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Point de presse de Mme Agnès Maltais, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éthique, et porte-parole en matière d'intégrité

Version finale

Friday, November 18, 2016, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quatre minutes)

Mme Maltais : O.K. Bonjour. Il y a une interpellation ce matin qui a été demandée par la Coalition avenir Québec sur le grand scandale immobilier, au Québec, de la Société immobilière du Québec.

Alors, nous allons aborder, de notre côté, deux points. On est complètement horrifiés de voir que des dirigeants d'organismes publics ont été choisis seulement, à partir de ce que l'émission Enquête nous a amenés à croire, du trafic d'influence. Ce n'est pas la compétence qui a amené des dirigeants à la tête de la SIQ, ce serait l'influence des collecteurs de fonds du Parti libéral. C'est très grave.

Cette semaine, on s'est fait refuser par des députés du Parti libéral d'amener Mme Monique Jérôme-Forget et M. Gérard Bibeau en commission parlementaire, le prétexte étant qu'il ne faut pas nuire aux enquêtes. Alors, d'abord, sur ce point, je voudrais rappeler la commission parlementaire que nous avons tenue sur Lise Thibault. La commission parlementaire s'est tenue malgré qu'il y ait une enquête en cours sur l'ex-lieutenant-gouverneur Lise Thibault. Comment avons-nous procédé? Eh bien, nous avons rencontré, à l'époque, la Sûreté du Québec et nous nous sommes entendus avec la Sûreté pour vérifier qu'il n'y ait pas de problème et que les députés ne touchent pas à l'enquête. Et la commission parlementaire a eu lieu et a même nourri l'enquête policière. Nous avons donc été un apport positif à l'enquête policière.

Donc, c'est possible. Monique Jérôme-Forget peut venir en commission parlementaire à condition qu'on se donne des balises, et ça, ça s'est déjà fait. Rencontrons la SQ ou l'UPAC et, après ça, procédons à la commission parlementaire. L'argument des libéraux ne tient pas.

L'autre, c'est sur le rapport, le fameux rapport de la firme Accuracy. Écoutez, là aussi, il y a un exemple où on a procédé sans nuire aux enquêtes, et c'est l'exemple des fameuses clés USB de l'enquêteur Annie Trudel. On nous les refusait, on ne voulait pas, les libéraux ne voulaient pas que nous ayons accès. Qu'est-ce qui a été fait par la Commission de l'administration publique? Eh bien, la commission a rencontré l'enquêteur principal de l'UPAC, le directeur de l'UPAC, M. Lafrenière, et ensemble ils se sont entendus sur quelle partie des documents pouvait être disponible pour les parlementaires. Et tout ça s'est fait à huis clos, et ça a été possible. Les parlementaires ont eu accès à l'information.

Alors, voici deux exemples qui prouvent que l'argument du gouvernement ne tient pas actuellement. Si l'argument du gouvernement ne tient pas, il ne reste qu'un Parti libéral devant nous qui continue à entretenir l'opacité sur ce terrain de jeu, sur tout ce grand scandale immobilier. Alors, voilà les points que nous allons soulever ce matin, puis je veux vous en informer, parce que c'est facile, scander systématiquement : Il ne faut pas nuire aux enquêtes, il ne faut pas nuire aux enquêtes, il ne faut pas nuire à l'UPAC. Bien, c'est exactement ce que j'entendais de la bouche de Jacques Dupuis à l'époque, de la bouche de Robert Dutil, qui ne voulaient pas que se tienne une commission d'enquête sur l'industrie de la construction.

M. Vigneault (Nicolas) : Sur cette commission-là, pour vous, donc c'est essentiel d'aller de l'avant parce que ça va beaucoup plus loin que ce que le gouvernement est en train de faire présentement.

Mme Maltais : Bien sûr.

M. Vigneault (Nicolas) : Les enquêtes en cours, c'est nettement insuffisant?

Mme Maltais : Les enquêtes en cours sont sur la fraude, sur des dirigeants de la SIQ nommés par des… seraient nommés par du trafic d'influence, qui ont été chercher des sous à des… qui ont fait des baux à des entrepreneurs et qui, après ça, ont eu des avantages particuliers. Il y a un balancier entre les collecteurs de fonds et les dirigeants de la SIQ.

Mais à l'autre bout, ce que j'expliquais hier à l'Assemblée nationale, à l'autre bout, pour que ça existe, tout ça, pour que cette fraude puisse exister, il fallait des nominations politiques. Mme Jérôme-Forget a dit elle-même : J'ai eu de la pression. Je ne voulais pas de M. Fortier, mais on m'a fait de la pression. Qui? L'UPAC ne peut pas savoir ça.

Nous, nous devons bonifier le système des nominations. Il faut absolument que ça arrête, les nominations partisanes. Il faut qu'il y ait de la compétence. Quelqu'un peut être à la fois libéral et compétent, mais quelqu'un qui est libéral et incompétent ne devrait pas être nommé. Quelqu'un qui est péquiste et incompétent ne devrait être nommé. Mais là, là, le problème, c'est qu'on a des collecteurs de fonds qui auraient usé d'influence pour faire des nominations, et, après ça, la fraude en a découlé. Il faut aller à la tête. La tête, la seule personne qui peut nous dire ce qui s'est passé à l'époque, c'est Monique Jérôme-Forget. Personne d'autre ne peut nous le dire.

M. Lecavalier (Charles) : Mais vous dites que la lumière n'a jamais été faite là-dessus. La commission Bastarache nous a un peu indiqué comment ça fonctionnait, les nominations.

Mme Maltais : Oui, mais attention, la commission Bastarache, c'était sur les nominations des juges. Qui a insisté auprès de Mme Monique Jérôme-Forget pour que M. Marc-André Fortier soit nommé? Elle nous le dit elle-même : J'ai eu des pressions.

M. Lecavalier (Charles) : Elle dit : Le bureau du premier ministre.

Mme Maltais : Mais qui? Moi, le bureau du premier ministre, c'est une chose. Qui? Comment? Par quel biais? Est-ce que son chef de cabinet était impliqué? Est-ce que c'était le chef de cabinet du premier ministre? Est-ce que c'est un… Qui? Qui a fait ça? Après ça, qu'est-ce qu'elle connaissait des collecteurs de fonds? Qu'est-ce qu'elle connaissait de la personne? Est-ce que c'est Marc Bibeau? Je ne sais pas, moi. Alors, je veux savoir puis je pense qu'on a le droit de savoir.

Ce n'est pas anodin, là. Ce n'est pas anodin, ce qui se passe, là. Je pense que dans… on entendrait parler de ça dans un autre pays et on hurlerait en se disant : Mais qu'est-ce que c'est que ce pays? Qu'est-ce que sont que ces moeurs? Il va falloir un jour lever le voile sur ce qui s'est passé de 2003 à 2012 au Parti libéral et à son influence sur la vie gouvernementale. Il va falloir le faire. Rappelez-vous que, dans ces années-là, le Parti libéral a amassé des millions de dollars par rapport à ce qu'il était dans l'opposition, des millions de dollars. Il n'y a pas d'autre parti qui a vu ça dans son existence. Nous autres, ça ne fait pas ça. Mais là tout à coup, ça a monté, puis aujourd'hui on découvre tout ça. Il va falloir un jour qu'on lève le voile là-dessus, là. Une société ne peut pas vivre avec ça. C'est ça qui alimente tout le cynisme. Il faut qu'on comprenne la mécanique pour éliminer ça à jamais. Pour moi, c'est bien important, là.

Un petit mot sur la CAQ ce matin. Je sais que la CAQ et le Parti libéral discutent des tarifs de la commission Charbonneau. Ce que je crains, encore une fois, c'est que la CAQ ait agi avec des calculs de napkin, qu'on appelle, là, tu sais. Tu t'assois sur le bout d'une table, tu prends une napkin puis tu comptes vite, là. Il ne s'agit pas de faire la nouvelle seulement. Dans des dossiers comme ça, qui sont importants pour l'histoire du Québec, qui sont importants pour le nettoyage des moeurs politiques, il faut travailler sur des faits, il faut travailler de façon fondée. Il ne faut pas juste aller chercher la  nouvelle. Il ne faut pas bâcler le travail. J'espère qu'ils seront plus sérieux maintenant.

M. Vigneault (Nicolas) : Est-ce qu'ils ont tourné les coins ronds?

Mme Maltais : Ils ont tourné les coins ronds. C'est un calcul de napkin. Ça va?

Mme Plante (Caroline) : Maybe just a couple of questions in English? There's an UPAC…

Mme Maltais : J'aime beaucoup quand vous me la posez en français.

Mme Plante (Caroline) : Vous allez répondre en anglais?

Mme Maltais : Oui, si je peux.

Mme Plante (Caroline) : Ah! bien oui, juste pour qu'on ait un peu d'anglais. Alors, il y a une enquête de l'UPAC, il y a la Vérificatrice générale qui va enquêter aussi. Alors, ça, ce n'est pas assez?

Mme Maltais : It's not enough because, at the head of the organization, there's a minister which has accepted to give the presidency of «la SIQ» to a man she didn't want. And she said : I've received pressure from people. Who? When? How did it happen? We do need to know that to correct the way we proceed to nominations in Québec.

Mme Plante (Caroline) : Peut-être juste en anglais aussi, pouvez-vous expliquer le parallèle que vous faites avec Lise Thibault?

Mme Maltais :OK. The Liberals say that we cannot hear Mrs. Jérôme-Forget, the ex-minister, because there's an inquiry of the UPAC. It's false. And remember, please, when we have received Mrs. Lise Thibault «en commission parlementaire», what did we do before to be sure not to block the inquiry. We did meet the SQ, la Sûreté du Québec, we did meet them and we have agreed with them of a way, a very narrow corridor where we could ask questions to that person. And Mrs. Thibault has… testimonied?

Mme Plante (Caroline) : Testified.

Mme Maltais : Has testified, OK. Mrs. Thibault has testified, and it has helped the inquiry beside of be «nuisible».

Mme Plante (Caroline) : Puis, en français, juste par curiosité comme ça, avez-vous les mêmes informations que la CAQ sur Georges Gantcheff? Est-ce que vous allez dans la même direction?

Mme Maltais : Nous faisons un travail sérieux actuellement, nous sommes en train de travailler sur des documents et des choses comme ça. Mais, quand on va sortir, on va sortir avec des chiffres qui sont solides, nous. Alors, nous préférons prendre un peu plus de temps devant un tel scandale, devant un tel problème gouvernemental. Il faut bien faire les choses. Alors, nous travaillons, oui, mais de façon tout à fait différente de la CAQ. On ne fait pas des calculs de coin de napkin.

Mme Plante (Caroline) : Avez-vous entendu aussi qu'Enquête allait sortir d'autres... oui, hein? Vous vous attendez à plus.

Mme Maltais : Nous savons qu'il y a beaucoup plus derrière cette histoire, nous en sommes conscients et conscientes. Maintenant, cela demande beaucoup de travail, beaucoup de recherche, beaucoup de fouilles, et nous allons donc continuer. Mais nous savons qu'il y a beaucoup de gens actuellement qui savent qu'il y a beaucoup plus que ce qu'on croit derrière cette histoire. Merci.

(Fin à 9 h 14)

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