(Huit heures dix-neuf minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour tout le monde. Je voudrais, ce matin, vous parler de deux sujets :
l'immigration et les transferts fédéraux.
Donc, d'abord, l'immigration. Je suis
accompagné de Nathalie Roy qui est notre porte-parole en matière d'immigration.
On apprend ce matin que le francisation des immigrants. On parle de
17 millions. C'est un pas dans la bonne direction, mais c'est insuffisant.
Rappelons qu'au Québec il y a un
rattrapage à faire. Actuellement, il y a 200 000 immigrants qui ne parlent
pas français. Quand on regarde aussi le nombre qui est accueilli à chaque
année, depuis l'arrivée des libéraux de Jean Charest, en 2003, le gouvernement
libéral a augmenté de 25 % le nombre annuel d'immigrants qui est accueilli
au Québec. Donc, on est passé de 40 000 à 50 000 par année, et
l'augmentation des budgets n'est pas suffisante pour à la fois faire le
rattrapage puis à la fois accueillir les 50 000 immigrants.
Je vous rappelle que, quand on regarde les
immigrants qui sont arrivés au cours des cinq dernières années, le taux de
chômage est à 18 %. Donc, quand on compare avec le taux de chômage moyen
au Québec, 6,9 %, on voit que ça n'a pas de bon sens. Quand je regarde
ensuite le nombre d'immigrants qui ne parlent pas français, il y a 41 %
des 50 000 immigrants qui arrivent à chaque année qui ne parlent pas
français. Bon, parmi ce groupe, à peu près la moitié sont des enfants qui vont
éventuellement aller à l'école, mais, quand on regarde le groupe des adultes,
la majorité ne suivront jamais de cours de français.
Donc, il y a un vrai problème
d'intégration au Québec et quand le premier ministre Couillard parle
d'ouverture, bien, l'ouverture ne peut pas être liée au nombre d'immigrants.
Elle doit être liée à notre capacité d'accueil des immigrants. Et l'ouverture,
bien, c'est d'accueillir un nombre d'immigrants qu'on va être capable de bien
intégrer. Ce qu'on veut, c'est que les immigrants qui arrivent au Québec,
qu'ils soient heureux, qu'ils travaillent, qu'ils apprennent le français,
qu'ils s'intègrent bien à la société québécoise.
Donc, c'est pour ça qu'on pense que c'est nécessaire
de ramener le seuil à 40 000, comme c'était le cas en 2003, et être capables
de faire d'abord un rattrapage, et puis, comme je le disais tantôt, les
millions qui sont mis sur la table, c'est un pas dans la bonne direction, mais il
faut se rendre compte qu'actuellement intégrer 50 000 immigrants par
année, c'est un échec. On n'a pas cette capacité d'accueil et donc, même en
réduisant de 50 000 à 40 000, le nombre d'immigrants, le Québec
demeurerait un des endroits dans le monde qui accueille le plus d'immigrants,
toutes proportions gardées.
Maintenant, on apprend ce matin, sous la
plume de Vincent Brousseau-Pouliot, que Philippe Couillard — écoutez,
c'est très troublant — Philippe Couillard a suggéré que le gouvernement
fédéral pose des conditions au renouvellement de l'entente sur les transferts
fédéraux avant de maintenir la hausse à 6 %. Donc, on comprend aujourd'hui
pourquoi Philippe Couillard est si gêné de défendre la position de Gaétan
Barrette et de son gouvernement. Il ne croit même pas que le gouvernement du
Québec devrait être capable d'utiliser l'argent des transferts fédéraux sans
aucune condition du gouvernement fédéral. Jamais on n'a vu au Québec un premier
ministre aussi soumis au gouvernement fédéral. Philippe Couillard n'est pas
digne d'être le représentant de la nation québécoise.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre les questions à commencer par Régys Caron, Le Journal de
Québec.
M. Caron (Régys) : Oui.
Bonjour, M. Legault. Mme Roy, bonjour. À combien estimez-vous le
montant nécessaire à investir pour accueillir, franciser les immigrants qui ne parlent
pas français?
M. Legault
: Bien,
ce n'est pas seulement une question d'argent. C'est une question aussi...
Écoutez, d'abord, rattraper 200 000 immigrants qui ne parlent pas
français, ça va prendre un certain nombre d'années d'abord, là, et le nombre de
profs de français puis les infrastructures qu'on peut mettre en place, c'est
quand même limité. Donc, on en a au moins pour quelques années à seulement
faire le rattrapage du travail qui n'a pas été fait dans les dernières années.
Mais on pourrait vous donner les chiffres.
On l'avait évalué, je pense, à 50 millions, mais, même avec
50 millions, on aurait besoin quand même d'un certain nombre d'années, au
plus à 40 000 par année, pour être capables de faire le rattrapage, pour
donner des cours de français à ceux qui n'en ont pas eu dans les 10, 15
dernières années.
M. Caron (Régys) :
200 000 immigrants qui ne parlent pas français, ça vient d'où ce
chiffre-là, M. Legault?
M. Legault
: C'est un
chiffre qui vient de... je pense, c'est l'Office québécois de la langue
française, là, mais on pourrait vous donner la source.
M. Caron (Régys) : Mais
l'effort de francisation du gouvernement, global, cette année, c'est quand même
93 millions, là. Vous dites : Ce n'est pas suffisant, là.
M. Legault
: On pense
que ce n'est pas suffisant, puis, en plus, il y a un rattrapage à faire. Donc,
on a beau dire : J'augmente de 17 millions, il reste que le
rattrapage, pour tous ceux qui n'ont pas reçu des cours au cours des dernières
années, doit être fait, et on doit aussi prendre le temps de mettre en place
des classes, des enseignants, une infrastructure. Et nous, on ne pense pas, là,
que d'annoncer, comme ça semble être le cas, là, qu'on va maintenir puis même
augmenter à 51 000 le nombre d'immigrants, bien, ce n'est pas de rendre
service aux immigrants, là. 18 % de chômage, 41 % qui ne parle pas
français, on a besoin, là, de protéger la langue française, protéger nos
valeurs, protéger notre vivre-ensemble.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, bonjour. L'ancienne députée de La Pinière, Fatima Houda-Pepin, va
comparaître aujourd'hui à la Commission des institutions pour l'étude du projet
de loi n° 62. Elle indique ce matin, dans une lettre, qu'en acceptant le
tchador, le gouvernement du Québec «s'apprête à introduire dans les
institutions un modèle de rapport hommes-femmes profondément inégalitaire».
Partagez-vous son point de vue?
Mme Roy
: Fatima
Houda-Pepin, qui est la seule libérale qui comprenait le problème de
l'intégrisme religieux, l'islam radical, elle a été mise à la porte par le
Parti libéral, et je partage tout à fait son point de vue. Elle a raison. Si
vous lisez le projet de loi, qui compte 18 articles, le projet de loi
n° 62, vous allez voir, je pense, c'est à l'article 9 — j'y vais
de mémoire, là, je devrais l'avoir sous la main — on permet...
c'est-à-dire on dit que les services devront être donnés et reçus à visage
découvert. Ça, là, on vient d'ouvrir la porte toute grande au fait que des
fonctionnaires de l'État pourront porter le tchador, de un.
Vous allez un petit peu plus loin, on dit
à visage découvert, services reçus et donnés à visage découvert, allez un petit
peu plus loin, mais on peut permettre des accommodements religieux s'ils sont
demandés. Donc, pire, on dit tout et son contraire. On dit «visage
découvert», mais, si la personne le demande, bien, elle pourra porter le niqab,
la burqa, il n'y a pas de problème.
Alors, c'est insidieux comme projet de loi
et ça induit les gens en erreur, puisqu'on parle d'un projet de loi sur la
neutralité de L'État, alors qu'il n'est nullement question de laïcité. Et les
gens pensent que ça signifie qu'il n'y a pas de signes religieux, alors qu'au
contraire la neutralité signifie que tous les signes religieux seront permis. Et
je vous ramènerai au comité Ouimet, au rapport Ouimet. Il y a des documents qui
ont été publiés, vous les avez, où on dit noir sur blanc, c'est le Parti
libéral qui dit ça, là, que le niqab, la burqa et le tchador sont incompatibles
avec les services offerts à la population. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est
le Parti libéral.
Alors, pourquoi Philippe Couillard a-t-il
changé d'idée et comment la ministre peut-elle défendre le tchador au Québec et
tous les autres accessoires de soumission de la femme? Et ça, c'est le Parti
libéral qui les appelait ainsi.
M. Bélair-Cirino (Marco) : M.
Legault, M. Lisée, après avoir pris connaissance du projet de loi durant la
course à la direction du Parti québécois, proposait l'idée de l'adopter, du
moins que sa formation politique l'appuie parce qu'il estime que c'était un pas
dans la bonne direction puis que le travail sera complété plus tard advenant
l'élection d'un autre gouvernement.
Estimez-vous qu'au contraire c'est un pas
en arrière que ferait l'Assemblée nationale en votant ce projet de loi là?
M. Legault
: Écoutez,
c'est la preuve, là, que Jean-François Lisée, c'est un tacticien. Ce qu'il
veut, là, puis imaginez-vous si demain matin, par malheur, là, il serait
premier ministre du Québec, lui, ce qu'il veut, c'est de provoquer des chicanes
avec Ottawa. Lui, là, il se réjouit de dire : On va adopter un mauvais
projet de loi, mais ça va faire une belle chicane avec Ottawa, donc je vais
être content. Ce n'est pas ça, défendre les intérêts de la nation québécoise.
Le projet de loi n° 62, là, il n'y a
à peu près rien dedans. On a besoin d'envoyer un signal clair à la population
québécoise. Au Québec, là, les personnes qui sont en autorité, incluant les
enseignants, n'ont pas le droit de porter des signes religieux. Puis ça, ce
n'est pas dans le projet de loi, puis je ne comprends pas, moi, que
Jean-François Lisée puis ses députés se préparent à voter pour ce projet de loi
là. La CAQ va voter contre le projet de loi n° 62.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Rapidement, est-ce que les Québécois doivent se réjouir aujourd'hui d'une
entente notamment avec les Belges sur l'accord économique commercial global
Canada-Union européenne?
M. Legault
:
Absolument. Puis là, écoutez, je comprends encore là que Jean-François Lisée
fait de la tactique puis il aimerait ça faire une fusion avec Québec solidaire,
mais, quand je vois le PQ être contre l'accord avec l'Europe, c'est contre
toute l'histoire du PQ. Rappelez-vous Bernard Landry qui a été peut-être le
premier à faire la promotion des ententes internationales. Je ne reconnais plus
le PQ. Jean-François Lisée semble avoir un seul objectif : faire un deal
avec Québec solidaire au détriment des intérêts québécois.
La Modératrice
: Merci.
Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Mme
Roy, M. Legault, est-ce que vous vous rapprochez, au fond, même si vous le dénoncez
quand même assez fortement ce matin, de la position de M. Lisée concernant
l'immigration? Lui, il dit que 50 000, c'est trop. Vous, vous dites que
c'est 40 000. Donc, ce que le gouvernement va proposer, pour vous, c'est
trop. Vous suivez le Parti québécois sur cette veine-là, là.
M. Legault
: Écoutez,
la CAQ est très claire, là. Nous, on dit : Avec un taux de chômage de
18 %, il faut ramener le nombre d'immigrants de 50 000 à 40 000.
Jean-François Lisée, encore une fois, est dans le flou total. Il dit : Ça
devrait être le Vérificateur général qui établisse si peut-être qu'il y a trop
d'immigrants qui sont accueillis à chaque année. Ce n'est pas clair, la
position de Jean-François Lisée. Il essaie de s'entendre avec Alexandre Cloutier
puis il n'y arrive pas.
Nous, la position, elle est claire. On
propose de réduire de 50 000 à 40 000 le nombre d'immigrants.
Pourquoi? Pour mieux les intégrer au marché du travail puis pour être capable
d'arrêter d'avoir 41 % des immigrants qui ne parlent pas français.
M. Laforest (Alain) : Qu'en
est-il de M. Couillard?
M. Legault
: Bien,
M. Couillard, encore une fois, M. Couillard s'écrase.
M. Couillard, là, au nom de l'ouverture, est prêt à accueillir plus
d'immigrants, plus de personnes qui ne parlent pas français, plus de personnes
qui n'ont pas les mêmes valeurs que les Québécois. Il s'en fout de
l'intégration, il s'en fout de protéger l'identité québécoise, puis là on voit
en plus que ce matin, Philippe Couillard a écrit dans une lettre qu'il est prêt
à avoir des conditions du gouvernement fédéral sur les transferts en santé. Philippe
Couillard est le premier ministre du Québec le plus soumis face au gouvernement
fédéral qu'on n'a pas vu dans toute l'histoire du Québec.
M. Laforest (Alain) : Dans le
dossier de Gerry Sklavounos, il a envoyé une lettre ce matin, là, à l'effet qu'il
était malade, qu'il demandait... Vous en pensez quoi? Est-ce qu'on doit changer
les règles?
M. Legault
: Bien,
je n'ai pas vu la lettre, là. Les gens ont le droit d'être malade. On va
prendre connaissance de la lettre puis de la période où il demande un congé,
là. On va en prendre connaissance. A priori, je n'ai pas de problème.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que ça ne devrait pas influencer sa décision, là?
M. Legault
: Bien,
c'est à lui à prendre la décision. Nous, ce qu'on a demandé, c'est qu'il quitte
le caucus du Parti libéral. C'est ce qu'il a fait, donc on est satisfaits.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Bonjour, M. Legault. Cette semaine, il y avait un sondage, qui a été
publié dans le Globe and Mail, qui montrait que huit Canadiens sur 10
continuent de croire que c'est bon pour l'économie d'accueillir plus
d'immigrants. Ces chiffres-là sont sortis au moment où on s'attend d'Ottawa,
là, M. McCallum, qu'il annonce des nouvelles cibles pour l'immigration à la
suite d'un rapport d'un comité mandaté par le gouvernement fédéral qui
concluait que ça pouvait augmenter à 450 000 par année. Donc, j'aimerais
ça avoir votre réaction à ces données-là.
M. Legault
: Bon,
d'abord, ce qui est important de dire, c'est que la question était seulement
sur la partie économique, hein? Ça ne traitait pas de l'intégration au point de
vue des valeurs, au point de vue de la langue et j'ajouterais, j'ajouterais,
quand on regarde en économie, les taux de chômage des immigrants en Ontario, à
un ou deux points, c'est à peu près la moyenne de l'Ontario.
Au Québec, on a une moyenne de taux de
chômage de 6,9 %, puis, pour les immigrants des cinq dernières années,
c'est 18 %. Donc, la situation au Québec est très différente du reste du Canada.
En plus, évidemment, au Québec, ce qui est très important, si on veut protéger
le français, c'est que les nouveaux arrivants apprennent le français. Or, on a
41 % des 50 000 immigrants, donc 20 000, qui arrivent à chaque
année, qui ne connaissent pas le français. Donc, je pense que la question ne se
pose pas de la même façon au Québec que dans le reste du Canada.
M. Robillard (Alexandre) : C'est
un sondage pancanadien, ce n'est pas juste un sondage ontarien. Là, je
comprends que vous vous appuyez sur les données économiques de l'Ontario, mais
l'opinion, à travers le pays, c'est huit Canadiens sur 10 qui continuent de
croire que c'est bon pour l'économie.
Donc, j'aimerais ça savoir pourquoi, selon
vous... qu'est-ce qui distingue votre approche puis dans quelle mesure, au
Québec, c'est différent et pourquoi.
M. Legault
: Bien, je
viens de vous le dire, d'abord, économiquement, au Québec, il y a un écart
beaucoup plus grand dans le taux de chômage entre les immigrants puis la
moyenne du Québec, O.K.? Deuxièmement, au Québec, il y a une dimension
additionnelle qui est l'apprentissage de la langue française. Et, de ce
côté-là, bon, ça ne s'applique pas dans le reste du Canada ou, en tout cas...
non, ça ne s'applique pas, et on est dans une situation où 41 % des
immigrants ne connaissent pas le français.
Donc, c'est très inquiétant. Moi, ça
m'inquiète d'entendre le gouvernement fédéral dire : On veut augmenter le
nombre d'immigrants de 50 %, là, passer de 300 000 à 450 000. On
voit un Canada avec 100 millions de Canadiens. Écoutez, là, est-ce qu'on
veut ou non protéger l'identité québécoise, la langue française, les valeurs
québécoises? Moi, si j'étais à la place de M. Couillard...
M. Robillard (Alexandre) :
Avez-vous l'impression qu'augmenter le nombre d'immigrants au Canada, ça
pourrait avoir un impact sur le Québec? La décision du gouvernement fédéral,
est-ce qu'elle pourrait avoir un impact sur le Québec?
M. Legault
:
Absolument.
M. Robillard (Alexandre) :
Comment?
M. Legault
: Bien, de
la façon que M. Couillard travaille, lui, il souhaite aussi en avoir plus, donc
il va vouloir avoir sa part, donc 20 %, 25 % du nombre total
d'immigrants. Donc, si ça augmente de 50 % à Ottawa, M. Couillard risque
d'utiliser cette excuse pour augmenter le nombre d'immigrants au Québec, alors
qu'il faut diminuer le nombre d'immigrants au Québec pour ajuster le nombre à
notre capacité d'accueil qui, actuellement, est dépassée.
La Modératrice
:
D'autres questions en français? Simon Boivin, non? On va passer aux questions
en anglais. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. Is this $17 million injection for
additional French courses enough, in your view?
M. Legault
:
We think it's a step in the right direction, but it's not enough. We have to
remember that, right now, we have 200,000 immigrants who don't speak French.
So, in the last 15 years at least, many immigrants were not able to have access
to French courses, lessons. So we have to recuperate and we have to take few
years, reduce the number of immigrants, make sure that they learn French, make sure that they get a job, because, right now, the
unemployment rate for immigrants is at 18%. So it's unacceptable, not only for
our society, but for these
immigrants. So we think right now that it's a step in the right direction, but
it's not enough and it's a bit too late to, right now, accept to keep 50,000 or
51,000 immigrants a year.
Mme Johnson (Maya) : Mme Roy, I have a question for you regarding Gerry Sklavounos. He has
summited a letter to the National Assembly saying that he maintains his
innocence, but he intends to take some time off to deal with these allegations.
You, last week, said that you suggested that he reflect and think about his career
and giving up his seat all together because these allegations are so serious
that they cast a shadow over all MNAs. But, at this point, it doesn't seem that
he has the intention to step down.
What do you think, as a
woman sitting in the National Assembly, of his decision at this time?
Mme Roy
:
Like I said, it's his own right to do so. He has the right to remain, but I
urge him to think what it's going to do on the MNAs and on the National
Assembly. But, right now, if he's sick, if a doctor says he's sick, it's going
to have to be the Commissaire à l'éthique who's going to have to judge if it's
real and if he has the right to stay at home. But, like I said, it's in his own
conscience. I think that he has to step out, but that's his choice, and he has
the right.
La Modératrice
:
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : What is your concern with Bill 62
and allowing Government employees to continue to wear the burqa, for instance,
or the tchador?
M. Legault
:
I think it's important, in our society, to send a clear message. People in an
authority position must be neutral. So, if we accept that judges or even
teachers that they wear a religious sign, it doesn't send a message of
neutrality.
So I think it's time that
we take action. It was a consensus of Bouchard-Taylor, and I don't understand
why Mr. Couillard is so scared of taking action when it comes to religious
subjects. Thank you.
La Modératrice
:
Merci.
(Fin à 8 h 39)