(Quinze heures vingt minutes)
M. Paradis (Lévis) :
Bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Réaction, donc, à l'annonce du ministre
de la Santé sur de nouveaux lits disponibles. D'abord, il faut rappeler une
chose, hein? Cette réponse du gouvernement, tardive, c'est tardif, là, on
annonce 2 100 nouveaux lits, et pourtant, déjà depuis longtemps, on
aurait dû agir de la sorte, pas depuis deux ans, depuis 2003. Ça fait 15 ans.
Ça fait 15 ans qu'on rappelle le temps d'attente aux urgences, le temps
d'attente sur civière. Ça fait 15 ans qu'on dit : Il faut faire
quelque chose. Ça fait deux ans qu'on rappelle continuellement au gouvernement,
par le biais de temps d'attente pour obtenir une place en CHSLD, le nombre de
personnes en attente d'une place, tout simplement.
Ça fait deux ans qu'on le rappelle, qu'on fait
le travail pour le ministère, parce que le ministère n'a pas le portrait de ces
centres d'hébergement de soins de longue durée en fonction du temps d'attente
pour obtenir une place. On lui a fourni en allant chercher l'information
établissement par établissement. Alors, ça donne quoi, sinon de voir que tout
ça est très tardif?
Je vous dirai quand même que je me réjouis
au nom des aînés. Puis je me réjouis pour autre chose, je me réjouis de notre
vigilance parce que, très honnêtement, cette annonce-là pré-Noël, là, cadeau
avant les fêtes, cette annonce-là, elle est due, et très humblement, au fait
qu'on ait maintenu la pression. Puis je dis «on a maintenu la pression», nous
avons maintenu la pression, les citoyens du Québec ont maintenu la pression. Parce
que les citoyens du Québec, les aînés, les familles, sont venus continuellement
nous rappeler que tout n'était pas parfait. Ah! là, il y a réaction. J'ose
espérer. Alors, le gouvernement aujourd'hui, puis le ministre de la Santé, qui
se plaît à dire qu'il parle à l'univers, vient d'être rappelé aussi à l'ordre
dans ses actions par les citoyens. Alors, il réagit, il réagit à ce qu'on lui
répète depuis longtemps.
Le temps d'attente dans les urgences, et
j'ose espérer que ces lits feront aussi une différence, mais, au moment où l'on
se parle, quel est-il, le portrait? 15 h 30 min, c'est le temps
d'attente moyen des patients sur civière dans les urgences au Québec, 15 h 30 min
On a gagné à peine une heure depuis l'arrivée des libéraux au pouvoir. Et là je
vais vous donner des exemples qui sont encore plus frappants, et les gens de
ces différentes régions diront : Ah! c'est chez nous, ça, bien, à
Trois-Rivières, c'est 17 heures; à Granby, c'est 19 h 30 min;
à Maisonneuve-Rosemont, 24 heures; à Repentigny, 21 heures; à
Saint-Jérôme, 26 heures. Oui, c'est chez vous, ça, madame monsieur.
Alors, qu'on fasse une annonce comme ça
aujourd'hui ne démontre qu'une chose, c'est que ça ne fonctionne pas, là. Ça
veut dire que, malgré les projets de loi du ministre, il y a encore des gens
qui, à 6 heures le matin, se rendent dans les cliniques sans rendez-vous
pour avoir, justement, rendez-vous avec un médecin, qu'on attend encore la
disponibilité de la plage horaire du médecin puis on se frappe à une ligne
téléphonique pour tenter d'obtenir notre place. Il y a encore énormément de
travail à faire. L'accès adapté, le fait de répondre rapidement aux besoins des
patients, c'est encore à réaliser, rien ne nous indique que les choses changeront.
Pour les CHSLD, je vous rappelle le
chiffre sorti il y a peu de temps : 3 500 personnes qui sont en
attente d'une place. Mais le temps d'attente moyen pour avoir sa place dans un
CHSLD, c'est 200 jours. Il y a des endroits où c'est plus que plusieurs
mois, c'est quelques années.
Vous savez, le ministre annonce
aujourd'hui des lits en centre hospitalier, en hébergement de longue durée, en
ressources intermédiaires. Bien, pour votre information, ce matin je rencontrais
des gens qui représentent les ressources intermédiaires qui disaient :
Pourrait-on avoir le financement nécessaire pour réaliser le travail qui est le
nôtre? Nos ressources intermédiaires, et il y a des propriétaires, il y a des
gens qui y travaillent, il y a des préposés qui travaillent là et qui savent de
quoi on parle. La ressource intermédiaire, c'est le trait d'union entre le soin
à domicile et le centre d'hébergement. Bien, les gens nous disent :
Actuellement, là, on n'est pas consultés, on n'a pas le financement nécessaire
pour garder nos gens, on n'a pas cette notion importante de stabilité auprès de
notre clientèle. Et ça, c'est un problème criant qui va au-delà de l'annonce de
nouveaux lits.
Le ministre réagit à ce que la population
lui envoie comme portrait, il réagit aux constats que l'on trace pour lui
donner une idée de ce qu'est son système de santé. Force est d'espérer qu'à
partir de maintenant il continuera à répondre et à réagir à nos actions,
permettant de faire en sorte, au nom des aînés et des citoyens du Québec, que
les choses puissent changer. Et notre mot d'ordre, ce sera encore «vigilance».
Merci.
(Fin à 15 h 25)