(Douze heures quarante-sept minutes)
M. Legault
: Bonjour, tout
le monde. Écoutez, moi, je trouve ça surréel, ce qu'on vit depuis deux jours à l'Assemblée
nationale. On a un choc des ego entre Jean-François Lisée et Philippe Couillard.
C'est comme la reprise d'un vieux film, là. Écoutez, à chaque question de Jean-François
Lisée, Philippe Couillard se dépêche de sortir l'épouvantail du référendum puis
de la souveraineté. Puis le pire, c'est Jean-François Lisée, qui tombe dans le
panneau.
Écoutez, le comble, ce matin, là, Jean-François
Lisée qui propose un débat à la télévision d'une heure sur l'indépendance du Québec.
Écoutez, là, moi, je pense que les Québécois sont exaspérés. Ça n'a pas de bon
sens, là, on ne va pas retourner dans le vieux débat des 40 dernières
années. Les gens, ce qu'ils veulent, c'est qu'on parle de leurs préoccupations,
puis leurs préoccupations, c'est le fait qu'ils n'arrivent plus... qu'ils ont
un fardeau fiscal qui est trop grand, que leurs parents attendent trop longtemps
à l'hôpital, qu'on a des écoles qui tombent en ruine.
Je veux dire, la dernière chose que les Québécois
veulent, c'est ce vieux débat là. Et actuellement, bien, c'est ce qu'on voit
depuis deux jours, là. Ça n'a pas de bon sens, c'est surréel, ce qu'on a vécu.
Et, bien, écoutez, nous, on va garder le cap. On va continuer à poser des questions
sur l'économie, sur l'éducation, sur la santé, puis on va laisser les deux
vieux partis continuer à jouer, là, dans le vieux film que personne ne veut
voir au Québec.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va prendre les questions. On va commencer par Alexandre Robillard,
La Presse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) : M.
Legault, on dirait que ça vous dérange, ça, ce débat-là sur la souveraineté ou
le fédéralisme. Vous vous êtes déjà plaint des effets négatifs que la polarisation
amenait pour la CAQ. Est-ce que vous craignez de vous retrouver dans la même
situation que vous avez déjà vécue à ce sujet-là, là?
M. Legault
: Pas du
tout. Moi, j'invite les Québécois, là. J'aurais aimé, moi, que les Québécois,
que tout le monde, là... je sais qu'il n'y a pas des grosses cotes d'écoute,
là, mais j'aurais aimé ça que les Québécois voient la période de questions ce
matin, de voir un Philippe Couillard qui fait peur au monde, là, qui est tout
content qu'on parle de la souveraineté du Québec, puis Jean-François Lisée qui
veut un débat d'une heure à la télévision sur l'indépendance. J'aurais aimé ça
que les Québécois comparent ces deux vieux partis là avec la CAQ qui pose des
questions sur l'économie, qui se demande qu'est-ce qu'on fait pour que les gens
améliorent leur pouvoir d'achat. J'aurais aimé que tous les Québécois voient la
période de questions ce matin pour montrer comment, et Philippe Couilard, et
Jean-François Lisée, sont déconnectés de la réalité des Québécois.
M. Robillard (Alexandre) : Je
comprends ça, mais vous avez déjà admis que la polarisation sur l'axe
fédéraliste-souverainiste, quand il y a des débats, ça vous nuit. Donc, est-ce
que vous avez peur que ça vous nuise, ça?
M. Legault
: Non. Ce
que j'ai dit, c'est que, quand il y a un nouveau chef, puis ça m'est arrivé, c'est
arrivé à Pierre Karl Péladeau, là, ça arrive un petit peu moins à Jean-François
Lisée, il y a beaucoup d'attention médiatique, il y a ce qu'on appelle une lune
de miel médiatique. Mais, je veux dire, moi, si Philippe Couillard puis
Jean-François Lisée veulent continuer ce qu'ils ont fait depuis deux jours,
c'est-à-dire de se lancer de la boue puis se chicaner sur la souveraineté du Québec,
là, bien, moi, je pense que les Québécois vont voir qu'il y a juste une
solution puis il y a juste un parti qui parle de leurs préoccupations, c'est la
CAQ.
Donc, moi, d'une certaine façon, je trouve
ça dommage pour les Québécois, mais au moins les choix, là, sont clairs, puis
j'espère que les gens vont voir ça, ils ne vont pas juste voir qu'il y a une
nouvelle étoile qui est née, là, mais que cette étoile-là, bien, veut faire un
débat d'une heure à la télévision sur l'indépendance du Québec.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais ce n'est pas avec vous, vous ne serez pas là vous non plus, là.
M. Legault
: Bien, écoutez,
moi, je pense...
M. Robillard (Alexandre) : À
moins que vous disiez que vous voulez participer au débat, je ne sais pas. Est-ce
que vous voudriez participer au débat ou...
M. Legault
: Bien, moi,
non, écoutez, moi, je pense qu'il n'y a pas personne qui va...
M. Robillard (Alexandre) :
Non, mais juste pour être clair, est-ce que vous...
M. Legault
: Non, mais il
n'y a personne qui va regarder ce débat-là.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais voudriez-vous être invité à ce débat-là, vous?
M. Legault
: Ah! moi,
ce n'est pas de ça que je veux parler, là. Moi, ce que je veux parler, c'est d'économie,
c'est de santé, c'est d'éducation, c'est d'identité.
M. Robillard (Alexandre) : O.K.
Puis donc je comprends que...
M. Legault
: Mais on ne
veut pas parler de la date du référendum puis sortir les vieux débats, là.
Donc, moi, je ne veux pas embarquer dans ce débat-là puis je n'embarquerai pas
dans ce débat-là.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais j'ai bien compris que vous ne craignez pas de souffrir de la polarisation
conséquente à ce débat-là.
M. Legault
: Écoutez,
moi, j'ai confiance plus que jamais qu'en 2018 ça va être la première élection
générale où le sujet, là, le «ballot question», là, le... en tout cas, peu
importe, l'enjeu clé de l'élection, ça ne sera pas la souveraineté du Québec.
Ça va être qui a le meilleur plan en éducation, en économie, en matière
d'identité. C'est ça qu'on va avoir en 2018, puis moi, je travaille fort
là-dessus, puis c'est ça que les Québécois veulent. Puis quand je suis sur le
terrain, là, je n'en vois pas de chicane. J'ai fait cinq semaines de tournée
dans les régions du Québec, je n'ai pas vu de chicane dans aucun autobus, nulle
part, là, sur le référendum puis la souveraineté du Québec.
M. Dutrisac (Robert) : Mais à
voir la période de questions, justement, est-ce que ce n'est pas un présage de
ce qui nous attend en 2018, c'est-à-dire une répétition de 2014 avec le Parti
libéral qui tape sur le clou du référendum et le Parti québécois qui dit qu'il
n'y en aura pas?
M. Legault
: Oui. Bien,
écoutez, moi, je pense, ce n'est pas des préoccupations des Québécois. Donc, si
Philippe Couillard continue à sortir l'épouvantail de la souveraineté puis si
Jean-François Lisée continue de proposer des débats à la télévision sur
l'indépendance, écoutez, ça va presque être trop facile pour moi en 2018, là.
M. Dutrisac (Robert) : Maintenant,
c'est la première année du gouvernement Trudeau, j'aimerais vous entendre sur
le bilan que vous faites de cette première année là du gouvernement Trudeau.
M. Legault
: Bien,
écoutez, si on regarde le Québec, pour moi, l'enjeu le plus important, ce sont
les transferts en santé. C'est des milliards de dollars. On ne peut pas, à
cause des impacts du vieillissement, puis des nouveaux médicaments, puis des
nouvelles technologies, être capable de garder les mêmes services
qu'actuellement avec une croissance de seulement 3 % des transferts en
santé. Il faut revenir au 6 %.
Et moi, je n'en reviens pas, là, que M.
Trudeau essaie de dire : C'est nous, au fédéral, qui connaissons le mieux
les besoins puis les solutions en santé, puis on va décider où mettre l'argent.
Je n'en reviens pas, là. Donc, moi, j'ai une certaine inquiétude, là, sur l'interférence
du fédéral dans le dossier le plus important, là, le financement des transferts
en santé.
Puis j'aimerais ça voir Philippe Couillard
appuyer un peu Gaétan Barrette, là. Je vois que Gaétan Barrette, il a été à la
bonne école de la CAQ pendant un an puis il se bat pour le Québec, mais je ne
vois pas Philippe Couillard se battre contre Ottawa pour les transferts en
santé. Sinon, bien, écoutez, il n'y a pas eu beaucoup de décisions prises à Ottawa,
là. Donc, on va attendre encore un peu pour voir les décisions qui vont être
prises.
M. Dutrisac (Robert) : Mais
est-ce que vous voyez justement un retour de cette tradition libérale du passé
un peu centralisatrice?
M. Legault
: Bien, malheureusement,
dans le dossier des transferts en santé, on voit effectivement un certain retour
d'une centralisation pourtant dans un champ de compétence qui est clairement un
champ de compétence des provinces. Et puis, écoutez, je me souviens, lorsque
j'ai été ministre de la Santé, en avoir discuté avec les ministres de la Santé des
autres provinces, et ce n'est pas unique au Québec, là. Toutes les provinces se
disent : À cause des impacts du vieillissement, des médicaments, des
nouvelles technologies, ça prend au moins 5 %, 6 % de croissance par
année au budget de la santé pour maintenir les mêmes services qu'actuellement.
Donc, je ne comprends pas, là, ce que M.
Trudeau veut faire, là, puis ce n'est pas ce qu'il avait promis en campagne
électorale.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Martin Croteau. LaPresse.
M. Croteau (Martin) : Bonjour
à tous. Bonjour, M. Legault. Qu'est-ce que vous pensez de la manière dont le
recteur de l'Université Laval a géré la crise qui secoue son institution?
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, on n'a pas toute l'information sur ce qui a été fait en privé,
disons, là, pour prendre des mesures, mais ça fait longtemps qu'on parle
d'intimidation puis de problèmes de harcèlement dans les campus de cégep,
d'université. Moi, je pense que le gouvernement puis Mme David, là, sont un peu
en retard. Et puis je comprends qu'il ne faut pas juste agir sur les campus,
mais il faut quand même s'assurer, entre autres à l'Université Laval, qu'il y
ait une meilleure gestion puis des meilleurs moyens mis en place pour que, un,
ça ne se produise pas, puis, quand ça se produit, bien, qu'on ait une bonne
collaboration, une bonne coordination. Mais je n'ai pas assez d'information,
là, pour savoir : Est-ce qu'on a tout de suite mis en place une cellule de
crise? En tout cas, je n'ai pas toute l'information.
M. Croteau (Martin) : Je vais
revenir au gouvernement, dans un instant, en sous-question. Mais juste sur le
cas très précis de M. Brière, trouvez-vous qu'il a fait preuve...
M. Legault
: Je n'ai
pas assez d'information.
M. Croteau (Martin) : Mais le
fait qu'il soit resté silencieux pendant trois jours, qu'il ait fait un voyage
à Montréal pendant la crise, est-ce que c'est le genre de leadership qui est de
nature à contenir le problème, là, de...
M. Legault
: Oui. Bien,
je pense qu'il faut être présent médiatiquement quand il y a des problèmes de
cette ampleur-là. Donc, il aurait dû être présent. Je pense que la ministre
aussi aurait dû être présente rapidement pour rassurer, pour s'assurer qu'on a
aussi la collaboration des autres ministères ou organismes, policiers et autres.
M. Croteau (Martin) : Donc, justement,
quelles mesures s'imposent de la part du gouvernement Couillard pour donner
suite à cette crise?
M. Legault
: Bien, il
faut s'assurer, là, qu'il y ait une espèce de protocole de mis en place dans
tous les cégeps puis toutes les universités.
M. Croteau (Martin) : Quel
genre?
M. Legault
: Un
protocole pour, un, prévenir, mais aussi quand il arrive un accident grave
comme on a vu, là — on est rendu qu'on parle de 15 personnes à l'Université
Laval — qu'il y a des actions de prises rapidement et puis qu'on
communique effectivement avec la population, avec les autres étudiants,
étudiantes.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Louis Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Lacroix (Louis) : Je veux
revenir sur votre introduction tout à l'heure. Qui vous craignez le plus, vous,
dans la prochaine élection? Ça va être qui, votre adversaire principal? Est-ce
que ça va être Jean-François Lisée, le Parti québécois?
M. Legault
: Le cynisme
de la population.
M. Lacroix (Louis) : Non,
mais vous devez avoir des cibles, là, tactiquement parlant, là. Ça va être qui,
votre adversaire principal?
M. Legault
: Bien,
écoutez, si Jean-François Lisée continue à faire la promotion de débats sur l'indépendance,
il risque de se mettre hors jeu, là. Donc, il restera M. Couillard.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
M. Lacroix (Louis) : Je n'ai
pas fini. Ça, c'est une question. Et donc vous dites que ça va être trop facile
pour vous. S'il continue sur l'indépendance, ça va être presque trop facile
pour moi en 2018?
M. Legault
: Écoutez,
c'était surréel ce matin. Moi, d'une certaine façon, là, j'aurais souhaité que
tous les Québécois voient la période de questions depuis deux jours, là,
Philippe Couillard qui est tout content de pouvoir parler de l'indépendance du Québec,
parce que c'est à peu près seulement ça, le programme du Parti libéral, hein?
Depuis 40 ans, le Parti libéral, tout ce qu'il propose, c'est d'être contre la souveraineté
du Québec. Donc, il ne veut pas qu'on parle de son bilan en économie, son bilan
en éducation, son bilan en santé. Donc, Philippe Couillard est mort de rire,
mais Jean-François Lisée a couru après. Écoutez, quand on propose un débat
d'une heure à la télévision sur l'indépendance, là, on court après le trouble,
là. Puis moi, je n'ai pas compris. Jean-François Lisée, pendant toute sa course
à la chefferie, disait à peu près le contraire, qu'il ne voulait pas de référendum
avant 2022. Bien, ça lui a pris 24, 48 heures pour retomber dans le panneau.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
s'il est disqualifié, pourquoi vous consacrez autant d'énergie à critiquer M.
Lisée?
M. Legault
: Je ne
consacre pas d'énergie, là, je constate... Non, non, mais je constate qu'actuellement,
là, il y a deux partis, par exemple, qui ne veulent pas de baisse d'impôts.
C'était clair hier, M. Lisée l'a dit, là : Moi, il n'y a pas de baisse d'impôts
de prévue pour moi. Et Philippe Couillard, ce matin, bien là, il a fini par
lâcher le morceau, il a dit : Il n'est pas question qu'on utilise le
versement de 2 milliards au Fonds des générations pour réduire les
impôts».
Moi, je pense, c'est ce qu'il faut faire
actuellement pour relancer l'économie du Québec. Donc, on est en bonne
position, on aest seuls à proposer des baisses d'impôts, donc… mais il faut que
les gens le sachent, que Jean-François Lisée, au-delà du fait d'être seulement
un nouveau chef, qu'il a aussi des mesures comme ne pas baisser les impôts dans
son programme.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Bonjour,
M. Legault. Parlant de M. Lisée, justement, à la suite de son élection, il vous
a accusé d'être en partie responsable de la rémunération excessive des
médecins. Il dit que vous avez été un des premiers à mettre de l'avant cette
idée selon laquelle les médecins québécois avaient droit à un rattrapage face
aux médecins d'autres juridictions. Je ne vous avais pas entendu réagir à ces
attaques…
M. Legault
: Bien, encore
là, Jean-François Lisée, avec des demi-vérités qui…
M. Lavallée (Hugo) :
Avez-vous une part de responsabilités?
M. Legault
: Bien,
absolument pas, parce que, lorsque j'ai été ministre de la Santé, ce qu'on a
dit, c'est qu'on voulait réduire l'écart, sur un certain nombre d'années, au
même écart qui existe chez les autres professionnels. Je vous donne un exemple.
Je pense qu'à l'époque il y avait un écart d'à peu près 45 % pour les médecins,
15 % pour l'ensemble des professionnels. Donc, on voulait, je pense, sur cinq
ans, réduire de 45 % à 15 % l'écart. Ce n'est pas ça qu'on vit actuellement,
là. Ce qu'on vit, c'est que les salaires sont rendus les mêmes. Même, dans
certains cas, les médecins québécois gagnent plus que les médecins de
l'Ontario. Donc, on ne parle pas de la même affaire, puis, encore une fois,
Jean-François Lisée, là, triture, puis tord les faits, puis dit une chose, et
puis ce n'est pas vraiment la vérité. C'est du Jean-François Lisée tout craché,
là.
M. Lavallée (Hugo) : Et vous,
c'est quoi votre remède, donc, pour freiner la croissance du revenu des
médecins?
M. Legault
: Ah! bien,
écoutez, entre autres, nous, ce qu'on propose, c'est d'interdire
l'incorporation des médecins. On pourrait payer des soins puis des services à
domicile avec cet argent-là. Quand il y avait 45 % d'écart, ça pouvait
peut-être être justifié de permettre aux médecins de s'incorporer, mais là,
actuellement, c'est totalement injustifiable. Nous, on propose d'interdire
l'incorporation des médecins, puis ça dégagerait, je pense, plus de 100 millions
de dollars qu'on pourrait mettre dans les soins et les services à domicile. Ça,
c'est important.
M. Lavallée (Hugo) :
Êtes-vous favorable à un gel de salaire, comme M. Lisée?
M. Legault
: Bien,
actuellement, là, c'est plus qu'un gel des salaires, là. Je veux dire, si
effectivement l'écart est à zéro, bien, il va falloir comme trouver le moyen de
ramener l'écart à peu près à 15 %, qui est le même écart pour toutes les professions.
Ça n'a pas de bons sens qu'il y ait juste une profession qui ait le même
salaire que l'Ontario alors qu'on sait très bien que le coût de la vie n'est
pas le même en Ontario puis au Québec, là.
M. Lavallée (Hugo) : Donc, si
vous étiez élu, vous baisseriez le…
La Modératrice
:
Dernière question.
M. Legault
: Bien, il
faut négocier, au moins, des ententes pour, sur un certain nombre d'années, se ramener
au même écart que les autres professions puis surtout, surtout, exiger de la
performance de la part des médecins puis, entre autres, des médecins de
famille.
Moi, ce que je trouve le plus regrettable
de la part de Gaétan Barrette, quand il était avec la CAQ, il était d'accord
qu'on force les médecins de famille à travailler sept jours sur sept dans des
groupes de médecine de famille. Là, il a reculé sur le travail sept jours sur
sept. Là, il demande juste d'avoir un certain nombre de patients, mais les
médecins peuvent travailler trois, quatre, cinq jours par semaine puis ils
n'ont pas d'obligation de prendre en charge le patient. Donc, il a reculé, là,
sur un engagement qui, quant à moi, est primordial pour désengorger les
hôpitaux. Tant que les gens ne vont pas avoir accès à un médecin de famille le
soir puis la fin de semaine, ils vont aller engorger les hôpitaux, puis
actuellement, dans les urgences, il y a 40 % des patients qui auraient pu
être traités dans une clinique privée ou un CLSC. Donc, il y a un vrai
problème. Puis là M. Barrette a décidé qu'il ne s'occupait plus de ce
problème-là.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer aux questions en anglais avec Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Do you feel threatened by the debate that is going
on during question period between Lisée and Couillard?
M. Legault
: For the last two days, I think it was surreal. I think what we saw
is the old battle about the sovereignty of Québec. Mr. Couillard, of course, is very happy about that. And, whatever
is the question of Mr. Lisée, he answers about the sovereignty of Québec. But Mr. Lisée made a major mistake
this morning. He proposed to Mr. Couillard to have a TV debate of one hour about
the independence of Québec. Of
course, we're far, far from the real needs of the population. So I think right
now what is clear and what was clear for the last two days is that the only
party talking about real issues concerning the population is the CAQ.
Mme Fletcher (Raquel) : OK, but you don't feel threatened by… Do you feel threatened by
that?
M. Legault
: Not at all, because, if they keep on doing so, it's clear, the
population, they will not listen neither to the Liberal Party or the Parti
québécois.
Mme Fletcher (Raquel) : Are you concerned… You said, in French, that the Premier was not
fighting hard enough to get a health accord that made sense with the Prime
Minister and with the other provinces. Are you concerned that Premier Couillard
hasn't spoke enough about that issue?
M. Legault
: Yes. Right now, I think that the most important issue with the
federal Government is the health transfers. Right now,
the needs to keep the actual services is to increase by 6% the healthcare
budgets. Because of the aging population and the new drugs and equipment, we
need 6%. So, right now, Mr. Trudeau decided to decrease
this increase to 3%, and the only one we hear is Mr.
Barrette. So I think it's about time that Mr. Couillard gets involved in this
very, very, very important matter.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
Mme Fletcher (Raquel) : One last one.
La Modératrice
: Dernière question.
Mme Fletcher (Raquel) :
Mr. Couillard will be meeting with the Prime
Minister in early December, as well as the other Premiers. Are you concerned
that he won't make his voice known at that table, that he won't represent Québec strongly enough?
M. Legault
: So far, he doesn't look like a strong guy. Mr. Barrette looks like
a strong guy, but not Mr. Couillard. And again, it's a key issue. We need this
money. And remember that, in the past, the federal Government represented 50% of the total financing of healthcare. Right now,
they are at less than 25%, and because of the reduction of increase, this
percentage will be reduced, and it will become impossible mathematically for
the provinces to finance the actual services in healthcare. Merci.
Des voix
: Merci.
(Fin à 13 h 7)