaut la peine de le rappeler, là, on a annoncé un réinvestissement de 52 millions de dollars en soins à domicile, de 22,5 millions de dollars en formation de personnel, préposés aux bénéficiaires, pour les entreprises d'économie sociale en aide à domicile, et ça inclut des subventions augmentées pour les citoyens pour avoir accès à ce type de service là. Nous avons aboli les frais accessoires qui seront en oeuvre en janvier prochain.

Mais il fallait faire autre chose en plus, il fallait aussi s'adresser à l'accès en première ligne et en soins spécialisés. Et, dans la loi n° 20 que nous avons mise en place, une loi qui a été décriée par les trois oppositions, rappelons-le... C'est très important de rappeler et de comprendre que les trois oppositions étaient contre la loi n° 20, une loi qui visait à faire en sorte que les citoyens et citoyennes du Québec aient un meilleur accès à la première ligne et aux soins spécialisés. Les trois oppositions se sont opposées, mais fermement, et, encore aujourd'hui, on entend des candidats à la chefferie du Parti québécois par exemple Jean-François Lisée qui dit que c'est la pire chose qui a été faite. Imaginez, travailler pour l'accès, c'est la pire chose qui a été faite.

On a passé la loi et on a signé une entente avec les deux fédérations médicales pour leur donner une marge de manoeuvre pour pouvoir changer leurs pratiques et arriver à faire en sorte que l'accès soit au rendez-vous. Et aujourd'hui, on fait la mise à jour trimestrielle comme on s'y est engagés. On a dit à la population du Québec, là : On passe une loi qui vise à faire en sorte que les citoyennes, les citoyennes du Québec aient accès à un médecin de famille.

Et on sait que ça demande à ces médecins de changer leur façon de pratiquer la médecine. Et on a dit, dans une entente, on a signé ça ensemble, on a dit : Oui, donnez-nous le temps de s'adapter, et, en s'adaptant, nous allons être au rendez-vous le 31 décembre 2017, et l'accès sera là et résolu. On a dit, de bonne foi, les deux parties : Parfait, on fait ça. Et on s'est engagés à faire une mise à jour trimestrielle pour montrer l'état d'évolution de cette entente, et c'est ce que je vous présente aujourd'hui.

Encore une fois, je le répète, là, notre gouvernement a agi concrètement, par des mesures réelles, vérifiées, suivies, mesurées pour que vous tous et toutes pussiez voir, un, où on s'en va et qu'à la fin vous ayez un accès à la première ligne et à la médecine spécialisée appropriée.

Alors, aujourd'hui, nous faisons donc la mise à jour sur les deux éléments qui sont les plus importants, les moteurs de cette entente, à savoir l'assiduité... Je pense que tout le monde maintenant a compris ce que ça voulait dire, l'assiduité. L'assiduité, ça veut dire que votre médecin change sa pratique, sa façon d'offrir des services et se rend disponible la majorité du temps. En fait, 80 % du temps, si vous avez à aller voir un médecin, vous allez pouvoir aller voir un médecin dans son cabinet. C'est ça, l'assiduité, avoir une pratique, là, dans un bureau organisé pour que vous n'ayez plus à aller à l'urgence huit fois sur 10. Et c'est ça qui est en train de se transformer.

Puis j'en profite d'emblée pour féliciter les médecins qui ont fait le virage. Il y en a à peu près le tiers. Dans nos statistiques, environ le tiers des médecins aujourd'hui sont passés à ce qu'on appelle l'accès adapté, un accès qui... une pratique, pardon, qui fait en sorte que l'accès est, à toutes fins utiles, garanti parce que les médecins adaptent leur pratique aux horaires, aux besoins de leurs patients inscrits chez lui ou chez elle. Et ceux qui sont en accès adapté, là, bien, ils ont une assiduité bien au-delà de 80 %. Et, dans les faits, ceux qui sont en accès adapté, les patients inscrits chez un médecin qui a changé sa façon de pratiquer ont des rendez-vous en majorité le même jour, en général en dedans de trois jours. Et, oui, il y a des gens qui préfèrent avoir un rendez-vous plus tard dans la semaine, et je rencontre aujourd'hui encore des médecins qui me disent : Moi, là, tous mes patients sont vus sans aucun problème en dedans d'une semaine. Je rencontre même des médecins qui ont tellement adapté cette nouvelle façon de faire là qu'ils ne donnent plus de rendez-vous. Leur grille est ouverte, ils ont 1 500 patients d'inscrits, des fois 2 000, puis c'est des jeunes, des femmes, et il n'y en a pas de problème. Il n'y en a pas de problème. Le problème qui reste, c'est la majorité qui n'a pas encore fait cette transformation-là.

Qu'en est-il de la majorité? Bien, voici un tableau qui vous le montre. Nous avons signé une entente qui faisait en sorte que nous avons ciblé des pourcentages d'assiduité trimestriels à être rencontrés. C'est important, ça, on a signé, il y a maintenant plus d'un temps, une entente... d'un an, pardon, une entente qui disait : Oui, on va le faire, nous, comme groupe, les médecins de famille, et, comme vous nous laissez le temps de s'adapter, bien, on va se mettre des étapes, des échelons : à telle date, on doit être rendus à tant et à telle date à tant, pour en arriver, au final, le 31 décembre 2017, à 80 %.

Aujourd'hui, on voit que, si la tendance se maintient, les médecins de famille vont s'y rendre. C'est très clair sur cette courbe-là, il y a clairement une amélioration de l'assiduité pour les médecins à propos de leur... en regard des patients inscrits chez eux. Donc, il y a là une transformation qui va dans la bonne direction, et non seulement va-t-elle dans la bonne direction, mais tout indique que, si la tendance se maintient, sur le plan de l'assiduité, les médecins seront au rendez-vous à terme. C'est une bonne chose. Alors, l'assiduité, le 80 %, là, ça, ça veut dire que c'est des médecins qui sont disponibles pour leur clientèle, ce que la population du Québec veut.

La prochaine... Par contre, du côté de l'inscription, c'est une tout autre affaire, et aujourd'hui nous en sommes à un moment critique, un moment critique dans l'évolution de l'entente qu'on a conclue avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec. Je le répète, les médecins se sont dit capables et se sont engagés à le faire, de faire en sorte que 85 % de la population du Québec soit inscrite chez un médecin de famille et auprès duquel l'assiduité sera de 80 %. Ça, ça veut dire avoir un médecin de famille pour la totalité de la population adulte, à toutes fins utiles, et des médecins qui changent leur pratique pour être disponibles en termes d'horaire.

Que voit-on à mi-parcours? Parce que c'est là où on est. Nous sommes aujourd'hui à mi-parcours exactement, vous regardez le graphique, on est à mi-parcours. On constate qu'au départ le taux d'inscription était au-delà de ce que nous avions ciblé comme objectif. Pourquoi? Parce que rappelons-nous que la loi a été déposée le 28 novembre 2014. Comme dans la loi, il y avait ce qui était annoncé, que vous connaissez tous et toutes aujourd'hui, déjà, il y a des gens qui avaient commencé à prendre le virage. C'est la raison pour laquelle, en juin 2015, quand on a signé l'entente avec la FMOQ, bien, comme il y a un virage qui avait déjà été entrepris, la cible était dépassée.

Que s'est-il passé entre juin 2015 et septembre 2016? Bien, vous le voyez, il y a eu un moment critique, et je l'avais énoncé la dernière fois, les courbes se sont croisées comme vous le voyez ici. Elles se sont croisées au printemps passé. Se croiser, ça veut dire que le taux d'inscription a commencé à être inférieur trimestriellement à l'attendu, et ça, ce n'est pas banal. Et j'avais dit, lors de notre dernière mise à jour, que ce n'était pas grave parce qu'être un peu en retard, bien, c'est comme n'importe quoi dans la vie, être un peu en retard, ça veut aussi dire qu'on peut récupérer le retard.

Que constate-t-on aujourd'hui? On constate que la cible, qui était de 74 %, bien, il y a eu un rapprochement. On est à 72,7 %, on était à 71,8 % en juin dernier. Mais, quand on regarde la tendance de cette droite-là, c'est facile, là, regardez la ligne bleue, là, regardez la tendance, on arrive à peu près ici. C'est clair, ça ne peut pas être plus clair que ça. Et on peut même dire que la prochaine mise à jour, c'est-à-dire celle de décembre, c'est clair que, si le virage ne se fait pas là, bien, plus le temps va passer et plus ça va être difficile de rattraper le retard. Aujourd'hui, le retard, il est tout à fait récupérable. Je le rappelle, ce que ça demande pour un médecin... pas un médecin, mais pour le groupe, l'ensemble des médecins, pour arriver à la cible, c'est d'avoir un rythme de nouvelles inscriptions d'un à deux patients par jour. C'est ça que ça demande, là.

Alors, au moment où on se parle, qu'est-ce que l'on constate? On constate que, depuis le dépôt de la loi en 2014, au net, et là j'insiste là-dessus, c'est très important de le comprendre, au net, ça veut dire que ça prend en compte les patients qui n'ont plus de médecin, parce que leur médecin a pris sa retraite, est tombé malade et ainsi de suite. Alors, au net, là, il y a une avancée. Il y a 462 000 nouveaux patients précisément... Je m'excuse, je viens de vous induire en erreur. Il y a 420 585 nouveaux patients d'inscrits chez les médecins de famille, au net, au Québec par rapport au dépôt de la loi en 2014.

Et je rappelle que, pendant les dernières années, les 10 années précédant l'adoption de cette loi-là, le nombre d'inscriptions a diminué au Québec. Il y avait un problème, il fallait effectuer un virage. Le virage ne s'effectuant pas spontanément, il fallait une loi; je le répète, une loi à laquelle se sont opposées les trois oppositions et une loi que les trois oppositions critiquent encore. Il n'en reste pas moins que la loi a déjà eu un effet, pas suffisamment grand évidemment, mais significatif quand même puisque 420 585 citoyens et citoyennes du Québec sont maintenant inscrits à un médecin de famille, avec un taux d'assiduité à 70 %. Par contre, il en reste encore 969 662 à inscrire, hein? Les 969 662, là, doivent être inscrits dans cette période-là. Il faut accélérer le rythme. Et les médecins de famille voulaient avoir un outil, on le leur a donné, qui est le Guichet d'accès au médecin de famille, sur lequel, au moment où on se parle, sont inscrits 492 145 personnes.

Il y a eu un excellent reportage de Radio-Canada, Davide Gentile, la semaine dernière, qui m'a montré des choses qui étaient troublantes pour moi. Moi, là, me faire dire ou d'entendre à la télévision d'un jeune médecin, par exemple, ou d'un médecin d'âge moyen : Je n'ai pas été formé pour recruter des patients, bien, ma réponse, elle est très simple, là : Cher collègue, vous avez été formé pour soigner des gens, et actuellement il y a un enjeu, l'enjeu de l'accès. L'accès passe par l'inscription et l'assiduité. Un à deux nouveaux patients à inscrire par jour, ça ne fait pas 50 téléphones par jour, là, ça. Il a été évoqué que les numéros de téléphone n'étaient pas bons. Je doute fort que les gens ne se rappellent pas leur numéro de téléphone lorsqu'ils s'inscrivent au guichet d'accès. Et ils peuvent aller vérifier pour voir si les données sont bonnes et les changer. Je suggère.

Mais il y a actuellement deux chemins pour avoir accès à un médecin de famille. On peut frapper à la porte d'un bureau de médecin de famille, on peut aller par le guichet. Mais clairement, quand il reste 969 000 nouveaux patients à inscrire, 969 000 citoyens du Québec et qu'il y a un guichet qui en contient pas loin de 500 000, il me semble que l'effort est à être ciblé dans le guichet d'accès.

Ce que ce graphique montre, c'est qu'il y a eu progression, il y a des médecins qui font des efforts, mais il faut non seulement ne pas ralentir, mais même accélérer un peu la cadence, et comme on est à mi-parcours, c'est aujourd'hui que ça doit se passer. Il faut voir un virage dans la prochaine mise à jour, qui sera en janvier, et la suivante qui sera essentiellement autour du budget. Il faut le faire, sinon les médecins qui se sont engagés...

Puis là je le répète, puis il faut le répéter, là, ils n'ont pas été forcés, les médecins, à signer cette entente-là. Ils ont convenu que c'était faisable. Ils ont dit dans une entente : Non seulement c'est faisable, mais nous, comme FMOQ, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, on s'engage à intervenir auprès de nos membres et faire tout ce qui est nécessaire, jusqu'à intervenir dans la grille de tarifs, par exemple, pour faire en sorte qu'on arrive à destination.

J'invite donc la FMOQ aujourd'hui à prendre toutes les mesures nécessaires, comme ils s'y sont engagés lors de la signature de l'entente, pour faire en sorte que la progression dans l'inscription et dans l'assiduité rencontre les cibles qu'on a convenues ensemble. On est à mi-parcours, c'est encore faisable. Il y a un léger retard, mais force est de constater, le graphique à l'appui, c'est très simple, c'est compréhensible par tout le monde qu'il y a lieu aujourd'hui pour la FMOQ d'intervenir auprès de ses membres. Moi, j'ai confiance que les médecins vont se rendre à destination. J'ai confiance. C'est parfaitement faisable, mais, vous savez, infléchir une courbe comme celle-ci, là, avoir une petite accélération, ça demeure un choix de chaque individu, multiplié par les 8 000 individus, d'arriver à destination. C'est un choix. C'est un choix, mais la société, et ça, c'est le message que j'envoie aux médecins, là, la société vous regarde, hein? Elle me regarde. Moi, j'ai agi pour changer cette situation-là. Ça a déplu à certains, mais on peut-u se comprendre, là, qu'aujourd'hui, où on est rendus, il est justifié pour la société de demander à ce que l'accès soit résolu à partir du moment où on a suffisamment de médecins au Québec pour livrer cette marchandise-là? Est-ce qu'on peut s'entendre là-dessus?

Alors, c'est là où j'en suis aujourd'hui, et j'invite donc la FMOQ à faire tout son possible, comme elle en a convenu, pour faire en sorte que nous arrivions à destination.

M. Chouinard (Tommy) : Quelles sont les mesures nécessaires, M. Barrette, auxquelles vous vous attendez de la part de la FMOQ?

M. Barrette : La première chose à faire pour la FMOQ, évidemment, c'est une question de leadership. Il y a un président, il y a un conseil d'administration. C'est pyramidal, une organisation comme celle-là, comme n'importe quelle organisation de représentation. Ils ont l'autorité morale de faire tous les efforts pour persuader leurs membres de prendre la bonne décision. Par contre, la FMOQ s'est engagée, s'il était nécessaire, à intervenir auprès de ses membres et même, sous-régionalement, en prenant certaines mesures tarifaires. Ils ont même mis ça dans leur entente.

Je ne pense pas qu'on soit rendus là. Je pense qu'on est encore à l'étape de la persuasion parce que le retard qu'on voit aujourd'hui est récupérable. Mais vous conviendrez avec moi, chiffres à l'appui, que ce n'est pas dans six mois qu'il faut intervenir, de la part de la FMOQ, c'est maintenant. Si la courbe ici, la droite, on intervient ici, la marche est beaucoup trop haute, c'est infranchissable. La marche, ce n'est plus une marche, c'est un mur.

M. Chouinard (Tommy) : C'est quoi, ça...

M. Barrette : Bien, écoutez, je vous laisse avoir cette discussion-là avec la FMOQ parce que c'est une chose qui a été évoquée par eux. Quand j'ai négocié avec eux, là, j'ai dit : Regarde... J'ai dit : Regardez, Dr Godin, là, j'ai dit, quand va arriver ce moment-là, il va bien falloir que vous interveniez. Il a dit : Oui, on va intervenir si jamais ça ne va pas dans la bonne direction. Oui, mais intervenir juste en parlant, ça ne va peut-être pas donner l'effet escompté. Il y a d'autres moyens. Et là j'avais dit : Il y a d'autres moyens d'ordre tarifaire, par exemple? Ils ont des moyens, dans leur esprit, ils ont des moyens plus sévères, je dirais. Je leur laisse le soin de juger de l'opportunité d'agir dans ce sens-là maintenant ou plus tard.

Mais aujourd'hui il n'y a aucun doute dans mon esprit, et, à partir de la donnée, c'est encore plus évident, il n'y a aucun doute qu'ils doivent agir, ne serait-ce que sur la persuasion auprès de leurs membres parce que la tendance qui est là, bien, ne les amènera pas à destination.

Mme Prince (Véronique) : Juste pour être clair, M. Barrette, juste pour être clair, ce qui peut expliquer ça, d'après vous, c'est que les médecins ne sont pas assez proactifs pour aller chercher des nouveaux patients? Est-ce que ça peut être que les gens ne connaissent pas le guichet d'accès? Il n'y a pas assez de publicité? Qu'est-ce qui peut expliquer tout ça?

M. Barrette : Je pense que le mot «proactif» est écrit dans l'entente. Le mot «proactif est dans l'entente. La FMOQ s'est engagée à être proactive dans cette direction-là. Alors, je ne peux pas croire aujourd'hui qu'il y ait un seul médecin de famille qui n'est pas au courant du guichet d'accès aux médecins de famille. Je ne peux pas croire qu'il y a un médecin de famille au Québec qui n'est pas au courant de la loi n° 20. Je ne peux pas croire qu'il y a un médecin de famille qui n'est pas au courant des enjeux. Alors là, c'est le rôle de l'organisation qui est la FMOQ d'avoir une conversation avec ses membres et de les engager.

Vous savez, quand la FMOQ a signé cette entente-là, je suis convaincu qu'elle n'a pas fait ça toute seule dans leurs bureaux dans un quelconque immeuble de Montréal, là. Il y a eu des consultations auprès de leurs membres. Ces gens-là, collectivement, se sont engagés à arriver, au 31 décembre 2017, à 85 % d'inscription et 80 % d'assiduité. Il n'y a pas de loi spéciale, il n'y avait pas rien, ils ont convenu ça. Il y avait la loi n° 20, mais l'entente, elle est faite pour éviter la loi n° 20, et j'ai mis une zone tampon de 18 mois pour qu'ils l'évitent, je le répète.

Mme Prince (Véronique) : La loi va s'appliquer, s'ils n'atteignent pas la cible le 31 décembre?

M. Barrette : Tout à fait. Alors, il faut comprendre que ce que je vous présente, c'est un objectif de groupe de FMOQ. C'est un déclencheur de l'application de la loi, mais la loi s'applique, elle, individuellement. Tous les médecins qui ont fait les efforts, tous les médecins qui ont rencontré des objectifs, à terme, si la loi est appliquée, ils ne sont pas touchés parce qu'ils ont atteint le niveau requis d'inscription et d'assiduité. Tous les autres qui peut-être n'ont pas compris les enjeux aujourd'hui, et ils les comprendront dans les prochains jours, bien, eux autres, éventuellement, seraient touchés. Alors, encore une fois, la loi n° 20, là, dans la période intermédiaire, tampon, qui est celle que nous vivons et dont je vous présente l'état d'évolution, bien, c'est une entente de groupe. C'est un déclencheur d'une loi qui va s'appliquer individuellement.

Alors, je vous dis ça pour rassurer les médecins qui font le travail. Le groupe de médecins, là, qui livrent la marchandise et qui vont continuer à la livrer, la marchandise, je n'ai pas de problème pour eux autres.

M. Vigneault (Nicolas) : Mais est-ce que vous avez rencontré M. Godin pour discuter de la situation...

M. Barrette : Il est déjà informé de la situation. Il est au courant de ça.

M. Chouinard (Tommy) : ...à part des médecins, disons, délinquants, à ce stade-ci, ils ne sont pas dans la cible...

M. Barrette : Comme je vous l'ai dit, je vous l'ai dit tout à l'heure, là, c'est un tiers-deux tiers. O.K.?

M. Dutrisac (Robert) : Un tiers-deux tiers.

M. Barrette : Un tiers-deux tiers. Alors, dans les deux tiers, comprenons-nous bien, il y a des gens, là, qu'il leur reste quelques pas à faire pour être dans la cible. Et là, bien, c'est une courbe de Gauss, là. Alors, il y en a qui sont bien loin puis il y en a qui sont moyennement loin, il y en a qui ne sont pas très loin. Alors, c'est pour ça que moi, je suis sûr que ça, ça va monter. Mais c'est tout le monde qui doivent mettre l'épaule à la roue pour arriver à ça, et, encore une fois, c'est ce qu'ils ont convenu.

M. Dutrisac (Robert) : Mais deux tiers qui ne livrent pas, dites-vous. La FMOQ dit qu'il lui manque 500 médecins de famille. Est-ce que ça peut avoir rapport? Ça peut être un argument pour…

M. Barrette : Bien non. Comme on le sait, ça, ce sont des statistiques qui sont connues, il y a plus de médecins per capita au Québec qu'il y en a ailleurs au Canada, hein? Il n'y en a pas trop, contrairement à ce qui a été rapporté dans les journaux, il y en a juste un peu plus. Et je dis toujours la même chose, il vaut mieux en avoir un peu plus qu'en avoir un peu moins. Ça, ça m'apparaît évident.

Alors, ceci dit, les évaluations qui sont faites… Vous savez, toutes ces ententes-là, elles sont faites par des évaluations basées sur la pratique des gens. Il y a assez de médecins au Québec, incluant les médecins qui font de l'hôpital, là, pour couvrir, en termes de prise en charge, plus de 9 millions de personnes. On n'est pas à 9 millions aux dernières nouvelles.

M. Dutrisac (Robert) : M. Barrette, justement, sur la question de statistiques, là... parce que, là, s'il y en a un tiers que c'est correct, votre tableau et l'écart dont vous parlez, qui est un écart moyen, il serait peut-être mieux de prendre un écart médian. Vous connaissez les statistiques, là, mais ce que je veux dire par là, c'est que... quel est l'effort des gens qui sont délinquants qui vont en faire probablement beaucoup plus que le...

M. Barrette : Mais je vous ai répondu à ça, là. Alors, il y a des médecins, là, qui sont suffisamment près de la cible qu'ils pourraient voir un nouveau patient par cinq jours d'ici le 31 décembre 2017 et puis ils seraient dans les cibles. Il y en a d'autres qu'il faudrait qu'ils en voient quatre, cinq par jour.

M. Vigneault (Nicolas) : Avez-vous ces données-là, le nombre de...

M. Barrette : On a ces données-là, mais ce sont des données qu'on ne publie pas parce que l'objet ici n'est pas...

M. Vigneault (Nicolas) : Elles seraient intéressantes, ces données-là.

M. Barrette : Bien, je pense que celle-là, elle est très intéressante aussi.

M. Dutrisac (Robert) : C'est parce que comme la loi doit s'appliquer individuellement, c'est les données par rapport aux individus qui sont plus intéressantes qu'une moyenne générale. Mais il reste que là on a parlé de l'inscription. Sur le plan de l'assiduité, est-ce que c'est le même phénomène? Vous avez parlé des médecins qui, eux, ont changé leurs pratiques.

M. Barrette : L'assiduité, elle est meilleure, elle est plus uniforme dans le corps médical en première ligne, mais il y a une raison qui est... elle est évidente, la raison. C'est beaucoup plus simple d'avoir une assiduité à 77 % quand on a 500 patients inscrits qu'avoir une assiduité de 77 % à 1 500, parce qu'à 77 %... à 500 patients, c'est-à-dire, bien, on peut être à temps plus partiel et avoir suffisamment de temps pour donner des rendez-vous à ses patients, alors que quand on en a 1 500, il faut être présent plus longtemps, et c'est ça qui est l'enjeu. L'enjeu sera toujours celui-là, là. L'enjeu, c'est la présence et l'offre de services.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Une question de la région de l'Outaouais : Est-ce que la situation, dans cette région-là, est pire que la moyenne du Québec encore?

M. Barrette : Je n'ai pas les statistiques, je pourrais les avoir. Je n'ai pas les statistiques régionales aujourd'hui, je les ai, alors... mais je n'entrerai pas, puis je sais que vous allez me reposer la question, mais je n'entrerai pas dans un débat régional. Pourquoi? Parce qu'ici l'enjeu, là, c'est un enjeu de groupe qu'est la FMOQ pour le déclenchement ou non de l'application de la loi. Alors, moi, je ne vais pas créer une circonstance où un groupe va dire : c'est ta faute, ce n'est pas de ma faute et ainsi de suite.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Sauf qu'il y a certaines régions où l'assiduité d'inscription va être beaucoup plus élevée parce que c'est plus facile que, par exemple, en Outaouais, qui vont faire changer cette moyenne-là. Donc, ça se peut qu'en Outaouais on n'atteigne pas les cibles, alors que dans le reste du pays, on les... dans le reste de la province, on les dépasse.

M. Barrette : Et c'est la raison pour laquelle, à la fin, quand la loi s'appliquera ou s'appliquerait — j'espère qu'elle ne s'appliquera pas — quand elle s'appliquera, si elle s'applique, c'est individuel. Ce n'est même pas régional, c'est individuel. Alors, ceux qui seront au bon taux d'assiduité, bien, ils sont corrects. Alors, ceux qui font des efforts aujourd'hui, là, ils vont être récompensés, et ceux qui n'en font pas, bien, ils vivront les conséquences.

M. Dutrisac (Robert) : Avec l'accroissement de l'inscription, là, est-ce qu'il y a peut-être un risque que justement l'assiduité baisse, selon votre raisonnement?

M. Barrette : Bien oui. C'est beaucoup plus difficile, se rendre à 80 %, quand l'inscription augmente, et nous, au gouvernement, on a choisi l'intérêt du public. Je le répète, là, on a choisi l'intérêt du public, et, pour que l'intérêt du public soit pris en compte, il faut que les médecins changent leur culture de la pratique médicale. C'est ça qu'on fait.

On dit aux médecins : Vous n'êtes plus à l'époque du Dr Welby, là, où vous faisiez exactement tout comme bon vous semblait. Dans le temps du Dr Welby, ce n'était pas un problème, il était toujours à l'ouvrage. Le Dr Welby, quand il n'était pas à l'ouvrage, il était à la télévision puis il travaillait dans la télévision. Alors, ça, c'est une époque qui est terminée.

Alors, aujourd'hui, ce que l'on dit : Le balancier est allé beaucoup trop loin de l'autre côté. Vous avez un contrat implicite avec la société, la société qui vous paie correctement et qui vous paie très bien, il y a un contrat implicite qui est celui d'avoir une pratique adaptée aux besoins de la population. C'est quoi, ça? C'est de la présence, des inscriptions, de l'assiduité.

M. Dutrisac (Robert) : Pratique adaptée, vous parlez beaucoup de pratique...

M. Barrette : Et, si vous me le permettez, M. Dutrisac, je veux juste rajouter une phrase. Retenez, parce que ça n'a jamais été beaucoup retenu, là, quand je dis qu'il y a plus de médecins per capita au Québec qu'ailleurs et que je ne dis pas qu'il y en a trop — je n'ai jamais dit ça — quand je dis ça, là, et que je vous dis en même temps qu'on a assez de médecins pour desservir les besoins d'une population de plus de 9 millions de personnes — on est 8,2 — je vous ai déjà dit que ces évaluations-là sont faites à un rythme de travail de 42 semaines par année. Il y a de la marge, là. Il y a de la marge. Je peux même vous dire que les évaluations que moi, j'ai faites, sont à 40 semaines. Il y a de la marge.

M. Dutrisac (Robert) : Vous avez parlé d'un changement de pratique...

M. Barrette : Oui, de culture, de culture.

M. Dutrisac (Robert) : Il y a certains médecins qui ont déjà changé leur pratique. Est-ce que c'est le tiers dont vous parlez qui ont des bonnes pratiques à l'heure actuelle?

M. Barrette : Oui, oui, oui, puis j'en ai pris un exemple il n'y a pas longtemps. Je vous l'avais relaté, je vais le reprendre aujourd'hui. Il y a deux semaines, je faisais une tournée et je suis allé voir un groupe de médecins de famille qui veulent être une superclinique, et ils sont tout à fait enlignés pour le faire. Et là je leur ai posé la question : Puis vous autres, la loi n° 20, ce qu'on demande dans les supercliniques? Ils sont partis à rire. J'avais le plaisir, je vous le dis, le plaisir de faire rire de moi, parce qu'ils sont partis à rire et ils sont partis à rire en me disant : Bien, écoutez, c'est parce qu'on fait pas mal plus que ce que vous demandez.

Et là le groupe me pointe un de leurs membres, qui était, et là je vais peser mon mot, une jeune médecin, début quarantaine. Moi, je suis vieux, hein, début soixantaine. Alors, elle, elle était là, là, puis tout le groupe la pointe en disant : Bien, regarde, c'est parce que c'est elle, notre championne. Elle, là, elle a trois enfants, hein, elle est en accès adapté, elle a 2 300 patients d'inscrits, et 100 % de ses rendez-vous sont donnés dans la semaine, puis elle arrive pour souper avec les enfants à la maison, là.

Alors, tous les médecins, vous n'en trouverez pas... vous ne trouverez jamais un médecin, qui est passé à l'accès adapté, qui n'était pas mieux professionnellement après qu'avant. Quand je dis professionnellement, ça inclut son horaire personnel. Mais ça, c'est un choix, c'est un virage. Il y a un inconnu, là-dedans. C'est facile d'avoir une pratique organisée avec des rendez-vous à l'avance, des rendez-vous pas toujours utiles, là, en majorité même pas utiles, puis que là de dire : O.K., là, là, à partir de maintenant, là, je laisse des plages ouvertes pour ma clientèle, ma clientèle inscrite. Mais elle... et son groupe était tout pareil, en passant, bien, elle, là, elle fait ça. Si les 8 000 médecins de famille du Québec faisaient ça, il n'y aurait pas assez de citoyens au Québec pour les faire vivre.

Alors, ça se fait, ça, et ça a les succès... Cherchez des médecins qui sont en accès adapté puis trouvez-moi-z-en un qui est pire après qu'avant. Trouvez-moi-z-en un qui n'est pas capable de livrer ce que je demande. Trouvez-moi-z-en un, je vous mets au défi, les journalistes.

M. Caron (Régys) : ...qu'est-ce que c'est que l'accès adapté?

M. Barrette : L'accès adapté, c'est une façon de pratiquer la médecine qui abolit la façon traditionnelle. La façon traditionnelle d'un médecin de famille, c'est de se construire une grille de rendez-vous comblée, parce que c'est le revenu, de combler par des rendez-vous annuels, des rendez-vous périodiques, un rendez-vous aux six mois, un rendez-vous aux trois mois, alors que la justification n'est pas toujours là. Alors, ce n'est pas une pratique qui est orientée vers : O.K., il faut que je prenne en charge un minimum de personnes et que je me rende disponible. Ce n'est pas ça. En accès adapté, on inscrit des patients, on les évalue lors de la première visite, on fait un bilan de santé.

La bonne pratique adaptée, ça veut dire qu'on se construit une pratique qui reflète la démographie : 15 % de personnes âgées, après ça, 10 % par tranche d'âge, et là notre grille de rendez-vous, elle est en majorité ouverte. On dit aux gens : Regardez, venez quand vous avez besoin, ma grille est ouverte. Le risque pour le médecin, c'est de ne pas avoir de patients, mais la pratique montre que les patients, mais viennent quand ils ont besoin. Alors, ça, c'est l'abolition des rendez-vous cédulés à l'avance, inutiles. Il y en a qui sont utiles, mais c'est l'abolition de la majorité qui sont inutiles, pour se rendre disponible, à la demande du patient, dans un contexte qui est celui qu'on demande, des heures étendues et ainsi de suite.

Les médecins qui font ça... Moi, je peux vous nommer un médecin, là, une médecin pour laquelle actuellement, là, elle a ça. Elle a ça, là, 1 500 patients inscrits chez elle. Elle fait un petit peu d'hôpital, elle ne donne aucun rendez-vous à l'avance. Elle dit à sa clientèle : Vous venez quand vous avez besoin. Il n'y a personne qui attend, les rendez-vous sont pris en dedans de trois jours, sa grille est pleine, elle gagne sa vie.

Alors, ça, là, c'est des histoires quotidiennes, là. J'en ai, j'en ai, je pourrais en parler pendant des heures. Il y en a d'autres, les Gaulois de la pratique médicale, qui refusent de prendre le virage. Bien, il va falloir qu'ils le fassent parce que ça, là, la loi n° 20, elle est faite pour ça. La loi n° 20 est faite pour les citoyens et les citoyennes. Les médecins du Québec, en changeant leur pratique et en inscrivant, sont capables de faire en sorte que tous ceux et celles qui nous écoutent n'attendent plus jamais le matin à 7 heures pour avoir un rendez-vous. Ils vont sur un site Internet puis ils prennent un rendez-vous.

Mme Prince (Véronique) : Mais, M. Barrette, il y en a une affaire que je ne comprends pas, là. Ils sont censés recruter de quelle manière? Ils sont censés avoir du temps dans leur journée pour faire des appels pour chercher des nouveaux patients?

M. Barrette : Pensez-vous que c'est les médecins qui appellent leurs patients? Ils ont une secrétaire, là, pour ça, là. Mettons les choses en perspective, parce qu'il faut les mettre en perspective. Quand je vous dis, là, que ça prend un à deux patients par jour, là, est-ce que ça demande d'appeler 500 patients par jour, ça? Alors, il y a 500 000 patients actuellement, à toutes fins utiles, qui sont sur un guichet d'accès pour... le guichet qui donne des noms, des adresses, des numéros de téléphone à un médecin dans son territoire, qu'ils n'ont qu'à appeler et à faire un rappel pour qu'ils soient là, comme un dentiste. Le dentiste, là, il va vous appeler la veille : Allez-vous être là, demain, madame? Puis, si vous l'avez oublié, vous allez être là, le lendemain matin. C'est la nature humaine, là, ça se fait, ça, et ce n'est pas une charge de travail infinie. On parle de... quand bien même ce serait cinq par jour, là.

Alors, pour être inscrit, il faut que le médecin voie le patient, fasse un bilan de santé complet, lui explique quelle va être la relation, style : Moi, je suis en accès adapté, là, et vous venez quand vous en avez besoin. Si votre maladie nécessite un rendez-vous périodique, je vais vous les donner; sinon, vous prenez votre rendez-vous sur notre site Internet qui va arriver un jour. Alors, c'est ça que ça veut dire, mais ce n'est pas comme ça que la pratique s'est faite dans le passé.

Je vais vous donner un exemple : hypertension artérielle. Bien, un coup que vous êtes stabilisé, là, vous n'avez pas besoin d'un rendez-vous aux six mois, là. Dans le passé, il y avait bien des rendez-vous aux six mois.

M. Vigneault (Nicolas) : Dans certains secteurs, par exemple, ce n'est pas toujours possible d'avoir l'équilibre, par exemple, de personnes âgées de 15 %. Vous dites : il peut cibler sa la clientèle comme ça. Qu'est-ce que vous dites à ces gens-là qui doivent conjuguer avec un milieu démographique qui n'est pas tout à fait...

M. Barrette : Et c'est la raison pour laquelle on a fait des pondérations. C'est la raison pour laquelle on a fait des pondérations. Vous savez, les pondérations qui ont été décriées par l'opposition, là, hein, c'était pour ça. Un médecin de famille qui ne fait que des soins palliatifs arrive à son quota avec 40 patients, 40, pas 1 500, 40, parce qu'on le pondère, le soin palliatif, à 40. Comprenez-vous? On a tout pris ça en compte. Les patients vulnérables, les personnes âgées, tous ces gens-là comptent pour deux, pour trois, pour quatre, pour cinq. Alors, je le dis toujours, si le médecin se construit une pratique correctement, correctement, avec les pondérations, et qu'il est présent, et qu'il est en accès adapté, il n'y en a plus de problème. Il n'y en a plus aucun, et c'est ce que l'on demande et c'est faisable puisqu'il y en a qui l'ont fait.

M. Caron (Régys) Les 969 000 patients à inscrire, Dr Barrette, ces gens-là n'ont pas de médecin, là?

M. Barrette : Bien, ils sont inscrits...

M. Caron (Régys) : À inscrire, vous avez dit, là.

M. Barrette : Les 969 000, c'est pour arriver à 85 %.

M. Caron (Régys) : Oui, mais ces gens-là n'ont pas de médecin.

M. Barrette : Exactement, parce que nous, dans notre base de données, là, on l'a, cette donnée-là. Les patients inscrits sont inscrits, puis on l'a dans la base de données.

Mme Prince (Véronique) : J'aurais juste une dernière question. Excusez, j'avais… J'en ai parlé avec Julie, là, juste une dernière question concernant une épidémie de gale dans un CHRTR de... dans un CHSLD, pardon, de Trois-Rivières. Ça a pris quatre jours avant que le CIUSSS avise les familles. C'est vous qui, en ce moment, menez le plan pour les aînés dans les CHSLD avec Marie Montpetit. Ça, vous ne trouvez pas que c'est une des pratiques qu'il faut corriger?

M. Barrette : Bien, il va falloir que vous posiez la question au CIUSSS. Il va falloir leur poser la question, pourquoi ils n'ont pas avisé les gens.

Mme Prince (Véronique) : Bien, vous ne trouvez pas ça inacceptable, vous?

M. Barrette : Bien, écoutez, je pense que les familles doivent être informées des situations où il y a une détérioration clinique significative. Alors, ici, une épidémie de gale, c'est très désagréable, on en convient. C'est une chose à être réglée, on en convient. Je ne pense que ce soit un élément pour lequel on appelle quelqu'un à 3 heures du matin pour l'informer de ça, là.

M. Chouinard (Tommy) : Sur les ressources intermédiaires, qu'est-ce qui fait que les problèmes sont récurrents de ce côté-là...

M. Barrette : Bien, les ressources intermédiaires... Il y a des problèmes récurrents dans tout le réseau, hein? Le réseau n'est pas parfait. Je n'ai jamais dit qu'il était parfait. J'ai dit par contre qu'on allait régler, en tout cas certainement améliorer les choses. Les ressources intermédiaires tombent dans le même lot que les soins à domicile et les CHSLD, pour lesquels on fait actuellement une démarche d'à la fois identification des meilleures pratiques, et, dans le cas des ressources intermédiaires, manifestement, meilleurs suivis. On va dire ça comme ça.

M. Chouinard (Tommy) : Il y a un manque de fonds?

M. Barrette : Ça, c'est ce que vous pensez.

M. Chouinard (Tommy) : Pourquoi vous dites ça? Est-ce qu'il y a un manque de fonds dans les ressources intermédiaires?

M. Barrette : Bien, vous m'avez dit : Il y a un manque de fonds. Je vous ai répondu : C'est ce que vous pensez.

M. Chouinard (Tommy) : En tout cas, vous, vous ne le pensez pas.

M. Barrette : Bien, regardez, dans les ressources intermédiaires, il y a de temps en temps des situations déplorables, ponctuelles, alors que tout le reste fonctionne correctement avec les mêmes fonds. Ça se peut-u que le problème soit local?

M. Vigneault (Nicolas) : Josée Blanchette a fait une sortie, vous l'avez peut-être entendue en entrevue sur un livre. Elle remet en question les traitements de chimiothérapie. Il y a eu une sortie évidemment, une réaction vive des médecins spécialistes. Qu'est-ce que vous en pensez?

M. Barrette : Bien, je peux vous dire aussi qu'il y a une réaction vive de la part des patients. Je peux vous dire que lundi matin, là, il y avait beaucoup de patients inquiets dans les cliniques externes des hôpitaux où il y avait de la chimiothérapie.

Moi, je vais vous dire une chose très, très simple, là, vous ne me voyez pas commenter le New England Journal of Medicine, là, et je ne vais pas commencer aujourd'hui une chronique littéraire de tout ce qui se publie. Le milieu scientifique, qui est un milieu de science basée sur des données probantes, hyper réglementées, bien, c'est à eux de venir prendre la défense de leurs positions. Moi, je suis un homme, à la base, de science. La raison, pour moi, est la chose la plus prédominante, et je vous laisse là-dessus, là. Ce qui se fait actuellement en oncologie, ça se fait sur la base de données probantes.

Alors, maintenant, je ne partirai pas ici une chronique littéraire sur quoi que ce soit, et Dieu sait si, en santé, il y a des livres qui s'écrivent. Moi, les écrits qui m'intéressent, c'est les journaux scientifiques, et déjà là, dans les journaux scientifiques, il y a souvent des controverses, mais là, à ma connaissance, il n'y a pas de controverse sur les données probantes oncologiques.

Mme Plante (Caroline) : Mr. Barrette, going back to what we're talking about today, are there any good reasons for doctors to miss their targets, for example a maternity leave?

M. Barrette : No, because maternity leaves have been a factor in the agreement that we signed. Again, and that's important to remember, this is a group target, this is not a one on one target. This is a group target, and if it were to be managed on a one on one basis, we would factor in maternity leaves. OK? So this is a group target and that's been factored in. GPs knew that when they signed the agreement.

Mme Plante (Caroline) : Were no good reasons for…

M. Barrette : No, there are no good reasons. OK.

Mme Plante (Caroline) : You talked about this… You gave us the example of this 40 year-old doctor who has three kids at home, who has 2,300 patients. Is it fair or reasonable to think that everybody can be like that?

M. Barrette : I'm not asking everybody to be like that. I'm not asking that at all. I never alluded to that in any way. I'm just taking a spectacular example to show that it can be done. It can be done. And to my knowledge, that doctor is not a workaholic to my knowledge. I'm just taking an example, presenting an example showing that what we are asking is feasible. That's all.

Mme Fletcher (Raquel) : One woman has come forward though and said, because she didn't attain the number of patients while she was on maternity leave, that her salary is now going to be decreased by 15%.

M. Barrette : That's a totally different issue, OK? The FMOQ had design themselves an agreement regarding maternity leaves. A federation… there is the same thing on the other side for the specialists but with not the same clause. But for GPs, they designed an agreement by which their members would have access to a given amount of money covering maternity leaves. Honestly, they forgot an aspect of their regulation, but it's their thing, it's not mine. You understand? And I'm very willing to readdress that, but it will have to be within the envelope. So, again, this is not governmental, OK? It's not the government… maternity leaves, it's something inside the FMOQ.

Mme Fletcher (Raquel) : But you agree that that's a problem, then, within the FMOQ.

M. Barrette : There is no doubt in my mind that I will make all arrangements possible not to penalize maternity leaves. I cannot do that, I don't want to do that, but it's for the FMOQ to come to me and say : Well, the regulation that we designed was not… forgot one aspect and we want to readdress that. I'm open for that, no problem there, but it will have to be within the same envelope.

Mme Johnson (Maya) : Can you explain the difference between «taux d'inscription» and «assiduité»? I'm not sure what those two…

M. Barrette :OK. Assiduité, let's say, in English, we could call it fidelity rate, OK? Fidelity rate, «l'assiduité» in French, means that you, as a doctor, regarding your patients, the patients that you have involved into your practice, you have to modify your practice so that your enrolled patients will have the possibility to see you 80% of the time. 20% of the time might be elsewhere in the province, at the ER or whatever. But for a walking type of medical condition, 80% of the time, you have to be available to your patients, because we believe that patients prefer to see their own doctor that they know, with whom they have confidence, instead of going to the ER. So, in order to achieve 80%, you have to modify your practice, you have to be there and you have to have open slots on your schedule.

Mme Johnson (Maya) : So, if I understand correctly, you say that it's that rate, this fidelity rate that… where there is progress. That's where you see progress, but in terms of…

M. Barrette : Enrolment.

Mme Johnson (Maya) : …taking on new patients…

M. Barrette : Yes. In terms of enrolment in general, GPs are a bit behind. And not only are they a bit behind, they are at a turning point. We're halfway down the agreement and we're not at half the target. And if the progression of enrolment is not taking an upside, a direction, well, they will fall behind. And if they fall behind, the law will be implemented, but it will be implemented on a one by one basis instead of collectively.

Mme Johnson (Maya) : …penalized accordingly. Can you just…

M. Barrette : Individually.

Mme Johnson (Maya) : Individually. And by how much? 30 %?

M. Barrette : It depends how far they are to the target. If they're close to the target, it might be minus 10%. If they are midway, it might be minus 20%. And if they are far…  the way it works is that you have three targets. Number one is fidelity rate, number two is enrolment, and number three is AMP, the thing that you all know, and I don't know how you translate it in English. But, if you are too far in one of the three, it's minus 30%. The minus 10%, 20% or 30% depends on the farthest positions regarding the objective of any of the three. It answers? All right. Thank you. Merci.

Des voix : Merci.

(Fin à 11 h 49)

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