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Point de presse de M. Nicolas Marceau, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Version finale

Tuesday, November 15, 2016, 16 h 11

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures onze minutes)

M. Marceau : O.K. Bonjour tout le monde. Je veux simplement réagir à la nouvelle, là, qui nous est parvenue que M. Couillard était en discussion avec M. Ball, de Terre-Neuve, au sujet de Churchill Falls. Et évidemment ça survient au même moment où on apprend que M. Legault, lui, de son côté, veut avoir aussi des discussions avec Terre-Neuve.

Alors, écoutez, là, on a deux partis fédéralistes, là, qui ont une très mauvaise idée, puis cette mauvaise idée, c'est d'aller négocier avec Terre-Neuve, de faire un cadeau à Terre-Neuve au nom de la bonne entente canadienne, au nom du fédéralisme.

Écoutez, les Québécois n'ont pas de cadeau à faire à Terre-Neuve. Il y a une entente qui lie le Québec à Terre-Neuve, qui va de 1960 à 2041, en vertu de laquelle on a effectivement de très bons tarifs pour l'achat d'électricité qu'on achète de Churchill Falls. Et de s'entendre avec Terre-Neuve puis surtout d'aller chercher... on ne sait trop l'idée exacte de M. Couillard ou bien de M. Legault, là, mais d'obtenir d'une façon ou d'une autre une partie de Muskrat Falls pour le Québec, ça ne peut qu'être perdant pour le Québec, ça ne peut être que perdant.

Et, juste pour faire un peu de pédagogie, là, l'électricité que nous achetons à Terre-Neuve, de Churchill Falls, c'est 0,002$. Muskrat Falls, c'est un gouffre financier puis ça risque de coûter autour de 0,22 $ le kilowattheure. Pour l'instant, à Terre-Neuve, les Terre-Neuviens sont catastrophés parce que leur facture d'électricité va doubler. Et là, là, on nous apprend qu'au nom le la bonne entente canadienne M. Legault et M. Couillard voudraient qu'on nous refile à nous, les Québécois, une partie de la hausse de facture d'électricité des Terre-Neuviens. Ça n'a aucun sens. Ça n'a pas de bon sens.

Et je note aussi les contradictions incroyables. Vous avez M. Legault, qui s'est opposé au développement économique dans nos régions puis à l'éolien. L'éolien, là, aujourd'hui, on est à — je vais donner le bon chiffre — 0,063 $ le kilowattheure. Je rappelle, Muskrat Falls, on va tourner autour de 0,22 $. Les projets hydroélectriques de la Baie James II que M. Legault appelle de ses voeux, là, il faut juste se rappeler que la Romaine c'était le même prix que l'éolien aujourd'hui, on parle de 0,062 $, 0,063 $, on est dans les mêmes eaux. Et les prochains projets hydroélectriques au Québec vont coûter plus cher que ça parce qu'évidemment, Hydro-Québec a fait les projets les moins chers en premier puis les projets plus chers en deuxième. Alors, là, là, de s'être opposé à l'éolien, d'annoncer une deuxième Baie James pour des projets qui vont coûter beaucoup plus cher dans le futur, ou bien d'aller chercher une partie de Muskrat Falls, tout ça ce sont des mauvaises idées.

Et donc je veux simplement redire que je n'en reviens pas, là, qu'on soit rendus à discuter, dans ce contexte-là, de Muskrat Falls et puis de rouvrir Churchill Falls. Voilà.

Mme Prince (Véronique) : Vous pensez que c'est quoi, l'intérêt ou les motivations réelles derrière ça?

M. Marceau : La bonne entente canadienne. Le bon voisinage. C'est là-dedans qu'on est là. Il faudrait que Québec assume une partie de la facture.

Mme Prince (Véronique) : Mais qu'est-ce qu'on y gagne?

M. Marceau : Bon, l'apaisement des relations avec les voisins. C'est ça qu'on gagnerait. De la même manière que M. Couillard a déjà justifié, par exemple, Énergie Est sur la base de ce qu'on recevait de la péréquation. Ce genre de raisonnement là était évoqué aussi par la ministre des Finances terre-neuvienne, Bennett. Alors, c'est le genre de raisonnement qui n'a aucun sens. On ne gagne rien, mais c'est au nom de la bonne entente qu'on devrait se faire avoir, puis d'avoir à payer plus cher, puis à faire des cadeaux aux autres provinces. De mon point de vue, c'est complètement inacceptable.

La Modératrice : D'autres questions? Merci.

M. Marceau : Merci.

(Fin à 16 h 15)

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