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Point de presse de M. Simon Jolin-Barrette, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de justice

Version finale

Thursday, October 27, 2016, 11 h 09

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures dix minutes)

M. Jolin-Barrette : Alors, bonjour, tout le monde. Je souhaite revenir sur la question, en Chambre, que j'ai posée à la ministre de la Justice relativement à l'abolition du délai de prescription pour les victimes d'agression sexuelle.

C'est inacceptable que… Maintenant, on parle de dénoncer la culture du viol, on dit aux victimes de ne pas hésiter à dénoncer leur agresseur. De dire aux victimes d'agression sexuelle qu'on maintient une législation qui fait en sorte qu'une personne qui a été agressée en 2009, qui avait eu connaissance de son agression, n'a plus de recours civil contre son agresseur pour obtenir réparation, ce n'est pas acceptable.

Il faut moderniser nos lois. Il y a déjà un bout de chemin qui avait été fait en 2013, mais c'est pour le futur. Nous, on veut rendre ça rétroactif. On ne veut plus que les victimes se fassent dire non à la cour. Ce n'est pas le procès de la victime. Au niveau du temps, au niveau de l'écoulement du temps, au niveau du délai, ce qu'on veut, c'est donner tous les outils, toutes les prises possibles aux victimes pour qu'elles puissent obtenir réparation, obtenir justice. Puis manifestement, encore une fois, le gouvernement libéral ne comprend pas la réalité des victimes à la cour. Ce n'est pas normal qu'on mette des bâtons dans les roues des victimes en matière criminelle et en matière de violence sexuelle.

Et je voudrais vous entretenir d'un second sujet également, celui du droit de la famille. Ce matin, j'ai présenté un mandat d'initiative en droit de la famille pour qu'on puisse étudier le rapport du Comité consultatif en droit de la famille. Il faut comprendre que j'ai fait la demande le 7 juin dernier, environ la date anniversaire à laquelle le dépôt du rapport en droit de la famille a été déposé.

Ce n'est pas normal que, dans notre société, les enfants n'aient pas les mêmes droits s'ils sont nés en mariage ou hors mariage. Prenons la protection de la résidence familiale. Prenons le cas de la situation où un parent conjoint élève l'enfant de sa conjointe durant de nombreuses années; ça ne sera pas les mêmes droits. Prenons le cas également si vous avez un enfant — il y a eu un cas récemment au printemps — et que vous n'êtes pas marié, et que le conjoint décède; à ce moment-là, on ne pourra pas lui donner le nom de l'ancien conjoint parce qu'ils n'étaient pas mariés. La présomption de paternité ne s'applique pas. Donc, on crée deux catégories d'enfants, et c'est inacceptable.

Il y a plusieurs éléments intéressants dans le rapport. On doit l'étudier. On a proposé de l'étudier tous ensemble, de façon non partisane, et je pense que les libéraux se ferment encore une fois. La ministre de la Justice, à la question de ma collègue de Joliette tantôt, a dit quelque chose qui démontre son insensibilité à la question et qui démontre aussi une certaine méconnaissance du dossier, parce qu'elle a dit : Écoutez, nous, on veut y aller par petits bouts, hein, et le projet de loi n° 113 sur l'adoption, ça démontre qu'on y va par petits bouts. Cependant, le rapport du Comité consultatif en droit de la famille, les travaux ont été lancés après 2013, et le dossier de l'adoption est plus vieux que cela, ça a commencé en 2007.

Donc, oui, c'est une réalité de droit familial, mais ce que je veux dire, ce qu'il y a dans le rapport du comité consultatif de la famille, c'est beaucoup plus large qu'uniquement l'adoption. Puis je pense que, notamment sur les enjeux de mères porteuses, sur les enjeux de filiation, c'est vraiment extrêmement important de régler la situation le plus rapidement possible parce que ça crée des questions éthiques et ça crée des questions aussi philosophiques à l'effet : Est-ce qu'on utilise le corps de la femme en matière de procréation assistée? Et il faut aussi que les enfants qui naissent de ce projet parental là, bien, aient des règles de filiation claires. Présentement, les tribunaux, la Cour d'appel le dit, il n'y a pas de guide de conduite, il n'y a pas de ligne directrice. C'est le rôle du législateur. Donc, vivement, il faut que le gouvernement s'en occupe.

M. Croteau (Martin) : M. Jolin-Barrette, qu'est-ce que vous pensez du fait que les pages supposément sécurisées du Conseil de la magistrature sont accessibles et surtout dans un contexte où l'ordinateur d'un journaliste a été saisi pour avoir consulté ces pages-là?

M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez, nous, on a présenté une motion pour protéger le travail journalistique. On a émis de sérieuses réserves aux perquisitions qui avaient été effectuées, là, pour le journaliste du Journal de Montréal. Mais ça soulève également des questions... À partir du moment où les pages du Conseil de la magistrature ne sont pas sécurisées, ça soulève des questions aussi, puis je crois avoir lu ce matin que, juste par des recherches sur Google, c'était possible d'accéder à certains documents. Donc, c'est préoccupant que le Conseil de la magistrature n'ait pas un système informatique sécurisé.

M. Croteau (Martin) : Est-ce que ça soulève des questions sur les motifs derrière la perquisition au Journal de Montréal?

M. Jolin-Barrette : Écoutez, ça, je ne peux pas vous répondre, là, parce que, pour ce qui a motivé l'obtention du mandat de perquisition, là, je n'ai pas lu le mandat, je ne l'ai pas vu. D'ailleurs, il doit être sous scellé probablement. Non, il n'est pas sous scellé? Bien, j'en prendrai connaissance puis je pourrai vous répondre par la suite.

Des voix : Merci.

(Fin à 11 h 15)

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